Blablabla : paroles télépathiques entre les jumeaux
Blablabla : français
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Des questions et des biberons
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« Lala lilali lou, lala lilali lou, lala… »
« Par les strings léopards de Dumbledore, Harry, arrête de chanter ! »
« J'ai cette fucking chanson dans la tête depuis TROIS JOURS ! Alors j'estime que j'ai droit de faire profiter de ma peine le monde entier. Et tu es le seul actuellement disponible. Désolé. Lalali… »
« Je te propose un truc. Tu ne chantes plus cette horripilante, désagréable et stressante chanson que j'aurais préféré ne jamais connaître et tu réponds à mes questions. »
« … Lilaaaah… Ah… Okay. Ça marche. Envoie tes questions. »
« J'en ai plusieurs. Premièrement c'était qui ce type en blouse blanche chez qui Pétunia m'a amené ? »
« Tu es allé chez un ORL, c'est un médecin spécialisé des oreilles, du nez et de la gorge. »
« Un médicomage moldu. »
« Tu commences à saisir le principe. »
« Fous-toi de moi, j'te dirais rien », grommela Léo encore vexé de la crise de fou rire qu'avait eut Harry lorsqu'ils étaient allés chez le pédiatre.
Le brun avait été médusé d'apprendre que son ancienne némésis ne connaissait rien de rien au Monde Moldu. Dans la vision des sorciers, même à la fin du XXIe siècle lors de la mort de Draco, les médecins étaient des vieilles biques pratiquant les saignées et coupant des membres à la scie. Autant dire qu'Harry en avait pleuré de rire.
« Moi aussi je t'aime frérot. Le médecin a examiné ton ouïe. »
« Mais qu'est-ce qu'il voulait ? Je suis sourd par la faute des trois grognasses, c'est magique, y a rien à faire. »
Oui, malgré déjà quasiment deux mois à vivre dans le silence, Léo ne s'était pas habitué et il en voulait encore terriblement aux Nornes.
« Mais il n'y a que nous qui le savons. C'est une chose normale pour des parents que de consulter des spécialistes quand leur enfant a visiblement un problème. L'ORL a détecté une surdité profonde. Ta perte d'audition étant totale, le type a dit aux parents de commencer tout de suite l'apprentissage du langage des signes. »
« Langage des… sont tarés les moldus. »
« Mais non ! Au contraire, ils sont très pragmatiques. Le langage des signes permet de communiquer avec des personnes muettes ou/et sourdes. Pétunia et Marc sont en train de chercher des cours pour apprendre à le parler. »
« Et donc je vais l'apprendre. »
« Toi, moi, Hermione, Dudley et même Grand Ma. Tout le monde va l'apprendre. On pourra enfin communiquer sans dormir. »
« Mouais… », Léo ne pouvait que confirmer. C'est ingénieux. Il ne savait pas comment les sorciers géraient les handicaps sensitifs. Il n'en avait jamais entendu parler de toute sa longue vie. Décidant d'y réfléchir plus tard, il reprit.
« J'ai pas fini avec mes questions. Celle-ci était la plus simple. »
« Tu me fais peur Léo. »
« Mais non. Mais non. N'aie pas peur, aie confiance. Je voulais juste parler des Horcruxes. »
« Et merde… »
« Ah non, cette fois tu n'esquives pas l'interrogatoire Potter ! » grinça Léo, fatigué de le voir se défiler à chaque fois. « Parle-moi de ces saloperies et de ce que tu as prévu ! »
« Pardon ? »
« Prends-moi pour un crétin. Je sais très bien qu'avec ton foutu complexe du héros, tu vas vouloir agir le plus rapidement possible. »
Harry grommela dans sa barbe, faisant sourire Léo. Il commençait à cerner son ancien meilleur ennemi de petit frère. Il réussissait même à le piéger. Comme avant… C'était l'bon temps…
« Je veux les détruire le plus vite possible afin de pouvoir empêcher qu'il ne revienne. Dans l'autre réalité Voldy avait 6 horcruxes en 1980. Le médaillon de Serpentard, le diadème de Serdaigle, la coupe de Poufsouffle, le journal de Tommychou et la bague des Gaunts. Et moi… Il a créé Nagini en 96 seulement. »
« Donc si j'ai tout suivit, ici il en a créé 7 vu que j'étais compris dans le lot… Comme tu as détruit ceux qu'on abritait, il n'en reste plus que 5. Tu sais où les trouver ? »
« Oui. Le médaillon est dans une grotte ou dans la maison des Black, le diadème à Poudlard, la coupe à Gringotts, le journal chez les Malfoy et la bague dans un trou paumé dont je connais l'adresse. Enfin, ça c'était de l'autre côté. »
« Hé bien, on va croiser les doigts pour que leurs localisations n'aient pas changé. »
« Ouais. »
« Et tu sais comment les récupérer ? »
« Plus ou moins. Le diadème, il suffit d'attendre, le journal pareil en espérant que Lucius le donne à nouveau à Ginny, le médaillon et la coupe seront plus problématique mais la bague sera la plus simple vu qu'elle est dans une maison abandonnée. Un simple transplanage et le tour est joué. »
« Tu as oublié un léger détail. »
« Hein… »
« ON A PAS DEUX ANS TRIPLE BUSE ! »
« Euh… Oui, léger problème. »
« Personne ne prendra des gosses au sérieux si on déclare que Voldy est sur le retour. Il suffit de voir comme cette stratégie a bien fonctionné l'année des BUSES. Même le Grand Manitou te regardera de travers si tu lui balances le dossier à 11 ans. On est même pas censé connaître l'existence de ces monstruosités et encore moins leur nombre et leur localisation ! On est censé être des gamins avec une intelligence et la capacité de raisonnement d'enfants ! »
« Sauf si on est des surdoués… »
« Pardon ? »
« Dans l'autre dimension, Dudley a eu une fille qui était un génie. Elle a appris à lire et écrire seule à 3 ans et elle avait une putain de mémoire et une capacité de déduction et de réflexion hors du commun. Elle pouvait philosopher avec les plus grands et te résoudre des problèmes de mathématiques sur lesquels même des scientifiques peinaient. Elle tenait ça de son grand-père paternel, un certain Holmes si ma mémoire est bonne. »
« Mouais, ça pourrait le faire si le principe existait chez les sorciers. Un surdoué en magie, ça ne s'est jamais vu. Même Dumbledore a eut une scolarité normale. »
« Harmony était une surdouée. »
« Ah, oui, c'est vrai. Ton américaine… Elle avait un caractère encore plus pourri que celui de Théo, et c'est dire ! »
« Je l'aimais bien. »
« Toute la Grande Bretagne magique savait que tu l'aimais bien. soupira Léo désabusé. Tous les journaux attendaient votre mariage et l'arrivée d'un Potty junior. Ils ont été très déçus quand vous vous êtes séparés. »
« À l'époque je savais déjà que j'allais partir. Je ne voulais pas lui briser le cœur… »
« Parce que tu penses qu'elle a bien pris la nouvelle ? »
« Étant donné qu'elle m'a cassé deux dents quand je lui ai dit que je ne voulais plus la voir, je me doute qu'elle ne l'a pas BIEN pris. Je n'ai plus jamais eu de nouvelles d'elle… »
« Elle s'est noyée sous le boulot et n'est sortie de sa dépression que lorsqu'elle a rencontré un Moldu, un policier américain. Un certain Daniel Williams si je me souviens bien. »
« Comment es-tu au courant ? »
« Daphné travaillait avec une amie d'Harmony. »
« C'est bien qu'elle a continué sa vie. »
« Tu sais, le monde ne s'est pas arrêté de tourner quand tu as disparu comme un voleur. »
« Ouais, bon, on change de sujet s'il te plaît. »
Léo sentit la douleur dans la voix de son frère. Il avait été vraiment accro à son Américaine et la douleur semblait encore vive. Pourtant il avait disparu depuis plus de 85 ans. Les sentiments auraient dû s'atténuer. À moins que pour Potter le temps soit passé plus vite… Il faudrait poser la question… mais plus tard.
« En quoi passer pour des génies pourrait nous aider ? »
« Les gens ne chercheront pas d'explications plus loin. Ils ne s'étonneront pas de nos connaissances subites, ils penseront qu'on les a apprises dans un bouquin. Et puis ça nous évitera de trop traîner à l'école. »
« Effectivement, ce serait un avantage non négligeable, car franchement, c'est particulièrement déstabilisant de devoir agir comme des enfants alors qu'on est adulte. »
« Je suis bien d'accord. »
« Tu veux te faire passer pour un génie à partir de quand ? »
« Maintenant ! »
Léo pouvait sentir le sourire mauvais de Potter dans sa voix.
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Hermione aimait bien ses nouveaux petits frères. En vrai, c'étaient les enfants de Tata Lily, mais un méchant monsieur avait tué Tata Lily et du coup Harry et Léo venaient vivre à la maison avec eux.
Harry était le plus petit des jumeaux. Il avait une cicatrice sur le front et les yeux verts comme les bouteilles de vins de papa quand elles étaient vides et ses cheveux noirs étaient toujours coiffés comme les pics d'un hérisson. Léo lui c'était le plus vieux des jumeaux. Il avait des yeux verts, mais il y avait des taches grises dedans et ses cheveux se coiffaient plus facilement selon maman.
Les jumeaux étaient rigolos. Et ils ne pleuraient jamais. Avec Maman, elles les avaient habillés avec les vêtements de ses poupées. Maman leur avait même fait des couettes pendant qu'Hermione allait chercher l'appareil photo.
Hermione était très fière que la première photo des jumeaux ayant rejoint le Cadre soit de son fait. Ils étaient trop mignons avec leur tutu en tulle rose et leurs mini-couettes ! Dudley avait dit que c'était ridicule mais Hermione était sûre qu'il était juste jaloux. Peut-être fallait-il lui proposer de le déguiser aussi…
« Dis Maman, tu crois que Dudley veux que je l'habille en poupée ? »
Pétunia se mordit les lèvres pour éviter de rire devant la proposition de sa fille. Elle doutait que son petit garçon de 4 ans accepte que sa sœur l'habille en fille.
« Propose-lui plutôt de se déguiser en chevalier ou en cosmonaute.
« Mmm… Y a Camille que fait de la danse. C'est chouette la danse. Je pourrais faire de la danse plus tard ? »
Hermione et sa manie de passer du coq à l'âne. Elle avait vraiment une manière de réfléchir étrange faisant des connexions entre des sujets très différents les uns des autres.
« Tu veux arrêter la gym ? »
« Je sais pas. J'peux aller regarder la TV s'il te plaît ? »
« Non, papa dors. Tu peux jouer avec Dudley. »
« Bof, il joue avec ses dinosaures. C'est pas marrant les dinosaures. J'vais dessiner. »
Pétunia acquiesça de la tête avant de retourner à son occupation première : le désossage de ces saletés de seiches ! Elle avait promis à Pilar d'essayer sa recette de paella et dedans il y avait, pour son plus grand malheur, ces stupides céphalopodes.
Hermione s'était installée dans le salon avec ses feuilles et ses crayons. Elle aimait dessiner. Elle pouvait faire tout ce qu'elle voulait sur son papier. Des arbres, des princesses, des dragons, des chevaliers, des sorciers, des chevaux, des licornes, sa famille avec tout le monde. C'était chouette le dessin.
Les jumeaux étaient en train de jouer dans leur parc. Ils adoraient empiler les cubes en bois et se jeter des peluches. Ou l'inverse.
« Maman ! Viens voir ! »
Pétunia, alertée par le cri de sa fille déboula dans le salon, son tablier taché d'encre et les mains noires.
« Merde. »
Évidement les jumeaux étaient des sorciers. Mais pour l'amour de Dieu, pourquoi avaient-ils décidé de faire la magie aussi jeune et DEVANT Hermione ?! Pensa Pétunia désespérée devant le cube de bois qui flottait en scintillant comme une devanture de magasin pendant les Fêtes de fin d'année.
« Ouah ! C'est beau ! »
Et pourquoi fallait-il que Dudley décide de sortir de sa chambre ?
Pétunia avisa son époux, qui réveillé par les cris de sa fille, venait d'entrer dans le salon. Elle jeta un coup d'œil à ses deux aînés qui observaient, subjugués, le cube flottant.
« Marc tu gères », déclara-t-elle avant de s'enfermer dans sa cuisine.
Oui, elle fuyait le combat. Oui c'était lâche. Mais Marc s'en sortirait comme un chef. Il saurait très bien expliquer la Magie et surtout l'importance de ne rien dire à personne. Et il saurait affronter les questions et les réactions des petits à cette bizarrerie.
En attendant elle avait une invitation à lancer et des PUTAINS DE BORDEL DE MERDE DE céphalopodes à finir de préparer.
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……
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« J'ai cru qu'elle allait faire un arrêt cardiaque. »
« Une dépression plutôt. »
« C'est quand même méchant de lui faire ça. Surtout qu'un sorcier n'est pas censé contrôler sa magie avant ses 9/10 ans. »
« Des sorciers ne sont pas censés être la réincarnation d'un Prince de Serpentard. »
« Ça va les chevilles ? »
« Oui. C'est toi qui as dit qu'on commençait maintenant. Viens pas te plaindre. »
Harry soupira. Au moins, Pétunia ne les avaient pas enfermés dans un placard. Elle les avait juste traités de petits diables qui allaient lui donner ses premiers cheveux blancs quand elle les avait couchés.
Le balafré devait avouer que l'ouverture d'esprit dont faisait preuve sa tante dans cette dimension était un changement très agréable. Et son mari actuel était bien plus aimable.
Tomber dans une famille recomposée, être le cousin/petit frère/poupée d'Hermione était étrange et ça indiquait très clairement que le futur avait déjà été bouleversé. Le « Golden Trio » était mort avant même d'avoir pu naître.
On disait qu'un battement d'aile de papillon pouvait provoquer un ouragan. Aujourd'hui Harry était plus que sûr que cet adage était vrai. Il suffisait de voir comme sa simple venue dans ce monde l'avait chamboulé.
Pourvu que le futur ne soit pas plus sombre que dans sa dimension d'origine…
Notes de fin de chapitre :
Je ne suis pas médecin, je ne connais pas de personnes atteintes de surdité et je ne parle pas le langage des signes.
Je m'excuse donc d'avance pour les erreurs et incohérences médicales que je risque de faire (même si je me renseigne) à propos de la surdité de Draco/Léo.
