Chapitre 13 : La rangée 97
"- Merlin si vous m'entendez.. Je vous en supplie faite que l'on sorte au plus vite de cet endroit, pensait Hermione avec ferveur."
Hermione était perdue dans ces pensées, espérant qu'une fois au moins dans sa vie, Merlin daigne écouter ses tentatives de prières de là où il était. Merlin n'était pas Dieu, mais quand bien même ce dernier existerait pour elle, il ne semblait pas être de son côté pour le moment. La journaliste retint un soupire. Décidément, elle n'en ratait pas une ces temps-ci. Elle avait tout d'abord fait usage de la magie dans une rue remplie de moldus et d'aurors bien qu'elle s'était juré mille fois de ne plus jamais y toucher. Il y avait ensuite eu l'embuscade avec les mangemorts, et voilà que désormais elle se retrouvait à combattre de nouveaux les partisans d'un lord décédé qui avaient à plusieurs reprises tenté de la tuer, elle et.. lui. "Que vont-ils faire de nous ? pensa t-elle en toute impuissance."
Malgré la taille restreinte de la pièce, ils se tenaient le plus éloigné possible l'un de l'autre, n'échangeant aucune paroles qu'ils sauraient inutiles. Le silence dans lequel ils étaient plongés avait un goût particulier entre eux. Un goût d'hostilité. Bien qu'ils ne savaient plus trop depuis combien de temps on les enfermait, Harry et Hermione essayaient de contenir leur calme, mais l'on sentait une évidente tension émanant d'eux. Revêtant toujours leur tenu d'enterrement, ils évitaient que leurs regards ne se croisent. La sorcière, morte de froid dans sa robe, se tenait adossée à un mur et son compagnon de cellule faisait les cent pas de l'autre côté de la pièce. Sa chemise légèrement déchirée laissait entrevoir une belle entaille qui s'étendait de son épaule jusqu'au milieu du torse.
« - Tu aurais quand même pu éviter ça, lança-t-elle à un moment en la fixant.
- ...
- Harry, répéta Hermione en soupirant.
- Parce que tu crois que j'aurais dû m'avouer vaincu ? demanda t-il alors, énervé en daignant se tourner pour lui faire face. Non. Nous avouer vaincu, car en plus tu as eu la stupidité de donner ta baguette à quelqu'un d'autre. »
Évidemment. Agacée, Hermione ne trouva rien à redire. S'il avait été têtu auparavant, ce n'était rien comparé à aujourd'hui. Il avait fallu qu'il essaye de les sortir de là malgré le fait qu'ils aient été coincés par une horde de mangemorts. Harry avait joué avec le feu, et cette entaille en était le résultat. Réaction légèrement irréfléchie pour un chef des aurors.. Quoi qu'elle n'était plus surprise par sa manière d'agir désormais.
« - Laisse-moi au moins te soigner, fit la brune dans une tentative d'approche.
- On n'en serait pas là, si tu t'étais dépêchée de traverser cette brèche, siffla-t-il, amer.
- Je suis désolé mais ma jambe... Tenta-t-elle de se justifier.
- Eh bien ta blessure va nous être fatale, l'interrompit-il durement.
- On n'en est pas encore là, plaida la jeune femme. Drago, Ron et Ginny vont alerter le ministère.. Il y a des chances pour que des renforts arrivent d'ici peu.
- Quel optimisme Miss Granger, on a beau t'enfermer à double tour dans un trou et te priver de baguette magique, tu penses toujours détenir La solution.
- Non mais est-ce que tu t'entends ? S'injuria la sorcière. Eh, c'est toi le chef des aurors, c'est à toi de nous trouver une solution pour nous sortir de là.. Mais au lieu de ça, tu préfères reporter la faute sur moi.
- Ce n'est pas moi qui ai lancé ma baguette au premier venu ! s'exclama t-il en haussant le ton. »
Le mangemort qui gardait l'accès à leur cellule frappa deux puissants coups sur la porte pour les faire taire.
« - Un peu moins de bruits vous deux là-dedans, ou bien se sera à coup de doloris que vous la fermerez ! »
Le talon de l'ancienne gryffondor furibonde claqua sur le sol, avant qu'elle ne ferme les yeux et ne tourne le dos à l'auror. Elle espérait vraiment que cet endroit ne serait pas la dernière chose qu'ils verraient de leur vie. Hermione soupira et tenta de se calmer. Elle était frigorifiée, et morte de peur. Cette endroit allait finir par la rendre claustrophobe. Ou folle. Oui, c'était le mot. Parce qu'ils ne pouvaient rien y faire. Et que cette pièce n'était en aucun cas rassurante. Était-ce l'espace étroit entre ses quatre murs qui semblait rengorger d'ondes négatives ou le simple fait d'être enfermée ici depuis des heures, avec son ancien meilleur ami méconnaissable ? Il fallait qu'ils sortent au plus vite de cet endroit ou bien.. Elle pourrait se mettre à dire des choses qu'elle pourrait regretter. Elle le craignait. Le seul point positif pour l'instant, c'était sa jambe qui ne la faisait plus souffrir, bien qu'il n'y avait aucune raisons plausibles pour expliquer ce petit miracle.
Des bruits se firent entendre sur le plancher au-dessus d'eux. Ils levèrent la tête, guettant le plafond inutilement car cela s'avéra seulement être des bruits de pas, appartenant sans doute aux deux mangemorts de plus qui gardaient l'accès à l'escalier menant aux sous-sols. Question de logique, ils faisaient preuve d'un peu plus de prudence après que leurs anciens prisonniers aient réussi à s'échapper avec autant de facilité.
La jeune femme se tourna vers le second prisonnier. Elle s'aperçut que la chemise blanche qu'il portait s'était encore plus imbibée de sang. Le spectacle était assez affreux à voir.
« - Harry.. Tu as perdu encore plus de sang que tout à l'heure, lança t-elle avec hésitation, à la fois inquiète pour son état.
- Je ne sens rien.
- Si tu ne sens rien c'est encore plus inquiétant justement.
- Inutile de t'en faire, je viens de te dire que je n'avais pas mal, râla t-il. »
Hermione regarda ailleurs, la gorge serrée. Elle commença à sentir ses yeux la brûler. Pourquoi se préoccupait-elle de lui ? Lui n'en avait rien à faire et se fichait éperdument de savoir si elle allait bien. Fallait-il vraiment qu'il soit si peu tolérant avec elle ? Elle qui faisait tout pour tenter de ne pas céder à la panique..
Même dans un moment comme celui-ci il était incapable, ne serait-ce qu'une minute d'oublier la rancœur qu'il semblait éprouver à son égard. Hermione se sentait perdue, et avait de bonnes raisons de l'être après tout. Le ressentiment qu'elle avait accumulé puis refoulé face à Harry refaisait surface sans qu'elle ne puisse y faire quoi que ce soit, et était en réalité plus alarmant qu'elle ne l'aurait imaginé au départ.
Et cette sensation qui lui traversait le corps n'arrangeait rien, ce flux magique qui s'agitait de façon anormale à l'intérieur.. il y avait quelque chose qui clochait sérieusement dans cet endroit. Pour les sorciers il était possible de reconnaître un lieu hanté par la magie grâce à celle qui coulait dans leurs veines, et Hermione en était venu au fait qu'il y avait dans cet endroit une concentration de magie élevée. Beaucoup trop élevée. Cela expliquait-il ses changements subites d'humeur ?
Tu délires, ma pauvre fille. C'est juste parce que des mangemorts te retiennent ici avant d'en finir avec toi, et qu'en attendant tu es obligé de te coltiner un auror névrosé, se résonna t-elle.
En parlant de lui, elle tourna la tête et vit qu'il avait recommencé à faire les cent pas. Le survivant semblait en pleine réflexion, une main sur la hanche et une autre se pinçant l'arête du nez. Il avait l'air aussi frustré qu'elle. Et dire qu'il n'y avait pas un mois de ça, la jeune femme était encore tranquille et profitait de sa vie paisible, parmi ces ô combiens charmants moldus, comparés à lui. Or maintenant elle se retrouvait enfermée avec la dernière personne au monde avec qui elle aurait souhaité l'être.
« - La magie parait plus présente ici que dans le reste du village, sentit l'auror en examinant la quasi obscurité qui les entourait.
- Je sais. J'ai essayé de te prévenir d'ailleurs, mais tu ne m'as pas écouté.
- Ah ouai.. Bien sur. J'avais oublié que tu savais tout, fit-il sarcastiquement en pivotant légèrement sa tête vers elle.
- Quand vas-tu arrêter avec ça ? osa enfin demander enfin Hermione maladroitement. Tu.. Tu ne te rends pas compte que cette pièce exagère tes émotions ?
- La magie n'y est pour pas grand chose, murmura t-il d'une voix qui ne lui ressemblait pas. »
Okay, il était furieux contre elle. Et il contenait de moins en moins bien sa colère. Inexplicablement, Hermione ressentit une satisfaction malsaine en découvrant ce fait. Sa toute récente découverte pourrait lui servir, en fin de compte. Cette fois çi, et elle ne put deviner s'il s'agissait de l'emprise que la pièce avait sur elle ou d'un véritable élan de sa part, elle alla directement au but et tenta de briser le mur épais qu'il y avait entre eux.
Un brin remontée, elle fit un pas vers lui.
« - Vraiment ? Alors pourquoi depuis que je suis revenue, tu me traites comme une parfaite étrangère ? Pourquoi est-ce que depuis toute à l'heure tu me donnes tous les tors du monde ? commença t-elle d'une voix sérieuse.
- La seule chose que je ressens en ce moment, c'est l'envie de sortir à tout prix de cet endroit ! tenta t-il de plaisanter froidement.
- Et j'ai envi d'en sortir autant que toi ! S'exclama t-elle en faisant un pas de plus. Mais ce n'est pas pour autant que je passe mes nerfs sur toi, Harry. "
Ce dernier baissa le menton vers elle pour pouvoir la regarder.
"- Oh.. On me fait des reproches à ce que je vois, constata le brun en rapprochant son visage du sien. Eh bien rassure-toi, Hermione.. On est deux dans ce cas là."
Hermione fut incapable de lui répondre quoi que ce soit. Elle n'arrivait pas à croire qu'il lui en voulait à ce point. Ignorant la peine dans ses yeux, le sorcier la toisa puis lui tourna finalement le dos. Le mur entre eux était bien plus grand et plus solide qu'elle ne le pensait au début. Il était en réalité aussi infranchissable que ceux les emprisonnant ici bas.
Quelques minutes plus tard, un horrible bruit sourd commença à résonner dans la pièce, les prenant de court. Il résonna avec de plus en plus de puissance et la surprise passa sur les traits d'Hermione. Elle plaqua ses deux mains sur ses oreilles et ferma les yeux. C'était d'une force insupportable. Elle crut entendre à côté d'elle Harry pousser une exclamation de douleur et se retourna pour voir qu'il était en train de se recroqueviller dans un coin de la cellule. Lui aussi avait plaqué ses mains contre ses oreilles. Elle voulut dire quelque chose, mais le bruit était bien trop fort et couvrit sa voix.
Ils endurèrent en silence la torture que ce lieux leur infligeait naturellement. Après tout, il semblait avoir été conçu pour cela.
chapitre 13
Henry Wakefield traversait les rangées du département des mystères, comme à son habitude. Depuis qu'il travaillait ici, bon nombre de membres du ministère de la magie lui faisaient des éloges, admirant ce jeune homme séduisant tout droit sorti de l'école qui avait été engagé comme langue de plomb. Si intelligent et modeste, et pourtant si jeune. L'exemple type de la réussite, un modèle pour les générations futures. Tout le monde ventait ses mérites.
Si seulement ils savaient..
Un air soucieux apparu sur son visage, habituellement calme et posé lorsqu'un bruit retentit dans une rangée voisine, suivit par des chuchotements étranges. Wakefield fronça les sourcils et se rendit dans la rangée concernée. Il tomba dans la rangée 97, et également sur de ses collègues. Jason Larsen. Le jeune homme se demandait comment le ministère avait pu engager quelqu'un comme lui. Il semblerait qu'il ne remplissait aucune des qualités convenant à une langue de plomb. Pour preuve, ce dernier se tenait face à une des immenses étagères qui contenaient des prophéties en tous genres: il venait apparemment d'en faire tomber une.
« - Laquelle as-tu fait tomber ? Demanda Wakefield d'un air détachée en regardant les morceaux de cristal qui s'étalaient au sol.
- Henry ! Fit la langue de plomb en se retournant surpris. Quel maladroit je peux être, j'y crois pas..
- Je t'ai posé une question Larsen, répéta le jeune homme le regard toujours rivé sur les restes de la prophétie.
- Heu.. Celle.. Découverte par Xenophilius Lovegood, je ne sais plus de quelle année elle date. »
Wakefield planta ses yeux dans ceux confus de l'homme.
« - Et manque de chance il ne s'agissait pas de la copie, continua Larsen. Si tu savais ce que je viens d'entendre, c'est vraiment bizarre. Encore plus dément qu'Harry Potter !
- Qu'est-ce qu'elle disait cette prophétie ? Demanda la jeune langue de plomb, interdit.
- Cela parlait de je ne sais plus trop quoi, sur la naissance d'un enfant, une journée ou toute la magie sur terre disparaîtrait..
- .. La magie s'envolera tout le saint jour durant, pour célébrer l'avènement du plus saint des enfants, récita Wakefield sous les yeux étonnés de son collègue.
- C'était ça mot pour mot... Comment cela se fait-il que tu la connaisses ? La fille de l'auteur de cette prophétie me l'a remise ce matin même et j'étais censé la mettre à la place de la copie destinées aux archives..
- Quel est le nom de cette fille ?
- Jessica Rosenwald, répondit bêtement la langue de plomb. »
Le jeune homme acquiesça, un soupçon de victoire apparaissant dans ces yeux.
« - Tu n'aurais jamais dû faire tomber cette boule de cristal Jason, dit Henry Wakefield en sortant lentement sa baguette de la poche arrière de son pantalon. Tu n'aurais jamais dû en entendre le contenu.
- Où veux-tu en venir ? Demanda avec suspicion l'homme en face de lui."
Wakefield s'approcha tout aussi lentement vers son collègue, ne semblant pas à même de lui fournir une explication.
"- As-tu entendu parler de cette nouvelle protection magique qui permet de détecter quelqu'un soumis au sortilège de l'imperium au sein même du ministère ?
- Pourquoi me parles-tu de ça ? Demanda Larsen franchement inquiet cette fois.
- Il semblerait que les inventeurs de cet exploit n'en aient pas fait de même pour l'Avada Kedavra.. »
chapitre 13
Dix minutes plus tard, le calvaire cessa, et tout redevint normal.
Ou presque.
Harry releva la tête qu'il avait enfuit entre ses genoux et appuya cette dernière contre le mur derrière lui, laissant pour la première fois transparaitre une émotion sur son visage d'ordinaire indéchiffrable: Le tourment. Ses yeux verts semblaient hantés tandis qu'il observait Hermione avec rancœur. La concernée, assise en tailleur contre le mur d'en face, le regardait simplement.
"- On est pas près de sortir d'ici, lui fit-il en tentant en vain de se reprendre.
- Regarde-toi, dit-elle faiblement, les yeux à demi ouverts, essoufflée. Voilà ce qu'il faut pour tu montres enfin ton vrai visage.."
Il fit mine de n'avoir rien entendu et se redressa.
C'est à partir de ce moment que la pièce commença à opérer un impact étrange sur eux.
Par intervalle de cinq minutes, le son infernal refit son apparition, s'éternisant à chaque fois un peu plus. La dernière fois qu'Hermione s'était sentit autant à l'agonie remontait à sa capture dans le manoir des Malefoy, où Bellatrix avait pris un malin plaisir à la torturer. Elle se redressa, profitant de ce court moment de répit qu'ils leurs était donné avant que le supplice ne reprenne. Harry leva les yeux vers elle.
Hermione nota que son regard avait changé. Elle se demanda si le sien aussi.
"- Pourquoi tu m'en veux autant, Harry ? demanda t-elle à nouveau."
Harry ne l'écouta toujours pas, se contentant de passer devant elle en faisant les cent pas, bien qu'elle devinait une certaine nervosité chez lui.
"- Qu'ai-je fais pour mériter autant de mépris de ta part ? demanda t-elle alors qu'elle était consciente qu'elle parlait dans le vide. N'étions nous pas les meilleurs amis à une époque pas si lointaine ?
- Nous ne sommes plus amis, Hermione, fit-il en se tournant vers elle. Alors ne parles surtout pas d'amitié devant moi, car tu es bien la dernière personne à qui je l'accorderais aujourd'hui."
Hermione avala ses mots, les yeux écarquillés, blessée. Et en même temps consciente du fait qu'il avait toutes les raisons du monde de ne plus lui accorder la moindre confiance.
"- Je sais très bien pourquoi tu m'en veux, réagit-elle cependant. Ce que je veux savoir, c'est pourquoi à ce point."
Harry lui jeta un regard mauvais. Il était clair que cette pièce avait un impact plus démesuré sur lui que sur n'importe qui d'autre. Mais Hermione manqua de raison sur ce point, et elle omit délibérément ce fait, le provoquant ouvertement.
Elle le scruta avec impertinence, et son sang se mit à bouillir dans ses veines. Cette fois, elle ne supportait plus ce silence dans lequel il se terrait volontairement.
"- Eh bien, il semblerait que je sois devenu indigne de ta parole, répliqua t-elle avec dédain.
- Toujours aussi perspicace, à ce que je vois, constata t-il, ignorant les prunelles marrons qui le sondaient."
L'indignation qui régnait dans la voix de son interlocutrice le faisait presque frémir pour une raison qu'il lui était pour le moment encore inconnu. Il n'avait pas tellement envie de s'interroger à ce niveau là, à vrai dire. Quelque part, rien n'avait changé. Comme du temps de l'école, les humeurs exaspérantes d'Hermione ainsi que ses répliques pleines de fierté l'agaçaient prodigieusement. Néanmoins, il ne le montra pas. Pas tant qu'il le pouvait encore. Car le contrôle qu'il se forçait à maintenir s'envolerait si elle continuait à s'engager sur ce terrain là.
Malheureusement pour lui, c'est cette voie là qu'elle choisit d'emprunter, quitte à atteindre le point de non retour. Et c'est bien ce qu'il cherchait à éviter par dessus tout. Perdre le contrôle. Cette pièce et les supplices qu'elle conférait à ses otages souhaitait les contraindre à cela, il voyait clair dans son jeu. Et vu le dialogue qui les animait, les paroles acides qui franchissaient bien malgré eux leurs lèvres, le moment tant redouté n'allait pas tarder à se montrer.
"- Je pourrais te lancer un sort, proposa Hermione soudainement, sa voix ne faisant absolument pas dans l'innocence."
Harry émit un rictus méprisant. Elle le cherchait.
"- Quand bien même en serais-tu capable, il est inutile de te prévenir que tu le regretterais immédiatement.. dit-il avec nonchalance.
- Tu ne me fais pas peur, répondit simplement Hermione."
Harry la vrilla d'un regard moqueur qu'elle ne supporta pas.
"- Tu devrais, fit-il en l'avertissant."
Une ultime pensée encourageait Hermione de se résonner, mais elle ne put se résoudre à l'écouter. Pour une des rares fois dans son existence, elle parlait spontanément, plus aucune barrières ne l'empêchant d'exprimer ce qu'elle désirait.
La raison leur échappa inconsciemment, et leurs élucubrations devinrent à chaque secondes un peu plus insensées, du compte fait de la situation.
Alors ils se disputèrent, se crachèrent des paroles venimeuses au visage alors qu'ils perdaient toute notion de contenance. Ils ne se doutèrent pas que de l'autre côté de la porte, le mangemort qui montait la garde souriait, alors que le plan qu'ils avaient élaborés fonctionnait à merveilles.
Il y eut un moment où Harry s'enfonça tellement dans cette perte de contrôle, qu'il fit quelque chose qu'il regretta presque aussi tôt. La magie présente dans la cellule n'arrangea en rien la situation, si ce n'est qu'elle l'empira, et leur flux magique circula avec plus de force encore. Subitement, Harry avança vers Hermione d'un air si menaçant que cette dernière se tut et recula. Il la saisit par les épaules et la plaqua sans ménagement contre le mur. Leur visage retrouvés à la même hauteur, ils se fixèrent presque avec défit. Ses yeux étaient dilatés par une colère sourde face à ceux d'Hermione qui reflétaient la même chose, malgré la crainte de l'avoir fait sortir de ses gonds. Elle avait oublié qu'il ne fallait pas trop le chercher. Vu la force qu'il exerçait sur ses épaules, elle ne donnait pas chère de sa peau s'il ne retrouvait pas son calme très vite. Le sorcier continua à la foudroyer du regard, et même dans le cas où elle aurait pu, elle fut incapable de faire un geste, tout comme elle était incapable de décrire ce qu'elle lisait dans ses yeux trop sombres. Les orbes vertes la transperçaient. Quelque chose tournoyait à l'intérieur, une lueur qu'elle ne comprit pas et qui l'affola terriblement sur le moment.
Son cœur accéléra, sous doute sous la colère. Ou la peur. Elle ne savait pas exactement.
La peur ramena définitivement Hermione à la réalité, et elle fut presque reconnaissante à cette dernière. Harry le constata car aussitôt son visage prit une apparence d'horreur et de honte face à son propre comportement. Il se détacha prestement d'elle. Hermione fixa son dos lorsqu'il se tourna, perturbée. Elle plaça une main sur sa bouche et se rendit compte qu'elle tremblait. Celle qu'elle avait été un peu plus tôt aurait voulu que cela continu d'une quelconque façon tordue.
Un silence s'installa avant que sa propre voix, mal assuré ne s'élève dans l'obscurité.
"- Je.. je ne sais pas quoi dire.. s'entendit-elle dire. "
Le survivant ne l'écoutait pas, et d'ailleurs n'osait plus se tourner vers elle, bien trop effrayé parce qu'il avait fait. Jamais de sa vie il n'aurait fait de mal à une femme.. il n'était pas de cette trempe là !
"- Je suis navré, dit-il simplement, dégouté de lui-même."
Il était temps qu'ils sortent d'ici s'ils ne voulaient pas finir par s'entretuer.
chapitre 13
Lupin entra dans le bureau du ministre de la magie sans avoir frappé. Shacklebolt était un vieil ami et ne lui en tenait presque jamais rigueur.
« - Kingsley ?
- Oui ?
- C'est fait, les aurors sont entrés dans Cavespell. Tonks a repris les choses en main et pour le moment elle remplace Potter.
- Très bien, Rémus. Enfin, les choses avancent. »
chapitre 13
...
C'est en entendant des bruits de pas dans l'escalier qu'Hermione se rendit compte qu'elle s'était endormi. Elle ouvrit complètement les yeux et croisa le regard d'Harry, assis non loin d'elle, les coudes posés sur ses jambes repliées. La jeune femme se demanda quelle heure il était et depuis combien de temps ils étaient là. Hors, elle n'eut pas le temps de réfléchir à l'éventualité de demander à son compagnon de cellule car ils entendirent des bruits de pas derrière la porte du cachot.
Harry se leva immédiatement, de même qu'Hermione, tous les deux se regardant avec le même air inquiet, se demandant la même chose. C'était peut-être un auror qui venait les délivrer. La porte s'ouvrit et ils eurent confirmation du contraire. Goyle et Crabbe en personne entrèrent dans la pièce, accompagnés de plusieurs novices. La panique submergea Hermione, il était évident que tôt ou tard, cela se produise.
Mais la haine vint s'ajouter à la peur lorsqu'un nouvel arrivant fit son apparition dans la pièce. Hermione le regarda avec dégoût alors que d'un sourire mauvais, Avery refermait la porte du cachot derrière lui d'un claquement sec.
Hermione tremblait de tous ses membres alors que l'assassin de ses parents se tenait face à elle. La jeune femme était retenue par un jeune mangemort qui avait étonnement la poigne forte pour un novice, tandis que les autres mangemorts s'y étaient mis à deux pour maintenir l'auror qui ne cessait de lui lancer des regards soucieux, malgré une apparence froide. Goyle et Crabbe se tenaient sur le côté, restant silencieux tandis qu'Avery ne cessait de faire les cents pas face aux prisonniers, arborant toujours ce sourire machiavélique. Il vint enfin se placer devant la sorcière.
« - J'avoue que même après avoir capturé Potter je ne peux m'empêcher de ressentir cette envie irrépressible d'en finir avec toi, sang de bourbe. Et oui Potter, continua-t-il en s'approchant de l'auror qui gardait son air impassible. Tu n'es pas le centre du monde, bien que ta mort m'apporterait une immense joie, je préfère d'abords... »
Il leva sa baguette qu'il vint pointer ensuite sur Hermione.
« - .. M'en prendre à ceux auxquels tu tiens, finit-il par dire alors que le sorcier lançait un autre regard à la journaliste. »
Cette dernière crut presque qu'il ait eu peur pour elle, mais malheureusement elle n'eut pas le temps de s'en assurer. Les deux mangemorts qui retenaient Harry resserrèrent l'emprise qu'ils avaient sur ce dernier, la voix du mangemort prononçant le sortilège de torture retentit dans le cachot sombre et Hermione pour la deuxième fois de sa vie ressentit la douleur insupportable que prodiguait le doloris. Elle la ressentit tellement qu'elle n'entendit même pas quand l'ancien gryffondor cria son nom.
Fear and panic in the air, I want to be free,
From desolation and despair,
Well I refuse to let you go,
I can't get it right since I met you.
(Muse, Map of the problematique)
