Chapitre 17 : Les Rosenwald

Henry Wakefield remontait Regent Street, sans se soucier de sa tenue non appropriée dans la rue moldue. Bien heureusement, ces derniers ne semblaient pas remarquer le fait qu'il portait une cape, ni que son visage subissait d'étranges changements par endroits. Le jeune homme tourna la tête vers la vitrine d'un grand magasin londonien et aperçu dedans son reflet qui reprenait sa véritable forme. Ne s'en souciant pas plus que ça il tourna dans une ruelle, et à l'abri des passants transplana.

Il se retrouva dans un village perdu de la campagne anglaise. Semblant connaître les lieux comme sa poche, il se dirigea vers la maison la plus proche. Arrivé à l'entrée il fit retentir la sonnette. La porte s'ouvrit quelques secondes après sur une jeune fille à la chevelure cendrée.

« - Bonjours.. Qui êtes-vous ? Demanda la jeune fille.

- Je suis un ancien ami de Mr Lovegood, votre grand-mère le connaissait très bien d'après mes souvenirs, répondit Wakefield.

- Heu.. Je suis désolé mais ma grande mère n'est pas à la maison pour le moment, répondit la jeune fille soudainement mal à l'aise. Je lui dirait que vous êtes passé si vous.. »

Elle ne put terminer sa phrase car l'homme avait dégainé sa baguette de sa cape et l'avait soumise à un des sortilèges impardonnables.

« - Cela est fort aimable de votre part, mais il se trouve que je n'ai plus beaucoup de temps devant moi, dit-il ensuite.

- Bien sûr, répondit-elle d'un air vague. »

Sous l'emprise de l'imperium, la fille se poussa sur le côté pour laisser entrer l'homme à l'intérieur.

Chapitre 17

« - En temps normal les langues de plombs ont l'obligation de tenir secrètes les activités se déroulant au sein du département des mystères mais là.. Résonnait la voix d'un auror. Pour cette fois nous avons le droit d'accéder à tous les renseignements qui pourront nous aider à résoudre l'enquête et également les rendre publiques.»

Le ministre, Harry, Lupin, Drago et Tonks longeaient la grande salle des prophéties, alors que l'auror les menait vers la rangée 97.

L'auror s'arrêta devant une grande étagère remplie de sphères en cristal.

« - C'est ici, lança-t-il en se tournant vers eux.

- L'une d'entre elles a été cassée, fit remarquer Tonks en désignant des restes de cristal au sol.

- Vous savez ce que contenait cette prophétie ? Demanda Harry à l'auror.

- Non, mais Larsen devait remplacer cette réplique par la vrai qu'il lui avait été remise en main propre par la petite fille de sa créatrice. On sait également qu'elle a été découverte par Xénophilius Lovegood, le pauvre homme en parlant de lui.. dit-il alors que le visage de Malfoy venait de prendre une étrange expression. »

« - Le père de Luna qui comme par hasard à été retrouvé mort quatre jours auparavant, dit d'une voix grave le brun.

- Tout commence à prendre un sens, fit remarquer Lupin. Il suffit de chercher en profondeur et je suis sure qu'on peut faire remonter à la surface la véritable histoire. Quel est le nom de cette fille qui a remis à Larsen la prophétie ?

- Jessica Rosenwald, répondit l'auror.

- Très bien, dit Harry. Rémus on retourne au niveau 10 pour annuler l'interrogatoire, je crois que j'ai retenu ces gens beaucoup trop longtemps.

- Comment ça ?

- Nous n'avons plus besoin des mangemorts pour le moment tu ne penses pas ? Il faut qu'on aille chez cette Jessica, elle nous en apprendra sûrement plus qu'eux. Drago, pendant que je serais absent tu vas me remplacer et regrouper tous les aurors au quartier général. Tu enverras une des sections à l'adresse de cette fille au cas où, pour le reste tu sais quoi faire, ordonna ensuite Harry au blond alors qu'ils revenaient sur leurs pas dix minutes après.

- Harry il y a certaines choses que j'aurais à te dire, fit alors Malefoy en le retenant pas le bras, les faisant s'arrêter. »

Rémus, sa femme, Kingsley et l'auror les dépassèrent et quittèrent le couloir. Harry resta un instant ne comprenant pas pourquoi le blond semblait soudainement nerveux. Le chef des aurors assura qu'ils pourraient remettre leur conversation à plus tard et remonta le couloir.

Peut-être allaient-ils enfin trouver ce qu'il se passait dans l'esprit des mangemorts.

Chapitre 17

« - Quoi ? Ron, dis-moi que c'est une plaisanterie ! disait-elle en suivant le rouquin tant bien que mal, ce dernier dévalant rapidement la colline qui menait au potager d'Hagrid, à la lisière de la forêt interdite.

- Je n'ai pas le temps de t'expliquer Hermione, Harry m'attend et il a besoin de moi, maintenant ! lança Ron par-dessus son épaule.

- Oh, alors comme ça vous prévoyez vos plans sans moi désormais ? s'écria la gryffondor, blessée dans son orgueil. Suis-je devenu à ce point insupportable pour que vous décidiez de partir à la chasse aux horcruxes sans me consulter et pire..

- Ce n'est pas moi qui ai voulu ça croit-moi…

- Alors c'est quoi le problème ?

- C'est mieux que tu ne viennes pas.. pour Harry ! »

La jeune fille se stoppa soudainement et Ron fit de même, se traitant mentalement d'imbécile en réalisant ce qu'il venait de dire. Il n'avait pas pu empêcher les mots de sortir de sa bouche, craquant rapidement sous la pression. Il se tourna et regarda son amie l'air coupable.

« - Tu es en train de me dire, commença Hermione d'une voix plus faible, n'en revenant pas. Qu'Harry ne veut pas que je vienne avec vous... C'est ça ? »

Ron ferma les yeux, ce n'était pas le moment pour une discussion de ce genre. Il avait juré de ne rien dire, quoi qu'il en coute, et même si cela le faisait énormément culpabiliser.

« - C'est trop dangereux Hermione, dit-il doucement. On ne veut pas qu'il t'arrive quoi que ce soit après ce qu'il s'est passé. »

Si Ron avait voulu la réconforter en disant cela, il ne fit qu'empirer l'état de la jeune fille qui avait compris à quoi il faisait allusion. Les larmes envahissaient maintenant les yeux sombres d'Hermione.

« - Ne vas pas me dire qu'il ne sait pas que vous avez besoin de moi, vous ne savez pas réfléchir par vous-même ! Lança-t-elle d'un ton supérieur. »

Sous la colère elle ne se rendit pas compte de la portée de ses paroles qui avait sans doute vexé le roux à en voir son expression. Il était rouge jusqu'aux oreilles.

« - Bon sang Hermione tu n'es pas aussi indispensable que tu le crois ! s'écria-t-il. »

Ils savaient tous deux qu'ils étaient allé trop loin dans leur propos, mais aucun des deux amis ne l'auraient avoués sur le moment.

« - Vous prenez toujours le parti de l'autre de toute manière, répondit l'adolescente à voix basse, rancunière.

- Hermione.. Retentit une voix féminine à côté d'elle. »

La concerné fronça les sourcils en se demandant qui est ce qui lui parlait.

- Hermione..

« - …Je crois que tu fais un mauvais rêve, murmura la voix douce d'Evanna.

- Non, ce n'était pas un cauchemar, enfin.. Je pense, répondit la sorcière en émergeant difficilement. Ça fait combien de temps que tu es réveillé ?

- A vrai dire je n'ai pas vraiment dormis, fit son amie en se levant du fauteuil sur lequel elle avait passé la nuit. J'ai passé la majeure partie du temps à écouter les informations, vu qu'apparemment ça ne te réveillais pas.

- On sait plus de choses au sujet du corps retrouvé ? lui demanda aussitôt Hermione en s'en rappelant.

- Hum… Eh bien, il semblerait qu'un ancien mangemort se cachait sous l'apparence d'un autre et aurait assassiné ce pauvre homme... Mais ne me demande pas comment je serais incapable de t'expliquer aussi bien que le type à la télé, il emploi des mots incompréhensibles, bougonna son amie.

- Tu n'aurais pas entendu le mot polynectar par hasard ? demanda la brune.

- Si je crois bien !

- Ce qui explique tout dans ce cas, répondit-elle. Ce devait surement être un mangemort.

- …

- Qu'y a-t-il ?

- Plus j'apprends de choses sur ton monde et plus je comprends les raisons qui t'ont poussée à le quitter, dit Evanna d'un air soucieux. »

Hermione la regarda un instant, ne sachant trop quoi dire en guise de réponse, lorsqu'on vint toquer à la porte de la chambre. C'était Ron.

« - Hey Ron, fit la rousse.

- Salut les filles, fit ce dernier. J'espère que tu n'es pas trop fatigué Hermione, sinon je peux repasser.

- Bien sûr que non voyons, assura la sorcière en essayant de sourire, des bribes de son rêve lui revenant peu à peu en mémoire. De toute manière on doit aller au ministère pour cet interrogatoire alors..

- Ça n'a pas l'air de t'enchanter de revenir là-bas, remarqua le rouquin. »

Elle haussa des épaules alors que Ginny entrait dans la chambre.

« - Bonjours tout le monde, dit la médicomage. Tu es déjà là Ron ?

- Ouais, répondit ce dernier. Je viens d'arriver. Tu te souviens on doit aller au ministère, et toi aussi tu devras y passer à un moment ou à un autre.

- Je sais oui, soupira Ginny. Mais je n'ai pas vraiment envie de croiser Drago pour le moment, surtout si c'est lui qui doit m'interroger.

- En quoi ce serait un problème de croiser Malefoy ?

- Mais si tu viens avec nous ce sera plus facile si jamais il nous interroge, remarqua Hermione en l'ignorant.

- Et depuis quand tu l'appelles Drago ? insista le jeune homme.

- Tu as sans doute raison Hermione, fit la jeune femme en remplaçant le bandage à sa jambe.

- Quelqu'un pourrait me répondre ? S'exaspéra Ron.

- Je vous rejoindrais là-bas, continua la rousse alors que Ron se laissait tomber dans le fauteuil vide d'Evanna, levant les bras au ciel d'un air effaré. Je ne peux pas quitter le travaille comme ça, je vais en référer à mon responsable avant.

- Je crois que je vais vous laisser, intervint alors Evanna. Il faut peut-être que j'aille travailler moi, annonça la photographe en enfilant sa veste et en saisissant son sac.

- Mais tu n'as presque pas dormis, s'inquiéta la brune. T'es sure que tu vas pouvoir tenir ?

- Eh, je te signale que l'infirme ici ce n'est pas moi, lui lança-t-elle sur un ton narquois en sortant de la chambre alors qu'Hermione lui tirait la langue.

- Eh bah, vous avez l'air d'être sacrement amies toutes les deux, commença Ginny en détournant son regard de la porte une fois qu'elle fut partie.

- On peut le dire oui, répondit la brune en souriant franchement cette fois. On ne passe pas une journée sans se voir. Elle peut être assez folle et étrange parfois mais je l'adore.

- Je vois ça. Ça fait combien de temps que vous vous connaissez ?

- Ça va bientôt faire dix ans, on s'est rencontré en première année de fac, elle faisait des études d'arts appliqués et moi de littérature, on s'est retrouvé dans la même chambre pendant trois ans.

- A d'accord, pas étonnant que vous soyez tout le temps accrochées l'une à l'autre, compris Ron en haussant les sourcils.

- Tu sais, tu n'étais pas obligé de passer me voir ce matin, fit alors la sorcière en se tournant vers lui. J'imagine que ça ne doit pas être évident pour toi et Luna en ce moment.

- Ce n'est pas faux oui, confessa le roux en baissant les yeux. Elle essaie de se consoler en faisant passer le travail avant tout, et comme lorsqu'elle est là je ne sais pas exactement de quelle manière m'y prendre, j'ai pensé que..

- Que tu tenterais de faire mieux avec moi ? devina Hermione avec un sourire narquois.

- M'en veux pas, tu sais que j'ai toujours manqué de tact, rajouta-t-il en lui adressant un regard d'excuse.

- Ah bah ça ! s'exclama Ginny.

- Je ne t'en veux pas Ron, le rassura Hermione. Je pense au contraire qu'on peut parler de pas mal de choses.

- La bonne nouvelle, lança Ginny. Est vu que tu quittes cet après-midi l'hôpital je peux t'autoriser à quitter momentanément la chambre.

- Enfin, s'exclama la sorcière en levant les yeux au ciel. Ce n'est pas trop tôt j'en pouvais plus de rester enfermée là !

- Aller faire une promenade entre amis le temps que je remplisse les papiers, proposa la médicomage en désignant le jardin de l'hôpital visible de la fenêtre. »

Chapitre 17

Harry et Tonks se retrouvèrent devant la maison d'Alberta Rosenwald et quelques secondes après seulement, une des sections de dix aurors que Drago s'était chargé d'envoyer transplanèrent sur les lieux.

« - Harry, dit Dora. Je crois que Rookwood est déjà venu avant nous, regarde la porte d'entrée a explosé, lui montra-t-elle du doigt. »

Alors que Tonks pénétrait déjà dans le jardin menant à la maison, baguette en main, Harry ordonna à cinq aurors d'aller surveiller les alentours. Il rejoint Tonks avec les cinq aurors restant et pénétra prudemment la demeure de la vieille dame qui habitait avec sa petite fille. Rookwood semblait avoir déserté les lieux justes avant leurs arrivées. Les cinq aurors se rendirent dans différentes pièces de la maison et fouillèrent l'étage alors qu'Harry et Tonks découvraient les deux femmes dans leur salon, la plus âgé dans un état de panique qui secouait l'autre qui était beaucoup plus jeune, assise sur le canapé. Sans doute sa petite fille, elle semblait complètement déconnectée de la réalité. En s'apercevant de la présence des deux aurors dans son salon, la vieille femme en pleurs se rua vers eux et s'agrippa presque à Harry, qui s'empressa de la faire asseoir sur un des fauteuils. Il l'encouragea a se calmer pour lui raconter ce qu'il venait de se passer. Tonks quant à elle se pencha sur la jeune fille afin de savoir ce que le mangemort lui avait fait subir.

« - Impérium, devina Harry alors que la métamorphomage acquiesçait d'un signe de tête.

- Heureusement il n'a pas l'air de leurs avoir fait grand-chose, dit-elle.

- Il n'en a pas eu le temps, Merlin soit loué, intervint la vieille sorcière encore secouée de tremblements. Il est parti au moment où il vous a aperçu par la fenêtre, expliqua-t-elle.

- Veuillez nous pardonner de ne pas être arrivé à temps, fit l'auror alors que la jeune fille à côté de Tonks semblait reprendre connaissance.

- Oh non ! Si vous n'étiez pas arrivé ma petite fille et moi aurions été bonnes pour les limbes, ou pires encore.

- Que voulez-t-il en venant ici ? demanda Nymphadora.

- C'était pour la prophétie, s'exclama la grand-mère terrorisée. Il a dans l'intention d'en faire usage pour réaliser un de ces plans, j'en suis sure.

- Un plan ?

- Oui, affirma alors Jessica au chef des aurors. Il était là lorsque ma grand-mère l'avait récité, il était là avec Xenophilius. »

Harry et Tonks échangèrent un regard.

« - Xenophilius connaissait Rookwood sous sa fausse apparence ? demanda Harry.

- C'est ça, acquiesça-t-elle. Ils semblaient faire des recherches sur le passé de Voldemort ensemble, Wakefield s'intéressait de très près à l'affaire, un peu trop même.

- Tu penses à ce que je pense ? demanda Harry à sa coéquipière.

- C'est peut-être lui qui a tué le père de Luna, supposa Tonks.

- Je voulais confier cette prophétie au ministère, continua la vieille dame. J'ai donc chargé Jessica de le faire, on était persuadée toutes les deux que ses informations pouvaient s'avérer dangereuses entre de mauvaises mains dès que l'on a appris la mort de Xenophilius.

- Rookwood était donc venu à cause de la prophétie, répéta Tonks.

- Oui c'est bien cela, il voulait avoir plus de détails pour trouver les personnes concernées par cette dernière. »

Quelques minutes plus tard, alors qu'ils étaient en pleine discussion, un des nouveaux aurors déboula dans le salon pour demander à un des deux autres de venir. Tonks se leva et le rejoint. Quelque chose revint à l'esprit du survivant, en se rappelant les restes de la véritable prophétie s'étalant sur le sol du département des mystères.

« - Alberta, j'aurais une dernière faveur à vous demander, dit-il.

- Tout ce que vous voudrez Harry Potter, dit la sorcière.

- Pouvez-vous me révéler ce que contenait cette prophétie ? »

Harry ressorti de la vieille maison, perdu dans ses pensées. Tonks vint à lui.

« - Turner vient de me dire que Drago et les aurors n'ont pas retrouvés le portail dans la forêt interdite, ni qui que ce soit d'autre, annonça-t-elle. Cela signifie..

- Que quelqu'un d'autre s'est chargé de le refermer, termina Harry. Ce n'est pas le plus important pour le moment, on sait ou est allé directement Rookwood après avoir quitté le ministère. Il faut y revenir pour faire une mise au point, je vais avoir besoin de Rémus. »

Chapitre 17

L'air frais et le soleil ayant réapparu firent un bien fou à Hermione une fois qu'elle eut franchit les portes de l'hôpital. Pour Ron également, semblait-il. Ce dernier marchaient à présent avec elle sur le chemin qui traçait le jardin de l'hôpital, se frayant un passage entre les divers rosiers et autres plantes qui ornaient l'endroit. C'était un coin agréable, qui donnait envie d'y passer des après-midi entiers étendu à profiter du calme environnant. Profitant des rayons du soleil, les deux amis discutèrent principalement de la nouvelle vie qu'Hermione avait réussi à bâtir chez les moldus, évitant ainsi d'évoquer d'autres sujets qui auraient pu leur causer un certain embarras. Surtout pour Ron. Même lui n'avait pu ignorer les regards méfiants que Ginny leur avait lancé lorsqu'ils avaient quitté la chambre tous les deux, bien qu'elle fut la première à leur suggérer l'idée de partir en promenade.

Avec un certain agacement, Hermione comprenait pourtant son inquiétude, bien que cette dernière était inutile. Elle se demandait si elle n'en viendrait pas à devoir mettre les choses au clair à un moment ou à un autre, et énoncer clairement à tout le monde qu'elle savait que Ron était chasse gardé, et qu'elle n'était pas du genre à s'immiscer dans un couple comme briseuse de ménage.

« - Eh bien, même si je suis impressionné.. je dois t'avouer que ça ne m'étonne guère que tu ai réussi à bâtir tout cela en dix ans, tu es resté la Hermione qu'on connait et qui n'abandonne jamais ! »

L'ancienne gryffondor sourit, ne pouvant s'empêcher de rougir. Ils se posèrent sur un banc faisant face à une fontaine.

« - Malgré ça, continua Ron par-dessus les bruits des clapotis de l'eau apaisant. Il ne t'arrive pas à certains moments de.. regretter..

- .. D'être partie ? »

Le rouquin hocha la tête. La jeune femme mit un temps avant de répondre.

« - Au départ, oui, avoua la sorcière brièvement en évitant son regard. »

Son ami fronça des sourcils et baissa la tête sans qu'elle ne l'ait remarqué.

« - Il ne se passe pas un jour sans que je ne pense pas à mes parents.

- Si je pouvais effacer ce qu'il s'est passé, dit alors le sorcier, soudain sur la réserve.

- On y peut rien c'est comme ça, dit la brune en sentant sa gorge devenir sèche. »

Hermione redevint subitement silencieuse. En temps normal elle en parlait très peu, voir quasiment jamais, alors aborder ce sujet avec un ancien ami ravivait en partie sa douleur qu'elle avait longtemps appris à refouler.

« - On aurait dû être là, lâcha alors Ron maladroitement. Harry et moi.. On t'avait laissé de côté, on a laissé cette fichue chasse aux horcruxes nous séparer, voire pire.. Nous liguer les uns contre les autres. »

Hermione s'en rappelait. Tout d'abord il y avait eu cette dispute entre Harry et lui sous la tante qui avait précédé son départ, et la mort des parents de la sorcière n'avait fait qu'empirer les tensions présentes au sein du trio par la suite.

La jeune femme sentait le roux mal à l'aise. Elle n'était pas sans savoir qu'il devenait souvent maladroit lorsqu'il s'agissait d'exprimer ses sentiments.

« - Le passé est le passé Ron. Mes parents sont morts et puis.. Ce n'est pas toi qui en est responsable, essaya-t-elle de le rassurer à voix basse.

- Responsable ? répéta ce dernier sans comprendre. »

Hermione ne répondit pas et détourna le regard. Ron fit alors un geste qui la surprit. Il s'empara de sa main, ayant l'air de comprendre quelque chose.

« - Tu te sens responsable de leur mort ? demanda-t-il en écarquillant les yeux.

- Si j'avais été là pour les protéger, fit-elle à mi-voix.

- Mais il y avait les membres de l'ordre pour ça !

- Ce n'était pas à Rogue de faire ça, c'était à moi de faire en sorte qu'ils restent en vie, s'exclama la sorcière d'une voix plus dure qu'elle ne l'aurait voulu. »

Elle se força à contenir se calme alors que Ron se levait, passablement nerveux.

« - On ferait mieux de rassembler tes affaires, dit-il en relâchant sa main. Ginny doit avoir terminé son rapport. »

Ne comprenant pas son changement soudain d'attitude, Hermione le regarda s'en aller, à la fois perplexe et interdite.

Chapitre 17

Harry et Tonks revinrent au ministère par la poudre de cheminette et tachèrent de trouver Rémus, dont le bureau se situait non loin de celui du Ministre. Ils arrivèrent devant la porte et celle-ci s'ouvrit aussitôt sur le lycanthrope. Son poignet gauche semblait contenir quelque chose qui intrigua le survivant.

« - Qu'est-ce que tu caches, Rémus ? demanda-t-il.

- Les cinq bagues des mangemorts, répondit ce dernier en ouvrant sa main pour les montrer. Les aurors qui ont traqués les mangemorts les leur avaient retirés aussitôt, heureusement d'ailleurs. Je suis passé les récupérer avant qu'elles ne soient remises entre les mains des services compétents, je pensais qu'elles pourraient vous être utiles.

- Tu as bien fait dans ce cas, merci, lui dit Harry en s'en emparant. Je n'arrive pas à croire que pendant tout ce temps ils aient réussi à nous échapper juste à cause de ça..

- Cependant il y a quelque chose que je ne comprends pas, dit alors Tonks. »

Ils tournèrent tous deux la tête vers elle.

« - Malefoy et les autres ont pu s'échapper grâce à ses bagues certes, continua-t-elle. Mais comment avait-il fait pour les avoir alors qu'il était censé être à Azkaban ? Il n'avait surement pas le droit de garder ça auprès de lui..

- Rookwood à du s'en charger, supposa Lupin alors que sa compagne hochait la tête. Il a réussi également à s'infiltrer à Askaban pour les lui remettre.

- Mais Lucius Malefoy a dit qu'il les avait en sa possession tout à l'heure dans la salle, fit remarquer le chef des aurors.

- Ce qui revient au même, lança la métamorphomage.

- Bien sûr que non réfléchi, rétorqua-t-il. Il voulait peut-être dire qu'elles étaient dans son ancienne demeure, chez...

- Oh non Harry, fit Tonks alors qu'elle et Rémus comprenaient à leur tour. Tu ne crois quand même pas qu'elles étaient au manoir Malefoy ?

- Tu sais bien que Drago ne ferait jamais ça... essaya de le raisonner le loup garou d'un air grave.

Harry ne répondit rien et se retourna pour saisir le bras d'un de ses aurors qui passait au même moment non loin d'eux.

« - Andrew ! Où est passé Malefoy ? demanda-t-il à l'auror pris de court.

- Il est revenu avec les aurors de la forêt interdite avant que tu ne reviennes et il est directement reparti après mais seul, je ne l'ai pas vu au QG depuis tout à l'heure.

- Sans fournir de raison particulière ?

- Tu le connais, répondit l'auror. »

Harry le remercia et l'auror reparti vaquer à ses occupations. Le survivant se retourna vers eux. Tonks avait le teint livide.

« - J'espère que ce n'est pas ce que tu penses, dit-elle.

- Le seul moyen c'est d'aller vérifier, vu qu'il est parti en laissant mes aurors sans ordres je te laisse t'en occuper, s'adressa-t-il à sa collègue.

- Okey, je vous laisse alors, fit cette dernière en partant à son tour.

- Harry, tu ne prends pas quelques aurors avec toi au cas où vraiment.. Commença Rémus.

- Non, pas la peine, répondit-il. Si tel est le cas je n'ai pas besoin de m'entourer de vingt aurors pour le renvoyer, je sais faire ça seul.

- Très bien, tu ne refuseras quand même pas que je t'accompagne, on ne sait jamais, proposa Rémus.

- Comme tu veux, de toute manière j'aurais des choses à te raconter, fit le brun. Avant je dois repasser au QG, on se rejoint en bas dans dix minutes. »

Chapitre 17

Ron et Hermione se rendaient à l'interrogatoire qui devait avoir lieu au quartier général des aurors. La brune observait autour d'elle distraitement, se demandant si c'était une bonne idée de venir ici, après tout ce n'était pas comme si elle devait quoi que ce soit au monde des sorciers. Enfin elle essayait de se rassurer comme elle pouvait. Le rouquin du le ressentir car il se retourna et la découvrit se triturant nerveusement les mains.

« - Après tout ce n'était peut-être pas une bonne idée d'y aller aussi vite, lui dit-il. Si tu veux revenir une autre fois il n'y a pas de problème je comprendrais.

- Non non, ça va ne t'en fais pas, le rassura Hermione. Tant que je suis là autant aller faire cet interrogatoire, si je peux aider.. »

Elle n'avait surtout pas envie de devoir revenir une autre fois, elle s'en sentirait peut-être incapable. Son ami lui fit un sourire encourageant et se retourna. C'est alors qu'ils aperçurent Harry, sortant du quartier général.

« - Harry, l'appela Ron alors que le brun se tournait. J'espère qu'on est pas trop en retard pour l'interrogatoire, tu sais qui va..

- Non, mais ce n'est pas moi, répondit-il en jetant un regard en biais vers Hermione. Je dois vous laissez.. »

Il voulut rajouter quelque chose à son ancienne meilleure amie, par exemple qu'il était rassuré de la voir à nouveau sur pieds, mais se ravisa et leur tourna le dos. Le survivant tenta au mieux d'ignorer les souvenirs qui l'assaillirent peu à peu, comme à chaque fois qu'il avait aperçu Hermione ces derniers temps. Ces souvenirs qui le faisait se sentir coupable depuis ses dix-sept ans, ces souvenirs qui le rendait incapable de faire face à l'ancienne gryffondor tant le remord qu'il éprouvait était lourd, insupportable.

Des paroles lui revinrent en mémoire.. Sa propre voix résonnait dans sa tête, se confondant avec celle du professeur McGonagal et celle du professeur Rogue.

"- Cela devra rester entre nous, promettez- moi...

- Si je lui dis elle ne me le pardonnera jamais..

- Ce n'est pas votre faute, vous vous trouviez au mauvais endroit au mauvais moment...

- Si je n'avais pas laissé échapper le papier contenant l'adresse de leur maison il ne m'aurait jamais suivis..

- Les mangemorts ont mis le feu à plusieurs des maisons environnantes... Peter et Jean Granger habitaient l'une d'entre elles."

Si Malefoy traînait ses secrets avec lui, il n'était sans doute pas mieux.

So many words can't describe my face,

This feelings evolved so soon to break out,

Why is everything so f*cking hard for me ?

Must you tempt me and provoke the ministry ?

(Chester Bennington, System)