Bienvenue dans ce nouveau récit au grand lecteur aventureux et en quête d'histoires!

Voici ma deuxième fanfiction. Je l'ai en tête depuis plusieurs mois et elle s'est précisée au fil des informations émergeant des épisodes de la saison 3. Attristée mais heureuse de ce final de saison qui marque la fin d'un cycle dans la série et un renouveau et une évolution certaine des personnages pour la suite de l'intrigue, cette histoire s'est peu à peu mise en place dans ma tête.

Fruit de mes théories, de mes aspirations et de mes fantaisies, j'espère qu'elle pourra toucher quelques personnes.

Je ne sais pas combien de chapitres fera cette fanfiction mais je ne compte pas m'arrêter en si bon chemin.

Maintenant fini les bavardages et place au début de ce récit où nos deux héros feront bientôt leur apparition.


Prologue : Deux anneaux et un temple qui renaît de ses cendres.

Il y a douze ans, à Paris.

« Il y a très longtemps, des dieux qui vivaient dans un monde peuplé de monts laiteux et vaporeux décidèrent de se mêler des affaires des Hommes, des créatures qui avaient attiré leur attention grâce à leur ingéniosité et leur intelligence. Ces êtres divins s'installèrent sur une montagne qui leur rappelaient leur chez-eux et furent adulés et respectés.

Leur histoire, obscure, fut transmise de générations en générations et fut modifiée, perdue et oubliée tandis que les Hommes ne les vénéraient plus que par habitude. Ces dieux se décidèrent à quitter la Terre. Mais à leur départ, ils laissèrent un dernier présent. Un dernier souvenir. Des bijoux magiques où furent enfermées des créatures qui avaient déjà donné leur nom à des constellations. Elles possédaient des pouvoirs inestimables ! Parmi ces individus immortels se trouvaient de magnifiques jumeaux d'une beauté et d'une force incomparable.

Il s'agissait des Dioscures aussi nommés les Gémeaux. Ils étaient inséparables. Leurs pouvoirs leur avaient été accordés par le père d'une des jeunes hommes qui était un demi-dieu et se nommait Pollux. Ce guerrier avait refusé à sa mort d'abandonner son frère qui n'était qu'un simple mortel. Alors, ce père si généreux leur accorda une capacité incroyable. De manière cyclique, chacun pourrait prendre la place de l'autre en alternant leur vie entre les ténèbres de l'enfer et les lumières éternelles. Leur lien était inaltérable. Pollux était Castor. Castor était Pollux.

Ils avaient la possibilité de naviguer d'un corps à l'autre et pouvaient choisir de vivre dans l'une des deux bagues de manière alternative. Ces deux bagues dans lesquelles ils étaient enfermés étaient les symboles de leur union éternelle.

Ces deux anneaux ne pouvaient être utilisés que par des jumeaux. Ils conféraient un pouvoir inimaginable. Celui de prendre la place de l'autre, de contrôler le Soleil et la Lune et de communiquer avec des entités aux pouvoirs encore plus grands et fabuleux.

-Wouah ! s'exclament en cœur Félix et Adrien, allongés dans le même lit alors qu'Amélie finit son histoire.

-C'est une histoire vraie ?! s'extasie l'apprenti mannequin exalté, les étoiles plein les yeux.

-Le dieu qui leur a donné ces pouvoirs, c'est Zeus ? demande Félix plus posément.

-Alors ça ! Je n'en sais rien, répond Amélie heureuse de l'effet qu'elle a eu sur ces deux garnements.

-Comment ils sont morts avant d'entrer dans la bague ? se questionne Adrien.

-Je crois qu'ils se sont battus pour des filles ! clame son cousin fier d'avoir cette petite information.

-Ah bon ? ! hoquette son compagnon en serrant Doudou Malin dans ses bras, effaré.

-Arrête de serrer ce truc, c'est ridicule ! se moque le petit garçon de quatre ans en tirant sur la patte de l'ours.

-Fais attention ! Faut pas l'abîmer. C'est Chloé qui me l'a prêté ! précise Adrien en le ramenant vers lui. J'ai pas bien compris pourquoi ils se sont battus pour des filles ?

- Pour pouvoir avoir un bisou d'elle, je parie ! C'est totalement ridicule ! pouffe Félix en grimaçant.

-Moi je trouve ça terriblement romantique de se battre par amour, déclare sa mère. Toi aussi Adrien ? »

L'intéressé hoche la tête frénétiquement tandis que Félix lève les yeux au ciel en soupirant.

« Amélie », appelle Gabriel au pas de la porte.

Vêtu d'un simple tee-shirt blanc et d'un jean, l'étoile montante du stylisme est épuisée et ses cheveux en bataille trône au-dessus de sa tête.

« Oui Gaby », répond sa belle-sœur.

Cette familiarité exaspère le styliste qui ne peut s'empêcher de froncer les sourcils et de pincer les lèvres.

« Emilie te cherche, répond-il avec une froideur non dissimulée.

-J'arrive dans un instant. Dormez bien les enfants.

-Oui ! » répondent-ils en cœur.

Elle se lève et se dirige d'un pas chaloupé jusqu'à la porte.

« Ça te va plutôt bien ce style débraillé déclare la conteuse en posant sa main fine sur l'épaule du père de famille qui la repousse d'un geste sec et virulent.

-Tu devrais être plus tactile, Gaby. » murmure-t-elle à son oreille avant de quitter la pièce.

Gabriel, excédé, soupire avant d'éteindre la lumière de la chambre.

« Papa ? résonne la voix de son fils dans la pièce.

-Oui ?

-Bonne nuit.

-Bonne nuit. »

Le père quitte les lieux en ignorant la pensée sinueuse et angoissante qui rampe dans son esprit. Cette voix qui lui rappelle qu'il serait incapable de savoir si c'est bien avec son fils qu'il a échangé ces mots.


Aujourd'hui

Su-Han Nudan ressent une boule d'angoisse qui monte dans sa gorge. Cet immense engin aux ailes de géant se dresse face à lui de sa grandeur menaçante et il ne peut que suivre le mouvement de la foule environnante. Le trépignement de ces femmes en jeans et de ces hommes habillés à l'européenne, beaucoup plus sobre que les dandys qu'il a déjà rencontrés au cours de ses précédents voyages le happe. Il tient sa malle d'une main ferme avant de s'engouffrer dans cette création terrifiante qu'il n'a pour l'instant appréhendée que dans les livres : l'avion.

Une hôtesse de l'air prend son billet pour l'aider à trouver sa place et ne peut s'empêcher de regarder sa robe courte rouge et son pantalon de toile avec circonspection. L'homme d'une trentaine d'années décide d'arborer un sourire amical pour masquer sa gêne.

Après cette inspection peu discrète, il s'assoit près du hublot et peut ainsi observer à son aise la piste de décollage de l'aéroport de Lhassa-Gonggar. Un européen plutôt pressé avec un énorme sac de voyage et des lunettes rondes prend place à ses côtés et s'endort avant même que l'hôtesse n'annonce les consignes de sécurité.

Même si Su-Han ne veut pas se l'avouer, il est effrayé. Il a eu beau faire des recherches préliminaires, méditer avant de monter dans cette énième folie humaine créée par des rêves et des ambitions folles, la peur grandit au fond de lui. Il décide d'observer la tablette miniature entre ses mains. Son smartphone.

Il n'arrive pas à croire qu'en à peine cent-cinquante ans, une ancienne colonie anglaise a pu dominer le monde et importer sa langue jusqu'ici, dans ce pays où même le Dalaï-Lama ne vit plus.

A son réveil, lui et tout l'ordre des gardiens étaient complètement perdus. Alors qu'auparavant, ils erraient dans le ventre du sentimonstre, presque inconscients et quasiment morts, ils avaient perdu la notion du temps. En se retrouvant à nouveau sur Terre, entourés par la neige et l'air frais moins pur, ils n'avaient pas tout de suite compris combien de temps s'était écoulé depuis la terrible catastrophe. Lorsque des habitants du village voisin se sont aventurés jusqu'à eux quelques heures plus tard, ils ont été effarés de voir parmi ceux-ci, un dernier centenaire qui à leur époque était à peine conçu dans le ventre de sa mère. Su Han a perdu pied en découvrant qu'ils étaient en 2016. Il a compris qu'il ne reverrait jamais la femme qu'il aimait, qu'il ne reverrait jamais sa famille à cause de l'horrible faute d'un disciple.

Jamais il n'aurait cru que donner sa vie pour protéger les boites de miraculous l'aurait conduit à ces extrémités. Une avalanche de problèmes s'est abattue sur le temple. Les médias commençaient à s'intéresser à leur cas et ils ne savaient pas ce que sont devenus les quelques bijoux ,dispersés de part et d'autre de la planète, qui n'ont pu être récupérés par aucun gardien depuis la fin du dix-neuvième siècle. La boîte du miraculous du paon avait disparu.

Sans l'aide des gens du village, dont les familles n'ont pas cessé de perpétrer l'histoire des gardiens, ils n'auraient pas pu s'adapter au nouveau monde qui s'offre à eux et gérer toute la paperasse à effectuer. Durant leur départ, deux guerres mondiales ont eu lieu, des colonies ont obtenues leur indépendance et les technologies et les échanges ont évolué de façon si phénoménale que c'en est renversant.

Une descendante de la famille de son ancienne fiancée lui a appris comment utiliser ce type de technologie, comment rattraper son retard dans les langues vivantes. Il a été l'un des plus rapides à s'adapter. Rien d'étonnant aux vues du travail qu'il effectuait auparavant. Un gardien à l'échelle internationale comme lui savait déjà parler l'arabe littéraire, le japonais, le coréen, le français et l'anglais. Ce n'est pas un séjour dans le ventre d'un monstre qui lui a fait oublier toutes ses connaissances. Il s'est battu sans relâche pour essayer de survivre dans cette horde de nouveautés, d'éviter de penser à tout ce qu'il avait manqué.

Lorsque l'ordre a reçu une lettre de Wang Fu, leur surprise a été immense. Lui était sûr qu'il aurait continué de se cacher, faible et lâche comme il était, pour ne pas avoir à affronter leur courroux. Mais ils les invitaient au contraire à venir à Paris, son lieu de résidence. Des excuses plates accompagnaient sa lettre bien entendu, mais il leur a parlé brièvement de deux nouveaux porteurs de la coccinelle et du chat et d'une bataille pour récupérer le paon et le papillon.

Su-Han s'est porté volontaire pour partir. Il veut voir comment le monde a changé. Il veut affronter cet inconscient qui a détruit sa vie et remettre la main sur ces deux miraculous corrompus.

Perdu dans ses propres souvenirs, le gardien essaie de chasser ce sentiment de perte intense et douloureux et de se concentrer sur les images de son écran. Le duo atypique qui s'offre à lui l'intrigue. Comment deux enfants aussi chétifs et peu disciplinés ont-ils pu libérer le temple entier ? Quelles sont les personnes cachées derrière ces masques et qui détient Nooroo et Duusu ?

L'avion se met alors à décoller dans un fracas assourdissant pour ses oreilles sensibles. Son estomac sent que tout son corps quitte le sol, qu'il s'élève vers d'autres contrées.

Paris lui tend les bras.