Presque deux mois depuis ma dernière publication qui remonte au 18 juin, je ne sais pas pour vous mais j'estime avoir fait un minuscule progrès :) Je ne suis pas très satisfaite de ce chapitre qui manque un peu en action, c'est un avis tout personnel... Je tiens à préciser qu'une des scènes m'a été inspirée par la série The Borgias, celles ou ceux qui la connaissent la reconnaîtront peut-être ^^ J'ai également remanié l'histoire depuis le début pour enlever des fautes et pour tourner quelques phrases autrement, voir modifier quelques noms de chapitre, sans doute l'avez-vous déjà remarqué. Je compte continuer car il reste beaucoup trop de fautes à mon goût !
Quoi qu'il en soit, merci encore pour vos reviews et bonne lecture..
Chapitre 25 : Poufsouffle & Serpentard
Poudlard, septembre 1962 :
Une petite fille aux cheveux noirs se promenait en gambadant pieds nus dans le parc de l'école. Elle suivait ce qui semblait être le son d'une flûte. Certainement le garde-chasse à demi géant qui jouait cet air dans la nuit pour passer le temps, assis devant la porte de sa cabane. C'était sa comptine préférée. Celle que lui chantait sa petite sœur lorsqu'elles jouaient ensemble dans la cour de leur maison.
"- Dans son chaudron la sorcière, se mit-elle à entonner d'une voix amusée. Avait mis quatre vipères.."
Dissimulé entre des buissons, un garçon tout juste majeur observait la fillette sautiller. Vu d'ici elle respirait la candeur et l'innocence, et il avait beau s'être attardé mille fois sur son cas, il ne comprenait toujours pas comment elle avait pu être répartie à Serpentard quelques semaines plus tôt, alors que lui si tourmenté et si plein de contradictions avait fait toute sa scolarité chez les Poufsouffle.
"- Quatre crapauds pustuleux, quatre poils de barbe-bleue..."
Une fois qu'elle eut disparu de son champ de vision il se détourna d'elle, et regarda son ami distrait par une toute autre affaire. À moitié prostré sur le sol, ce dernier était affairé depuis un quart d'heure à arracher le cœur d'un centaure qu'ils avaient réussi contre toute attente à capturer. Le cadavre de la défunte créature gisait sur l'herbe. Christopher devait faire le guet le temps que le frère de son meilleur ami finisse le travail. Il n'y avait pas de risque qu'un autre centaure débarque ici, mais s'ils se faisaient surprendre par un professeur, ou encore par Rusard, autant dire que c'était le renvoi assuré. Et il n'avait aucune envie de débarquer en avance chez lui, où son moldu de beau père violent et alcoolique ferait à nouveau de sa vie un enfer à sa mère et à lui.
Il s'adossa mollement contre l'arbre à côté de lui et patienta que le plus jeune ait terminé. Le frère de ce dernier avait obtenu ses Aspic l'an passé, et il lui fallait encore attendre un an avant de les passer à son tour.
Mais pour le moment, ils avaient une potion sur le feu.
« - Eh Christopher, souffla le jeune sorcier tout en entaillant profondément la chair de l'animal. Ta potion là.. Je ne sais pas si tu le savais mais c'est Poufsouffle qui l'a inventé. Avec ça tu vas marquer des points devant Slughorn.
- Vraiment ? Helga Poufsouffle ? demanda l'étudiant.
- Ouai, répondit ce dernier en prenant un instant pour souffler. Et elle n'était pas destinée à n'importe qui, mais à l'intention de Serpentard lui-même. Enfin c'est ce qu'on raconte..
- Pourquoi faire ?
- Ah.. Apparemment, elle voulait retirer la noirceur qui obscurcissait selon elle son jugement et qui semait la discorde entre lui et Gryffondor. Soit disant pour le bien de leur école, mais d'autres rumeurs sur eux couraient à l'époque..
- Lesquelles ? demanda Christopher curieusement, cultivant un vif intérêt pour les légendes. »
L'adolescent se tourna vers lui en posture accroupie et le regarda avec une étincelle de malice dans le regard.
« - À ton avis ? Questionna-t-il avec un sourire goguenard. Pourquoi désirait-elle à tout prix sauver celui que l'on surnommait Langue-de-Serpent ? »
Le Poufsouffle fronça les sourcils en signe de sa totale incompréhension.
« - Certainement que ces deux-là en leur temps n'ont pas fait que prodiguer leur savoir à leurs élèves si tu veux mon avis, répondit le sorcier. Si tu vois de quoi je veux parler bien entendu..
- Tu ne penses vraiment qu'à ça, soupira l'autre en comprenant, bien qu'un sourire salace venait illuminer son visage dans l'obscurité qui régnait. Te rends-tu compte de la manière dont tu parles de nos chers fondateurs ?
- Fondateurs ou pas, ils n'en demeuraient pas moins capables des mêmes vices que nous..
- Je comprends maintenant pourquoi tu n'as pas de copines, fit Chris, ne se départissant pas de son sourire. Ta perversion et toi vous les faites fuir.
- Bon d'accord ! Obtempéra le serpentard en levant les mains. Je ne suis qu'un obsédé, mais ceux sont les poèmes dans les livres qui rapportent une liaison entre le blaireau et le serpent, pas moi.
- Tu lis des poèmes toi ? interrogea son ami en se retenant de rire.
- Ça m'arrive, admit le garçon en hochant la tête. Ça respire les métaphores et les sous-entendus. »
L'autre garçon secoua sa tête tout en riant. Son ami à l'esprit si souvent mal placé ne changerait jamais. Il n'était qu'un adolescent comme un autre après tout.
« - De toute manière nous n'étions pas là pour le savoir, remarqua Christopher en haussant un sourcil moqueur. »
Son ami ricana avec lui alors qu'il repartait à sa tâche première. Quand il eut terminé bien plus tard, il se releva et lui fit face. Ses cheveux bruns et emmêlés lui tombaient sur les épaules en cachant en grande partie ses yeux.
Les deux comparses se préparèrent à rentrer au château, car le couvre-feu était dépassé depuis bien longtemps et il ne valait mieux pas s'attarder ici plus que nécessaire.
Hors, quelque chose était venu s'interrompre ces dernières minutes. L'air de la flûte avait cessé de résonner.
« - Cet imbécile d'Hagrid en a enfin fini avec son tapage nocturne on dirait, fit le vert et argent en emballant le cœur du centaure dans un pan de tissu, pendant que le Poufsouffle essayait de dissimuler à l'aide de la magie la sinistre dépouille à l'abri vers la forêt interdite.
- Je dois à tout prix réussir cette potion, sinon je ne pourrais jamais apprendre à enseigner auprès de Slughorn l'an prochain.. murmura frénétiquement Christopher. Cette potion signera mon passe d'entrée en tant qu'assistant. »
L'autre l'arrêta soudainement en posant une main sur son épaule.
« - Où est Scamander ? demanda-t-il d'une traite. Il devait nous donner le signal au cas où l'on se ferait repérer.
- Là où on l'a laissé, c'est-à-dire devant le château, lui rappela le jeune homme en se demandant ce qu'il lui prenait. »
Mais il déchanta de suite après, quand il aperçut au loin le troisième se faisant coffrer par le jeune garde-chasse qui l'amenait par la peau du cou semblait-il, vers eux et le bosquet qui précédait la forêt interdite. Eugène Scamander les pointait du doigt. Ils étaient à découvert.
« - Bon eh bien ça y est, je pense qu'on l'a notre signal ! »
D'un concert parfait, les deux élèves proférèrent une bordée de jurons à l'adresse de leur ami qui venait de les dénoncer, et rebroussèrent chemin tant qu'ils le pouvaient encore. Ils s'enfuirent en prenant une toute autre direction, omettant leurs connaissances peu élaborées du domaine. Ils coururent un moment en repoussant les branches qui se faisaient de plus en plus nombreuses sur leur passage, s'enfonçant toujours plus profondément dans la forêt tout en jetant de temps à autre des coups d'œil par-dessus leurs épaules.
Jusqu'au moment où ils se pensèrent à l'abri, ils stoppèrent leur course effrénée dans un endroit qu'ils ne connaissaient que par réputation. Ils s'étaient retrouvés dans un coin que par bonheur peu de gens fréquentait ici, même les élèves.
Le cimetière de Poudlard.
« - Rabastan ? Que fais-tu là ? demanda la voix surprise d'une enfant à quelques mètres d'eux.»
La petite fille de toute à l'heure sauta du muret sur lequel elle s'était assise, un air d'étonnement peint son beau visage aux joues encore rondes. Elle entama quelques pas vers eux.
« - Bella ! Réagit ce dernier en la reconnaissant. Tu ne devrais pas être ici.. »
Le visage de Bellatrix devint soudainement moins angélique et se tordit en une grimace. La voix du géant gronda au loin, recouvrant celle de l'enfant qui rétorquait qu'eux non plus n'avait rien à faire en ces lieux.
« - Vous avez autant de raison que moi de ne pas être là vous deux, répliqua-t-elle sur le ton d'une peste alors qu'ils regardaient autours d'eux avec agitation. Si le professeur Dumbledore apprend ce que vous faites aux animaux de la forêt une fois la nuit tombée.. Il n'appréciera surement pas d'apprendre la manière dont vous vous procurer vos ingrédients pour réussir vos examens !
- Comment est-ce qu'elle le sait ? demanda le Poufsouffle en tournant vivement sa tête vers elle, la fixant d'une œillade meurtrière.
- J'en sais rien moi, protesta son compagnon avec mauvaise humeur. Cette sale petite peste est aussi fouineuse que mon frère !
- Pas pour longtemps.. »
Christopher prit les choses en main et avança d'un air assuré vers la jeune Black.
« - Qu'est-ce que tu lui fais ? interrogea Lestrange en le regardant sortir sa baguette de la poche avant de son uniforme. Ce n'est qu'une gamine ! »
Son ami ne lui répondit pas et pointa sa baguette droite entre les yeux de l'enfant, alors que Bellatrix délaissait aussitôt son insolence pour écarquiller ses prunelles innocentes.
« - Oubliette, murmura-t-il sèchement. »
- Chapitre 25 -
Démission de Perceval Weasley : Mais que se passe-t-il au ministère ?
Voilà la même question que se posait une majeure partie de l'Angleterre ce matin-là où cette phrase fit les gros titres dans la presse. Le gouvernement qui avait tenté de redorer son image ne tenait désormais plus qu'à un fil. Les rumeurs les plus folles s'étaient rependues à travers le pays. Percy avait mystérieusement disparu en laissant derrière lui une lettre de démission et par la même occasion, tout un pays à diriger. Evidemment, cette décision était très mal accueillie par l'ensemble de la population sorcière, et la famille Weasley qui avait gagné en reconnaissance et en popularité jusqu'ici se situait maintenant dans la ligne de mire de tous les esprits. Son départ volontaire était perçu comme un acte de lâcheté, et certain parlait voir même d'une trahison.
Laissant ainsi une place vacante au plus haut poste du ministère de la magie, le rôle avait été temporairement relégué à Rémus Lupin, qui s'était rendu immédiatement à Londres à la nouvelle. Il ne participerait sans doute pas au mariage de Ron et de Luna avec la tonne de travail qui l'attendait. Soit dit en passant le futur marié était infiniment persuadé que Percy faisait actuellement tout son possible pour venir à Poudlard dans les plus brefs délais. Ron attendait de le voir en personne pour lui demander des explications avec le reste de leur famille. Non pas que les siens le jugeraient sans état d'âme, mais il avait tout intérêt à leur fournir une solide raison pour leur expliquer un geste aussi délibéré. Cela ne ressemblait pas au si sérieux Percy Weasley qu'ils connaissaient tous.
En dépit d'événements toujours aussi dramatiques, un mariage se préparait à l'écart de tout ça. La cérémonie nuptiale qui allait avoir lieu dans moins de quelques jours ravivait l'optimisme parmi les invités concernés qui avaient d'autres choses en tête à ce propos.
En tant que demoiselles d'honneur, Ginny et Hermione illustraient le parfait exemple. En début d'après-midi, les deux femmes s'étaient rendues à Pré au Lard sous ordre de Molly pour l'essayage des robes dans la boutique Gaichiffon, réputée pour ses tenues pour n'importe quelle occasion.
« - On peut dire que l'on n'est pas vraiment gâté en ce moment, répliqua Ginny avec humeur, face à un miroir alors qu'elle se tortillait nerveusement dans une petite robe verte en satin. Percy ne répond toujours pas à nos lettres, il doit certainement avoir mieux à faire..
- Je suis sûr qu'il va arriver d'ici peu ma chérie, assura Molly chaleureusement. Ne t'en fais pas… Et vas plutôt m'enlever cette robe, tu n'es pas censé choisir une couleur aussi tape à l'œil pour un mariage ! Hermione ! Fais-moi disparaître ce journal et viens m'aider.
- J'arrive Molly, répondit la concernée en déposant le bout de papier sur une table basse avant de se lever du canapé. »
La rousse quant à elle grimaça avant de repartir dans une cabine. Elle tira sur le rideau en velours d'un coup sec pendant que sa mère allait lui chercher un autre modèle plus adapté, Hermione sur ses pieds.
Le son d'une clochette retentit à l'autre bout du magasin, et Parvati Patil franchit le seuil de l'entrée, les bras chargés de paperasses mystérieuses. Son chignon avait du mal à tenir en place sous l'effet du vent, et sa courte cape de sorcière à la mode pendait un peu trop sur le côté. Molly Weasley refila les robes qu'elle avait collectées dans les bras d'Hermione qui manqua de vaciller sous leurs poids, et alla aider l'organisatrice qui l'en remercia gracieusement en retour, complètement échevelée.
« - J'espère qu'il ne s'agit pas du contrat de mariage, plaisanta la mère de Ron alors qu'elle tapotait de ses doigts le sommet de la pile pour la remettre droite. Luna ne veut pas en entendre parler.. Ron non plus.
- Hum.. non, confirma Parvati alors que Mme Weasley la menait vers le fond de la boutique où les essayages se profilaient. Je viens d'aller à la mairie de Pré-au-Lard pour y demander des plans.
- Des plans de quoi ? demanda curieusement la voix de Ginny en provenance de la cabine.
- De Poudlard, lâcha la jeune femme en posant la pile de vieux parchemins sur la table basse après s'être installée elle-même sur un fauteuil. Approximatifs évidemment, vu que les pièces changent tout le temps d'endroits..
- Et tu n'aurais pas pu dégoter ça à la bibliothèque de l'école ? demanda Hermione en regardant curieusement certains documents. »
Bien que la carte du maraudeur doive rester un secret du trio, Hermione se fit la réflexion que Parvati n'aurait pas dû se donner tant de mal avec toutes les tâches qu'elle avait déjà à remplir. En quelques jours à peine, le lieu de la cérémonie avait changé en tout seize fois d'endroits, Luna et l'organisatrice ne tombant jamais en accord sur quoi que ce soit. Dès que les choses entre elles avaient commencées à s'envenimer, Ron s'était désintéressé complètement du problème pour leur laisser le bon soin de dénicher le lieu qui conviendrait le plus, sans qu'il n'y ait trop de meurtre avait-il précisé.
« - Non, répondit la sorcière. Pince a été plus que clair à ce sujet : Poudlard est intraçable.»
La bibliothécaire était connue pour son obsession des faits véridiques, et elle n'acceptait sans doute pas qu'on ait pu dessiner sur des bouts de papier ce château insaisissable. Un raclement de gorge de la part de la rousse se fit entendre. Cette dernière surgit de derrière le rideau dans une nouvelle tenue. Plus sobre cette fois ci. Hermione reposa les plans sur ses genoux en souriant de toutes ses dents.
« - Oh, ma chérie ! S'extasia sa mère en s'avançant vers elle. Voilà qui est bien mieux.
- Je dois avouer qu'elle n'est pas moche, mais.. J'ai l'air d'une gamine qui va passer le week-end à la campagne avec ses parents, vous ne trouvez pas ? interrogea Ginny en tournant légèrement sur elle-même. Il y a intérêt à ce que je ne sois pas coiffée comme une petite fille modèle, sinon passé la trentaine je ne serais toujours pas mariée..
- Ne soit pas sottes voyons, répliqua sa mère en faisant mine de chasser une mouche. Celle-là, c'est la bonne ! Allez, Hermione, à ton tour maintenant. »
Alors que Molly la hâtait d'un geste du bras, la journaliste se pressa avec sa propre tenue derrière le rideau.
« - On va voir si vos robes peuvent s'accorder toutes les deux, continua-t-elle avec enthousiasme. Non, Ginerva ! Ne t'assoie pas tu vas froisser le tissu. »
La benjamine leva les yeux au ciel et se releva en passant ses mains sur sa robe pour faire disparaître les plis. Elle fit mine de ne pas avoir entendu sa mère et s'empara du parchemin en haut de la pile.
« - Vous n'êtes toujours pas parvenues à un accord ? demanda-t-elle en faisant allusion aux débats de l'organisatrice et de la future mariée.
- Rien de définitif pour l'instant, répondit Patil d'un air professionnel en consultant dorénavant un plan de table. Ce matin, Luna m'a proposé de le faire au sommet de la tour d'astronomie et on a presque faillit trouver un arrangement. Mais ça, c'était un peu avant d'apprendre que le mage qui va officier l'union a le vertige…
- Wouah, s'exclama Ginny en se retenant de rire. Si un jour je songe réellement à me marier, tâcher de me rappeler l'enfer que c'est pour organiser !
- C'est bien pour cette raison que l'on a fait appel à mes compétences, affirma Parvati alors qu'elle montrait le plan de table à Molly pour demander son approbation.
- Il ne faut surtout pas placer la tante Muriel à côté de Fred et George, prévint Mme Weasley. Cela risquerait de lui rappeler cet incident avec la Bombabouse.
- Ce n'était pas un accident maman, lui rappela sa fille. Ils l'avaient fait exprès.
- Peu importe, fit sa mère d'un ton sec.
- En parlant de Fred et George, rajouta Ginny qui s'était également penchée sur le plan. Évite aussi de les placer dans le même sillage que Kenneth Towler..
- Pour quelle raison cette fois ? demanda Parvati en relevant la tête avec appréhension.
- En cinquième année, il s'est retrouvé recouvert de furoncles parce que Fred avait mis de la poudre de Bulbonox dans son pyjama..
- Ah.. C'est toujours utile à savoir, commenta-t-elle en gribouillant des notes sur un calepin.
- Pourquoi est-il invité dans ce cas ? Questionna Hermione en sortant enfin de la cabine dans une robe noire recouverte d'un tissu en dentelle un peu trop courte et collée au corps. »
Parvati et Ginny ouvrirent leur bouche simultanément tandis que Molly adressait à sa tenue un accueil peu avenant.
« - C'est un collègue de Luna au Chicaneur, répondit l'organisatrice avec prudence. Heu, Hermione sans vouloir te froisser je crois que tu ferais mieux de… »
La porte du magasin s'ouvrit de nouveau et empêcha l'ancienne gryffondor de finir sa phrase. Evanna qui était partie s'acheter quelque chose à boire débarqua avec son habituelle aura scintillante dans la boutique de prêt à porter.
« - Mais enfin Hermione, c'est quoi cette robe ? s'écria la moldue immédiatement en les rejoignant et en découvrant son amie. Je ne sais pas si on t'a prévenu mais c'est terminé les années 90.. »
Accompagnée de sa franchise coutumière.
« - C'est si horrible ? S'inquiéta la concernée en se morfondant, les mains posées sur le tissu en dentelle.
- En tout cas ça change de d'habitude, la charia Ginny avec un sourire carnassier. »
En réponse à cela, un des coussins du canapé valdingua dans sa direction. Hermione disparut de suite après dans les rayonnages pour entamer une nouvelle recherche un peu moins éloigné de son style.
« - En ce qui concerne le lieu, reprit-elle en haussant la voix. Pourquoi n'avez-vous tout simplement pas pensé à l'église de Pré-au-Lard ?
- On l'a rayé de la liste en premier, rapporta Parvati alors qu'Evanna complimentait le choix de robe de Ginny. Vu la taille de l'église, la moitié des invités auraient dû attendre dehors. Et il y en a environ deux cent. À placer en fonction de leurs anciennes maisons, de leurs rapports les uns avec les autres, et de leurs centres d'intérêts…
- Harry a précisé qu'il fallait rester dans le rayon de protection du château de toute manière, poursuivit Molly. Au cas où tu sais..
- Oui bien sûr, comprit Hermione sans trop de difficultés. »
Les mangemorts étaient toujours d'actualité en dehors d'ici. Et lorsque l'on planifiait de réunir deux cent sorciers au même endroit durant une période instable telle que celle-ci, il ne fallait pas faire dans les demi-mesures niveau protection.
La demoiselle d'honneur et témoin revint quelques secondes plus tard avec un nouveau modèle de la même couleur que celle de Ginny qui s'était rechangée entre temps. Alors qu'elle se réfugiait à nouveau dans la cabine pour l'enfiler, la rousse aidait elle aussi à choisir parmi les plans un endroit dans le château où célébrer le mariage.
Quand un quart d'heure plus tard, la brune passa sa tête de l'autre côté du rideau avec une mine inquiète, Molly était repartie au château et Luna les avait rejointe à la place, avec deux petits garçons qu'elle tenait dans chaque mains. Cory et Clarence, les deux garçons que Parvati avait eus avec son ex-mari Justin Finch Fletchley.
Hermione repoussa complètement le rideau en leurs lançant un sourire accueillant, tandis qu'Evanna plaquait ses mains devant sa bouche d'émerveillement, ce qui la rassura enfin. Même si elle n'avait rien à voir avec celle de Ginny, leurs robes étaient désormais de la même couleur et s'arrêtaient légèrement au-dessus des genoux. Celle de la rousse était une robe en plis et celle d'Hermione était doublée d'un voile transparent du même ton, composé de quelques dessins brodés dessus.
« - Quel est selon vous l'endroit le plus romantique de Poudlard ? demanda Luna une fois installée sur le fauteuil que Parvati venait de lui céder vu qu'elle était enceinte. Par Merlin, évite de citer un lieu que tu aurais auparavant visité avec Lance, Ginny.
- Dans ce cas, ça te fait une raison de plus pour ne pas utiliser la tour d'astronomie, fit comprendre la rousse en lui lançant un clin d'œil. »
Parvati Patil fit les gros yeux en apprenant ce détail, avant de se recentrer sur ses enfants.
« - En parlant du loup, s'exclama gaiement Ginerva en regardant ensuite par la vitre du magasin derrière le canapé. Je vais vous laisser les filles. »
Elle partit ensuite non sans oublier sa robe qu'elle paya avant de s'engouffrer dans la rue pour retrouver son petit ami. Tout le monde s'accordait sur le fait que le physique de ce dernier n'était pas sans rappeler celui d'un autre ex serpentard. Alors que la vendeuse rajustait des endroits de la robe d'Hermione, Evanna se rapprocha d'elle et se pencha discrètement à son oreille.
« - Ça ne fait que quelques jours qu'on l'a retrouvé et je sais déjà tout sur sa vie sexuelle, lui murmura-t-elle en haussant les sourcils. Malefoy doit vraiment la perturber pour qu'elle se comporte comme ça..
- Ginny n'a plus quinze ans tu sais, obtempéra sagement Hermione. Elle a le droit de s'amuser avec qui elle veut.
- Hé ! s'exclama Parvati en plaquant ses deux mains sur les oreilles de son plus jeune fils. Je vous rappelle qu'il y a des enfants ici !
- Maman ? demanda Clarence innocemment en se tournant vers elle. Ça veut dire quoi sexuelle ? »
Hermione arbora un sourire jaune et Evanna formait un « o » avec sa bouche.
« - Désolé, s'excusa-t-elle gênée à la jeune femme. Oubliez ce que j'ai dit les enfants. Vous avez bien le temps de le découvrir de toute manière…
- Maman ? demanda Cory avec un regard insistant.
- Je vais faire comme si je n'ai rien entendu, se résigna la vendeuse en repartant vers la caisse en levant les mains en l'air. »
- chapitre 25 -
Après être revenu de Londres, Harry se rendit à Pré au Lard et alla à la Tête de Sanglier, dont l'auberge se situait à deux pâtés de maisons de la rue principale. Tout le monde savait désormais que ce dernier était tenu par le frère d'Albus Dumbledore, Albeforth Dumbledore, qui avait vu dès lors sa clientèle décupler. Vu la succession d'événements qui s'étaient déroulés dans ce pub durant la seconde guerre magique, l'endroit était désormais classifié de lieu historique, amenant souvent des curieux férus d'histoire dans le coin.
Lorsqu'il entra dans l'auberge, Charlie s'y trouvait déjà, attelé au bar. Le pub était un peu moins miteux que d'habitude, Alberforth devait avoir engagé quelqu'un pour faire le ménage. Harry le salua en levant le mentant à son encontre et se fraya un chemin entre les tables bondées de touristes.
« - Eh, Harry, le salua Charlie en le gratifiant d'une tape chaleureuse sur l'épaule. Je peux t'offrir quelque chose ? T'as pas l'air en forme.
- Je prendrais juste une bièraubeurre merci, répondit le survivant en prenant place à côté de lui.
- Et moi je reprendrais un whisky pur malt, Alberforth, commenda Charlie à l'intention du barman.
- Tu nous fais les ivrognes de bonheur cette année, s'exclama Dumbledore en leur tournant le dos pour saisir deux verres. Il n'est pas encore dix-neuf heures..
- Il est forcément dix-neuf heures quelques parts ! Plaisanta le rouquin tandis qu'Harry s'accoudait au bar avec une veine tentative de sourire.
- Ça c'est sûr, s'esclaffa le vieux sorcier. Harry, tu es sûr que ça va ? Tu n'as pas l'air en forme, tu sais ?
- On me l'a déjà fait remarquer oui, répliqua ce dernier sèchement pendant qu'Albeforth déposait une chope pleine à ras-bord devant ses yeux.
- Des nouvelles de Percy ? interrogea ensuite le grand frère de Ron d'un ton plus sérieux.
- J'aurais aimé te demander la même chose, fit le brun en portant la boisson à ses lèvres. Rémus est remonté contre lui, il a abandonné tout le monde en cours de route. »
Il jeta un œil nerveux en direction du rouquin.
« - Ne le prends pas mal, rajouta-t-il en se rattrapant.
- Pas de soucis, assura Charlie. Moi aussi à vrai dire je ne comprends pas grand-chose à ce que trafique mon frère en ce moment. Et ce n'est pas une bièraubeurre qui va te remettre les idées en place, crois-moi ! J'ai déjà tenté le coup trois fois ce matin en lisant le journal..
- Je n'ai jamais vraiment tenu l'alcool, lui fit part l'auror, plongé dans ses pensées. Et puis c'est un peu trop tôt pour ça, la soirée d'enterrement de vie de garçon n'aura lieu qu'après demain.
- Au moins, on est déjà sur les lieux, positiva l'homme. Il n'y a pas de mal à prendre un peu d'avance.
- C'est ici que ça va se faire ? Questionna Harry curieusement en regardant autour de lui. »
Charlie approuva d'un signe de tête avant d'avaler son verre d'un trait. À ce moment-là, la porte du pub écossais s'ouvrit pour laisser entrer Hermione, accompagnée de sa fidèle amie moldue. La brune sembla se raidir en reconnaissant l'auror de dos, mais salua néanmoins Charlie d'un signe de la main. Harry après l'avoir aperçu ne lui fit pas le moindre geste de salutation. Les deux femmes allèrent s'asseoir le plus éloigné possible du bar.
Alberforth se tourna vers eux en essuyant une chope.
« - Toi aussi tu seras de la fête, dans ce cas ? Informa l'éleveur de dragons au vieux serveur. Tu as reçu le faire part, il me semble.
- C'est très honorable à ta famille de m'inviter, et je me joindrais volontiers à vous, répondit le frère d'Albus. Mais je n'ai pas vraiment le temps pour ça malheureusement, je ne suis pas en vacances contrairement à ce que tout le monde pense par ici. J'ai du travail, moi !
- Allons, Albeforth, moralisa Harry en se retenant de rire, le nez enfui dans son verre. Ça ne doit pas te déranger de voir ton bar plus rempli que d'habitude ?
- Oh non ! S'exclama-t-il. Et c'est bien pour cette raison que je ne peux pas laisser mon bar sans personne pour le diriger ! »
La porte s'ouvrit à nouveau, plus brusquement cette fois-çi, et des aurors s'engouffrèrent à l'intérieur. Parmi eux d'anciens élèves de la même promotion qu'Harry, entre autres Zacharias Smith et Morag MacDougal.
« - Tu es au courant que Ron a invité Mondingus Fletcher ? Glissa Charlie à l'oreille du brun à lunettes.
- Tu plaisantes, fit Harry vivement en se tournant vers lui.
- Non ! Il l'a toujours trouvé cool d'après ce qu'il dit. Et puis il faisait partie de l'Ordre alors bon..
- Que je ne voie pas la tête de ce sale vaurien dépasser le seuil de ma porte quoi qu'il en soit, les prévint Albeforth sombrement, qui interdisait formellement à Mondingus d'entrer dans son bar depuis environs une vingtaine d'années. »
Ce qui n'avait pas posé de problème à ce dernier apparemment, puisqu'il avait recommencé par la suite à fréquenter l'endroit lorsqu'Harry y était étudiant. Ce dernier quant à lui se demandait sérieusement où son meilleur ami avait la tête en ce moment. Après avoir fait des pieds et des mains pour organiser son mariage à Poudlard, insisté sur le fait qu'il voulait deux cents invités, Ronald Weasley souhaitait désormais convier un escroc qui lui avait au passage volé une partie de l'héritage légué par son parrain Sirius Black. Il semblerait bel et bien que les feux de la rampes lui grimpaient au cerveau.
« - Et je ne t'ai pas encore raconté pour ce vampire avec qui travaille Luna au Chicaneur, continua Charlie sa voix baissant encore d'un octave. Je peux te dire que mon frère et cette nana se sont bien trouvés. »
Harry le regarda avec éloquence. Le vampire dont il parlait était surement Sanguini, un sang-froid que Luna et lui avaient rencontré lors du bal organisé par Slughorn en sixième année. Par la suite, le jeune homme était retombé quelques années plus tard sur sa route alors qu'il était en formation à l'école des aurors. Face aux supplications de la blonde qui voulait consacrer toute une page sur lui dans le journal de son père, il les avait fait se rencontrer, dès lors en avait suivi une relation amicale prononcée entre eux.
« - C'est un mariage dont on se souviendra pendant longtemps, dit Harry d'un air solennel en redressant la tête. »
Charlie Weasley renversa sa tête en arrière et éclata d'un rire fort qui retentit dans tout le pub.
Quelques secondes plus tard, alors que les deux amis se remettaient encore de leur hilarité, les commandes fusaient parmi la troupe d'auror. Pour le moment, Harry leurs avait attribués une pause amplement méritée et ces derniers commencèrent à discuter entre eux des mangemorts qui s'étaient fait anormalement silencieux ces temps-ci. Ça faisait même des mois que cela durait, mais Harry n'était pas dupe. Bien que la population sorcière se sentait désormais plus rassurée, lui n'était pas de cet avis car il savait le but qu'ils convoitaient. En ce moment même, il était plus que certain que Lucius Malefoy et ses sbires poursuivaient la quête de l'enfant concerné par la prophétie prédite par Rosenwald.
En parlant de tête blonde et de regard glacial, Drago mit à son tour les pieds dans l'antique pub. Il ne semblait pas ravi d'être ici apparemment. Si Ron venait à l'apprendre, lui non plus, songea Harry. Il n'adressa de regard à personne et s'installa dans un coin, seul. L'auror se doutait qu'il lui en voulait toujours de l'avoir renvoyé, même si le renvoi en question remontait à quelques mois. En travaillant avec lui, il s'était rendu compte que Malefoy était le genre de personne capable de vous faire la tête pendant des siècles s'il le fallait. Harry pour sa part entretenait pour Malefoy une rancoeur toute aussi forte qu'envers Hermione, maintenant qu'il savait le rôle qu'il avait joué dans le serment inviolable qu'elle avait passé avec son père. S'il s'était écouté, il se serait levé pour régler ses comptes avec l'ancien serpentard sans outre mesure. N'ayant cependant aucune envie, de se donner en spectacle ici même, il contint sa colère ne lui. Les dents serrés et ses yeux verts fixant le dos d'Albefort sans le voir, il agrippa d'une main presque rageuse une touffe de cheveux noirs à l'arrière de sa tête.
« - Je viens de passer devant les Trois Balais, c'est presque vide ! lança un des aurors. C'est vraiment bizarre de revenir ici, tant de choses ont changé.. T'es au courant que Rusard est parti à la retraite ?
- C'est pas trop tôt ! s'exclama un des autres, tandis que des rires gras fusaient autour d'eux. Un jour comme punition, ce cracmol m'avait ordonné de surveiller Peeves pendant toute une nuit ! Et je n'étais qu'en troisième année. Aucune limite ce type..
- S'il t'avait ordonné de le faire, c'est surement que tu l'avais mérité, Foster, résonna une voix rocailleuse. »
Les rirent s'arrêtèrent aussitôt. Il s'agissait de Turner, le plus ancien des aurors qui complétait l'élite dirigée par Harry. Le survivant éprouvait énormément de respect envers lui. Comme tous les autres d'ailleurs, car aucun d'eux ne répondirent à sa réplique et se firent automatiquement plus silencieux. Si lui-même n'avait pas été nommé à la tête des aurors en décembre dernier, ce serait Turner qui aurait obtenu le poste. Le brun avait songé nombre de fois à quel point cela aurait été une décision plus sage et avisée de la part du ministre.
Turner arriva vers lui, en sa compagnie le jeune Larsen toujours si peu enclin à la conversation, réservé qu'il était. Harry comprenait pourquoi à eux deux ils formaient l'un des duos les plus efficaces une fois en mission. Malgré leur différence d'âge prononcée, le plus vieux ne se sentait jamais dérangé par l'autre et Gabriel avait appris énormément de ficelles du métier grâce à lui. Bien qu'au départ Harry n'aurait jamais parié sur son cas, le jeune homme n'avait pas tardé à prendre de l'assurance.
« - Eh bien mon garçon, remarqua Albeforth en s'adressant à Gabriel. Tu as l'air bien trop jeune pour être fatigué comme ça… Dis-moi Harry ! Tu ne recruterais pas tes aurors dès le berceau par hasard ? Tu me le dirais, hein ? »
Larsen resserra ses mains sur son verre en gardant les yeux fixés dessus, ne semblant pas apprécier que le vieil homme le charrie de la sorte devant ses collègues. Harry l'observa silencieusement un instant avant de répondre au patron de bar.
« - Je te présente Gabriel Larsen, le frère de Jason Larsen, lui apprit-il avec un regard appuyant. »
La langue de plomb qui avait été tué froidement par Rookwood des mois plus tôt. Albeforth se radoucit presque aussitôt et présenta ses excuses au jeune homme.
« - Désolé mon grand, lui dit-il en posant une main sur son épaule. Fais pas trop attention aux paroles d'un vieillard comme moi… »
L'auror novice lui jeta un regard sec, mais hocha néanmoins la tête en guise d'acceptation.
« - Pour la peine, reprit le barman en reprenant de l'aplomb. Je te fais cadeau de la boisson, tiens, reprends ta pièce.
- Hé ! s'exclama Charlie. Ce n'est pas très juste de faire des prix à la tête de client Al'..
- Eh bien dans ce cas j'offrirais une boisson gratuite à chaque auror qui réussira à attraper un mangemort ! lança ce dernier en levant le torchon qu'il tenait dans sa main en l'air. »
Il répéta son offre haut et fort, et alors des exclamations se firent entendre dans les quatre coins du pub. Quelques aurors intrépides se lancèrent des paris en se demandant quels mangemorts ils coinceraient en premier, histoire de s'attirer tout le mérite. Certain même se vantèrent de pouvoir coffrer les plus dangereux d'entre eux.
« - Je vous défie à tous de mettre la baguette sur Avery avant moi ! s'écria Foster à ses coéquipiers.
- Je me réserve Nott personnellement, dit un autre. Rabattez-vous sur quelqu'un d'autre, ce n'est pas mon affaire..
- Et moi, rajouta une femme avec fierté. Je compte bien régler son compte aux Lestrange.. La fille ou l'homme, peut m'importe !
- Il ne s'agit en aucun cas d'un jeu de chasse, Morag ! s'exclama brusquement Turner à son encontre en pivotant sur son siège pour mieux la regarder.
- Dis plutôt que tu n'aimerais pas te retrouver face à l'un d'entre eux, se moqua-t-elle sans vergogne. »
Morag MacDougal était la seule femme auror après Tonks, et également la seule à ne pas se laisser impressionner par l'aspect imposant et respectueux du chasseur de mage noir, en dépit qu'elle n'ai même pas eut la moitié de son âge.
« - Crois-moi, répondit hargneusement l'auror en se levant pour lui faire face. Toi non plus. »
Sur ceux, il jeta deux gallions sur le bar et quitta la pièce bruyante.
- chapitre 25 -
Après le dîner, Ginny quitta la grande salle et ne se dirigea pas vers les escaliers qui menaient en direction des tours, et au lieu de cela prit la direction des sous-sols. L'endroit était faiblement éclairé mais il y demeurait assez de visibilité pour se déplacer. L'excitation monta en elle alors que ses pas la rapprochaient de son but. L'idée de lui avoir donné rendez-vous dans ce lieu n'était pas sans lui déplaire.
Arrivée à un détour de couloir, la médicomage se retrouva face à un mur.
« - Descendance, murmura-t-elle fébrilement. »
Des pierres ici et là pivotèrent sur elles-mêmes puis se déplacèrent sur le côté afin de créer un passage dans le mur. En bas des escaliers devant elle, s'étendait la salle commune des Serpentard.
La rouquine les descendit sans attendre avec un sourire sournois plaqué sur son visage. Elle longea la longue pièce bordée de lampes rondes et verdâtres qui restaient suspendu à l'aide de chaines. Devant la cheminée, Lancelot Dewitt faisait apparemment une sieste sur un des canapés en cuir confortables. En patientant qu'elle le rejoigne, un journal était déplié sur sa tête et il roupillait silencieusement. Un autre avantage chez cet homme et qui restait très rare chez les autres : il ne ronflait jamais.
Elle sourit avec plus d'attendrissement que de désir cette fois ci, et posa sa main droite sur son épaule en appuyant doucement pour le réveiller. Voyant que cela était sans effet, elle soupira brièvement. Tant pis pour ce soir, ils continueraient leurs jeux une autre fois.
Elle essaya de se faire de la place sur le canapé mais n'y parvint pas, alors elle décida plutôt de s'allonger sur lui. Glissant une jambe entre les siennes, elle posa ses mains sur chacun de ses bras solides et son menton vint heurter le papier du journal qui lui chatouilla le nez au passage. Levant les yeux au ciel, elle se tortilla en remuant le bassin pour se positionner plus au-dessus de lui et repoussa le journal de quelques centimètres. Puis elle redescendit de la même manière et reposa enfin sa tête contre le torse en soupirant d'aise. Un peu de repos lui ferait du bien, surtout que le corps musclé de son compagnon était d'un extrême confort. Il fallait avouer que cet endroit était propice à la détente vu la fraîcheur qui y régnait durant l'été, sans parler de la douce lumière verte que diffusait le lac de Poudlard, que l'on pouvait apercevoir par les fenêtres.
Ginny frottait légèrement sa joue contre le tissu de sa chemise tout en détaillant la cheminée ouvragée de diverses figures complexes lorsque l'on entra à nouveau dans la pièce souterraine. Le nouvel arrivant dévala les escaliers plus qu'il ne les descendit. Pendant quelques secondes, la jeune Weasley ferma les yeux tout en espérant infiniment qu'il s'agisse de Malefoy. Elle avait entendu de source sûre que ce dernier venait de débarquer au château dans la journée et allait y résider le temps du mariage. L'idée de susciter de la jalousie chez lui était aussitôt venue à son esprit. Oui, c'était machiavélique. Mais elle était comme ça. Ginerva aimait jouer, et pas seulement au quidditch comme ses frères pouvaient le penser.
« - La boucle de ta ceinture me gêne Lance, marmonna-t-elle le visage à moitié enfuit dans sa chemise.
- Ginny ? S'éleva une voix surprise. Mais que fais-tu ici ? »
Ce ton-là était bien trop poli pour appartenir à Malefoy. Avec déception, Ginny se redressa sur ses coudes et tourna la tête en direction de la personne qui venait de l'interpeller. Elle eut le sentiment qu'un jet glacé se propagea en elle alors qu'elle reconnaissait son actuel petit ami la regarder avec incompréhension.
« - Lance ? Sortit-elle en se figeant sur place. Qu'est-ce que… »
Sa tête pivota subitement vers l'autre personne sur qui elle s'était allongée sans prendre garde, le cœur affolé par la gêne et la honte qui l'envahissaient. L'homme sous elle remua légèrement et la sorcière eut envie de se lancer un avada kedavra pour disparaître de la surface de la terre. Une des mains de la personne se dégagea pour tâtonner l'exemplaire de la Gazette du sorcier qui se trouvait sur son visage. Une voix provenant d'en dessous se fit entendre.
« - Je ne vois pas de quelle ceinture tu parles Weasley, fit la voix traînante de Drago en émergeant de dessous le bout de papier.
- Oh non ! s'écria Ginerva en se relevant maladroitement, manquant d'en tomber par terre. »
Un peu trop agitée pour son propre bien, elle arracha le journal des mains de Malefoy dans lequel elle s'empêtrait pour se relever et tordit ce dernier dans tous les sens.
« - Toi ! cria-t-elle hystériquement. Qu'est-ce que tu fiches ici ?
- C'est mon ancienne salle commune, au cas où tu l'ignorerais, répondit le blond agacé tandis qu'il se redressait lui aussi. »
Il s'éloigna d'elle alors qu'elle en faisait de même, et se mit en position assise sur le canapé en cuir. Il la regardait comme si elle était devenue folle. Et il n'était pas loin de la vérité.
« - Dis-moi comment tu fais pour la supporter ? demanda-t-il ensuite à Lance qui restait pantois entre eux.
- Heu…
- C'est bien ce que je pensais.
- Oh ! Ça va vous deux ! S'énerva Ginny alors qu'elle tentait de replier correctement les différentes couches du journal entre elles. »
Lance les lui prirent des mains pour qu'elle se calme, alors qu'elle les réduisait en lambeaux plus qu'autre chose. Il s'empara ensuite de son bras alors que la rousse jetait un dernier regard accusateur en direction de l'auror qui se recouchait sans lui prêter attention, tandis qu'ils s'en allaient.
C'était la dernière fois qu'elle mettait les pieds ici.
- chapitre 25 -
Turner faisait équipe seul ce soir-là, son autre coéquipier avait pris sa soirée. D'autres avaient également saisie l'occasion pour l'imiter. Ce n'était certainement pas son cas à lui. L'expérience lui avait enseigné qu'il ne fallait jamais relâcher sa garde, même lorsque l'on se sentait à l'abri.
Particulièrement lorsque l'on se sentait à l'abri.
Il était tard à vrai dire, et il était surement le seul à patrouiller dans les environs à cette heure-ci. Longeant les prémices de la forêt interdite, le terrain descendit peu à peu. Il pénétra au bout d'un moment dans un espace plus dégagé entre les arbres. Tout au bout du terrain se dessinait une clôture en pierres brutes qui protégeait les éventuels curieux du danger, car elle cachait une bordure de falaise.
Entre le bord de cette falaise et la forêt se dressait un cimetière.
Pour les élèves de l'école, il y avait le château, le parc, le terrain de quidditch et enfin la forêt. Pour les autres qui ne voyaient pas les choses sous cet angle, ils y étaient venus au moins une fois dans leur vie, dans cet endroit laissé à l'abandon qui ne présentait plus grand intérêt pour personne. Peut-être était-ce pour cette raison que les apprentis sorciers de maintenant l'ignoraient. La réputation sur ce lieu avait disparu au fil des années, et plus personne ne devait venir ici.
Turner flâna entre les tombes en se rappelant vaguement des années où il était élève avant d'être professeur, un Poufsouffle impulsif qui ne faisait pas vraiment honneur au blason de sa maison. Cet endroit renfermait beaucoup trop de mauvais souvenirs pour lui. Des souvenirs lointains et teintés de regrets qu'il n'était jamais bon de ramener à la surface.
Il s'assit mollement sur une tombe usée par le temps et se coucha pratiquement dessus, tout en contemplant la voûte céleste. Il distingua avec aisance une constellation qui brillait dans le ciel de sa lueur bleutée. Dans la mythologie grecque, elle représentait Orion, un chasseur légendaire qui se vantait de pouvoir tuer n'importe quel animal. Contrairement à ce que l'on pourrait croire il n'était pas un mordu d'astrologie, qui demeurait une matière bien trop nébuleuse à son goût, mais les sept étoiles qui la composaient signifiaient tellement de choses pour lui que cela l'avait souvent fait enrager ridiculement par le passé. Il fixa l'étoile la plus au sud dont il ne connaissait que trop l'appellation.
Un craquement de feuille prononcé se fit entendre, tout près de là où il se tenait. L'auror ne bougea pas d'un pouce et tendit l'oreille. Il n'était plus seul dans le coin. Ne se laissant nullement impressionné, il parla de sa voix grave et inquisitrice.
« - Qui va là ? demanda-t-il, sa voix résonnant en écho. »
Il se redressa pour se relever.
« - Montrez-vous, s'exclama Turner avec assurance. Si vous devez m'affronter. »
Il tourna la tête puis le vit.
Juste à côté de lui entre les tombes, un mange mort se tenait là, en silence, vêtu de l'éternelle cape noire qui les recouvraient de la tête aux pieds. Son visage était dissimulé derrière un masque noir et doré aux motifs étranges.
« - À qui ai-je l'honneur ? demanda l'auror modestement en relevant la tête.
...
- Lestrange, répondit la personne un instant après.
- Lequel ? À ma connaissance, il y en a toujours eu deux. Même trois.
- Lequel veux-tu que je sois ? Questionna le mangemort en retour, curieux.
- Je n'ai envie d'avoir affaire à aucun de votre lignée, assura Turner qui ne se sentait pas d'humeur de rentrer dans son petit jeu. »
L'autre ne répondit rien, semblant se délecter de jouer avec ses nerfs.
« - Retire ton masque, ordonna-t-il entre ses dents. »
Il ne dit toujours rien et Turner s'impatienta. D'un geste vigoureux, il agita sa baguette et le mangemort se retrouva au sol à toussoter dans la poussière.
Mais il ne se releva pas, et au lieu de ça prit une posture féminine et légèrement provocante, couchée à moitié sur le sol. Sa cape couvrait moins bien son visage et ses longs cheveux noirs et emmêlés la trahissaient.
L'homme lança un second sort et le masque doré se transforma en poussières d'or sombre, qui tombèrent entre les mains du mangemort, glissant entres ses doigts, s'éparpillant sur le sol.
Le visage mis à découvert, Bellatrix Lestrange observait de son regard sauvage le spectacle d'un air fasciné.
Turner lui tourna ensuite le dos et fit quelques pas. Sa tête baissée et ses cheveux poivre et sel tombaient devant ses yeux ternes.
« - Tu es de retour à nouveau.. dit-il d'une voix où perçait la douleur. Pour me hanter… »
Il laissa sa phrase en suspens. La voix froide de la femme s'éleva dans le cimetière désert.
« - Que fais-tu à errer entre les morts, Christopher ? demanda-t-elle finalement. Sommes-nous éternellement destinés à nous retrouver au beau milieu des cadavres ?
- Je me souviens d'une époque où cela ne te révulsais pas, rétorqua-t-il en se tournant vers elle. Tu te plaisais à dire que c'était un nid à fantômes.
- Les fantômes, murmura Bellatrix d'un air enfantin. Seuls les morts devraient fouler ce sol.. »
Elle se releva lentement en prenant tout son temps, puis retira son capuchon pendant qu'il la regardait attentivement faire.
« - ..Et nous, acheva-t-elle en repoussant sa cascade de boucles brunes sur le côté. T'en souviens-tu ?
- J'ai préféré oublier, avoua-t-il. »
Elle porta ses mains à son cou et défit les lacets de sa cape. Puis elle ôta cette dernière alors qu'il ne la quittait toujours pas des yeux.
« - Sage décision. Qui te ressemble si peu.
- Et toi ? demanda-t-il à son tour à voix basse. As-tu oublié ? »
Il retira également la sienne en se demandant jusqu'où elle irait dans ses jeux, dans lesquels il avait toujours aimé la suivre. Dans un bruissement de tissu, il lui jeta la cape en question à ses pieds. La cousine de Sirius arbora un sourire triomphant.
« - Moi ? S'étonna-t-elle. Tu me connais, je n'oublie jamais. »
Et tout en disant cela, elle commença à dégrafer le haut de sa robe de sorcière. Turner ne lâcha pas du regard ses courbes qu'elle dévoilait peu à peu.
« - Je sais quelle est ta vie désormais, continua-t-il à parler alors qu'il sentait son cœur s'emballer.
- Ma vie, répéta Bellatrix. Que sais-tu de ma vie ?
- Qu'elle ne te conduit qu'à tuer, lui reprocha-t-il en la fixant durement.
- Je ne t'ai pas tué toi pourtant.
- Non. Mais tu aurais pu le faire lorsque tu en avais l'occasion. Dans cette forêt en Irlande..
- Au lieu de ça je t'ai laissé filer, se souvint-elle. Devrais-je en éprouver des regrets ?
- C'est à toi de voir. L'occasion ne se représentera pas deux fois.
- Je ne te tuerais pas, dit la sorcière doucereusement. Tu me connais, je préfère punir !
- Punir comme tu punis le reste du monde ? À quoi bon ?
- …
- Bella ? Insista-t-il avec rage.
- Parce qu'il n'est pas comme je voudrais qu'il soit, déclara-t-elle en abandonnant son air enfantin.
- Et à quoi voudrais-tu qu'il ressemble ?! s'énerva t-il toujours plus. »
En deux enjambées vigoureuses il s'avança vers elle et lui retira les derniers vestiges de ses vêtements de ses mains rudes, en essayant d'oublier à quel point il la haïssait. Elle fit de même avec lui, la fougue qu'elle y mettait semblant l'alimenter. Une fois cela fait, ils observèrent le corps dénudé de l'autre qu'ils n'avaient pas vu depuis longtemps et qui les ramenèrent des années en arrière. Le dos de l'homme était rempli de multiples cicatrices, comme si on l'avait fouetté au sang plus d'une fois. Bellatrix passa une main appuyée sur son torse et Christopher la regarda faire, le souffle précipité. Combien de fois par le passé s'étaient-ils unis au milieu de ce cimetière, sur cette terre brute où l'herbe avait toujours eu du mal à pousser ? À cette époque-là, il était le professeur et elle l'élève. En classe elle lui résistait, et ici elle lui cédait. Deux années s'étaient écoulées ainsi, puis Black avait ensuite quitté l'école pour devenir presque immédiatement Lestrange.
Car s'il avait pu la posséder de toutes les manières possibles, elle ne lui avait jamais été destinée pour autant.
Mais aujourd'hui, alors que le mangemort avait embrasé depuis des années la cause du mal, il se demanda un instant si c'était lui qui l'avait endoctriné ainsi, le premier à lui avoir montré la mauvaise voie. Le premier à lui avoir montré le mal. Cela ne venait certainement pas de ce mari qui n'avait jamais pu avoir le moindre ascendant sur elle.
Peu importe. En attendant dans le ciel, l'étoile bleue dans la constellation d'Orion paraissait scintiller plus fort que les autres.
- chapitre 25 -
Le lendemain matin :
Louis Weasley se promenait en sautillant dans le parc de l'école, cueillant des fleurs ici et là qu'il irait rapporter à sa mère une fois elle serait debout. Tout en chantonnant une comptine française qu'elle lui avait apprise, il revint tranquillement vers le château, en espérant ne pas tomber sur l'affreux garde chasse.
"- Dans son chaudron la sorcière avait mis quatre vipères. Sur le feux pendant quatre heures, ça chauffait dans la vapeur... dans la vapeur.."
Sa voix s'estompa et il fronça des sourcils alors qu'il se rendait compte qu'il ne connaissait pas très bien la chanson moldue. Il ralentit le pas et réfléchit quelques instants, et son visage vint s'éclairer lorsqu'il eut trouvé la fin de la comptine.
"- Quand on pu passer à table, hélas c'était immangeable.."
C'est à ce moment-là qu'il aperçut au loin le corps inanimé d'un centaure, près du saule cogneur. Il ne comprit pas ce qu'il faisait si près du château, d'habitude ceux de son espèce ne s'approchaient jamais, comme le lui avait dit un jour un de ses oncles. Prudence est mère de sûreté, il s'approcha à pas de loup de l'arbre. En se rapprochant de la créature mythique, il se rappela que son grand père lui avait raconté comment l'un de ses sept enfants avait il y a longtemps volé la voiture de la famille pour venir ici avec son meilleur ami le jour de la rentrée. Cette drôle d'histoire s'évapora de son esprit alors qu'il était désormais tout près de l'arbre. Il s'arrêta ici, n'osant faire un pas de plus.
"- La sorcière par malheur.. avait oublié le beurre, chanta t-il à voix basse les dernières paroles pour se rassurer."
En voyant que le centaure ne bougeait pas, il s'approcha sans peur. Puis finalement, une fois qu'il fut assez près, les fleurs qu'il avait récolté plutôt se retrouvèrent éparpillées sur l'herbe tachée par le sang. En suivant les goûtes des yeux pour remonter à la créature mutilée, Louis comprit ce qu'on lui avait fait.
Et alors, il se mis à crier.
The years pass by now in twos and threes,
But I sleepwalk, back to the battle site,
We've been lovers and strangers and friends who get angry,
This whole thing depends on amnesia and madness.
(Matches to paper dolls, Dessa)
Les paroles de la comptine et cette dernière appartiennent à Jacques Charpentreau. Je n'en suis pas certaine, mais il me semble que la famille Black a des origines françaises, principalement à cause de leur devise "Toujours pure" qui reste intacte même dans la version originale. Ces origines remontent peut-être à loin, mais j'imagine bien Andromeda chanter cette chanson à Bellatrix enfant :)
