De longs mois d'absence ce sont écoulés, eh oui.. pour ne pas dire un an. Je m'excuse encore une fois à ceux qui attentent mes publications, sincèrement. Mais le chapitre qui va suivre est plus long que le précédant. Les flashbacks y sont nombreux et prennent une place importante, mais les prochains chapitres n'en auront plus beaucoup.. Contrairement à ce que j'avais annoncé dans un autre chapitre, il n'en reste désormais que cinq à paraître après celui-ci. Soyez-donc assurés que je vais terminer cette fiction ;)

Pour ceux qui n'ont pas eu l'occasion de le constater par eux-mêmes j'ai pris la liberté (un peu comme d'habitude quoi ^^) de rajouter une scène au chapitre 3 au sujet de la baguette d'Hermione. L'idée n'avait fais qu'effleurer mon esprit à l'époque et j'avais finalement décidé de ne pas l'inclure, c'est aujourd'hui chose faite.

Merci de me lire encore, et un autre merci à LoveFic et Dona pour les reviews du dernier chapitre. Et oui ! Vous allez enfin savoir ce que va arriver à Hermione et Evanna.. Je suis contente d'ailleurs de constater dans vos commentaires que ce personnage est apprécié :)

Bonne lecture !


Chapitre 31: Esprit protecteur

Flashback:

Chère journal,

Cela fait un moment que je ne t'ai pas écrit, mais je dois être honnête. Je t'ai complètement oublié. Depuis la fin de l'an dernier, enfaîte.

Que dire ? Poudlard a rouvert ses portes et le trimestre est déjà bien entamé. Il y a eu étrange attaque au ministère de la magie en août peu après mon anniversaire, on raconte officiellement que c'est la raison pour laquelle Scrimgeour a démissionné. Père m'a apprit la vérité lorsque Pius Thickesse l'a remplacé. L'annonce n'a pas été difficile a avaler, une partie de moi s'est comme engourdie depuis l'attaque à l'école l'été dernier. Je ne parle même pas de Malefoy que je n'ai pas vu une seule fois des vacances. Il n'est plus le même, c'est certain.

Le nouveau régime s'est frayé depuis un lent chemin sous la surface avant d'émerger à la lumière, et avec elle toutes les mesures qui ont été prises contre les nés-moldus. La suprématie des sang pures a été remise au goût du jour et Poudlard n'y a pas échappé dès sa ré ouverture. Ce ne fut pas une surprise lorsque nous avons appris la nomination du professeur Rogue au poste de directeur. Mère connaissait déjà les Carrows, et j'avais déjà entretenue plusieurs conversations avec les jumelles Flora et Hestia.

La tête de Potter a été mise à prix. 10 000 gallions à celui qui capture l'Elu vivant ! Il ne se passe pas une semaine sans que son portrait ne fasse la une de la Gazette.. Potter fait une fugue et le pays tout entier en parle. Voilà au moins une chose qui ne changera pas.

Quand à moi, je reste insignifiante. D'aussi loin que je m'en rappelle, les seules attentes qu'on a jamais eu de moi étaient d'intégrer Poudlard, et de respecter la tradition familiale en allant à Serpentard. On ne peut pas dire que j'étais destiné à autre chose que de me soucier de l'étendu de mon réseau social en accord avec celui de mes parents, d'arborer l'image qu'ils attendaient de moi. Constituer un solide réseau me permettrait sans nul doute de prendre une place respectable dans cette société une fois mon diplôme en poche.

Mais je voulais plus que ça.. Je voulais devenir plus grande, plus accomplie, je ne savais juste pas comment. Je pensais que devenir amie avec Drago au début de ma scolarité était une bonne manière de commencer. Lui et moi étions semblables d'une certaine façon, et me reconnaître en lui m'enthousiasmait. Nous n'étions pas fait pour rester dans l'ombre comme les autres. Nous étions fait pour être dans la lumière et diriger ces autres en montrant de quoi nous étions capable, sans oublier de faire honneur à Serpentard.

Mais je ne suis ni une tête de classe, ni promise à un grand avenir exceptionnelle comme Zabini et son foutu génie. Drago et moi le savions, de quoi nous faire un point commun supplémentaire. Sur la tête de Salazar, nous n'aurions jamais avoué avoir la jalousie pour trait commun ! Et pourtant elle nous animait: nous n'étions ni Granger, le ras de bibliothèque, ni Potter à se pavaner en héros sur un balais, ou en élu.. peu importe le nom de ce balafré. Mes seules ambitions personnelles (que je n'ai jamais révélé à personne) n'étaient en réalité pas bien grandes: enseigner aux autres.. Une idée qui me décevait presque de moi-même et que j'ai choisie de ne pas suivre. Cette idée de carrière m'a été inspiré par Rogue en cinquième année. L'envisager m'avait attirée quelques temps, me convenait étrangement, mais comment dire.. Je voulais toujours plus grand. J'ignorais encore comment, je n'avais pas eu les réponses souhaitées durant ces cinq premières années. Mais j'allais bien finir par savoir un jour ou l'autre. Cette ambition était trop forte pour être ignorée. Mais être animée par une telle sensation sans savoir le sens vers laquelle l'orienter, c'est dangereux. Je l'avais sans cesse entendu autour de moi. J'allais finir par deviner pourquoi. En attendant, le dilemme et l'immense frustration qu'elle générait en moi fut tel que je la déversa sur les autres. Satisfaite, ce fut bien assez pour un certain temps.. Tu commences à voir où je veux en venir. Evidemment.

Drago avait déjà reçu la marque depuis l'an dernier, et je désirais le suivre depuis un moment sans oser franchir le pas. Il m'avait toujours inspiré à sa façon et j'en avais désespérément besoin. Je n'ai pas caché ma déception lorsque Zabini a refusé de nous rejoindre, par la barbe de Merlin, il a fallut que ce soit ces deux imbéciles de Crabbe et Goyle qui le fassent ! Tu aurais vu la fierté de ma mère lorsque j'ai accepté de rejoindre les troupes du Seigneur des Ténèbres.. J'avais enfin une chance de devenir plus importante, devenir quelqu'un pour la première fois. Je pensais que les risques que j'allais encourir en vaudraient la peine. Je n'avais pas peur. Pas à ce moment là.

Mon initiation a donc commencé. J'ai obéi sans hésitation, j'ai vu, j'ai fait et ai assisté à ces choses « qu'ils » ont demandé, l'une après l'autre comme une parfait petit soldat obéissant. Maintenant je sais. On devient très vite impardonnable à l'instar des sortilèges avec lesquels on frappe. Maintenant je sais jusqu'ou je suis capable d'aller. Mieux aurait-il fallu pour ma conscience que je ne le découvre pas, mais il est un peu tard pour ça. Ce que j'ai découvert en revanche est que je ne prenais pas autant de plaisir que je l'avais espéré, je ne me sentais ni grande ni accomplie; J'ai finis au contraire par souhaiter, prier, supplier de n'être plus personne, jusqu'à en devenir parfaitement pathétique. Revenir en arrière et ne jamais avoir fait ce choix là, ce choix qui a entraîné tous les autres.. Zabini avait prouvé une fois de plus qu'il était le plus intelligent de nous trois. Et que je n'étais pas mieux que Crabbe et Goyle en fin de compte. Il a mesuré le pour et le contre et je ne l'ai pas fais. Parce qu'il n'a pas eu à endurer les conséquences des actes dont j'étais devenu la seule responsable.

Le seul à ne pas avoir partagé cet engouement qu'a provoqué mon engagement était mon père, même s'il tentait de le dissimuler. J'ai vu l'incertitude se dessiner sur son visage au moment où il a suivit ma mère en approuvant ma décision. Il a toujours su plus de choses que nous étant donné qu'il travaillait au ministère. Il a finalement jugé que ce serait plus sûre pour moi et la famille. Oui.. par ses temps incertains, autant nous montrer du bon côté. Juste après avoir reçu la marque, je ressentis une certaine fierté à l'idée de faire ce qu'il n'avait jamais osé lorsque le Seigneur des ténèbres était monté au pouvoir la première fois: joindre ses rangs.

Et quelle idiote je fais, à présent..

J'aimerais pouvoir lui écrire, lire ses conseils et recevoir son réconfort, comme avant. Pour m'excuser, également. Désolé d'avoir été si arrogante, si prétentieuse ! Désolé pour toutes les horreurs que j'ai faites. Père m'a toujours beaucoup plus écouté que le reste de la famille, avec plus de patience que mère certainement, et que ces inutiles de tutrices que j'ai dû supporté de nombreuses années à la maison. Mais il se trouve que les courriers sont surveillés par "ses" fidèles infiltrés dans le château. Je ne me suis jamais sentie aussi seule et je déteste ça.

C'est alors qu'en fouillant mes affaires, je suis tombée sur toi. Je vais donc recommencer à t'écrire. Parce que tu es le seul à pouvoir m'écouter actuellement. Et Merlin sait que j'en ai besoin, car beaucoup trop de choses pèsent sur ma conscience. Je voudrais me débarrasser de cette culpabilité qui ne fait qu'accroître avec le temps, de loin plus hideuse que cette marque qui me rappelle les choix que j'ai fais jusqu'à présent. Dois-je réellement te raconter ce que tu as loupé durant tous ses mois où tu es resté au fond de ma valise ? Très bien. Alors dans ce cas, je résumerais les choses le plus simplement possible. Les détails ne feraient que faire remonter la nausée qui me nargue en permanence. Alors je dirais seulement que j'ai un serpent tatoué sur l'avant bras et plus de sang sur les mains que je ne l'imaginais.

Je suis pas la seule de ma maison. Nos actes, notre obéissance au Seigneur des ténèbres sont identiques. Nos remords aussi. Sans parler des doutes, des remises en questions qui planent dans certain regards. J'ai tout fais pour ignorer ces regards là. Pourquoi faut-il que je capte autant de choses chez les gens ? C'est peut-être bien la raison pour laquelle je les déteste tant ! Autour de moi, bien d'autres sont en proie au même dilemme, beaucoup plus que prévu. Cela t'étonne venant de Serpentard ? Eh, je n'ai pas dis que c'était le cas de tout le monde ! Si tu voyais ce que ce château est en passe de devenir.. Certain prennent un malin plaisir à y faire régner la terreur depuis la rentrée, à repousser les limites de l'acceptable et terroriser les premières années. C'est presque avec regret que je laisse désormais cela au bon soin de mes camarades. La dictature qui est en train de s'installer ne fait que révéler à la lumière le vrai visage de certain d'entre nous. Si je te disais par exemple que Serpentard n'est pas la seule maison infestés de mangemorts en devenir, tu me croirais ? Peu importe. De toute façon, ce n'est pas comme si les mots franchissaient nos lèvres, on le paierait trop cher si on osait prendre la parole et s'élever contre eux, comme les gryffondors. Non, nous on est des froussard, tout le monde sait ça.. alors on se tait et on obéit.

L'autre jour, Ginny Weasley a tenu tête à un des Carrows durant un cours, refusant de lancer un sortilège impardonnable à un élève. Quel arrogance ! Evidemment, elle a écopé d'une retenue.. Si les doloris ne les font pas reculer à ces imbéciles, "nous" les craignons d'autant plus que le Seigneur des ténèbres ne soit mis au courant du moindre faux pas de notre part. Si les courageux sont des imbéciles, les lâches quand à eux ne seront jamais autre chose que ça. Car le doloris que Weasley a refusé de lancer, c'est moi qui ai dû le jeter sur elle.

Je n'ai jamais parfaitement compris pourquoi les Carrows s'étaient autant entiché de moi, surtout l'homme qui enseigne la défense contre les forces du mal. Ou plutôt devrais-je dire dorénavant, les cours d'art de la magie noire. Je n'ai pas réussi à jeter le sort du premier coup, j'ai du m'y reprendre à plusieurs fois avant d'y arriver. J'ai fais de l'imperium ma spécialité et l'avala kedavra mon dernier recours, mais ma pratique du sortilège doloris restait encore nébuleuse.

Mais Weasley m'a poussée à bout en se moquant de moi. C'est certainement son dédain qui m'a suffisamment motivé pour le lancer avec succès. Et Merlin en soit témoin, je n'étais pas prête d'oublier ça. J'ignorais également ce que ça allait me couter. Malgré le vert et argent qui ornent mon blason, je pensais au moins faire preuve de courage et d'honneur en exécutant les ordres. Mais infliger la douleur n'est pas un acte de courage. Ni d'honneur. D'un autre côté, ce n'est pas si difficile de faire fi de la douleur des autres. Mère le sait mieux que personne, elle me l'a correctement enseigné. Elle m'a fait promettre « de ne désobéir au Maître sous aucun prétexte » selon ses propres termes. Père dit qu'il est beaucoup plus exigent qu'avant, qu'il se méfie des sorciers présents dans ses rangs. Il n'a pas tort. Mes parents n'ont jamais adhéré volontairement à l'idéologie sur les nés moldus, nous avons bien nos préjugés sur ces derniers, mais cela reste théorique.

Je me suis souvent demandé pourquoi mes parents ne s'étaient pas désignés à ma place ou ne m'aient pas mise en garde plus que ça. Et eux, est-ce qu'ils me vengeraient s'il m'arrivait quelque chose ? Se révolteraient-ils contre leurs barbaries ? Est-ce que je le mérite encore ? Sans doute pas. Mais je ne peux m'empêcher de leurs en vouloir de ne pas m'avoir protéger de tout ça.. Suis-je aussi insignifiante à vos yeux ? Allez-y, restez cachés pendant que moi, votre fille de dix sept ans se salie les mains sous vos yeux indifférents. Je ne ferais pas la même erreur qu'eux, je n'aurais jamais d'enfants. Je ne les mettrais pas au monde, pas dans celui que j'ai aidé à construire. Nous sommes encore nous-mêmes des enfants. On ne sait pas où on va, qu'on soit bon ou mauvais, je pense qu'aucune place n'est réellement préférable à une autre. Certain font les bons choix et d'autres sont trop aveuglés par la peur. Quand verront-ils qu'il n'y a pas de meilleurs choix ? Toutes ses voies différentes nous mènerons au même endroit, au final. Du résistant le plus courageux au plus minable, du mangemort le plus fidèle au moins.. non. Les moins fidèles sont tous tués par les mains du maître en personne. On dit désormais qu'ils ne peuvent plus lui échapper. On dit aussi qu'il peut voler.

Les fidèles du Seigneur des ténèbres, toujours prêts à le suivre lui et sa cause. Quelle hypocrisie ! La moitié d'entre eux n'ont jamais été capable d'endurer Azkaban pour lui, et j'avoue que ce n'est pas moi qui l'aurais fait. Ces lâches dissimulés sous des masques de disciples nous somment aujourd'hui de respecter sa volonté. Si j'ai beau les accuser, je suis pourtant bien la plus hypocrite de tous. Parce que je sais bien au fond de moi que je n'ai aucune propensions à rester fidèle et bien obéissante. Plus désormais.

Comment se fait-il qu'un Seigneur des ténèbres (qui sait désormais voler sans balais) n'ai encore pu voir à travers mon regard sans y déceler la supercherie ? Ni-même le doute ? Je ne suis surement pas considérée comme un atout suffisamment digne de son intérêt pour éveiller son attention, mais d'autres ont été tué pour moins que ça. Ou bien.. je n'en étais pas réellement consciente moi-même jusqu'alors. Oui, c'est cela. J'étais protégée par un aveuglement perpétuel; celui dans lequel j'ai grandit. Le problème est que ma conscience s'est éveillée dès l'instant où j'ai infligé une douleur sans merci à la copine de Potter, et que ses cris de douleur, ces maudits cris ont résonné dans mes oreilles si profondément qu'ils hantent encore mes cauchemars.. Ces cris m'ont fait voir la vérité en face : Je ne mérite surement pas d'être en vie alors que les autres ne font que ramper, souffrir et tomber autour de moi. Et le fait que j'y participe ne m'assure aucune sécurité. Dois-je donc attendre patiemment le moment venu où je récolterais ce qui m'est dû ? Je sais ce que tu dirais, Journal : "Pansy, tu es allée trop loin, à quoi t'attendais-tu ?"

Après les répartitions lors de la rentrée, j'ai imaginé ce que Dumbledore aurait pu dire s'il avait été encore là. J'avais déjà commis le pire à ce moment là. Quel discours aurait-il tenu cette fois ? Aurait-il glisser quelque chose du genre « Pourquoi vivre, s'il n'y a plus d'espoir ? » Ca sonnerait bien lui, ça.. Et voilà que les paroles de ce vieux fou résonnent en moi. Le choixpeau magique avait bien compris ma nature profonde lorsqu'il m'a réparti. Ce qu'il semblait ignorer en revanche, c'est qu'une maison et des habitudes ne nous définissent pas éternellement. Car cher choixpeau, sache qu'il suffit d'un événement pour tout remettre en cause. Les valeurs, les opinions, les croyances peuvent subitement s'effondrer comme un château de cartes. Puis les questionnements viennent, elles émergent comme une potion que l'on aurait trop longtemps laissé sur le feu: A quoi sert réellement cette guerre ? Est-ce que le classement des sorciers par pureté du sang vaut-il tous ces sacrifices ? Non, il n'est pas nécessaire de juger de la valeur d'un sorcier de par son sang et son arbre généalogique. Vous croyez que toutes les familles de sang-pures n'ont pas commis d'exceptions au cours des siècles ? Plus d'une a certainement enfreinte les règles morales en s'unissant à des moldus.

Ce genre de tabou ne date pas d'hier. Pourquoi personne ne prend t-il la peine de réaliser une expérience une bonne fois pour toute et comparer le sang d'un sang-pure à celui d'un né-moldu ? Peut-être parce qu'on découvrirait qu'il n'y a aucune différences, et que tout ce que cherche à imposer le Seigneur des ténèbres ne serait que des fadaises. Un tas de questions à n'en plus finir m'a empêché de trouver le sommeil pendant des semaines. La culpabilité m'a fait endurer des sévices qui j'en étais persuadé, finiraient par me mener sur le chemin de la folie. Elle voulait forcement me faire payer ce que j'avais fais à Weasley ! A bout de force, il y a eut un moment ou j'ai finis par cesser de lutter, certaine que j'allais y laisser ma peau. Je me suis soudain rendu compte que cette souffrance était une bénédiction cachée, la meilleure chose qui pouvait m'arriver car elle m'implorait de changer en suivant ma conscience pour la première fois; plutôt que de la laisser me noyer sous tous ces questionnements sans fin. Mais j'étais allée si loin dans l'erreur !

Comment revenir en arrière en sachant ce que j'avais fait ? Pourtant, la simple pensée de continuer à la perpétuer m'était désormais insupportable. C'est là que j'ai compris qu'il fallait que j'agisse. Reprendre espoir n'était plus qu'une question de choix. En gros, c'est à partir de là que j'ai accepté de choisir l'option gryffondor: devenir une idiote qui lutte pour la bonne cause. Nom d'un serpent à trois têtes.. si tu pouvais rire, journal, je ne t'en voudrais même pas. Alors c'est cela l'effet que ça fait, l'espoir ? Pas étonnant que ces imbéciles de gryffondor semblent d'ordinaire aussi benêts que je me sens l'être à présent ! Il ne manquerait plus que le choixpeau se ravise dans son choix et ne m'envoie chez eux.

Fichue conscience.. Je n'ai pas la fibre domestique, je ne l'ai jamais eu, je suis directement sortie de la case disciple sans regretter un seul instant mon manque de loyauté envers ceux que je considérais jusqu'à présent comme les miens. Ma parole, toujours serpentard jusqu'au bout des ongles ! Okay, je vais un peu loin dans le sarcasme, mais c'est seulement pour cacher ma peur. Parce que oui, j'ai peur.. cette culpabilité dévorante s'est transformé en élan, à la fois terrifiant et merveilleusement puissant qui veut me propulser vers l'avant. Pour aller où ? Existe t-il encore un endroit où on peut se cacher ?

Y aurait-il une autre voie pour les gens comme moi, où sommes-nous tous destiné à crever dans un délais relativement court ? Eh bien, Dumbledore, nouvelle voix de ma nouvelle conscience.. Serais-tu capable de répondre à cela ? Je parie que tu détiens toutes les réponses et les secrets de l'univers, comme ton insupportable et puissante stature le laissait penser.

Cesse de t'égarer Pansy, tu sais que le temps n'est pas venu pour ça, il ne nous en reste plus beaucoup.. Une histoire de quelques mois, tout au plus; Et crois moi, chère journal, le temps ici passe à une vitesse affolante. La guerre a été déclaré par l'autre camp. Ils ne lâcheront jamais prise. On sait tous comment ça va finir, c'est le bain de sorts et de sang qui nous attend.

Drago s'est confié à moi, un de ces soirs où il ne risquait pas de se rappeler de ces paroles le lendemain. Il m'a avoué que Dumbledore lui avait assuré qu'il pourrait faire protéger sa famille, à condition que ce dernier décide de se rendre. Une part de lui regrette t-il de ne pas avoir opté pour ce choix ? Cette proposition qu'il a décidé de laisser passer, j'ai décidé de la saisir, voilà ce que je lui ai dis. D'accord, Dumbledore est mort, mais il y a des résistants au sein de l'école. Tout le monde sait ça. Des étudiants rebelles qui pourraient me guider jusqu'aux véritables résistants en dehors des murs. Ils savent où se cache Potter, quels apparences il prend lorsqu'il revient au château. (Pourquoi ces vas et viens ? Que cherche t-il donc comme ça ?)

Les mangemorts les traquent par des moyens plus ou moins subtils, tout dépends de leur humeur. Et j'ai passé beaucoup de temps à les observer, ces élèves qui refusent de déposer leurs baguette en début des cours, les remplaçant par de fausses dignes d'un magasin de farces et attrapes.. Oh oui, ils pensent être tellement malin que je ne les vois pas.

Par chance pour eux, j'ai tenu ma langue. Même sur cette planque que je pense avoir trouvé au septième étage. Drago s'en est peut-être rappelé également.. On était des pions plutôt doués dans la garde inquisitoriale instaurée par Ombrage ! Lorsque cette obsédée des chats et des décrets dirigeait l'école. Tout ce que je sais, c'est que je trouverais le moyen d'entrer en contact avec ceux qui sont restés fidèles à Dumbledore. Tant pis si je ne peux être pardonnée pour ce que j'ai commis. J'arrêterais de participer à ce massacre que je ne peux plus tolérer et je protègerais ma famille, même si j'ai renié ses préceptes et ses croyances.. Je sais que dans ce cas de figure, ils me rejoindront une fois que j'aurais fais le grand saut et que je pourrais les convaincre que la voie est sûre.

Enfin, aussi sûre que les temps qui courent le permettent. Si je veux agir, c'est maintenant ou jamais. Personne ne va le faire à ma place, après tout. Personne ne sait ce qui est bon pour moi. Ni mes amis, ni ma famille. Je prie donc pour que ma conscience me guide au bon endroit.

Pansy

P.S : Navrée, mais je crains ne pas pouvoir t'écrire après cela. Suivre les cours du professeur Flitwick m'auront en définitive bien servi. J'espère que les sortilèges dont je t'ai doté sont aussi puissant qu'ils n'en avaient l'air lorsque je les ai lancé et qu'on ne te trouvera pas, sinon je suis fichu.

Que le nécéssaire, et rien de futile. La seule chose requise était une baguette magique, le plus important étant de savoir comment l'utiliser. Non, ce n'est pas aussi simple que ça en a l'air. Les sorciers ne passeraient pas sept années à s'y entraîner sinon. L'usage de ces baguettes resterait à déterminer en fonction de l'audace de l'élève qui oserait rester ici en sachant ce qui allait s'y dérouler. Quelques minutes lui suffirait pour plier bagage et fuir d'ici. Et à vrai dire, elle savait qu'elle ne serait certainement pas la seule à tenter de le faire, aujourd'hui. Ce jour particulier n'incitait pas à la détente pour ceux qui ne passeraient pas leurs examens, comme les panneaux d'affichages à travers le château le stipulaient.

Le vieux journal de Pansy Parkinson tomba de son lit à la renverse et s'ouvrit à cette page dont la date remontait à plusieurs mois. Elle replaça son imposante valise sous le lit de son dortoir, de sorte de ne pas donner l'illusion d'une escapade. Elle se redressa et remit ses vêtements en ordre, aucun plis ou froissement en vue, et plissa ses mèches noires comme l'encre dans un geste machinal, les rendant plus lisse encore qu'à l'ordinaire. Rien n'aurait pu laisser présager ce qu'elle prévoyait de faire lorsqu'elle quitta le dortoir des filles, ni quand elle grimpa les marches en pierres qui menait à la porte de la salle commune des serpentards pour franchir cette dernière. Son allure légère et domestiquée lui donnait l'air de se rendre à l'heure en cours, telle la parfaite élève de bonne famille qu'elle était supposé être.

Son manège théâtrale ne dura que le temps de longer quelques couloirs, jusqu'à ce qu'une entrave à son plan judicieusement élaboré ne vienne l'écourter temporairement, du moins l'espérait-elle. Un maléfice de chauve-furie sans pareil vint la désarçonner alors qu'elle brandissait maladroitement sa baguette sans savoir où la diriger, ne pouvant voir la personne qui l'attaquait. Des chauves souris verdâtres heurtèrent et piquèrent de toutes parts son visage jusque là intacte, et elle n'eut d'autre choix que de battre des mains pour les faire fuir. La puissance du sort ne lui laissa même pas l'opportunité de réfléchir à un contre maléfice pour remédier au problème.

Et régler son compte comme il se doit à l'idiot (ou l'idiote) qui avait osé s'en prendre à elle de la sorte.

Elle n'eut pas plus le temps de réfléchir à une vengeance, car on la plaqua au mur et la partie gauche de son visage heurta la pierre fraîche. Du coin de l'oeil, elle aperçut de longues mèches rousses. Bien qu'elle fut trop fière pour l'admettre, Parkinson aurait préféré n'importe qui plutôt qu'elle.

Même un des Carrows. Eux encore, elle savait les mettre dans sa poche en s'y prenant suffisamment bien. Mais pas la moindre chance avec Weasley.

Les deux adolescentes se regardèrent avec défit, leurs souffles courts et rapides se mêlant, Pansy faisant de son mieux pour tourner son regard vers elle et voir ce qu'elle comptait lui affliger. Elle vit Ginny lever le bout de sa baguette et loucha dessus lorsqu'elle la pointa sur la tempe de la serpentard, là où une veine bâtait follement. Weasley la tenait avec une poigne ferme contre le mur.

« - Tu crois pouvoir berner tout le château en marchant à cette allure, Parkinson ? souffla la jeune Weasley avec un calme trompeur, et bien qu'elle murmurait ses paroles, son visage se tenait obstinément loin du sien, abîmé par son maléfice. Tu n'ignores pourtant pas ce qu'il va se passer, aujourd'hui.

- Ce qu'il va se passer, aujourd'hui ? Répéta Pansy en faisait mise d'ignorer de quoi elle parlait, articulant aussi clairement que sa bouche à moitié collée contre le mur le lui permettait. D'après mon emploi du temps c'est le premier jour des Aspics ! Et moi, je comptais seulement arriver à l'heure pour ne pas être recalée d'office. Tu sais ce que McGonagal ne souffre par les retards..

- Et tu sais également que nous avons un autre plan en tête. Et par nous, j'entends l'Armée de Dumbledore, répliqua Ginny en baissant un peu plus la voix lorsqu'elle prononça ce dernier mot, tout en jetant un regard discret de chaque côté du couloir qu'elles occupaient. Ainsi que l'Ordre, et toi qui étais censé espionner pour notre compte en retour de notre protection. Or que sembles-tu faire, à l'instant ? Ca fait des jours que je t'épis Parkinson.. et je sentais bien que ta loyauté envers Harry s'essoufflait. Quand je pense qu'il t'a appris à faire un patronus.. »

Elle laissa sa phrase en suspens bien que Pansy devina le fond de sa pensée sans difficulté : tu ne le méritais pas. La rancoeur dans sa voix s'était grandement accentuée lorsqu'elle avait évoqué ce dernier.

« - Oh, Weasley, fit Pansy en émettant une moue sarcastique. J'ai bien noté que tu semblais particulièrement disposée à m'épier, ces temps-ci. C'est à se demander lequel de nous deux tu préfères..

- Incarcerem ! »

Pansy glapit lorsque Ginny lui répondit avec un nouveau sort qu'elle lança d'une voix sèche, cette fois pour la ligoter. Comme si elle n'avait pas assez souffert. Les Weasley étaient un peu trop emportés pour leur propre bien, ce n'était pas juste une tactique pour faire enrager les mangemorts. Elle l'avait découvert bien assez tôt dans ce manoir hideux au square Grimmauld.

"- Ton rôle, lui répéta la gryffondor en faisant mine de ne pas entendre ses gémissements de douleur qu'elle ne retenait plus. Est d'aller dans la salle sur demande t'assurer avec Neville qu'Harry est bien chez arrivé chez Albefort, avant de lui faire traverser le tunnel dans l'autre sens! Ce que tu vas aller faire. Maintenant.

- Ce n'est pas ligoté de la sorte que je vais pouvoir l'aider ! Pesta nerveusement la serpentard."

Sa voix se transforma en une plainte en repensant à ce qui allait très certainement arriver lorsque l'Elu serait entre ses murs. Potter était le plus grand aimant à emmerdes qu'elle n'avait jamais rencontré.

"- Tu sais très bien comment ça va finir, Gi..Ginevra, gémit Pansy. Si Harry revient maintenant, les mangemorts vont rappliquer avec Lui cette fois ! Crois-moi, ça ne va pas être beau à voir.. Tu préfèrerais encore la compagnie des détraqueurs dans ton lit plutôt que la sienne !"

Pansy ressentit un brin de victoire en constatant qu'elle avait réussi à effrayer la gryffondor.

"- Un peu tard pour les remords ! Répliqua pourtant Ginny, en dépit de sa voix légèrement tremblante. Parce que tu vois, ce n'est pas le moment de te défiler, ma belle. Tout le monde sait que ça allait arriver à un moment où à un autre. Et si je dois être forcée de voir ta sale tête de froussarde maniérée, ce sera sur le champ de bataille, non en train de t'enfuir comme une lâche."

A peine avait-elle finit sa sentence qu'elle retirait d'un geste son emprise sur Pansy qui pu retrouver une respiration normale, faisant toujours face au mur. La rouge et or pouvait contempler à loisir le visage balafré de Parkinson, qui derrière son attitude hautaine et mesquine cachait dans ses yeux une peur sans nom. Si durant quelques secondes, elle regretta de l'avoir traité de la sorte, elle ne le montra pas.

Le comble, avec Parkinson, c'est qu'elle pouvait être aussi surprenante que décevante; Elle avait bluffé tout le monde en changeant de camp, cela allait sans dire. Malefoy l'avait suivis, le Malefoy qui avait failli assassiner Dumbledore. De jeunes élèves de serpentard l'avaient imité, et avaient trouver de l'aide et un refuge dans la salle sur demande par ses temps si sombres. La famille de la jeune fille avait elle aussi prit le risque de retourner sa veste. C'était Parkinson qui en ayant fait preuve de suffisamment de courage, avait déclenché tout ça en inspirant d'autres à faire comme elle.

Et après tous ses nobles efforts inattendus, sa lâcheté salissait ce qu'elle avait accomplit. Comment lui faire confiance ? Pansy reprit son apparence si soignée qui était la sienne avant de se mettre en route, Weasley sur les talons. Elle pouvait sentir son regard vigilant peser sur son dos. Elles s'apprêtèrent à s'engager dans le couloir, comme si rien ne s'était passé.

Sur le chemin du repère secret de l'Armée de Dumbledore, elles arrivèrent à un tournant, Pansy la première. Elle fut de ce fait la première des deux à apercevoir l'un des Carrows dans cette partie du château au même instant. Il allait en sens inverse pour gagner les escaliers mouvants, avant de les apercevoir à son tour.

Mince. En un quart de seconde elle eut le temps de se retourner pour attraper avec fugacité le bras de Ginny, et la précipiter devant elle. Weasley devint sa captive.

La rousse réagit vivement, luttant quelques secondes avant de deviner son plan. Elle ne cessa pas de se débattre, tout en priant que Pansy se contenterait de jouer elle aussi la comédie. Ginny tourna la tête vers elle. Pansy avait déjà reprit son masque d'indifférence soumise qu'elle portait d'ordinaire, car elle savait que les Carrows mordaient à l'hameçon à chaque coups. Elle ne faisait pas partie de la garde inquisitoriale pour rien ! Ce qui était pratique lorsque l'on revêtait une si mince importance au sein des mangemorts, c'est que l'on pouvait agir à sa guise sans éveiller les soupçons, si on savait faire preuve de suffisamment de ruse.

Lorsque le Seigneur des ténèbres n'était pas dans les parages, bien entendu.

"- Elle tentait de s'enfuir ! lança Pansy sur un ton accusateur parfaitement convainquant. Surement pour rejoindre Potter. J'ai essayé de lui demander où est-ce qu'elle prévoyait de se rendre, mais pas moyen de la faire parler.

- Ce ne serait effectivement pas la première fois qu'elle se montre désobéissante.. affirma le frère en arrivant derrière la femme. "

Amycus Carrows rejoint sa sœur, les mains jointes derrière lui. Pansy émit mentalement un second juron. Des deux jumeaux, Amycus était celui qui regardait Weasley avec le plus de mépris. Et elle savait d'expérience qu'il avait toutes les raisons de le faire.

"- Tu sais déjà où l'emmener, dans ce cas.. conclut-il avec impatience, ses traits déjà tordus par nature se déformant un peu plus à la vision de la jeune gryffondor qui le toisait avec insolence, gardant obstinément le silence."

Pansy hocha la tête et avala sa salive de travers. La salle des corrections. Là où les élèves en retenus étaient envoyés. Une ancienne salle de classe transformée en lieu de torture. Voilà ce qui attendait Weasley, pour la énième fois.

Parkinson en avait la nausée rien qu'en songeant qu'elle devait encore une fois s'y rendre. Le problème avec la gryffondor, c'est que la torture ne suffisait plus à la faire plier. Pansy pestait intérieurement de jalousie, peut-être parce qu'elle aurait voulu posséder ce même feu qui l'animait et la rendait si unique. Si fidèle à Potter. Unique même au beau milieu d'une famille pourtant banale en apparence, elle arrivait à se distinguer d'une fratrie où tous se ressemblaient depuis des générations.

A moins que ce ne soit de l'inconscience.. Ah, satanés gryffondor.

Les jumeaux lui faisaient apparement suffisamment confiance pour la laisser seule avec Weasley, mais ils n'allaient certainement pas en rester là. Pansy devait savoir de combien de temps elle disposait devant elle pour alerter les autres qui pourraient lui venir en aide et la délivrer. Si c'était elle qui la laissait s'échapper, les soupçons seraient automatiquement redirigé vers elle et adieux sa fausse couverture.

"- Et si elle ne veut pas avouer ? demanda Parkinson avec incertitude en se tournant vers les deux professeurs qui venaient de les contourner."

Dos à eux, Ginny fixait froidement le mur face à elle pendant qu'Alecto répondait à Pansy.

"- Tu n'auras qu'à les corriger comme il se doit en attendant mon retour. Je n'en ai pas pour longtemps. Le directeur veut me parler.

- Le.. Les ? demanda t-elle sans comprendre, les yeux ronds.

- Son frère traître à son sang et la sang de bourbe y sont déjà, ils y ont passé la nuit, expliqua Amycus avec un sourire qui lui glaça le sang."

Un frisson parcourut son échine et Pansy ne répondit pas. Elle crut sentir Ginny se raidir également. Parce qu'elles savaient d'ors et déjà pour quelles raisons ils avaient été enfermés.

Fin du flashback.

Chapitre 31

Hermione tressaillit, le moindre mouvement de Bellatrix pour la faire avancer perturbant son équilibre, alors qu'elle la menait de plus en plus profondément dans la forêt interdite. Hermione songea qu'elle pourrait sans doute très bientôt dresser une carte mentale de la forêt, car à force de l'arpenter autant elle la connaitrait mieux que le garde chasse lui-même. Dans son dos Bellatrix resserra son bras encerclant son coup, sa baguette enfoncée dans sa chair contraignant sa respiration.

Elle sursauta en se retenant lamentablement d'émettre un énième gémissement sous la panique. Ses yeux qui se fermèrent sur le coup n'empêcheraient surement pas les larmes de s'en échapper. Bellatrix Lestrange n'avait pas beaucoup vieillit; bien que onze années se soient écoulées depuis la dernière fois où elle avait eut la malchance de croiser sa route. Seul ses yeux et l'expression sur visage semblaient plus impitoyables que jamais.

Le chemin se dégagea. Les arbres environnants se firent de moins en moins denses, plus espacés les uns entre les autres et la marche en fut facilité. Bientôt, Hermione put distinguer des blocs en pierres qui émergeaient de la terre à peine recouverte de végétation. L'endroit était dans un tel état de détérioration qu'elle mit un certain temps avant de s'apercevoir qu'il s'agissait des vestiges d'un ancien cimetière.

Passés les derniers arbres, la forêt s'arrêtait ici. Le cimetière, toutefois si les morts y reposaient encore, serpentait tout le long au bord d'une grande colline où la terre s'affaissait sur la droite. Une légère brise d'été se réveilla et la réchauffa aussi tôt comme une vaine tentative de réconfort.

Cette fois, Hermione ne put s'empêcher de répliquer. Sans doute que parler à voix haute plutôt que dans sa tête lui ferait oublier le son de son propre rythme cardiaque résonant à l'intérieur de son crâne.

« - C'est quoi, cet endroit ? demanda t-elle.

- …

- Je suis pratiquement sûre qu'il n'est même pas répertorié dans l'histoire de Poudlard, ajouta t-elle précipitamment alors que la femme la brusquaient en avant, les faisant s'avancer entre les rangées de tombes détruites. »

La plus part d'entre elles ne révélait aucun nom sur la pierre. D'autres gisaient entièrement à ciel ouvert, et des ossements humains dans les coins achevèrent de la révulser. Pourquoi donc laisser cette endroit pourrir de la sorte ?

Bellatrix rit à son oreille (un son extrêmement désagréable) et stoppa sa marche. Par dessus la terreur qu'elle ressentait pour la disparition de son amie, en omettant le fait d'avoir été capturée par son ancienne tortionnaire, Hermione éprouva une horrible sensation d'inconfort dans cet endroit. Ce n'était pas tant le décors macabre que le lourd silence qui y régnait qui l'accablaient, c'était l'énergie même, sinistre et insalubre qui était difficile à supporter, plus encore que dans un cimetière normal. Les fleurs et l'entretien en moins.

Elle ne savait pas si elle souhaitait réellement savoir ce que comptait lui infliger cette folle, cette fois-çi. Avec Bellatrix, on pouvait s'attendre à tout.

Evanna.. Penser à Evanna et se concentrer uniquement sur elle. L'espoir qu'elle ressentit à sa pensée lui redonna la force et le courage d'avancer en tâchant de ne pas faiblir. Le mangemort la fit s'asseoir par terre de force, malgré les gesticulations de sa prisonnière qui résista inutilement. Puis la cousine de Sirius attrapa ses cheveux et tira sa tête en arrière, et les yeux d'Hermione impuissant tombèrent sur le regard plus dure et implacable de Bellatrix qui la força à la fixer sans ciller.

« - Ne songe pas à t'enfuir, où tu ne reverras pas la moldue.. la prévint-elle. »

Hermione poussa un grognement, frustrée en se dégageant de sa poigne, et elle se propulsa si fort en avant pour le faire qu'elle faillit se retrouver le nez contre terre. Elle lui aurait presque craché au visage si sa gorge n'avait pas été aussi sèche.

Bellatrix se redressa et la contourna pendant qu'elle se redressait et constatait la souffrance parcourant ses membres contusionnés. Elles avaient marché beaucoup plus longtemps qu'elle ne l'avait imaginé. Les épaules voutées, la femme marcha rapidement vers un grand caveau tandis qu'Hermione la suivait de ses yeux brillants de larmes (était-ce de peur ou de haine ?), son chignon défait la gênant.

Espérons que sa disparition ainsi que celle de son amie ne passeraient pas inaperçu.. Bellatrix poussa le couvercle en pierre avec une force étonnante, et Hermione se demanda si elle cachait l'entrée d'une crypte, ou restait un simple caveau.

La lune, ronde et pleine ce soir là éclaircissait l'endroit, et au fur et à mesure qu'elle déplaçait la pierre, les doux rayons dévoilèrent ce qu'il y avait à l'intérieur du caveau.. Les yeux s'écarquillant d'horreur, le visage d'Hermione se décomposa face au spectacle. Elle ne put en supporter d'avantage et tourna son visage sur le bas côté.

« - Sais-tu pourquoi personne ne parle de cet endroit depuis des lustres ? Demanda le mangemort avec aigreur en se tournant vers sa silhouette, les mains liés et son corps accroupie qu'elle tentait de redresser. Ah, aucun directeur n'aurait permis à cette histoire de filer entre vos oreilles innocentes, et aucun portraits du bureau de la directrice ne se presseront de vous la raconter.. »

Hermione força instinctivement et avec une certaine maladresse sur ses jambes pour tenter fuir en arrière, ne se souciant pas de sa robe qui se salissait de terre. Elle n'eut pas le temps d'aller bien loin que Bellatrix la saisissait déjà pour la relever de force, malmenant ses bras qui ballotaient au grès des mouvements de la femme qui la rapprocha dangereusement de l'affreuse crypte.

Il n'y avait aucune chance qu'il s'agisse d'un simple caveau vu l'odeur qui s'en dégageait.

« - Je vais te faire une faveur et te raconter la petite histoire.. Il y avait une chapelle ici il y a quelques siècles, continuait t-elle avec un plaisir indicible tandis que la sorcière fixait dans un silence angoissant le trou à ses pieds, le menton levé fièrement, sans doute pour cacher la peur qui la tiraillait. Les moldus y étaient très attachés. Les sorciers de l'époque voulaient les faire fuir, alors ils ont orchestré une attaque.. un soir. les habitants moldus des environs se sont tous retrouvés enfermés dans cette crypte par les soins de ces bons sorciers qui ont mis le feu à leur lieu de prière.. Tu as enfin trouvé ta place, sang de bourbe, souffla t-elle à son oreille dans un rire exalté, la langue dépassant d'entre ses dents comme un enfant.

- Vous êtes cinglée ! rugit l'ancienne gryffondor, le corps à nouveau agité de soubresauts. »

Tous les membres de son corps étaient tendus comme des ressorts, prêts à bondir. Mais elle devait se laisser faire, elle n'avait pas d'autre choix pour retrouver et sauver Evanna. Oui, c'était bien ce qu'elle comptait faire. Cela faisait longtemps que son courage n'avait pas été ainsi mis à l'épreuve, si bien qu'elle ne savait plus vraiment où le puiser.

Puis elle se souvint que c'était beaucoup plus facile lorsque c'était la seule chose qu'il restait à faire.

Elle se souvint alors des réserves insoupçonnées qu'elle avait découverte en elle il y avait longtemps, et c'est sans doute cela qui lui fit recouvrer sa force. Heureusement, car elle allait en avoir besoin exactement à ce moment précis. Au final, l'aide venait toujours de quelque part. Hermione eut tout juste le temps de ressentir un violent haut le coeur face à l'odeur qui émergeait à présent de l'endroit ainsi qu'un vertige saisissant, avant que le mangemort ne la jette sans merci en avant à travers l'ouverture.

Chapitre 31

"- Qui ? questionna Rogue poliment à son collègue, bien qu'on sentait une certaine impatience au ton de sa voix."

Cronwall, l'assistant de Flitwick voulut répondre à sa place mais Rogue l'interrompit aussitôt d'un geste de la main. Ils se tenaient dans la même salle de classe où Harry et Hermione s'étaient disputés quelques jours auparavant.

"- Qui, répéta Severus une nouvelle fois en fixant le sorcier dans les yeux, vous a demandé de mener une pareille enquête dans le dos de tous ?

- Rémus.. Rémus Lupin, confessa le directeur des Serdaigles, contrit et soulagé à la fois de se confier à son collègue."

Le professeur de potions virevolta sur lui-même et fit quelques pas consciencieux à travers la salle de classe, la tête baissée dans un moment de brève réflexion.

"- Lupin.. murmura t-il lentement comme s'il s'adressait à lui-même. Je dois avouer que j'ai également fait part d'une suspicion, pourtant assez habituelle depuis qu'il est ici.

- Quel est votre avis Severus ? demanda rapidement Filius en le prenant de court. Serait-il possible d'après votre expertise que vous confirmiez ce que j'avance ? Je ne peux pas croire ce que j'ai découvert, il.. il me faut un autre avis ! Bien que Thedeus soit également du mien."

L'assistant derrière lui approuva de plusieurs hochements de tête. Rogue le fixa un instant et Cronwall se sentit légèrement perdre ses couleurs, même si le professeur semblait regarder à travers lui plongé dans ses réflexions.

"- Il serait en réalité beaucoup plus judicieux d'aller consulter l'expertise d'une troisième personne, se prononça t-il en revenant sur son vieux collègue. Suffisamment proche de lui pour avoir accès à ses affaires personnelles. Savons-nous dans quelle partie du château il réside actuellement ?

- Dans la salle commune des Poufsouffle, répondit l'assistant alors que les deux hommes devant lui se regardaient silencieusement, nul ne pouvant deviner ce qu'ils pensaient, mise à part qu'ils semblaient tous deux remplis d'une appréhension identique."

Chapitre 31

Une fois qu'on était à l'intérieur, la crypte paraissait beaucoup plus grande. Hermione se releva maladroitement, étourdie tandis qu'elle profitait de sa vue retrouvée pour identifier les lieux. Elle tourna sur elle même lentement pour observer les tas d'ossements gisant à ses pieds. L'odeur nauséabonde était indescriptible et elle du se couvrir le nez et la bouche.

Pliant légèrement sous le poids des courbatures dû à sa chute, elle avança prudemment sur les restes d'os et de cadavres, manquant de tomber à de nombreuses reprises. Elle coinça d'ailleurs un de ses talons dans une mâchoire séparée du reste du crâne de son ancien propriétaire et jura à voix haute. Sa voix se répercuta dans le grand souterrain. Quelques secondes à peine plus tard, elle entendit des gémissements.

Son visage se tordit alors qu'elle retenait un sanglot. Une sensation douloureuse la piqua au vif en reconnaissant la voix de sa meilleure amie. Elle aurait dû être soulagée d'avoir si vite retrouvé sa trace, et d'avoir une fois de plus suivit son raisonnement logique qui lui avait soufflé de laisser Bellatrix la capturer; alors qu'elle aurait pu lui dérober sa baguette magique et la faire prisonnière à son tour, l'obligeant à la mener jusqu'à son amie. Cela était sa première intention mais elle avait sentie que ce ne serait pas la peine de prendre autant de risques. Les plans improvisés dans l'urgence n'étaient pas les plus fiables, d'après sa propre expérience.

Pourtant, l'angoisse qu'elle ressentait était insoutenable comparée à ce que lui avait fait subir Bellatrix jusqu'ici. Vieille folle.. pesta Hermione en tâchant de reprendre le contrôle de ses émotions. Une partie d'elle se remémora jusqu'où la mangemort était prête à aller dans ses jeux malsains.. et à la pensée qu'elle ait pu torturé Evanna, elle alla jusqu'à souhaiter que le corps de Lestrange termine sans vie au fond de ce trou, au milieu de tous ces crânes sans noms et sans identités, dans ce lieu banni des livres d'histoires et condamné à l'oublie.

Elle essaya une fois ou deux d'élever la voix pour signaler sa présence, pour la rassurer qu'elle était là, qu'elle n'était plus seule. Mais sa voix était tellement nouée par l'émotion qu'elle resta bloquée au fond de sa gorge. Il vallait mieux agir que parler, de toute façon.

Alors elle avança avec vigilance dans l'obscurité de la crypte.

Quand on était un sorcier constamment pourvu d'une baguette magique sur soi, il était évident que l'on se faisait moins de soucis lorsque d'autres sorciers -amis ou famille- se retrouvaient dans les ennuis. Au moins, ils avaient un moyen de défense sur eux.. Au moins, ils savaient s'en servir et n'étaient pas complètement démunis, même si les dangers dans le monde magique n'en étaient que plus graves et meurtriers. Hermione avait passé sa scolarité à se faire un sang d'encre pour Harry, mais l'aide qu'elle avait été en mesure de lui apporter maintenait à l'époque sa conscience tranquille. Et puis, Harry Potter était une tête brulée qui trouvait toujours le moyen de s'en sortir, l'histoire l'avait assez prouvée. Evanna pour sa part se retrouvait injustement en position d'impuissance. Elle n'avait pas de baguette de magique, tout comme elle.. La jeune femme ne savait pas si elle serait capable de se pardonner de l'avoir entrainé avec elle dans son ancien monde. Comment avait-elle pu laisser sa baguette de côté ? Pourquoi l'avait-elle aussi rapidement donné à Ginny dans Cavespell ?

La voix de sa conscience entonna celle du survivant, remplie de reproches lorsqu'elle résonna dans son esprit.. Quelle optimisme Miss Granger, on a beau t'enfermer à double tour dans un trou et te priver de baguette magique, tu penses toujours détenir La solution.

Combien de fois as-tu pu tirer profit de mes solutions, Harry Potter ? répliqua mentalement Hermione dans un rappel amer.

Un vieux sentiment de culpabilité ressurgit de cette partie en elle qu'elle savait abimée depuis longtemps. Celle qui se sentait responsable de la mort de sa famille. Elle espérait que cette endroit ne possédait pas les mêmes énergies noires qu'elle avait affronté dans Cavespell, qui poussaient les gens à la folie à travers leurs propres abîmes. Elle tenta de se raisonner car se torturer l'esprit ne la mènerait cependant à rien.

Evanna n'est pas tes parents..

Analyser ce qui l'entourait parvint à détendre son anxiété. Elle marcha, attentive au moindre bruit qui pourrait la mener à son amie, tout en essayant de se repérer dans le vaste caveau aux plafonds voûtés. Une chance que la pleine lune soit aussi brillante ce soir-là, la lumière lunaire était filtrée par les fines ouvertures pour éclairer d'anciennes reliques et tombeaux.

Des martyrs avaient-il été enterré ici-même ? Avaient-ils péri sous les baguettes des sorciers ? Elle préféra l'ignorer, même si la bibliothèque de Pré au Lard et de l'école pourraient certainement la renseigner à ce sujet. Les rares cas de persécutions moldus par des sorciers étaient habituellement abordés en troisième année durant les cours d'études des moldus. Peut-être le programme avait-il changé depuis son époque. Elle songea sérieusement que ce lieu devait avoir été battit à peu près à la même époque que Poudlard. Il devait y avoir plus d'une sortie de chaque côté de la partie inférieur de la chapelle. Seule la dite chapelle au dessus de sa tête semblait avoir été détruite, car la crypte ne montrait aucun signe de modifications. Et tout était mieux conservé qu'à la surface, où le cimetière avait été érigé au court des siècles ayant précédé l'incendie.

Une rangée de statut représentant des saints étaient alignés sur un long pilier en pierre qui tenait toujours en place sur le mur de gauche. Les peintures et dorures s'étaient effacées mais mais les statuts à l'expression figée conservaient malgré tout leur splendeur d'antan et inspiraient un certain respect. Hermione n'appartenait à aucune religion, mais elle du cependant admettre que cette vision lui apporta un brin d'apaisement sur l'instant.

A quelques mètres sur sa droite se trouvait Evanna. Elle repéra sa chevelure auburn décoiffée, brillant dans la partie la plus éclairée de la crypte. Mais elle ne montrait aucun signe de maltraitance. Recroquevillée dans un coin, cette dernière contenait avec un certain entêtement de violents tremblements. Hermione en su automatiquement la raison. Les traits de son visage revêtait une sorte de contrôle forcé face aux circonstances, comme ceux qui ont l'habitude de se retrouver confronté à une phobie et développent des techniques pour les surmonter.

Bon sang, même dans cette vaste crypte la claustrophobie d'Evanna était mise à rude épreuve, surtout après ce qu'elle venait d'endurer. La sorcière porta une main tremblante à sa bouche d'où s'échappa un soupire de soulagement, qui se transforma en sanglot, et se précipita vers elle aussi vite qu'elle le pouvait. La moldue releva subitement la tête.

"- Hermione ! lança t-elle avec la voix cassée de ceux qui reprenne espoir."

La jeune femme se sentait si soulagée en la découvrant saine et sauve qu'elle en eut le vertige.

"- Ca va, ça va aller.. je suis là. Je suis désolé, balbutia cette dernière en laissant les larmes couler sur son visage lorsqu'elle se fut agenouiller juste devant elle."

Elle l'empêcha de se redresser trop rapidement et Evanna se détendit. Hermione eut tôt vite fait de comprendre également qu'elle s'était empêché de pleurer et de se laisser aller à la panique. C'était tellement typique de sa meilleure amie que la force et le courage qu'elle témoignait la bouleversa un peu plus. Mais son agitation contenue, ses tremblements parlaient pour eux.

Après avoir embrassé vivement le sommet de sa tête, les paumes posées de chaque côté de son visage, elle lui assena une tonne de question s'accumulant les unes après les autres, si rapidement qu'elle ne lui laissa pas vraiment le temps de répondre.

"- Elle ne t'a rien fait ? Comment t'es tu retrouvé là ? demanda t-elle enfin en reniflant, passant le dos de sa main sous son nez où des larmes glissaient. Tu as surement froid.. Attends je te redonne ta veste, continua t-elle en se contorsionnant pour enlever cette dernière."

Elle l'entoura avec en passant son bras derrière ses épaules, sa main vint frotter le bras de la moldue dont les tremblements cessèrent peu à peu. Evanna lui rendit son étreinte et elles se réconfortèrent mutuellement.

"- J'aurais peut-être dû la garder ! répliqua avec sarcasme son amie.

- Il faut toujours que tu sois si tête en l'air, l'accusa Hermione d'une voix aiguë, pleine de larmes. Je l'ai retrouvé dans la cours du mariage. Mais comment j'ai pu imaginer un seul instant qu'il était raisonnable de t'emmener ici avec moi ? Quelle idiote !

- Et dans ce monde de cinglés en plus ! tenta de plaisanter Evanna dont la voix redevenait à présent plus légère alors que son visage reprenait vie, malgré qu'elle semblait éreintée. Et il a fallut que ce soit des sorciers ! Pas des fées, ou des lutins.. non ! Des sorciers ! Mais je suis contente de voir, sinon.. l'ambiance manquait un peu par ici."

Ses accusations humoristiques firent rire Hermione nerveusement mais avec sincérité. Evanna ne perdrait jamais le nord et son caractère. Ca aussi, elle aurait du s'en rappeler.

Elles parlaient désormais toutes les deux en même temps, se coupant la parole, montrant ainsi le soulagement que les deux amies ressentaient de s'être retrouvées.

"- Comment as-tu fais pour me retrouver ?

- C'est une longue histoire, mais ton charmant auror m'a entraîné dans la forêt. Et Bellatrix s'est chargé du reste.. Tu devrais être beaucoup plus en colère contre moi, fit remarquer la sorcière.

- Tu rigoles ? C'est plutôt toi qui devrait m'en vouloir d'avoir suivit cet auror louche.

- C'était un mangemort, précisa avec gravité Hermione.

- Que font-ils ici ? Il faut toujours que je tombe sur des crétins..

- Non ne dis pas ça. Crois-moi tes ex sont loin de ressembler à ce pauvre type !

- Si vous voulez vous battre la culpe allez-y mes chères, retentit une voix féminine dans leurs dos. On a tout le temps pour ça. Je dirais même l'éternité."

Surprise, Hermione fit volte face comme un ressort pendant qu'Evanna dans son dos se poussait sur le coté pour observer celle qui avait parlé.

"- Ce n'est pas la dingue qui m'a capturé, ne t'en fais pas, lui souffla t-elle à l'oreille pour la rassurer. C'est une journaliste, elle était là avant moi, depuis beaucoup plus longtemps d'ailleurs ! Elle était évanouie jusqu'à ce que j'arrive. Elle m'a tenu compagnie, heureusement vu comme le temps paraissait long."

Hermione l'étudia silencieusement. De courts cheveux frisés, un tailleur formel et élégant.. La sorcière écarquilla les yeux en la reconnaissant, puis poussa une exclamation de dédain.

« - Pourquoi cela ne m'étonne t-il pas de vous retrouver là ? demanda t-elle, cinglante à Misty Farbell. Je parie que vous êtes là pour le mariage et non pour l'attaque des centaures ? Ce n'est pas le genre de sujet que vous devez traiter dans vos articles, je suppose.

- Vous êtes donc aussi horripilante qu'on le dit, remarqua t-elle. En vérité, ce mariage était la première raison de ma venue. Jusqu'à ce que j'assiste à l'attaque dans Pré au Lard et qu'après quelques recherches, je ne remonte à la racine et en découvre l'explication: on a assassiné l'un des leurs, poursuivit l'employée de Sorcière Hebdo."

Le menton levé, Hermione se détourna d'elle et ne lui accorda aucune attention. Misty rit sèchement.

"- C'est bien ce que je pensais, murmura t-elle. Vous avez des doutes vous aussi, vous n'êtes pas totalement sûre qu'il s'agisse de l'oeuvre d'un mangemort.

- J'ai mes propres hypothèses et elles ne vous regardent nullement, répondit rapidement Hermione à voix basse alors que pendant ce temps, Evanna paraissait intimidée de ne pouvoir suivre le fil de leur échange. Ca vous dit de sortir de là ? "

L'ancienne gryffondor se demandait comment elle avait su percer aussi facilement ses pensées. Merlin, pas un énième légiliment.. Harry était suffisamment exaspérant en la matière.

"- Et désormais la magie qui s'envole à son tour, continua Farbell, imperturbable."

Hermione garda le silence; elle repensa aux paroles de sa meilleure amie qui lui étaient revenues juste avant qu'elle ne s'évanouisse. Dommage qu'elle ne s'en rappelle pas en détails.

"- Evanna ? questionna t-elle alors la jeune moldue en relevant la tête vers elle. Tu te souviens de cette revue que tu as lu dans le train, sur l'astrologie ?"

La moldue acquiesça d'un air curieux.

"- Qu'est-ce que l'astrologie vient faire là-dedans ? Je croyais que tu avais horreur de ça.

- Ca y est je me souviens, souffla Hermione en fermant les yeux. Jupiter, Mars et Neptune, les trois planètes alignées.. qui ne font qu'une, oui ! Et le ciel.. le ciel enflammé sous la lune.. quel rapport ?

- Vous êtes sûre qu'elle va bien ? interrogea Misty en s'adressant à Evanna qui regardait également son amie avec une once d'inquiétude.

- Je ne sais pas, commenta celle-ci, hésitante. Il y a des fois où ça lui arrive mais généralement il vaut mieux la laisser finir."

Hermione continuait ses élucubrations résumant en de fébriles chuchotements, essayant de se concentrer face à leurs interrogations sur sa santé mentale.

"- Laissez-moi réfléchir, avec tout cet alcool et la soirée qu'on a passé.. gémit la brune. Mais pourquoi ai-je l'impression que tout est lié ? Le meurtre de Magorian, l'essence anima, l'attaque des centaures et même ce tableau dans les serres..

- Mais de quoi parle t-elle ? demanda la journaliste en haussant la voix, en la dévisageant comme si elle venait d'une autre planète.

- .. Et à peine un jour et demi plus tard, la magie disparait.. tout cela est un peu trop gros pour n'être qu'une coïncidence, vous ne trouvez pas ? demanda finalement Hermione en rouvrant ses yeux sur les deux autres prisonnières de la crypte."

Les deux femmes l'observaient médusées.

"- Au moins avec vous on ne risque pas de s'ennuyer, répliqua Farbell un sourcil en l'air.

- Ne m'en veut surtout pas ma chérie, mais moi j'ai rien suivis, s'excusa doucement Evanna.

- Ce n'est pas grave, parce que tu es un génie ! s'exclama Hermione en appuyant ses mains sur son épaules."

On aurait dit à travers son comportement qu'elle venait de retrouver une part de l'élève de Poudlard qu'elle avait été. C'était comme au bon vieux temps, finalement: rien qu'une énigme à résoudre. Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas ressentit cet enthousiasme !

"- Pourquoi dis-tu ça ?

- Maintenant, grâce à toi, je peux faire le lien entre tout..

- Parce que ce que tu viens de dire est supposé avoir un sens ? "

Hermione frétillait presque d'impatience à l'idée de tout lui raconter en détails comme elle le faisait lorsqu'elles étudiaient ensemble. Elle en oubliait presque l'endroit où elle se trouvait en ce moment. Elle se ravissait d'avoir retrouvé son état normal, de ne plus ressentir l'accablement de la léthargie qui l'avait saisit dans l'armurerie.

Elle revit dans un flash le corps de l'auror frappé par les coups de poignard, et sa propre absence de réaction. Elle déglutit en ressentant un élan de culpabilité et de dégout. Elle recentra ses pensées sur le moment présent.

"- Bellatrix ne nous a pas enfermé avec l'intention de nous tuer, dit-elle alors en redevenant sérieuse. Elle a besoin de nous.. elle avait d'abord besoin de toi, Evanna. Pour me faire venir.

- Pourquoi voudrait-elle te faire venir ici ? Que cherche t-elle ? "

Hermione avait une fois de plus la sensation que réfléchir à voix haute l'empêcherait de se perdre dans cette toile d'araignée qui se dressait à présent dans son esprit. Tous ses évènements auxquels elle avait assisté, pour une raison ou une autre, étaient reliés les uns aux autres même si indirectement.

"- Pour plusieurs raisons, répondit pensivement la brune. Lucius Malefoy et moi avons des comptes à régler, et une prophétie va se réaliser. Ca explique les disparitions ! Le meurtre de Mr Lovegood.. Les mangemorts n'avaient pas pour seul but de se venger et d'enlever sorciers et moldus confondus pour faire régner la terreur, comme on s'y attendait."

Elle avait comprit ce que Ginny n'avait pas souhaité lui révéler; ce qu'Harry avait du déduire dans ses propres investigations. Cette prophétie était à prendre au sérieux, le premier point qu'elle avait pu constater le matin même. Lupin, Drago le savaient aussi. Tous les signes qu'elle avait pu amasser autour d'elle le prouvaient également. Un enfant allait naître, et les mangemorts s'y intéressaient de près et recherchaient activement les personnes concernées par la prophétie. Voilà pourquoi ils s'étaient retrouvés dans Cavespell.

Alors.. Lucius Malefoy avait-il seulement cherché à se venger d'elle il y a quelques mois en lui envoyant ses acolytes en plein Londres ? Pour régler une fois pour toute la dette qu'elle n'avait jamais réglé en livrant Harry au Seigneur des Ténèbres qui avait contribué à entraîner la chute de ce dernier ? Ou pensait-il ainsi mettre la main sur l'un des parents de cet enfant ? A l'évidence, il s'était trompé de victimes. Ginny avait-elle réussi à recenser dans sa liste l'un des couples qui pourrait également prétendre au titre ?

Si la magie allait réapparaître dans quelques heures, l'enfant allait bientôt naître. Si les mangemorts rodaient tout autour du château en infiltrant le mariage et en kidnappant ses invités, c'est parce que les parents potentiels s'y trouvaient.

S'agissait-il de Luna ? De Pansy ? Personne d'autres à sa connaissance n'attendait d'enfant. Si c'était l'une d'elles, il fallait revenir au château rapidement et les mettre à l'abris. En espérant que Ginny y veillait. Harry et ses aurors devaient s'en assurer aussi. Voilà pourquoi il semblait si occupé et avait augmenté l'effectif des aurors présents au château. Et il savait actuellement que l'autre camp allait bientôt frapper, voilà une bonne raison d'ouvrir l'armurerie. Ce n'était qu'une question temps, désormais; il n'avait jamais été question d'autre chose que ça, comme Trelawnay et Firenze l'avaient souligné à leur manière. Le temps passait plus vite ici que n'importe où ailleurs.

Mais ces aurors n'avaient jamais compris que les mangemorts n'étaient pas la seule menace qui planait au dessus de tous.

Qu'attendait Harry pour faire évacuer le château ? Pourquoi ne l'avait-il pas fait plus tôt ?

Tu connais déjà la réponse..

Harry n'était plus dans son état normal, pas plus qu'elle ne l'avait été lorsque Turner lui avait révélé ses mises en gardes contre le survivant avant qu'elle ne se fasse expulsée de la salle. La vérité, c'est qu'elle sentait depuis bien plus longtemps que son attitude portait à croire qu'il cachait quelque chose. Cette dernière ne concernait pas seulement leurs différents, mais sous-entendait qu'il se tramait quelque chose de bien plus grave. Cette fois, c'était son intuition qui le lui confirmait. Sa raison aussi en était convaincue.

Depuis le début, une partie d'elle s'était révélée méfiante face à son vieil amie qu'elle ne reconnaissait pas, honteuse des doutes qu'il lui inspirait. Personne n'y avait prêté attention. Elle avait préféré se convaincre qu'il agissait ainsi car il lui en voulait, que la guerre l'avait changé. C'était plus facile que de penser.. que l'actuel chef des aurors n'était pas digne de confiance.

Turner lui avait fait voir une part de la vérité en face, celle qu'elle redoutait et dont elle avait si fermement renié l'existence que ce noyau de soupçons s'était dissimulé dans un coin de son inconscient, attendant que quelqu'un ne vienne le mettre en lumière. Tout comme les sentiments qui l'animaient, depuis dieu sait combien de temps restaient-ils cachés en elle, protégés par un puissant déni.

Hermione avait pris conscience de tout ça en une seule journée. Après la tonne d'émotions que cela avait entraîné, pas étonnant qu'elle ait réagi comme elle l'avait fait !

Elle se rappela de la présence de Misty Farbell avec elles. Mieux aurait-il valu qu'elle se taise. La sorcière n'en revenait pas que cette dernière ai réussi à infiltrer ni vu ni connu l'enceinte du château et découvert le meurtre.

Encore une fois, elle aurait du se méfier d'elle.

" - Qu'est ce que vous savez ? lui demanda Hermione sur un ton impérieux en se tournant vers elle."

Son besoin d'explication et de réponses devenait brûlant.

"- Je vous dirais ce que je sais à condition que vous fassiez de même, répondit la journaliste.

- Très bien, concéda Hermione en se relevant en tendant une main à la moldue pour l'aider à faire de même. Mais d'abords on sort d'ici. Des détraqueurs sont sur le point d'arriver.

- .. Des quoi ? Demanda Evanna en se relevant. "

Chapitre 31

Flashback:

"- Est-ce que tu crois qu'ils ont eu le temps de détruire l'horcruxe ? Demandait Ginny alors qu'elles étaient en chemin vers la salle des corrections.

- Pas ici, siffla Parkinson. »

Elles continuèrent à marcher, traversant plusieurs couloirs dans un silence tendu.

« - Tu sais, tu n'as pas vraiment le choix, Parkinson, fit Ginevra. Tu ne peux pas passer le restant de ta vie à hésiter. Si le camp de la neutralité existait encore, je crois qu'on y serait tous à l'heure actuelle..

- Ca fait bien longtemps que je ne suis plus neutre. Silence, maintenant. "

Elles y étaient. Pansy ouvrit d'un coup de baguette la porte de la salle de classe et celle-ci s'ouvrit pour dévoiler une pièce abandonnée. Les tables et les chaises étaient toutes repoussées contre le mur de droite. Non loin sur leur gauche étaient enchainés à même le sol Ron et Hermione.

"- Ginny ! s'écria son frère en tentant de se relever."

Ron avait un oeil au beurre noire. Surement la marque d'Amycus. Ginny poussa un grognement.

"- Je croyais que vous ne vous parliez plus tous les deux, fut tout ce qu'elle trouva à dire en premier lieu tandis que Pansy serait ses liens dans son dos.

- Avance, lui dit cette dernière à contre coeur.

- Est-ce du regret que je perçois dans ta voix, Parkinson ? demanda Hermione, dont la voix douce et sincère contrastait avec sa réflexion sarcastique.

- Hermione, s'il existe une chance qu'elle aide à notre libération tu devrais peut-être songer à ne pas la froisser ! conseilla Ron, chez qui l'humour venait si naturellement qu'il n'avait pas besoin de le mimer.

- Est-ce que vous avez trouvé les horcruxes ? demanda Ginny en revenant à leurs préoccupations.

- Trouvé et détruit ! Ron a assuré sur ce coup là, s'exclama Hermione. Il a eu une idée de génie.

- Merci, répondit Ronald en la regardant avec surprise. Mais si tu ne m'avais pas suivis tu ne serais pas prisonnière avec moi en ce moment, tu sais."

Du coin de l'oeil, Hermione aperçut le regard insistant de Ginny qui lui demandait en réalité de continuer à distraire Pansy, cette dernière buvant leurs paroles, légèrement impressionnée. Hermione ouvrit la bouche avant même d'avoir trouvé quelque chose à dire.

"- Je pouvais pas te laisser y aller seul, avoua t-elle à voix basse, en prenant bien soin de ne pas regarder Ginny qui en profitait pour défaire les liens dans son dos. Ron a eu l'excellente idée d'utiliser un des crochets du basilic qu'Harry a vaincu dans la chambre des secrets.

- Et vous vous êtes fait débusqué comme les parfaits idiots que vous êtes, conclut sèchement Pansy en penchant la tête."

Parkinson pendant ce temps n'avait toujours pas attaché Ginny au sol comme ses compères, trop absorbée par leur discussion.

"- Des idiots que tu vas libérer sans plus tarder, répliqua cette dernière en se redressant en même temps qu'elle brandissait sa baguette dans sa direction."

Pansy fut surprise mais l'avait cependant devancé sur ce coup, sa baguette déjà en main et un sort sur le bout des lèvres.

Mais plutôt que de lui lancer, la serpentard déglutit tandis qu'une lueur d'embarras naissait dans son regard, même si elle repartit aussi vite qu'elle était venue. Ginny n'en fut pas dupée pour autant et devina aussitôt que Pansy n'avait aucune envie de l'attaquer de nouveau.

"- Tu n'en es pas capable, la dissuada t-elle doucement. "

Bien qu'elle ne l'avouerait jamais, Pansy ressentait en effet une envie urgente de s'enfuir plutôt que de relancer un jour un sort -même quelconque- sur Ginny Weasley. Parkinson fit une moue dédaigneuse à la place et baissa sa baguette en feignant l'indifférence.

La seconde d'après, les chaines retenant Ron et Hermione au sol se délièrent. Cette dernière fut la première à se lever avec des gestes impatients, tandis que Ron massait ses poignées douloureux, les sourcils froncés.

"- Allez, on sort de là ! s'exclama t-il en se relevant vivement.

- Le bureau d'Alecto Carrow n'est pas aussi bien protégé contre les intrusions qu'elle ne le pense, pas aussi bien que celui de son frère en tout cas, commenta Pansy en n'osant croiser leurs regards. Vos baguettes ne seront pas difficiles à retrouver, elles doivent probablement se trouver avec les autres..

- On va pouvoir rendre leur baguette aux élèves qui n'en avaient plus depuis un moment, se réjouit Ron en souriant de toutes ses dents, tandis qu'Hermione lui renvoyait un sourire compatissant.

- Bonne idée, approuva Ginny d'un signe de tête alors qu'elle agitait sa baguette nerveusement. Pansy et moi allons de suite dans la salle sur demande. Et lorsqu'Harry sera là..

- Il nous aidera à tuer Naguini, compléta gravement Hermione. Mais Pansy devrait rester ici, histoire de conserver sa fausse couverture encore un moment.. C'est plus prudent.

- Plus prudent pour toi, tu veux dire, cracha Pansy en ayant soudainement recouvré sa voix. Si les mangemorts me découvrent ici toute seule, non seulement je vais passer un sale moment mais de plus, vous n'aurez plus beaucoup de temps devant vous !"

Les yeux d'Hermione lui lancèrent des éclairs alors qu'elle venait tout juste d'être contrariée dans son plan.

"- Tu veux qu'on échange les rôles ? demanda t-elle alors en ripostant avec colère. Très bien, alors Ron et moi, on va s'enchainer à nouveau, Ginny va faire de même et tu n'auras qu'à aller prévenir les autres dans la salle sur demande pour qu'ils viennent nous délivrer.. après le retour d'Harry bien sur, et avant cela tu penseras aussi à aller récupérer nos baguettes, histoire de prouver que tu n'es pas une lâche ! "

La gryffondor fulminait en essayant de reprendre son souffle pendant que Ron la regardait du coin de l'oeil avec une certaine prudence. Pansy resta anormalement silencieuse.

"- Alors, Parkinson ? Qui sera la plus rapide, toi ou nous trois ? Qui a envi d'une séance de torture avec nos chers professeurs sanguinaires ? demanda ironiquement la jeune fille alors qu'elle semblait à bout de nerfs. Personnellement je commence à avoir l'habitude, pour ma part."

Personne ne répondit pendant un moment.

"- Gardez votre idée de départ, fit soudainement Pansy à la surprise de tous. Il vaut mieux que vous y alliez à plusieurs, et.. le temps que je vais mettre à leur avouer où est votre planque, je..

- Tu seras grillée, lança Ginny en la voyant trembler de la tête aux pieds."

Pansy était parfaitement conscience que plus elle mettrait de temps, plus les membres de l'armée de Dumbledore auraient de chance de réussir à provoquer le soulèvement qu'ils avaient prévu. Peut-être même qu'Harry pourrait vaincre Voldemort.. Le teint encore plus pâle qu'à l'accoutumée, elle releva ses yeux sur ceux de la soeur de Ron qui la fixait.

La foi et la confiance que Ginny ressentait envers Harry suffirent à la désarçonner.

"- Pour Harry, décida Parkinson pour de bon cette fois, et tout le monde acquiéça.

- On viendra te chercher aussitôt, ne t'inquiètes pas, assura Ginevra alors que Pansy prenait place à l'endroit où Ron avait été prisonnier plus tôt. Glisse ta baguette dans ta manche, au cas où ils ne penses pas à vérifier..

- Espérons-le, dit Ron à mi-voix. "

La poursuiveuse des gryffondor l'aida à replacer les chaînes en place aussi rapidement que possible. Hermione pendant ce temps n'osait plus riposter quoi que ce soit, et semblait avoir honte d'elle-même, tandis qu'elle se dirigeait vers la sortie.

Ron la suivit et le regard de Pansy croisa à nouveau celui la rousse. La serpentard lut dans ses yeux tout ce qui était absent du sien: du courage, de l'honneur et de la fierté.

Que valait-elle à côté ?

Un éclat doré capta son attention et elle vit dépasser de son pull ce même collier qu'elle lui avait souvent vu porter, celui avec le pendentif en forme de gryffon.

"- Très original, souffla t-elle alors que Ginny lui répondait d'un bref sourire en coin."

Ron avait ouvert la porte et passé sa tête au travers, surveillant les deux côtés du couloir. La rouge et or sembla chercher quelque chose à lui dire, mais se ravisa soudain lorsque la voix d'Hermione retentit.

"- Dépêchons-nous, ils ne vont pas tarder à revenir, lança son amie dans leurs dos."

Fin du flash-back.

Chapitre 31

Le hibou au plumage marron devint de plus en plus visible après avoir survolé la forêt interdite. Harry l'observa décrire une longue courbe en se rapprochant du sol et ressentit une pointe de nostalgie en songeant à Hedwige. Le volatile silencieux replia ses ailes et se posa enfin sur le bras d'un auror.

Le chef des aurors se tourna vers Gabriel, dont le visage demeurait toujours aussi renfrogné. Les deux mangemorts capturés avaient été vaincues après que des renforts soient arrivés en masse. Allestra avait été transporté aussitôt à l'infirmerie et n'ayant aucun moyen de guérison magique à sa portée, il était entre la vie et la mort. Pomfresh veillait sur lui.

L'histoire de ce drame n'était pas restée entre les murs où cela s'était produit, contrairement à ce que Turner avait exigé. Des invités alertés par le vacarme et les allés et venus vers l'infirmerie s'étaient amassés devant les portes de cette dernière, et on avait interdit l'accès au couloir où se situait l'entrée de l'armurerie. Pour le reste, le bouche à oreille avait d'ors et déjà fait son travail.

Il allait sans dire que la mariage venait de prendre un très mauvaise tournure.

Le pire avait été la réaction de leur chef lorsqu'il fut arrivé sur les lieux et découvert que l'on avait pris des mesures dont il n'avait jamais eut la connaissance. Ni moins approuvé ou commandé. Personne n'aurait pu deviner que la colère de Potter dissimulait une profonde déception à l'idée que cet illustre auror qu'il estimait jusqu'ici ait pu agir dans son dos, et qu'il en résulterait de telles conséquences, surtout après une carrière comme celle que Turner avait connu.

S'en était suivit entre les deux hommes un règlement de comptes des plus virulents dans la salle des professeurs, et le professeur McGonagal, plusieurs de ses collègues et des aurors en renfort étaient intervenus pour les empêcher d'en venir aux mains.

L'instant suivant Turner fut officiellement destitué de ses fonctions quand Harry Potter l'avait finalement renvoyé.

"- Vérifiez la provenance, ordonna Potter précipitamment."

Pour ce qui était du sort de Dimitri Bogdan, et du sien, Gabriel n'avait pas entendu le survivant se prononcer pour le moment. Un seul renvois suffisait peut-être à ses yeux vu l'ampleur de la situation.

"- Le sceau ministériel, regardez chef, lui répondit Larsen en lui tendant la lettre avec appréhension."

Ils reprirent ensemble le chemin vers l'armurerie qui était beaucoup plus grande et pratique que la salle des cachots qui leurs avait été attribué en premier lieu. Tonks les rejoint en cours de route pendant qu'Harry parcourait des yeux le parchemin déplié d'un bout à l'autre.

"- Il a laissé un message supplémentaire qui t'es destiné, lui apprit le survivant. J'ai presque terminé pour que tu puisses la..

- Pas la peine, le coupa t-elle. Répète-moi le principal.

- Il dit qu'il ne peut pas abandonner son poste, et il demande un retour de notre part au plus vite. Il dit également que Percy est recherché par des membres du ministères. Ces gens-là sont portés disparus depuis plusieurs heures.

- Continue, incita la métamorphomage en tachant de conserver son sang-froid."

Harry,

Les détraqueurs ont quitté d'Azkaban et aussitôt que l'information m'est parvenu, j'ai pris la situation en main en envoyant tes troupes d'aurors dispersés à travers le pays sur l'île pour empêcher les prisonniers de s'évader.

"- Ces saletés de bestioles n'ont jamais été une valeur sûre ! ragea Cornian comme il en avait l'habitude dans le QG lorsqu'il s'agissait d'injurier les gardiens de la prison d'Azkaban."

La nouvelle fut pénible à annoncer aux aurors comme il l'avait envisagé. Le même événement s'était produit et remontait à la dernière montée au pouvoir de Voldemort. Le reste de l'élite fut cependant silencieuse et ne releva pas son commentaire.

La disparition de la magie s'est répandue sur tout le territoire d'après ce qu'on en sait, et cela a compliqué les choses, comme tu t'en doutes. Je n'ai pas pu te tenir au courant assez vite et le seul moyen de répondre à la lettre de McGonagal a été par hibou. Ils ont volé par milliers dans les airs en pleine journée, venant de toutes les familles de sorciers de Grande Bretagne, réclamant des réponses du ministère et une aide. On avait pas vu ça depuis la victoire sur Voldemort. Les moldus en ont parlé sur leurs propres chaînes d'infos. En ce moment, nous les envions, Harry. Eux et leurs technologies. Nous avons tenté de prendre contact avec les foyers sorciers avec les seuls moyens que nous pensions encore posséder, la BBC-S. Mais cette dernière n'est diffusée que grâce à des transmissions magiques.

Le sujet du peuple des centaures a été relégué au second plan pour une durée indéterminée, ce qui m'amène à t'avouer le fond de ma pensée: j'ai la sensation que tout est orchestré de l'ombre pour que nous nous retrouvions seuls, confrontés à cette impuissance.

« - Le ministère est bloqué. Sans magie, plus aucune entrée n'est disponible mise à part la principale, la seule à être visible par les moldus. Des allées et venues constantes des sorciers du ministère risqueraient d'attirer la curiosité et ce dernier a été fermé pour une durée indéterminée, poursuivit Gabriel. La situation a dépassé les limites lorsque les sorciers habitants dans Londres et ses alentours ceux sont attaqués aux membres du ministère.

- Tout fout le camp et pas qu'au Ministère, commenta inutilement Dalwish."

Je te demande de revenir impérativement par n'importe quel moyen que ce soit avec le reste de tes hommes, et de prendre en charge la situation préoccupante d'Azkaban.

"- Les transports moldus sont en grèves !

- Il reste le navire ensorcelé qui est toujours à notre disposition, proposa Malefoy en se tournant vers Zacharias Smith avec un brin d'espoir."

Avant de s'apercevoir de sa bourde.

"- Qui n'est plus désormais ensorcelé, se corrigea t-il en baissant les yeux."

Harry était furieux que ses aurors aient été envoyé à Azkaban sans son autorisation. Et il ne fut pas le seul à s'insurger de cette décision. L'élite était la seule section à savoir faire apparaître correctement un patronus. Lorsqu'il avait repris le flambeau du dernier chef des aurors, Harry avait immédiatement souhaité revoir le programme de formation et corriger cette erreur. Mais il s'était vite aperçu que faire bouger les choses au ministère équivalait à forcer une tortue à courir.

"- On ne sera pas là-bas avant un bout de temps, fit remarquer Tonks assise aux côtés d'Harry, les coudes posés sur la table et les mains jointes sous son menton."

Harry lui demanda de vérifier si l'écriture était bien celle de son mari et non une imitation. Tonks comprit qu'il craignait qu'un espion au ministère n'ai interféré dans leur correspondance. Elle lui rendit la lettre après s'en être emparé pour vérifier.

"- C'est bien lui, confirma t-elle d'une voix plus douce."

Il fut également nécessaire d'aborder le sujet des créatures aquatiques qui s'étaient mêlés à la fête lors du feu d'artifice au bord du lac.

« - Les êtres de l'eau ont toujours protégé Poudlard, ce n'est pas une surprise qu'elles soient intervenues ce soir, expliqua Dalwish à son collègue plus jeune qui avait lancé le sujet. Ce n'est pas seulement une école, c'est un lieu particulièrement élevé en énergies.

- Pourquoi croyez vous que les fondateurs aient décidé de le construire à cet endroit ? lui demanda un autre. Ces énergies doivent être protégées. C'est avant tout la nature même que ces êtres protègent, non la réputation de l'école."

Pendant ce temps-là, Harry n'écoutait déjà plus. Le regard farouche, il réfléchissait à toute vitesse au plan qu'il devait revisiter, évaluant toutes les possibilités qu'il était capable d'imaginer. Mais les solutions qui s'échafaudaient dans son esprit comportaient toutes les mêmes risques de se terminer avec le même résultat.

Harry savait que ces relations avec l'actuel ministre de la magie n'étaient aux beaux fixes, il savait également qu'il ne lui pardonnerait sans doute pas la décision qu'il prenait dès à présent; mais il pourrait au moins admettre que les décisions n'étaient jamais facile à prendre lorsque l'on était à un poste avec autant de responsabilités que les leurs. Ca, il comprendrait.

"- On ne part pas, annonça fermement le survivant, sa voix résonnant dans l'armurerie.

- Qu'est ce qu'on fait alors ? demanda Tonks avec appréhension. "

Il s'en voulait néanmoins beaucoup plus à l'idée d'entraîner sa femme dans sa décision de bafouer l'autorité.

"- On s'en tient au plan initialement prévu, répondit Harry."

Sauveur ou pas sauveur, il était à présent sûre de risquer le renvois là prochaine fois qu'il remettrait les pieds au ministère.

Chapitre 31

"- Contrairement à ce que vous pensez, je dirais pour ma défense que si j'ai l'occasion de dénoncer le mal là où il se trouve, je n'hésite pas, expliqua Misty alors qu'elles tentaient de retrouver l'entrée."

Hermione se sentait légèrement immature face à son comportement, mais elle ressentait toujours une certaine rancoeur concernant l'article que la journaliste avait écrit un beau jour sur Harry et elle.

"- Sauf quand le mal en personne se trouve être vous, rétorque t-elle.

- Vous êtes loin de savoir ce qu'est le mal en personne, ma pauvre chérie !"

Evanna leva les yeux au ciel en les écoutant se chamailler et décida de les devancer. Cet endroit devenait irrespirable dans cette partie de la crypte où les cadavres devenaient plus nombreux.

"- Sans vouloir me montrer horripilante, Miss Farbell, lança la sorcière en feignant un ton léger. Puis-je vous demander si vous faisiez partie des résistants lors de l'ascension au pouvoir de Voldemort ? Ou de ses fidèles ? demanda t-elle avant de poursuivre sur ton beaucoup moins aimable. Il n'y a que deux raisons qui prouveraient que vous sachiez ce qu'est le vrai mal: en le combattant, ou en le servant.

- Vous pensez que j'étais une de ses adeptes ? demanda la petite journaliste en raillant. Merlin, faire la guerre à un si jeune âge vous a rendu paranoïaque.

- Chut ? demanda Evanna en pivotant vers elle, les mains levées en l'air. S'il vous plait ? Vous allez réveiller nos colocataires du moment à parler si fort... "

Elle n'aurait su l'avouer, mais l'arrivée de son amie avait suffisamment apaisé sa panique pour recouvrer un brin de courage et se relever. A l'évidence, il en allait de même pour cette vipère de Sorcière Hebdo qui les suivait.

"- Si vous voulez rester en vie, ma chère, fit Misty en s'adressant cette fois à la moldue. Je vous conseillerais de prendre vos distances avec votre amie, c'est après tout pour elle que vous avez servie d'appât."

Ce qui soulevait une question gênante.

"- Elle a raison, admit Hermione d'une voix confuse. Evanna je ne suis pas sure de ce que les aurors projettent de faire, mais s'ils veulent évacuer les invités au cas où les choses s'aggravent, il vaut mieux que tu les suives.

- Ca va pas ? s'exclama Evanna en perdant à nouveau ses couleurs. Le seul lieu que l'on doit évacuer tout de suite, c'est celui-là ! Ma claustrophobie est sur le point de refaire surface au milieux de ces cadavres, alors dépêchons-nous de retrouver la sortie.

- Sans vouloir vous vexer, je préfère son plan au votre, fit la journaliste en passant à côté d'Hermione."

Chapitre 31

C'était comme si on lui parlait à travers un filtre. Ou plusieurs. Il n'était même pas sûre d'en entendre distinctement les paroles. Il capta tout de même quelques mots qui étaient eux parfaitement audibles.

Amène-moi l'enfant à naître.

Sinon la mère périra.

Les aurors étaient tous au complet désormais; réunis dans l'immense armurerie. Ces derniers l'observaient en silence, attendant qu'il reprenne la parole. Harry fit mine d'ignorer ces voix et se concentra à nouveau sur la carte du domaine du château et ses environs étalée sur une table centrale.

"- On va établir un périmètre, commença t-il."

Ses aurors ne semblèrent pas s'apercevoir de son état, pas cette fois en tout cas, et les mines sérieuses et concentrées des sorciers sous ses ordres se réunirent autour de lui. Dehors, le temps se rafraichissait de plus en plus rapidement.

"- Il est important que vous choisissiez une arme avec laquelle vous vous sentez à l'aise, tempéra Harry d'une voix claire. Peu importe le niveau de pratique que vous en avez. Et.. écoutez votre intuition.

- T'es sérieux, Potter ? Demanda Malefoy qui venait d'arriver et enfilait un gilet de protection contre les sorts par dessus sa chemise, même s'il ne servirait probablement pas.

- Très sérieux, confirma ce dernier en se grattant nuque, mal à l'aise. L'intuition est surement la seule forme de magie qui persiste en vous tous, alors faites-lui confiance. Réfléchissez un peu à ces moments de votre carrière où c'était la seule arme dont vous disposiez face à l'ennemi, lorsque toutes les autres étaient épuisées. Cela vous est déjà arrivé à tous, ne me dites pas le contraire."

Quelques aurors acquiescèrent, les regards baissés vers le sol.

"- Eh bien, on est dans un de ces moments et vous n'avez plus le choix.. fit-il en constatant leurs réactions.

- C'est comme ça que t'as réussi à vaincre Voldemort ? Demanda aigrement un des aurors."

Harry le regarda en silence, parfaitement calme. Ce n'était pas la première fois que l'un de ses hommes cherchait à défier son autorité, mais heureusement pour lui, il ne se faisait jamais avoir sur ce terrain là.

"- C'est comme ça que j'ai réussi à rester en vie, répondit-il simplement, sans prétention aucune."

Tous autour de lui acquiescèrent à nouveau, et d'un signe de tête de leur chef ils comprirent qu'il était temps de se préparer; aussi partirent-ils tous de munir d'armes durant les minutes qui suivirent.

"- Que répondre à ça ? plaisanta Morag MacDougal à un groupe dans un coin."

Tonks débarqua à ce moment là vers eux, toujours vêtue de sa robe et ses talons. Ce qui ne manqua pas d'attirer le regard de certain qu'elle ignora parfaitement. Elle n'avait rien raté de leur échange et s'approcha d'eux.

"- Je l'ai vu faire ses preuves bien avant que vous ne passiez vos premiers examens à Poudlard, dit-elle à voix basse. Alors laissez-moi vous dire une chose: retenez bien ce que vous apprendrez avec lui, au lieu de lui demander à la première occasion comment il s'y est pris pour échapper autant de fois à Voldemort.

- Tu le défends toujours après ce qu'il a fait à Turner ? interrogea MacDougal en haussant un sourcil.

- Il prenait trop de liberté et pas avec les meilleures intentions, lança un de ses collègues à ses côtés. Tout le monde savait qu'il ne pourrait pas continuer indéfiniment.

- C'est certain, approuva Tonks dont les cheveux perdait leur blond pour reprendre leur véritable couleur. Maintenant rends-toi utile MacDougal, et passe moi une de ces pairs de bottes que tu as en double. On fait pratiquement la même pointure.

- Et cette robe, tu vas la garder ? demanda un autre en riant.

Morag cédait en soupirant tandis que l'auror derrière s'esclaffait. Tonks la remercia en coup de vent avant de les enfiler.

Chapitre 31

« - Les petits sont plus faciles à repérer que les adultes, expliquait Hagrid aux quatrième années réunis dans l'enclos où se tenait deux poulains licornes. »

Patil et Brown, que les créatures au pelage doré ravissaient, émettaient des exclamations ridicules, et Pansy devait faire tous les efforts du monde pour ne pas montrer à quel point elle était aussi attendrie qu'elles. Qu'en aurait-on pensé ? Elle priait secrètement dans son coeur que leur professeur les laisse s'approcher suffisamment pour les caresser.

« - Les licornes prennent une couleur argenté vers l'âge de deux ans, et il leur pousse une corne vers quatre ans. Venez, approchez-vous, vous pouvez les caresser si vous voulez.. poursuivit le demi-géant tandis que des élèves (surtout des filles) s'approchaient avec enthousiasme. Pansy restait derrière et hésitait à les suivre, le regard rempli d'envie trahissant son visage habituellement dure. »*

...

Pansy était partie se réfugier dans le seul endroit du château où elle se sentait vraiment à sa place : son bureau. Qui aurait pu penser qu'elle enseignerait un jour les soins aux créatures magiques ? Pas grand monde. Mais c'était une décision qu'elle n'avait jamais regretté.

Elle avait payé le prix pour ces actes il y avait bien longtemps de ça; quelque part, elle n'éprouvait aucun remord envers ceux qui lui avaient rendu la monnaie de sa pièce, elle le méritait amplement. La vie lui avait donné de dures leçons, elle n'y était pas allée de mains morte avec elle, mais elle lui avaient au moins permis en récompense de revenir sur le bon chemin avant qu'il ne soit trop tard. Lorsque la guerre avait pris fin et qu'elle avait miraculeusement survécue, son avenir s'étant retrouvé dégagé de toutes menaces, les réponses tant souhaitées qui lui étaient restées inconnues jusqu'à ce jour avaient enfin pu se dévoiler à elle dans la plus grande clarté. Et ça aussi, Pansy l'avait amplement mérité. Pour la première fois de sa vie, un meilleur sort que ce que celui qu'elle avait connu jusqu'à présent n'attendait plus qu'elle s'en empare.

Et elle s'était finalement rendu compte que l'aide dont elle avait tant rêvé lui était en réalité venue bien avant cela.

Ses pieds marchaient de plus en plus vite sur l'herbe humide. Elle rentrait à peine de Pré au Lard que les détraqueurs gardant l'entrée du château depuis quelques semaines la suivaient déjà d'un peu trop prés. La pelouse du parc se recouvrait de gel alors qu'ils rattrapaient son allure, et elle frémit en commençant à sentir le froid glacer la semelle de ses chaussures.

Elle détestait les détraqueurs, évidemment. Comme tout le monde. A la différence de beaucoup, ils n'avaient cependant jamais eu le moindre effet sur elle. Plus dorénavant, ils avaient décelé la faille parfaite à exploiter, l'endroit suffisamment souillé de son âme qui servirait à combler leur faim dévorante. La culpabilité refit surface, trop vite, beaucoup trop vite, accompagnée des cris de ses propres victimes qu'elle tenta d'ignorer. La respiration coupée par son allure rapide et déterminée, les yeux bouleversés regardant fixement devant elle, Pansy refusa de se retourner.

Elle découvrit alors un phénomène inexplicable. Plus loin, dans l'espace entre les arbres.

Le seul endroit du parc à ne pas être envahie par le froid engourdissant était celui où reposait leur précédent directeur.

Pansy stoppa sa course, bien trop bluffée par ce qu'elle voyait. Elle le fut d'autant plus lorsque les six détraqueurs qui la poursuivaient jusqu'ici se retirèrent aussitôt qu'elle se fut approchée de la zone, passé les premiers arbres où se dressait l'imposante tombe en marbre blanc. Et chose bien plus inconcevable encore, le désespoir qui la quittait fut remplacé par un sentiment de sérénité délicieusement réconfortant.

Un élan instinctif la poussa à poser une main sur la tombe. Elle revit les élèves de Poudlard s'avancer par maisons jusqu'au bord du lac le jour de son enterrement, sur le lieu où elle se trouvait seule à présent.

Elle se surprit à souhaiter que Dumbledore soit là de nouveau. Quel stupide souhait de sa part ! Comment pouvait-elle encore espérer recevoir de l'aide ? Une part d'elle criait à corps et à cris pour une délivrance, n'importe quoi, pourvu que cela fasse cesser une fois pour toute ce tourment qui la rongeait.

Elle ne méritait pas d'être sauvé par qui que ce soit, vivant ou mort. Pourtant, ces doigts commencèrent peu à peu à cesser de trembler comme des feuilles. Un vent d'automne se levait et souffla à travers les arbres. Quand elle ferma les yeux pour en profiter, elle constata que ses yeux étaient plus humides qu'à l'ordinaire.

Etait-elle la seule serpentard (et mangemort novice) à déplorer secrètement la mort du seul sorcier que le Seigneur des ténèbres ait jamais craint ? Est-ce que le tableau d'Albus Dumbledore avait été ajouté à côtés de ceux de ses prédécesseurs dans le bureau directorial ? Ou bien est-ce que Rogue, les Carrows où un autre sorcier mal intentionné l'avait déplacé ailleurs ? Ou même détruit ?

Qui aurait osé ?

"... Certainement pas toi..."

Avide et tressaillante, Pansy crut un instant avoir imaginé ce qu'elle avait entendu. Elle se tourna directement vers l'endroit d'où provenait la voix ayant murmuré dans le vent. Mais non, ce n'était que le vent qui avait soufflé et, animé par le désir d'établir un contact impossible avec le défunt reposant dans la tombe, elle avait surement interprété ce qu'elle aurait voulu entendre. La sorcière ne chercha pas plus loin, à vrai dire elle ne s'en préoccupait déjà plus. Elle voulait juste rester ici. A l'heure actuelle, c'était le seul endroit où elle se sentait réellement en sécurité.

Pansy s'assit en tailleur, son dos reposant contre la pierre du tombeau, et dégaina doucement sa baguette magique qu'elle fit tourner entrer ses doigts, comme Drago avait souvent essayé de lui apprendre. La baguette tomba au sol plusieurs fois.

Désormais calme, elle n'entendit plus que le son de ses propres reniflement de temps à autre, rompant le silence de l'endroit.

Elle resta ici jusqu'au couvre feu.

Oui, Dumbledore était bien la dernière personne dont elle aurait cru avoir besoin un jour.

« - Apprends-moi à faire un patronus, demanda t-elle un jour à Harry alors qu'elle se tenait sur l'entrée du salon des Black, où Harry observait souvent cette tapisserie hideuse. »

Après un soupire, elle ajouta un sincère, bien que légèrement forcé :

« - S'il te plais. »

Harry se tourna vers elle, gardant le silence bien que surprit, de cette expression toujours si polie. Cet air là le rendait légèrement naïf à son goût.. un naïf un peu trop séduisant pour son propre bien. En avait-il conscience ? Il semblait que non, et cela accentuait encore plus son charme. Pansy se mordit la lèvre inférieure pour retenir un sourire narquois.

« - Tu poses beaucoup de questions depuis que tu es arrivé ici, remarqua t-il. Une chance pour toi que je puisse répondre à celle-là. Je ne suis pas Hermione.»

« - Re essais encore une fois..

- J'y arrive pas, Potter, répondit-elle avec impatience.

- Harry, corrigea calmement le survivant, pendant que Ginny derrière fronçait les sourcils, ce qui fit sourire Pansy de satisfaction morbide. Ca va venir..

- On dit que les sorciers au coeur impur qui tenteraient de faire apparaître un patronus finiraient dévorés par des asticots sortis de leur baguette, balança tout d'un coup Ginevra, l'air de rien. »

Pansy se tourna vers elle, lui rendant son regard défiant avant de l'ignorer. Harry lança à son ex petite amie un regard légèrement réprobateur. Le survivant la soupçonnait d'assister à ses séances d'apprentissage pour vérifier qu'il ne faisait que lui apprendre à faire un patronus.

Cette dernière finit par soupirer en se rattrapant.

« - Seulement s'il a pleinement conscience que ces intentions sont mauvaises, se reprit-elle avant de décroiser les bras et de quitter la pièce. »

« - Eh tout le monde, venez voir ça ! Criait Ron en observant le patronus que Parkinson avait contre toute attente réussi à faire apparaître. Sors de cette bibliothèque, Hermione ! Ah ah, un griffon ! Vous y croyez, un peu ?

Weasley s'était précipité à grandes enjambées vers la porte du salon, ameutant le reste de la fratrie. La créature ailée volait majestueusement dans des panaches de fumées blanches et brillantes au dessus de leurs têtes. Harry souriait, fière de son apprentie. Son idiot de meilleur ami continuait de rire face à l'ironie de la situation.

« - Wouah ! s'exclama Hermione avec surprise en déboulant à son tour.

- Tu confirmes, s'en est bien un ? Demanda Ron qui marchait à reculons en le désignant du bras.

- Ca y ressemble, en tout cas, confirma t-elle en s'avançant vers le centre de la pièce, scrutant avec sérieux l'oiseau qui passa au dessus de sa tête en frôlant ses cheveux, la faisant rire. C'est une forme de patronus assez rare..

- J'espère que tu ne le prends pas trop mal, taquina Harry à voix basse la serpentard pendant qu'Hermione complimentait son travail. Tu t'attendais peut-être à un animal rampant ? »

Il n'avait jamais vu Parkinson sourire avec autant de sincérité, dissipant totalement la dureté de son visage. Ce qui au passage la rendait beaucoup plus jolie. Sa baguette levée en l'air suivait les mouvements gracieux du volatile dont elle ne pouvait détacher le regard, émerveillée. Il n'y avait en réalité aucun risque qu'elle se soit vexée. Pansy ressentait un tel soulagement face à sa réalisation qu'elle ne s'énerva même pas contre le rouquin.

Avec une créature pareille, elle savait qu'elle ne se sentirait plus jamais démunie.

Chapitre 31

L'image d'un griffon volant autour d'elle dansait derrière ses paupières. Perdue dans ses pensées, Pansy faisait face au miroir au dessus du lavabo des toilettes pour filles.

Son attention n'était pas dirigée vers le miroir, elle ne put apercevoir dedans le reflet du mangemort s'approcher silencieusement dans son dos. L'obscurité ne permettait pas non plus à son ombre de trahir sa présence.

Elle était encore plus loin d'imaginer le rôle qu'elle jouait dans ses desseins.

Une main fut soudainement posée sur sa bouche, empêchant son cris de terreur de traverser les murs et d'alerter quiconque se trouvant dans les environs. Un bras costaud encercla sa taille, lui coupant le souffle, et elle se retrouva collée durement contre le torse d'un homme.

Qui en plus de posséder des muscles semblait de haute stature.

Pendant qu'elle luttait inutilement, l'étranger attrapa gauchement une des serviettes reposant sur le lavabo, et Pansy devina dans la panique ce qu'il prévoyait de faire avec. Mais avant même que l'homme n'ait pu tenté de l'étouffer, la sorcière porta sa main sous la capuche noire, les ongles sortis tels des crocs pour griffer son visage aussi fort qu'elle put. L'homme beugla à plusieurs reprises alors qu'il les projetait contre le lavabo où ils s'écroulèrent tous les deux.

Les parfums posés dessus tombèrent au sol et se fracassèrent, répondant dans les airs une odeur de jasmin. La professeur agita ses bras et ses jambes, se débattant comme une folle furieuse en tâchant par n'importe quel moyen d'atteindre son agresseur. La capuche de l'homme glissa à moitié et révéla le visage balafré et ensanglanté de Goyle, un de ses anciens "camarade" de classe. Sa force physique était sans mesure face à la sienne, mais les bruits de leur lutte couvrirent néanmoins les insultes qu'elle lui cracha au visage.

Elle crut entendre un léger bruit dans leur dos, puis l'instant d'après un vase en or massif qui trainaît près d'une fenêtre s'écrasa lourdement sur le crâne de son tortionnaire. Pansy aperçut un bref instant la lueur d'une éclat doré briller au dessus de lui. Le mangemort sembla étourdie un millième de seconde avant de s'affaler sur le côté, parfaitement raide et inconscient sur le sol en pierres.

Agitée de soubresauts et en vue du choc qu'elle venait de vivre, Pansy mit un certain temps avant d'identifier la réelle location de ses souffrances. L'unique chose à laquelle elle pouvait penser était son enfant. Elle se rendit compte en premier que tout son corps criait de douleur.

Les seuls bruits que l'ont entendait désormais provenaient d'elle et de sa respiration saccadées, ainsi que ceux des pas précipités de Ginny qui contourna le corps inanimé du sorcier pour venir s'accroupir derrière elle, trop dépassée pour dire quoi que ce soit.

Elle sentit ses mains passer sous ses épaules pour l'aider à se redresser.

"- Je t'emmène à l'infirmerie, dit enfin Weasley, le souffle court."

Désorientée, Parkinson ne répondit rien et passa un bras autour de son cou tandis qu'elle se remettait sur pieds. Elle n'entendit qu'à moitié la voix de sa voisine quand cette dernière lança à mi-voix que le château était envahi et qu'il fallait alerter les aurors et les invités. La seule chose qu'elle discerna vaguement fut le pendentif en griffon qu'elle portait au cou.

...

Harry ne comprit le message de la sirène qu'une fois qu'il fut revenu dans le parc. S'il n'était pas resté aussi longtemps enfermé dans le château, il y aurait songé beaucoup plus tôt. Il était sortit par la porte de l'armurerie qui donnait directement sur celui-ci.

De loin entre les arbres, il aperçu une partie du tombeau blanc de son ancien mentor et sentit sa gorge se serrer un instant.

Des images de l'enterrement qui avait été donné en l'honneur du plus grand sorcier qu'il avait connu lui revinrent successivement, par bribes, comme si les souvenirs issus de son passé ne voulaient même plus revenir le hanter correctement; ce qui était surement mieux comme cela.

Il se rappela soudainement que les êtres de l'eau avaient émergé de la surface du lac, non loin des sorciers réunis au bord de l'eau, et s'étaient tenu là en silence; surement pour rendre un dernier hommage.. et les centaures qui étaient temporairement sortit de la forêt les avaient imité. Dumbledore savait rassembler les gens comme personne. Désormais, l'un de ces peuples en question s'était retourné contre eux, et l'autre ne pouvait plus les protéger.

Il constata pour la première fois le temps qui se rafraichissait en dépit de la météo ensoleillée qu'ils avaient eu toute la journée. Ce n'était pas n'importe quel froid. Et c'est là qu'il comprit la réelle nature de ce qui les menaçait tous. Harry se émergea immédiatement de sa contemplation et se détourna bien vite de la vue sur le lac.

Il rentra dans l'école.

Ses pas le menèrent jusqu'à la Grande Salle, où il avait la ferme intention de prévenir les invités pour les mettre à l'abris. Harry avait regagné le hall lorsqu'il aperçu la sœur de Ron qui faisait les cent pas devant les escaliers. Elle courut aussitôt vers lui en l'apercevant.

Une pointe d'inquiétude envahit son regard en se rendant compte de son visage rouge et bouffie.

Ginny en larmes et bouleversée. Ginny qui ne pleurait jamais. Il se demandait ce qui avait bien pu la mettre dans un tel état.

Il saisit son bras et de sa main libre dégagea ses cheveux qui lui cachait la vue, avant de la poser sur sa joue.

"- Ginny, calme-toi, lui pressa Harry soucieux en tâchant maladroitement de l'apaiser. Parle-moi !"

Elle prit plusieurs inspirations profondes comme il le lui intimait.

"- .. Goyle a attaqué Pansy dans les toilettes du deuxième étage, parvint-elle enfin à confier. Je l'ai assommé, j'ai.. et j'ai emmené Pansy à l'infirmerie.."

Sa voix se coupa dans un sanglot, et elle inspira de nouveau.

"- C'est.. c'est elle Harry, lâcha t-elle d'une voix rauque. La prophétie.. Pansy va.."

Ginny ne put aller plus loin dans ses explications hasardeuses mais Harry en savait déjà suffisamment pour en venir aux conclusions. Il embrassa sa tempe, effleurant ses cheveux alors que lui aussi tentait de calmer le stress qui le gagnait.

"- Suis-moi, lui proposa t-il en essayant de l'entraîner avec lui sur le chemin de l'infirmerie."

Elle l'en empêcha d'un geste en repoussant sa main. Face à la mine perdue de son ami, elle secoua la tête.

"- Je vais chercher Neville, fais ce que tu as à faire pour le moment et va alerter les autres, conseilla t-elle en reprenant contenance."

Les yeux émeraudes d'Harry brillant à son tour, il secoua la tête en tâchant d'en faire de même, avant de passer devant elle pour rejoindre la grande salle. La soeur de son meilleur amie le suivit quelques secondes des yeux, impuissante, avant de suivre ses pas.

Chapitre 31

Au moment même, dans une autre partie du château.

"- Ne touchez pas aux affaires de mon maître ! couina la voix apeurée de Kréatur."

Il avait surprit cet affreux professeur au moment où ce dernier avait débarqué dans la salle commune des Poufsouffle (les aurors y avaient élu domicile le temps du mariage) pour venir forcer l'entrer de la chambre des préfets. Il n'avait pas tardé à mettre à sac la chambre à mains nues. L'elfe songea sous le choc qu'un de ces horribles moldues n'aurait pas mieux fait.

"- Il est assez désordonné comme cela, ça suffit ! cria t-il de plus belle en se positionnant devant le sorcier."

Il lui avait donné l'ordre de ne laisser personne mettre les pieds dans cette pièce, et bien que l'elfe éprouvait un mépris peu commun son maître, il n'allait pas laisser ce malappris saccager ce qui lui appartenait de la sorte.

Rogue n'en eut que faire et saisit fermement la créature par les épaules, alors que cette dernière (qui était désormais debout sur un vieux coffre) eut un vif sursaut.

"- Ton maître t'a t-il confié des informations à ne pas révéler ? gronda sur un ton bas la voix calculatrice de l'homme. T'as t-il donné des instructions précises sur les biens qui sont ici ? "

Le directeur des serpentard s'ignorait pas que l'elfe de maison ne pourrait lui dire l'exacte vérité, mais il pouvait parfaitement bien se trahir. Raison pour laquelle il l'étudia scrupuleusement en attente d'un signe trompeur dans le silence de la pièce sombre.

Les yeux globuleux de Kréatur s'écarquillèrent sous la crainte et il posa ses deux mains sur sa bouche, comme un enfant pris en faute. Il secoua vivement la tête de droite à gauche. Ses petits pieds se tortillèrent sur le sommet du coffre et Rogue baissa les yeux sur celui-ci. Il aurait très bien pu fouiller son esprit, mais lire les méninges d'un elfe de maison n'était pas sa tasse de thé.

"- Merci, ce sera suffisant, dit finalement le professeur, les yeux allumés d'une satisfaction morbide."

Il avait lâché prise sur l'elfe mais ce dernier ne bougea pas, ce qui confirma sa pensée. Il protégeait inconsciemment le coffre sur lequel il se trouvait, et était à mille lieux de se douter de l'esprit fin et rusé du professeur de potion. Voyant qu'il ne bougeait pas d'un pouce, Rogue s'empara de la malle en songeant que l'absence de magie était tout à son avantage. Il n'aurait pas besoin de sa baguette pour lever les formules de protections instaurées par son propriétaire.

Pendant ce temps là, l'elfe s'accrochait au coffre en bois avec ténacité, bien que Rogue ne se sentit pas dérangé par son comportement. Il lui faudrait un objet moldu pour ouvrir la malle, un objet qu'il trouverait dans l'armurerie sans trop de difficulté. L'elfe dérapa finalement du coffre, mais il évita habilement la chute et atterrit sur le lit.

Le professeur quitta la pièce pendant que l'elfe, tétanisé, chercha alors à se punir lui-même.

"- Mon.. mon maître m'a demandé de ne jamais faire cela, gémit-il en tirant sur une de ses oreilles."

Un air confus apparut quelques secondes sur le visage de Severus Rogue en se tournant vers la petite créature.

Potter avait demandé à son elfe de maison de ne pas s'infliger de châtiments corporels ? Qu'il soit ou non incapable de respecter la volonté de son maître, Rogue n'avait pas envi d'assister à ça. Il avait vu bien assez de sorciers (et de moldus) périr sous la torture et les coups au cours de son existence pour se soucier du sort d'une simple créature.

La partie en lui qui maudissait Harry Potter depuis dix sept ans jubila comme une enfant un matin de Noel. Pendant ce temps-là, la voix de Kréatur se mutilant lui parvenait aux oreilles dans son dos, mais il était bien trop distrait par sa somptueuse découverte pour s'en soucier.

" - Potter, murmura t-il d'une voix remplie de promesses de mauvaises augures. On va enfin savoir ce que recèle ton esprit perfide..."

I gave it all so I'd be powerful,

I found my power in chaos,

But my world is cruel,

If you're not cruel too you won't survive it.

(Karliene, All the magic)


*(grandement et librement inspiré du quatrième tome)

La lettre de Pansy est trèes longue, mais je pense que c'était nécessaire pour expliquer son revirement. Elle est au final assez complexe, qu'est ce que vous en pensez ? N'hésitez pas à me laisser vos commentaires, même s'il ne s'agit que de quelques mots, j'aimerais seulement savoir si vous aimez toujours la suite de cette histoire..