Renaissance
Un puissant flash lumineux. La sensation d'être aveuglé par une puissante lumière.
Voilà les premières informations qui traversèrent son esprit alors qu'il clignait désespérément des yeux pour chasser les vestiges de cet étrange malaise.
De la lumière ? Des couleurs ?
Voilà qui était plus que surprenant. Il s'était attendu aux ténèbres, au froid. Au néant. C'était ce qu'il s'attendait à trouver de l'autre côté du voile. Aucun doute pour lui, il était mort. Sa vie avait pris fin alors il ne s'expliquait pas comment il avait pu se retrouver dans ce salon lumineux et chaleureux.
Son esprit comme engourdis peinait à comprendre et rassembler les informations que ses sens lui communiquaient, comme le souffle erratique de sa respiration, la sensation du bois dans sa main droite, la chaleur de la cheminée devant lui, la douceur du tapis sous ses fesses, l'odeur de chocolat et de cannelle mélangé aux fragrances délicates d'un parfum féminin.
Toutes ses informations se bousculaient dans sa tête mais une seule et unique question tournait dans la seule zone de son esprit encore capable de raisonner : « Comment tout ceci était-il possible ? »
Il était mort. Point final. Rideau ! Mort de vieillesse après une vie bien remplie et digne d'un homme comme lui. Sa vie n'avait pas été un long fleuve tranquille et il avait dû surmonter son lot d'épreuve. Il avait fait des erreurs de jeunesse et fait quelques mauvais choix, par dépit, peur ou ambition mais n'avait cependant, d'après lui, aucune raison de rougir de son existence.
En toute honnêteté, il devait reconnaître avoir fait quelques choix plus que douteux moralement, mais dans la société où il évoluait, il savait que la pitié et la charité pouvaient être des preuves de faiblesse qui pouvaient coûter cher. Il avait juste tout fait pour maintenir son nom et son rang à leur véritable place, tout en haut de la hiérarchie.
Bref, il était mort et ne s'attendait pas à se retrouver dans ce salon inconnu. Rien dans ses souvenirs ne pouvait expliquer pourquoi et comment il se retrouvait assis là sur le tapis devant cette cheminée avec une respiration haletante faisant penser qu'il avait couru bien plus que sa condition physique ne le lui permettait.
À vrai dire, il ne se souvenait plus de la dernière fois ou il avait été capable de courir. À bien y regarder les souvenirs de sa vie passée étaient tout aussi confus que sa capacité à raisonner. Seule sa mort restait un fait certain.
Il examina la pièce, essayant de repérer quelque chose de familier dans le décor qui l'entourait et ses premières constatations ne lui plurent pas. Tout lui paraissait démesurément grand. Enfin, tout le mobilier qu'il pouvait discerner lui semblait avoir été taillé pour des géants alors que sa main qu'il agita devant ses yeux lui parut minuscule. Tout comme le cube recouvert d'illustration d'animaux qu'il tenait. L'objet en bois occupait toute la paume de sa petite main potelée.
Il fronça les sourcils puis avisant d'autre cubes entassés devant lui pour former une pyramide bancale menaçant de s'écrouler à tout instant, il déposa l'objet dessus avec délicatesse.
Comme il s'y était attendu l'empilement maladroit s'effondra sans plus d'avertissement. Cependant, il se figea ses mains se crispant malgré lui sur le tapis. S'il avait bien vu les cubes s'écrouler, il n'avait pas entendu le moindre bruit. Pas un son. Il voulut crier tout en portant ses mains à ses oreilles pour s'arracher aux maléfices qui l'empêchait de percevoir les sons, mais là aussi aucun son ne sortit de sa bouche. Du moins aucun son qu'il fut à même d'entendre.
Et puis il se sentit soulever. De peur il s'agita, tentant d'échapper à la poigne qui le soulevait du tapis. Quelqu'un venait apparemment de le saisir par-derrière et le portait pour le mettre sur ce qui aurait pu être des genoux confortable, si la peur ne lui avait pas fait perdre le peu de contrôle qu'il avait. Il ferma les yeux se débattant contre l'emprise qui pourtant n'avait rien de contraignant et qui, il s'en aperçut rapidement, se voulait rassurante.
Il sentit une petite main fraîche se poser sur son front et ressentit une vague de calme l'envahir. En plus de la personne qui le berçait tendrement il y avait quelqu'un d'autre qui tentait de lui montrer qu'il n'y avait aucun danger que tout allait bien. Rassuré malgré lui, il ouvrit les yeux pour plonger dans un regard vert émeraude qu'une vie ne suffirait pas à oublier.
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La petite main bougea sur son front formant des cercles apaisant alors qu'une autre plus grande dégageait son front des mèches de cheveux qui l'empêchait de voir la personne qui le berçait.
Impossible !
Son regard fixait la femme qui le tenait dans ses bras et dont les yeux brillaient de la même couleur verte incroyable que celle du bambin assis juste à côté d'eux. Cette femme ne pouvait être que la mère de l'enfant qui lui massait gentiment les tempes. Cette femme ne pouvait pas le câliner comme si elle était sa propre mère.
Impossible !
Pourtant il ne fallait pas de grand talent d'observation pour remarquer le lien de parenté entre les deux personnes qui affichait en cet instant le même air concerné à son endroit. Comme si vraiment ils le considéraient comme appartenant à leur famille. Comme si sa place se trouvait là parmi eux. Lily Potter ne pouvait pas se tenir là-devant lui vivante ! Le petit garçon qui le regardait légèrement inquiet ne pouvait pas être Harry Golden Boy Potter !
Impossible !
La mère du Survivant était morte. Morte ! Décédée, il y avait plusieurs dizaines d'années. Assassinée par le dernier et le plus puissant des mages noirs que la Terre ait jamais porté. Elle ne pouvait pas se tenir là-devant lui et lui faire des papouilles comme s'il était son enfant !
Tout comme Potter ne pouvait pas être ce bambin de un an qui s'inquiétait de sa personne et tentait de le réconforter. Harry Potter avait été un de ces hommes qui marque leur temps et leur époque avant de disparaître sans laisser la moindre trace, ni explication sinon une légende qui perdurerait certainement pour faire concurrence à celle de Merlin lui-même.
Impossible !
Pourtant il devait bien se faire une raison. Il était bien dans les bras de Lily Potter. Une née de moldus à la chevelure auburn qui le câlinait comme s'il était l'un de ses enfants. Le petit Harry se tenait bien devant lui et lui souriait, visiblement satisfait qu'il est arrêté de pleurer.
Le petit brun babilla même dans un langage enfantin. Incompréhensible pour lui. Aucun son ne lui parvenait mais ce n'était pas le seul handicap qui empêchait sa compréhension. Il pouvait juste décrypter sur les lèvres du gamin, des syllabes sans queue ni tête. Trop petit encore pour que le langage parlé du bambin qu'était Harry ait un sens pour ceux qui n'avaient pas l'habitude de le pratiquer.
« Fan. Fan » Semblait répéter le gamin brun avec un sourire rassurant. Aucune idée du sens, si seulement il y en avait un, derrière cette syllabe.
Harry enleva sa main de son front et il ne put s'empêcher de grogner en tendant sa main pour rétablir le contact apaisant avec l'autre garçon qui sembla satisfait quand sa main agrippa la sienne. Ce n'est qu'à ce moment précis qu'il réalisa qu'ils avaient la même taille. Il avait le même âge que le fils de Lily Potter. Il était de nouveau un enfant. Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier ?
Impossible aurait-il voulu crier une nouvelle fois. Mais en toute logique et à quelques mois près, il devait bien reconnaître que Potter et lui avait bien le même âge. Ils avaient été à Poudlard ensemble. Ils n'avaient pas été amis mais au fils du temps ils avaient appris à se côtoyer sans se rentrer dedans à tout bout de champ. Oh, il avait fallu des années pour qu'ils puissent se parler sans en venir à leur baguette. Tout une vie d'adulte avait à peine suffi à calmer leur tempérament. Et puis Potter avait disparu et le monde avait continué de tourner pour Draco Malfoy.
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Draco, à contre-cœur, devait admettre que l'absence de Potter avait quelque peu rendu insipide les joutes orales qu'il prenait un malin plaisir à débuter au sein du Magenmagot. Draco reconnaissait avec une certaine fierté qu'il aimait polémiquer rien que pour le plaisir de s'entendre parler et relever le défi de convaincre les autres que son point de vue était le plus acceptable. Il ne comptait plus les discussions et les échanges de réparties cinglantes qui avaient rythmé la vie politique du monde sorcier anglais quand Potter et lui s'affrontaient pour leurs idées de la reconstruction politique et économique après la fin de leurs études.
Pas que Potter lui ait manqué, une fois qu'il eut disparu sans laisser de trace. Non, juste que personne n'avait son pareil pour échanger avec lui sur les lois et les nouvelles réglementations du monde magique. Argumenter et palabrer avait perdu de son intérêt sans personne pour relever ce challenge et répondre à ses attaques. Draco n'avait cependant pas arrêté de s'opposer aux projets de loi qui lui paraissaient trahir son idée d'un monde magique stable à l'économie fleurissante.
Draco chassa ses souvenirs pour se concentrer sur sa situation présente. Il s'y connaissait suffisamment en magie pour savoir que le noble art ne pouvait pas expliquer cet étrange phénomène qui l'avait conduit dans ce salon qui, bien que chaleureux, ne lui rappelait rien qu'il eut pu connaître au cours de son existence.
Bien évidemment il y avait de nombreux événements incroyable qui étaient possibles grâce à la magie et à la maîtrise des arts oubliés. Surtout si on incluait le nom de Potter dans l'équation. Draco n'avait pas d'exemple précis lui revenant en mémoire à cet instant. Hormis le fait que Potter était le seul à avoir jamais survécu à l'avada kedavra ! Mais il n'avait jamais entendu parler qu'une telle chose fut possible. D'ailleurs de quoi s'agissait-il exactement ? Il était bien incapable de le dire.
Draco ne savait pas quoi penser de sa situation. Il se sentait étrangement fatigué. Le mouvement que faisait Lily Potter pour le bercer n'arrangeait pas sa capacité à rester éveiller. Tout comme l'étrange vague de calme que lui envoyait le petit Harry. Mais elle, il arrivait à l'identifier, même s'il se demandait comment le bambin de un an faisait pour communiquer avec lui grâce à sa magie.
Draco n'avait aucun doute là-dessus. Il avait suffisamment côtoyé Potter pour reconnaître sa signature magique entre toute. Et même si elle n'était pas aussi mature que dans son souvenir, il était impossible de se méprendre sur la nature même de la force apaisante qui le traversait et chassait l'angoisse qu'il éprouvait à se retrouver dans cette situation qui le dépassait.
Il papillonna des yeux, luttant de son mieux pour garder les yeux ouverts mais ne parvint pas à résister plus qu'une minute. Il s'endormit paisiblement la tête emplie de questions.
« T'en a mis du temps à t'endormir. Je ne te pensais pas si résistant Malfoy. »
Cette voix. Draco la reconnut sans aucune difficulté. En même temps, il n'était pas franchement surpris. Si quelqu'un pouvait bien lui donner une explication sur l'étrange situation dans laquelle il se trouvait, ce ne pouvait être que l'un des proches concernés. Potter.
Potter devait savoir. Il ne put s'empêcher cependant de maudire son ancien camarade de classe pour avoir osé l'impliquer dans ses plans foireux.
« C'est pas très amical comme salutation, Malfoy ! Après toutes ses années, tu pourrais faire un effort et te montrer conciliant », reprit la voix avec sarcasme.
Draco se garda bien de répondre, grommelant pour lui-même qu'il aurait bien encore pu se passer de la présence de Potter dans sa tête encore un grand nombre d'année. D'ailleurs comment se faisait-il que le sauveur du monde magique soit en train de lui parler ? En y réfléchissant un peu, Draco était prêt à parier que Potter devait non seulement savoir ce qui lui arrivait, mais il devait avoir tout manigancé. Draco voulait un responsable pour sa confusion et Potter avait toujours été en quelque sorte sa cible, son bouc émissaire favori.
« Je dois reconnaître que tu as raison sur ce point », admit la voix de Potter avec un petit rire amusé et un rien de désinvolture qui fit voir rouge à son interlocuteur.
« À quoi tu joues, Potter ! » Se révolta Draco dans son for intérieur.
Il avait impression d'être redevenu un adolescent. De se retrouver à nouveau à Poudlard à l'époque où lui et le brun se battaient comme deux coqs pour marquer leur territoire.
« Eh bien, disons que j'avais envie d'une autre vie. Celle d'avant avait pris un démarrage plutôt désagréable. Et j'ai eu envie de tout recommencer avec mes parents et une véritable famille pour m'élever et voir où cela me conduirait… »
« Excellente idée ! » L'interrompit Draco sarcastique.
L'idée de reprendre sa vie à zéro ne l'enchantait pas. Vraiment pas du tout ! Il avait accepté sa vie et ses choix en faisant sien le credo que ce qui était fait l'était et qu'on ne pouvait revenir dessus. Même avec la magie, il était impossible de réparer certaines erreurs du passé et il était assez bien placé pour savoir le prix qui en résultait.
« Si c'est ton trip, vas-y ! Retourne faire sa peau à Face de Serpent ! Mais vas-y sans moi ! Ne me mêle pas à tes chimères ! »
Draco grimaça. Son vocabulaire ne seyait pas à un Noble Sang Pur. Il se laissait aller. Il perdait toujours ses moyens avec Potter dans les environs, redevenant un adolescent au sang chaud.
« C'était bien mon intention, mais il y a certaines contraintes et règles à respecter qui font que je ne peux pas le faire seul », admit sans difficulté Potter avec dans le ton de sa voix une petite moue désappointée quand il fit allusion aux règles.
« Embauche Weasley ou Granger, je suis certain qu'ils te suivront… » Argua Draco avec colère.
« Les règles ne l'autorisent pas », répondit Potter dans un soupir résigné. « Pour que tout change, il faut ajouter ou déplacer un fils sur la Tapisserie. Et je veux TOUT CHANGER. Si c'était effectivement pour tout revivre à l'identique, autant laisser tomber l'idée. Ce serait même stupide… »
Ça y est, Potter lui avait définitivement coulé une bielle. En même temps, il avait toujours dit que le Golden Boy finirait fou. Il aurait juste aimé ne pas être embarqué dans ses bêtises.
« Mais qu'est-ce que tu as ENCORE fait Potter ? Et puis pourquoi MOI ?! »
Draco ne comprenait rien au raisonnement du Survivant de Griffondor. Il ne pouvait imaginer que Potter l'ait choisi lui plutôt que ses deux acolytes de toujours. Cela confirmait son diagnostique de folie. Sérieusement, Granger et Weasley avaient toujours suivi Potter dans ses aventures alors pourquoi ne pas continuer même après la mort ?
Mais ce qui l'effrayait davantage que d'avoir été recruté par Potter pour son foutu projet, était bien le maudit projet en question. Draco ne comprenait pas ce que Potter entendait par « Tout changer »
« Oh excuse-moi, Draco. Un petit sang-pur comme toi ne connaît certainement pas les Parques. C'est fou comme les mythes et légendes moldues et sorcières sont pourtant liées. Et vraiment il est dommage que les sorciers aient oublié les légendes de leur passé et se désintéressent de la culture moldue », se moqua Potter avec un rire rauque.
« Que vas-tu me sortir encore ? Croire aux contes de Beedle le barde, comme un enfant trottant dans les jupes de sa mère ne va certainement pas m'expliquer à quoi tu peux bien jouer… »
« Désolé de t'interrompre, Draco mais effectivement il y a un lien entre les contes et ta situation. Même si les informations contenues à l'intérieur ne sont qu'une infime parcelle de ce qu'il faut comprendre pour avoir une vision d'ensemble de ta situation », répondit plus sérieusement Harry devant le scepticisme de Draco.
« Je suis mort. Un point c'est tout. Et j'aimerais le rester. Maintenant, laisse-moi à mon éternité ! »
« Vrai tu es mort, et non, car j'ai besoin de toi », répliqua Potter.
« Pas comme si j'avais l'habitude de t'obéir », marmonna Draco sur un ton renfrogné.
« Oh, mais je ne te laisse pas le choix. Tu as déjà été introduit dans le dessin de ce monde à la place que je voulais pour toi ! Aucun moyen pour toi de faire machine arrière ! Du moins temps que je ne l'autoriserais pas ! » Rigola Harry et étrangement Draco se sentit frissonner sous ce rire. « Avoue que j'aurais pu te choisir pire destin que celui d'être mon jumeau dans ce monde… »
« Jumeau ? », bégaya Draco abasourdi.
Il ne s'était pas vu physiquement. Il avait juste compris qu'il était de nouveau un enfant, mais il ne s'était pas attendu à se retrouver dans la peau d'un Potter. Encore moins dans la peau du jumeau du survivant. Potter n'avait jamais eut de frère.
« Tu es fils unique Potter ! »
« Dans notre dimension, c'est exact, mais comme je te l'ai dit, je veux une famille. Je veux pouvoir grandir auprès de mes parents. Seulement pour exhausser mon souhait, les Nornes doivent suivre quelques règles pour ne pas provoquer l'effondrement des piliers du monde qu'elles ont crée pour m'exhausser. »
Il y eut un court instant de silence pendant lequel Potter le laissa digérer les dernières informations mais le griffondor reprit la parole bien avant que Draco ne puisse exprimer ses doutes et ses objections. Et surtout son indignation à être utilisé comme un vulgaire pion sur le vaste échiquier de la destinée. Surtout quand celle-ci semblait se plier au bon vouloir de Potter !
« Bref, je vais t'épargner certains détails techniques pour le moment. Cela ne t'apporterait qu'une migraine carabinée et nous aurons tout le temps nécessaire d'en discuter plus tard. Je serais toujours là pour te guider, pas physiquement mais dans ton esprit et à nous deux, nous… »
« Détails ! DÉTAILS ! » S'emporta Draco. « Ne te fous pas de ma gueule, Potter ! Je ne vois pas en quoi devenir le jumeau simplet du survivant, un faire-valoir pour ta majesté… »
« Ce n'est pas ainsi que je vois les chose », le coupa sèchement Harry.
« Et je vais te croire ! Pourquoi alors suis-je sourd et muet, si ce n'est pour m'humilier ! Pour faire de moi ton larbin ! »
« Ah ça ! Tu n'es pas muet, juste sourd », expliqua Potter sur un ton penaud.
« Cela fait effectivement une différence significative », ironisa Draco. « Je te jure Potter que dès que je peux, je te colle un pain ! »
« Ce sont les règles. Uniquement les règles, Draco. Pour exhausser mon souhait, il fallait un fil de la tapisserie qui existait dans mon monde d'origine. Mais il a plusieurs conditions dans le choix de ce fil. Premièrement, il ne doit pas m'être attaché par le cœur. Cela supprime donc Hermione, Ron, et tous ceux que je considère comme ma famille. Seconde condition, il faut que je sois lié à ce fil par une relation d'égal à égal. Parmi ceux entrant dans cette catégorie, il y a Voldy, ce qui juste hors de question, Dumbledore, mais je ne lui ai pas pardonné ses petites cachotteries, et toi. »
« Je suis vraiment touché de ce vote de confiance », grinça Draco
« Toi seul faisait l'affaire », reprit Harry sans tenir compte de son intervention. « Du coup, nous avons attendu que ton heure vienne, pour que les Nornes puissent enfin tirer ton fils de la tapisserie de notre monde et l'incorporer dans la trame de ce monde-ci. Malheureusement cela demande un sacrifice. »
« C'est ce qui me rend sourd ? »
« Oui. Les Nornes ont tiré aux dés, le sacrifice qu'il te serait demandé. »
« Mais c'est du foutage de gueule ! On me kidnappe de ma mort et en plus je dois payer ! Putain Potter, c'est ta demande, tu payes ! »
« Qui te dit que je n'ai pas payé aussi. Et puis tu peux t'estimer heureux, tu aurais pu perdre ta magie. »
« Je te hais. Vraiment. Et puis si je ne veux pas. Si je refuse… » demanda Draco avec une pointe de défi qui fit sourire Harry
« Il est déjà trop tard. Comme je te l'ai dit, ton fil est introduit dans le dessin de ce monde et seul un Maître de la Mort pourrait l'en retirer, avant la fin déjà déterminée par les Tisseuses. Malheureusement pour toi, je suis le seul maître de la mort à disposition en ce moment et bien évidemment je refuse de libérer ton fil. »
« Connard. Sois certain que cette conversation ne s'arrêtera pas là ! »
