Hello,
vous connaissez désormais le passé de Bella.
Cependant vous êtes pas au bout de vos surprises.
...
CHAPITRE 8
(POV Jasper)
Bella lève sur moi des yeux remplis de douleur et de dégoût de soi, je ne peux pas en supporter plus et je sors au plus vite de la maison pour me réfugier dans la forêt. Je ne peux plus retenir mon monstre. Pendant tout son récit, j'ai fait en sorte de le contrôler, je voulais connaître le fin mot de l'histoire. Ses émotions étaient épouvantables, la peur, la haine, le dégoût et la tristesse, pas une seule émotion positive. Le fait qu'elle soit si proche de Peter n'arrangeait rien. Mon instinct me suppliait de la prendre dans mes bras, afin que personne ne puisse la toucher à part moi. Je m'étais retenu en me disant que tout ce qui comptait, c'était son bien-être et pour le moment, ce dernier était auprès de Peter. J'allais faire en sorte de régler cette merde rapidement.
Évacuant ma colère sur les arbres alentour et sur tous les animaux qui me tombaient sous la main. J'espérais vraiment qu'aucun humain ne se baladait dans le coin, j'aurais été bien incapable de me retenir vu mon état. Je repensais à tout ce qu'elle nous avait dit. C'est vrai que depuis notre arrivée à Forks, j'avais remarqué un changement dans l'attitude et les émotions d'Edward et d'Alice, alors que ces deux-là ressentaient toujours beaucoup d'amusement et de complicité en sa présence. J'avais mis ça sur le compte de la maladresse de Bella et de ses échanges comiques avec Emmett qui n'arrêtait jamais de faire le pitre. Il y avait aussi des émotions que je n'avais pas comprises à ce moment-là, comme une grande possessivité, de l'ennui et de la lassitude venant d'Alice, par moments, je décelais même une pointe de haine bien cachée. Et je venais d'apprendre qu'en plus, cette manipulatrice hors pair avait réussi à me faire croire que j'étais dangereux pour Bella tout en faisant croire à Bella par la même occasion que je ne l'appréciais pas et tout ça pourquoi ? Nous éloigner ? Dans quel but ?
Un jour ou l'autre, j'aurais fini par remarquer ce que mon instinct me criait depuis le premier jour et que j'avais découvert juste après avoir quitté Forks. Bella était ma partie manquante, mon âme sœur, depuis que je l'avais compris, je n'avais eu qu'une envie, la retrouver. Arrivé à Dénali, la famille m'avait expliqué que Bella ne voulait plus de nous dans sa vie. Je ne l'avais pas cru, mais Emmett m'avait convaincu. J'avais donc voulu passer quelque temps chez mes amis les plus proches pour fuir toutes ses émotions de tristesse et désespoir qui allaient me rendre fou pour commencer et ensuite pour me retenir de courir directement à Forks retrouver Bella.
Dans tout ça, les seuls à avoir des émotions étranges, vu les circonstances, étaient Alice et Edward. Tous deux dégageaient constamment du contentement, de l'euphorie, de la satisfaction et de l'amour.
Si je désirais me rendre chez Peter et Charlotte, c'était aussi pour cela, je souhaitais leur demander conseil sur les deux phénomènes de la famille et surtout sur Bella, savoir si je devais aller la chercher malgré son désir de ne plus nous voir.
Pendant notre voyage, qui avait duré un peu plus d'un mois, Rosalie et Emmett avaient dû plusieurs fois me retenir pour que je ne cours pas vers elle comme mon instinct me le dictait. Quand enfin nous étions arrivés ici, les choses me semblaient déjà étranges, avant même d'entrer et lorsque j'avais finalement découvert Bella, mon cœur s'était contracté de joie. Puis vinrent le questionnement et la tristesse, elle avait eu tellement peur de nous, pire que ça, elle était épouvantée et nous prenait pour des monstres.
Ces émotions allaient d'ailleurs dans ce sens pour la plupart, la frayeur, le dégoût… même si, bien caché derrière tout ça, j'avais quand même décelé une pointe d'amour quand elle avait aperçu Emmett et même chose pour moi, quand elle était redescendue de sa chambre. J'avais eu beaucoup de mal à rester assis et à ne pas me précipiter pour la prendre dans mes bras. Pendant que nous lui racontions ce qui était arrivé de notre côté, ses émotions avaient été tout aussi merdiques, la peur, le questionnement, le doute et toujours le dégoût.
Quand elle m'avait laissé l'aider avec ses émotions, mon cœur avait bondi de joie. C'était un pas, peut-être minime, mais un pas quand même dans notre direction. Puis elle nous avait raconté son histoire et au début, tout ce que j'avais enregistré, c'était l'amour que je sentais dans ses émotions et je ne cessais de me demander s'il m'était destiné. Plus elle avançait dans son récit, plus j'avais envie de les retrouver et de les tuer. Pourtant j'avais tenu jusqu'à la fin avant de me précipiter ici.
J'ai repris petit à petit pied dans la réalité, j'ai tourné sur moi-même pour examiner les dégâts. Tout d'abord, je n'avais pas attaqué d'humains, quel soulagement, ensuite, j'avais vraiment fait un carnage, une vingtaine d'arbres déracinés et pas moins de 26 cadavres d'animaux en tous genres gisaient autour de moi. Tout d'un coup, les raisons de ce carnage me sont revenues en mémoire. Bella. Je l'avais laissée seule là-bas après ce qu'elle venait de nous apprendre. Sans demander mon reste, j'ai foncé en direction du cottage, il m'a fallu dix minutes pour y parvenir. En arrivant, la discussion m'a brisé le cœur.
NE ME TOUCHEZ PAS, JE N'EN VAUX PAS LA PEINE. LAISSEZ-MOI, JE SUIS TROP SALE.
Tu n'es pas sale Bella, je sais ce que tu ressens, je l'ai ressenti avant toi. Mais ne laisse pas ces ordures te faire perdre la personne magnifique que tu es, sinon ils auront gagné.
TU NE RESSENTIRAS JAMAIS CE QUE JE RESSENS ROSALIE, TU N'AS JAMAIS VU LE DÉGOÛT DANS LES YEUX D'EMMETT.
Il faut que j'intervienne, elle a mal interprété ce qu'elle a vu dans mes yeux, le dégoût que je ressentais était dirigé vers ces connards et non vers elle. Je rentre rapidement et là, j'ai un choc, Bella est à genoux derrière le fauteuil et recouverte d'une bulle bleue. Rosalie et Emmett sont collés au mur sur sa droite, Peter et Charlotte sont au pied de l'escalier. En me voyant Peter s'énerve et m'envoie toute sa rage.
TU AS PAS FAIT ASSEZ DE MAL COMME ÇA CONNARD ? DÉGAGE !
Il n'en est pas question. C'est quoi cette bulle ?
QUAND TU ES PARTI ELLE EST TOMBÉE À GENOUX. Quand j'ai voulu aller la réconforter, cette bulle s'est développée autour d'elle.
Il a commencé à se calmer, mais sa colère contre moi n'a pas diminué pour autant. Si je comprends bien, Bella est un bouclier et désormais, c'est à moi d'essayer de la faire sortir de là, je me suis rapproché le plus possible de cette barrière et je me suis assis.
Darling, calme-toi ma belle, tout le monde est inquiet pour toi. Tu ne voudrais pas sortir de là ?
Pas de réponse. J'ai alors continué sur ma lancée.
J'ai entendu ce que tu as dit à Rosalie et je peux t'affirmer que rien n'est plus faux, tu as mal interprété ce que tu as vu dans mes yeux. C'était bien du dégoût, mais pas pour toi, loin de là. Tu es une personne fantastique, Bella, belle, drôle, forte, aimante, enfin je pourrais continuer longtemps comme ça.
Alors pourquoi étais-tu dégoûté ?
Elle me parlait enfin, même si sa voix n'était à peine qu'un murmure, c'est toujours ça.
J'étais dégoûté par ces deux connards, pas par toi, jamais par toi.
Sa bulle a commencé à diminuer petit à petit alors j'ai continué.
Toute cette histoire est un truc de fou, mais je peux te jurer que personne n'était au courant. Carlisle et Esmée t'aiment comme leur fille et ils ont été anéantis en quittant Forks, Emmett n'est même plus lui-même, tu te rends compte, il n'a pas fait une seule blague depuis notre départ. Rosalie s'est rendue compte qu'elle avait mal agi et s'en veut beaucoup. Elle veut apprendre à te connaître.
Et toi ?
Moi je ne vis plus depuis que nous sommes partis de Forks, depuis que j'ai enfin compris ce que je ressentais pour toi, je ne fais que survivre. J'ai plusieurs fois voulu retourner à Forks pour te voir. Quand nous sommes arrivés ici et quand nous avons su que tu étais là, j'étais le plus heureux…
Et maintenant ?
Maintenant j'aimerais que tu sortes de là pour pouvoir te prendre dans mes bras, te réconforter et en même temps j'ai envie de les retrouver pour les tuer.
Plus je parle plus sa bulle se résorbe, jusqu'à disparaître. Elle se relève doucement. Autour de nous, les autres ne parlent pas, ne bougent pas, pour ne pas la déstabiliser. Elle me regarde enfin dans les yeux, alors que j'essaye de lui transmettre l'amour, l'admiration et le respect que j'ai pour elle et ça fonctionne. Ses émotions, la honte, la peur, le rejet et l'apitoiement sont désormais devenus de l'acceptation, de la détermination, de l'amour même s'il reste toujours un peu de honte et de dégoût, mais beaucoup moins qu'avant. Je lui tends la main en espérant qu'elle l'accepte. Elle s'approche tout doucement et chaque pas me remplit de joie. Une fois arrivée à moi, elle pose délicatement sa main dans la mienne avant de la retirer. Je la laisse faire et j'attends. Elle recommence et cette fois elle la laisse. Lentement, je referme mes doigts et je trace des cercles sur le dessus de sa main avec mon pouce. Son bien-être me frappe, même s'il reste quelques émotions négatives, la plus forte reste le réconfort et j'en suis soulagé.
