blabla~ : Fourchelangue

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Les Détraqueurs

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Percy, assis sur le rebord d'une fenêtre du cinquième étage, observait le parc désert. La Lune, ronde et gigantesque était voilée par quelques nuages mais cela ne l'empêchait pas d'illuminer la scène quasiment comme en plein jour. Le préfet en chef avait déjà vu passé plusieurs chats de différents étudiants, un groupe de cervidés venant de la Forêt Interdite et même une grosse bestiole, ressemblant un peu à un canidé.

Cela faisait trois jours que les Lestrange s'étaient évadés. Normalement, selon la déclaration ministérielle, les Détraqueurs arriveraient à l'École le sur-lendemain. Aucun sorcier n'avait vu les fugitifs mais apparemment, des moldus les auraient repérés aux alentours de Carlisle. C'était encore lointain, mais pour Percy, c'était évident, ils venaient à Poudlard.

Dans un registre beaucoup plus personnel et tout aussi inquiétant, le septième année roux avait remarqué une augmentation de ses rêves-souvenirs-cauchemards. C'était au final des scènes assez répétitives. Il y voyait de multiples inconnus, bien qu'il commence à retenir des visages, vêtus de blouses blanches et parlant, avec lui, de sciences moldues.

Jusqu'au mois de septembre, il n'avait jamais entendu parler de physique nucléaire. Par Merlin, il ignorait même l'existence de l'atome ! Alors que maintenant, après plus de deux mois de rêves incessants… il commençait à maîtriser son sujet. Comme si ces rêves remplissaient son cerveau de connaissances inconnues… De la même manière, il s'était réveillé plusieurs fois avec des noms de prises de judo ou des swing de golf en tête ou avec une envie de whisky. Moldu, le whisky. Du Cardhu d'au moins vingt ans d'age vieilli en fut de chêne…

Alors qu'il aimait pas l'alcool.

Ces rêves-Visions-cauchemars le changeaient, modifiaient qui il était, sa façon de penser et d'être. Et cela le terrifiait. Percy ne se sentait plus maître de lui-même, il n'était plus au contrôle ni de son esprit, ni même de son corps. En effet ses absences, après s'être calmées avaient reprises avec violence.

Sa pire crise avait eu lieu le soir d'Halloween. Il n'avait aucun souvenir de ce qu'il avait bien pu faire de sa soirée. Olivier lui avait dit qu'il n'avait pas mit les pieds dans leur dortoir de la nuit, ses frères l'avaient croisé vers les cuisines, le professeur Snape l'avait vu passé dans les cachots avec pas mal de matériels de potionerie sous le bras. Lorsqu'il lui avait demandé ce qu'il comptait faire avec cela, Percy l'avait fixé silencieusement avant de détaller comme un lapin. Plus tard, c'était Hermione Granger qui l'avait retrouvé dans le grenier de la Tour Est, là où il y avait la salle de musique, endormi au milieu d'un étrange assemblage de… trucs. Apparemment il avait fabriqué une radio, parfaitement fonctionnelle durant la nuit.

C'était en allant rendre le matériel de potion que Percy avait pris sa décision. Le professeur Snape était très au courant des Arts Sombres et après sa participation à l'exorcisme de Ginny, Percy savait qu'il pouvait lui faire confiance.

Le préfet en chef lui avait tout raconté. Le voyage en Égypte, le scarabée en jade, les rêves et les absences. Snape l'avait écouté religieusement et posé plusieurs questions avant d'effectuer une batterie de tests sur l'insecte de pierre avant d'en effectuer sur Percy lui-même.

Le verdict était sans appel. Le pendentif de jade n'était le réceptacle d'aucun mauvais sort, rituel maudis ou maléfice, c'était juste un collier en pierre. Quant à Percy, le professeur n'avait absolument rien détecté d'anormal, ni Imperium, ni rien. Mais pour plus de sécurité, il lui avait conseillé de voir avec la petite Su Li. C'était elle la spécialiste en exorcisme. Peut-être détecterait-elle quelque chose que lui-même avait raté.

Percy avait accepté. Il allait voir Su demain soir.

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Il y avait peu de choses que Harry Potter, le Survivant, le Maître de la Mort, détestait plus que Tom Jedusor. Les détraqueurs arrivaient en premier sur cette liste. Et malheureusement, il allait devoir supporter ces immondes créatures pendant des mois.

~ Tu es tendu.~

Harry ne répondit pas. S'il le faisait, il allait être cruel et Léo ne méritait pas cela. Le Poufsouffle crispa les points, regardant le lent ballet mortel des détraqueurs prenant leurs postes autours de l'École.

Il se détourna brusquement de sa contemplation. Sa magie bouillonnait sous sa peau et s'il regardait ces monstres ne serait-ce qu'une seconde de plus, il allait exploser.

~ Que dit la lettre de Gringotts ? ~

Léo ne commenta pas l'état d'agitation extrême de son jumeau. Il savait quelle puissance se cachait dans le cœur de son frère et il savait que celui-ci dansait au-dessus du précipice. À la place, il choisit de répondre honnêtement à sa question, espérant détourner l'attention du Survivant des détraqueurs se promenant dans le Parc de Poudlard.

~ C'est un état des lieux de l'avancement des travaux.~

Harry rejoignit Léo sur le sofa de la salle de musique. Installée dans les combles de la Tour Est, cette pièce, abandonnée depuis longtemps, était devenue le repère des Jumeaux au même titre que la Salle sur Demande.

~ Tu me fais un résumé ? ~

~ La prochaine fois, tu liras toi-même la lettre, gros flemmard.~

Harry sourit innocemment à Léo. L'Héritier Black leva les yeux au ciel.

~ Tu as reçu un autre devis pour le Cottage des Étoiles. Tu vas devoir bientôt choisir une entreprise si tu veux qu'un jour les travaux commencent. Sans parler de lever le Fidelitas pour permettre aux ouvriers de travailler… Le ravalement de façade de la maison à Tinworth est fini quant à la demeure de Flagley-le-Haut, l'équipe de briseurs de sorts de Gringotts a fini de vider les objets de magie noire qui y étaient entreposés et de nettoyer la maison des malédictions qui en imprégnaient les murs.~

~ Cool. Elles sont donc habitables ? ~

~ Yep. Je dois voir avec l'agence pour placer les deux maisons à la location.~

Harry hocha la tête. C'était une bonne idée.

~ Et pour Winterfell et le Léviathan ? ~

~ J'attends des retours d'experts pour les deux.~

~ C'est cool. Et pour le reste. ~

Léo jeta un regard mauvais à son frère. Harry sourit. Il savait qu'il était en train d'atteindre les limites de la patience de son frère. Mais bon. Il était certain, à 84 % que l'ancien Malfoy n'allait pas lui jeter de sort à la tête.

~ La prochaine fois, je te jure que tu liras toi-même ce courrier. Nos Arbres Généalogiques seront forgés dès que les astres le permettront. D'après Maître Gornuk, cela devrait être début décembre.~

~ Parfait. Tu as réfléchi à la situation de Tonks et sa mère ? ~

~ Évidemment. Récupérer un talent tel que celui de Nymphadora serait un véritable atout pour la Maison Black. La question désormais est de savoir si Andromeda et sa fille accepteront ma proposition.~

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Harry était assis à une grande table de bois blanc, penché au-dessus de la carte du Maraudeur et en observaient silencieusement la grande valse des étiquettes représentants les habitants de Poudlard. C'était beau et hypnotique. Un baume pour les nerfs après une harassante journée de cours et de planifications. Harry agita la main et un grand verre de soda bien frais apparu, le faisant sourire. C'était quand même vachement cool leur « Entre-monde ».

Depuis l'arrivée de Draco dans ce monde il y avait un peu plus de douze ans, leur lien avait grandi et s'était renforcé. Avant c'était juste des échanges vocaux, puis ils avaient pu se voir et discuter en face à face et aujourd'hui ils s'étaient créés leur propre espace, leur propre univers dans lesquels ils étaient les maîtres du monde. Leur monde.

Ils imaginaient et ça apparaissait. Il leur était donc facile de recréer la carte du Maraudeur. Évidemment ce n'était qu'une illusion qui ne montrait absolument pas les élèves du château mais cela avait quand même le même effet apaisant sur Harry.

« Tu devrais récupérer celle de Père. »

Harry releva la tête et sourit à son double avant de prendre une gorgée de boisson. Ici ils étaient tous puissants, même la malédiction des Nornes ne touchait plus Léo.

« Greg et Forge l'ont trouvé et l'ont toujours utilisé à bon escient. »

« Selon les Maraudeurs tout du moins », répondit Léo en levant les yeux au ciel.

« Certes, selon les Maraudeurs », sourit Harry. « Mais dans tous les cas, ils l'ont mérité. Ils sont dignes de la garder et je suis certain qu'ils sauront la transmettre à une future équipe de farceurs. »

« Je plains les futurs enseignants de mes neveux », soupira Léo, faussement désespéré. « Mais je ne t'ai pas rejoint pour parler de ta progéniture aux yeux bridés… »

« LÉO ! »

« … mais pour parler des horcruxes et des maudits mangemorts qui se baladent autours de Pré-au-Lard », expliqua Léo sans prendre en compte l'exclamation de son jumeau.

« Il n'y a rien entre moi et Su ! Rien, que dalle ! Elle a 13 ans ! J'en ai plus de trois fois plus ! Et… tu m'écoutes pas… »

« C'est très drôle de te voir t'énerver à propos du « rien » qu'il y a entre toi et Su. Tu dois avoir un truc avec les asiatiques… Il y a eu Cho et Parvati et maintenant Su… »

« Léééo ! Cho était juste un crush, Parvati n'a fait que m'accompagner au bal du tournoi des trois sorciers et il n'y a rien entre Su et moi ! »

« Blablabla », ricana Léo en agitant la main.

« Je te déteste », marmonna Harry.

« Moi aussi je t'aime. Mais soyons sérieux deux minutes. Les Lestrange se sont barrés d'Azkaban et même si les Aurors n'ont aucune idée de où ils sont, on sait tous deux qu'ils vont venir ici et qu'ils vont passer les détraqueurs. La question est donc, que fait-on ? »

Harry grimaça. Dans sa première réalité Sirius était innocent, personne excepté le rat n'avait été en danger, alors qu'ici… Les trois Lestrange étaient coupables de torture et meurtres, étaient complètement dévoués à Voldy-chou et complètement barges. S'ils avaient la malchance de croiser les Mangemorts, ils risquaient de passer un sale quart d'heure.

« On doit limiter les déplacements solitaires, éviter de trop traîner dans le parc loin du château, et, ça me fait mal de le dire, respecter le couvre-feu. On doit également s'assurer que Neville n'est pas l'idée tordue de courir après les Lestranges pour venger son père », déclara le Survivant.

« Ajoute également Théo sur la liste à surveiller. »

« Nott ? Pourquoi ? »

« Je ne sais pas vraiment, il porte une haire profonde aux évadés. Ce n'était pas le cas Avant… Et puis il y a les Malfoy. Héméra semble avoir une peur panique de sa tante et Draconis n'est guère dans un meilleur état », expliqua Léo.

« Ok… Bon, je vais me replonger dans les sortilèges de traçages et refaire quelques boucliers runiques… »

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Pétunia était énervée et épuisée. Le Black Bee était foutu. Elle tirait le diable par la queue depuis déjà plusieurs mois mais là, elle touchait vraiment le fond. La concurrence des fast-foods avoisinant avant complètement drainé les étudiants qui composaient la majorité de sa clientèle. Les comptes étaient complètement dans le rouge.

Elle avait déjà dû renvoyer Amara la petite serveuse et Max le cuisinier avait accepté de bosser pour un quart de son salaire jusqu'à début janvier. Pétunia elle-même ne touchait plus rien du tout depuis début octobre.

C'était la misère. Elle allait devoir fermer le bar. Idéalement elle trouverait un repreneur. Mais elle n'y croyait pas. De façon plus réaliste, elle allait revendre le bar qui serait transformé en logement ou autre et revendu au prix d'or par des immobiliers véreux… Mais bon. Elle pourrait verser à Max le salaire qu'elle lui devait. Avec de la chance.

En attendant, elle avait un nouveau client qui lui permettait de gagner quelques semaines sur la vente du bar. Ce client était étrange. Vraiment étrange. Il devait avoir une grosse vingtaine d'année. Sa peau était très pâle, contrastant terriblement avec ses cheveux noirs charbons et ses yeux vert d'eau si clair qu'ils semblaient blancs.

Cela faisait presque un mois qu'il venait au Black Bee. Tous les samedis et tous les mercredis après-midi. Il était toujours accompagné. Et toujours par des personnes différentes. Généralement des femmes, quelques fois des hommes. Toujours entre vingt et trente ans. L'homme commandait et payait toujours pour ses invités. Et c'était des notes assez longues. Il repartait en soirée avec sa proie du moment, généralement bien enivrée. Et quelques jours après, ça recommençait avec quelqu'un d'autre.

Pétunia en avait vu passé des clients. Et certains étaient sacrément frappés. Mais celui-ci était différent. Il était absolument charmant et assurait à Pétunia une centaine de livres chaque semaine. Et pourtant… Ses yeux étaient dérangeants, trop vieux pour son visage. Vieux et avec un reflet de folie et de cruauté.

C'était effrayant. Mais Pétunia ne pouvait pas le chasser. Premièrement, cela ne se faisait pas. Deuxièmement, elle avait trop besoin des livres qu'il injectait dans les comptes.

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Mordred, assis à une des multiples petites tables rondes, souriait. Il s'amusait beaucoup depuis son réveil. Évidement il avait foutu une rouste pas possible à son andouille de descendant. Jack s'en était pris plein la gueule. Il était l'aîné et donc responsable de Peter et de tous les autres. Bon, d'accord Mordred avait eu la main lourde, mais bon, vu son passé Jack pouvait encaisser. Il était l'Éventreur après tout.

Depuis qu'il était sorti de son sommeil, Mordred avait réinstauré son pouvoir et mis aux pas l'ensemble de la Ruche. Cela ne s'était pas fait en douceur, loin de là, mais il avait repris son trône. Une fois son pouvoir sécurisé, il avait pris le temps de revisiter Londres, sa descendance survivante lui servant de guide touristique. La Terre avait tourné et tourné très vite pendant son repos. Cela était choquant. Et réjouissant. Il allait pouvoir s'amuser.

Après plusieurs semaines à vadrouiller sur le territoire de la vieille Albion Mordred était retourné au Nid, dans le « métro londonien » et avait monté son plan d'action. Il avait vadrouillé dans Londres en long en large et en travers, ramassant des compagnons d'un soir. Il les trouvait dans la rue, dans des bars ou en boites – magnifique invention ça les boites de nuit-. Il les amenait ensuite dans un restaurant chic, leur payait un bon, très bon repas. Puis c'était direction l'hôtel.

Mordred ne couchait pas avec sa compagne ou compagnon d'un soir. Non. Il n'était pas à ce point en manque de sexe. Par contre en manque de sang… Ça c'était une autre histoire. Plusieurs dizaines de siècles d'existence lui avait appris à être modéré dans ses repas. Ses… invités se réveillaient toujours le lendemain, humain, avec un demi-litre de sang en moins et une nuit de souvenirs absents.

Cette routine avait duré un moment jusqu'à ce qu'il ramasse une doctorante en Biologie, absolument splendide, qui l'avait convaincu d'aller dans un petit bar qui ne payait pas vraiment de mine en extérieur.

Le Black Bee.

Il avait adoré l'ambiance, les gens, la cuisine. Il ne mangeait que par gourmandise, il n'avait besoin que de sang aujourd'hui… Mais par la Magie, qu'est-ce que la cuisine du Black Bee était bonne !

D'ailleurs, depuis ce soir-là avec la doctorante il ramenait toujours ses « conquêtes » au Pub.

Il avait d'ailleurs attiré l'attention de la gérante. Grande, blonde avec un cou assez long et un visage assez sec. Elle était accueillante et chaleureuse. Mais grattez un peu ce vernis de bienveillance et vous découvrirez une femme méfiante. Elle était calculatrice et dangereuse. Son regard était perçant et donnait l'impression de fouiller votre âme. Mordred avait même eu la rapide impression que « Lady Bee » avait découvert sa vraie nature. Cela cachait quelque chose. Quelque chose d'assez gros.

Cette femme avait titillé sa curiosité. Et il avait a priori titillé la sienne.

Mordred sourit et poussa la porte du Black Bee, la maintenant ouverte pour la grande rousse à la carrure d'athlète qui l'accompagnait ce soir.

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« Pardon ? »

Harry releva le nez de son bol de café au lait. C'était beaucoup trop tôt le matin pour réfléchir ou pour supporter un Préfet grincheux.

« Tu as très bien compris Potter. On a besoin de toi. Sinon, on sera obligé de déclarer forfait. »

« J'ai bien compris ton problème Diggory. Mais y a vraiment personne d'autre ? »

« Non. »

« Bordel ! Ça fait quasiment un an que je suis pas monté sur un balai. Et j'en ai même pas un à moi ! »

« J'ai pas choisi de me péter la jambe aujourd'hui, crois-moi ! », s'exclama Cédric exaspéré. « Écoute. On sait tous les deux que mise à part moi, personne n'a ton niveau en tant qu'Attrapeur à Poufsouffle. On a personne d'autre et ça me tue d'imaginer laisser la victoire à Dubois simplement parce que je me suis pété la gueule sur une plaque de verglas et que le Pousse-Os n'agit pas assez vite. Prends ma place comme Attrapeur, Pricile me remplace comme Capitaine. Tu pourras utiliser mon balai, c'est pas comme si je pouvais l'utiliser. »

Le Survivant grimaça.

« Ok. Mais si on perd, ne viens pas pleurer ! »

Harry soupira en regardant le capitaine des Poufsouffles s'éloigner en clopinant sur ses béquilles. Il y avait eu une vague de froid très importante quelques jours auparavant et Poudlard avait gelé. Les jardins, le Lac Noir, le terrain de Quidditch… tout avait gelé. Les différentes cours et patios avaient gelés également. Sans parler des escaliers. De sacrées saloperies ces escaliers. Cédric s'était cassé la gueule dans l'escalier menant à la volière. Cho Chang qui l'accompagnait avait immédiatement prévenue Pénélope qui avait amené le Poufsouffle à l'Infirmerie.

Poppy Pomfresh était une Médicomage extrêmement douée, mais face à un bassin et un fémur fracturés, même elle atteignait ses limites. Du coup Cédric déambulait dans Poudlard avec ses béquilles depuis deux jours pour son plus grand malheur et au plus grand malheur de l'équipe des Jaunes et Noirs.

Le lendemain, en voyant le temps absolument désastreux, Harry jura.

Il avait oublié ce putain de match. Celui où Drago était soi-disant toujours blessé suite à l'attaque de Buck et où les Poufsouffles avaient remplacé les Serpentards face aux Lions. Celui où une putain d'armée de détraqueurs avaient envahis le terrain de Quidditch, lui faisant perdre connaissance et le faisant chuter de plusieurs centaines de mètres.

Et merde…

Harry lança un sort pour repousser l'eau de ses lunettes et de sa tenue avant d'attraper le Brossdur 7 de Cédric. Sa baguette était sanglée sur son avant-bras, ses amulettes étaient bien en place, prêtes à s'activer. Il était prêt.

Le vent était si violent qu'ils entrèrent sur le terrain en chancelant. Le vacarme du tonnerre couvrait les cris d'acclamations de la foule. Malgré le temps abominable la majorité des élèves étaient là, cols relevés, têtes baissés, parapluie déployés.

Les Gryffondors vêtus d'écarlate les rejoignent sur le terrain. Les deux capitaines se serrent la main, tous deux avec un sourire crispé. Ce fut en lisant sur les lèvres de Mme Bibine que Harry sut quand monter sur son balai puis quand décoller.

Le vent faisait dévier les balais et la pluie pénétrait les uniformes de Quidditch. Harry jura en esquivant un autre Cognard. Avec cette pluie de merde, il parvenait à peine à distinguer ses coéquipiers. Les joueurs étaient juste des petites taches rouges et jaunes et il n'avait aucune idée de la façon dont le match se déroulait. Les hurlements du vent n'aidaient pas non plus, empêchant l'attrapeur d'entendre les commentaires du match.

Alors qu'un éclair illuminait le ciel, l'arbitre siffla, stoppant le match. Harry rejoint ses équipiers au sol.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? », demanda Harry en atterrissant aux côtés de Pricile. La fille Avery donnait l'impression d'avoir plongé habillée dans une piscine tellement son uniforme était dégoulinant d'eau.

« Dubois a demandé un temps mort. Les Gryffies mènent de 50 points. Dans la défaite ou la victoire, faut que ce putain de match s'arrête. C'est la merde absolue ! », jura Scott.

Le pauvre gardien avait bien du mal à distinguer quoi que ce soit avec la pluie et un cognard l'avait frappé de plein fouet. Depuis il avait du mal à bouger son bras droit.

« Tu as complètement raison. Y en a un qui va finir par se prendre un éclair dans la gueule », commenta Marilyn avec un air désespéré en observant les traits de foudre zébrer le ciel.

Les joueurs repartirent dans les remous de l'orage. Ils étaient toujours aussi glacés et trempés, mais ils étaient aussi animés par l'énergie du désespoir. Harry devait trouver le Vif. Vite.

« HARRY ! »

Le hurlement de Pricile lui fit tourner la tête. Geoffrey Hooper, l'attrapeur des Lions filait à toute allure dans sa direction. Entre eux deux, un minuscule point doré scintillait sous la pluie. Harry fit pivoter son balai et fonça vers le Vif d'Or se couchant sur le manche.

Et comme Avant, alors que Harry allait refermer ses doigts sur la balle ailée, un silence inquiétant s'abattit sur le stade. Le vent était toujours aussi violent mais ses mugissements étaient comme mis sur pause. Et après le silence vint le froid. Une vague de froid terrible l'envahie, le pénétrant jusqu'au plus profond de lui-même. Un froid terriblement familier. Les détraqueurs venaient d'entrer sur le terrain.

Harry tira sa baguette hors des sangles qui la maintenaient contre son avant-bras et hurla l'un de ses sorts favoris.

« EXPECTO PATRONUM ! »

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Réunion des Capitaines de Quidditch après le match foiré par les détraqueurs

« Flint. »

« Davies, Diggory, Avery », répondit Marcus avec cordialité.

Le Capitaine bleu et bronze et ceux noir et jaune avaient eu la même idée que lui. Le premier portait une robe sorcière de grande qualité tandis que le second portait l'uniforme de l'école, quant à la dernière, elle était encore en tenue de Quidditch.

« Dubois est encore sous la douche ? »

« Oui. Je pense qu'il essaye de se noyer. »

Marcus leva les yeux au ciel. L'abruti de Griffy faisait vraiment tout un drame de ce foutu match ! Traversant rapidement les vestiaires, le vert et argent alla tambouriner vivement à la porte des douches.

« Dubois, sort tes miches de là ! On a un Conseil à tenir ! », cria Marcus avant de rejoindre les trois autres et se vautrer aux côtés de Davies.

Il aimait bien le Serdaigle. Celui-ci était le filleul de Hermione, autant dire que Marcus l'avait souvent côtoyé. Et puis sa petite sœur, Tracey était une petite vipère à la langue d'argent qui faisait beaucoup rire Marcus lorsqu'elle attaquait quelqu'un.

« Tu as parlé avec Bibine ? », demanda Davies.

« Oui. Elle refuse d'annuler le match. Tout est dans les règles selon elle », soupira Diggory, défait.

« Elle est sérieuse ? C'est dans les règles l'invasion de Détraqueurs ? », commenta narquoisement Davies.

« Un match peut seulement s'arrêter si le Vif est attrapé ou sur accord des deux Capitaines et nul retour en arrière n'est possible. Et Harry a attrapé le Vif », annonça Avery avec une grimace.

Marcus allait demander comment se porter les joueurs blessés lorsque la porte des douches s'ouvrit, laissant passer un gryffondor à la mine sombre vêtu en tout et pour tous de sa serviette nouée autour de la taille.

« Qu'est-ce qu'vous foutez là ? »

« Langage Dubois », aboya Marcus.

« Ta gueule Flint ! »

« Silence le vieux couple ! », coupa Davies avant que le Rouge et Or et le Vert et Argent ne commence à vraiment s'engueuler.

Aussi bien Marcus qu'Olivier fusillèrent du regard le Capitaine des Serdaigles sans que celui-ci ne semble en avoir à faire quelque-chose.

« On est venu parler de la décision de Bibine », continua-t-il sereinement.

« Elle veut pas rejouer le match », grommela le Gryffondor.

« Va t'habiller bordel, y a une dame présente. Tu causeras après ! », commenta Marcus.

Le gryffondor lui fit un doigt avant de s'éloigner vers son casier. Il attrapa ses affaires de rechange et rerentra dans la douche. Alors qu'il fit dos à Marcus, celui-ci aperçut un étrange tatouage courant le long de la colonne vertébrale de son rival. Ce n'était ni de l'anglais, ni du latin, ni même des runes. L'écriture lui était étrangère, très ronde et fluide, d'un beau vert tendre. Le Serpentard aurait bien fait un commentaire mais reconnu le tatouage pour ce qu'il était. Un Héritage magique. Ainsi Dubois avait atteint sa dernière maturation magique.

Ne souhaitant pas s'immiscer plus dans la vie privée du Gryffondor, Marcus détourna le regard et laissa celui-ci dériver sur les casiers des Rouges et Ors.

Chaque Maison avait ses vestiaires. Cela évitait les sabotages pré-match. Seuls les membres de l'équipe pouvaient rentrer dans leurs vestiaires attitrés. Une dérogation existait pour les capitaines qui pouvaient aller où ils voulaient. Personne n'avait jamais abusé de cette règle depuis que Marcus était à l'école. Par honnêteté, fair-play, respect du Quidditch. Être capitaine était un honneur et un devoir. Ils avaient un grand pouvoir et donc de grandes responsabilités, la première étant de ne pas saboter l'adversaire avant le coup d'envoi.

« Y' a p't'etre un moyen de faire rejouer le match », déclara Davies, sortant Marcus de ses pensées.

Dubois était sorti de la douche, habillé cette fois. Il était assis avec Diggory, en face des capitaines de Serdaigle et Serpentard. Il portait un épais pull irlandais et finissait de se sécher les cheveux.

« Comment ?

« Lors de l'attaque des détraqueurs, huit joueurs ont été blessés. Le match aurait dû s'arrêter à ce moment précis pour permettre l'intervention de Mme Pomfresh. »

« Si on applique cette règle, Harry a attrapé le Vif durant un temps-mort médical… »

« Donc ce n'est pas valide et on pourrait faire rejouer le match ! », s'exclama Dubois, les yeux pétillant de joie.

« Faut en parler à Bibine… »

« Et aux Directeurs de Maison, voire même le Directeur », compléta Diggory.

Chacun opina du chef. Ils préviendraient leurs responsables respectifs tandis que Davies irait voir le Directeur et que Marcus s'occuperait de la professeure de Vol.

« Bon, on en reparle dans trois jours », déclara le Serpentard en tapant dans ses mains. « Et maintenant, Davies aide Avery à rejoindre l'infirmerie, sa cheville ne forme définitivement pas un angle normal ! »

Les Capitaines Jaune et Bleu quittèrent les vestiaires, le Serdaigle soutenant la jeune Avery tandis que Diggory les suivait, clopinant sur ses béquilles et engueulant l'autre Poufsouffle pour ne pas être allée immédiatement faire soigner sa cheville après le match.

« Merci de nous aider à rejouer le match. »

Marcus, entrain de mettre son manteau, stoppa en plein mouvement. Son regard rejoignit celui noisette pailleté d'or de sa némésis. Dubois avait les joues rosées, apparemment mal à l'aise de remercier celui avec qui il se foutait sur la tronche depuis le premier voyage dans le Poudlard-Express.

« Ne me remercie pas Dubois. Je l'ai pas fait pour toi, mais pour moi. Je compte passer pro l'année prochaine. Ça rend mieux sur un CV si mon équipe gagne la Coupe des Maisons à la loyale et pas parce qu'une invasion de détraqueurs a foutu en l'air un des matchs », déclara froidement le Vert et Argent avant de sortir des vestiaires en ouvrant son large parapluie vert et bronze, cadeau de sa petite-amie.

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La salle commune des Serpentards était terriblement silencieuse. Un silence froid, plein d'angoisse et de peur. Le match des Poufsouffles et des Gryffondors avait été un match de merde. Le temps était horrible. Il faisait froid, il pleuvait des cordes et il y avait un vent à décorner les buffles. Les joueurs étaient invisibles parmi les éléments déchaînés et les commentaires de Jordan étaient inaudibles.

Bref, c'est moisi.

Mais en plus d'être trempés et frigorifiés, il y avait eu les détraqueurs. Des dizaines d'entre eux avaient envahi le terrain et attaqués les joueurs puis les spectateurs. Lisa frissonna en se souvenant des visions terrifiantes qu'elle avait eus. Cette impression de désespoir absolu, cette sensation que la joie avait disparu à tout jamais… Cela l'avait perturbée au plus au point.

Mais elle n'avait pas été la plus touchée, loin de là. Théodore s'était effondré, Blaise était devenu hystérique tandis que Milicent devenait catatonique. C'était les cas les plus extrêmes dont elle avait été témoin. Heureusement qu'il y avait eu Léo.

Il avait bondi sur ses pieds, sa baguette brandie, un sort sur la langue. Un étrange oiseau de lumière était apparu, chassant les détraqueurs. Il avait été accompagné par une biche, un phénix, un loup, un chat et un grand corbeau.

Les animaux avaient chassé les créatures hors des terres de Poudlard, loin des étudiants. Lisa n'avait jamais vu le directeur aussi furieux. La jeune Moon revenait de la Tour de Serdaigle où elle avait vu son jumeau. Le frère de Lisa allait aussi bien que possible étant donné la situation. Il avait été protégé par le Dragon de Serdaigle. La Septième année avait conjuré un lasso de flammes et avait maintenu les détraqueurs éloignés grâce à ça.

Lisa laissa mon regard dériver vers le fond de la salle où était installé Léo. Lisa le connaissait assez peu. Ils ne gravitaient pas dans les mêmes cercles, n'avaient pas les mêmes centres d'intérêts. Léo traînait principalement avec Milicent et Blaise tandis que Lisa était beaucoup plus proche de Daphnée et Tracey.

Léo était en train de réconforter les jumelles Carrow. Les deux petites, rouge et verte, avaient subit l'assaut des détraqueurs de plein fouets. Elles étaient encore sous le choc plusieurs heures après. Elles s'accrochaient à Léo, comme des koalas à leurs eucalyptus. Il les avait protégées et maintenant il les réconfortait. Merlin savait comment, il avait convaincu les Elfes de Maisons travaillant aux cuisines de leur fournir des chocolats chauds avec des guimauves.

Pansy s'approcha de Lisa avec une grande tasse fumante.

« Ça va Lisa ? »

Elle haussa les épaules. Que pouvait-elle répondre ? Qu'elle allait bien ? C'était faux. Mais elle n'allait pas mal… Du moins, pas si mal par rapport à d'autres.

« Je ne sais pas. »

« Mon non plus », soupira Pansy en s'asseyant aux côtés de sa camarade de dortoir.

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Hermione était morose. Le match de Quidditch avait été une véritable catastrophe. Déjà, le temps avait été abominable. Il avait fait un froid à fendre les pierres. Et des putains de détraqueurs avaient attaqués les élèves !

Ils avaient été sans défense. Certes son lasso de feu avait écarté les créatures, mais ne les avaient pas fait fuir pour autant. C'était les patroni qui les avaient chassés hors de l'enceinte de Poudlard. Un sortilège extrêmement puissant que peu de personne maîtrisait réellement. Il y avait eu une poignée de patroni corporels dans le stade. Avec la pluie Hermione avait été incapable de voir qui avait jeté le sort. Mais elle se doutait fortement que le Professeur de Défense, Mr Lupin le connaissait.

Elle voulait apprendre à se défendre et à défendre les autres. Elle en avait parlé à Marcus, à Colins, à Penny et à bien d'autre. Tous les septièmes années concernés étaient d'accord. Ils devaient apprendre le sortilège du Patronum et rien à foutre qu'il soit hors programme.

Elle remplit à nouveau les tasses de chocolat chaud de Roger, Grégory et Luna. La salle commune des Aigles était silencieuse ce soir. Personne n'avait l'esprit à travailler ou lire ou s'amuser. Ils voulaient juste être ensembles, s'assurer que les autres étaient bien là, vivants.

Alors de dehors la neige recouvrait lentement le parc d'un épais manteau blanc, Hermione avait transformé quelques livres en matelas. Ils étaient allés chercher leurs couvertures et oreillers dans leurs dortoirs et s'étaient installés dans la salle commune.

Luna somnolait bouinée contre Grégory qui lisait à voix basse une pièce de théâtre. Roger lui avait annexé les jambes d'Hermione et s'en servait comme coussin.

Peu à peu d'autres les rejoignirent.

Le lendemain, lorsque le Directeur des Serdaigles vint voir ses aiglons en milieu de matinée – on était dimanche – Il trouva sa salle commune couverte de matelas et de couverture formant un patchwork coloré. Il n'y avait pas un bruit, à peine le souffle profond de personnes endormies.

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Max avait 28 ans. Il était cuisinier au Black Bee depuis qu'il avait validé son CAP. Depuis le temps, il avait appris à bien connaître la famille Granger-Evans. Il avait même baby-sitté quelques fois les enfants.

Qu'elle n'avait pas été sa surprise de voir la petite Hermione faire de la magie une fois où il devait la surveiller. La gamine qui avait alors 10 ans avait renversé une casserole d'huile bouillante. Sauf que l'huile, en lui touchant la peau avait immédiatement refroidi. Hermione n'avait même pas une petite trace rouge en témoignage de son aventure.

Pétunia avait eu la peur de sa vie avant de baragouiner des choses incohérentes pour tenter d'expliquer l'inexplicable. Heureusement, Max connaissait déjà l'existence de la magie. Après tout ses chers parents étaient des sorciers. De beaux, nobles, purs sorciers. Dieu qu'il les haïssait. Ces foutus bâtards l'avaient laissé devant la porte d'un orphelinat dans le monde moldu après lui avait lancé un sortilège d'Amnésie lorsqu'il avait 11 ans lorsqu'il était apparu qu'il était un cracmol.

Heureusement que sa grognasse de génitrice était une brelle en magie. Son sortilège s'était évanoui de lui-même deux, trois ans après. Et Max Liostro s'était souvenu. Il était né Ambroise Macnair, fils unique et héritier de Walden Macnair, extrémiste Sang-Pur et Mangemort de la première heure. Il connaissait la magie. Il la connaissait même très bien. Et il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il était bien plus heureux sans. Après tout, il voyait mal son père accepter sa relation avec Gabriel. Pourtant celui-ci était un véritable ange !

Pétunia lui avait offert un emploi et un soutien indéfectible. Après tout, elle n'avait pas bronché lorsque Gabriel l'avait embrassé devant la porte du Black Bee. Il n'avait aucune honte à admettre qu'il la voyait comme une mère de substitution même s'il ne lui avait jamais avoué. Il lui faisait confiance.

Et c'est pour cette raison qu'il était assis au côté de sa patronne et son mari dans sa cuisine, à une heure impossible en face d'un putain de vampire qui leur proposait de devenir leur mécène. Et dire que Gabriel finissait tôt pour une fois !

« Un vampire… »

La voix de Lady Bee était chargée de suspicion et d'incrédulité.

« Un vampire originel. L'un des sept pères de l'espèce très exactement », commenta Max qui se souvenait assez bien des ouvrages « noirs » qu'il avait dévorés lorsqu'il était enfant.

Face à eux, le gamin aux cheveux noirs avait l'air très satisfait du chat qui vient de bouffer le canari.

« Un vampire… un vampire veut racheter mon bar… »

« Vous en resterez l'unique gérante. Je servirais uniquement de porte-monnaie ! », intervint le vampire.

« Sev' ne va jamais le croire », ricana Marc, quelque peu hystérique.

« En même temps, si les dragons, les trolls et les licornes sont réels, pourquoi pas les vampires ?

Un silence pesant tomba dans la cuisine. Les humains tentaient d'appréhender la nouvelle tandis que l'immortel observait le matériel avec curiosité.

« Bon. Admettons que nous acceptons que vous financiez le Black Bee. Quelles seraient vos conditions ? », demanda finalement Pétunia.

Le vampire millénaire sourit.

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Dans la salle éclairée par des dizaines de chandelles flottant paresseusement, les élèves s'entraînaient. Rouge, jaune bleu et vert se mêlaient sans grogne. C'était étrange. Inhabituel. Remus n'aurait jamais imaginé réunir des élèves de toutes les Maisons sans que personne ne se saute à la gorge. Cela aurait été tout simplement impossible à son époque… Par Morgane, voilà qu'il se mettait à parler comme un vieux…

Lorsque les Préfets en Chefs étaient venus le voir lui demandant d'enseigner le sortilège de Patronus aux volontaires, il avait accepté en pensant n'avoir que deux ou trois volontaires qui se décourageraient au bout de la première séance, car ils n'auraient pas réussi à lancer ce sortilège.

Il n'avait pas anticipé la présence des trois quarts des dernières années et d'une poignée d'étudiants plus jeunes. Il avait rebondi comme il avait pu, demandant aux élèves de former des groupes de travail de 5 ou 6. À sa grande surprise les maisons s'étaient plus ou moins mélangées.

Durant les deux heures du « cours », Serpentards et Gryffondors travaillèrent ensemble sans se bouffer le nez. Miss Stibines de Poufsouffle fut la première à produire un Patronus. Ce n'était alors qu'un nuage argenté sans forme mais cela boosta tous les autres.

À la fin de la séance, tout le monde avait réussi à former un bouclier de vapeur argentée. Un elfe de maison fit une tournée de chocolat chaud tandis que le professeur félicitait l'ensemble de ses étudiants pour leur travail. Arès tout, faire un acte de si grande magie avec si peu d'entraînement était impressionnant.

Le lycanthrope avait parlé de cette séance à ses collègues. Minerva lui avait alors expliqué l'origine de la demande des étudiants. Certains étudiants étaient particulièrement sensibles à l'effet des Détraqueurs et cela les rendaient malades sans même que les Créatures s'approchent.

« C'est pour aider les plus jeunes de leurs maisons que les Septièmes années souhaitent apprendre à lancer un Patronus. »

Cela avait impressionné Remus. Jamais lorsque lui-même était à l'École il n'avait été témoin d'un acte aussi dévoué. En même temps les circonstances n'étaient pas les mêmes. Certes Voldemort montait en puissance, ce qui n'était pas le cas maintenant. Mais jamais lors de leur scolarité les Maraudeurs n'avaient eu d'élèves pétrifiés par une force inconnue, aucuns de leur professeur n'avaient été envoûté ou possédé par une force maléfique et aucun Détraqueur ne s'était approché de l'École.

Un cri de joie tira le professeur de ses pensées. Une loutre argentée dansait dans la salle, tournoyant autour des élèves ébahis. Un patronus corporel. Magnifique.

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Blaise sautillait vers le magasin de Farce et Attrapes de Pré-au-Lard. C'était leur deuxième visite au village sorcier mais le jeune serpentard trouvait cela toujours aussi excitant. Derrière lui Milli discutait avec Pansy et Théodore. Blaise et son amie de toujours n'étaient pas particulièrement proche des Héritiers Parkinson et Nott, mais ils étaient tout de même sympathiques et les filles vertes et argents avaient décrétés qu'ils feraient une sortie en Maison aujourd'hui.

Tandis que Blaise dévalisait Zonko, Léo, Vincent, Lise et Daphnée étaient partis pour Scribepenne pour racheter des plumes et de l'encre. Léo avait d'ailleurs longuement râlé contre le fait qu'il soit obligé d'utiliser du parchemin et d'écrire à la plume pour communiquer avec le Ministère. Cela avait fait rire Daphnée.

Assise à une table des Trois Balais Hermione regarda passer son petit frère et le reste de la troupe des Serpentards. Aujourd'hui Léo restait avec ses camarades de Maison. Harry lui de son côté avait décidé de venir tout seul. Il était resté un moment avec sa petite amie de .

Non pas qu'ils soient réellement en couple. Les deux petits étaient devenus rouges comme des tomates et s'étaient indignés hauts et forts la première fois que Marcus les avaient taquinés sur leur potentiel couple et depuis Hermione ne pouvait s'empêcher de les asticoter là-dessus ! Et Colin avait lancé les paris sur le Où/Quand/Comment du couple Potter-Li.

Bref, Harry avait passé un peu de temps avec Sue avant de partir, tout seul, vers la Cabane Hurlante. La serdaigle n'avait jamais compris pourquoi les Sorciers étaient aussi effrayés d'une maison supposément hantée lorsqu'ils côtoyaient des dizaines de fantômes à Poudlard.

Hermione se blottit un peu plus contre son petit-ami. Cela allait bientôt faire deux ans qu'ils étaient ensemble. Deux ans de bonheur, de rire et de joie et pourtant la sorcière bleue et bronze sentait que quelque-chose gênait Marcus. Il était un peu plus distant depuis quelque temps et se perdait souvent dans ses pensées. Hermione n'aimait pas ça. Elle ne voulait pas que tout s'arrête avec le Serpentard. Elle l'aimait. Elle l'aimait tellement qu'imaginer une séparation lui était physiquement douloureux… Semblant sentir sa détresse Marcus resserra son bras autour de sa taille et déposa un baiser sur le haut de son crâne.

Colin leva les yeux au ciel. Il fallait vraiment que ses amis arrêtent de flipper dans leur coin et parlent ! Comme ça l'andouille de Serdaigle arrêterait d'imaginer que Marcus allait la quitter et l'ahuri de Serpentard arrêterait de se tourmenter avec ses fiançailles non voulues et imposées par son crétin de père. Hermione n'allait pas blâmer Marcus pour cela. Elle avait quelques connaissances sur les traditions Sang-Purs et les mariages arrangés. Et puis ensemble, ils trouveraient plus rapidement une solution viable que Marcus seul.

Derrière son bar Rosemerta souriait avec bienveillance. Cela lui réchauffait le cœur de voir tant d'enfants heureux et insouciants. Et puis au moins son bar était plein, pas comme le soir où ses clients fuyaient parce que des saloperies de Détraqueurs faisaient des rondes dans les rues voir même dans son auberge !

Alors, oui, évidement, elle était soulagée de savoir que le Ministère avait mis des mesures de protections en place, mais elle doutait que les Détraqueurs soient le choix le plus pertinent ou efficace. Pas après que les Lestranges aient déjà réussis à échapper aux infâmes créatures une fois.