Chapitre 11 : En lieu sure

« - Tu as souillé les valeurs de ta famille Drago, des valeurs que je t'ai inculqué durant toutes ces années ! Et regardez le résultat… se lamenta Lucius Malefoy tandis que son fils à terre se tordait de douleur, dû au récent doloris lancé par son géniteur. Ce dernier marchait en cercles autours de Drago, Ginny derrière eux étant agitée de tremblements et ne pouvant contenir ses pleurs. Elle regardait le blond se faire torturer sans pouvoir rien y faire, étant elle-même retenue par deux mangemorts.

"- Tes valeurs ne m'importent plus depuis bien longtemps, marmonna son fils la voix devenue grave sous les supplices qu'on lui avait infligé. »

Malgré la torture il gardait sa voix traînante, l'air imperturbable. Cela faisait si longtemps qu'il attendait de se retrouver face à son père pour lui dire toutes ces choses qu'il n'avait jamais osé dire par le passé. Toutes ses recherches, toutes ses heures passées en mission, il n'avait jamais relâché prise car il désirait plus que tout une confrontation, une bonne fois pour toute. Il avait voulu le retrouver, et même le tuer. Pour le moment il se fichait presque de la douleur, celle-ci étant loin d'être surpassée par la douleur morale.

« - Ta mère avait tellement de projets pour toi, mais tu n'as fait que te rabaisser à éprouver des sentiments réservés aux êtres inférieurs... Murmura-t-il en caressant de sa baguette le cou de la rousse.

- Ne parles pas d'elle comme ça ! gronda l'ancien Serpentard. »

Il ne devait même pas prononcer son nom. Sa mère qu'il aimait tant, qui avait succombé à une grave maladie du cœur, et c'était la faute de son père. Avant qu'il n'ait eu le temps de se rendre compte il reçut de nouveau le sortilège impardonnable. Ginny se débâtie alors que ses sanglots l'empêchait de respirer correctement. Ne supportant plus le spectacle, elle ferma les yeux.

Chapitre 11

Le jour s'était enfin levé. Harry et Hermione quittèrent la grange qui leurs avaient servis de refuge le temps d'une nuit. Bien sur la prudence s'imposait, les mangemorts pouvaient surgir n'importe où, n'importe quand. La vieille grange se situant à l'écart du village ils durent marcher pendant une dizaine de minutes jusqu'à atteindre la place, ce qui ne fut pas une partie de plaisir pour Hermione. N'en pouvant plus à un moment, elle s'arrêta à côté d'un arbre et s'appuya contre ce dernier, fermant les yeux sous la douleur qui lacerait à nouveau sa jambe.

« - Ce n'est pas le moment de ralentir, la pressa Harry en se retournant. On y est presque.

- Tu n'as pas une jambe cassée toi, fit remarquer la brune à bout de souffle. »

Hermione le vit se diriger vers elle. Le brun l'aida à se redresser, et son cœur se réchauffa devant cet élan de compassion. Entre hier et aujourd'hui, il avait passé son temps à lui sauver la mise. Elle fût reconnaissante lorsqu'il pointa sa baguette sur sa blessure qui s'était ré ouverte. Hermione sentit la douleur la quitter progressivement et ils commencèrent la traversée du village, armée de leur baguette. La jeune femme fit abstraction du sentiment chaleureux d'amitié qui l'avait envahi en l'espace de quelques secondes. Sa conscience lui soufflait qu'il valait mieux ne pas se faire trop d'illusions.

« - Tu ne trouves pas ça un peu imprudent de revenir ici, l'air de rien ? demanda la sorcière alors qu'ils arpentaient silencieusement les rues.

- On est obligé de passer par ici pour retrouver l'endroit où le portail se situe, expliqua avec impatience l'auror. Plus on attendra pire ce sera. »

La jeune femme se refroidit automatiquement au ton qu'il employa et lui passa devant volontairement, perdant patience face à son comportement.

Ils marchaient depuis environs cinq minutes sans qu'aucun des deux ne prennent la parole, terrés dans leur silence quand Hermione remarqua une inscription sur une plaque en bois, laquelle se situait au-dessus d'une porte appartenant à une vieille bâtisse.

« - Harry... Appela-t-elle en s'arrêtant pour observer la plaque de bois de plus près.

- Quoi ? demanda ce dernier avec raideur.

- Harry... Harry vient voir ça, dit Hermione en se tournant vers lui. »

A contre cœur, le chef des aurors fit demi-tour et se dirigea vers elle. Il leva les yeux vers l'endroit qu'elle lui indiquait et observa l'inscription en haut de la porte en bois.

« - Heavispell.. Murmura-t-il en fronçant les sourcils. Qu'est-ce que cela peut bien signifier ?

- Heavispell.. spell.. sort.. heavi.. Heavily! Heavily Spell !

- Concentré en sort ?

- En quelques sortes, mais qui veut plutôt dire dans ce cas-là concentré en magie, rectifia Hermione. Je ne comprends pas, l'usage de la magie est restreint dans cette endroit, peut-être qu'une grande partie a été.. Enlevée pour être retenue dans cette maison ? Cet endroit devait être par le passé un village ensorcelé.. J'ai un jour lu une légende parlant d'un phénomène du genre.

- Très judicieux Miss Granger, cinq points pour Gryffondor, fit Harry d'un air faussement sérieux."

Hermione soupira et se tourna vers lui.

"- Cette endroit à l'air bien particulier, insista-t-elle.

- Sans doute, lança l'auror désinvolte en se détachant d'elle pour se remettre en route, ne lui portant pas plus attention à elle autant qu'à sa théorie.»

Hermione ferma les yeux sous la rage et tenta de se contrôler. Il était définitivement odieux envers elle. Des larmes menacèrent d'envahir ses yeux sous la colère, mais elle se reprit et se remit en route sans attendre.

Alors qu'Harry marchait loin devant elle, ils entendirent soudainement une voix qu'ils reconnurent comme étant celle de Ron, provenant de la vieille bâtisse. Ils se figèrent brusquement. Le survivant se tourna vers la brune et la regarda, les yeux écarquillés.

« - C'était Ron, fit Hermione certaine, le cœur battant avec force. »

En un éclair Harry revint sur ses pas, dépassant la jeune femme pour se précipiter vers la bâtisse d'où provenaient les appels au secours de leur ami. Ils entendirent des pas venant de gauche, et aussitôt les deux allèrent se mettre à l'abri dans la ruelle, à côté de la maison. Des mangemorts arrivèrent devant et pénétrèrent à l'intérieur. Une fois la porte refermée, ils sortirent prudemment de leur cachette.

« - Ils sont entrés, murmura le brun.

- C'est là qu'ils se réfugient alors, fit Hermione.

- Plus pour longtemps, fit le survivant en pointant sa baguette sur la porte en bois. »

Chapitre 11

« - Évites de bouger, conseilla prudemment Ginny.

- J'aurais bien du mal Weasley, t'as pas remarqué que je suis dans un état des plus déplorables ? Lui demanda Malfoy sarcastiquement alors la rousse déchirait un pan de sa robe pour tenter de soigner les nombreuses blessures de l'auror. »

Après la séance de torture on les avait envoyés dans cette pièce miteuse au sous-sol. Leur seule source de lumière provenait des fissures en haut d'un des murs. Par chance, et par manque de place les mangemorts ne les avaient pas séparés. Quelques minutes passèrent durant lesquelles la rousse soigna ses plaies.

« - Tu ne nous a jamais dit les raisons qui t'ont poussées à quitter le camp de ton père, lança alors doucement Ginny. »

Ce dernier tourna sa tête vers la rousse et resta silencieux quelques secondes. Il la regardait attentivement, semblant réfléchir, puis répondit à sa plus grande surprise à sa question dissimulée.

« - Durant ma dernière année à Poudlard, j'envoyais constamment des nouvelles à ma mère, commença-t-il alors que Ginny relevait son visage. Elle avait peur de me renvoyer à Poudlard après la mort de Dumbledore, l'école n'étant plus un lieu sure. La seule peur que j'avais quand à moi, c'était qu'il lui arrive quelque chose. Comme tu le sais Voldemort s'était installé dans le manoir de ma famille. Un jour je n'ai plus reçu aucune nouvelles d'elle. J'ai paniqué, je voulais rentrer et aller voir s'il ne lui était rien arrivé, mais les membres de l'ordre me surveillaient constamment à l'époque. Pansy ne cessait de me répéter qu'il valait mieux rejoindre le camp de Potter, mais je refusais à chaque fois, je n'avais pas encore trouvé le courage de faire un tel acte, et j'avais peur qu'en représailles il s'en prenne à ma mère. Cela a duré jusqu'aux vacances de Noël. Je suis retourné au manoir.. »

La voix du blond se cassa. Il baissa la tête un air douloureux sur le visage, certainement pas dû à ses blessures tandis que la rousse le regardait intensément. Quand le blond se remit à parler, Ginny crut voir des larmes couler sur ses joues pales. Malefoy en train de pleurer, c'était bien la première fois qu'elle voyait ça..

« - Je suis retourné au manoir et on m'a informé que ma mère était atteinte d'une grave maladie. Mon père l'avait enfermé, lui faisant boire des potions concoctées par Rogue qui n'y faisaient aucuns effets. Mon père ne m'avait rien dit, personne ne m'avait prévenu, je suis arrivé.. Ma mère est morte le jour même. Je me trouvais dans sa chambre au moment de sa mort, Rogue était à son chevet. Il a essayé de m'éloigner.. Mais j'étais incontrôlable. Quand mon père est arrivé je me suis rué sur lui. Je voulais le tuer. C'était entièrement sa faute.. Rogue m'a retenu et c'est alors que mon père m'a lancé un doloris. Rogue s'est interposé pour me protéger mais je l'ai poussé et mon père et moi nous sommes battus en duel.. Qu'il a remporté. Il m'a enfermé dans une pièce durant des jours. Jusqu'à ce que Rogue vienne lui-même me libérer. Il a failli se faire démasquer à cause de moi, c'est pour cela que j'ai fait semblant de l'attaquer devant les autres mangemorts qui n'y ont vus que du feu. J'ai réussi à prendre la fuite pour ensuite me rendre à l'Ordre du Phoenix. Tu connais la suite...

- Comment avais-tu trouvé son emplacement ?

- Rogue m'avait glissé un mot contenant l'adresse, en insistant que c'était l'unique lieu sure pour moi, mais que je ne devais en aucun cas prononcer l'adresse à voix haute. »

Drago arrêta ici sa tirade et Ginny ne prononça pas un mot durant de longues minutes. Elle fixait le blond sans bouger, bouleversée par son récit. Le soir où Drago s'était rendu dans l'ancienne maison de Sirius, elle s'en souvenait avec exactitude. C'était le jour qui avait précédé l'arrivée de sa camarade de maison, Pansy Parkinson. Le blond s'était fait interrogé par Lupin et Arthur. Ils étaient restés enfermés deux heures dans la cuisine, seul Harry avait eu la permission d'y rester. C'était le seul moment de sa vie où la jeune fille avait vu le serpentard aussi perturbé. Mais durant le reste de son séjour dans la noble maison des Black il n'avait plus rien laissé paraître de son désarroi. Si seulement elle avait su.

« - Tu es la première personne après Lupin et ton père à qui je confie cela.

- Je suis vraiment navrée si tu savais, murmura-t-elle les larmes aux yeux.

- Oui, moi aussi, dit-il évasivement. »

D'une main il stoppa le bras de la rousse qui s'évertuait à soigner ses blessures cette fois-ci sur son torse.

« Arrête ça veut-tu, ça ne sert à rien, lui dit-il.

- Tout autant que ton refus de mon aide, je te signale que mes blessures représentent le quart des tiennes. Si j'avais plus de matériels et.. ma baguette. Toi aussi ils te l'ont cassé en deux ?

- J'avoue que sur ce coup ils ne ceux sont pas trop compliqués la tâche, remarqua sombrement Malefoy.

- Est-ce que tu crois que l'on va sortir de là vivants ?

- Je fais confiance à Harry, Granger est avec lui en plus, elle va sûrement trouver des solutions typiquement Granger. Donc j'ai confiance.

- Après tout vous avez bien réussis à me trouver moi.. J'espère qu'ils ne vont rien faire de mal à Ron.. Tout est de ma faute, fit Ginny dans un sanglot.

- Mon père t'a kidnappée et tu n'en es aucunement responsable. S'il y a quelqu'un à blâmer pour cela c'est moi.

- Comment ?

- ..Mon père a toujours su deviner où se situaient mes faiblesses, murmura-t-il les yeux dans le vague. »

Ginny crut comprendre le sens de cette phrase et n'en revint pas. Non.. Ce ne pouvait pas être ce qu'elle croyait.. Elle rêvait. Elle leva les yeux vers Malefoy et pu voir qu'il la fixait intensément de ses prunelles grises. Elle se sentit défaillir tout à coup.

« - Tu.. Tu ne trouves pas que cette endroit, cette pièce plus précisément à l'air de.. D'habriter quelque chose ? lui demanda la rousse. Je ressens plus fortement mon flux magique circuler dans mes veines, comme si quelque chose ici pouvait l'attirer.

- Je ressens la même chose, souffla Drago. Ce village est en lui-même étrange, non parce qu'on le traverse par un portail.. Mais parce que la magie n'est pas la même ici, elle est comme restreinte sur certains points."

Ginny hocha la tête positivement.

"- Oui, dit-elle. Le transplanage y est impossible.

- C'est ça.. Dit Drago avant de s'interrompre. Des bruits de luttes se faisaient entendre au-dessus de leur tête.

- Tu as entendu ? Lui demanda Ginny en se relevant.

- Il y a l'air d'avoir du raffut là-haut, fit le blond en levant la tête vers le plafond."

Ils attendirent, aux aguets pendant quelques minutes. Soudain Ginny se releva brusquement, surexcitée.

- J'ai entendu Ron !

- Vraiment ? »

L'instant d'après la porte s'ouvrit, Ginny recula sous la peur de voir un mangemort débarquer mais reconnu le visage de son frère. Elle lui sauta au cou sans attendre. Son frère rassuré de la voir lui rendit son étreinte en lui sortant milles excuses de ne pas avoir réussi à la sortir de là plutôt.

« - Ça va Weasley tu n'es pas obligé d'en faire des tonnes, lança Malefoy derrière eux. »

Ginny se retourna en souriant et se dirigea vers Drago. Même son frère passa outre la remarque et l'aida à soulever Malefoy. Ensemble ils sortirent de la pièce qui avait fait office de prison.

« Comment as-tu fais pour t'échapper ? Lui demanda le blond.

- J'ai vu Harry et Hermione par la fenêtre de la pièce où ils me retenaient. J'ai tapé contre la vitre, j'ai crié autant que j'ai pu et ils se sont retournés. Comme ils sont actuellement en réunion ils m'ont envoyés une de leurs nouvelles recrus pour voir ce que je fabriquais et pourquoi je faisais autant de bruit. Encore un gamin.. Bref, je n'ai pas eu beaucoup de difficultés pour lui dérober sa baguette et l'immobiliser. Tout à l'heure je vous ai entendu avec les mangemorts quand ils vous ont emmenés ici. C'est assez facile de se repérer dans cette maison. J'ai trouvé les sous-sols facilement.

- Là tu m'épates, fit Malefoy alors qu'ils remontaient l'escalier qui menait au rez-de-chaussée.

- Ce serait trop simple de s'évader sans représailles de cette endroit, remarqua Ginny alors qu'ils observaient la porte d'entrée.

- On n'a pas le choix, dit Ron déterminé. C'est ça où.. Enfin vous voyez quoi.

- Effectivement Weasley on se passera de dessin... Néanmoins la porte est sûrement fermée à clef. »

Deux secondes plus tard, la porte s'ouvrit brusquement et deux personnes brandirent leur baguette sur eux. Ron brandit la sienne aussitôt mais Ginny le retint dans son geste. C'était inutile, ce n'était pas des mangemorts.

« - Ce n'est pas trop tôt, lança-t-elle en souriant à Harry et Hermione qui se tenaient face à eux. »

Baby, you ain't lookin right,

I don't wanna fight all night,

I might be crazy and I might be wild,

But baby I ain't blind, let me hold your hand.

(Powersolo, Baby you ain't lookin right)