Chapitre 2 : Ne pas faire usage de la magie..

Des mangemorts qui s'échappent d'Azkaban. Il fallait s'y attendre. La chose aurait pu paraître insensée si elle ne s'était pas déjà produite par le passé.

Les détraqueurs représentaient une menace que les sorciers s'évertuaient continuellement d'ignorer.

Mais malgré leurs différences évidentes, les sorciers comme les moldus avaient cet étrange défaut de ne pas reconnaître l'erreur qu'un être humain peut commettre durant une existence toute entière. Celle qui consiste à rester aveugle, et se boucher les oreilles en se rabâchant simplement ceci : Tout va bien, on est en sécurité.

...

Le lendemain matin, Hermione se rendit la mine fatiguée à son bureau. Ce qu'elle y découvrit ne l'étonna nullement. Dès qu'elle arriva à l'étage de la rédaction, elle s'aperçu des conséquences de la nouvelle d'hier. Le bazar habituel avait laissé place à une agitation inquiétante, à une overdose de sonneries de téléphone, à des gens se pressant les uns contre les autres, discutant et tout cela dans un vacarme assourdissant.

Alex, le journaliste qui s'occupait de la rubrique sportive, interpella Hermione.

" - Eh Granger ! Le boss veut te voir ! "

Sans grand étonnement. Hermione ne répondit pas et passa devant le jeune homme pour se diriger vers le bureau du patron. Encore une fois. Elle ouvrit la porte et vit que d'autres journalistes étaient déjà présents dans la pièce, attendant les ordres du rédacteur en chef.

" - Ah vous, vous voilà enfin, soupira-t-il. Je suppose que vous êtes au courant des dernières nouvelles, l'évasion de ces prisonniers et de tout ce tapage médiatique..."

C'était bien ce qu'elle craignait. Et elle s'y était préparé depuis la veille. La jeune journaliste inspira légèrement en s'avançant vers le bureau.

" - J'ai terminé cet article sur les jeux olympiques, tenez, dit-elle en sortant le dossier pour le déposer sous ses yeux. Alex devrait y jeter un coup d'oeil pour peaufiner quelques détails.. "

L'homme renifla avec mauvaise humeur et s'empara de l'article auquel il jeta un coup d'œil rapide.

" - Concernant cette évasion, je vous veux sur l'affaire, ordonna t-il en pointant Hermione du doigt, après avoir confié l'article à celle qui s'occupait de la mise en page."

Son patron la regarda bouche bé en train de repartir vers la porte, de même que toutes les personnes présentes.

" - Granger ! Vous êtes devenue sourde ?

- J'ai beaucoup de travail en ce moment, donnez plutôt cet article à un stagiaire, proposa t-elle.

- Comment ça ? s'énerva le patron. Un stagiaire ? C'est une mauvaise plaisanterie..

- Les médias sont déjà sur le coup depuis hier, on a prit un train de retard et je ne vois aucun intérêt à m'occuper de ça. "

Il n'en fallu pas plus aux autres journalistes pour accueillirent cette nouvelle. Les propositions fusèrent de toutes parts, rendant l'ambiance aussi assourdissante qu'à l'extérieur de la salle. Le patron fulmina dans sa barbe des mots dont Hermione estima préférable de ne pas comprendre le sens.

"- Silence ! Cria le rédacteur en tapant du plat de sa main sur son bureau.

Le calme revint presque aussitôt. La jeune femme soutint le regard de l'homme qui lui parla d'une voix tempérée.

"- Je devrais normalement vous virer sur-le-champ Granger, j'en ai mis à la porte pour moins que ça.. Vous avez de la chance que je vous considère comme l'une des meilleures rédactrices que nous ayons ici. Stevens, tu reprends l'affaire, au boulot ! "

Incapable d'émettre le moindre remerciement, Hermione quitta le bureau sous l'air courroucé du vieil homme en même temps que les autres journalistes qui retournaient à leur travail. Si certain voyait en cela une belle occasion d'obtenir pour eux seul le scoop de l'année, grand bien leur fasse. Quant à elle, elle avait eu de la chance. Elle ne tenait pas vraiment à perdre son travail.

Elle se rendit après cela à son bureau et claqua la porte derrière elle. Comme tous les jours, elle alluma son ordinateur et commença par l'inspection de ses messages. Elle avait refusé cet article pour de simples raisons personnelles, elle savait que c'était la chose la plus ridicule à faire, mais rédiger un article portant sur eux.. non. Cela sortait de l'entendement. Elle en était tout bonnement incapable.

La journée allait être longue, très longue... Pour la première fois en dix ans, la vie ne ressemblait plus à un long fleuve tranquille.

Le nuit tombée, après avoir quitté le bureau elle se rendit dans un pub en face de l'immeuble où elle travaillait. Celui où Evanna et elle avaient l'habitude de se retrouver quelques fois après le travail. Ce soir-là elle avait besoin de se détendre, et d'oublier ces satanées nouvelles par la même occasion.

Sur sa route, les gens se pressaient, les mines blafardes et baissés vers le sol. Un vent glacé s'installant, Hermione resserra les pans de sa veste et, forcée d'adapter son l'allure à celle de la foule, ralentit le pas, résignée. Elle détourna instant les yeux et son regard accrocha une vitrine de l'autre côté de la rue, remplies de télévisions qui grésillaient silencieusement. D'autres affichaient une chaine d'informations.

Un visage aux traits émaciés envahit soudainement un écran, qui se propagea bientôt sur les autres.

De long cheveux blond à la limite du blanc, l'homme avait des yeux gris glacial et une expression suffisante malgré une maltraitance évidente. Son regard vrillait sur elle comme une menace silencieuse.

La vitrine placardée de l'image de Lucius Malefoy, Hermione fut saisi d'effroi comme par électrochoc. Ses membres figées, les yeux ne cillant pas un instant, la jeune femme ne reprit contact avec la réalité que lorsqu'un homme la percuta de côté, avant de continuer son chemin sans faire attention à elle.

Dans un état second, les yeux hantés, elle reprit son chemin en accélérant maladroitement, zigzagant entre les londoniens.

Quand elle passa les portes du bar, sa respiration n'avait toujours pas retrouvé un rythme normal. Elle aperçue son amie à une table pas très loin du comptoir en compagnie de son petit ami. Une vague de soulagement l'envahit et elle reprit des couleurs.

Elle sourit mais déchanta vite quand elle vit que le meilleur ami de ce dernier était également présent. Luck Stone. Le fils du patron de la compagnie pétrolière britannique. Enfin, c'est ce qu'il prétendait. Il était prétentieux à souhait. Il avait une fois demandé à la sorcière de sortir avec lui. Autant dire qu'elle n'était pas intéressée.

Tâchant de reprendre le contrôle de sa respiration, elle slaloma entre les tables où les clients discutaient bruyamment et se dirigea vers eux.

"- Hey, mais qui voilà ! S'exclama Evanna en la voyant arriver.

- Salut, dit Hermione avec un sourire forcé.

- Hermione ! Quelle charmante surprise, dit le dénommé Luck avec un sourire sûre."

Hermione s'assit et tenta de repousser Lucius Malefoy de ses méninges, parce qu'elle voulait que sa soirée soit au moins plus agréable que la journée qu'elle venait de passer.

Vers dix-heures trente elle annonça à tout le monde qu'elle rentrait car elle était fatiguée, sous l'air compréhensif et en même temps déçu de sa meilleure amie. Luck lui proposa de la raccompagner chez elle mais la brune prétexta que son appartement était à deux pas d'ici, et qu'elle pouvait très bien se débrouiller toute seule.

Elle sortit du pub avec un soupir de soulagement et se rendit chez elle. Des qu'elle rentra elle se doucha en vitesse, se coucha et tomba dans les bras de Morphée.

Un champ de bataille se dressait devant elle. Une vision à donner la nausée. La lune reflétait les corps qui jonchaient le sol. Des cadavres à perte de vue. Du sang. Le silence régnait dans le parc de Poudlard. Au loin, le château brûlait encore, rependant un nuage de fumé dans la nuit. Une jeune fille s'avançait, baguette en main parmi les décombres, tremblante et horrifiée devant ce spectacle inhumain. Un sentiment d'horreur l'envahissant à chaque fois qu'elle reconnaissait un élève et elle s'efforçait de ne pas céder aux larmes. Elle baissa les yeux et son regard tomba sur un homme, à demi géant. Une longue hache était plantée dans son dos d'où le sang ne coulait même plus.

Hermione perdit l'équilibre et tomba à genoux sur le corps inanimé d'Hagrid.

" - Non ! souffla-t-elle terrifiée en plaquant une main devant ses lèvres. "

Hermione se réveilla en sursaut. Peu à peu sa respiration redevint régulière et elle regarda son réveil posé sur la table de nuit. Trois heures du matin. La lune brillait à travers la fenêtre de sa chambre plongée dans l'obscurité. La sorcière soupira. Elle n'arriverait plus à se rendormir à une heure si avancée..

Elle se leva et alla ouvrir la fenêtre pour respirer l'air frais de la nuit. Elle ferma les yeux et essuya les larmes qui avaient du couler sur ses joues pendant qu'elle dormait. Hermione luttait constamment contre le souvenir de cette nuit là. La bataille de Poudlard avait été d'une atrocité sanglante. Elle avait mis fin à la guerre, au règne des ténèbres. Voldemort avait été vaincu, mais le prix de cette victoire laissait un goût amer.

Elle avait rêvé de la nuit qui avait précédé son départ du monde des sorciers.

Les jours qui suivirent, à l'image des cauchemars qui n'avaient plus peupler ses nuits depuis des années, des morts étranges et inexpliquées firent la une des médias en Angleterre. Il était évident que dans ces conditions là, la presse et les chaînes d'informations se déchaînaient.

Hermione redoutait sans cesse les infos du soir qui annonçaient de nouvelles morts dans le pays. Et sentait par ailleurs sa lâcheté accroître de jours en jours. Elle n'osait pas penser à ce qui pouvait se passer là-bas. Mais dès que ses pensées s'arrêtaient sur ce qui avait été son ancien monde elle s'évertuait de penser à autre chose.

Un soir, alors que la journée avait été froide et pluvieuse, la jeune femme était installée à une table reculée du pub avec son ordinateur portable. Elle s'était plongée dans le travail pour oublier, une fois de plus.

Un bruit signifia que la porte venait de s'ouvrir. La brune n'y prêta pas attention et se replongea dans l'écriture de son article. Soudain, une main se posa sur son épaule et elle sursauta.

"- Oh ! Excuse-moi Hermione, je ne voulais pas te faire peur.

- Evanna, fit la brune avec étonnement.

- Je peux.., commença-t-elle d'un air gêné.

- Oui bien sur assied toi, s'empressa-t-elle de dire devant l'air embarrassée de la jeune femme."

Les deux amies passèrent la soirée à discuter de tout et n'importe quoi, et Evanna parvint à faire oublier à la jeune femme pourquoi elle était venu se réfugier ici. La soirée passa à une vitesse fulgurante et Hermione sentait sa bonne humeur réapparaître. Si sa meilleure amie n'était doté d'aucun pouvoir magique, elle avait le don pour mettre de côté les soucis de n'importe qui. En particulier les siens.

Elles restèrent là jusqu'à la fermeture du bar, et une fois dans le froid de la rue les jeunes femmes se mirent à marcher alors qu'elles riaient.

Alors qu'elles venaient de quitter Fleet Street, quelqu'un passa en courant à coté d'elles. Hermione tressaillit plus que son amie mais Evanna ne le vit pas. Les deux jeunes femmes s'arrêtèrent en se regardant vaguement étonné, avant de continuer leur chemin comme si de rien n'était.

Quant au détour d'une rue, des cris leur parvinrent.

Plus elles avançaient, plus ils leurs semblèrent que les cris se faisaient nombreux, à tel point qu'elles commencèrent à s'inquiéter sérieusement. Elles arrivèrent au détour de la rue, angoissées au moment où les cris augmentaient encore, et elles purent voir ce qu'il s'y passait.

Des gens couraient dans tous les sens, en proie à une véritable panique, ils fuyaient une menace inconnue, une terreur placardée aux visages qu'Hermione avait déjà pu observer par le passé sur d'autres têtes et d'autres noms, et qu'elle n'avait plus croisé sur un visage depuis bien longtemps.

Une horrible vérité la submergea comme un ras de marée et elle bloqua ses pensées, leurs interdisant d'aller plus loin.

"- Hermione, dit son amie d'une voix anxieuse en la sortant de ses pensées, je pense qu'il faudrait que l'on.. "

Mais elle ne put terminer sa phrase, car une détonation dans l'immeuble de l'autre coté de la rue qui retentit les ébranlèrent, et la moldue et son amie levèrent la tête. A peine quelques secondes plus tard, ce même bâtiment prit feu subitement, sans explication.

Cela n'avait rien de naturel.

Les hurlements redoublèrent au moment où les flammes devinrent si grandes que des volutes de fumée se répandirent dans la rue en quelques secondes à peine, masquant les habitants de l'immeuble qui tentaient d'évacuer les lieux en se couvrant la main.

"- Oh mon dieu ! S'écria son amie terrorisée, comment cet immeuble a t-il pu prendre feu aussi vite ?"

Et tandis qu'un le chaos s'installait, que les gens continuaient de s'enfuir, Hermione tournait la tête de gauche à droite, haletantes et au bord des larmes en comprenant non sans frayeur qu'il s'agissait là de l'œuvre d'un sorcier, ou plus certainement de plusieurs d'entre eux. Il se passait ce qu'elle avait pré sentie et redouté depuis deux semaines, sans même vouloir se l'avouer.

Elle avait même craint que cela ne se produise bien plus tôt.

La jeune femme voulait fermer les yeux. Elle ne voulait pas y croire. Un sentiment de profonde détresse émergeait d'un passé bien trop lourd à porter, rouvrant de vieilles blessures. Non.. ça faisait bien trop mal et il ne fallait pas se rappeler de tout ça.

Le chaos autour d'elle reflétait la souffrance qui venait la rattraper, débordant comme un verre trop plein.

Non, ce n'était pas le moment.. pas maintenant !

Se sentant vidée de son énergie, priant pour que tout ne soit pas encore trop tard, elle releva la tête vers le haut de l'immeuble, et elle vit au-dessus du bâtiment prisonnier des flammes se dresser de toute sa splendeur dans le ciel étoilée, la marque des ténèbres.

Et elle comprit qu'elle n'avait pas d'autre choix que d'affronter tout ce qu'elle avait tenté d'enfouir en elle pendant si longtemps.

Les yeux des moldus s'écarquillèrent de terreur à son tour, des bras se levèrent pour pointer le funeste dessin dans le ciel.

"- Qu'est-ce que c'est ça ? hurla Evanna, affolée."

La moldue se sentait incapable de bouger, tout comme son amie. Hermione vit du coin de l'oeil son amie se tourner vers elle, la découvrant tétanisée.

Non, ce n'était pas le moment de faiblir. Elle avait apprit bien trop tôt que la peur n'était pas un pretexte à la passivité. Et surtout à l'immobilité. Elle devait agir..

Et fuir de là. Courir le plus loin possible, car elle n'avait aucun moyen de défenses faces à ce genre d'attaque.

Elle ne savait même plus où elle avait rangé sa baguette magique, si elle ne s'était pas débarrassé de cette dernière.

Hermione tira fortement la manche de son amie pour la précipiter avec elle en avant, suivant le mouvement global de ces gens qui ne pensaient qu'à une seule chose désormais: sauver leur peau.

"- Evanna, il faut partir. Tout de suite ! insista Hermione avec une puissante fermeté en voyant que la moldue ne réagissait pas."

Des gens les bousculaient de toutes parts. Ce qui sans doute réveilla la moldue de sa torpeur.

"- Je suis tout à fait d'accord ! répondit-elle sur le même ton."

Les deux amies firent demi-tour pour s'enfuir tant qu'il en était temps, mais des hurlements les obligèrent à faire volte face.

Hermione pu alors voir ces gens qui envahissaient la rue, se distinguant des londoniens avec leurs capes noirs les recouvrant de la tête au pieds. Elle recula instinctivement dans la crainte en reconnaissant soudainement leur haut de forme pointue, tout aussi noir que le reste de leur accoutrement. Ne laissant pas le temps à son esprit d'assimiler complètement ce à quoi elle se retrouvait confronté, elle saisit vivement le bras d'Evanna pour la faire partir en arrière.

Et si Evanna avait déjà entendu une fois dans sa vie ce dont était capable un mangemort, elle aussi aurait certainement tremblé de la tête au pieds comme c'était le cas de l'ancienne sorcière.

Les hommes en capes noirs envahissaient la rue, de plus en plus nombreux. Evanna ne cessait de tourner la tête pour les observer, avec une certaine fascination qui alerta Hermione. Elle ne savait pas..

Elle n'avait pas aperçu un mangemort en dix ans, et elle s'en serait bien passé aujourd'hui. Ils étaient bien plus nombreux qu'aux infos. Ils n'étaient pas cinq. Ils devaient certainement être plus d'une vingtaine, et lançaient des sorts dans toutes les directions, heurtant les moldus.

L'immeuble en feu n'était désormais plus qu'une ruine. Les mangemorts dévastaient tout sur leur passage. Apparemment le seul ordre qu'ils s'étaient donnés était de faire le plus de morts et de dégâts possibles.

Les moldus hurlaient sous les jets de lumières qui jaillissaient dans tous les sens. Comme une pluie d'étoiles. Hermione avait l'impression de se retrouver comme lors de la bataille finale, dix ans plutôt. Les cadavres qui commencent à joncher le sol, la peur qui se répand dans chaque membres du corps et paralyse l'esprit face à tant de violence. Une scène de guerre civile. Evanna et elle, se tenant la main essayèrent de s'enfuir mais ils y avait tellement de gens qui les bousculaient, et beaucoup d'autres morts qui jonchaient le sol qu'au final, elles restaient bloquées là. Attendant une mort certaine au beau milieux de ce massacre.

" Pourquoi n'y a-t-il personne ? Pensa-t-elle en regardant bêtement autour d'elle."

Hermione ne comprenait pas pourquoi les aurors n'étaient pas encore arrivés. Ils devaient y avoir plus d'une trentaine de moldus tués et ils n'étaient pas encore sur place.

Personne n'était là pour rétablir la situation et la jeune femme, même si elle n'avait pas sa baguette sur elle, s'était refusé de devoir un jour y retoucher. De plus ils étaient trop nombreux, cela n'aurait servit à rien, et la brune se sentait lâche devant sa passivité. Où était passé son courage de Gryffondor ?

Elles réussirent presque à atteindre le bitume du trottoir d'en face, mais Evanna se fit une fois de plus bousculée et tomba par terre. Hermione revint sur ses pas et l'aida à se relever rapidement.

"- Dépêche-toi ! Hurla-t-elle dans le vacarme assourdissant. "

Mais alors que son amie réussissait à se relever, Hermione aperçu par dessus son épaule un mangemort visant son amie de sa baguette, prêt à la tuer. La sorcière se jeta sur Evanna qui ne voyait rien juste au moment ou le mangemort lançait le sort. Ce dernier ricocha et disparu sur le bitume.

A ce moment là un décombre de l'immeuble détruit tomba entre le mangemort, Hermione et Evanna.

Le mangemort fut propulsé hors de la chaussée et sa baguette lui échappa. Les deux jeunes femmes furent elles aussi propulsées en plein milieu de la rue. Mais l'homme se releva et se rua vers elles.

Alors qu'il se rapprochait, Hermione se releva et manqua de trébucher sur quelque chose. Elle baissa les yeux et reconnut une baguette. Son regard se focalisa sur le bout de bois. Sans réfléchir, elle fit une chose qu'elle s'était juré de plus jamais faire. Elle la saisit, se releva et fit face au mangemort, ressentant à nouveau cette confiance que l'on avait seulement munie d'une baguette magique. A nouveau sorcière, elle la brandit droit devant elle et visa le mangemort, puis elle hurla désespérément le seul mot qui lui était revenu à l'esprit sur le moment, un sortilège de désarmement qu'une personne lui avait un jour enseigné.

" - EXPELLIARMUS ! ! "

Un jet de lumière rouge éclaira soudainement toute la rue, et le mangemort fut projeté dix mètres en arrières. Les moldus hurlèrent de plus belle. Evanna recula, effrayée par son amie. Les mangemorts, bien qu'ils étaient en surnombre, furent quelques instants déstabilisés de découvrir qu'il y avait une sorcière parmis tous ses moldus.

C'est alors que de toute part, des gens apparurent. Hermione les reconnus de suite. Des sorciers de la brigade magique. Des tireurs d'élite. Des aurors. Ils arrivaient de partout. Dans un mouvement synchronisé ils brandirent leurs baguettes sur la sorcière tandis que d'autres, certainement les aurors allaient combattre les mangemorts.

Hermione se rendit soudainement compte des conséquences de son acte. Elle venait de faire de la magie chez les moldus. Effarée, elle se dit qu'il n'y avait qu'une chose à faire dans cette situation. Au bord de la détresse, le visage en larmes, elle lâcha la baguette du mangemort. Et sans se soucier de la vingtaine d'employés du ministère les encerclant, elle attrapa le bras d'Evanna et transplana sous les yeux d'une trentaine de moldus.

Shout, shout, let it all out,

These are things I can do without.

Come on, I'm talking to you, come on,

If I could change your mind.

(Think up anger, Shout)