Résumé:
Gippal aurait dû le savoir.
Edgar le lui avait dit et l'avait prévenu : Méfie-toi des plans cul avec les Highwinds, on s'attache trop facilement à ces deux idiots en chef.
Et pourtant, il se retrouve quand même dans les bras de Shera, à l'aider avec ses cauchemars.
Et à réaliser, un peu trop tard, qu'Edgar avait raison.

Chronologie :
N'a pas vraiment de date précise, mais se situe probablement après un moment où Cid se fait amocher.

Personnages :
Shera (FF7), Gippal (FFX-2)

Tags spécifiques au chapitre :
Shera/Gippal, rare pair appalooza, franchement je les shippe à fond mais même moi je comprends pas comment j'en suis arrivée là, nudité, rien de cochon mais on parle de cul, plan cul qui dégénère, ce sont des idiots votre honneur, langage vulgaire, Gippal était marin avant d'être aéronaute, ça s'entends, cauchemar,

"Oh, kúkalabbi[1] ! "
Gippal leva le nez de son oreiller, à la fois à cause du juron que du bruit que fit le genou de Shera en cognant sur sa table de chevet.
"Shera ? "
"Rendors-toi, c'est rien."
Rien ? Il était…
Quelle heure était-il ?
Il entendit la porte s'ouvrir et se fermer, puis les pas de Shera s'éloigner.
Uh.
L'écran de son téléphone s'illumina et il put lire l'heure.
Deux heures. Et des brouettes. De petites brouettes.
Pour que Shera soit réveillée au milieu de la nuit après la journée et la soirée (au demeurant charmante) qu'ils avaient eu, ça ne signifiait qu'une seule chose.
Il se leva, chercha vaguement ses vêtements dans le noir avant d'emporter le drap avec lui en guise d'habits. Le lit était à refaire de toute façon.
Il la retrouva dans le couloir des chambres, adossée au mur, juste sous la verrière du toit du hangar. Elle ne portait qu'un tee-shirt (un des siens, près du corps, qui mettait sa poitrine admirablement en valeur) et sa culotte (qui mettait ses fesses aussi admirablement en valeur), ainsi qu'une expression renfrognée (qui ne mettait absolument pas son joli minois en valeur).
"Tu sais, à te promener dans cette tenue ici, il va finir par t'arriver des bricoles," murmura-t-il.
Il la vit relever les yeux et chercher du regard qui parlait avant de le voir approcher.
A cette heure-ci, tout le monde dormait et il ne voulait pas les réveiller. Ils étaient tous plus ou moins tolérants des activités nocturnes les uns des autres et avaient connu des murs plus fins, mais réveiller Balthier en pleine nuit, c'était s'exposer à avoir un alexandriote revanchard et ronchon le lendemain dans la journée.
Ou des reproches de la part de Cid.
Des Cids.
Il préférait baisser la voix.
"Y'a des pervers dans le coin…"
"Vraiment ? Et comment tu sais ça ? " demanda-t-elle sur le même ton.
"J'en suis un ? "
"Rien de nouveau."
Hé, c'était une des raisons pour laquelle ils couchaient ensemble. Elle appréciait sa... hem, créativité à sa juste valeur.
"Et puis, tu es plus couvert là-dessous, peut-être ? " Rétorqua Shera en baissant les yeux vers sa toge improvisée.
Il ne l'était pas.
Il le prouva en laissant tomber le drap.
Shera le regarda. Puis leva les yeux avec un petit sourire.
"Gippal."
"Oui ? "
"J'ai pas mes lunettes, j'arrive pas à te mater."
"Aw," fit Gippal en se baissant, ramassant son drap pour se draper dedans, et dans sa dignité tant qu'il y était.
Au moins, il avait réussi à la faire sourire. Ça devenait difficile ces temps-ci.
"Une raison particulière pour laquelle tu es debout dans le couloir à cette heure-ci ? "
"Je… je vérifiais juste que… Que tout le monde était là."
"Cauchemar ? "
Elle hocha la tête.
Un de ces jours, il faudrait qu'il arrive à se prendre les couilles en main et oser aller dire à son Capitaine d'arrêter de rendre sa sœur folle d'inquiétude avec ses conneries.
Mais pour ça, il faudrait aussi qu'il lui explique comment ça se faisait qu'il connaissait la fréquence de ses cauchemars et qu'il lui avoue que ça faisait bientôt un an qu'il emmenait très régulièrement Shera voir la salle de machines, au point qu'elle avait deux changes de vêtements dans son placard et une brosse à dent dans sa douche.
Il n'était pas encore vraiment prêt à avouer ça au dragon.
Ou à la dragonne, d'ailleurs, qui pensait que leur arrangement était un pur plan cul.
Bon, ça aussi, mais pas que.
Enfin, bref.
Elle avait des cauchemars. Et elle en faisait de plus en plus, chaque fois que le Capitaine revenait amoché d'une mission avec les Plombs.
"Tu reviens te coucher ? "
"Je fais juste un… un tour…" déclara-t-elle avant d'aller vers le fond du couloir.
Il la suivit, nouant le drap plus solidement autour de sa taille. Elle eut une petite grimace agacée, mais ne le chassa pas, allant d'une porte à l'autre, écoutant la respiration des dormeurs derrière.
Elle sembla s'inquiéter devant la porte de la chambre de Luca, mais il lui fit signe d'aller écouter à celle de Mustadio, derrière laquelle deux ronflements s'élevaient.
Ils parcoururent tout le couloir, puis Gippal la prit par la main, la ramenant dans sa chambre. Il alluma, la faisant entrer avant de refermer soigneusement.
Shera en profita pour voler le drap de Gippal, le remettant sur le lit d'un geste ample.
Gippal se vengea en faisant passer son tee-shirt par-dessus sa tête, déposant un baiser sur son épaule en passant. Puis il l'attrapa façon jeune mariée, la soulevant pour le reposer dans le lit.
"Tu vas te faire mal ! "
"Tu me feras un massage."
"Pas question, je sais comment ça se fini avec toi les massages ! "
"Et tu ne te plains jamais."
"Pervers."
"Rien de nouveau."
Et pourtant, juré, il ne la tripota pas (trop) en se recouchant, remontant le drap sur eux.
Il baissa la lumière d'une pensée, avant de se lover contre le dos de Shera, passant un bras autour de sa taille. Sa mère le tuerait si elle savait qu'il utilisait la machina aussi fréquemment autour d'une bio, mais après ce qui s'était passé à Junon, ça ne lui semblait plus important de cacher l'étendue de sa machina à Shera.
Quant au Capitaine et Fran, ils avaient tenu leur promesse et n'avaient jamais mentionné l'épisode à nouveau, même pas avec lui.
"Tu veux en parler ? "
"Hm ? "
"Ton cauchemar."
Elle soupira.
"C'est idiot."
"C'est un cauchemar, c'est jamais idiot."
Elle ne répondit pas.
"C'était dans ton bouquin," le lui rappela-t-il.
"Dire que je pensais que tu ne l'avais pas lu," avoua-t-elle.
Il l'avait fait. Deux fois. Et avait acheté la dernière édition après le lui avoir rendu, histoire de pouvoir le prêter aux autres.
Il la sentit bouger contre lui, se mettant plus à l'aise avant de répondre.
"J'étais de retour à Junon."
Ah. Ce cauchemar-là.
"Vous aviez été déclarés morts en mission."
Il posa un baiser dans ses cheveux, l'encourageant en silence.
"Et j'attendais que tu m'appelles pour me dire que vous étiez vivant…"
Il ne se rappelait pas de ce qui s'était passé après l'appel. Sa machina avait lâché sous l'effort, il s'était effondré et s'était réveillé plusieurs jours plus tard à l'hôpital. Edgar lui avait dit qu'il s'était réveillé avant et qu'il avait passé deux jours à faire la navette entre ceux qui ne pouvaient pas se lever, à rassurer tout le monde, mais il ne s'en souvenait pas.
"Shera."
"Mais l'appel ne venait pas. Je restais toute seule."
"Je suis là. T'es pas seule."
Il essaya de la faire tourner dans ses bras, mais elle ne se laissa pas faire, restant obstinément tournée vers le mur.
Ses joues sentaient l'eau de mer.
Elle ne le laissait jamais lui essuyer les larmes.
"Tu veux que je te joue quelque chose ? " proposa-t-il.
"Tu vas réveiller les autres."
Ah, juste. Autant ses amis et collègues appréciaient sa musique, il était bien prévenu qu'il n'avait pas le droit de jouer après 23 heures, sauf en cas de fêtes. Il se tourna, ramassant son PHS posé sur sa station de chargement et le ralluma.
"Tiens. Ma dernière compo."
Il ouvrit l'appli de musique, baissa le son et lança un titre avant de poser le téléphone sur l'oreiller, près de la tête de Shera.
"Je crois que tu vas bien l'aimer celle-là."
"Quel genre ? "
"Chant d'amour à une sirène," répondit Gippal avec un petit baiser sur son épaule.
"Une sirène ? "
"Hmm, " répondit-t-il, passant son bras autour de sa taille, "elles vont autant dans l'eau que dans les airs."
"Pas de parole ? " demanda Shera, posant sa main par-dessus le bras de Gippal.
"Pas fini de les traduire en commun," répondit Gippal avant de commencer à chantonner à voix basse dans l'oreille de Shera.
"Z'yesanyec xia di sa myeccac d'yesan."
"Hmmm… faut vraiment que je me mette à l'Al Bhed un de ces jours. Ça veut dire quoi ? "
"Est-ce que je peux te tripoter les seins[2] ? "
Absolument pas romantique, mais par la Machina, ça marchait toujours pour la faire rire.
Et parfois elle...
Ah oui, comme là.
Shera lui prit la main et la posa sur son sein gauche.
Il poussa un soupir de contentement et fourra son nez dans ses cheveux.
Parfait.
Si elle faisait un autre cauchemar, il était bien placé pour lui rappeler qu'elle n'était pas seule.

[1] Merde qui marche
[2] Pour vous montrer à quel point Gippal est un grand romantique et un grand couillon en même temps, repassez la phrase en Al Bhed dans le traducteur derrière ce lien: ff10-al_
La fic prend une toute autre saveur.