CHAPITRE 11
(POV Peter)
Nous sommes sur le chemin pour retourner à la maison après notre chasse. Je repense à tout ce qui s'est passé depuis que Bella nous a raconté son histoire.
Sa panique quand le Major est parti et qu'elle s'est barricadée sous son bouclier, bien malgré elle.
L'aide qu'elle a apportée à Rosalie en lui parlant de son point de vue.
Ce lien de plus en plus puissant avec le Major.
Mais ce qui me fait le plus peur, c'est le Major lui-même. La rage qu'il ressentait avant de s'enfuir était puissante et meurtrière. Je ne voudrais pas être à la place des deux manipulateurs. Il va les torturer et les tuer.
Plus personne ne s'approchera d'Izi et c'est ça qui me panique. Elle vient souvent vers moi pour être rassurée ou calmée. Même s'il l'a accepté pour le moment, pour son bien-être à elle, je sais que ça ne va pas durer. Il ne supporte pas de la voir dans les bras d'un autre, ce que je comprends. Plus le lien devient fort entre eux plus cela va être compliqué. Je n'ai jamais vu de lien aussi fort entre deux âmes-sœurs et je sens que tout cela n'est que le début, c'est extraordinaire et perturbant.
Peter, Izi et le Major arrivent.
Je suis sorti de mes pensées par Char. J'étais tellement absorbé par elles, que je n'ai même pas réalisé que nous étions dans la maison. Izi ouvre la porte et se jette sur moi. J'entends le grognement que le Major essaye de contenir. Je regarde Izi, qui regarde autour d'elle d'un air perplexe. Elle va ensuite vers Char et lui prend la main et recommence à regarder autour d'elle l'air toujours perplexe, tout le monde la regarde. Elle va ensuite prudemment vers Rosalie. Je sais que c'est dur pour elle, mais elle s'efforce de recréer des liens pour nous faire plaisir. Arrivée à côté de Rosalie, elle prend doucement sa main, et recommence son cirque. Ça m'amuse, même si je ne comprends rien, puis elle se tourne vers Emmett. C'est la première fois qu'elle s'approche de lui depuis qu'il est arrivé. Elle est hésitante, mais Emmett la laisse prendre son temps, il ne bouge pas.
Peux-tu tendre la main, s'il te plaît ?
Sa voix est timide et hésitante, ça lui demande beaucoup d'efforts, mais elle est forte, elle passera au travers de tout ça. Emmett s'exécute. Progressivement elle avance sa main puis l'éloigne au moment où elle effleure ses doigts, elle recommence, pose sa main sur la sienne et regarde autour d'elle avant de dire.
Ça fonctionne pas. Pourquoi cela ne fonctionne pas avec eux ?
Je sais pas, mon amour mais nous trouverons.
De quoi parlent-ils ? Et mon amour ? Izi s'est éloignée d'Emmett et doucement se réfugie dans les bras ouverts du Major. À la minute où ils se touchent, nous comprenons de quoi ils parlaient. Une bulle violette se crée autour d'eux comme une seconde peau.
C'est Emmett qui nous sort de notre choc, nous faisant part de son émerveillement de cette façon typique qui le caractérise.
Bordel de merde ! Qu'est-ce qu'il se passe là ?
Nous ne savons pas. Ce phénomène a commencé à se produire après qu'Izi ait acceptée de nous donner une chance à tous les deux. Maintenant, à chaque fois que nous nous touchons, cette bulle apparaît.
Izi s'est éloignée du Major et la bulle a disparu, elle est venue vers moi et a mis sa tête dans mon cou. J'ai regardé le Major et je lui ai envoyé mes excuses par le biais de mes émotions, il m'a envoyé sa compréhension, même si je savais que ça ne lui plaisait pas, mais alors vraiment pas.
Il fallait que je la calme, c'est ça qu'elle recherchait en venant vers moi, tout ça c'était beaucoup trop dur pour elle.
Miel, ça ne sert à rien de t'inquiéter. Nous allons trouver ce que cela signifie. Dis-moi tu n'aurais pas quelque chose à me dire ?
Non je vois pas. De quoi veux-tu parler ?
J'essayais de changer de sujet, et ça fonctionnait, elle s'est cachée encore plus dans mon cou.
Le Major t'a appelé son amour, c'est nouveau ça ? Et il a dit que tu lui laissais une chance.
Je chuchotais à son oreille, même si je savais que les autres, qui dissimulaient leurs rires, nous entendaient parfaitement. Elle a répondu encore plus doucement que moi sans se décoller de mon cou.
Il est tellement persuadé que nous sommes faits l'un pour l'autre que j'ai accepté de nous donner une chance, mais je ne me fais pas d'illusion, il se rendra vite compte que je n'en vaut pas la peine.
J'entendais des hoquets choqués autour de moi, et j'étais en colère qu'elle puisse croire cela.
IZI NE REDIT JAMAIS ÇA ! TU EN VAUX LA PEINE. Crois-tu que Rosalie, qui a vécu la même chose que toi, ne mérite pas l'amour de sa famille et d'Emmett ?
Bien sûr que si. Mais ce n'est pas la même chose.
Je l'écarte de moi pour la prendre par les épaules, et je la regarde dans les yeux en espérant comprendre ce qu'elle ne dit pas et là, ça fait tilt et je m'énerve encore plus.
TU CROIS CE QU'ILS T'ONT DIT ! MAIS CE N'EST PAS POSSIBLE ! COMBIEN DE FOIS ALLONS-NOUS DEVOIR TE LE RÉPÉTER ? TU FAIS PARTIE DE LA FAMILLE, BORDEL !
Ma colère a dû lui faire peur, parce qu'elle recule en baissant la tête. Le Major se retient avec beaucoup de peine de me crier dessus ou de me frapper. J'essaie de me calmer avant de m'adresser de nouveau à Izi.
Je suis désolé de m'être énervé, miel. Mais que tu crois réellement ce qu'ils t'ont dit me met hors de moi, tu es un membre de notre famille à Char et à moi.
J... je suis dé... désolée Peter, c'est plus fort que moi. Ils étaient mes meilleurs amis et pourtant, je n'étais pas assez bien pour eux. Et... et...
Elle regarde autour d'elle, tout le monde a compris ce qu'elle ne disait pas. Les autres étaient également sa deuxième famille et pourtant ils l'avaient abandonnée. Le Major fait les cent pas, bouillant de rage. Rosalie sanglote sur le canapé. Char s'est rapprochée de moi pour me soutenir et Emmett, comme à son habitude, fait une énorme connerie et s'élance vers Izi dans le but de la prendre dans ces bras. Il n'a même pas le temps de la toucher qu'il est propulsé dans les airs, passe à travers la baie vitrée et atterri dans le jardin.
Je ne voulais pas, je suis désolée.
Izi nous dit cela tout en se mettant à courir pour sortir et disparaître dans la forêt. Le Major à ses trousses.