Bonjour à tous,
Tout d'abord, je tiens à signaler que ce n'est pas une nouvelle histoire, elle était dans mon recueil d'OS que j'ai supprimé, je ne fais donc que republier mes différents écrits.
Cet OS est donc le résultat d'un défi d'écriture, ayant eu beaucoup de temps à un moment, j'avais demandé à Violette b de m'imposer des mots et des personnages afin de voir si j'étais capable d'écrire une histoire de cette façon...
Disclamers : tous les personnages appartiennent soit à J.K. Rowling pour ce qui est de l'univers Harry Potter, soit à S. Meyer pour l'univers de Twilight alors que cette histoire sort de mon imagination.
Note : homophobe dehors !
Voici donc le huitième défi :
Mots : automne, gris, café, musique, banane et poulailler
Personnages : Harry Potter, Jasper Cullen et Nick-Quasi-Sans-Tête (ce dernier ne peut être que mentionné ou faire un bref passage)
Cela se passe donc après le tome 7 (où j'ai apporté quelques modifications pendant la dernière bataille) mais je ne tiens pas compte de l'épilogue.
Harry a bien tué Voldemort en mai 1998 mais le Lord Noir l'avait condamné, il allait mourir dans les jours à venir. Severus, vampire depuis plusieurs années déjà, ce que seul Dumbledore savait, a alors pris la décision de le transformer, ne souhaitant pas le voir mourir.
Début de l'histoire : octobre 1999
Retour à Poudlard
On était à l'automne, en octobre très exactement et Harry s'était introduit en douce à Poudlard, voulant faire une surprise à Severus.
Le jeune sorcier, vampire depuis presque un an et demi maintenant, ne pouvait cependant empêcher de vieux souvenirs de remonter à la surface et seule la présence rassurante de son compagnon à ses côtés l'empêchait de sombrer complètement dans ses démons. Il faut dire qu'il n'avait pas mis les pieds à l'école depuis la fin de la guerre et revenir ici, dans le château qui avait pourtant retrouvé toute sa splendeur, était douloureux pour lui.
La dernière fois qu'il était venu dans le parc, celui-ci était jonché de cadavres et il avait dû se faire violence pour rejoindre l'autre fou dans la forêt pour accomplir son destin.
- Ça va ? souffla son compagnon en serrant un peu plus fort sa main.
- Des souvenirs Jasper, des souvenirs… murmura-t-il.
Jasper ne répondit rien mais Harry sentit une vague de calme l'atteindre et il ne put que lui en être reconnaissant. C'était souvent ainsi entre eux, avec son don d'empathie, Jasper percevait son trouble et il arrivait toujours à le ramener dans l'instant présent, ce qui était quelque chose qui le rassurait grandement.
Harry l'emmena alors près du lac, où un mémorial avait été érigé et le plus jeune se recueillit silencieusement, lisant les noms de ceux qui avaient perdu la vie ici, dans l'enceinte même de Poudlard. Plusieurs noms attirèrent plus particulièrement son regard et il eut l'impression de se prendre des coups de poignard dans l'estomac.
Brown Lavande
Crivey Colin
Lupin Remus
Tonks Nymphadora
Weasley Fred
- Reposez en paix, chuchota-t-il d'une voix étranglée alors qu'il lisait la phrase gravée tout en bas.
A notre Sauveur, Harry Potter, le monde magique ne te remerciera jamais assez, où que tu sois, tous espérons que tu vivras libre et heureux dans ce monde que tu as libéré.
- Bande d'hypocrites, grogna-t-il.
- Les gens ont besoin de héros, dit calmement Jasper qui attendait légèrement en retrait.
Harry haussa les épaules, très peu savait ce qu'il était devenu, qu'il était censé mourir après son affrontement contre Voldemort car avec Severus, ils avaient disparu pendant un an, partant à la découverte d'autres pays et c'est aux Etats-Unis qu'ils avaient rencontré les Cullen, qu'il avait rencontré Jasper.
Severus était revenu en septembre de cette année pour reprendre son poste de professeur de potions à la demande de Minerva. Severus, son père vampirique. Il n'avait jamais eu de figure paternelle et Severus avait pris cette place en le transformant. Harry lui en avait voulu au début, il avait espéré retrouver ses parents, Sirius et Remus mais avec le temps, il l'avait remercié de lui avoir offert une seconde chance, de lui avoir permis d'être heureux et surtout, de rencontrer son âme-sœur.
- A quoi penses-tu ? s'enquit soudain Jasper, le sortant dans ses pensées.
- A Severus, ma vie en tant que vampire, notre rencontre, toi, répondit-il en se tournant pour lui faire face.
Jasper sourit en avançant pour venir l'enlacer.
- Je n'avais jamais trouvé ma place dans ce monde, murmura Harry. J'avais simplement un rôle à jouer mais je ne comprenais pas pourquoi la vie refusait de m'offrir un peu de bonheur… C'est ironique mais il a fallu que je meurs pour être enfin heureux, pour avoir le droit d'avoir une famille, un père, et de recevoir enfin un peu d'amour…
- Tes amis ont toujours été à tes côtés, ne les oublies pas, lui rappela Jasper en embrassant son front.
- Je ne les oublie pas, j'ai juste parfaitement conscience qu'un jour, ils vont partir, passer de l'autre côté alors que je serai toujours là, figé dans mes dix-sept ans, répondit-il doucement. Je sais cependant que toi, Severus et notre famille seront toujours là alors je préfère avoir de nouvelles attaches…
Jasper passa sa main sous son menton, relevant son visage vers lui afin de plonger son regard dans le sien. Or contre émeraude. Jasper était heureux qu'Harry soit un sorcier et que sa magie ait conservé sa couleur des yeux. Après quelques secondes à l'observer, il baissa légèrement son visage vers le sien afin de l'embrasser.
Lorsqu'ils se séparèrent, Harry se saisit de sa main et l'entraina à sa suite dans le parc. Ils passèrent devant la cabane d'Hagrid où des créatures dormaient dans ce qui avait été un poulailler à une époque.
- Lors de ma deuxième année, tous les coqs qui étaient ici avaient été étranglés, raconta Harry. En fait, c'était parce que leur chant était mortel pour le basilic qui se baladait dans l'école. Et un basilic, avant que tu ne poses la question, c'est un serpent géant qui tue d'un simple regard et si tu le vois à travers quelque chose comme de l'eau, un appareil photo ou même un fantôme, tu es simplement pétrifié.
- Un fantôme ? releva-t-il, curieux.
- Oui, le pauvre Nick a lui-même été pétrifié, c'est un peu fou n'est-ce pas ? dit-il avec un brin d'amusement.
- Ta vie a vraiment été étrange et dangereuse…
- Avec un mage noir à mes trousses, c'était un peu inévitable, répondit-il avec quelque chose qui ressemblait à de l'amertume dans la voix.
- As-tu d'autres anecdotes dans ce genre ? lui demanda-t-il alors qu'ils passaient devant les serres.
- Pleins, dit-il simplement avec un léger sourire.
Jasper soupira doucement, cela faisait six mois qu'ils étaient ensemble mais il avait dû l'apprivoiser, lui montrer qu'il n'avait pas l'intention de l'abandonner ou de lui faire du mal et encore aujourd'hui, il ignorait tout ce que son compagnon avait traversé lorsqu'il était élève ici. Il savait que ce n'était pas un manque de confiance envers lui, simplement que les souvenirs étaient trop douloureux et qu'Harry préférait oublier ou se battre seul contre son passé. Severus était le seul à qui il se confiait mais Jasper ne lui en voulait pas, son père, comme il l'appelait le plus souvent, connaissait déjà toute sa vie et il savait que les deux sorciers se comprenaient d'un simple regard.
- Je pense qu'il est temps que je réponde à tes questions, murmura soudainement Harry. Cependant, je ne suis pas sûr d'avoir le courage de tout te raconter…
- Je ne t'oblige à rien Harry, l'interrompit-il en pressant sa main.
- Je sais, mais je veux que tu saches, que tu comprennes mes réactions, pourquoi je suis ainsi aujourd'hui, répondit-il. Je sais tout de toi mais toi, tu ne sais presque rien sur moi, sur ma vie, sur où j'ai grandi…
Jasper resta silencieux alors qu'ils entraient dans le hall et Harry lui fit monter les escaliers jusqu'à la tour d'astronomie. Les couloirs étaient déserts, mais il n'y avait rien d'étonnant puisqu'il était plus de trois heures du matin. Le seul qu'ils étaient susceptibles de croiser, c'était son père mais Harry était presque sûr qu'il était enfermé dans le laboratoire de ses appartements.
Ils redescendirent ensuite au septième étage et Harry lui demanda de passer trois fois devant un mur vide en pensant à une pièce qu'il aimerait voir apparaitre.
Jasper fit comme il lui indiquait et à la fin de son troisième passage, il vit une porte apparaitre.
- Après toi, sourit Harry.
Jasper poussa alors la porte et son compagnon entra derrière lui. Il venait de déboucher dans ce qui semblait être leur chambre dans le manoir Prince se trouvant au Canada. Tout était identique, du sol recouvert d'une moquette moelleuse de couleur grise, au bleu clair des murs et à l'énorme lit à baldaquin qui trônait fièrement au milieu de la pièce.
- Notre chambre te manquerait-elle ? s'enquit joyeusement Harry.
- Je trouve cette pièce apaisante, répondit-il avec un sourire. En tout cas, c'est l'effet qu'elle a sur moi, elle me calme.
- Pourtant, je me souviens de nuits particulièrement agitées, rit-il.
- Je pense que je pourrais te sauter dessus dans n'importe quelle pièce, lui fit-il remarquer avec un sourire espiègle.
- Non, non, non ! s'exclama Harry en le tirant de nouveau dans le couloir. On n'a pas le temps ! Il faut aller voir Severus avant que tous les habitants de ce château ne soient debout. Je voulais simplement te monter la salle sur demande, elle peut prendre n'importe quelle apparence, tu as juste à passer trois fois devant ce mur et penser à ce que tu veux, expliqua-t-il alors qu'ils reprenaient leur chemin.
- C'est ingénieux, déclara-t-il.
- Non, c'est magique, le reprit en lui tirant puérilement la langue.
Jasper secoua la tête mais ne releva pas, il aimait quand Harry se relâchait complètement, devenant un peu enfantin mais de ce qu'il avait compris, son compagnon n'avait pas pu avoir d'enfance alors il le laissait faire et cela l'amusait plus qu'autre chose.
- Regarde, souffla soudain Harry en bondissant dans un renfoncement près d'une armure, l'entrainant avec lui. Nick-Quasi-Sans-Tête et le Moine Gras, respectivement le fantôme de Gryffondor et celui de Poufsouffle.
Jasper les observa avec fascination, Harry lui en avait déjà parlé mais les voir en vrai, c'était complètement différent.
- Tu étais à Gryffondor c'est ça ? murmura-t-il sans pour autant lâcher les fantômes du regard.
- Oui, répondit-il.
Jasper opina, Harry lui avait expliqué le fonctionnement de l'école, les quatre maisons, les cours, c'étaient bien la seule chose qu'il savait sur ce château. En l'écoutant, il avait eu l'impression qu'Harry avait eu une scolarité des plus normales, avec ses amis, Hermione et Ron notamment, ses amourettes comme il les avait appelés, Cho et Ginny, et il lui avait même avoué qu'il s'était découvert bi pendant son voyage avec Severus. Il avait alors eu à faire à un père vampirique des plus protecteurs qui avait terrorisé tous ceux qui voulaient un peu trop jouer avec son protégé.
Jasper était d'ailleurs très bien placé pour savoir que Severus n'hésiterait pas à tuer si Harry se retrouvait en danger. Il se posait d'ailleurs beaucoup de questions sur la vie du père de son compagnon, grâce à son don, il savait qu'il avait été au moins autant blessé qu'Harry et qu'il avait déjà eu à tuer des gens de par son rôle d'espion mais c'était à peu près tout, le reste était un vrai mystère. Une autre chose dont il était certain, c'était l'amour qu'il avait pour son fils, Harry. Il ne le montrait pas mais ses sentiments parlaient pour lui lorsqu'ils étaient ensemble, même ses yeux se faisaient moins froids dans ces moments.
Quand les fantômes eurent disparu, ils sortirent de leur cachette et Harry finit de lui faire visiter le château. Ils arrivèrent finalement dans les cachots où Harry donna un mot de passe à un tableau qui s'ouvrit aussitôt.
- Bienvenue dans l'antre du célèbre maître des potions de Poudlard, ricana-t-il alors qu'ils entraient dans un salon où de la musique douce était diffusée et ils reconnurent une des compositions d'Edward.
Harry traversa alors la pièce et après un clin d'œil à Jasper, ouvrit la porte se trouvant à côté de la cheminée où se trouvait le labo qui était insonorisé.
- Alors, tu ne viens même pas accueillir tes invités, déclara-t-il, le prenant par surprise.
- Harry, murmura-t-il en le voyant.
Harry sourit et se jeta dans les bras de Severus.
- Tu m'as manqué, souffla le plus jeune.
Pour toute réponse, Severus le serra un peu plus fort et Harry savait que c'était sa façon de lui dire qu'il lui avait manqué aussi.
Severus jeta ensuite un sort sur son chaudron pour conserver sa préparation et suivit Harry dans le salon.
- Jasper, dit-il en lui tendant la main.
- Bonjour Severus, répondit-il en lui serrant la main.
- Qu'est-ce qui vous amène ? s'enquit Severus en s'installant dans son fauteuil.
- On est venu prendre le café avec toi, déclara sérieusement Harry. Ça va être l'heure du petit déjeuner alors que veux-tu ? Pancakes ? Pommes ? Bananes ? Toasts ?
Severus leva un sourcil interrogateur et Harry fronça les sourcils.
- Oh ! Tu veux du thé avec des œufs et du bacon ? tenta-t-il.
- Harry ! s'exaspéra-t-il et son fils ne put qu'éclater de rire. Tu es consternant… Comment fais-tu pour le supporter tous les jours ? demanda-t-il à Jasper.
Jasper haussa les épaules en regardant son compagnon avec un doux sourire et Severus se sentit rassuré. Il savait que jamais Jasper ne ferait de mal à Harry mais il avait eu peur que son passé, et surtout son refus d'en parler, ne les éloigne alors il était soulagé de voir que rien n'avait changé, si ce n'est le fait qu'ils semblaient encore plus proche que la dernière fois qu'il les avait vu.
- Plus sérieusement, puis-je utiliser ta pensine ? lui demanda Harry après s'être repris.
Severus plongea de nouveau son regard dans le sien avant d'hocher gravement la tête.
- Es-tu sûr de toi ? l'interrogea-t-il simplement et ce fut au tour d'Harry d'acquiescer.
Severus se leva alors et disparut dans sa chambre, revenant avec sa pensine qu'il déposa sur la table du salon avant de se rasseoir.
- Jasper, murmura Harry. Je t'ai dit que je n'étais pas capable de te parler de ce que j'avais vécu, cependant, je peux te le monter si tu le souhaites…
Jasper observa son compagnon, sentant son angoisse, avant de poser son regard sur la fameuse pensine, une sorte de bassine en pierre peu profonde contenant un liquide.
- Je peux déposer mes souvenirs dans la pensine pour que tu les visionnes, un peu comme si tu regardais la télévision sauf que tu vas pouvoir te déplacer à l'intérieur et… Et tout ce que tu vas voir, c'est ce que j'ai vécu, expliqua-t-il à voix basse et Jasper opina.
Harry sortit alors sa baguette et la posa sur sa tempe, étirant un long filament argenté qu'il déposa dans la pensine.
- Jasper, intervint alors Severus. Avant que tu ne plonges dans ses souvenirs, je veux t'avertir que ce que tu vas trouver est très loin du conte de fées, Harry a eu une vie dure et plus d'un adulte en serait mort.
- Qu'importe ce que je vais voir, mes sentiments pour Harry ne changeront pas Severus, ce n'est pas ce qui va m'effrayer, déclara-t-il calmement. J'ai moi-même été un soldat, je me suis battu dans une armée humaine puis dans une armée vampirique, je sais que ce que je vais trouver va me ramener à cette époque-là, qu'il va y avoir des échos à ma propre histoire et peut-être que grâce à ça, je comprendrai mieux et je pourrai l'aider plus facilement par la suite.
Severus opina et invita Jasper à plonger dans les souvenirs d'Harry.
- Ne le laisse jamais partir Harry, c'est vraiment quelqu'un de bien, murmura Severus en venant s'installer près de lui dans le canapé.
Harry eut un pâle sourire avant de déposer sa tête contre l'épaule de son père, qui entoura aussitôt ses épaules avec son bras pour le garder contre lui.
- Merci Papa, dit-il doucement.
- Merci à toi mon fils, chuchota-t-il.
Harry sourit mais garda ses yeux rivés sur la pensine, puisant un peu de force dans l'étreinte de son père. Jasper allait enfin savoir et c'est quelque chose qui l'angoissait autant que cela le soulageait. Il savait qu'il serait près de lui et qu'il l'aiderait encore et toujours à faire face à ses démons, que ce soit par sa simple présence que par la parole.
Oui, comme il l'avait dit à Jasper, il avait fallu que son cœur cesse de battre pour que le bonheur décide enfin d'entrer dans sa vie mais il ne le regrettait pas. Il avait maintenant un père formidable, un compagnon qu'il aimait plus que tout et une famille qui s'était agrandie avec l'ensemble des Cullen, l'avenir s'annonçait donc bien meilleur que son passé.
Et voilà, j'espère que vous appréciez toujours autant ces petits OS, pour ma part je prends un grand plaisir à les écrire :)
A bientôt pour une autre petite histoire !
