Pour répondre à la review anonyme que j'ai reçu : Merci du compliment, ça me fait plaisir ! Blaise est un personnage que j'aime bien faire apparaître, même s'il n'a souvent pas autant d'importance que dans beaucoup d'autres fanfictions. Alors, pour la psyché d'Harry, je suppose que ça dépend du point de vue de chacun quant à savoir si on va entrer dedans ou non dans les prochains chapitres. Par contre, l'histoire se concentre essentiellement sur ce qui s'y passe en ce moment, c'est-à-dire les complications liées à Marie bien qu'Harry soit divorcé. Comme je l'ai dit en intro, il y a beaucoup de détails que j'élude parce qu'ils sont inutiles. Connaître le travail de Blaise importe peu, surtout qu'il ne fera que deux apparitions, dont celle du chapitre précédent. Pour Draco, c'est dit au début du premier chapitre : il vit sur la fortune de ses parents, donc oui, on peut dire que c'est un homme au foyer. Le besoin de détails est différent pour chacun, donc je comprends que tu trouves qu'il y est - comme tu dis - une sensation d'effleurement et de brouillard, mais pour moi, au fil de l'histoire (je ne donne pas tout d'un coup, c'est normal et ça fait partie de mon style d'écriture) il y aura tous les éléments qui lui sont nécessaires. Par exemple, on n'a pas besoin de savoir comment ils se sont mis en couples, ça aurait alourdi le texte pour rien. Pour la temporalité entre les deux scènes du chapitre précédent, j'avoue que je n'ai pas voulu m'embarrasser d'une durée précise, mais les deux rendez-vous ont lieu durant le même mois. Savoir combien de temps exactement il s'est écoulé n'est pas très important et je laisse chaque lecteur décidé combien de temps Harry a mis pour avoir l'idée de faire les présentations.
Merci beaucoup ! À vrai dire, l'écriture est achevée. J'espère que la suite te plaira quand même et au plaisir d'avoir une autre review de ta part !
Bonne lecture à tous et n'hésiter pas à me laisser vos avis en review ou en mp !
L'idée d'Harry n'avait pas fonctionné, à son plus grand regret. Draco n'avait accepté de lui confier les garçons que s'il s'en occupait lui-même, sans partir travailler à l'improviste et sans la présence de Marie. Il avait été intransigeant sur ces deux points, le menaçant presque de ne plus le laisser les voir. À contrecœur, Harry avait accepté. Ses fils restaient ce qu'il avait de plus important, et Draco avait le temps de changer d'avis concernant Marie.
Apportant le déjeuner à table, Harry s'installa avec ses fils et les servit.
- Vous êtes content d'être avec papa ?
- Papa, sourit Aiden.
Il le lui rendit et vit James hausser les épaules du coin de l'œil. Son fils lui avait à peine adressé la parole depuis qu'il était arrivé et Harry n'arrivait pas à comprendre pourquoi.
- Merci, souffla James quand il fut servi.
Harry le regarda attaquer son assiette en silence. Il avait beau avoir plus de ressemblance physique avec lui, il avait un caractère qui lui rappelait bien trop souvent celui de Draco, et depuis qu'il s'en était séparé, le remarquer était parfois peu agréable. Ça lui laissait une impression bizarre et un pincement au cœur.
- C'est bon ? Demanda-t-il.
James hocha la tête sans détacher les yeux de sa viande et en continuant de manger. Peut-être que, tout comme avec Draco, ça ne servait à rien de le forcer à parler. Qu'il le ferait quand il aurait quelque chose à dire, ou bien quand ce qu'il retenait deviendrait trop envahissant. Résigné, Harry commença à manger, se montrant injustement plus proche de son cadet pour ressentir un semblant d'existence.
Profitant de la sieste d'Aiden, Harry toqua à la porte de la chambre de James avant d'entrer. Le jeune garçon leva les yeux vers lui et retourna bien vite à son occupation. Décidant d'aller jusqu'au bout et d'obtenir une discussion avec lui, Harry referma la porte et parti s'asseoir sur le petit lit.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Pourquoi t'es là ? Préféra demander James.
Passant sous silence son début d'insolence, Harry se dit que pour ce qu'ils avaient à se dire, il allait devoir supporter un peu de mauvais caractère et de rébellion.
- Je voudrais qu'on discute tous les deux.
James haussa les épaules et posa le jouet qu'il tenait pour en prendre un autre, qu'il devait aussi assembler avant de pouvoir s'en servir.
- Tu n'aimes pas Marie, hein ?
- Non.
Sa réponse express étonna Harry. Il n'avait pas pris la peine d'y réfléchir une seule seconde. C'était catégorique et ça semblait presque définitif.
- Pourquoi ? Elle est gentille.
- Je m'en fiche, répondit James.
- Pourquoi tu ne l'aimes pas ? Insista Harry. Si tu passais un peu de temps avec elle pour la connaître…
- Je veux pas, coupa le garçon en lançant un regard noir à son père.
Ça, c'était un peu plus que ce qu'Harry voulait bien endurer.
- Ne me regarde pas comme ça.
James baissa les yeux sur son jouet, sans cesser de froncer les sourcils pour autant.
- Je voudrais que tu essaies de la connaître.
- Pourquoi ? Demanda-t-il. Je veux pas, moi.
- Parce que je te le demande, répondit Harry de son intonation de père. Je l'aime beaucoup et j'ai envie que vous vous entendiez bien.
- C'est même pas vrai.
- Qu'est-ce qui n'est pas vrai ? Demanda Harry, ne comprenant pas.
- Tu t'en fiches de nous.
- Quoi ? James, bien sûr que non, je ne m'en fiche pas. Pourquoi tu penses une chose pareille ?
Profondément blessé par les propos de son fils, Harry s'agenouilla sur le tapis pour être plus proche de lui.
- Parce que sinon maman serait pas parti ! Rétorqua James en levant les yeux vers lui.
Il semblait si sérieux et sûr de lui, bien plus âgé que ce qu'il était.
- Maman et moi, on s'est séparé pour des histoires de grands. Pas parce que je m'en fiche de vous.
- Non, répondit James en se levant, poings serrés. C'est parce que t'étais jamais à la maison !
- C'est maman qui t'a dit ça ?
James secoua vivement la tête et regarda son père se mettre debout à son tour. Il se massa le front, une main sur la hanche et soupira.
- Écoute, James…
- Non ! Tu t'en fiches de maman, de Aiden, et de moi ! Tu t'en fichais avant et tu t'en fiches maintenant. Tu veux que je sois gentil avec ta pouffe, mais moi je veux pas !
- James ! S'exclama Harry. Ne dis plus jamais un mot comme ça, tu m'entends ?
Se pinçant les lèvres, le garçon ne comprit pas tout de suite de quoi il parlait. Puis il se rappela que son grand-père et sa grand-mère avait reproché à Draco d'utiliser le mot « pouffe » pour désigner Marie devant lui. Harry, n'étant pas assez idiot pour ne pas avoir compris que ça venait de Draco, qu'il avait utilisé ce terme devant lui, ne sut pas comment reprendre la discussion avec son fils.
- Je ne m'en fiche pas de vous, répéta-t-il à la place.
- Si tu t'en fichais pas, maman serait pas triste.
- Ça n'a rien à voir avec maman, James, soupira doucement Harry.
- Si ! Insista le garçon en haussant la voix. Si, parce que t'as plus ta bague !
Pour prouver ses dires, il pointa l'annulaire d'Harry, là où il avait porté son alliance jusqu'à maintenant.
- C'est normal, expliqua Harry en se massant la main. Ma bague, ça voulait dire que j'étais marié à maman, mais on a divorcé. On t'a expliqué ce que ça voulait dire, tu te rappelles ?
- C'est pas parce que vous avez divorcé que tu la mets plus.
- Si, c'est pour ça.
- Non. Maman, lui, il la met encore !
Écarquillant les yeux, Harry n'en crut pas ses oreilles. Draco portait encore son alliance ? Pourtant il ne l'avait jamais vu avec, et ça, il en était sûr.
- Maman ne la met plus non plus, tu sais.
- Si. Il a fait un collier.
Si c'était vrai, ça expliquait qu'Harry ne l'ait jamais vu avec. Il pouvait parfaitement cacher la chaîne sous ses vêtements, mais ça n'avait aucun sens. Pourquoi continuer de porter son alliance presque un an après leur divorce ? Qu'il avait lui-même demandé.
- Bon, d'accord. Mais même si maman porte encore sa bague, ça ne change rien, James. Maman aussi finira par trouver un nouvel amoureux.
- T'es trop bête !
- James ! Gronda Harry, sourcils froncés.
- Quoi ? Provoqua-t-il. T'es bête ! Et tu t'en fiches ! Moi je l'aime pas, elle, et je veux pas qu'elle touche à Aiden !
- Ce n'est pas à toi de décider !
Harry commençait vraiment à perdre patience. Pour la première fois, il se disputait avec son fils qui faisait preuve d'une insolence qu'il ne lui avait jamais connue, et s'il était trop remonté pour y penser tout de suite, il se demanderait plus tard d'où lui venait un tel ressentiment.
- Maman veut pas d'un autre amoureux ! Y'a que toi qui en veux !
- Maman…
- J'ai dit non ! Cria James. Maman s'en fiche d'avoir un autre amoureux, parce qu'il est amoureux de toi ! Et toi t'arrêtes pas de le faire pleurer ! Alors j'en ai marre !
Bouche-bée, Harry resta immobile et muet face à son fils. James ne disait toujours que ce dont il était persuadé. Il n'aurait jamais dit que Draco l'aimait encore s'il ne le pensait pas, et connaissant la capacité d'observation de son fils, c'était plus que probable. En tout cas, James était beaucoup trop énervé et lui sur les nerfs pour continuer sereinement la conversation. Lâchement, Harry décida de quitter la chambre sans un mot, sous le regard furieux de son fils.
Quand Draco passa les prendre, Harry n'évoqua pas sa dispute avec James. C'était encore trop frais et surtout trop embrouillé dans sa tête. Il préférait prendre le temps d'y voir plus clair pour avoir une vraie conversation avec Draco, parce que, pour sûr, il allait lui rapporter l'insolence dont James avait fait preuve. Les conditions de sa crise avaient beau être particulières, ils ne pouvaient pas laisser passer ça au risque de voir la situation empirée et devenir incontrôlable.
Deux jours plus tard, Harry toqua à la porte de l'appartement de Draco. Ne s'attendant pas à trouver son ex-mari sur son palier, Draco resta immobile quelques secondes.
- Qu'est-ce que tu fiches ici ? Finit-il par demander. Les garçons sont chez mes parents.
- J'aimerais qu'on discute.
- Si c'est encore pour me parler de…
- Non, coupa Harry en levant la main. Ça n'a rien à voir avec Marie, je voudrais qu'on parle de James.
- De James ?
Ne comprenant pas pourquoi Harry voulait lui parler de leur fils, il ouvrit la porte en grand et le laissa entrer. C'était la première fois qu'Harry venait ici et c'était aussi perturbant pour l'un que pour l'autre. Draco avait peur de ne jamais oublier la vision de son ex-mari dans son nouveau lieu de vie, et Harry se sentait gêné de découvrir l'appartement de Draco. Ce dernier l'emmena jusque dans le salon où brûlait un feu de cheminée.
- Je t'écoute, dit-il en croisant les bras sur sa poitrine, appuyé contre le dossier de son canapé en velours.
- L'autre jour, j'ai voulu avoir une discussion avec lui à propos de…
En voyant le regard de Draco, il préféra ne pas finir sa phrase. Ça le mettrait en colère de savoir qu'il avait voulu parler de Marie à leur fils et il n'avait vraiment pas besoin de ça.
- Enfin bref, reprit-il. On s'est disputé.
- Et alors ?
- Le problème, ce n'est pas la dispute, ni même le pourquoi, mais James s'est montré insolent, et vulgaire.
- James ?
- Oui, James. Sur le coup, j'ai été surpris et même si j'ai haussé le ton, je n'ai pas réagi comme il aurait fallu. Je me suis dit que c'était le genre de choses dont on devrait parler et pour lesquels on devait trouver une solution ensemble et s'y tenir.
- Ah parce que tu veux qu'on se mette d'accord maintenant ?
- Draco, soupira Harry avec une grimace. S'il te plaît… Je n'ai pas envie de me disputer avec toi.
- Peu importe, éluda Draco. Qu'est-ce qu'il t'a dit ?
- Rien de bien méchant, mais si on ne dit rien ça ne pourra qu'empirer.
Se décrispant un peu, Draco accorda à Harry qu'il avait raison sur ce point. Ce qu'il avait dit à Harry n'était pas très important, même si la punition serait à la hauteur des mots utilisés, mais ils devaient faire comprendre tout de suite à James qu'il y avait des choses à ne pas dire et à ne pas faire.
- Qu'est-ce que tu veux faire ? Demanda Draco.
Depuis le début, Harry n'avait cessé de repenser à ce que son fils lui avait dit et quelques détails étaient plutôt flagrants. Draco avait les doigts crispés sur ses manches, il ne l'avait pas regardé une seule fois, encore moins dans les yeux, et n'avait pas une attitude sereine.
- Harry ? Appela Draco.
- Désolé, je pensais à autre chose.
Il prit quelques secondes pour retrouver le fil de ses pensées et répondre à la question que lui avait posé Draco.
- Je ne pense pas qu'on devrait le punir. Il n'a pas l'air d'aller très bien et ça n'arrangerait rien.
- Alors quoi ?
- Lui parler, pour lui expliquer calmement, mais il vaudrait sans doute mieux que je te laisse t'en charger.
- Pourquoi moi ? Tu me laisses avoir le mauvais rôle ?
- Non, ça n'a rien à voir. C'est juste que, c'est moi qui me suis disputé avec lui et toi, il t'écoutera.
- Si tu veux, accorda Draco. C'est tout ?
Draco posa enfin les yeux sur lui. Ça lui demandait beaucoup d'efforts d'arriver à le regarder dans les yeux sans se trahir, sans lui montrer sa peine, de résister à l'envie de se jeter dans ses bras et de se libérer de tout le poids qu'il avait sur le cœur. Harry, de son côté, se mordit discrètement le bout de la langue. Il n'était venu que pour parler du problème avec James mais c'était peut-être le moment de mettre les choses au clair.
- Je me suis disputé avec James parce qu'il est en colère contre moi. Il m'en veut à propos de Marie et je crois bien qu'il me rejette. Il ne me parle presque plus.
- Laisse-moi deviner, tu te dis que c'est ma faute ? Que ce soit clair Harry, je ne leur parle pas de toi. James s'est forgé son propre avis.
- Pour être honnête, j'y avais pensé et même si je n'y croyais pas vraiment, j'avais un doute.
- Je pensais que tu me connaîtrais assez pour savoir que ce n'est pas mon genre.
La voix de Draco avait déraillé plus qu'il ne l'aurait voulu mais visiblement, Harry ne l'avait pas remarqué et ça lui donnait envie de lui faire une crise autant que de verser quelques larmes. Après autant de temps passé ensemble, c'était le genre de choses qui auraient dû lui sauter aux yeux. Il aurait dû le connaître sur le bout des doigts, sans même avoir besoin de réfléchir. Il n'aurait pas dû le croire capable de dresser leur fils contre lui. Gêné, Harry détourna le regard en se passant la main sur la nuque.
- Il m'a dit quelque chose, souffla Harry.
- Quoi ?
- Est-ce que tu m'aimes encore ? Lui demanda-t-il en le regardant droit dans les yeux.
Se redressant et déglutissant, Draco ne répondit pas tout de suite et c'était bien suffisant comme réponse aux yeux d'Harry.
- Alors c'est vrai.
- Qu'est-ce que ça change ?
- Ça change que je comprends mieux ton comportement de ces derniers temps.
Draco voulut répliquer en lui faisant du rentre-dedans, mais Harry reprit la parole avant lui.
- Je voudrais juste qu'on puisse trouver un terrain d'entente. Pour le bien des garçons.
- Il ne peut pas y avoir de terrain d'entente dans un amour à sens unique, lui répondit Draco, la gorge serrée.
- C'est peut-être un peu exagéré de parler d'amour à sens unique, non ?
N'en revenant pas qu'il ose lui dire une chose pareille, Draco se passa les mains sur le visage, souffla un bon coup pour contrôler ses émotions et se planta droit devant Harry.
- Est-ce que tu te rappelles de ce que tu m'as répondu quand je t'ai dit que je voulais divorcer ? Tu m'as dit « ça devait bien finir par arriver ». Tu n'avais même pas l'air touché le moins du monde.
- Draco…
- En fait, selon toi, notre couple était voué à l'échec depuis le début. Tu ne comptais pas rester avec moi. Je suis le seul de nous deux qui pensait réellement les vœux qu'on a prononcés le jour où on s'est marié. Parce que tu vois, Harry, moi j'avais bien l'intention de finir ma vie avec toi.
- Moi aussi, lui répondit Harry d'une petite voix.
- Toi aussi ? Fit Draco. Est-ce que tu peux me regarder dans les yeux et me dire que tu m'aimes encore ? Que tu m'aimes comme à nos débuts, comme le jour où on s'est marié ? Que tu m'aimes comme quand on a eu James ?
Cette fois-ci, ce fut le silence d'Harry qui servit de réponse, enfonçant le clou dans la poitrine de Draco.
- Tu ne peux pas. Moi, oui.
Harry avait du mal à soutenir son regard. Cette conversation était trop déstabilisante. Draco finit par détourner le regard en retournant s'appuyer contre le dossier du canapé.
- J'aimerais que tu partes. S'il te plait.
Ne souhaitant pas rester ici plus longtemps, ni voir Draco craquer et se laisser déborder par ses émotions, Harry quitta l'appartement sans un mot.
