Résumé :
Winhill n'est plus.
Le détachement de troopers envoyé pour protéger le réacteur, le village et son temple n'a rien pu faire contre Séphiroth en personne.
Tout le monde est mort.
Sauf Squall.
Chronologie:
Se situe en 2969, 5 ans avant la création d'Avalanche, à peu près 5 ans et demi avant le réveil de Vincent.
Tags spécifiques au chapitre :
Traumatisme intensif de bébé Squall, gore, FFVIII vs FFX FIGHT, Griever est un Aeon, Continuité ? quelle continuité ?
Notes:
Évidemment, les évènements dans Avalanche diffèrent de FF8. Dans cette continuité, lors de la guerre des Sorcières, Adel a enlevé Ellone et Laguna est allée la chercher, comme dans la chrono originelle. Il a aussi été celui qui a monté le plan pour capturer Adel dans Lunatic Pandora pendant qu'à Winhill, Raine mettait Squall au monde.
La différence principale est que Raine n'est pas morte à la naissance de Squall. Laguna est devenu président d'Esthar, mais lui et Raine ont décidé d'un commun accord que Squall serait mieux à grandir à Winhill en portant le nom de sa mère, tandis qu'Ellone restait avec Laguna à Esthar, la protégeant des autres Sorcières. Squall voyait son père de temps en temps et savait qui il était, mais bon, c'est le fifils à sa maman en premier lieu.
Et puis après j'ai voulu inclure Griever (aka Cronos, je sais pas ce que fumaient les traducteurs de FF8 mais c'était pas de la bonne) et j'avais l'hymne des Fayths en boucle sur ma playlist d'écriture et voilà le résultat.
Il n'y avait plus de bruits depuis longtemps quand Squall se réveilla.
Il renifla, puis se frotta le visage de sa manche et leva les yeux.
Il voyait un peu de jour, un rayon encore pâle qui passait par un trou du mur.
Sa mère l'avait caché dans la cave quand les squames étaient arrivés. Après un long moment, il y avait eu des grands bruits et tout s'était effondré, mais il avait été protégé par une étagère, et n'avait pas été écrasé par les briques et la terre. Il avait creusé pour sortir pendant des heures dans le noir, en pleurant et s'était endormi, épuisé, mais maintenant, il voyait le jour. Il n'était plus loin de sortir.
Il redoubla d'effort, creusa la terre de ses mains, retournant ses ongles encore et encore, se coupant sur les pierres et les débris de métal.
Mais il y parvint. Il arriva jusqu'au soupirail et parvint à se glisser dedans, sortant enfin de la cave effondrée.
Heureusement, il n'était pas grand. Bâti comme une tige de chardon, disait son oncle Kiros, et presque aussi piquant, ajoutait toujours oncle Ward.
Il se hissa à genoux, puis sur ses pieds, regardant la ville.
Leur pub à sa mère et lui était en ruine, seule la cheminée tenait encore debout. Le Manoir avait encore un étage, mais ses vitraux étaient en miettes. Toutes les autres maisons étaient détruites.
Il n'entendait rien. Pas même un oiseau. Pas même les chocobos plus loin.
Il n'y avait plus un squame.
Il y avait des cadavres, toutefois, et Squall vomit quand il trouva celui de la vieille fleuriste.
Mais il ne trouva pas sa mère.
Elle avait dû aller au temple.
C'est là qu'elle allait toujours quand il y avait un problème.
Il renifla à nouveau et se dirigea vers le chemin pavé de la colline.
Hors de la ville, rien n'avait bougé. Il voyait de la fumée s'échapper du réacteur mako tout neuf, de l'autre côté de la ville, mais au fur et à mesure qu'il s'éloignait, les dégâts diminuaient.
Il trouva la ferme aux chocobos dévastée et les chocobos dévorés par les squames, mais le reste de la campagne était intacte. Les champs de fleurs n'avaient pas été touchés par la destruction.
Il continua à monter la colline, jusqu'au temple tout en haut. Les fanions de foi battaient toujours le vent, les paniers de fleurs des offrandes étaient renversés.
Le temple était intact.
C'est là que Squall trouva sa mère, étendue devant la porte.
"Maman" balbutia Squall en s'agenouillant.
Il y avait une grande tache de sang sur le devant de son pull et il était déchiré. Squall essaya de le refermer, mais ça ouvrit encore plus le trou dans le dos. Elle avait encore la main sur sa gunblade.
Il resta longtemps devant sa mère, les larmes coulant sur son visage sans qu'il arrive à les arrêter.
"Ieyui…"
Il se redressa. Il entendait le Fayth chanter. Une voix grave, tremblante de peine.
"Nobomeno."
Le Fayth… Était toujours là ? Squall se releva, époussetant ses genoux et approcha de la porte.
Un squame avait tenté de la casser, elle était de travers et il y avait des traces de griffes, mais elle était restée fermée.
"Renmiri"
Le squame était mort de ses blessures, effondré contre la porte, son ventre ouvert par une lame tranchante.
Son bras gauche était couvert de sang.
Celui de sa mère.
Squall lui donna un coup de pied.
"Yojuyogo"
Il se glissa dans l'ouverture de guingois de la porte. C'était juste assez grand pour lui. Juste assez pour qu'il entre dans le temple.
Le temple était vide. Il n'y avait personne.
"Hasatekanae"
Squall se dirigea vers la chambre du Fayth et poussa la porte.
"Kutamae"
Le Fayth se réveillait.
Squall l'avait déjà vu, avant, avant que tout tombe autour de lui, bien avant.
Quand il était tout petit, sa mère l'avait amené ici, l'avait présenté au Fayth, le portant dans ses bras pour qu'il puisse toucher les cornes sur le crâne du Fayth endormi, pour qu'il dépose une fleur dans sa main posée sur son cœur.
C'était le protecteur de Winhill, de la colline de la victoire.
Celui qui prenait son vol pour protéger le village.
La main broya la fleur fanée qui y était posée, puis se rouvrit doucement.
Le Fayth la regardait, horrifié.
Et il leva les yeux.
Il pleurait.
"Ils…" commença le Fayth avant de baisser la tête.
Sa main retomba, à plat sur le sol. Il inspira de nouveau et planta ses griffes dans le sol de pierre, se hissant hors de son reliquaire.
Son bras gauche était une patte large, griffue, couverte d'une fourrure mauve rayée de rouge, une lame écarlate sortant de son coude. Il parvint à s'extraire jusqu'à mi-corps, ses ailes se détachant de la pierre pour s'effondrer autour de lui, comme celles d'un goéland tombé au sol.
"Sont-ils… tous… morts ? " demanda le Fayth en relevant les yeux.
Il les avait gris. Comme ceux de Squall quand il était triste. Comme ceux de sa mère quand elle pensait à son père et qu'il lui manquait.
Squall approcha et sortit son mouchoir de sa poche, levant les bras pour essuyer les yeux du Fayth.
"Ouais."
"Tous ? " répéta le Fayth.
"Tous."
La tête du Fayth était lourde quand il la posa sur son épaule mais Squall ne tomba pas. Il passa ses bras autour de son cou et enfouit son visage dans les longs cheveux blancs du Fayth.
"Pourquoi ne m'ont-t-ils pas appelé ? " murmura le Fayth.
"Je sais pas" avoua Squall. "Maman… elle est dehors. Elle a essayé de venir…"
Le bras du Fayth se resserra autour de lui et il prit son appui sur sa patte gauche, tirant le reste de son corps hors du reliquaire. Son dos était couvert de fourrure mauve et de sa crinière blanche, nattée des symboles de Yevon, une tunique en lambeaux nouée autour de ses hanches.
"Pourquoi… Yevon n'est-il pas venu ? ! " demanda le Fayth, sa voix grondant de colère, sortant une de ses patte arrière du reliquaire.
"Je crois qu'il existe pas" répondit Squall. "J'ai prié mais il est pas venu non plus."
Le Fayth s'effondra au sol, se retenant de peu d'écraser l'enfant dans ses bras. Squall se cramponna à lui, les poings dans sa crinière et attendit que le Fayth reprenne son souffle, qu'il puisse de nouveau soulever ses ailes et se hisser à genoux, sa queue venant se draper autour de ses pattes. Il se redressa, levant les yeux au ciel avant de les baisser à nouveau sur l'enfant, assis sur sa hanche.
"Tu es le dernier. Quel est ton nom ? "
"Squall Leonhart Loire. Mais Maman dit qu'y faut pas que je dise le nom de Papa."
"Leonhart. Lionheart." murmura le Fayth." Fils de mes filles."
"On est les serviteurs du Fayth de Winhill."
"Il n'y aura plus de Fayth à Winhill. Il n'y a plus rien à protéger ici."
Le Fayth tenta de se hisser sur ses pieds, mais retomba à genoux, se retenant de sa patte avant de tomber.
"Il n'y aura plus de Fayth" répéta-t-il, "désormais, je ne serais plus uni à la terre de Winhill."
Il posa l'enfant le plus délicatement qu'il put, puis passa sa main humaine dans ses cheveux.
"Désormais, je serais lié à ton sang, Squall Leonhart Loire. Ce seront les tiens que je protègerais. Ta famille sera la mienne, tes combats seront les miens et ta force sera la mienne."
"Je vais être un invokeur ? "
Le Fayth secoua la tête, faisant tinter les charmes dans ses nattes.
"Non. Il n'est plus temps de prier et d'espérer. Il n'est plus temps de soigner et de donner le repos aux morts. Il est temps de sortir ses griffes et de montrer les crocs."
Squall serra les poings et montra ses petites dents en grognant. Cette fois, le Fayth sourit avec fierté, ses larmes coulant moins fort. Sa fourrure frémit et commença à recouvrir son torse et son bras humain, son visage se déformant pour devenir le museau d'un lion et il posa sa patte droite près de la gauche, s'asseyant devant l'enfant, ses ailes de plumes et de peau se levant au-dessus d'eux
"Dis mon nom, Squall Leonhart Loire."
"Griever."
Ses larmes formaient deux traces noires sous ses yeux et Squall leva la main, touchant les dernières larmes.
"Que notre lien dure jusqu'à la mort, mon enfant"
Il disparut dans un nuage de pyrolucioles qui s'élevèrent silencieusement, leur lueur grésillant quelques secondes avant de s'éteindre.
La seule chose qui restait de Griever fut sa tunique déchirée et les charmes qui avaient été noués dans sa crinière. Squall en ramassa un, une breloque en forme de tête de lion, au-dessus d'une croix en pointe. Il la mit dans sa poche, puis ramassa la tunique et la drapa autour de ses épaules.
Elle traînait par terre derrière lui. Griever avait été grand et il était encore petit.
Elle sentait encore l'odeur du Fayth. L'odeur de la mer et du vent, des fleurs de Winhill.
Fayth resserra les pans sur ses épaules et se tourna, sortant du temple.
Il cligna des yeux dans la lumière crue.
Le soleil se levait.
Il voyait des bateaux sur la mer, arriver de l'horizon.
Il se tourna vers sa mère et s'agenouilla. Il la recoiffa, remit son bandeau comme elle préférait, puis il posa la tunique du Fayth sur elle, couvrant son visage.
Ce ne fut pas facile de retirer la gunblade de ses doigts, mais, avec l'aide de Griever, il finit par y arriver.
Il se redressa, la regarda une dernière fois, et commença sa descente vers la plage, là où les bateaux débarqueront.
Il entendait la voix du Fayth dans sa tête, chanter pour les morts de Winhill et il fredonna en chœur avec lui.
Il chantait toujours quand les soldats débarquèrent, le trouvant debout sur la plage, au milieu des corps, la gunblade trop lourde à la main.
