The Serpentine Subterfuge
Suite de The Pureblood Pretense
Synopsis : Harriett Potter a survécu à sa première année, en se faisant passer pour un garçon sang-pur, mais de sinistres forces se déplacent maintenant dans le monde magique, et quand quelque chose de sinistre commence à se déplacer à Poudlard également, Harry et ses amis sont tirés dans un autre maelström – que Harry le veuille ou non.
Note de l'auteure : Et nous voilà, de retour au début. Cette histoire n'aura pas beaucoup de sens sans avoir lu le premier tome, juste histoire que vous le sachiez. […]
NDA 2 : Dooonc, j'en ai fait un peu trop avec ce chapitre. Désolée ! Il fait plus de 30 000 mots [33702 en français], mais je vous jure que tous les chapitres de ce livre ne seront pas aussi long ou prendront autant de temps à sortir. Il fallait juste que tout se déroule bien dans ce premier chapitre. Comme toujours, je ne possède pas Harry Potter ou Alanna the Lioness. Merci de votre lecture.
Note de la traductrice : Après une bonne pause depuis l'épilogue de PP, nous nous retrouvons enfin pour le premier chapitre de SS ! Et il me faut vous dire tout de suite que Violet est une menteuse, le chapitre que nous surnommons sur le Discord avec crainte "chapitre-monstre" se trouve dans ce tome et ce sera le dernier.
Je vous avais dit que je prévoyais d'abord de corriger PP et de vous proposer l'ebook ceci fait avant de me lancer dans SS, mais j'ai finalement changé mes prévisions et la correction de PP est reléguée au second plan pour l'instant parce que je préfère privilégier la traduction elle-même. L'ebook viendra, je vous l'indiquerai dans une ndt :)
The Serpentine Subterfuge (ou "Le Subterfuge Serpentin" en français) fait 338k mots en tout en anglais avec 14 chapitres. Mon rythme de traduction est le même que pour PP : pas de rythme ! mais si un chapitre est prêt, il sortira le 15 du mois. Vu la taille des chapitres maintenant, ce sera difficile pour moi de suivre le rythme d'un chapitre par mois comme j'avais principalement fait pour le tome précédent. On verra comment j'arrive à gérer tout ça :) Les Rigel Black Chronicles appartiennent à Violet (murkybluematter) qui m'a donné l'autorisation de traduire son histoire.
Si le premier tome présentait la Ruse, dans ce tome, on l'applique vraiment ! Bonne lecture !
Chapitre 1
Sirius Black avait décidé que sa fête d'anniversaire pour ses 33 ans serait une soirée piscine. Avait-il une piscine ? Non. Avait-t-il loué une piscine moldue ou peut-être fait la fête dans la maison de quelqu'un qui avait une piscine ? Bien sûr que non.
Harry Potter, la nièce de Sirius, soupira fortement en baissant les yeux sur ce qui avait autrefois été un parfaitement correct, certes inutilisé, laboratoire de potions. Le Laboratoire de Potions de la Famille Black ressemblait maintenant énormément à l'Escapade Tropicale Sous-terraine de la Famille Black, et bien que Harry n'eût jamais vraiment eu besoin du labo de son oncle, en ayant un parfaitement correct dans sa propre maison, équipé de tout ce qu'elle pourrait un jour vouloir, elle pensait tout de même que c'était une triste affaire quand un labo de potions était détruit dans une telle mesure.
« Souris, Harry, lui dit Archie, le cousin de Harry et le fils de Sirius, en montant en haut des marches du sous-sol pour se mettre à côté d'elle. Tu dis toujours que les labos ont besoin d'une bonne luminosité. »
Harry grimaça. Bonne luminosité en effet. Sirius avait tiré inspiration de la Grande Salle de Poudlard quand il avait conçu son terrain de fête, et avait enchanté le plafond pour ressembler à un ciel ouvert au lieu des pierres grises insipides dont il était fait. Contrairement à la Grande Salle, toutefois, l'étendue claire bleu céruléen avec son soleil doré brillant sur eux n'était définitivement pas un ciel trouvable quelque part dans le Royaume-Uni.
« C'est censé être Aruba, je crois, dit Archie, plissant les yeux face à la lumière éclatante.
– Il fait aussi chaud qu'à Aruba ici, dit Harry. S'il y avait vraiment des ingrédients dans le coin, ils sècheraient et seraient gâchés en à peu près dix minutes.
– Heureusement que tu as fait une razzia de tous les ingrédients quand tu avais à peu près sept ans, alors, pas vrai ? sourit Archie de toutes ses dents. Bien que je ne pense pas que les ingrédients devraient s'inquiéter d'être asséchés, puisqu'ils seraient complètement submergés par l'eau aussi. »
Harry baissa les yeux sur le labo en sous-sol, qui était rempli d'à peu près neuf mètres d'eau bleu scintillante, et lui sourit en retour avec regret.
« C'est un enchantement plutôt impressionnant, je suppose.
– Eh bien, merci, Harry. »
Sirius bondit à côté d'eux, faisant flotter une glacière de boissons derrière lui.
« Cela me réchauffe le cœur de savoir qu'une amatrice de potions comme toi approuve mes améliorations dernier cri du labo.
– De rien, Tonton. »
Harry l'enlaça brièvement.
« Bon anniversaire, Sirius.
– C'est vraiment cool, Papa, dit Archie. Ce sont des coffres au trésor au fond de la piscine ?
– Bien sûr que oui. Pour quoi d'autre l'or de la Famille Black serait-il utile ? »
Sirius passa à côté d'eux et descendit là où la ligne d'eau s'arrêtait au milieu des escaliers. Il fit apparaître une bouée de flottaison rouge et fixa fermement la glacière à l'intérieur avant de l'envoyer flotter à travers la piscine faite maison.
« Remus a aidé avec les sorts pour garder l'eau isolée, et bien sûr, James a métamorphosé la majeure partie des matelas gonflables, mais le plafond, c'est tout moi.
– Qui a fait les enchantements de température ? demanda Harry.
– Lily, dit Sirius en souriant. Son cadeau d'anniversaire pour moi était un jour entier de quiétude. Pas de disputes et pas de réprimandes, et elle a aussi accepté d'aider de n'importe quelle façon qu'elle pouvait avec les décorations de fête. »
Sirius souriait de toutes ses dents de façon impénitente.
« Je la fais rassembler les serpents en ce moment même. »
Archie et Harry échangèrent un regard.
« Est-ce que les serpents peuvent nager ? demanda Archie d'une voix dubitative.
– C'est ce qu'on va découvrir, dit Sirius, en frappant dans ses mains. Maintenant, allez enfiler vos maillots de bain, les enfants, la fête est sur le point de commencer ! »
Il repartit vers la cuisine pour récupérer la nourriture et Harry et Archie se replièrent dans la chambre d'Archie pour se changer.
Examinant son corps vêtu d'un maillot de bain dans le miroir, Harry ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'elle expérimentait un niveau de nouveauté que la plupart des filles de presque douze ans normales ne devraient vraiment ressentir. Son maillot n'était pas rose ou à froufrous, mais il était clairement un costume de bain pour fille par le simple fait d'avoir un haut que Harry se sentait étrange en le portant. Elle était seulement rentrée de l'école à la maison depuis une semaine et demie, et l'idée qu'elle ne devait pas cacher son sexe était quelque chose à laquelle elle ne s'était pas encore vraiment habituée. Elle continuait à avoir un léger choc à chaque fois qu'elle voyait ses yeux vert vif lui renvoyant son regard dans son reflet, et il y avait eu des fois où elle avait oublié de répondre au nom "Harry", mais dans l'ensemble, elle était contente d'être à la maison.
« Tu as fini de te regarder ? » appela Archie de l'autre côté de la porte de la salle de bain.
Harry ouvrit la porte, simplement pour pouvoir rouler des yeux devant lui, pas parce qu'elle craquait face à son harcèlement, mais le regard sérieux sur le visage d'Archie l'arrêta.
« Quoi ? demanda-t-elle, résistant le besoin de changer d'appui de gêne.
– Tu dois vraiment arrêter de faire ça, lui dit Archie. Te regarder dans le miroir à chaque fois que tu en as la chance commence à se faire remarquer. Je crois que tes parents le mettent sur le compte de la puberté ou quoi, mais essaie de ne pas paraître aussi surprise quand tu t'aperçois dans toutes les surfaces réfléchissantes, d'accord ? »
Harry soupira :
« Ouais, désolée. C'est juste bizarre.
– Ouais, j'ai réfléchi à ça. »
Archie leva un pied pour frotter l'autre d'un geste nerveux qu'il avait parfait au fil des années.
« Je ne suis pas sûr qu'on sera capable de continuer comme on le fait pour sept ans de plus. Combien de temps faudra-t-il avant qu'une des personnes qui te connaît à l'école veut te rencontrer à la fois toi et quelqu'un qui sait à quoi je ressemble vraiment en même temps ? »
Harry acquiesça.
« Tu as raison. Je travaille là-dessus, en quelque sorte. Je te dirai après la fête, d'accord ?
– O.K., dit Archie en haussant les épaules. Je me doutais que tu avais quelque chose dans ta manche – tu es la fille avec les plans après tout. »
Harry se dit qu'elle ne se sentait pas vraiment comme une fille avec un plan, mais Archie n'avait probablement pas besoin d'entendre ça, donc elle sourit d'une façon qu'elle espérait confiante et suivit Archie pour retourner au sous-sol.
Le reste des invités, c'est-à-dire, le reste de leur famille officieuse incluant Remus, James et Lily, se prélassaient sur les matelas gonflables que James avait métamorphosés quand Archie et Harry étaient enfin arrivés. Sirius avait tous les serpents sur son matelas, et de ce que Harry arrivait à capter de leurs marmonnements mécontents, aucun des reptiles n'étaient heureux de la situation. Sirius lança à Harry une bouteille de crème solaire, et Harry regarda Remus d'un air interrogateur, incapable de savoir si Sirius rigolait ou pas.
Le loup-garou haussa les épaules de là où il se prélassait sur son matelas sous un parasol.
« On n'est pas vraiment sûr si les enchantements renvoient des rayons UV, donc mieux vaut prévenir que guérir dans ce cas. »
Archie rit.
« Un jour quand je serai un adulte, je vais réaliser de la magie que je ne comprends pas vraiment, et personne ne me criera dessus pour ça.
– Pas pour ton anniversaire, en tout cas », marmonna Lily dans sa boisson tropicale.
Archie revendiqua un matelas avec un parasol, mais Harry choisit un matelas simple sur lequel s'asseoir. Elle supposa qu'un peu de soleil lui ferait du bien après tous ces mois pratiquement cloîtrée dans des labos de potions.
« En parlant d'anniversaires, dit Sirius une fois qu'ils furent tous installés, frappant dans ses mains, je sais que j'ai mis la barre haute cette année, mais je ne veux pas que vous deux pensiez qu'on ne célèbrera pas les vôtres tout aussi bien quand l'heure viendra cet été. Est-ce qu'il y a quelque chose en particulier que vous voulez ? »
Archie jeta un œil à Harry et puis haussa les épaules avec désinvolture.
« On y réfléchira. »
Harry acquiesça pour marquer son accord. Elle et Archie étaient nés à juste quelques jours de différence, et de ce fait, célébraient toujours leurs anniversaires ensemble pour économiser des efforts. Cela faisait tout simplement sens quand on considérait qu'ils invitaient les quatre mêmes personnes. Cette année, toutefois…
« Vous devriez inviter certains de vos amis de l'école, suggéra Lily. Cela fera un agréable changement d'avoir d'autres enfants dans la maison. »
Lily disait souvent "dans la maison" quand elle voulait en fait dire dans ou à l'extérieur des trois maisons que leur pseudo-famille fréquentaient. Chaque maison leur appartenait à tous de façon non officielle dans un sens.
Harry toussa légèrement.
« Je ne suis pas sûre de qui je pourrais inviter. La plupart de mes amis aux États-Unis vivent, en fait, aux États-Unis, et c'est une longue route pour venir juste pour une fête d'anniversaire. Les cheminettes internationales sont si chères. »
Sans mentionner, pensa Harry avec ironie, que toutes les personnes que "Harry" connaissait en Amérique pensaient que "Harry" était un garçon.
« Et cette fille, Hermione, dont tu parles toujours dans tes lettres ? demanda James. Elle vit en Angleterre, avec ses parents les dentistes, non ?
– Oh ouais, dit Harry faiblement. Tu as raison. Je verrai ce qu'elle fait la dernière semaine de juillet.
– Et toi, Archie ? commença Sirius. Cela relève de la simple politesse d'inviter le garçon Malfoy après que sa famille t'a offert une dette de vie.
– Et si Pansy Parkinson ressemble même un tant soit peu à sa mère Rose, je suis sûre que c'est une jeune fille adorable, intervint Lily. On adorerait les avoir, qu'importe la politique et autre. »
Archie recroquevilla ses orteils nerveusement sur le côté de son matelas.
« J'aimerais les inviter, mais je ne suis pas sûr que leurs parents les laisseraient venir. Vous savez comment c'est avec les sang-purs sombres. C'est peu probable qu'ils envoient leurs Héritiers dans la maison d'un sang-pur qu'ils ne connaissent pas bien.
– Ah, oui », dit Sirius, paraissant démoralisé.
Harry grimaça. Il ressentait toujours le clivage qu'elle avait malencontreusement causé entre lui et son fils en n'envoyant pas de lettres aussi souvent et aussi honnêtement qu'elle l'aurait pu. À tous les coups, il pensait qu'Archie lui en voudrait de rendre les Malfoy et les Parkinson inconfortables en laissant leurs enfants jouer dans la maison de Sirius.
« Ce n'est pas grave, papa, dit Archie joyeusement. Je les ai vus toute l'année. Je préfèrerais juste passer mon anniversaire avec vous comme on fait toujours.
– Même, dit Sirius, bien qu'il parût un peu plus gai, un gamin devrait avoir des amis pour son douzième anniversaire.
– Qu'est-ce qu'il y a de si particulier à avoir douze ans ? dit Harry nonchalamment. On peut avoir une grosse fête quand on aura dix-huit ans ou quoi.
– Tu ne veux juste pas que les préparations de la fête t'enlèvent du temps pour concocter », la taquina Archie avec bonhomie, bien que Harry pût voir le léger soulagement dans ses yeux au changement de sujet.
Les amis étaient un sujet compliqué quand on mentait à eux et à propos d'eux.
« Bien sûr, dit Harry en haussant les épaules. Et alors ?
– Attention là, Harry, intervint James avec un sourire. C'est un miracle que tu te sois fait des amis cette année avec ce genre de vision.
– Peut-être qu'elle ne s'en est pas fait, dit Sirius en lui balançant de l'eau du bout des doigts depuis son matelas alors qu'il flottait à côté. Peut-être que notre Harry nous a juste écrit des choses sur des amis pour qu'on ne s'inquiète pas, mais en fait, elle s'est cachée dans un labo de potion à AIM toute l'année. »
Harry haussa les épaules, un sourire s'accrochant à ses lèvres.
« J'imagine que vous ne saurez jamais.
– Tu parais un peu pâle, en effet, dit Lily en faisant une moue. Tu es sortie, n'est-ce pas ? James et moi avons été surpris quand tu as dit que tu n'essaierais pas d'entrer dans un club de Quidditch cette année.
– Je ne pensais juste pas que j'aurais le temps, dit raisonnablement Harry. Le parcours de Guérisseur n'est pas exactement facile, et je maintiens mon travail en potions durant mon temps libre en plus. Je veux être capable d'obtenir une Maîtrise dès que j'aurai fini l'école.
– En quoi ? dit Remus, surpris.
– Les deux, fit Harry en haussant les épaules, bien que je préférerai toujours plus les potions.
– Alors pourquoi tu t'es décidée sur le parcours de Guérisseur ? demanda James d'un air soucieux. Si tu veux obtenir une Maîtrise aussi tôt, tu devrais aller dans le parcours de potions. N'as-tu pas juste des cours de potions basiques dans le parcours de Guérisseur ?
– Il y a quelques cours avancés plus tard, dit Harry, parce qu'une tonne de Soin a à voir avec les Potions, même si les Guérisseurs ne les concoctent pas personnellement, mais il y a en fait une autre raison pour laquelle je me suis décidée sur le Soin. »
Elle regarda vers Archie de façon très évidente et dit, d'un air aussi désolé qu'elle le pouvait :
« J'ai en fait commencé à apprendre le Soin pour pouvoir l'enseigner à Archie. C'était son rêve d'aller à AIM et de devenir un Guérisseur certifié, donc je l'aide à le rendre vrai. »
Il y eut des exclamations de tous les adultes.
« Oh, Harry, dit sérieusement Remus. C'est merveilleux que tu aides Archie, mais qu'en est-il de tes rêves ?
– C'est déjà réglé, dit fermement Harry. Franchement, je n'ai pas besoin d'être dans le parcours de Potions pour obtenir une Maîtrise lorsque je quitterai l'école. Mes études de potions progressent rapidement, et si j'étais dans le parcours de potions, je serais probablement ennuyée par le niveau de mes camarades. De cette façon, j'apprends quelque chose que je ne connais pas déjà, et qui sera utile pour mon travail avec les potions de toute façon, et Archie peut apprendre le Soin aussi. Il est vraiment bon, vous savez. »
Sirius tourna des yeux surpris vers son fils.
« Tu as déjà commencé ?
– Oui, dit précautionneusement Archie. Harry et moi sommes à peu près au même niveau en fait, parce que Harry m'écrit des lettres avec des instructions et des devoirs, et on a trouvé des copies des manuels dans la Bibliothèque des Potter. Je ne vous ai pas dit parce que je ne voulais pas que vous pensiez que je n'étais pas reconnaissant des enseignements que je peux avoir à Poudlard – ce n'est pas le cas. J'apprends vachement à Poudlard, et je suis content que vous ayez insisté que j'y aille. Je me suis fait tellement d'amis. C'est juste en plus, pour que je puisse poursuivre mes rêves, peu importe où je suis.
– Je trouve que c'est merveilleux, dit Lily, souriant fièrement vers eux deux. Vous avez tous les deux grandi tellement, à vous aider l'un l'autre et à travailler aussi dur. »
Elle regarda James, Sirius et Remus.
« On a fait du bon boulot avec ces deux-là.
– De quoi parles-tu ? soupira dramatiquement James. C'est une honte !
– Carrément, ajouta Sirius tristement. La prochaine génération des Maraudeurs et ils font des études supplémentaires pour s'amuser ? Où est-ce qu'on a merdé, Cornedrue ?
– Je blâme Lunard, dit James d'un air malheureux. Il a donné à la petite Faon son tout premier kit de potion pour enfant, et si elle n'était pas aussi avancée, elle n'aurait pas le temps d'enseigner des choses en plus au Chiot, n'est-ce pas, Patmol ?
– Je suis d'accord, dit Sirius solennellement, tournant la tête vers le matelas gonflable de Remus. Désolé vieil ami, mais tu as dépassé une borne indépassable. À l'attaque ! »
Sirius et James se déplacèrent comme un seul homme et se jetèrent sur le matelas de Remus. Le loup-garou eut à peine le temps de dire « oumpf ! » avant que ses attaquants et lui ne tombent du matelas les bras et chevilles sens dessus dessous dans l'eau bleu clair. Les trois hommes adultes coulèrent en s'agitant dans tous les sens, se battant dans l'eau, et Lily les ignora avec la force de l'habitude, sirotant calmement sa boisson et continuant la conversation comme s'il n'y avait pas eu d'interruption :
« Harry, je sais que tu es plutôt en avance pour ton âge, mais es-tu certaine que tu peux apprendre tout ce que tu dois apprendre sans aide ? J'étais amie avec un enthousiaste des Potions à une époque, et il me semble qu'il y a plein de choses que tu ne peux pas apprendre par les livres, dit Lily avec inquiétude. Je pense que ce que toi et Archie faites est super, bien sûr, je veux juste m'assurer que tu as bien tout pris en compte. »
Harry approuva lentement.
« En fait, je voulais vous parler de ça, à toi et Papa, à un moment, mais je suppose que je peux te le dire maintenant. Je pensais participer à quelques cours d'été, pour m'aider avec mes cours supplémentaires, tu vois ? Est-ce que tu serais d'accord ? »
Sa mère cligna des yeux avec surprise.
« Des cours d'été ? Où ça ? »
Elle fronça des sourcils vers Harry un peu tristement.
« Tu sais que la plupart des endroits en Angleterre discriminent en fonction des lignées de sang, et ton père et moi, on avait vraiment hâte de t'avoir à la maison pour l'été.
– Je sais, dit Harry, ignorant les regards confus qu'Archie lui envoyait. Je pensais plus à quelque chose comme un programme par hibou-correspondance. »
Au regard sceptique de Lily, Harry se dépêcha d'ajouter :
« C'est vrai que la majeure partie d'entre eux ne sont pas très réputés, mais ils prennent n'importe quel élève qui paie les frais. J'en ai trouvé un très bon, je crois, et je serai capable de faire tout le travail à la maison.
– Je suppose que des cours supplémentaires ne font jamais de mal, dit finalement Lily. J'en parlerai à ton père plus tard ce soir.
– Quand on parle du loup », dit Archie avec ironie alors que les trois hommes refaisaient enfin surface, tous les trois relâchant leurs sortilèges de Têtenbulle avec de forts "pop".
Ils remontèrent sur leurs matelas respectifs et s'écroulèrent en des tas désossés, pendant qu'Archie, Lily et Harry regardaient.
« Qui a gagné ? » demanda Archie avec intérêt.
Les trois participants grognèrent et agitèrent leurs mains avec fatigue d'une façon qui ne faisait part d'aucune réponse cohérente.
« Ah, on cède la bataille à Tante Lily, alors ? Bon choix. »
Après qu'un grognement collectif monta des hommes, Lily rit et dit :
« Très bien, assez de tout ça, quand est-ce que l'on va avoir du gâteau ? »
Sirius se leva d'un bond, faisant sursauter les serpents, qui venaient juste de commencer à sécher une fois de plus, et les faisant siffler de nouveau.
« Maintenant ! »
Il plongea du bord de son matelas et commença à nager avec de longs mouvements de bras vers les escaliers du sous-sol. Archie et James plongèrent après lui, et même Lily décida de sauter et de nager le reste de la distance jusqu'à la "côte". Harry partagea un regard d'accord avec Remus, qui sourit et leva ses mains en direction de l'eau derrière leurs matelas. Après un moment d'hésitation, l'eau commença à se rider, poussant contre les matelas, et les propulsant en avant vers la sortie.
« Hé, Remus ? dit Harry, regardant l'eau lécher les matelas avec insistance.
– Oui, Harry ?
– Comment tu fais ça ? De la magie sans baguette, je veux dire, demanda Harry, et sans formule, aussi. »
Remus inclina la tête alors qu'il considérait la question.
« Eh bien, la magie informulée, tu l'étudieras probablement durant ta sixième ou septième année à l'école. Cela requiert beaucoup de concentration, et généralement une très bonne familiarité avec le sort que tu veux lancer. La magie sans baguette, de l'autre côté, est beaucoup plus difficile. Faire de la magie sans baguette demande une bonne familiarité énorme avec sa propre magie, pour être capable de la diriger sans un médium.
– Mais n'importe qui peut le faire, non ? demanda Harry, repensant à sa première leçon de Vol, quand elle avait ralenti Neville sans sa baguette, ou en Métamorphose cette fois-là, quand elle avait transformé une allumette en une aiguille sans dire un mot. Aussi longtemps que l'on a de la concentration et de la détermination, je veux dire. »
Remus fronça légèrement les sourcils.
« Eh bien, en théorie, n'importe quelle sorcière ou sorcier a la capacité d'y arriver, mais en pratique, la plupart n'y arrive jamais. Ce n'est pas comme le transplanage, qu'à peu près soixante pour cent des sorciers apprennent à réaliser juste en le pratiquant suffisamment longtemps. La magie informulée, et particulièrement sans baguette, demande quelque chose que la plupart des sorciers ne prennent jamais la peine de cultiver ; autrement dit, cela demande une compréhension de la magie qui ne vient pas du fait de copier les bonnes incantations et les mouvements de baguette jusqu'à ce qu'un sort marche.
– Tu peux le faire pourtant », pointa Harry.
Ils étaient en bas des escaliers, mais aucun des deux ne fit encore de mouvements pour descendre de leurs matelas gonflables.
« Est-ce que tu l'as appris par toi-même ou est-ce que quelqu'un te l'a enseigné ? »
Remus sourit un peu.
« Eh bien, j'ai appris ce que je sais de mes études de troisième cycle en théorie magique, bien que je ne déclarerai jamais bien la maîtriser. Je peux travailler un peu avec les éléments bruts, ce qui est le plus simple type de magie sans baguette à faire. La magie est, à défaut d'un meilleur mot, plus libre par nature. Le caractère sauvage que la magie a avec les éléments, comme l'eau, le feu et les autres, permet une manipulation plus simple sans une baguette ou un bâton. Je ne pourrais pas essayer de bouger une chaise, par exemple, sans une baguette.
– Et une personne ? dit Harry nonchalamment. Une personne est faite d'éléments, non ?
– Oh, non, dit sérieusement Remus. C'est très difficile d'utiliser la magie sur une autre personne sans une baguette – du moins si tu parles d'une sorcière ou d'un sorcier. Les moldus, peut-être, mais les gens magiques ont trop de magie qui leur est propre – de la magie modelée, pas de la magie sauvage telle qu'on en trouve dans la nature. La magie de l'autre sorcier interféreraient avec la magie sans baguette, qui manque la concentration nécessaire pour retenir ses propriétés quand elle entre en contact avec de la magie modelée, qui cherche toujours à modeler une nouvelle magie en retour. Est-ce que ça fait sens ? »
Harry fronça des sourcils.
« En quelque sorte. Donc la magie chez les sorciers n'est pas la même que la magie dans la nature ?
– Cela commence de la même façon, expliqua Remus. Chaque noyau magique naît de magie sauvage, mais quand un enfant grandit, il ou elle développe une barrière de magie modelée, de magie ordonnée, autour du noyau magique sauvage, et cette couche modelée est ce qui interagit avec la magie du monde. La magie d'un sorcier a besoin d'ordre et d'être modelée pour qu'elle puisse fonctionner correctement ; sans elle, sa magie se disperserait simplement sans but, sans effet, dès qu'il essaierait de l'utiliser. À cause de ça, toute magie utilisée par un sorcier est ordonnée, structurée d'une façon qui empêche la magie de devenir sauvage, retenue par des mots et des baguettes. Sans les mots, et particulièrement sans une baguette, qui canalise la magie modelée, les sorts sont généralement inefficaces, parce qu'il n'y a pas assez de volonté chez le sorcier pour forcer la magie à maintenir la forme dont elle a besoin pour fonctionner. »
Harry acquiesça lentement.
« J'imagine que ça fait sens, mais et si un sorcier n'avait pas de baguette, mais était suffisamment désespéré ou effrayé pour faire de la magie quand même ?
– Comme la magie accidentelle d'un enfant ? clarifia Remus.
– En quelque sorte, mais si le sorcier n'est plus un enfant.
– Eh bien, la magie accidentelle marche parce que le noyau magique d'un enfant n'a pas encore complètement développé la seconde couche de magie modelée. Comme leur magie n'a pas encore de forme stable, quand la magie se manifeste de façon forcée, elle le fait sans les contraintes dont les adultes ont besoin pour faire marcher leur magie pour eux, dit Remus. Pour un adulte, de la magie accidentelle comme ça est très rare. Seul un noyau magique instable pourrait produire un tel résultat, j'imagine. »
Harry mâchouilla sa lèvre pensivement.
« D'accord, merci Remus.
– Avec plaisir, Harry, dit Remus en souriant. J'aime nos conversations, tu sais.
– Moi aussi, sourit Harry en retour. Allons prendre du gâteau avant que tout ne soit mangé. »
Ils se rendirent dans la cuisine en silence, Harry réfléchissant dur. À la lumière des informations de Remus, les choses avaient un peu plus de sens. La raison pour laquelle les sorciers avaient des couches primaires et secondaires à leurs noyaux devaient être à cause de la façon dont leur magie marchait. Le noyau véritable devait être la magie sauvage. Maintenant que Harry y réfléchissait, la plupart, sinon tous les noyaux véritables qu'elle avait vus quand elle aidait à guérir le syndrome du sommeil avaient été élémentaires dans leur nature. Feu, eau, air, terre, ou une variation d'eux. La couche extérieure du noyau devait donc être la magie ordonnée, à qui l'on aurait donné une forme plus stable pour permettre à la sorcière ou au sorcier d'utiliser sa magie dans sa vie de tous les jours.
Et ses explosions de magie spontanées de son premier semestre à Poudlard pouvaient être expliquées par le fait que son noyau était encore instable à ce moment-là, comme Remus avait dit. Elle n'avait pas une baguette qui marchait, la magie dans son noyau était anormalement haute, et si son noyau avait été un peu instable ou sous-développé, cela expliquerait la magie accidentelle qu'elle avait montrée.
Ou non ? Était-il possible que son noyau avait vraiment été sous-développé à l'époque, quand, juste quelques mois plus tard, Snape lui avait dit qu'elle avait surdéveloppé son noyau magique par ses efforts à empêcher sa magie de se manifester ? Elle ne savait pas. Elle ne savait pas non plus pourquoi autant de gens parlaient de la magie comme si c'était un animal indiscipliné, qui devait être forcée à agir d'une certaine façon, ou de l'argile, à être façonnée dans la forme qu'un sorcier voulait. Harry avait commencé de cette façon, bien sûr, mais aussitôt qu'elle avait réalisé toute l'énergie qu'elle perdait à essayer d'intimider sa magie en soumission, elle avait changé de refrain. Pourquoi les autres personnes ne s'entendaient juste pas avec leur magie ? Ou peut-être qu'ils le faisaient, et ils parlaient juste en des termes de forcer la magie à faire quelque chose par la force de l'habitude.
Et pour cette fois dans le bureau de Snape, par contre ? Harry n'avait toujours pas décrypté ça, bien qu'elle essayât de ne pas trop y penser. De ce qu'elle savait maintenant de la Legilimancie, ce n'était en rien ce qu'elle avait fait à ce moment-là. Elle avait d'une certaine façon ressenti tout ce que Snape ressentait, et lui avait fait ressentir ce qu'elle ressentait, juste en le voulant et en se concentrant dessus. Cela ne ressemblait pas à de la magie accidentelle, parce que ça n'avait pas vraiment été fait par peur ou grand besoin, et cela ne ressemblait pas non plus au type de magie sans baguette, informulée que Remus avait décrite comme possible, parce qu'elle n'était ni familière avec sa propre magie, ni la magie qu'elle avait réalisée à ce moment-là. Elle n'était toujours pas sûre de ce qu'elle avait vraiment fait, d'ailleurs.
Somme toute, elle ne comprenait toujours pas beaucoup de choses sur la façon dont la magie fonctionnait, mais elle supposait qu'elle en avait suffisamment appris pour se débrouiller.
Heureusement, la horde leur avait gardé deux parts de gâteaux par personne (chanter avait été mis de côté en faveur de juste manger le gâteau d'abord), donc Harry et Remus rejoignirent leur famille à la table de cuisine et mangèrent.
Quand tout le monde eut fini, Sirius s'éclaircit la gorge et plaça sa serviette de manière appuyée sur la table, lançant des regards significatifs à James et Lily, qui à leur tour lancèrent des regards mal à l'aise vers Harry et Archie, qui tous deux regardèrent Remus d'un air interrogateur. Le loup-garou soupira en retour et fit un geste vers Sirius, qui, ayant obtenu l'attention de tout le monde à nouveau, commença à parler :
« Normalement, je ne suis pas de ceux qui ternissent des occasions impliquant du gâteau avec des discussions sérieuses, même si, bien sûr, si les gens veulent parler de moi, qui suis-je pour… »
Sirius s'interrompit quand Lily le tapa sous la table.
« Oui, bon, quoi qu'il en soit, Harry, Archie, vous deux êtes déjà au courant de ce que le Parti SOW était en train de prévoir encore très récemment, n'est-ce pas ?
– Les nouvelles lois contre le sang moldu, dit Harry.
– Comprenant la Loi Mariage, ajouta Archie, qui fait que les sang-mêlés ne peuvent épouser personne à part des sang-purs.
– Tout à fait, dit Sirius. Et vous savez aussi qu'elle a été ajournée après que le syndrome du sommeil a été guéri, parce que la faction de Dumbledore, qui était contre les lois, a été soutenu aussi fortement. »
Ils acquiescèrent, donc Sirius continua :
« Ce que vous ne savez pas encore, c'est que des révisions sont en train d'être effectuées sur le projet de loi pendant qu'il est ajourné, et de ce que Frank Londubat a glané, ça va être encore plus affreux la prochaine fois qu'il sera mis en lice pour ratification.
– Pire ? fit Archie en fronçant les sourcils. Comment ?
– Eh bien, par exemple, il y a des commérages de rajouter une clause qui empêche un sang-mêlé de décliner une demande en mariage d'un sang-pur », dit Sirius.
Lily pinça des lèvres avec colère, mais ne dit rien, et James prit sa main pour la réconforter.
« Mais s'ils le rendent pire, il y aura sûrement encore moins de soutien, dit Harry. Peut-être que s'ils se laissent trop emporter, ça ne passera pas du tout.
– Peut-être, mais tu dois te rappeler que les sang-mêlés ne représentent qu'environ 25% de la population, les nés-moldus encore moins, donc la majorité des sorcières et sorciers se fichent tout simplement du résultat, dit Sirius avec hésitation. Et peut-être que le Parti SOW a quelque chose de pire que le syndrome du sommeil dans la manche. »
Harry blanchit. Qu'est-ce qui pouvait être pire que des enfants comateux ?
« On ne sait pas avec assurance que c'étaient eux derrière la maladie, dit Remus avec précaution. Cela aurait pu être un timing très inconvénient.
– Mais vous n'y croyez pas, dit Archie, en passant sur chaque visage. Vous pensez qu'ils feront quelque chose l'année prochaine pour que Dumbledore paraisse encore pire, et qu'ils feront passer les lois après ça.
– Donc on a un an avant qu'elles ne soient possiblement approuvées ? » demanda Harry, pensant à tout ce qu'elle devrait faire cette année.
Elle devait lire les lois avec attention et voir ce qu'elles interdiraient aux sang-mêlés de faire du côté professionnel. Généralement, la Guilde des Potions ne permettait pas au gouvernement d'intervenir avec elle, mais là encore, elle consistait en un tas de snobs sexistes, donc qui pouvait savoir s'ils reconnaîtraient les nouvelles lois ou pas ?
« Dans le pire des cas, oui, nous avons un an, dit Sirius.
– Mais, Harry, dit doucement James, nous ne voulons pas que tu te retrouves dans une position dans laquelle cette loi essaie de te mettre, toi et les autres comme toi.
– Est-ce que vous allez combattre cette loi ? demanda Harry. N'est-ce pas contre les Accords d'Égalité du CIF ou un truc du genre ?
– On va la combattre, bien que les Accords d'Égalité ne reconnaissent généralement que le sexe, l'ethnicité, et les croyances personnelles comme étant de possibles bases de traitement inégal illégitime, dit Lily. Mais le truc, Harry, c'est que l'on veut que tu sois protégée dans le cas où les lois arriveraient quand même à passer.
– Comment est-ce possible ? demanda Harry, confuse. Tout le monde sait que je suis une sang-mêlée.
– Oh, petite Faon, on ne te demandera jamais d'essayer de changer ou cacher qui tu es, dit James, tendant la main par-dessus la table pour ébouriffer ses cheveux courts dans un geste de réconfort.
– Il y a une faille, en quelque sorte, dans les lois, dit Lily. En particulier les lois liées à la Loi Mariage. Si un sang-mêlé est déjà… promis à quelqu'un, alors il ne peut pas être réclamé par un autre sang-pur.
– Donc vous voulez me trouver un mari avant que les lois n'entrent en place ? » demanda Harry avec incrédulité.
Hors de question qu'elle choisisse un sang-pur à épouser dans l'année.
« Non, Harry, bien sûr que non, dit gentiment Lily. En fait, tu n'auras à épouser personne. Toutefois on en a discuté, et la meilleure option à ce stade est que tu sois fiancée avec quelqu'un – pas avec une vraie intention de te marier, juste pour te mettre hors limite des autres sang-purs, si ça fait sens. »
Harry se mordit la lèvre.
« Et je suppose que cela serait des fiançailles très longues. Puisque je suis aussi jeune, bien sûr.
– Bien sûr, dit Remus, un sourire tirant sur ses lèvres. Personne ne s'attendrait à ce que tu te maries pour au moins encore, oh, six ou sept ans. »
Archie commença à sourire aussi.
« Oh oui, tu ne voudrais pas te précipiter dans quoi que ce soit, surtout avant que tu ne sois majeure. »
Harry sourit.
« D'accord, donc j'ai des fausses fiançailles pour les six prochaines années, et sûrement d'ici à ce que j'ai dix-sept ans, on aura soit repoussé les lois, soit je peux chercher quelqu'un à épouser pour de vrai.
– Oui, exactement, dit James. Es-tu d'accord avec ça ? On veut juste que tu sois le plus en sureté possible.
– Ça me va, dit Harry. Archie ? »
Archie rit aux regards surpris sur les visages des adultes.
« Eh bien, bien sûr, qui d'autre te supporterait pendant six ans de plus ? »
Harry balança un petit bout de glaçage de sa fourchette sur la joue d'Archie, mais il rit juste et l'essuya de façon impénitente.
« Donc vous deux êtes vraiment d'accord avec tout ça ? demanda Remus, paraissant temporairement soulagé.
– Eh bien, ne nous méprenez pas, dit Archie, en jetant un œil à Harry et plissant le nez. C'est carrément dégueu, et si je dois vraiment l'épouser, je déménagerai probablement au Japon.
– Archie ! admonesta Sirius en grimaçant.
– De même, je te rassure, renifla Harry, ses lèvres tressautant pendant qu'elle parlait. Je ne pourrais pas demander un meilleur frère, mais un petit ami… ouais, Archie n'est pas vraiment mon type.
– Tu as un type ? » demanda James en tournant des yeux alarmés sur elle.
Oups.
« Quoi ? Non, bien sûr que non, Papa. Je déteste les garçons. J'utilisais juste une figure de style, dit Harry, souriant innocemment à son père.
– Oh, c'est bien alors. Oui, Harry, les garçons sont des démons, dit James, acquiesçant judicieusement.
– Tellement prévisible », marmonna Remus.
Lily frappa son mari sur la tête.
« N'oublie pas qui c'est qui m'a fait une demande en mariage la première fois quand il avait onze ans.
– C'était différent, dit James, hautement offensé. Je t'aimais.
– Tu ne connaissais même pas mon nom à ce stade !
– L'amour n'est pas entravé par la simple absence d'un nom, dit James légèrement.
– Ou une absence de neurones, apparemment, ajouta Sirius.
– Tu n'aimes vraiment aucun garçon par contre, pas vrai, petite Faon ? »
James tourna son regard suppliant sur elle et Harry soupira avec exaspération.
« Oh je t'en prie, se moqua Sirius. N'est-ce pas évident que de vivre avec les Maraudeurs l'a ruinée pour n'importe quel autre homme ?
– Je suis sûre que tu ne voulais pas que ça sorte de façon aussi dérangeante que c'est sorti, Sirius, marmonna Lily en secouant la tête.
– Donc bref, dit Harry avant que la conversation ne puisse se détériorer plus, est-ce qu'on a besoin de signer un contrat de fiançailles ? Je veux dire, juste dire les gens qu'on est fiancé ne sera pas assez, non ?
– Tu auras définitivement besoin d'un contrat, dit Remus. Je parlerai aux gobelins à Gringotts. Ils devraient avoir quelques modèles parmi lesquels on pourra choisir, et les altérer si besoin.
– Oui, dit Lily. On en a besoin d'un qui les engage jusqu'à leur dix-septième anniversaire, mais qui ne requiert pas la chasteté ou l'exclusivité des futurs mariés.
– Eww, Tante Lily, dit Archie.
– Tu me remercieras quand tu seras plus vieux, sourit en coin Lily.
– Ça devra sembler être un contrat assez libre mais sérieusement intentionné, dit Remus pensivement.
– Avec une clause d'inadéquation qui viendra en jeu à dix-sept ans, pour qu'aucun des deux ne puisse briser le contrat avant qu'ils ne soient majeurs, pour empêcher les gens d'essayer de les séparer inutilement, mais pour qu'ils puissent le briser à dix-sept ans si l'un juge l'autre comme inadéquat », ajouta Sirius.
Il était versé en lois et coutumes sang-pures.
« Quels sont les raisons possibles pour inadéquation ? demanda Harry.
– Toutes sortes de choses, dit Sirius, faisant un geste de la main négligent. Si besoin, on inventera quelque chose, mais le but c'est qu'une clause comme ça met le pouvoir de le dissoudre entre tes mains, mais pas avant que vous ayez tous les deux dix-sept ans.
– Ça me paraît bien, dit Harry. Cela devrait résoudre le problème de la Loi Mariage, au moins pour l'instant.
– Ce n'est pas tout, dit Lily. Si les lois passent, beaucoup de choses – des emplois, des opportunités de logement, des assurances magiques et ce genre de choses – seront hors de portée des nés-moldus et des sang-mêlés. La seule bonne chose est que si un sang-mêlé est marié ou fiancé à un sang-pur, alors les restrictions ne s'appliquent pas à eux.
– Donc en étant temporairement fiancée à Archie, j'ai les bénéfices légaux d'une sang-pure ? dit Harry avec incrédulité.
– Oui, dit Sirius. Ça veut dire qu'à partir du moment où les lois entrent en application, à condition que tu signes le contrat, tu seras, sur le plan juridique, de sang-pur.
– Nous n'avons pas honte de notre sang, dit fermement Lily, mais nous ne voulons pas que des bureaucrates se tiennent sur le chemin de tes rêves, Harry.
– Malheureusement, cela ne s'applique pas à Poudlard, dit James prudemment. La plupart des écoles sont gérées séparément du gouvernement, et le conseil d'administration de Poudlard a écrit la restriction des sang-purs uniquement dans la charte de l'école, indépendamment de la position du Ministère de la Magie sur le statut de sang.
– Ce n'est pas grave, Papa, dit Harry, souriant pour montrer qu'elle n'était pas déçue. Je suis très bien à AIM. J'ai des amis et j'apprends le Soin, ce qui veut dire qu'Archie l'apprend aussi. Les fiançailles seront suffisantes pour s'assurer que je puisse avoir un boulot. Merci tout le monde, Maman, Papa, Remus, Sirius, et particulièrement toi, Archie. Merci de faire ça pour moi.
– Tu le mérites, Harry, dit simplement Remus. Toi et Archie méritez toutes les chances que vous pouvez avoir. Je sais que vous deux ferez des choses extraordinaires un jour.
– En plus, dit Archie, tirant la deuxième part de gâteau de Harry vers lui avec un sourire séduisant, qu'est-ce qu'un contrat de fiançailles secrètement faux entre amis ? Tu n'allais pas manger ça, pas vrai ? »
Harry secoua la tête, même si elle avait, bien sûr, prévu de manger ça. Qu'était la perte d'un peu de gâteau comparée à l'énorme gain qu'était sa famille ? Elle oubliait parfois que d'autres personnes faisaient attention à elle aussi, et qu'elle n'était pas obligée de tout faire toute seule, ou de résoudre tout le futur par elle-même. Elle ne regrettait pas du tout la piqûre de rappel.
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L'après-midi suivant, Harry trouva Archie dans la Bibliothèque des Potter. Archie leva les yeux quand elle entra, portant un sac de livres avec elle, et mit un marque-page dans la revue médicale qu'il lisait en détail.
« Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Archie, intégrant le visage déterminé de Harry.
– J'ai besoin que tu me donnes des cours de Soin, si tu as le temps, lui dit Harry en laissant tomber ses livres sur la table de la Bibliothèque sur laquelle Archie était assis.
– Ouais, bien sûr, dit Archie. Je croyais que tu m'avais dit que tu étais à jour, pourtant.
– C'est le cas, du moins en pratique, dit Harry en s'asseyant. Mais je ne comprends pas la théorie derrière ce que je fais. »
Archie lui lança un regard étrange.
« Comment tu réussis la pratique si tu ne comprends pas la théorie ? »
Harry grimaça.
« Ma magie est bizarre.
– Explique, dit Archie en haussant les sourcils. Ou tu veux juste parler de quand elle déconnait un peu autour de Noël ?
– Non, pas ça, dit Harry. Même si j'imagine que ça a commencé avec ça. Peu de temps après que l'école ait repris, je suis parvenue à une sorte d'accord avec ma magie. Elle a arrêté de faire des choses que je ne voulais pas faire, ou de ne pas faire des choses que je voulais qu'elle fasse, et maintenant, c'est presque comme si la magie me vient trop facilement.
– Qu'est-ce que tu veux dire ?
– Je peux réaliser presque n'importe quel sort que j'essaie du premier coup, chuchota Harry, se penchant vers Archie pour qu'ils ne soient pas entendus. N'importe quoi, de l'imprégnation de potions à la guérison d'ecchymoses – aussitôt que je demande à ma magie de le faire, ça marche tout seul. Ce n'est pas normal, si ?
– Ça ne me paraît pas normal, admit Archie. T'es sûre que t'es pas une super génie ou quoi ?
– Certainement pas, dit Harry. Ce n'est pas que je comprends facilement tout ce que j'essaye d'apprendre. Cela me prend aussi longtemps que n'importe qui d'apprendre la théorie et de me rappeler des choses. J'étudie la théorie vigoureusement pour tout comprendre. Mais faire vraiment de la magie… c'est comme respirer. J'imagine juste que ça marche, demande à ma magie, et ça marche. Je suis quasi sûre que je n'ai même pas besoin de connaître un sort pour quelque chose pour qu'il fonctionne, même si bien sûr, j'évite de balancer de la magie comme ça sans apprendre les sorts d'abord. »
Archie sourit de toutes ses dents.
« Tu es comme une superhéroïne classique, Harry. Toujours si effrayée de ce que tu peux faire, déterminée à ne pas en abuser.
– Ce n'est pas juste si je ne fais que de la magie sans la comprendre, dit Harry, fronçant les sourcils. C'est comme si j'en tirais avantage, et que je triche en l'utilisant. »
Son cousin soupira.
« Harry, ce n'est pas de la triche d'où que je regarde. Donc tu es très bonne en magie. Et alors ?
– Ce n'est pas que je suis bonne en magie, protesta Harry. C'est que ma magie est bonne en… magie… si ça a du sens.
– Pas vraiment, dit Archie ironiquement. Donc tu es toujours aussi sûre de l'idée que ta magie a un esprit qui lui est propre, et que ta magie est celle responsable pour faire toute la, eh bien, magie que tu fais ?
– Oui », dit Harry fermement.
Elle se fichait de ce que les autres gens disaient. Sa magie était séparée d'elle, indépendante et une entité à part entière. Elle pouvait le sentir.
« Hmm. »
Archie se gratta la tête, plongé dans ses pensées.
« Est-ce comme ça que tu as guéri le syndrome du sommeil ? Parce que je sais que tu m'as déjà expliqué, mais ça n'a pas beaucoup de sens pour moi.
– En quelque sorte, dit Harry. Ce n'est pas tant que j'ai demandé à ma magie de guérir la maladie par contre – je ne suis pas sûre que lui demander quelque chose d'aussi vague marcherait de toute façon. J'ai juste demandé aux noyaux magiques des autres enfants de me laisser entrer dans leurs esprits, pour que je puisse les aider à détruire la barrière mentale.
– Et Snape et les autres t'ont dit que personne d'autre ne pouvait faire ce que tu as fait ? vérifia Archie.
– C'est ce qu'ils ont dit, approuva Harry. Ça me semble étrange, parce que ça ne me paraît pas être une grande nouvelle capacité que j'ai. C'est naturel. Facile.
– Est-ce que je peux essayer ? demanda Archie.
– Je suppose que oui, dit Harry lentement. Je ne suis pas sûre de ce qu'il va se passer par contre.
– Je te fais confiance pour tout arrêter si quelque chose de vraiment étrange se passe », dit Archie en haussant les épaules.
Harry hésita, ne voulant pas blesser Archie sans le vouloir. D'un autre côté, elle ne pouvait pas imaginer quiconque pouvant se blesser en faisant ce qu'elle avait fait. C'était si simple, et d'une certaine façon, magnifique. Archie irait bien. Harry faisait confiance à sa magie maintenant.
Elle prit une profonde inspiration et dit :
« Je vais forger une connexion entre nos noyaux magiques, d'accord ?
– Comme tu veux », sourit Archie.
Harry se retira en elle-même, regardant intérieurement l'endroit où son noyau magique reposait dans son ventre. La boule familière de brins de magie enflammés se tordant comme des serpents accueillit son œil intérieur, et Harry projeta sa conscience vers cette place en elle jusqu'à ce qu'elle sente son avatar se manifester juste à l'extérieur de son noyau magique. Elle réclama un brin de la couche extérieure de son noyau et le dirigea pour qu'il parte à toute vitesse vers le noyau magique le plus proche – celui d'Archie. Elle sentit la connexion vibrer à la vie et demanda dans sa voix du monde réel :
« Tu arrives à sentir ça ?
– Oui, expira Archie avec émerveillement. C'est comme si on tirait sur mon ventre. Qu'est-ce que c'est ?
– C'est la connexion. L'endroit d'où tu sens que vient le tiraillement ? Tourne ton esprit sur cet endroit et concentre-toi pour le voir, pour le ressentir, et pour t'y amener, dit Harry avec sa voix physique.
– Okay. »
Il y eut quelques moments de silence, puis Harry sentit quelque chose effleurer la connexion entre leurs noyaux avec hésitation. Harry sourit et envoya sa conscience flotter le long de la connexion jusqu'à qu'elle atteigne la source des pressions expérimentales. Elle regarda autour d'elle et, remarquant l'avatar d'Archie se déplacer avec incertitude près de son noyau magique, lui fit des signes de la main. Il répondit à ses gestes, la fixant.
« Tu as les cheveux longs, dit-il. Est-ce que j'ai les cheveux longs ? »
Il se tordit sur lui-même comme s'il pouvait voir le dos de sa tête et Harry sourit.
« Non. Je pense que j'ai des cheveux longs mentalement parce que j'ai associé mes cheveux longs avec mon moi fille, mon vrai moi. Pour toi, c'était probablement juste une coupe de cheveux, donc la coupe s'est assimilée dans ta conscience plus facilement.
– Mais oui, Harry, rit Archie. Donc c'est mon noyau magique ? »
Ils tournèrent pour le regarder. Le noyau était dissimulé par des brumes bleu doux qui s'enroulaient et tournoyaient dans des motifs lents et joueurs pendant qu'ils observaient.
« C'est plutôt cool, dit Archie.
– Approchons-nous », dit Harry.
Elle s'avança jusqu'à qu'elle puisse sentir l'air frais des brumes contre sa peau.
« Nous laisseras-tu entrer ? » demanda-t-elle au noyau.
Les brumes commencèrent à s'écarter devant eux, et Harry pouvait entendre le bruit de l'eau qui coulait au-devant.
Archie siffla.
« La magie fait vraiment tout ce que tu veux qu'elle fasse. »
Harry haussa les épaules.
« Viens, je veux voir ton noyau véritable. On dirait de l'eau.
– De l'eau ? »
Archie s'avança à travers les brumes bleues tourbillonnantes avec elle.
« Tous les noyaux véritables semblent pratiquement être élémentaires, lui apprit Harry. Du moins, c'est tout ce que j'ai vu. L'eau, le feu, la foudre, le vent, ou une variation d'un élément, comme le métal ou le magma.
– C'est quoi le tien ? demanda Archie.
– Le feu, dit Harry. Regarde. »
Les brumes s'écartèrent complètement et ils purent voir le noyau véritable d'Archie. C'était comme une rivière, ou plus correctement, un ruisseau gazouillant, mais il flottait en cercle, formant la sorte de sphère que la plupart des noyaux prenaient. L'eau était d'un joli bleu azur et flottait tranquillement autour et autour du noyau, froide et tentante. Archie tendit le bras pour la toucher et rit avec délice au premier toucher de sa main sur l'eau mouvante.
« On dirait de la magie, dit-il joyeusement.
– C'est de la magie, sourit Harry.
– Je veux dire que je ressens ça quand je fais de la magie, dit Archie, plongeant son autre main dans son noyau magique également. Je n'avais juste jamais réalisé ce que c'était jusqu'à maintenant. »
Il resta là, jusqu'aux coudes dans le flot de magie, jusqu'à ce qu'il prenne une profonde inspiration et laisse échapper un soupir paisible.
« Je me sens mieux tout d'un coup. Détendu et apaisé, et presque rajeuni, tu sais ?
– Oui, c'est pareil avec ma magie, dit Harry.
– Donc qu'est-ce qu'on fait maintenant ? »
Archie retira ses mains à contrecœur, s'émerveillant qu'elles soient complètement sèches.
« Tout comme j'ai projeté ma conscience vers ton noyau magique, tu vas faire la même chose pour le mien », dit Harry, se reculant du noyau d'Archie et se retournant pour remonter la connexion.
Les brumes se remirent en place en tournoyant derrière eux et quand ils atteignirent l'extérieur du noyau une fois de plus, Harry tendit la main.
« Viens, je pense que je peux te tirer avec moi. »
Archie s'avança et prit sa main sans hésiter. Harry se concentra pour revenir vers son noyau magique, mais aussi en tirant la conscience d'Archie avec elle. Ils flottèrent ensemble via la connexion et arrivèrent au noyau de Harry sans encombre. Archie regarda autour de lui avec intérêt, examinant l'extérieur tumultueux du noyau de Harry sous plusieurs angles.
« Intéressant, dit Archie. Ton noyau est bien plus agité que le mien. La surface bouge plus vite, je veux dire, et je peux sentir la production d'énergie même si je n'en suis pas très proche. »
Harry cligna des yeux avec surprise. Maintenant qu'elle y pensait, comparé au ruisseau flottant doucement et des brumes s'enroulant gentiment d'Archie, son noyau magique paraissait plutôt violent. C'était comme si les torsades de magie sur la surface, qui lui faisait tant penser à des serpents ou des cordes, s'agitaient dans tous les sens sans disposition particulière, constamment en mouvement, bougeant frénétiquement et se tordant avec abandon. En fait, en repensant aux autres noyaux avec lesquels elle était entrée en contact, elle n'arrivait pas à trouver un seul qui avait bougé aussi vite que son noyau magique. Même le noyau qui avait été de la foudre, encerclé par des nuages orageux n'avait pas semblé aussi agité et imprévisible, et bien qu'elle eût rencontré un noyau qui avait été une tornade en son cœur, et qui avait bougé assez rapidement, les vents avaient tous soufflé dans un même sens, en cercle, de façon ordonnée. Sa magie paraissait plutôt chaotique en comparaison, comme s'il avait le minimum d'ordre apparent pour le maintenir en place.
« Je suppose que tu as raison, dit Harry. Mais essaye de faire ce que j'ai fait à ton noyau, pour qu'on puisse voir si les adultes avaient raison.
– Je ne sais pas. »
Archie regarda la boule de feu-serpents tourbillonnants devant lui d'un air dubitatif.
« Mon noyau magique n'était pas aussi intimidant. »
Harry fronça des sourcils.
« Je sais qu'il paraît plutôt violent, mais je le ressens comme le feu le plus chaleureux et réconfortant, comme une couverture douillette ou comme la cape la plus portée de Papa. »
Elle mit ses mains dans le noyau et ressentit le tiraillement immédiat alors que les torsades enveloppaient ses poignets et ses doigts. Elles la baignèrent de lumière et Harry se sentit satisfaite, soutenue et protégée, ainsi qu'énergisée et confiante. Elle regarda en arrière, mais Archie ne s'était pas plus approché. Elle pouvait dire qu'il avait du mal à ne pas la tirer hors du feu.
« Je sais que c'est étrange, Arch, mais rappelle-toi quand tu as sorti ta main du flot de magie et qu'elle n'était pas mouillée ? C'est parce que ce n'est pas de la vraie eau, tout comme ce n'est pas un vrai feu. C'est juste de l'énergie magique, se manifestant comme un élément à cause de son affinité avec la magie sauvage de la nature.
– La magie peut être tout aussi destructrice que le feu, pointa Archie, mais il s'avança quand même. Donc comment tu as fait se pousser mes brumes ?
– Je ne les ai pas fait bouger, dit Harry, j'ai demandé.
– D'accord. »
Archie s'approcha de son noyau magique avec détermination.
« Salut, noyau magique de Harry. Moi, c'est Archie, un bon ami de Harry. »
Le noyau sembla pulser vers lui avec intérêt donc il continua :
« Est-ce que ça te dérangerait de te pousser ? J'aimerais voir à quoi ressemble le noyau magique de Harry sous tout ce… joli truc de cordes. Je promets de ne pas… aïe ! »
Il retira brusquement sa main et siffla de douleur.
« Il m'a mordu ! »
Harry tourna vivement la tête pour fixer avec confusion son noyau, qui, effectivement, rétractait une torsade vers la surface. Elle avait dû sinuer de l'autre côté d'Archie où Harry n'avait pas pu la voir et l'avait électrocuté ou quelque chose dans le genre. Elle lui jeta un regard noir.
« Pourquoi tu as fait ça ? C'est mon ami ! »
Harry se tourna vers Archie, qui se frottait la main avec mauvaise humeur.
« Je suis désolée, Arch, je ne savais pas qu'il ferait ça.
– C'est pas grave, Harry, dit Archie. C'est probablement pour ça que les autres personnes n'essaient pas de faire ce que tu as fait pour guérir la maladie. Je commence aussi à me dire que tu n'exagérais pas à propos de ta magie. Elle est sournoise.
– Je pensais qu'on s'entendait bien maintenant, soupira Harry. Est-ce que ça te fait toujours mal ?
– Oui, mais plus autant. Je pense qu'elle me mettait juste en garde, dit Archie.
– Désolée, dit à nouveau Harry. J'imagine que Snape avait raison sur ça au moins. La bonne nouvelle, c'est qu'il avait une raison légitime de ne pas me croire là-dessus. La mauvaise nouvelle, c'est que je suis officiellement une bizarrerie de la nature.
– Il y a des choses pires que tu pourrais être, dit Archie avec une sorte de gaieté nerveuse. Retournons à mon noyau magique. J'ai l'impression que si je remets ma main dans la rivière de mon propre noyau, elle va se guérir tout de suite. »
Harry força un petit sourire, se sentant toujours horriblement coupable pour avoir blessé Archie.
« On peut te faire confiance pour avoir un noyau magique qui guérit des choses.
– C'est mieux qu'un noyau magique qui brûle des choses », taquina Archie.
Il ferma les yeux et se projeta le long de la connexion vers son noyau et manqua le sursaut peiné de Harry à ses mots.
Est-ce vrai ? se demanda Harry alors qu'elle brisait la connexion entre eux. Le feu n'est-il vraiment bon que pour brûler des choses ?
Quand ils revinrent dans la Bibliothèque, Archie déclara l'incident comme une expérience ratée. Il commença à expliquer la théorie derrière le Soin qu'elle avait appris, lui enseignant des applications plus rapides et moins pénibles de cette théorie en pratique tout l'après-midi. Apprendre à Soigner correctement, pas à juste demander sa magie de recoudre ceci et de réparer cela sans comprendre ce qui se passait était un travail fastidieux et abrutissant, mais il lui donna l'impression que peut-être le noyau magique d'une personne ne la définissait pas. Si elle pouvait faire de bonnes choses, des choses douces, aussi bien que des choses destructrices effrayantes avec sa magie, alors l'élément de son noyau ne voulait rien vraiment dire. N'est-ce pas ?
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Harry alla voir son père dans son bureau le jour suivant pour voir si sa mère lui avait parlé des cours en hibou-correspondance qu'elle voulait prendre. C'était essentiel pour ses plans futurs que ses parents acceptent qu'elle prenne des cours, pour rejeter la suspicion de la prochaine partie de ce plan. Elle avait besoin d'une raison pour paraître occupée pendant l'été, parce qu'elle allait être très, très occupée si tout se déroulait comme elle l'espérait.
Le bureau de son père ressemblait plus à un magasin de jouets cassés parce que c'était là que tous les produits de la gamme de farces et attrapes de Maraudeurs naissaient. James, Remus et Sirius entraient et sortaient toujours du bureau durant leur temps libre, en fonction de qui travaillait sur la toute dernière et plus grande farce et attrape du moment. Elle trouva son père penché sur quelque chose dans sa main qu'elle ne pouvait pas voir quand elle passa précautionneusement la porte. Sa précaution était justifiée par le nombre de fois où elle était entrée sur une démonstration d'un nouveau produit, et cette fois ne faisait pas exception… même si c'était certainement plus littéral que d'habitude. Elle passa seulement d'un pas la porte avant de percuter de plein fouet une sorte de barrière invisible et fut repoussée en arrière sur ses fesses plutôt brutalement.
James leva les yeux et fit un sourire d'excuse. Il tendit la main pour attraper une télécommande sur son bureau et la cliqua deux fois.
« Tu peux rentrer maintenant, dit-il, désolé pour ça. »
Harry frotta son derrière tristement.
« Je n'arrive pas à savoir si c'était un objet pour un nouveau kit de farces ou pour ton kit d'Auror, Papa, mais ça marche carrément. »
Son père rit.
« Tu as vu ? C'est une barrière mobile télécommandée. Sirius et moi l'avons conçue. La blague, c'est que tu positionnes ceci sur quelqu'un, (il montra un bouton ordinaire à deux trous) et quand tu es hors de portée de la barrière, tu l'actives. C'est complètement invisible, mais ça repousse loin du bouton tout ce qui a un noyau magique, donc en gros tous les sorcières et sorciers, s'ils s'en approchent à moins d'un mètre cinq. Imagine, tu mets ça dans la poche de ton ami, le mets en route, et quiconque qui se trouve à moins d'un mètre cinq est repoussé en arrière instantanément. On dirait que c'est lui qui le fait, mais il ne peut pas le contrôler parce que tu as la télécommande. Plutôt amusant, hein ?
– Comment tu vas l'appeler ? » demanda curieusement Harry.
Elle pouvait imaginer quelques usages différents pour un tel bouton.
« Le Bouton Bulle Barrière ? suggéra James. Hmm, peut-être que Lily aura quelques idées – elle est douée pour nommer les choses. Bref, tu es venue me voir pour quelque chose ?
– Oui, est-ce que Maman t'a demandé par rapport aux cours en hibou-correspondance que je voudrais prendre pendant l'été ? demanda Harry.
– En effet, dit James, plaçant le bouton et la télécommande dans un tiroir du bureau distraitement. Je pense que tu travailles bien trop dur, mais j'obtiendrais définitivement le prix du pire parent de l'année si je t'interdis de t'éduquer quand c'est ce que tu veux faire. Prends juste l'or dont tu as besoin pour les cours du compte bancaire qu'on t'a mis en place quand tu as commencé l'école l'année dernière. On considèrera ça comme une dépense scolaire, tout comme les manuels pour AIM et les ingrédients de potions.
– Merci, Papa. »
Harry s'avança pour enlacer fort son père.
« Je t'en suis vraiment reconnaissante.
– Hé, pas de problème, dit James, enveloppant ses bras autour d'elle tout aussi fermement. T'es ma petite Faon et si tu veux changer le monde avec un chaudron, eh bien, je pense que c'est tout aussi bien que de le changer avec une baguette. En fait, c'est plus impressionnant, parce que tout le monde utilise des baguettes, mais pas beaucoup de gens peuvent concocter comme tu le fais. »
Harry leva les yeux vers son père, choquée. Il ne complimentait presque jamais son travail avec les potions. Elle savait que c'était un vestige de lui et Sirius haïssant Severus Snape pendant toutes ces années, et voyant par défaut tout ce qui était associé avec son rival d'école avec répugnance, donc elle ne lui en avait jamais voulu pour ne pas l'avoir soutenue autant que Remus et Lily. Pour qu'il dise ça par contre…
« Tu approuves vraiment ? demanda-t-elle sérieusement. Je sais que ce n'est pas ce en quoi toi et maman étiez les meilleurs à l'école, mais je ne peux vraiment pas m'imaginer faire quoi que ce soit d'autre.
– Bien sûr que j'approuve, dit James, lissant ses cheveux par réflexe. Je suis désolé de ne pas avoir été plus impliqué dans le passé. J'ai à moitié pensé que tu étais seulement autant intéressée en potions parce que c'était la seule magie que tu pouvais faire sans une baguette. J'ai en quelque sorte pensé qu'une fois que tu irais à l'école et apprendrais tout sur les autres types de magie, tu t'ennuierais des potions, que tu connaissais déjà si bien, et serais plus intéressée d'apprendre de nouveaux types de magie. Cependant, c'était idiot de ma part, et je peux voir maintenant que cela signifie bien plus pour toi qu'un intérêt ou un hobby. Si tu as besoin d'aide en quoi que ce soit pour atteindre ta Maîtrise, tu n'as qu'à demander, d'accord ?
– D'accord. »
Harry sourit, pas un petit sourire, mais un énorme et joyeux et elle se leva sur la pointe des pieds pour embrasser son père sur la joue.
« T'es le meilleur papa du monde.
– Je sais, sourit James. Et ne le dis à personne, mais tu es ma fille favorite.
– Ça signifie beaucoup pour moi, Papa », dit solennellement Harry.
Ils échangèrent un autre sourire et puis Harry s'écarta.
« Je vais m'inscrire pour les cours que je veux prendre, alors, dit-elle. Encore merci, Papa.
– Remercie ta mère aussi, cria James après sa silhouette battant en retraite.
– Je vais le faire », promit-elle et elle ferma la porte derrière elle.
Phase Une : total succès.
Harry partit à la recherche de sa mère et la trouva dans la cuisine, enchantant les sets de tables dans différentes couleurs.
« Harry, c'est toi ? »
Lily sourit en levant les yeux de son travail.
« Oh bien, viens ici et dis-moi ce que tu en penses. J'en ai marre du vieux motif, mais je n'arrive pas à me décider sur un nouveau. »
Harry s'approcha de la table et regarda tous les motifs que Lily avait disposés dessus. Presque tous penchaient vers les bleus et verts. Elle supposa que sa mère devait vraiment en avoir marre du vieux, qui avait été d'un profond bordeaux.
« J'aime bien celui-ci, dit Harry en pointant le motif bleu pâle avec des fleurs en bronze dansant le long des bords. Les couverts sont en bronze donc ça ne détonnera pas.
– Bien vu. »
Lily inclina la tête, enroulant une mèche de ses magnifiques cheveux roux autour de son doigt.
« Ça sera celui-ci alors. »
Elle agita sa baguette et transforma tous les sets de table sur la table pour qu'ils correspondent au motif que Harry avait sélectionné, et puis elle rangea la baguette dans la manche de ses robes.
« Donc quoi de nouveau, Harry ?
– Je voulais juste te remercier pour avoir parlé à Papa, pour que je fasse du travail scolaire supplémentaire cet été, sourit Harry avec gratitude et Lily tapota sa joue.
– Bien sûr, ma chérie. Quels cours vas-tu… »
Lily fut coupée par la porte de la cuisine se retrouvant d'un coup ouverte violemment.
Archie apparut en bondissant dans la cuisine, recouvert avec assez de suie pour que Harry pense qu'il ne s'était probablement pas embêté à se brosser après avoir pris la cheminette.
« Harry, t'es là ? Je viens juste d'avoir… oh, salut, Tante Lily, bafouilla Archie à la vue de la femme plus âgée. Comment vas-tu aujourd'hui ?
– Je vais très bien, Archie, dit Lily en croisant les bras sur sa poitrine et en fixant le garçon. Et quoi exactement te fait courir avec autant d'excitation dans ma cuisine ?
– Oh, hum. »
Archie jeta un œil anxieux à Harry.
« Je voulais juste dire un truc à Harry.
– Un truc que tu ne peux pas dire devant ta chère Tante Lily ? demanda Lily d'un ton réprobateur.
– Bien sûr que non, Tante Lily, dit Archie en riant faiblement. Je ne voulais juste pas prendre de ton temps libre avec quelque chose d'aussi trivial. Je sais à quel point tu travailles dur pendant la semaine.
– Eh bien maintenant je suis curieuse, dit Lily allègrement. Donc dis-nous ce qui est aussi excitant. »
Archie déglutit.
« OK, bien sûr. Eh bien, j'ai eu une lettre aujourd'hui de mon, euh, ami, Draco. Il m'a invité à une fête le mois prochain et je vous juste en parler à Harry pour qu'elle puisse m'aider à trouver quelque chose à… porter.
– Tu voulais demander de l'aide à Harry, notre Harry, pour des… conseils de mode ? répéta Lily avec scepticisme.
– Hé, intervint Harry en rigolant. Je ne me suis pas trop mal débrouillée avec ces sets de table, non ? D'abord, tu sais que tout ce que Archie a appris sur la mode, il le tient de Sirius. Il pourrait y aller en rayures violettes si on ne l'aide pas. »
Lily rit.
« Eh bien, quand tu le dis comme ça.
– Ouaip, je suis sans espoir, dit Archie, hochant la tête. Vous allez m'aider à trouver quelque chose, hein les gars ?
– Bien sûr, dit Lily. Puis-je voir l'invitation ? »
Archie sortit un parchemin carré doré de sa poche et le passa. Harry se pencha pour le lire aussi.
Arcturus Rigel Black
Est cordialement invité à la
Réception d'été annuelle en plein air
Des Malfoy
Le 15 juillet
De surcroît
Mr. Draco Malfoy
Célèbrera son douzième anniversaire à cette date
Coordonnées de Cheminette et de Transplanage ci-joint
Harry souleva les sourcils mais ce fut Lily qui laissa échapper une exclamation choquée.
« La Réception d'Été des Malfoy ? Tu as été invité à ça, Archie ? Oh là là, c'est vraiment inattendu. »
Lily courut une main dans ses cheveux alors qu'elle rendait l'invitation à Archie.
« Les Malfoy doivent prendre la dette de vie qu'ils te doivent beaucoup plus sérieusement que ce à quoi on s'était attendu.
– Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda Harry. C'est une invitation pour une fête. »
Lily secoua la tête.
« Non, c'est une invitation formelle à une réception sang-pure sombre formelle. Dans le passé, des familles privilégiées du côté de la lumière recevaient aussi des invitations, mais depuis la Séparation, aucune famille claire n'a participé à un événement sang-pur sombre, et vice-versa. La Société est censée être complètement séparée à ce stade, sauf ces familles qui restent neutres, bien sûr.
– Mais puisqu'ils ont fait d'Archie un Malfoy de nom jusqu'à ce que la dette de vie soit satisfaite, Archie est considéré comme un sang-pur sombre aussi bien qu'un sang-pur clair, socialement parlant, dit Harry, comprenant soudain pourquoi Lily était aussi surprise. Le fait que les Malfoy l'aient véritablement invité à l'événement comme s'il était un sang-pur sombre veut dire qu'ils s'en tiennent à leurs mots et le traitent comme un Malfoy, ignorant le fait qu'il est le fils d'un sang-pur du côté de la lumière.
« Oui, exactement, dit Lily pensivement. Je suppose que cela aide probablement que tu aies été réparti à Serpentard, Archie. Les gens seront moins enclins à en faire tout un foin si tu y vas. Si tu étais le fils d'Arthur Weasley, eh bien disons que ça serait une histoire différente.
– S'il y va ? dit Harry, légèrement alarmée. Il doit y aller. Ça doit être sûrement très malpoli de refuser. C'est la fête d'anniversaire de Draco.
– Euh, ouais, dit Archie. Je veux vraiment y aller. Tu crois que Papa va me laisser y aller ?
– Je ne suis pas sûre, dit Lily. J'inviterai tout le monde ici pour dîner ce soir et on en discutera, d'accord ?
– D'accord », dit Archie.
Le dîner ce soir-là fut une affaire gênante.
« Je n'aime pas ça, dit James, donnant un coup de fourchette plutôt violent à sa carotte. Envoyer Archie dans un nid de frelon, voilà ce que c'est.
– Chéri, c'est un événement extrêmement publique. Personne n'essaiera quoi que ce soit à découvert comme ça, dit Lily d'un ton apaisant. Archie sera en parfaite sécurité là-bas, j'en suis sûre.
– Peut-être, accorda James avec réticence. Mais tu ne peux jamais être trop prudent avec les sang-purs sombres.
– Il n'y aura pas que des sang-purs sombres, pointa Remus pour l'équité. Un tas de fonctionnaires ministériels sont invités chaque année, et ceux alignés avec le ministère tendent à rester hors des politiques claires et sombres en restant neutres.
– Tous mes amis seront là, dit Archie avec hésitation après un regard suppliant de Harry. C'est la célébration d'anniversaire de Draco après tout, et Pansy, Théo, Millicent et Blaise y iront tous probablement. »
Sirius joua avec ses légumes pendant qu'il réfléchissait.
« Je ne veux pas t'éloigner de tes amis, Arch, je suis juste inquiet de t'envoyer tout seul, encerclé d'ennemis politiques, où je ne peux pas t'aider si tu en as besoin.
– Est-ce si différent que de l'envoyer à l'école dans les dortoirs de Serpentard ? dit Lily avec hésitation. Ces enfants sont tous des sang-purs sombres, mais Archie s'en est fait de bons amis.
– Ce n'est pas la même chose que de le laisser aller sans accompagnement à un rassemblement de sorcières et sorciers adultes complètement sombres, dit Sirius d'un air désolé. Il y a des professeurs à l'école pour faire attention aux problèmes, et les gamins ne sont pas autant enracinés dans leurs préjugés et haine que les adultes. »
Harry pensa qu'il était temps pour elle de parler :
« Ne disions-nous pas l'autre jour que c'était trop dommage qu'Archie ne pouvait pas avoir ses amis ici pour son anniversaire parce qu'on ne croyait pas que leurs parents feraient confiance à nos familles pour prendre soin de leurs Héritiers ? Maintenant on fait la même chose. La confiance doit commencer quelque part, non ? Pourquoi ne pouvons-nous pas être les grandes personnes et faire confiance au fait que les amis d'Archie feront attention à lui ? Flint sera probablement là et Archie le connaît depuis toujours. On peut lui faire confiance pour s'occuper d'Archie au moins. »
La partie sur Flint était un mensonge complet, comme il n'était pas exactement le type grand frère protecteur, mais Harry pensa que le reste était un bon point.
« Archie a également admis qu'il n'avait pas vraiment besoin de voir ses amis, parce qu'il les a vus toute l'année, protesta James avec guère d'enthousiasme.
– J'ai dit que je n'avais pas besoin d'avoir mes amis avec moi pour mon anniversaire, corrigea Archie, mais ça ne veut pas dire que Draco devrait passer son anniversaire sans un de ses meilleurs amis parce que ma famille ne me fait pas confiance pour m'occuper de moi.
– Ce n'est pas qu'on ne te fait pas confiance, dit James rapidement. C'est d'eux dont on est inquiet.
– Comment pouvons-nous leur demander de nous faire confiance si on ne leur fait pas confiance ? dit fermement Archie. C'est comme Harry a dit. Si on veut se dire qu'on est différent des sang-purs sombres, alors on doit agir différemment. Laissez-moi y aller en geste de bonne volonté, si le fait que j'aille à la fête d'anniversaire de mon meilleur ami doit être quelque chose de politique. »
Harry prit une bouchée de patates pour cacher son sourire. Archie était très persuasif quand il le voulait, et il n'avait pas peur d'agir à la déloyale dans un débat, comme le fait d'insinuer qu'ils ne lui faisaient pas confiance et de jouer la carte "gamin qui veut juste aller à la fête de son ami".
Sirius soupira.
« Tu promets que tu ne vas pas te lier d'amitié avec des politiciens ? »
Archie fit "youhou" et Harry sourit victorieusement.
« Je promets, dit immédiatement Archie.
– Alors j'imagine que tu peux y aller, mais tu prends le portoloin d'urgence, dit fermement Sirius.
– Bonne idée, Papa », dit joyeusement Archie.
Harry parla avant que quiconque ne puisse changer d'idée :
« Si Archie a le droit d'aller dans la maison de son ami, je veux aller voir Hermione ce jour-là aussi.
– Ça me semble équitable, dit Lily regardant Harry avec perplexité. Tu aurais pu demander n'importe quand si tu voulais aller la voir, pourtant.
– Je veux passer du temps à la maison d'abord, dit Harry en haussant les épaules. Mais d'ici juillet, je voudrais probablement voir Hermione.
– Eh bien, c'est réglé alors, dit Remus avec entrain. Sirius, ce homard est délicieux, tu as ajouté quelque chose à la sauce ? »
Harry et Archie s'échangèrent un sourire par-dessus la table. Elle allait devoir se rappeler d'obtenir quelque chose de vraiment incroyable pour l'anniversaire d'Archie cette année.
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Archie interrompit l'étude d'Occlumancie de Harry dans la Bibliothèque des Black le jour suivant et la tira à l'extérieur dans la cour. Les serpents sifflèrent leurs salutations et Harry en caressa quelques-uns distraitement pendant qu'Archie se préparait à parler.
« Harry, dit-il finalement, j'ai réfléchi, sur tout, et je suis un peu inquiet.
– D'accord, dit Harry. Je ne peux pas t'en vouloir d'être préoccupé par ce que l'on fait, mais qu'est-ce qui te rend inquiet exactement ?
– C'est juste, toute cette supercherie pourrait être facilement dévoilée dès que quelqu'un regarderait vraiment, dit Archie en s'asseyant dans l'herbe et en en arrachant un peu distraitement. J'ai l'impression que ça n'a été un succès jusqu'à présent que parce que personne ne penserait à rechercher une telle supercherie.
– D'une certaine façon, tu as raison, dit Harry. Beaucoup de tout ça dépend du fait que personne ne s'attendrait à ce qu'un sang-mêlé oserait un jour faire ce qu'on a fait, et ils ne s'attendraient définitivement pas à ce qu'un sang-pur aide un sang-mêlé, ce qui est la seule façon que ça pourrait marcher. Malgré tout, ça n'a pas changé. Ça a toujours été vrai, donc pourquoi es-tu inquiet maintenant ?
– Avant, on était anonyme. Personne ne se demandait si Rigel Black était tout ce qu'il semblait être, parce que pourquoi ne le serait-il pas ? Mais maintenant, tu as guéri le syndrome du sommeil. Tu as dit que Professeur Snape, un des hommes les plus intelligents dont j'ai entendu parler, a développé un intérêt pour toi. Les Malfoy te doivent une dette de vie, pour l'amour de Merlin. »
Archie repoussa un serpent curieux de la manche de sa robe avec impatience.
« Maintenant que les gens regardent, qu'est-ce qu'il se passera s'ils remarquent que quelque chose ne va pas ? Peut-être qu'on peut traverser cet été sans que quiconque dans notre famille ne devienne suspicieux à l'idée qu'on veuille rencontrer nos amis les mêmes jours, mais l'été prochain ? Et celui d'après ? Et qu'en est-il pendant l'année scolaire ? Combien de temps peux-tu continuer à prétendre être moi… à être un garçon ? Tu vas bientôt commencer tes changements de filles. Et crois-tu vraiment que personne à AIM en sept ans n'entendra dire que Harry Potter est une fille ? Tout ce que cela demanderait, c'est une seule personne, une personne qui nous voit à la fois à l'école et hors de l'école, et de là, tout le reste sera évident.
– Vraiment ? dit Harry, prenant la main d'Archie pour l'empêcher d'arracher plus d'herbe. Est-ce évident ? Ou est-ce que cela semble seulement évident pour nous parce que l'on sait exactement ce qui se passe ?
– Qu'est-ce que tu veux dire ?
– J'ai réfléchi là-dessus aussi, dit Harry. Et j'ai trouvé une solution pour quelques choses. Il y a plusieurs problèmes majeurs auxquels on devrait faire face, mais j'ai un plan pour adresser chacun d'eux, d'accord ? Tout d'abord, il y a le problème de nos vies à la maison et de nos vies à l'école étant visiblement différentes. Qu'arrivera-t-il si l'un de nous se retrouve avec une photo dans le journal ? Soit nos amis de l'école, soit nos parents sauront immédiatement que quelque chose ne va pas. Ce serait plus simple si on était des jumeaux au lieu de juste des cousins qui se ressemblent un peu, pas vrai ?
– Oui, j'imagine que si on était physiquement pareil, ce serait plus facile d'échanger nos personnages, dit Archie, fronçant les sourcils.
– Alors c'est ce que l'on va faire, dit Harry. J'ai joué avec l'idée pendant un moment, et cet été, je vais commencer à expérimenter. Je vais créer une potion qui va… mélanger nos apparences, en quelque sorte, mais pas de façon égale. C'est dur à expliquer, mais ce serait semi-permanent en théorie et cela nous permettrait de nous ressembler exactement à la fin, ce qui voudrait dire que si quelqu'un nous verrait hors de notre contexte habituel, on pourra toujours s'en sortir avec notre simulacre. J'expliquerai plus en détails une fois que je l'aurais un peu plus déterminée, mais si la potion marche, cela réglerait aussi le problème où je commencerai à paraître visiblement comme féminine dans quelques années. Cela mélangerait nos physiques d'une façon qui me ferait paraître plus masculine. Je te présenterai le rapport entier plus tard, mais je dirai simplement que cela irait loin pour nous aider à faire marcher notre plan.
– D'accord, tu es la fille des potions, donc je vais te laisser gérer ça, dit Archie, secouant la tête. Tant que je ne dois pas véritablement devenir une fille.
– Non, trop de gens te connaissent déjà en tant que garçon à AIM, dit Harry en secouant la main. Mais ce n'est pas un problème. Le second problème majeur viendra si quelqu'un découvre tout, n'est-ce pas ?
– Ouais, approuva Archie. S'ils comprennent ce qu'on a fait, tu iras à Azkaban.
– Oui, s'ils découvrent que Harry Potter a pris ta place à Poudlard, j'irai en prison, dit Harry. Mais s'ils découvrent n'importe quelle autre combinaison possible de la vérité, tout ira bien.
– Comment ça ?
– J'ai un plan de secours, dit Harry, souriant légèrement. C'est pour ça que tu étais aussi inquiet, je pense. La seule chose qui manque à ce plan est un plan B, pour s'assurer que même si quelque chose se passe mal, on ira toujours bien. »
Archie approuva, pensif.
« De la sécurité serait bien. Donc quel est le plan de secours ?
– Il est épouvantablement compliqué, dit Harry joyeusement. N'hésite pas à être impressionné. Il y a plusieurs phases au plan. Dans la première phase, je m'inscris maintenant dans une école par hibou-correspondance. Attends, ne m'interromps pas, dit-elle aux regards sceptiques d'Archie. Écoute juste, tout fera sens. Maman et Papa pensent que je m'inscris pour des cours d'été, mais ils m'ont donné l'autorisation de sortir l'argent pour les cours de mon compte scolaire, qui s'alimente directement depuis leur coffre-fort principal, ce qui veut dire qu'ils ne sauront pas ou ne s'inquiéteront pas de savoir combien d'argent part dans les frais de scolarité tant que les gobelins l'envoient à l'école par correspondance qu'ils ont approuvée.
– Donc tu ne prends pas juste des cours d'été ? supposa Archie.
– Je m'inscris comme une élève à temps plein, dit fièrement Harry.
– Tu es déjà une élève à temps plein, pointa Archie.
– Exactement. Je ne vais pas pour de vrai apprendre quoi que ce soit de l'école par hibou-correspondance, expliqua Harry. Je peux apprendre bien plus dans une vraie école comme Poudlard. Je vais juste recevoir les matières par courrier, prétendre les apprendre, et envoyer les devoirs et interrogations pour obtenir des notes pour le travail. Puisque j'apprends déjà tout à Poudlard, faire les devoirs sera du gâteau, mais j'aurai des dossiers disant que Harry Potter a eu des enseignements à domicile depuis qu'elle a onze ans, tu saisis ?
– En quelque sorte, dit Archie lentement. Donc si quelqu'un découvre que je suis à AIM à ta place et se demande où tu es, tu peux dire que tu éduquée à domicile.
– Oui, mais ce n'est pas assez, continua Harry, parce que nos parents et quiconque qui connaît nos parents sauront que je ne suis pas, en fait, à la maison durant l'année scolaire. C'est pourquoi je vais répondre à ceci. »
Harry mit la main dans sa poche et en sortit l'annonce fatiguée de la Gazette du Sorcier qu'elle avait transportée avec elle depuis quelques jours. Elle aplatit les plis et la passa à Archie, qui la lut avec une légère confusion.
« C'est une annonce pour un apothicaire, nota-t-il. Ils ont besoin d'un concocteur de potion basique.
– Oui, dit Harry, reprenant l'annonce et la rangeant une fois de plus dans ses robes. Je vais postuler pour la position demain, et si je l'obtiens, je vais utiliser l'argent pour acheter un appartement.
– Un appartement ? »
Archie la fixa.
« Bon, en louer un en tout cas, dit Harry. Je prendrai un endroit vraiment pas cher à mon nom, paierai la location pendant l'année scolaire et si Harry Potter a un appartement et un dossier d'enseignement à domicile pendant que Rigel Black est à Poudlard, comment peuvent-ils être la même personne ? Particulièrement si personne ne découvre que Rigel Black est une fille, et si la potion marche, alors dès la minute où on est découvert, je reprends ma véritable apparence et Rigel Black disparaît ! »
Archie fut silencieux pendant une minute entière.
« Disparaît ? Est-ce que les gens goberont ça ?
– J'en ai en fait eu l'inspiration par Marcus Flint, dit Harry, souriante. Quand il a réalisé que je n'étais pas toi, je pensais que c'en était fini, mais il ne s'est pas immédiatement dit : oh, ça doit être Harry Potter. Bien sûr que non. Il s'est dit que j'étais juste un sang-mêlé quelconque que tu as trouvé pour prendre ta place pour que tu puisses aller à AIM. Pourquoi Rigel Black doit être toi ou moi ? Ce n'est pas nécessaire. Il disparaîtra juste si quiconque devine la vérité, et Harry Potter aura été là tout du long, s'éduquant à domicile dans un petit appartement pour que son cousin Archie puisse prendre sa place à AIM et réalise ses rêves de devenir un Guérisseur.
– C'est… vraiment brillant, souffla Archie. Si on est découvert, j'aurai une tape sur la main pour avoir prétendu être toi – ce n'est pas un crime sérieux de prétendre être un sang-mêlé, et je paierai juste une amende et ferai transférer tous mes dossiers en tant que Harry Potter à mon nom. Rigel Black, le vrai criminel, ne peut pas être puni, parce qu'il n'existe pas.
– Et on a un complet déni plausible. Encore mieux, notre famille a un déni plausible, dit Harry sérieusement. Tu dis que tu as demandé à quelqu'un de prendre ta place à Poudlard – un sang-pur de quelque part sur le continent qui était trop pauvre pour payer les frais de scolarité lui-même. Tu lui as offert de payer son entrée s'il prétendait être toi à Poudlard pour que tu puisses aller à AIM sans que ton père le sache. Il n'était pas sur la liste pour Poudlard parce qu'il n'est pas de Grande-Bretagne, et tu ne sais pas qui il est vraiment. Tu pensais définitivement qu'il était un sang-pur pourtant, donc on ne peut pas te reprocher d'être un complice pour vol d'identité de sang. Nos parents peuvent honnêtement dire qu'ils n'avaient aucune idée que tu étais en Amérique et que je faisais l'école à domicile, et qu'ils ne savent pas qui est Rigel Black non plus.
– C'est pratiquement irréfutable, admit Archie, laissant échapper sa respiration avec un souffle d'air. Mais tu sais que ça va être presque impossible à mettre en place. Tu ne peux pas prendre d'argent pour l'appartement de ton compte parce que ce n'est clairement pas une dépense scolaire, donc tu devras trouver l'argent seulement en travaillant. Mais si tu vas réaliser des devoirs à domicile et expérimenter sur une potion entièrement nouvelle… je ne sais pas comment tu auras le temps pour tout ça en un été. »
Harry sourit juste.
« Tu serais surpris de voir combien de choses je peux jongler à la fois. L'année précédente a été un excellent exercice. Concocter c'est facile et je peux déterminer mes propres heures. Je ne vais pas véritablement apprendre quoi que ce soit, juste réaliser des petites tâches pour l'école par hibou, ce qui me laisse plein de temps pour expérimenter.
– Eh bien, tu sembles plutôt sûre, dit Archie, se relaxant enfin dans l'herbe. Si tu as besoin d'aide, tu sais que tu as juste à demander. Pendant ce temps-là, je vais essayer de trouver un moyen de faire de l'argent aussi, pour que je puisse t'aider à payer l'appartement dans lequel aucun de nous ne va, en fait, vivre. »
Il eut un sourire suffisant.
« Au moins notre facture des charges ne sera pas haute.
– Donc tu es d'accord avec cette couverture ? demanda Harry. Quand on aura le plan en place, aussitôt que l'un de nous est découvert, l'autre doit être prêt à exécuter le plan de secours. Aussi longtemps que Harry Potter et Archie Potter sont tous les deux présents quand le jeu est fini et que Rigel disparaît, ce sera presque impossible pour quiconque de prouver quoi que ce soit avec assurance. »
Archie accepta et ils partirent là-dessus. Archie partit ensuite faire des recherches sur l'Occlumancie, puisque tout ce travail ne voudrait rien dire si quelqu'un sortait le secret hors de leurs têtes, et Harry partit s'inscrire dans une école par hibou.
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Le jour suivant, Harry dit à ses parents qu'elle allait au Chemin de Traverse pour récupérer une nouvelle commande d'ingrédients de potions. C'était un événement fréquent pour Harry, qui utilisait des ingrédients de potion comme peau de chagrin quand l'envie lui prenait, donc ses parents lui rappelèrent juste d'utiliser son compte scolaire pour les payer (si c'était une dépense scolaire, ils pouvaient passer les gallions en pertes et profits pour leurs impôts), et lui demandèrent de prendre un nouveau pot de poudre de cheminette pendant qu'elle était de sortie.
Harry cheminetta au Chaudron Baveur et parcourut la rue familière de l'apothicaire qu'elle fréquentait généralement au Chemin de Traverse. Ce n'était pas l'apothicaire qui avait passé une annonce pour un concocteur, mais elle avait vraiment besoin de récupérer une commande d'ingrédients qui était arrivée, donc elle s'arrêta là d'abord.
L'homme derrière le comptoir se redressa quand elle entra. Il était large et de forte carrure, avec des cheveux brun bouclés remontés en une queue de cheval relâchée. Il portait un tablier qui bombait au niveau des poches à force d'être rempli par différentes choses qu'il avait récupéré dans le magasin durant la journée et ne s'était jamais embêté à reposer. Elle ne l'avait jamais vu quand il était moins que jovial, et sans surprise, il sourit largement quand ses yeux brun chaleureux la remarquèrent et il l'interpella d'une manière gaie :
« La voilà ; je savais que je verrais ma petite cliente favorite aujourd'hui ! »
Harry lui sourit en retour et ferma la porte poliment derrière elle pour que le soleil ne rentre pas trop dans le magasin. Certains ingrédients pouvaient être assez sensibles à la lumière du soleil et bien que ces ingrédients étaient toujours gardés loin des portes et fenêtre, il n'y avait jamais de mal à être prudent.
« Bonjour, Mr. Tate, dit Harry, s'approchant du comptoir. C'est bon de vous voir aussi.
– Toujours trop polie, Miss Potter, dit Mr. Tate en la menaçant du doigt avec bonhomie. J'ai votre commande toutefois. Juste de ce matin et je savais que vous seriez ici pour la réclamer avant que la journée ne soit terminée.
– Vous me connaissez trop bien, Mr. Tate, dit Harry, souriant légèrement. Je désespère de vous surprendre un jour.
– C'est une des choses que j'aime avec vous, Miss Potter, rit Tate. Les surprises ne sont intéressantes que pour les jeunes.
– Y a-t-il eu des soucis avec la commande ? demanda Harry.
– Non, non. »
Il chercha de la main sous le comptoir pour sortir une boîte bien emballée.
« Tout est bien arrivé. J'ai revérifié le sol pour la voltiflor comme vous avez demandé, et la serre chez qui nous la commandons a été très serviable. Ils m'ont donné une liste des composants qui a été inclue avec le reste de la commande pour que vous la regardiez quand vous serez chez vous. Ils m'ont dit de vous dire que la formule pour leur sol a un brevet magique, donc n'essayez pas de le reproduire, bla bla, vous avez compris.
– Oui, merci, sourit Harry. Je ne vais pas me lancer dans le marché du sol à ce stade.
– Est-ce tout ce que vous récupérez aujourd'hui ? demanda Tate alors qu'il encaissait sa commande.
– Vous vendez de la poudre de cheminette ici, n'est-ce pas ? demanda Harry en regardant autour d'elle.
– Nous avons la marque générique, dit Tate en haussant les épaules.
– Ça ira, dit Harry. Pouvez-vous l'encaisser séparément ? Je paierai pour la cheminette en pièce, mais je dois payer pour les ingrédients…
– Avec votre compte scolaire, je sais, Miss Potter, sourit gentiment Tate. Bien sûr. »
Il l'encaissa et Harry paya, mettant la poudre de cheminette dans la boîte d'ingrédients pour la rendre plus facile à transporter.
« Je peux vous aider avec quelque chose d'autre aujourd'hui, Miss Potter ?
– En fait, pouvez-vous m'indiquer le chemin du Serpent's Storeroom ? » demanda Harry.
Mr. Tate fronça les yeux avec prudence.
« Y a-t-il un ingrédient que vous avez du mal à trouver, Miss Potter ? Vous savez que je commanderai tout ce que vous voulez, pas besoin d'aller jusqu'à là-bas.
– Oh, non, Mr. Tate, sourit Harry. Je ne vais pas faire mes courses là-bas, je vous assure. Tout le monde sait que les meilleurs ingrédients se trouvent à l'Apothicaire de Mulpepper. J'ai trouvé ceci dans le journal, par contre. »
Elle sortit l'annonce du journal et la montra à Mr. Tate.
« Oh, vous cherchez un petit boulot d'été, c'est ça ? dit Mr. Tate, paraissant un peu plus soulagé. Eh bien, j'imagine que je peux voir comment cela pourrait vous intéresser. Le Serpent's Storeroom, par contre… ce n'est pas vraiment un endroit où j'aimerais vous envoyer, Miss Potter. La boutique est correcte bien sûr, mais l'emplacement…
– Je comprends, Mr. Tate, dit Harry. J'ai juste vraiment besoin de l'argent pour un projet personnel sur lequel je travaille. Je serai très prudente, je vous promets.
– Très bien, souffla Tate. Je suppose que ce n'est vraiment pas si loin dans l'Allée des Embrumes. Vous y allez directement et vous revenez aussitôt au Chemin de Traverse, d'accord, Miss Potter ?
– Oui, promit Harry.
– Bien, dit Tate. Vous savez où l'Allée des Embrumes bifurque du Chemin de Traverse ? »
Harry acquiesça.
« Eh bien, vous continuez dans l'allée, passez Barjow et Beurk jusqu'à la première allée qui croise l'allée principale des Embrumes. Tournez à gauche et le Serpent's Storeroom est la première boutique sur votre gauche. Il a une enseigne rouge sombre avec des lettres noires et le Bâton d'Esculape sur la fenêtre. »
Harry sourit avec gratitude.
« Merci, Mr. Tate. Je détesterais errer pour le trouver.
– Sans blague, soupira Tate. Bon, bonne chance Miss Potter. En fait… »
Il tendit la main et sortit une carte de business de son porte-cartes sur le côté du bureau.
« Prenez ceci et dites à ce grincheux d'Edgar Krait que Caleb Tate vous recommande.
– Vraiment, Mr. Tate ? »
Harry cligna les yeux de surprise en prenant automatiquement la carte.
« Merci beaucoup. Je vous promets que je suis une bonne concoctrice, donc vous ne gâcherez pas votre recommandation. »
Tate rit jovialement une fois de plus.
« Oh, Miss Potter, rien n'est gâché avec vous, que ce soit du temps ou des ingrédients, je sais au moins ça.
– Merci encore, Mr. Tate. »
Harry récupéra son paquet.
« Je repasserai à un moment la semaine prochaine pour passer une autre commande, je pense.
– J'attends ça avec impatience, Miss Potter. Bonne chance pour votre demande d'emploi. »
Harry sourit une fois de plus et plaça la boîte d'ingrédients sous son bras gauche pour que son droit soit libre pour ouvrir la porte – et plus important, libre pour sortir sa baguette si cela devenait nécessaire. Au moins, elle avait appris un charme de bouclier plutôt méchant cette année, et ce n'était pas grâce au Professeur Quirrell.
L'Allée des Embrumes était tout ce qu'elle avait entendu dire qu'elle serait. Sale, louche, malodorante et sombre, des ombres rôdaient partout, bien que ce fût le milieu du jour. Harry marcha calmement mais avec résolution le long de l'allée, restant au milieu de la rue où il y avait au moins un semblant de lumière de l'après-midi. Elle passa Barjow et Beurk, et tourna à gauche comme Mr. Tate le lui avait dit, et effectivement, là sur sa gauche se trouvait le lugubre Apothicaire Serpent's Storeroom.
Harry ne s'attarda pas longtemps dans la petite allée latérale. Elle entra dans la boutique et s'arrêta pendant un moment pour ajuster ses yeux à la lumière incroyablement faible. Il y avait un comptoir sur la gauche, surélevé sur une plateforme qui donnerait à quiconque se tenant derrière une très bonne vue sur les ailes étroites des stocks sur sa droite. Il y avait aussi des miroirs positionnés dans toute la boutique et Harry pensa qu'un voleur à l'étalage aurait du mal à s'en tirer avec quoi que ce soit ici. Les ailes les plus proches de la porte contenaient ce qui semblait, à première vue, être les ingrédients les moins chers, avec les ingrédients plus chers et rares vendus dans les ailes du milieu. Les ailes du fond détenaient des potions finies dans des bouteilles décoratives.
Harry se tourna vers le comptoir et intégra l'homme assis derrière, comptant des écailles de tatou dans un bocal. Il était grand, même assis, et avait des cheveux blonds épais plaqués en arrière loin de son visage. Son corps était mince mais dur, comme un combattant habitué le serait, et il avait une cicatrice le long de sa mâchoire qui disparaissait dans le col de ses robes simples de laboratoire.
« Êtes-vous Mr. Krait ? » demanda-t-elle alors qu'elle atteignait le comptoir.
Comme il était surélevé, elle se sentit en désavantage clair de devoir lever la tête vers l'homme derrière.
« Qui demande ? »
Il tambourina avec sa main libre sur le comptoir en parlant.
« Moi, dit Harry, pensant qu'il serait mieux d'aller droit au but avec cet homme. Je suis là pour le job de concocteur. Est-ce que la position a été prise ?
– Non, elle ne l'est pas, dit l'homme, qu'elle supposa être Mr. Krait, sans lever les yeux de son comptage d'écailles. Mais je ne vois pas ce que mon manque de personnel a à voir avec un gosse comme toi.
– Je suis un concocteur de potions, dit-elle.
– Selon qui ? grommela Krait distraitement.
– Selon Mr. Tate », dit sèchement Harry.
Krait la regarda enfin avec des yeux qui étaient d'un vert terreux.
« Il me recommande », ajouta-t-elle, sortant la carte que Tate lui avait donnée et la passant.
Mr. Tate prit la carte et la jeta dans la poubelle sous le comptoir sans jamais écarter ses yeux de son visage.
« Qu'est-ce que tu peux concocter ? demanda Krait, se penchant au-dessus du comptoir comme s'il pouvait inspecter ses compétences en concoction en la fixant avec suffisamment d'intensité.
« Si j'ai une recette ? haussa-t-elle les épaules. Probablement à peu près tous ce que vous avez besoin que je fasse. Je suppose que vous concoctez toutes les potions de haut niveau vous-mêmes.
– Hm, grogna Krait. Bien sûr que tu peux. Regarde, c'est pas des leçons de cuisine d'école élémentaire, compris ? Tu peux pas juste ajouter des ingrédients ensemble et mélanger si tu veux…
– Respectueusement, Mr. Krait, je sais comment concocter », dit Harry d'une voix neutre.
Krait haussa un sourcil.
« Tu peux imprégner consciemment ? Et si tu me dis "quoi ?", je jure que je vais botter le cul de Tate jusqu'à ce qu'il ne puisse plus marcher pour t'avoir envoyé ici.
– Je le peux, dit Harry.
– Quelle est la potion de plus haut niveau que tu as concoctée ? demanda-t-il, paraissant seulement un peu moins dédaigneux.
– Le Philtre de Blaneige, dit Harry, c'était définitivement la chose la plus dure qu'elle avait concoctée, nécessitant à la fois le plus de concentration et le plus de magie.
– Pas mal. »
Krait se frotta le menton.
« Si tu ne mens pas, du moins. »
Harry ouvrit la bouche pour parler mais il la mit au silence d'un geste de la main.
« Tu sais quoi, gamin. Je vais te donner une liste de potions et une caisse de mes bouteilles. Tu achètes les ingrédients, concoctes et embouteilles les potions, et me ramènes ce que tu finis ici. Je m'en fiche quelles potions tu fais. J'ai besoin de toutes à un moment ou un autre, donc concocte juste celles que tu penses pouvoir faire. »
Il sortit un tube remarquablement épais de parchemin roulé d'un tiroir derrière le comptoir et le lui passa.
« Je te paierai à la bouteille, trente pourcents du prix du labeur garanti pour toi. Si ça te coûte dix mornilles de préparer une dose, tu auras treize mornilles de ma part, avec un bonus si elle est magiquement éreintante. Je les vendrai à deux gallions pour couvrir la bouteille et faire un profit, et si tes potions se vendent assez bien, tu obtiens un bonus additionnel. Des questions ? »
Harry déroula le paquet de parchemins qu'il lui avait donné et vit que la première feuille était une liste de potions et le reste des feuilles étaient des recettes.
« Vous voulez combien de potions de chaque ?
– M'en fiche, dit-il. Si tu peux seulement concocter une de ces potions, rapporte-moi une caisse de ça. »
Harry acquiesça et dit :
« Donnez-moi deux caisses de bouteilles. »
Krait la fixa avec un œil sévère.
« Tu t'enfuis avec ces bouteilles et je viendrai te traquer, gamin.
– Compris », dit Harry, même si elle n'était pas sûre de comment il comptait faire ça sans lui avoir demandé son nom à aucun moment.
Krait regarda dans la boutique pour s'assurer qu'il n'y avait pas de clients avant de s'esquiver dans l'arrière-boutique pour récupérer les caisses de bouteilles de potions. Harry empila les caisses et ajouta sa boîte d'ingrédients au-dessus. La prochaine fois elle pensa qu'elle devrait amener Archie avec elle, comme marcher dans l'Allée des Embrumes avec ses mains prises n'était probablement pas une bonne idée, mais pour l'instant, elle marcha juste aussi rapidement qu'elle pouvait jusqu'à revenir dans la sécurité relative du Chemin de Traverse.
Harry ne se relâcha pas complètement jusqu'à qu'elle soit de retour au Chaudron Baveur. Elle posa les caisses brièvement au sol pendant qu'elle jetait un peu de poudre de cheminette dans la grille de foyer et peu de temps après, elle était de retour dans la maison de Godric's Hollow, à ranger les caisses et les ingrédients dans le labo de potions qu'elle avait revendiqué sans la moindre gêne comme le sien, malgré le fait que techniquement, il appartenait à sa mère. Lily n'utilisait presque pas autant le labo que Harry, et la plupart des ingrédients à proprement parler dans le labo étaient à Harry, bien que sa mère eût acheté les chaudrons et l'équipement.
Elle alla réapprovisionner la réserve de poudre de cheminette avec ce qu'elle avait acheté et passa par la cuisine pour récupérer son courrier sur le chemin pour retourner au labo. Ses parents laissaient généralement le courrier apporté par hibou sur le comptoir de la cuisine, et Harry sourit en apercevant une lettre épaisse de l'École Sphinx de Magie par Correspondance avec son nom dessus. Elle prit la lettre avec elle jusqu'au labo et l'ouvrit avec son doigt alors qu'elle revendiquait un tabouret en métal.
Elle parcourut rapidement le contenu. C'était une lettre d'introduction, suivi par le curriculum d'apprentissage de première année, et un programme étalé sur les dix prochains mois. Harry raccourcirait cela en deux mois. Son but était de finir le programme de première année d'ici la fin de l'été, pour qu'il ne la distrait pas durant l'école, quand elle complèterait les devoirs de Flint en plus des siens, et aussi pour que personne à l'école ne la surprenne à faire le travail. Le but de faire ça après tout était que l'école par correspondance soit quelque chose que Harry Potter faisait et non Rigel Black.
Elle finirait les devoirs des premières unités ce week-end. Pour l'instant, Harry était prête à concocter. Elle déroula la liste des potions que Mr. Krait lui avait donnée avec une expression qui était presque joyeuse. Reconnaissante que personne n'était autour pour voir son excitation enfantine, elle lut la liste avec attention.
Agent sans Âge d'Agnès
Crème anti-Verrues de Westfield
Philtre Calmant
Philtre Dégonflant
Philtre d'Embrouille
Philtre Revigorant
Potion d'Aiguise-Esprit
Potion d'Amnésie
Potion Engourdissante
Potion Pimentine
Potion de Pousse de Cheveux
Potion de Régénération sanguine
Potion de Sommeil sans Rêve
Solution Gastrique de Gasnik
Solution de Ratatinage
Teinture de Telbert
Harry leva les sourcils à la liste. La plus grande partie semblait être ce que l'on pouvait trouver dans l'armoire à pharmacie de n'importe quelle sorcière ou sorcier. Elle sourit un peu à sa stupidité. À quoi s'attendait-elle, des poisons mortels ? Bien sûr qu'il ne donnerait pas des recettes pour des poisons à un gamin, même s'il en vendait ouvertement, que quiconque du ministère pouvait venir voir.
Elle jeta un œil aux caisses. Il y avait deux douzaines de bouteilles dans chaque caisse, ce qui voulait dire qu'elle pourrait faire trois bouteilles de chacune des seize potions si elle voulait remplir les caisses. Malheureusement, un chaudron faisait généralement à peu près 5-6 doses d'une potion, donc elle n'avait pas assez de bouteilles pour faire un chaudron de chaque potion sur la liste. À la place, elle sélectionnerait huit potions pour commencer et en ferait un chaudron de chaque. Elle essaierait la seconde moitié de la liste une fois qu'elle aurait plus de bouteilles.
Elle commença avec la Potion de Régénération Sanguine, quelque chose sur laquelle elle connaissait beaucoup de choses mais qu'elle n'avait jamais vraiment essayé de concocter. Après avoir traité son chaudron avec l'huile nécessaire, elle se mit au travail pour filtrer à la main la bile de dragon crue qu'elle gardait dans un récipient bien fermé pour empêcher des fuites.
La Potion de Régénération Sanguine se révéla plus facile que ce à quoi elle s'attendait. En fait, elle se trouva presque ennuyée pendant qu'elle attendait entre les étapes, probablement parce qu'elle était tellement conditionnée suite au semestre dernier à faire autant de potions que possible en même temps. Elle finit de mélanger un dernier tour et vérifia le résultat final avec la description de la recette. Elle était d'un rouge rouillé de la consistance de l'eau, juste comme ce qu'elle était censée être, mais Harry sentit quand même un vague sentiment de malaise envers la potion. Pensant que c'était probablement parce qu'elle n'avait pas assez imprégné de magie après tout, elle tendit ses sens pour reforger la connexion entre son noyau et la potion une fois de plus pour revérifier. Via la connexion, toutefois, elle sut immédiatement que la potion était magiquement parlant complète. En fait, elle trouva qu'elle avait mis un peu trop de magie dans la potion, même si bien sûr, ça ne ferait pas de mal à une régénération sanguine.
Tout de même, quelque chose n'allait pas. Elle chercha avec ses sens pour la revérifier encore, et cette fois, elle remarqua quelque chose qui la surprit considérablement. Le courant connectant son noyau à la potion lui disait que la Potion de Régénération Sanguine était magiquement complète, mais incomplète physiquement. Ça n'était jamais arrivé avant – pas après qu'elle avait fini une recette en tout cas. Qu'est-ce que cela voulait dire ? Avait-elle manqué une étape ? Elle aiguisa sa connexion à la potion, essayant de comprendre ce que la magie lui disait. C'était comme si la potion savait ce qui n'allait pas, si seulement elle pouvait comprendre. Elle vérifia la recette. Elle avait complété chaque étape parfaitement, de ça, elle en était certaine, et pourtant, il y avait un problème. Bien que la potion parût à ses yeux être correcte, pour sa magie, elle la ressentait comme si elle était un puzzle qu'on lui aurait donné avec une pièce qui manquait déjà, donc même si elle avait utilisé toutes les pièces, l'image n'était pas exactement correcte.
C'était la recette, réalisa-t-elle avec une incrédulité naissante. La recette elle-même était fausse… ou peut-être pas fausse, mais juste un peu incomplète. Pas assez pour changer l'apparence de la potion, mais assez pour qu'elle irrite ses sens magiques. Harry secoua la tête, troublée. Honnêtement, quel idiot de Maître des Potions avait sorti cette recette ? Bonagage ? Professeur Snape ne lui avait jamais donné une recette qui était moins que parfaite. Harry supposa qu'elle pouvait écrire à Snape pour lui demander sa recette pour la Potion de Régénération Sanguine, mais quelque chose lui disait qu'elle pouvait se débrouiller elle-même. Elle avait juste besoin de réfléchir.
Elle donnait l'impression d'avoir besoin de plus de quelque chose, songea Harry, se concentrant sur ses sens sur les différentes couches de la potion. Tout se mélangeait très bien, mais s'il y avait juste un peu plus de… quelque chose, elle s'assemblerait complètement. Harry fronça des sourcils, cherchant plus loin avec ses sens dans la potion, et fouillant en quelque sorte magiquement. C'était presque comme si elle avait besoin de plus de sang-dragon, mais ça ne pouvait pas possiblement être ça. Le sang-dragon était en parfaite proportion avec la verveine, qui devait rester à ratio constant de 3:1 avec les fleurs de millepertuis. Elle ne pouvait pas changer le nombre de fleurs de millepertuis parce que ça devait être un nombre premier et le nombre premier suivant après 13 était 17. Si elle ajoutait quatre fleurs de millepertuis en plus, elle aurait besoin de douze feuilles de verveine en plus, ce qui augmenterait de bien trop le besoin de sang-dragon. Elle avait besoin d'un tout petit peu plus de sang-dragon, pas un boisseau additionnel entier.
Donc ça ne pouvait pas être le sang-dragon. Et pourtant ça l'était. La potion donnait l'impression d'avoir besoin plus d'antiseptique, et aussi quelque chose qui lierait le fléau-de-St. Stewart avec les fleurs de millepertuis de façon plus rapprochée. Le sang-dragon faisait ces deux choses, mais il était trop puissant. Ajouter même un tout petit peu plus mettrait à mal la potion entière. Harry cligna soudainement des yeux. C'était si évident. N'avait-elle pas pensé, tous ces mois plus tôt, quand elle aidait Percy avec son devoir de Fusion de Potions que la grande camomille était presque parfaite pour une Potion de Régénération Sanguine ? Harry eut un sourire de victoire, elle n'avait pas besoin de substituer la grande camomille au sang-dragon par contre, elle devait ajouter la grande camomille au sang-dragon. Les deux joueraient à peu près le même rôle dans la potion, mais la grande camomille était trois fois plus faible que le sang-dragon, et l'ajouter ne désorganiserait pas les ratios des autres ingrédients. De plus, la grande camomille empêchait les plaquettes de s'agglomérer. La seule raison pour laquelle elle n'était pas à l'origine dans la Potion de Régénération Sanguine était probablement parce que le sang-dragon était bien plus fort et plus facile à cultiver.
Harry se précipita vers son placard de rangement G-L et en sortit un bocal de grande camomille de l'étagère du bas. Une pincée était tout ce qu'il fallait, et après avoir un peu mélangé, la potion semblait… satisfaite, à défaut d'un meilleur terme, pour ses sens magiques. Harry sourit et brisa gentiment sa connexion à la potion, puis la transvasa précautionneusement à la louche dans six des bouteilles de stase de Krait. Elle étiqueta chacune, et après avoir nettoyé son chaudron et son matériel de préparation, elle mit une croix à côté de la Potion de Régénération Sanguine sur sa liste, se sentant bien plus auto-satisfaite qu'elle ne l'avait été depuis des semaines.
Harry passa le reste de la soirée à concocter. Des huit recettes qu'elle essaya, cinq d'entre elles étaient juste légèrement insatisfaisantes, nécessitant plus d'une chose ou moins d'une autre, et une des recettes était fausse d'un façon si flagrante qu'elle était sûre qu'elle avait été recopiée incorrectement. Honnêtement, qui irait mettre des feuilles de gingembre dans une Potion d'Aiguise-Esprit ? Bien que le gingembre fût un stimulant et énergisant mental dans les bons mélanges, ses propriétés venaient de la racine et de la tige, pas des feuilles. De plus, hormis le fait que la recette faisait appel à la variété chinoise, qui était bien moins puissante que la variété africaine, le jus dans les feuilles de gingembre aurait interagit avec l'huile de graines de romarin et aurait causé une perte de mémoire à long-terme sévère et probablement permanente. Harry supposa immédiatement que la personne avait voulu écrire des feuilles de ginkgo, qui venait de l'arbre aux quarante écus en Chine et qui était connu pour améliorer les fonctions mémorielles.
Elle nota avec assiduité chaque changement qu'elle fit aux potions, au cas où Krait demanderait, et à minuit, elle avait rempli et étiqueté chaque bouteille dans les deux caisses qu'on lui avait données. Harry se sentait mieux qu'elle ne l'avait été depuis des semaines, malgré l'heure tardive. Elle avait oublié la joie de concocter juste pour le but de faire une potion. Trop souvent dans l'année passée, ç'avait été pour avoir une note, impressionner Professeur Snape, ou sauver la vie des élèves. Bien sûr, elle concoctait techniquement pour de l'argent, mais elle n'était pas inquiète que si elle se ratait, elle ne recevrait pas l'argent. Elle avait confiante en sa capacité à produire assez de potions pour satisfaire Krait, et elle pouvait essayer autant de fois qu'elle en avait besoin si jamais elle ne pouvait pas concocter une potion correctement la première fois, ce qui n'était pas arrivé souvent depuis qu'elle avait pris le coup de main de l'imprégnation. Harry pouvait concocter à son propre rythme, sa propre impulsion. Elle pouvait choisir combien de temps elle concoctait, dans quel ordre elle concoctait les potions, quels changements à faire jusqu'à ce qu'elle soit satisfaite avec les potions, et personne n'aurait rien à y redire. C'était libérateur, reposant, et plaisant de bout en bout.
Avant d'aller au lit, Harry établit un planning qui lui permettrait de finir l'équivalent d'une première année de devoirs par hibou-correspondance durant les neuf semaines qui lui restaient de l'été. Le programme était à rythme personnel/non-imposé, même si la période de temps recommandée était de dix mois d'études et de deux mois de repos pour chaque année scolaire. On lui avait donné une liste de livres à lire, la plupart chevauchant les manuels qu'elle avait déjà pour Poudlard, et chacune des six matières principales (Enchantement, Métamorphose, Histoire, Défense, Potions et Astronomie) avaient cinq unités par semestre. En théorie, elle devrait apprendre les cinq premières unités pour chaque classe, passer les partiels, puis faire le travail imposé pour les cinq secondes unités, et passer les examens finaux. Il n'y avait vraiment pas beaucoup qu'elle avait vraiment besoin d'apprendre.
Quand elle commencerait chaque unité, on lui enverrait une série de fiches d'exercices et d'activités suggérées pour chaque cours pour l'aider à apprendre et comprendre la matière. Ces fiches d'exercices et activités étaient entièrement pour son propre bénéfice. Harry n'en complèterait aucun. À la place, tout ce que Harry ferait serait d'écrire les rapports de recherche requis pour chaque unité dans chaque cours. C'était sur sujet libre, tant que c'était en relation avec le programme, et la qualité de ses rapports de recherche déterminerait un-tiers de la note pour chaque cours. Les partiels et les examens de fin d'année correspondaient aux deux-tiers restants de chaque note. Cela voulait dire pour Harry que pour passer sa première année d'école-hibou, elle devait réaliser six rapports de recherche par unité ou soixante rapports au total, et passer douze examens. Son but était d'écrire six rapports par semaine, prenant une semaine de repos pour les partiels puis les examens finaux, et de finir le programme de première année en huit semaines. Cela lui donnait une semaine supplémentaire pour se détendre et se préparer pour sa seconde année à Poudlard.
Pendant qu'elle écrirait à peu près un rapport par jour, un exploit qu'elle n'avait aucun mal à imaginer possible, étant donné que le minimum d'un rapport pour un première année dans l'école-hibou consistait en à peine vingt-cinq centimètres et deux sources externes, elle concocterait aussi tous les jours. En examinant la liste des potions qu'on lui avait donnée, elle moyenna le coût de concoction d'un chaudron à environ trois ou quatre gallions chacun, ce qui voulait dire que chaque dose était en moyenne à onze mornilles chacune. Cela voulait dire qu'elle obtiendrait de Krait environ quinze mornilles par dose. C'était un profit de 96 mornilles par caisse, à peu près cinq gallions et demi.
Elle calcula qu'elle pouvait louer un appart pour environ 60 gallions par mois, donc elle aurait besoin de 570 gallions pour couvrir toute l'année scolaire. Cela voulait dire qu'elle avait besoin de concocter environ 103 caisses de potions cet été, ou environ 12 caisses par semaine. C'était faisable si elle concoctait deux caisses par jour.
Toutefois, c'était seulement vrai si Harry dépensait vraiment le coût des potions qu'elle faisait elle-même. Pour le dire simplement, ce n'était pas le cas. Quand ses parents avaient mis en place un compte de dépenses scolaires pour elle à Gringotts, c'était avec la compréhension qu'elle paierait ses dépenses en potions sur ce compte. Ses parents étaient incroyablement riches, quelque chose qu'elle essayait de ne pas prendre pour acquis, mais quelque chose qui voulait dire qu'ils ne remarqueraient même pas l'augmentation dans ses dépenses tant qu'elles continuaient à venir de commandes d'apothicaire et autre du même genre. Donc parce qu'elle achetait les ingrédients avec l'argent de ses parents (elle argumenta mentalement qu'elle apprenait techniquement beaucoup en concoctant toutes ces nouvelles potions) et intégrant la somme totale des vingt gallions de compensation par caisse pour ses fonds de logement privé, Harry avait en fait seulement besoin de concocter assez pour trente caisses à peu près de tout l'été.
Donc elle n'était pas, pour être honnête, particulièrement inquiète par la quantité de travail qu'elle avait assumé pour l'été. Harry comptait avoir plein de temps pour ses concoctions expérimentales, sans mentionner passer du temps avec Archie et sa famille et réaliser ses devoirs d'été pour Poudlard également. Lorsque sa mère vint dire à Harry en bâillant d'aller se coucher, Harry avait tout tracé pour ses plans estivaux. Tout ce qu'elle avait à faire était de les mettre en marche, et vraiment, qu'est-ce qui pourrait mal aller ?
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Le jour suivant, Harry retourna au Serpent's Storeroom avec ses caisses de potions. Archie était parti plus tôt ce matin avec Sirius et James pour aller chez Zonko vérifier les ventes de la gamme de produits de farces et attrapes des Maraudeurs, donc Harry alla au Chemin de Traverse encore une fois seule, même si elle gardait un œil attentif à n'importe quel personnage suspicieux sur son chemin depuis le Chaudron Baveur jusqu'à la petite boutique miteuse.
Mr. Krait était occupé avec une cliente quand Harry entra dans la boutique, donc elle empila les caisses derrière le comptoir et attendit patiemment qu'il finisse de montrer à une vieille sorcière voûtée avec une toux sèche où l'antimoine était stocké. Mr. Krait revint au comptoir et vit Harry qui s'y tenait. Il s'arrêta devant elle, croisant les bras et écartant les pieds pendant qu'il l'inspectait. Il était si grand qu'elle devait un peu tendre le cou pour regarder son visage.
« Bon, je vais pas prétendre de pas être surpris de te voir ici, grogna-t-il, la cicatrice le long de sa mâchoire se contractant quand il faisait marcher sa bouche. Je m'attendais à moitié à jamais te revoir. Qu'est-ce que tu fais à revenir ici aussi vite ? T'as perdu mes bouteilles, c'est ça ? »
Harry secoua la tête.
« Non, monsieur. Elles sont derrière le comptoir. Je suis ici pour prendre plus de bouteilles, et pour récupérer mon paiement pour celles-là, à moins que vous ne payiez à la fin du mois. »
Les sourcils de Krait bondirent vers la naissance de ses cheveux blonds plaqués en arrière. Il contourna à grandes enjambées le comptoir et souleva les caisses facilement sur sa surface. Krait examina les étiquettes dans les caisses et lui jeta un regard.
« Tu as fait huit potions hier ? Huit potions différentes ? »
Harry se retint de dire "Évidemment". À peine.
« Oui, monsieur, dit Harry à la place, gardant le respect dans son ton pour déclarer quelque chose de facilement apparent. Je pensais que ça serait du gâchis de faire les seize quand je n'avais pas assez de bouteilles pour contenir toutes les doses. »
Krait lui jeta un regard qui disait clairement qu'il avait capté l'insolence sous-entendue et ne l'appréciait pas. Le Potionniste soupira et dit :
« Je ne sais pas quoi penser de ça, gamin. »
Il montra d'un geste les caisses de potions sur le comptoir.
« Si je ne savais pas que les Maîtres des Potions étaient une bande de snob qui se la racontent avec le sens de l'humour collectif d'un champignon vénéneux pourri, je penserais que quelqu'un est en train de me faire une farce. »
Harry pensa à ce moment qu'il valait probablement mieux que Krait ne sache pas qui son père et son parrain étaient.
« Je veux dire… continua Krait en roulant des épaules comme s'il voulait se débarrasser d'un nœud. Je t'ai donné ces recettes juste hier, et je ne sais comment, tu as des échantillons viables pour huit d'entre elles ? Si l'on ignore le fait que cela prend généralement au moins une semaine pour un concocteur de prendre le coup des particularités d'une recette avec laquelle il n'est pas familier, la plupart de ces potions demandent un niveau moyen-supérieur d'énergie magique pour les imprégner, et la Sommeil sans Rêve est suffisante pour mettre K.O. le sorcier moyen pour bien quatre heures avec le niveau de magie requise pour fusionner les ingrédients. T'as quoi, dix ans ? Y a pas moyen que t'aies le noyau magique nécessaire pour faire toutes ces potions en vingt-quatre heures. »
Harry trouva que c'était un peu injuste à supposer, mais Krait n'en avait pas fini.
« Et en plus, dit-il avec un rire du nez incrédule, faire de la Pimentine et un Philtre Revigorant utiliserait à peu près un demi kilo de Piper bétel. Qui donc a autant de bétel qui traîne ? Tes parents possèdent une serre ou quoi ?
– Non, dit honnêtement Harry. Je concocte juste une tonne de potions. Nos placards sont bien stockés. »
Krait plissa des yeux.
« Bien stockés, mon cul, soupira-t-il profondément. Malgré le fait que je pense que c'est un coup monté élaboré, il reste que les potions sont là et que tu n'as pas volé mes bouteilles. Je testerai celles-là plus tard, et tu peux revenir quand je fais mes comptes à la fin de la semaine pour ton paiement.
– Est-ce que je peux prendre plus de vos bouteilles avec moi aujourd'hui ? » demanda Harry, choisissant de ne pas commenter sur le reste des théories ridicules de l'homme.
Krait grimaça.
« Bien sûr, pourquoi pas. »
Harry prit ça comme une invitation à aller dans l'arrière-boutique de Krait et elle attrapa rapidement trois caisses de bouteilles vides. Elle était presque à la porte quand Krait la rappela.
« Attends gamin. »
Il claqua impérieusement des doigts vers elle et elle s'arrêta, levant un sourcil interrogateur. Il sortit une feuille de parchemin d'un tiroir et la lui brandit.
« Tu devras refaire la Potion d'Aiguise-Esprit. J'ai découvert une erreur d'écriture dans la recette ce matin qui aura rendu inutile tout ce que tu auras produit. C'était de ma faute, donc je peux couvrir les coûts des ingrédients si tu veux. »
Harry secoua la tête, sans bouger pour poser les caisses au sol et prendre le parchemin.
« Pas besoin. Vous parlez du fait que cela indiquait des feuilles de gingembre au lieu de feuilles de ginkgo, pas vrai ? »
Krait cligna des yeux mais acquiesça.
« J'ai corrigé ça quand j'ai fait la potion. »
Mr. Krait remit la recette dans le tiroir, secouant la tête.
« Très bien gamin, fais juste tes trucs alors. Je te paierai à la fin de chaque semaine pour tout ce que tu m'amènes.
– Merci, Mr. Krait, sourit sympathiquement Harry en direction de l'homme. À demain. »
Krait soupira et la salua de la main depuis la boutique.
Harry secoua la tête, souriant un peu à la sottise des adultes. Aucune imagination. Tu leur présentes quelque chose même à peine hors du commun et ils cherchent immédiatement des explications compliquées ou supposent qu'on leur a joué un tour plutôt que d'accepter qu'ils ne savent pas tout après tout.
Harry redescendit lentement l'Allée des Embrumes avec ses trois caisses mises en équilibre stable devant elle. La caisse supplémentaire rendait un peu difficile la vue au-devant d'elle, mais en marchant lentement au milieu de l'allée, elle était suffisamment visible pour que les autres sorcières et sorciers la voient arriver et s'écartent d'elle. Elle avait presque passé Barjow et Beurk quand les ennuis arrivèrent, non pas de devant elle, mais de derrière.
Une main sale saisit rudement son biceps droit et la tira sur le côté dans l'ombre du porte-à-faux d'un bâtiment. Harry poussa une exclamation de surprise et porta son poids contre le mouvement, inclinant le poids des caisses sur la gauche également pour aider à contrebalancer la traction de son assaillant. L'homme qui l'avait arrêtée tira juste plus fort et amena une autre main pour saisir dans son poing le col de ses robes et l'empêcher de s'enfuir en se tortillant. Les caisses de potions furent délogées et tombèrent dans l'allée avec un bruit sourd qui n'empêcha personne aux Embrumes d'ignorer la situation dans laquelle Harry se trouvait rapidement enfermée. Avec ses mains maintenant libres, elle frappa l'homme et essaya de le pousser loin d'elle. Elle pouvait maintenant le voir clairement. Ses cheveux étaient aussi longs que ceux de n'importe quel sang-pur, mais miteux et encroûtés par quelque chose qui tombait en flocons. Il avait les épaules larges et était légèrement en surpoids, avec des mains dignes de marteaux à viande et des yeux à moitié fermés par une violente désorientation, lui faisant penser qu'il avait bu. Quand sa prise sur son col et son bras se révéla trop forte, Harry se déchaîna avec ses pieds, utilisant la prise de l'homme pour rester droite quand elle se poussa du sol et le frappa des deux pieds aussi fort qu'elle le pouvait. Sa jambe droite était un peu trop haute, étant plus tournée vers son attaquant, mais son pied gauche le toucha pile dans l'aine.
L'homme se plia en deux en s'étreignant, ses cheveux sales tombant sur son visage et sa prise se relâchant instantanément. Harry le repoussa et s'écarta rapidement en direction de l'endroit où les caisses étaient tombées. Elle tendit les bras vers elles à la hâte, remerciant Merlin pour l'emballage en mousse qui recouvrait chaque bouteille dans les caisses et qui aurait, elle espérait, empêché toute brisure d'avoir lieu. Elle empila les caisses, mais avant qu'elle ne puisse les récupérer, une main prit sa nuque en griffe, la tirant de ses genoux d'un coup sec en l'air, jusqu'à ce qu'elle ait les jambes ballantes, touchant juste la terre avec ses orteils devant son attaquant très en rogne. Les cheveux sombres de l'homme se balancèrent sur le visage de Harry et elle put voir chaque déchirure de ses robes noires en lambeaux. Sa respiration était infecte par quelque chose d'écœurant et ses dents brillèrent comme des étoiles jaunes derrière la barbe épaisse et grisonnante autour de sa bouche.
« Tu vas payer pour ça, sale môme, dit-il avec un râle sur son visage. J'vais… »
Mais quoi qu'il allât faire, Harry ne le découvrit jamais. À ce moment-là, un poing passa par-dessus l'épaule de Harry et frappa l'homme dans le visage avant qu'un des deux ne puissent cligner des yeux. Son attaquant tituba en arrière suite au coup, sa main lâchant le cou de Harry, et Harry tomba au sol comme une marionnette qui aurait perdu ses fils. Juste quand elle aurait dû tomber dur sur le sol, un bras l'attrapa fermement autour de sa taille et la tira en arrière contre un torse musclé. Elle cligna des yeux, son équilibre déstabilisé par les événements des dernières secondes, et tendit le cou en arrière contre les robes de son ravisseur pour voir son visage. Avec la façon dont les choses allaient, ç'allait être un autre mec louche et puant qui se battait contre le premier homme pour qu'il puisse vendre ses organes sur le marché noir lui-même.
Et pourtant, pensa-t-elle en apercevant le garçon contre lequel elle était maintenue, aucun visage aussi beau n'aurait un jour besoin de vendre une rate pour gagner sa vie. Des yeux noisette vif étaient baissés sur elle par-dessus un nez droit et une forte mâchoire. Ses dents étaient alignées, nota-t-elle quand il lui sourit brièvement avant de reporter son attention sur l'homme étendu sur la terre de l'allée, et son visage était légèrement bronzé, comme s'il travaillait occasionnellement au soleil mais ne s'y prélassait pas. Il était jeune aussi, réalisa-t-elle quand il parla. Sa voix d'était d'une nature facile et plaisante qui mit instinctivement ses nerfs à l'aise.
« J'ai besoin que tu te tiennes derrière moi, dit doucement le garçon au sommet de sa tête. Il ne va pas rester longtemps au sol, et quand il va se lever, j'ai besoin que tu sois quelque part où tu ne te retrouveras pas dans le combat, d'accord ? »
Harry se retrouva à hocher la tête automatiquement, même si, personnellement, elle pensait que la meilleure option serait de partir avant que l'homme ne se relève du sol. Le bras de son défenseur autour de sa taille se relâcha et il la poussa gentiment jusqu'à ce qu'elle se déplace derrière lui et hors de son chemin. Elle recula jusqu'à ce qu'elle se tienne là où les caisses étaient toujours sur le sol de l'allée et regarda, un peu subjuguée, alors que le garçon qui l'aidait prit une position de combat relâchée et l'homme qui avait essayé de la saisir se mit avec hésitation sur ses pieds.
Son protecteur paraissait avoir seize ou dix-sept ans. Il était plus grand qu'elle ne l'avait réalisé, même s'il n'était pas aussi grand que Mr. Krait. Il faisait probablement un mètre quatre-vingts. Il était certainement plus grand que son adversaire, qui se pencha bizarrement et grogna avant de se lancer sur le garçon. Le jeune homme tourna simplement autour de l'attaque de l'autre homme, utilisant un pied pour faire trébucher l'homme et frappant avec force un coude dans le creux des reins de son adversaire. L'homme plus âgé s'effondra à nouveau au sol, mais au lieu d'essayer de se mettre debout, il fouilla dans ses robes jusqu'à ce qu'il en sortît une dague fine mais paraissant tranchante et donna un coup vers les chevilles du garçon aux yeux noisette. Le jeune homme sauta au-dessus du couteau et cibla sa chute pour être directement sur le poignet du porteur de couteau. Un crac avec lequel Harry était bien trop familière lui apprit que le poignet de l'homme était brisé. Le couteau tomba d'une main qui ne réagissait plus et le jeune homme, qui se tenait avec les mains dans les poches comme s'il n'avait rien fait de plus ardu que de taper dans une canette de soda errante sur le côté, poussa le couteau hors de la portée de son adversaire.
Il n'aurait pas dû s'embêter, pensa Harry, quand l'homme qui l'avait originellement attaquée était maintenant enroulé autour de son poignet, se balançant et jurant de façon incompréhensible dans leur direction. Son sauveur se retourna et s'approcha d'elle, son visage tellement détendu que Harry pensa que, peut-être, il se baladait souvent dans des allées notoirement dangereuses et battait des personnages débraillés dans la terre. Il inclina la tête avec curiosité vers elle pendant qu'elle l'observait avec autant de curiosité à travers des paupières baissées. Ses cheveux étaient d'un brun sombre qui aurait été commun s'il n'était pas aussi généralement beau. Il était bâti comme un danseur et se déplaçait comme un combattant de rue, plein de muscles vigoureux et de grâce agile. Les lignes de son visage n'étaient pas dures, mais il n'avait pas non plus l'aspect délicat que la plupart des familles sang-pures préféraient.
Il se pencha un peu plus près de Harry, comme s'il était sur le point de révéler un secret, et dit :
« Tout va bien, petit gars ? Je ne me plains pas ou quoi, mais généralement c'est le moment où tu remercies un mec pour t'avoir secouru. »
Harry rougit légèrement, à la fois parce qu'elle avait été impolie à rester debout là à le fixer après qu'il l'avait sauvée, et parce que, comme beaucoup d'autres, il l'avait confondue avec un garçon. Elle supposa que c'étaient les cheveux courts. Bien sûr, les simples robes noires qu'elle préférait pour leur résistance contre les taches visibles n'aidaient pas à la genrer à première vue non plus.
Décidant de laisser passer, elle dit :
« Merci de ton aide. »
Le garçon rit légèrement et ébouriffa ses cheveux.
« T'es une petite chose franche, hein ? »
Harry leva enfin les yeux pour lui jeter un regard noir de reproche et il marqua un temps d'arrêt, murmurant :
« Regardez-moi ces yeux ! »
Harry les cligna, prise par surprise par l'observation flagrante, et résista l'envie irrépressible de lever la main et de tirer sa frange sur ses yeux avec nervosité. Il se tourna et souleva la pile de caisses qu'elle avait négligée et les tint facilement avec un bras.
« Où est-ce que tu allais, alors ? »
Harry fronça légèrement les sourcils.
« Il n'y a pas besoin de m'escorter ou de porter mes affaires. Tu as déjà assez fait. »
Il lui sourit aisément.
« Vers le Chemin de Traverse, je parie, dit-il, posant sa main libre sur son épaule et la propulsant lentement vers l'entrée de l'Allée des Embrumes. Je vais t'accompagner. Je pense que ce n'est que justice de connaître le nom de la personne que je viens juste d'arracher des griffes de la mort. »
Harry n'eut pas d'autre choix que de marcher à côté du garçon plus âgé qu'elle, qui lui paraissait plus étrange de minute en minute.
« Tu ne sais pas s'il allait me tuer, pointa-t-elle. Il aurait pu ne vouloir qu'un rein. »
Le garçon rit.
« Bien vrai, je suppose que tu ne me dois vraiment rien dans ce cas. »
Harry grimaça.
« Désolé. Je voulais te remercier encore, et mon nom est Harry.
– Moi, c'est Lionel Hurst, mais tout le monde m'appelle Leo », lui apprit-il.
Harry le regarda du coin de l'œil.
« Donc tu patrouilles souvent dans l'Allée des Embrumes, Mr. Hurst ? »
Il la contempla avec un regard à son tour.
« Tout d'abord, ne m'appelle plus jamais Mr. Hurst. C'est Leo. Et je pourrais demander ce qu'une pousse comme toi faisait dans cette allée également, mais à ce que je vois, il me semble que tu venais du même endroit où j'allais. »
Il montra les caisses d'un geste de la main.
« Krait t'a pris comme coursier ou quelque chose comme ça ?
– Quelque chose comme ça, dit Harry. Donc tu te dirigeais vers le Serpent's Storeroom ? Pourquoi tu m'escortes dans l'autre direction ?
– En vérité ? »
Leo se tourna pour la regarder dans les yeux.
« Je ne suis pas sûr. Il y a quelque chose à propos de toi, et quand je suis passé devant ta petite situation délicate, ma magie m'a d'un coup crié de réagir et prêter attention. Jamais ressenti quelque chose comme ça. J'imagine qu'il doit y avoir une raison, donc peut-être que si je reste à tes côtés suffisamment longtemps, je comprendrai. »
Harry haussa inconfortablement les épaules.
« Eh bien, tu as jusqu'au Chaudron Baveur, mais comment sais-tu que tu n'étais pas censé aider l'autre gars ? »
Leo rit à nouveau.
« Ma magie ne m'a encore jamais trompé.
– Tu parles de la magie comme si elle était un être sensible.
– C'est le cas, dit Leo sans hésitation. Ne laisse personne te dire autrement. »
Harry se sourit à elle-même. Leo était étrange, mais elle aimait la façon dont il pensait.
« Pour quoi est-ce que tu allais au Serpent's Storeroom ? demanda Harry avec curiosité. Une potion ?
– L'Apothicaire ne vend aucune potion que je ne pourrais pas faire moi-même. Je passais en fait chercher une commande pour mon père, dit Leo. Il est trop occupé avec ses recherches pour la récupérer en personne. »
Harry tourna des yeux surpris sur son compagnon.
« Est-ce que ton père est Malcolm Hurst ? La…
– L'Archimaître de la Guilde des Potions, ouais, dit Leo, un peu embarrassé.
– Oh, dit Harry en clignant des yeux. J'allais dire la personne qui a écrit l'introduction de l'édition de la plus récente des Potions de grands pouvoirs, mais il est devenu Archimaître ? C'est super. »
Harry devrait vraiment suivre les politiques de la Guilde de plus près, mais ça ne l'intéressait pas autant que les travaux de potion.
Leo baissa les yeux vers elle avec surprise.
« C'est vrai, il a écrit ça quelques années plus tôt.
– Oui, j'en ai eu une copie pour mon huitième anniversaire, dit Harry, souriant un peu. L'introduction était la meilleure partie de tout le livre. C'était surtout des poisons avec des ingrédients complètement invraisemblables et une recette décente pour la Potion Polynectar.
– Je pense me rappeler que mon père avait dit quelque chose de similaire, dit Leo avec un sourire. Tu es une personne plutôt surprenante, Harry Pas-de-nom-de-famille.
– Merci, j'imagine, dit Harry. Donc tu vas à Poudlard ? »
Ce serait un désastre si c'était le cas, même si elle ne se rappelait pas l'avoir vu dans le château.
« Je fais l'école à la maison, dit Leo. Mon père me donne des cours particuliers en Potions, et tout le reste, je l'apprends où je peux. Je passerai les ASPICs en mai prochain, donc je suppose que je suis ce que tu appellerais un septième année. »
Harry laissa sortir une lente expiration de soulagement.
« Intéressant. Est-ce que tu vas poursuivre une carrière en Potions ?
– Probablement, dit Leo, même s'il ne la regarda pas quand il le dit. J'ai appris les autres trucs parce que ma mère insiste, mais jusqu'à présent, je n'ai rien trouvé de plus intéressant que les potions. Qui sait ? Peut-être que je deviendrai le plus grand Maître des Potions de tous les temps. »
Leo lui fit un clin d'œil enjoué.
« Si tu le dis », dit poliment Harry.
Ils étaient arrivés au Chaudron Baveur et Harry tendit les mains pour les caisses.
« Merci de ton aide, Leo. Désolé pour t'avoir tenu éloigné de tes commissions.
– Pas du tout, dit Leo. Bien que… j'aie peur d'avoir échoué dans mon objectif initial. Tu as appris bien plus de choses sur moi que moi sur toi. Mais même, quelque chose me dit que l'on se reverra bientôt. »
Il lui tendit les caisses avec précaution.
« En fait, je compte y veiller. »
Harry leva les yeux avec une surprise circonspecte tout en prenant les caisses en main.
« Et comment pourrais-tu t'assurer d'une telle chose ?
– Voyons, en te suivant chez toi, bien sûr », dit Leo avec douceur.
À son regard de pure inquiétude, il craqua un rire et secoua la tête.
« Je rigole, bien sûr, mon jeune ami. À la place, je me dois d'insister pour t'accompagner la prochaine fois que tu tentes de traverser seul les rues des Embrumes.
– Est-ce que ça ne deviendra pas un peu pesant ? demanda Harry d'un air pince-sans-rire.
– Rien n'est pesant au nom de l'amitié, déclara Leo. D'abord, je vais souvent au Serpent's Storeroom pour récupérer et déposer des choses pour mon père. Ça ne m'embêtera pas du tout de planifier mon prochain voyage avec le tien. »
Harry n'était pas convaincue.
« À moins que ton prochain voyage allait être demain…
– Alors ce sera demain, dit Leo avec un sourire victorieux. Disons au Chaudron Baveur à midi ? »
Harry cligna des yeux.
« Vraiment, Leo, ce n'est pas la peine. Je peux amener quelqu'un d'autre avec moi la prochaine fois pour…
– Je serais grièvement insulté si tu faisais ça, Harry, dit solennellement Leo, ses yeux noisette vif brillant d'hilarité sous ses courts cheveux bruns. À demain. »
Il s'en alla dans l'allée avant que Harry puisse accepter ou décliner. Elle soupira, décalant les caisses de bouteilles maladroitement. Quel homme étrange, pensa-t-elle, puis fronça les sourcils. Ou est-ce que j'ai été autour de trop de subtilités et d'intrigues, si bien que je n'apprécie plus la franchise ?
Quoi qu'il en soit, elle était déterminée à ne plus prêter aucune attention à la déclaration de Lionel Hurst, et pourtant, le jour suivant, elle se trouva d'une certaine façon prête à aller au Serpent's Storeroom à presque midi pile. Leo la retrouva quand elle cheminetta dans le Chaudron Baveur et lui prit immédiatement ses caisses maintenant pleines.
Harry abandonna tout simplement l'idée de l'en dissuader, remerciant plutôt Leo pour l'aide. Il rit comme si elle avait dit quelque chose de délicieusement amusant, et ils maintinrent une conversation décontractée – principalement à propos de Leo, puisque Harry ne voulait vraiment pas parler de sa vie compliquée – pendant tout le chemin jusqu'à l'apothicaire. Personne ne les dérangea aux Embrumes, même si Harry, sans les caisses pour la distraire, remarqua qu'ils attiraient plusieurs regards curieux des autres personnes dans l'allée. Cela n'aurait pas été inhabituel au Chemin de Traverse, puisque les acheteurs étaient souvent curieux des autres personnes pendant qu'ils s'occupaient de leurs affaires, mais aux Embrumes, les gens mettaient généralement un point d'honneur à ne pas être trop intéressés aux uns des autres. Harry supposa que d'un certain côté Leo se démarquait. Sa personnalité, la façon dont il se déplaçait et faisait des gestes, étaient comme une boule de lumière éclatante dans la rue maussade, mais elle avait la plus étrange des impressions qu'ils la fixaient elle parce qu'elle était avec lui.
Ils atteignirent le Serpent's Storeroom et Harry tint la porte pour que Leo puisse manœuvrer les caisses dans la boutique. Krait leva le nez de ses livres de compte et ses sourcils sautèrent quand il les vit là.
« C'est quoi ça, Leo ? sourit Krait avec une sorte d'humour incrédule. Tu t'encanailles comme porteur pro aujourd'hui ? »
Leo posa les caisses avec précaution et parla lentement en réponse à la question blagueuse de Krait.
« Je suis certain de ne pas savoir ce que tu veux dire, Edgar. Tu sais que je suis toujours heureux d'aider mes amis. Il semblerait que notre jeune Harry ici présent s'est retrouvé en difficulté dans l'allée hier avec un ivrogne. Je ne pouvais pas laisser passer ça, n'est-ce pas ? »
Harry regarda Leo avec surprise. Sa voix était légère et plaisante, comme toujours, mais elle avait une nature mortellement sérieuse qu'elle n'avait pas entendue même quand il se battait avec ce malfrat la veille. Plus surprenant fut la réponse de Krait :
« Bien sûr, bien sûr, votre… ah, Leo. »
Krait parut un peu confus et jeta un œil maladroit vers Harry pendant qu'il parla :
« Donc, Harry est un bon ami à toi, alors ? Bien, bien. Je suis sûr qu'il ne se retrouvera plus en difficulté avec toi à ses côtés. »
Leo fit étinceler des dents blanches et alignées en un grand sourire joueur.
« Ta foi en moi me fait chaud au cœur, Master Krait.
– Oui, bon, donc tu as les potions alors, Harry ? »
Krait se tourna vers les caisses et commença à vérifier les étiquettes.
« Oui, monsieur, dit Harry, ne sachant pas quels non-dits passaient entre eux deux, mais laissant passer pour le moment présent. Les huit autres potions, plus des Potions Calmantes, du Sommeil sans Rêve, des Régénérations Sanguines et des Pimentines supplémentaires, puisque ce sont les quatre que vous vendez le plus souvent. »
Krait la regarda avec une légère surprise, se demandant peut-être quand elle avait pris le temps de remarquer que ses rayonnages étaient toujours un peu bas sur ces quatre-là en particulier.
« Bien, bien. Est-ce le rythme auquel je peux m'attendre pendant tout l'été ? »
Harry acquiesça.
« Je ne vois pas de raison à ce qu'il ralentisse.
– Dans ce cas, attends juste un instant. »
Krait saisit une feuille de parchemin de sous le comptoir et commença à écrire.
Pendant qu'il écrivait, Leo capta l'attention de Harry avec un curieux :
« Donc tu gères les bouteilles pour un des concocteurs de potion de Krait, Harry ? »
Harry cacha son amusement avec un sourire poli.
« En effet, Mr. Krait a embauché un nouveau concocteur juste quelques jours plus tôt, et depuis, je fais des aller-retours dans cette boutique tous les jours. »
Krait fit un son mal déguisé d'étranglement, mais ne leva pas le nez de son écriture.
Leo lui jeta un œil curieux, mais retourna presque immédiatement sur Harry.
« Ce nouveau concocteur semble être une belle trouvaille s'il concocte douze potions en un jour. »
Plus en une matinée, pensa Harry avec ironie. Elle s'était installée dans une routine facile les deux derniers jours. Le matin, elle concoctait, préparant trois ou quatre chaudrons par heure en concoctant simultanément sur plusieurs stations. L'après-midi, elle faisait ses rédactions de l'école-hibou, et le soir, elle expérimentait jusqu'à ce que ses yeux commencent à ne plus voir en face des trous. Elle prenait ses repas avec sa famille et jusqu'à présent, aucun d'eux hormis Archie ne savait qu'elle s'était dégotée un job d'été. Ils pensaient juste qu'elle concoctait pour le plaisir, comme elle le faisait tout le temps, et ses parents étaient au travail trop souvent pour remarquer ses allées et venues régulières.
« Je lui transmettrai ce que tu as dit », dit Harry.
Krait eut un rire étranglé, mais força simplement les parchemins sur lesquels il avait écrit dans ses mains. C'était une liste de potions.
« Si je vais recevoir autant de potions par jour, je pourrais tout aussi bien diversifier mon stock un peu. Dis à mon concocteur… »
Il roula un peu des yeux à ça.
« …de trouver des recettes pour ces douze potions et d'alterner entre celles-ci et les seize originales que je lui ai données, d'accord, gamin ?
– Ça ne sera pas un problème », lui assura Harry.
En vérité, elle était contente d'avoir une sélection plus intéressante parmi laquelle concocter. Peut-être que si elle faisait assez de celles-là, elle pourrait convaincre Krait de prendre en charge encore plus de potions. Bien sûr, elle supposa que cela dépendrait de si les gens montraient un quelconque intérêt pour acheter les potions.
« Bien, grogna Krait. Tu sais où sont les bouteilles vides. »
Harry hocha la tête et contourna le comptoir pour plonger dans la réserve, mais Leo l'y battit.
« Tu en veux combien ? » demanda-t-il avec un sourire amical.
Harry hésita. Si Leo les portait, elle pouvait probablement en prendre quatre. Le problème était que s'il n'était pas là le jour suivant, il n'y avait aucune chance qu'elle puisse transporter quatre caisses de bouteilles pleines au Serpent's Storeroom par elle-même. Elle ne savait pas comment lui demander sans être présomptueuse par contre. Quand il haussa un sourcil à son hésitation, Harry lâcha :
« Quatre. »
S'il n'était pas là le lendemain, elle s'assurerait juste qu'Archie vienne avec elle pour l'aider à les transporter.
« Alors quatre. »
Leo souleva le nombre demandé de caisses sans battre d'un cil. Ils souhaitèrent une bonne journée à Krait et se dirigèrent, une fois de plus, vers le chemin de Traverse.
Durant les quelques semaines suivantes, Harry apporta des potions au Storeroom tous les jours de la semaine, décidant de sauter les week-ends et de se concentrer uniquement sur ses concoctions expérimentales et de passer du temps avec ses parents. Et chaque jour, Leo était là à midi pour la rencontrer, prenant les caisses et l'accompagnant à l'Apothicaire et sur le retour. Harry aurait pu être plus inconfortable avec ça si Leo avait su qu'elle était une fille, mais tel qu'il en était, elle accepta que le garçon plus âgé eût juste un intérêt étrange et plutôt exclusif à leur amitié. Elle était encore principalement silencieuse à propos d'elle-même quand ils conversaient, non pas parce qu'elle ne faisait pas confiance à Leo – c'était presque impossible de se méfier d'une telle personne – mais parce qu'elle n'était pas sûre quels détails de sa vie compliquée elle pouvait révéler.
Devait-elle être Harry Potter autour de Leo, et lui dire qu'elle allait à AIM et voulait être une Guérisseuse ? Elle ne pouvait pas lui dire qu'elle étudiait à domicile non plus, parce que quand elle disparaîtrait à l'automne, cela serait un peu évident qu'elle mentait. Et elle ne pouvait certainement pas être Rigel – Rigel avait des yeux gris, pas le vert que Leo lui disait souvent qu'il admirait. Donc Harry garda juste son histoire personnelle pour elle-même, et Leo respectait ça et n'était jamais indiscret, à part pour remarquer en rigolant qu'il ne savait même pas son nom de famille une fois de temps en temps.
Le 14 juillet, Harry dit à Leo de ne pas l'attendre le lendemain, la première pause de leur arrangement tacite.
« Est-ce que ton concocteur prend un jour de congé ? demanda Leo avec surprise. Vu comment tu fais la navette avec ces potions, j'aurais cru qu'il ne prenait jamais de repos. »
Harry sourit un peu honteusement, se sentant assez coupable d'avoir menti à Leo sur qui concoctait vraiment les potions qu'elle délivrait chaque jour. Mais quand même, il ne la croirait probablement pas si elle lui disait, donc elle le laissa garder ses postulats.
« En fait, je dois rendre visite à un ami à moi demain, donc je ne peux pas délivrer les potions. J'en aurai probablement le double après-demain pour compenser.
– Ah, dit Leo avec tristesse. J'avais peur que tu aies d'autres amis. »
Harry le fusilla du regard avec bonhomie. Elle s'était bien détendue à force de voir le garçon plus âgé tous les jours pendant des semaines.
« Je ne fais que te taquiner, dit Leo en ayant l'air de vouloir ébouriffer ses cheveux, mais il avait les mains trop pleines de caisses pour le faire. On se voit après-demain, alors.
– Ouais, à plus. »
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Le jour de la Réception en Plein Air des Malfoy, Harry et Archie se Polynectarisèrent en l'un l'autre avant même que le soleil ne touche l'horizon. Harry porterait les meilleures robes d'été des grandes occasions d'Archie, qui étaient juste un peu trop petites pour lui maintenant qu'il avait grandi durant l'été. Lily avait voulu acheter de nouvelles robes pour Archie pour la fête, mais Archie avait dit avec fermeté que les robes qu'il avait irait très bien. Même si les robes étaient serrées pendant qu'elle était Polynectarisée, aussitôt que la potion s'estomperait, elles lui iraient parfaitement. Archie s'était Polynectarisé en elle, et était habillé d'un short de basket moldu et d'un tee-shirt ample, de sorte à ce qu'il paraisse normal en allant chez Hermione quand il redeviendrait lui-même. Ils avaient tous les deux dit à leurs parents qu'ils voulaient aller au chemin de Traverse ce matin, Archie pour récupérer le cadeau de Draco et Harry pour trouver un cadeau d'hospitalité pour les parents d'Hermione. Ils assurèrent à leurs parents qu'ils cheminetteraient tout simplement dans les maisons de leurs amis respectifs une fois qu'ils auraient terminé leurs achats.
En réalité, ils allaient cheminetter au chemin de Traverse, récupérer leurs colis de derrière le bar où Harry avait demandé au vieux Tom de les garder le jour précédent, attendre dans une allée dans le Londres moldu que le Polynectar s'estompe, retourner au Chaudron Baveur, et de là, cheminetter chez les Malfoy et les Granger – qui avaient connecté leur maison au réseau de cheminette juste une semaine plus tôt.
Somme toute, c'était terriblement compliqué. Mais tout de même, Harry et Archie étaient très doués pour les complications à ce stade, donc le plan se déroula sans un accroc, à moins que l'on comptât Sirius tirant Archie de côté et lui disant d'utiliser le portoloin d'urgence si quelqu'un ne faisait même que le regarder bizarrement.
Harry prit quelques minutes pour se glisser dans les toilettes et mettre ses lentilles grises avant de cheminetter au Manoir des Malfoy, et quand elle émergea, elle était Rigel Black, prête à sociabiliser avec l'élite sang-pure sombre. Ou au moins prête à délivrer son cadeau à Draco et à se cacher dans un coin sombre pour le reste de la fête s'il fallait en passer par là.
Elle fit un salut d'au revoir et de bonne chance à Archie, et entra dans les flammes vertes et la suie tourbillonnante.
Elle sortit en se vautrant de l'autre côté de la connexion de cheminette. Rigel songea qu'elle n'aurait vraiment pas dû s'attendre à ce que la cheminette soit plus clémente avec elle juste parce qu'elle allait à la fête des Malfoy dans les meilleures robes d'été de son cousin. Heureusement, la seule personne qui assista à son entrée la plus disgracieuse sur les tapis de foyer d'un vert sombre était l'elfe de maison qui attendait à côté de la cheminée, clairement stationné ici pour diriger les gens cheminettant vers les jardins.
L'elfe de maison s'approcha d'elle et fit claquer ses petits doigts vers la suie recouvrant la majeure partie de ses robes. Elle disparut et Rigel lança un sourire reconnaissant à l'elfe :
« Merci. »
Les yeux de l'elfe de maison devinrent larges et dans tous leurs états, et Rigel le regarda avec une inquiétude grandissante. Les elfes de maison à Poudlard n'avaient pas été tant pris par surprise par de la politesse.
« Ce bon sorcier être trop gentil envers Dobby ! gémit presque l'elfe, se tordant les mains et sautant d'un pied sur l'autre avec agitation. Dobby ne doit pas être remercié. Dobby ne pas savoir quoi dire. »
Rigel acquiesça en compréhension.
« Ce n'est pas un problème, Dobby. Sais-tu où je dois mettre mon cadeau d'anniversaire pour Draco ? »
Dobby acquiesça si violemment que ses oreilles, similaires à celles de chauve-souris, s'agitèrent d'avant en arrière.
« Dobby savoir. Vous devoir l'emmener aux jardins, et vous devoir le placer sur la table des cadeaux quand vous quittez la maison. Dobby vous montrer. »
L'elfe s'inclina profondément et incita d'un geste à Rigel de le suivre. Dobby la fit passer par le corridor depuis la salle de réception vers le salon avec de larges portes-fenêtres en verre qui étaient ouvertes pour laisser entrer l'air frais et la lumière du soleil. Dobby lui fit signe de passer les portes vers le magnifique patio de pierres blanches. Au pied des marches du patio se trouvait une large table où s'empilaient des cadeaux, et au-delà de ça, les jardins commençaient. En descendant les marches, intégrant la vue, Rigel pouvait honnêtement dire qu'elle n'avait jamais rien vu d'aussi superbe de toute sa vie. Les Jardins, et en effet, elle devrait leur donner une majuscule dans sa tête à présent, s'étendaient comme un empereur spolié devant ses yeux. Ils commençaient simplement, des petites haies et des parterres de fleurs entrecoupés par des tables et des chaises, des étendues à perte de vue de pelouse d'un vert luxuriant, et les occasionnelles statues de pierre. C'était là où le principal de la fête se déroulerait, supposa Rigel. Il y avait déjà une multitude d'invités circulant dans leurs meilleurs atouts d'été. Rien que les chapeaux des dames étaient des œuvres d'art, paraissant comme chez eux parmi les fleurs et les arbres tendrement entretenus.
Au-delà des limites de la fête, toutefois, les haies prenaient en hauteur et devenaient plus intimidantes. Les arbres passaient d'élégants bonsaïs miniatures à de géantes ramifications silencieuses, dispersant leurs pétales délicats là où le vent les emportaient. Les parterres devenaient les limites du sentier, et Rigel imagina qu'il ne faudrait pas beaucoup pour se perdre dans le grand labyrinthe naturel.
Elle avait à peine placé son cadeau, une petite boîte carrée enveloppée de papier vert sombre, sur la table quand on l'agrippa par l'épaule et qu'on la retourna abruptement. C'était Draco. Il paraissait resplendissant dans ses robes blanches bordées d'argent, et pas même son expression royalement ennuyée ne pouvait détourner l'attention d'à quel point il brillait avec éclat, même parmi les jardins et la foule de belles personnes.
« Je n'arrive pas à y croire ! fulmina-t-il, lui donnant un coup de poing dans le bras avec l'autre main de Rigel pour lui montrer juste à quel point il était en colère. Tu disparais dans le train sans dire au revoir, pas de lettres de tout l'été, et puis tu te pointes à ma fête d'anniversaire comme… comme… bref, comment oses-tu ? »
Rigel s'extirpa prudemment.
« J'ai dit au revoir. »
Draco écarta ses mots des mains.
« À peine.
– Et ce n'est pas comme si l'invitation avait un RSVP dessus, pointa Rigel.
– Même, tu es censé envoyer une acceptation, soupira Draco. Honnêtement, ne connais-tu donc rien ?
– Apparemment non, dit Rigel, un poil penaude. Est-ce que ça pose un souci du coup que je sois là quand même ?
– Quoi ? Bien sûr que non ! Tu es mon meilleur ami, dit Draco. D'ailleurs, Pansy va te tuer. Viens. »
Disant cela, il la tira vers la partie gauche de la pelouse où se déroulait la fête, où Rigel pouvait voir la majeure partie de leurs camarades d'année se prélassant à l'ombre d'un kiosque élaboré. Il y eut de nombreuses exclamations et d'admonestations à son approche :
« Rigel ! »
« On n'a rien entendu de ta part de tout l'été. »
« Je suis surpris que tu montres ta face après cette combine dans le train. »
Cette dernière était de Blaise, qui lui fit un clin d'œil en la disant pour adoucir un peu la réprimande. Rigel tourna la tête vers Pansy, qui était assise dans un siège près du siège du milieu, qui avait dû être celui de Draco. Elle n'avait pas dit un mot, et regardait ostensiblement partout sauf vers Rigel. En repensant à quand ils étaient devenus amis pour la première fois, à l'époque où Pansy la punissait par le silence pour corriger Rigel dès qu'elle faisait quelque chose de mal, Rigel s'approcha de son amie lentement, glissant à genoux à côté du siège de Pansy. Quand Rigel mit sa main sur l'accoudoir du fauteuil de Pansy, Pansy ne put plus l'ignorer et baissa les yeux sur Rigel avec un amusement réticent.
« J'aime mes garçons à genoux, dit Pansy, ses lèvres souriant juste un peu.
– Qu'en est-il des supplications pour ton pardon ? dit Rigel pour plaisanter. J'ai agi de façon plutôt lamentable.
– Abominable, approuva Pansy.
– Et je me sens terriblement mal pour ça. J'étais si occupé avec mes devoirs d'été que je me suis retrouvé à oublier de rendre hommage à la dame même qui rend le soleil d'été si chaleureux et les jours si magnifiques, dit Rigel, contemplant Pansy avec un regret pitoyable. Ma seule goutte d'espoir est qu'une dame si bonne et majestueuse telle que vous qui fait arrondir la lune peut sûrement trouver en elle une clémence généreuse pour pardonner à votre serviteur le plus humble et le plus désolé que je suis.
– Vous qui fait arrondir la lune ? dit Millicent avec un rire étranglé. C'est un truc de classe A, là.
– J'invente ça en même temps que je le dis, dit Rigel.
– Ça se voit », lui apprit sobrement Theo.
Rigel se releva avec une dignité délibérée.
« Bon, je peux voir quand la véritable poésie n'est pas appréciée. Pansy, suis-je pardonné ? »
Pansy soupira et secoua la tête avec tristesse.
« Je ne crains que nous ayons une longue route devant nous avec toi, Rigel. Mais oui, tu es pardonné pour ta grossièreté inadmissible.
– Merci, dit Rigel, les regardant tous. Est-ce qu'il y a un endroit où je peux trouver un fauteuil ?
– Ne t'embête pas, dit Draco. Maintenant que tout le monde est là, il est attendu qu'on aille parler aux gens. »
En accord tacite, Millicent, Theo et Blaise se levèrent pour trouver leurs parents. Crabbe et Goyle flânèrent vers la table de buffet, et Rigel cligna juste des yeux à la vitesse à laquelle tout le monde s'était dispersé.
« Ne t'inquiète pas, dit Draco, en glissant son bras sous celui de Pansy et en signifiant à Rigel de marcher de l'autre côté. On les verra quand on arrivera à leurs parents. Pour l'instant, il y a environ un million de personnes à que je suis censé te présenter.
– Moi ? dit Rigel, pris par surprise. Je ne suis pas sûr que je devrais vraiment…
– Bien sûr toi, dit fermement Draco. C'est ta première apparition sociale en tant que Malfoy honoraire. Tout le monde en aura entendu parler maintenant, et si on ne te présente pas au monde, c'est comme si on avait honte de toi.
– Par ailleurs, dit Pansy en se penchant un peu vers l'avant pour parler au-delà des épaules de Draco, ce sera une excellente opportunité pour étendre tes ailes politiques.
– Je ne suis pas encore sûr d'en avoir une paire », dit Rigel mais ses protestations tombèrent dans des oreilles sélectives de sourds.
Une demi-heure plus tard, Rigel était sûre d'avoir rencontré tout le monde à la fête. Elle avait rencontré la mère magnifique de Blaise, le père séducteur de Théo (qui n'arrêtait pas suffisamment longtemps de draguer la mère de Blaise pour faire plus que sourire poliment à Rigel), et aussi les parents incroyablement droits de Millicent. Elle avait rencontré des gens dont elle n'avait lu des choses que dans les journaux, et des gens dont elle n'avait même jamais entendu parler. On lui avait présenté tellement de personnes qu'il n'était pas possible qu'il restât encore des inconnus dans la Grande-Bretagne sorcière. Et pourtant, il y en avait. Juste après avoir été guidée encore vers une autre personne qui se mourait de rencontrer "ce charmant garçon qui a guéri le syndrome du sommeil", elle fut sauvée par le bruit d'un violon qui résonna, qui était le signal, lui apprit Draco avec excitation, pour qu'il commence à ouvrir ses cadeaux.
Les parents de Draco lui firent signe d'approcher avec des sourires généreux et Draco marcha rapidement vers la table de cadeaux où ils attendaient.
Pansy rit de l'enthousiasme de leur ami.
« Je lui ai pris un kit d'entretien spécialisé pour les balais de compétition. Qu'est-ce que tu lui as pris ? »
Rigel haussa les épaules.
« Juste quelque chose que je pensais qu'il apprécierait. Rien de trop sérieux. Je vais chercher de l'eau, tu veux quelque chose ? »
Pansy secoua la tête, n'écartant pas les yeux de l'endroit où Draco souriait et déballait un large cadeau rectangulaire avec des vifs d'or imprimés sur le papier. Rigel laissa Pansy à son observation, mais elle n'alla pas à la table des rafraîchissements, à la place, après s'être assurée que personne ne la surveillait, elle se glissa derrière une rangée de hautes haies et partit à la découverte des jardins.
Rigel voulait un moment de paix et de tranquillité entre les éternelles séries de présentations de personnes dont elle se fichait complètement. Elle n'avait pas encore rencontré un seul Maître des Potions, après tout. Les invités étaient surtout les parents des amis de Draco et des fonctionnaires du Ministère. Elle ne voulait pas non plus être tenue en haleine jusqu'à ce que Draco ouvre son cadeau. Elle n'aimait pas regarder les gens ouvrir des cadeaux qu'elle leur avait offerts. Soit ils les détesteraient et prétendraient maladroitement que non pour son bien, soit ils les aimeraient et elle se sentirait inconfortable face à leur gratitude. Il valait mieux qu'elle s'occupe avec quelque chose d'autre, et elle avait eu envie d'explorer les jardins depuis qu'elle avait posé les yeux dessus.
Les haies étaient encore plus imposantes de près, quand elle en était entourée. Rigel se balada pendant un moment, sans direction définie où aller, mais prêtant grande attention à d'où elle venait, pour qu'elle puisse retrouver son chemin quand elle penserait que ç'aurait été assez long. Elle était sur le point de tourner à un coin soigneusement taillé quand elle entendit des voix et s'arrêta, réalisant soudain que les jardins n'étaient peut-être pas aussi isolés qu'elle le pensait. Clairement, d'autres avaient sauté l'ouverture des cadeaux également.
Harry demanda à sa magie d'assourdir les sons de ses bruits de pas et elle se promit de chercher un vrai sort qui étouffait les sons quand elle serait à la maison. Elle commença à reculer précautionneusement par là où elle était venue, pas sûre que la magie tiendrait si elle cassait vraiment une brindille ou autre, mais elle s'arrêta à nouveau quand elle entendit le mot "Poudlard". Elle savait qu'elle ne devrait vraiment pas, mais elle était curieuse, donc elle s'avança juste un petit peu pour saisir le reste de ce que les personnes disaient.
« …sûr que tu trouveras que Poudlard sera tout sauf ennuyeux l'année prochaine », dit avec aisance la première voix.
Il y avait quelque chose à propos de cette voix que Harry reconnut, mais ne parvint pas à placer, comme si elle venait d'une publicité qu'elle avait entendue sur la Radio Indépendante à Transmission Magique.
« Quel dommage. Avec toute l'excitation de l'année passée, j'avais espéré avoir une année de paix – relativement parlant, bien sûr. »
Cette voix, Harry la reconnut instantanément. C'était Professeur Snape.
Elle trouva ses pieds en train de s'avancer sans qu'elle n'y pense vraiment, et peu de temps après, elle était capable de contourner juste un peu le bord de la haie du coin. Elle ne le fit pas toutefois. Rigel n'était pas de ceux qui prenaient des risques dans des situations mal connues aussi bêtement. À la place, elle chercha dans ses robes et en sortit silencieusement la montre qu'Archie y gardait. Il avait insisté pour que Rigel la prenne avec elle, et le dos en or avait une surface suffisamment réfléchissante pour servir ses objectifs. Elle inclina le côté de la montre au coin et l'utilisa comme un miroir d'espionnage rudimentaire, plissant les yeux contre le reflet pour essayer de déterminer à qui Snape parlait.
« Oh, Severus, j'ai bien peur que tu ne sois pas assez vieux pour te plaindre de la folie de la jeunesse intenable d'aujourd'hui », dit la première voix.
Rigel pouvait presque distinguer la personne dans le miroir métallique brillant. Il était grand et avait des cheveux noirs épais, mais il se tenait dos à elle, faisant face à Snape.
« Je suis sûr que vous vous y connaissez, monsieur, dit Severus d'un air pince-sans-rire, poussant l'autre homme à partir dans un rire appréciatif.
– Pourquoi te laissé-je donc dans cette vieille école morne toute l'année, Severus ? J'oublie à quel point tu es amusant quand tu es absent aussi longtemps, tu sais. »
Le premier homme se pencha vers Snape d'un air conspirateur.
« Je pense que les autres sont trop effrayés par moi pour faire des blagues.
– Je n'arrive pas à imaginer pourquoi », dit Snape d'une voix traînante.
Le premier homme rit encore.
« Oui, exactement, Severus, exactement. Donc, parle-moi de ton garçon. Lucius a été plus que décevant par sa réserve.
– Ce n'est pas mon garçon, je vous assure, monsieur, dit Snape sur un ton neutre.
– Allons, Severus, je sais le peu d'importance tu accordes à la génération la plus récente. Si ton intérêt a été piqué par l'un d'entre eux, cela ne peut pas être sans raison, dit l'homme, et bien que ses mots étaient encore taquins, ils avaient maintenant un aspect plus dur.
– Oh, le garçon est talentueux, dit Snape. Il n'y a pas de doute là-dessus. Il est unique en son genre, si je puis dire quelque chose d'aussi commun. Je clarifiais seulement que la relation entre le garçon et moi-même n'est pas le lien de père de substitution que vous pourriez avoir espéré. C'est mon élève, et je le connais de la même manière que n'importe quel enseignant connaît ses élèves.
– Je ne suis pas intéressé par sa couleur favorite, dit le premier homme avec dédain. C'est précisément le type de talents dont un professeur serait au courant que je cherche à découvrir. Déjà, le garçon a fait ce que personne d'autre ne pouvait faire, et pourtant on me dit qu'il n'a pas de présence magique digne de ce nom. Comment cela peut être, Severus ? »
Rigel se sentait de plus en plus inconfortable plus elle écoutait. Elle savait que la première voix était familière, et il semblait de plus en plus que l'élève dont ils parlaient était elle, aussi vaine que cette pensée la rendait indubitablement. Si c'était d'elle dont ils parlaient, elle ne savait pas si elle devait être offensée que Snape parlât avec tant de distance d'elle ou reconnaissante qu'il ne fût pas autant avide de divulguer des informations sur elle qu'il aurait pu l'être.
Snape prit une respiration prudente avant de dire :
« Peut-être que vous devriez découvrir cela par vous-même, monsieur. »
Avant que Rigel ne puisse cligner des yeux, la baguette de Snape était sortie et pointée sur l'autre homme – non, pas l'autre homme : elle ! Snape avait, elle ne savait comment, senti sa présence et était sur le point de la révéler à son compagnon. Rigel voulut arracher sa main du coin, mais avant qu'elle puisse le faire, le sort que Snape avait lancé de sa baguette s'enroula autour de son poignet comme un lasso et traîna abruptement le reste de son corps de derrière la haie. La corde-sortilège tira à nouveau sur elle pour lui faire faire une embardée vers Snape et elle trébucha en avant d'un demi pas. Elle tira futilement d'un coup sec sur le sort pendant un moment, mais réalisa assez tôt la folie de résister, particulièrement si l'on considérait qu'on l'avait bel et bien déjà découverte. Elle soupira et marcha le reste du chemin jusqu'au côté de Snape de sa propre volonté, rangeant la montre de poche ce faisant.
Rigel ouvrit la bouche pour présenter ses excuses à Snape mais la referma quand elle obtint enfin une bonne vue sur son compagnon. C'était Jedusor. Le leader du Parti SOW, anti-moldu notoire, le politicien de génie lui-même, et la voilà prise la main dans le sac à écouter aux portes de sa conversation avec son professeur. Rigel grogna intérieurement. Super moyen de faire profil bas.
Snape plaça une main lourde sur son épaule, la serra suffisamment fort pour lui faire savoir qu'elle aurait probablement un sacré sermon de sa part plus tard, et dit :
« Mr. Jedusor, ce jeune homme est mon élève, Rigel Black. Mr. Black, permettez-moi de vous présenter Mr. Jedusor. »
Rigel s'inclina du maximum qu'elle osa avec la main de Snape s'enfonçant toujours dans son épaule.
« Un millier d'excuses, Mr. Jedusor. En vérité, j'ai reconnu la voix de mon Professeur de loin et j'étais curieux de savoir à qui il parlait. Je n'avais pas réalisé que c'était vous jusqu'à maintenant. »
Jedusor prit son temps pour l'observer. Il y avait quelque chose de bien trop connaisseur dans son regard, comme s'il connaissait un grand secret sur le monde mais était trop poli pour se moquer de votre ignorance. Quand elle s'était pleinement redressée une fois de plus, il dit :
« La curiosité est une merveilleuse chose durant la jeunesse. J'espère que la tienne a été apaisée avec satisfaction. »
Rigel cligna des yeux de surprise face au beau visage de Jedusor.
« Je crains qu'en tant que parti offensé de mes méfaits, vous êtes trop bon, Mr. Jedusor. Je vous en prie, dites-moi ce que je peux faire pour me racheter d'une telle impertinence.
– Si poli, murmura Jedusor. Je peux voir pourquoi Severus t'apprécie. Ne sois pas trop prompt à me devoir une dette, toutefois, Mr. Black. J'ai tendance à les récolter assez abruptement.
– Une possibilité qui aurait dû me traverser l'esprit avant que je ne colle mes oreilles là où elles n'étaient pas invitées, dit Rigel d'une voix neutre. En l'état, je ne peux qu'espérer que vous me permettiez une chance de corriger cette erreur dès que possible.
– Eh bien, pourquoi pas maintenant ? » dit Jedusor faussement aimable.
Au hochement de tête prudent de Rigel, il continua :
« Puisque ce que tu as essayé de nous voler était des vérités que nous n'étions probablement pas prêts à te dire, c'est ce que je te demanderai donc en retour, ça te paraît équitable ?
– Beaucoup de choses paraissent ce qu'elles ne sont pas, dit vaguement Rigel. Pourriez-vous clarifier votre requête, Mr. Jedusor ?
– Très bien, Mr. Black, dit simplement Jedusor. Combien de temps nous as-tu écouté ? »
Rigel réfléchit.
« Peut-être deux minutes et demi.
– Alors je te poserai des questions pendant deux minutes et demi et tu y répondras comme si tu avais une conversation spontanée avec quelqu'un en qui tu as confiance, dit Jedusor en lui souriant un peu. Est-ce que cela te semble être un échange équitable pour toi ? »
Rigel dit :
« C'est à vous de décider, bien sûr, mais oui, je pense que c'est une compensation équitable, monsieur.
– Alors commençons, dit Jedusor. Et crois-moi quand je te dis que je le saurai si tu me mens. »
Rigel acquiesça et Jedusor demanda :
« Était-ce toi qui a guéri le syndrome du sommeil ?
– Oui.
– Comment ? »
Rigel fronça les sourcils.
« Rien qui ne semble si impressionnant, même si on me dit que d'autres sont incapables de recréer mes méthodes. La maladie était impénétrable de l'extérieur, mais de l'intérieur, elle avait seulement besoin d'être perturbée. Je suis entré dans les esprits des autres enfants par le biais de leurs noyaux magiques, et par là, j'ai dirigé leur magie pour déstabiliser la barrière jusqu'à ce qu'un Legilimens comme Professeur Snape puisse entrer l'esprit et se débarrasser de la maladie pour de bon. »
Jedusor inclina la tête, pensif.
« Et cette capacité à passer à travers les noyaux magiques des autres ne t'intéresse pas du tout ?
– Pas vraiment, dit Rigel en haussant les épaules. Mon seul intérêt réside dans la fabrication de potions. »
Jedusor ne parut pas convaincu, mais changea de sujet :
« Pourquoi se fait-il, Mr. Black que vous n'ayez pas de présence magique ? Je n'étais pas capable de vous sentir du tout dans ce coin, même s'il semblerait que Severus si.
– J'ai reconnu ses boucliers d'Occlumancie à la périphérie de mes sens, pas sa magie, offrit Snape d'une voix inexpressive.
– Je ne suis pas sûr de comprendre ce que vous voulez dire par présence magique, Mr. Jedusor, dit Rigel honnêtement.
– La plupart des sorciers, en particulier les enfants, ont une aura de magie qui s'échappe de leur noyau et teinte l'air autour d'eux avec un aperçu de leur magie. Si l'on est un expert pour lire ces auras, on peut apprendre beaucoup d'un sorcier par la façon dont sa magie se ressent autour de lui, expliqua Jedusor sèchement. Toi, toutefois, n'as pas d'aura à proprement parler, Mr. Black, et puisque tu n'es pas un cracmol, je voudrais savoir comment cela se fait. »
Rigel y réfléchit pendant un moment.
« Est-ce que l'on peut supprimer la magie que l'on laisse échapper, l'empêcher de s'échapper, je veux dire ?
– Si une personne atténue ou contrôle intentionnellement sa magie, alors oui, dit Jedusor.
– Alors ma supposition est que je supprime inconsciemment toute magie qui normalement s'échapperait. J'ai une prise très forte sur ma magie, expliqua Rigel. Une des raisons pour lesquelles j'ai appris à imprégner les potions consciemment aussi rapidement, c'est parce que j'étais incapable de les imprégner inconsciemment. Ma magie ne s'émet tout simplement pas par elle-même inconsciemment.
– Intéressant, commenta Jedusor, vraisemblablement pour lui-même. Dis-moi, Mr. Black, quelles sont tes tendances politiques ? »
Rigel bredouilla face au coq-à-l'âne :
« Je n'en ai pas, monsieur. Je ne crains que la politique ne m'intéresse pas beaucoup. »
Jedusor rit.
« Tu mens, Mr. Black, mais je suppose que comme mes minutes sont passées, il est de ton droit de le faire.
– Vous êtes trop bon, Mr. Jedusor, murmura Rigel.
– Bon est une chose que je ne suis certainement pas, Mr. Black, bien que tu devrais prier de n'avoir jamais à vérifier cette déclaration par toi-même, dit Jedusor. Allons, je pense que le jeune Draco sera bien en colère avec moi si je garde son ami loin de sa fête plus longtemps. Remettons ça sur le parterre principal, voulez-vous gentlemen ? »
Disant cela, il commença à marcher d'un pas rapide mais raffiné à travers le labyrinthe végétal, Snape et Rigel sur ses talons. Rigel risqua un regard vers le visage de son Professeur, mais ses traits étaient trop neutres pour dévoiler quoi que ce soit. Quand ils atteignirent le lieu des festivités, Rigel vit deux elfes de maison débarrasser des papiers cadeaux et Draco regarder partout la foule d'invités avec un léger froncement de sourcil sur le visage. Ses yeux s'allumèrent en voyant leur groupe sortir des haies les plus hautes, et ses yeux devinrent ronds et un peu inquiets. Se sentant coupable, Rigel le salua discrètement, souriant pour montrer que tout allait bien. Son ami vint vers eux lentement, comme s'il approchait un ours en muselière.
Quand il les atteignit, Draco s'inclina profondément face à Jedusor et fit un hochement de tête respectueux à son parrain.
« Bonjour à vous, Mr. Jedusor. Bonjour, Oncle Severus. Est-ce que cela vous dérange si je vous vole Rigel un instant ?
– Loin de moi l'idée de vous refuser une demande à votre propre fête, Mr. Malfoy, dit Jedusor, souriant d'une façon que Rigel supposa être considérée comme charmante. Ce fut intéressant de vous rencontrer, Mr. Black.
– Je suis sûr que j'étais le participant le moins intéressant de notre conversation, Mr. Jedusor. »
Rigel s'inclina poliment une fois de plus.
« Merci pour la compagnie, et pour avoir empêché que je me perde dans l'intimidant labyrinthe végétal de Draco.
– Tout le plaisir de la compagnie est pour moi, Mr. Black, dit Jedusor en lui faisant un signe de tête. J'espère que nous nous reverrons bientôt.
– Cela sera fait selon votre volonté, dit Rigel. Bonne journée, Professeur Snape. »
Snape inclina la tête.
« Mr. Black. »
Draco s'inclina une fois de plus devant Jedusor et puis traîna presque Rigel loin des deux hommes âgés.
« On ne peut vraiment pas te faire confiance même cinq minutes, c'est ça ? marmonna Draco alors qu'il la tractait vers l'endroit où ses parents se tenaient. Franchement, je tourne la tête deux secondes et tu te balades dans les Jardins avec Jedusor comme si tu ne savais pas ce que l'homme fait dans la vie. »
Rigel choisit d'ignorer ce commentaire, pensant qu'elle n'avait vraiment pas eu beaucoup de choix à part donner à Jedusor ce qu'il voulait pour qu'il ne se mette pas en colère et puis prendre ses jambes à son cou.
« Tu as reçu de bons cadeaux, Draco ? dit Rigel pour changer de sujet.
– Ouais, dit Draco en roulant des yeux. Le tien. Je l'adore, ce que tu aurais vu en direct si tu étais resté pour me regarder l'ouvrir.
– Oh, dit Rigel. Bien. »
Elle avait fait une potion pour Draco pour son anniversaire. C'était une variation du Philtre Sans Poids, et elle l'avait fait parce qu'à un moment en début février, Draco, Rigel et Pansy avaient eu une longue conversation sur quel superpouvoir sans baguette ils voudraient s'ils pouvaient en choisir un. Pansy avait voulu la télékinésie et Rigel avait dit qu'elle aimerait être invisible, mais Draco avait déclaré qu'il voulait être capable de voler sans un balai. Donc Rigel avait entrepris de créer une potion qui lui permettrait de faire ça.
Le Philtre Sans Poids faisait à peu près ce que son nom sous-entendait, rendre le poids du buveur très léger. Malheureusement, la gravité agissait toujours sur le buveur telle quelle, donc on ne pouvait pas voler avec le Philtre à moins que quelqu'un sur un balai tienne votre corps sans poids dans l'air. Rigel avait voulu faire la potion en une sorte de Wingardium Leviosa autorégulé, pour que l'on ne puisse pas que flotter avec, mais contrôler ses mouvements également. La potion s'était trouvée être étonnamment facile à ajuster. Au lieu de changer les ingrédients dans la potion, elle avait changé le type de magie qu'elle avait imprégnée dans la potion.
Généralement, quand Rigel imprégnait une potion, elle demandait à ce que de la magie s'écoule directement de son noyau vers la potion via la connexion. Cette fois, Rigel avait modelé la magie avant qu'elle ne quitte son noyau, travaillant à partir de ce que Remus lui avait appris sur la magie sauvage vs modelée, et théorisant que si l'on pouvait imprégner de la magie sauvage sans forme dans une potion pour fusionner des ingrédients ensemble, alors on devrait être capable d'imprégner de la magie modelée dans une potion, non pas pour aider à stabiliser les ingrédients, mais pour ajouter des propriétés à la potion que les ingrédients originels n'avaient pas. Donc quand elle avait fait le Philtre Sans Poids, Rigel avait demandé à sa magie de se modeler comme elle le ferait en performant le Sortilège de Lévitation, puis avait imprégné la magie modelée à travers la connexion dans la potion en plus de la magie sans forme que la potion elle-même avait besoin pour fusionner. De cette façon, la potion finale, quand bue, agirait comme une combinaison de magie sans poids et de lévitation. Puisque la magie modelée s'était assimilée avec la magie neutre de la potion, ce ne serait plus le sort de Rigel, agissant à la place comme si Draco avait lancé le sort sur lui-même, faisant de lui celui en contrôle de la magie. De plus, que le sort soit imprégné dans la potion ferait durer la magie plus longtemps que d'habitude, donc Draco aurait en théorie environ deux heures de temps de vol avec la potion. Pour être sûre, elle avait écrit de ne pas l'utiliser plus d'une heure.
Draco secoua juste la tête.
« Viens, tu dois remercier mes parents pour t'avoir accueilli, d'accord ? »
Rigel acquiesça.
« Je peux faire ça. »
Ils attendirent jusqu'à ce que les Malfoy se soient éloignés des invités à qui ils parlaient puis ils les approchèrent.
« Draco, chéri, tu as trouvé notre récalcitrant Mr. Black, dit Narcissa, souriant aimablement à Rigel. Trouves-tu la fête divertissante ?
– Seulement par la qualité de votre présence, madame, dit Rigel, s'inclinant galamment au-dessus de la main de Narcissa. Je vous prie de bien vouloir m'excuser pour ne pas vous avoir prévenue de mon intention de participer à la fête d'aujourd'hui, et merci à vous et votre mari pour me supporter tout l'après-midi. »
Narcissa rit et rejeta ses mots d'une main désinvolte. Rigel nota que Narcissa était probablement la raison pour laquelle Draco avait pris cette habitude.
« Pas du tout, Mr. Black, dit-elle gracieusement. Nous étions soulagés de voir que tu avais décidé de venir. Draco a particulièrement apprécié ton cadeau attentionné si le regard sur son visage était une indication suffisante, n'est-ce pas, Draco ? »
Draco rougit un peu aux taquineries de sa mère.
« Je lui ai déjà dit, Mère.
– J'avoue que vous avez piqué ma curiosité, Mr. Black, intervint Mr. Malfoy. Où avez-vous mis la main sur une telle potion ?
– Il l'a faite lui-même, dit immédiatement Draco. J'ai reconnu son écriture sur l'étiquette.
– En effet, j'aurais dû préciser, dit Malfoy en inclinant la tête vers son fils en signe de reconnaissance. Où avez-vous trouvé la recette pour la potion que vous avez offert à mon fils ? Je n'ai jamais auparavant entendu parler d'une telle potion. »
Rigel pencha la tête.
« J'imagine que je l'ai inventée. Même si, vraiment, j'ai juste fait quelques changements au Philtre Sans Poids. »
Malfoy fronça les sourcils.
« Est-ce sans danger pour mon fils à ingérer ?
– Oui, monsieur, dit Rigel. Je l'ai testée moi-même plusieurs fois, sans aucune complication ou d'effets secondaires autres qu'une légère désorientation qui n'est guère différente de celle quand on retourne sur la terre ferme après avoir gagné le pied marin.
– Si tu dis que c'est sans danger, alors nous te faisons confiance, Mr. Black, dit Narcissa. Après tout, tu es pratiquement de la famille maintenant.
– Ma femme a raison, dit Malfoy, souriant un peu en excuse. Et dans cette veine je ne crois pas que vous ayez rencontré tout le monde ici, Mr. Black. Permettez-nous de corriger ça. »
Rigel fit appel à un sourire avec difficulté et suivit Mr. et Mrs. Malfoy vers un groupe de personnes avoisinant qui, fut-elle choquée de découvrir, ne lui avaient en fait pas encore été présentées. Joie.
Les Malfoy connaissaient tout le monde, comme on pouvait s'y attendre étant donné qu'ils étaient les hôtes, mais ce n'était pas simplement que les Malfoy connaissaient les noms de leurs invités. Chaque fois que les Malfoy s'approchaient de quelqu'un de nouveau, ils donnaient à Rigel un petit bout d'informations sur la personne. Untel possédait une équipe de Quidditch et des fois fraudait sur ses impôts. Une personne quelconque travaillait pour son père mais revendait ses secrets aux concurrents de son père pour couvrir ses dettes de jeu. Lorsqu'ils retombèrent sur les Parkinson, Rigel connaissait plus de choses qu'elle n'en avait jamais voulues savoir sur des étrangers complets. Heureusement, les Malfoy et les Parkinson paraissaient être de bons amis, donc Rigel n'eut pas accès à d'inconfortables secrets sur la famille de Pansy. À la place, ils discutèrent aimablement sur ce que les uns et les autres avaient fait durant l'été et quels étaient leurs plans pour l'automne.
Bien trop tôt, ils furent interrompus par un couple de fonctionnaires du Ministère au Magenmagot. Rigel ne portait pas beaucoup d'attention à la sorcière et au sorcier âgés, choisissant plutôt de contempler les vastes jardins, se demandant ce que ça devait faire de vivre avec autant d'espace.
Quelque chose brilla au coin de l'œil et Rigel tressaillit, se tournant pour en chercher la source. Elle ne pouvait rien voir, donc elle retourna à la vue dans laquelle elle s'était perdue, mais – le voilà encore. Un chatoiement aux bords de sa vision qui envoyait des éclats d'inconfort à son cerveau. Elle se frotta le front et regarda vers là où elle avait capté l'éclat lumineux, mais une fois de plus, la légère lumière disparut au moment où elle le chercha. La fois suivante que Rigel l'entrevit dans le coin de son œil, elle ne bougea pas. À la place, elle se concentra sur sa vision périphérique pour essayer de voir d'où cela venait. Quand elle le localisa, elle pivota la tête en alarme.
Cela venait du verre de punch dans la main du sorcier âgé. Rigel le fixa pendant un moment, mais ne put rien voir immédiatement d'étrange avec la boisson. Elle tourna la tête lentement jusqu'à ce qu'elle puisse voir le verre seulement du coin de l'œil, et comme elle s'y attendait, il prit un éclat nacré très distinctif.
Rigel se tourna vers le sorcier et interrompit sa conversation avec Mr. Parkinson de façon plutôt grossière.
« Monsieur, est-ce que votre boisson est alcoolisée ? »
Le sorcier se redressa abruptement, la regardant de toute sa hauteur d'un air hostile.
« Je vous demande pardon, jeune homme ?
– Excusez-moi, monsieur, mais c'est très important, dit rapidement Rigel. Est-ce que cette boisson que vous avez dans la main est censée être un inhibiteur ? demanda-t-elle parce que des fois le Souffle de Nimué, qu'elle soupçonnait être dans le punch du vieil homme, était ajouté à une boisson comme relaxant et elle ne voulait pas sauter aux conclusions.
– Certainement pas, espèce d'impertinent, dit-il, mécontent. Je ne prends pas d'alcool ou tout autre chose du genre.
– Il n'y a pas d'alcool servi à cette fête, Mr. Black, ajouta Narcissa avec hésitation, visiblement confuse et un peu inquiète.
– Alors je vous recommande vivement de ne pas boire ça, monsieur, dit fermement Rigel, ignorant les regards de dédain qu'elle recevait des invités qui pouvaient entendre leur conversation.
– Et qui êtes-vous pour suggérer une telle chose ? dit l'homme dédaigneusement. Je ne vois pas ce qu'il y a de mal dans cette boisson. »
En disant cela, il se pencha pour renifler expérimentalement le liquide dans son verre.
« Non, ne… », commença Rigel, mais c'était trop tard.
Il avait inhalé.
Un regard ravi et rêveur prit le dessus sur le visage du vieil homme.
« Vous voyez ? Il n'y a rien de mal avec cette boisson. C'est ma favorite, voyez-vous. »
Il porta la coupe à ses lèvres pour prendre une gorgée, mais Rigel se jeta en avant et plaqua une main sur sa bouche, essayant d'arracher la coupe de ses mains. Le sorcier âgé était fort malgré son âge, toutefois, et se débattit, luttant pour s'éloigner de Rigel et s'approcher de la boisson dans sa main, pantelant et haletant alors qu'il essayait d'obtenir le liquide qui, Rigel savait, l'appelait avec tant d'urgence.
Les invités autour d'eux poussèrent des exclamations de désapprobation choquée, certains réclamant qu'un tel enfant impertinent soit retiré de la fête immédiatement. Rigel les ignora.
« Que quelqu'un m'aide, haleta-t-elle, luttant toujours pour garder une main sur les lèvres du sorcier drogué et l'autre sur le dessus de la coupe, tout en gardant son visage loin de la boisson, de peur qu'elle inhale les vapeurs elle-même. Prenez-lui sa coupe. »
Juste quand elle était certaine que personne n'allait l'aider, Draco était là, utilisant ses deux mains pour délier les doigts du vieil homme sur la coupe, et puis Pansy prenait le contrôle de la coupe, la tenant loin de son propre nez pendant que Draco et Rigel arrivaient ensemble à retenir le vieux membre du Magenmagot pour qu'il ne se jette pas dessus. Ce fut à ce stade que Mr. Malfoy intervint.
« Quelque chose a clairement affecté Mr. Ogden, dit-il d'une voix forte et suffisamment claire pour qu'elle s'entende au-dessus du bruit des invités nerveux. Nous allons nous en charger tout de suite. En attendant, puis-je vous inviter tous à voir le nouvel ajout au labyrinthe végétal ? Narcissa ? »
Narcissa prit immédiatement en charge les invités curieux, les dirigeant facilement vers une différente partie des jardins pour donner un peu d'intimité à Mr. Ogden pendant que son mari s'occupait de tout. La majeure partie des invités partirent agréablement, satisfaits de commérer sur ce à quoi ils avaient déjà assisté, et ceux qui restèrent sur place étaient compréhensibles : Mr. Malfoy, les parents de Pansy, et la vieille sorcière qui accompagnait Mr. Ogden.
« Mr. Black, permettez à Mr. Parkinson de prendre en charge Mr. Ogden pour le moment, dit sèchement Mr. Malfoy. Je voudrais une explication.
– Comme nous tous », interrompit une voix douce.
Rigel lança un rapide coup d'œil pour voir Mr. Jedusor, suivi de près par Snape, traçant leur chemin vers leur groupe depuis la direction du patio arrière.
« Mr. Jedusor », dit Malfoy avec un salut de tête respectueux. Il semble y avoir un petit souci avec la boisson de Mr. Ogden. Mr. Black nous aidait juste à régler ça.
– Vraiment, Mr. Black ? dit Snape qui n'avait pas l'air terriblement surpris. Comment cela se fait-il que vous soyez toujours au cœur des événements ?
– Je n'en ai aucune idée », dit Rigel platement.
Elle passa Mr. Ogden à Mr. Parkinson qui la regarda de façon très intense, et se baissa pour récupérer le petit couteau qu'elle transportait dans sa botte pour récolter des ingrédients de potions. Bougeant lentement et d'une façon non menaçante – elle ne voulait vraiment pas surprendre l'un d'eux qui lui jetterait un mauvais sort – Rigel courut la lame du couteau dans sa botte le long de son poignet gauche, de façon juste assez profonde pour tirer une ligne de sang. Elle rangea le couteau tout aussi rapidement et marcha à grands pas vers Pansy avec son poignet en avant. Tout à son honneur, Pansy ne recula pas ni ne fit de grimace de dégoût au membre ensanglanté venant vers elle. À la place, Pansy la regarda avec une détermination inquiète et tendit le verre à pied pour que Rigel y fasse s'égoutter son sang dans la boisson.
Presque immédiatement, Ogden se secoua et s'effondra dans la prise de Mr. Parkinson.
« Quoi ? »
Il regarda autour de lui d'une façon perdue.
« Qu'est-ce qu'il s'est passé ? »
Il repéra Rigel qui acceptait le mouchoir de Pansy pour étancher la blessure superficielle sur son poignet et bafouilla :
« Vous… Vous… Qu'est-ce que vous avez fait ?
– Au vu des apparences, il a sauvé le peu qui restait de votre vie », dit Snape d'un ton sardonique.
Il prit la coupe de punch gâchée des mains de Pansy et la monta à son nez, l'inhalant fort. Snape écarta immédiatement le verre de son visage et dit :
« Belladone. Sans l'agent masquant pour couvrir l'odeur, c'est bien apparent. Pas même un bézoard n'aurait pu vous sauver si vous aviez été suffisamment infortuné pour ingérer même une goutte de cette mixtion. »
Rose Parkinson porta une main tremblante à sa bouche et tendit l'autre pour saisir Pansy.
« Un agent masquant ? répéta-t-elle d'un air interrogateur.
– Le Souffle de Nimué », dit doucement Draco.
Tout le monde se tourna pour l'observer et il rougit un peu sous leurs regards insistants. Son père en particulier parut légèrement surpris qu'il l'ait identifié.
« Il s'est dissous en ayant du sang répandu dedans, mais quand la fleur est active, elle provoque l'arrêt des procédés de pensée cohérente, encourageant la victime à boire volontiers le poison que l'odeur de la fleur recouvre. Est-ce correct ? »
Rigel sourit un peu, se rappelant qu'elle avait dicté une de ses rédactions sur la fleur à voix haute en face de Draco une fois.
« C'est correct, Draco, dit Snape. Bien vu. Et belle présence d'esprit de votre part également, Mr. Black, pour avoir répandu du sang sur le verre avant que Mr. Ogden ne puisse être plus longtemps affligé par le Souffle de Nimué. »
Rigel acquiesça et se tourna vers Ogden, qui s'appuyait encore lourdement sur Mr. Parkinson, intégrant tout ce qui avait été dit avec une sorte d'émerveillement abasourdi.
« Excusez-moi, Mr. Ogden pour m'être comporté aussi grossièrement tout à l'heure. Quand vous m'avez dit que la boisson n'était pas censée être un stimulant, j'ai craint que du poison ne soit en jeu. Je ne voulais pas vous alarmer, ni vous accoster violemment, monsieur. »
Jedusor sembla presque amusé de façon sardonique.
« Trop poli », se marmonna-t-il à lui-même.
Ogden secoua la tête vers Rigel lentement.
« Non, jeune homme, c'est moi qui dois m'excuser pour ne pas vous avoir pris au sérieux dès le début. J'aurais pu me sauver d'un large embarras si je n'avais pas cherché à sentir la boisson et établir la vérité de l'affaire par moi-même. C'était imprudent de ma part. Je connais les dangers du Souffle de Nimué, et cela ne devrait pas être à un enfant de me prévenir du danger.
– Et pourtant, il l'a fait », commenta Jedusor.
Rigel se tourna pour le voir la contempler au-dessus de son propre verre.
« Que c'est intéressant qu'un garçon de votre âge soit si sensible aux tentatives d'assassinat. »
Rigel jeta un œil à Draco et Pansy, qui la regardaient avec une compréhension compatissante.
Pansy haussa la voix avec hésitation :
« Rigel est particulièrement sensible à la possibilité d'un empoisonnement par boisson depuis les événements d'Halloween dernier, Mr. Jedusor.
– Je vous en prie, éclairez ceux d'entre nous qui n'étaient pas présents aux événements auxquels vous faites référence, Miss Parkinson », sollicita Jedusor.
Pansy parut troublée et jeta un regard à Rigel en questionnement. Rigel sourit en encouragement, donc elle dit :
« Le jus de citrouille dans le verre de Rigel au festin d'Halloween avait été remplacé par de l'acide corrosif. Rigel a failli le boire, et depuis, il vérifie que tout ce qu'il boit n'a pas été trafiqué. Je ne suis pas surprise que Rigel, parmi nous tous, a remarqué le poison en premier. »
Rigel cligna des yeux. Elle ne savait pas que Pansy l'observait d'aussi près. Elle vérifiait en effet tout ce qu'elle buvait, mais elle le faisait discrètement – ou tout du moins le croyait-elle.
« Mais qui voudrait te tuer, Tiberius ? » demanda la vieille sorcière d'un ton secoué.
Ogden secoua la tête.
« Je ne sais pas Griselda, mais je sais que je dois à ce jeune homme une énorme dette personnelle. »
Il se tourna vers Rigel.
« Je m'appelle Tiberius Ogden, mon garçon, un doyen du Magenmagot. Merci pour le service que tu m'as rendu aujourd'hui – je ne l'oublierai pas. Une dette de vie t'es due et une telle dette est tienne à réclamer.
– C'est un honneur de vous rencontrer convenablement, Mr. Ogden, dit Rigel, s'inclinant légèrement. Je m'appelle Rigel Black et le service dont vous parlez n'était que de mon devoir, d'un sorcier à un autre.
– Eh bien, je ne suis pas d'accord, relança la vieille sorcière en posant une main sur le bras d'Ogden. Je m'appelle Griselda Marchbanks(1), également une doyenne du Magenmagot et Présidente de l'Académie des Examinateurs Magique, et vous avez sauvé la vie de mon plus vieil ami. Je me considère maintenant officiellement comme étant une partie égale de la dette de vie qui vient d'être contractée. Si vous ne la réclamez pas à Tiberius, vous devez me la réclamer. »
Rigel s'inclina une fois de plus.
« C'est un plaisir de vous rencontrer Madame Marchbanks, mais je n'exige aucun paiement pour un tel acte.
– Néanmoins, vous le recevrez un jour », dit fermement Marchbanks.
Elle plaça son bras sous celui d'Ogden avec précaution.
« Maintenant, je pense qu'il est sage si Tiberius et moi-même nous retirons de cette charmante fête. Mr. Malfoy, nous ne vous blâmerons pas bien sûr pour cet accident infortuné, mais nous aurons votre parole de gentleman que vous investiguerez l'affaire en détail.
– Bien sûr, Madame Marchbanks, dit Malfoy en s'inclinant devant la doyenne. Tout ce qui peut être fait pour découvrir le perpétrateur d'un tel crime contre l'un de mes invités sera fait. Je vous enverrai une copie du rapport.
– Faites, s'il vous plaît, dit Marchbanks. Viens, Tiberius, allons te ramener à la maison. »
Les doyens partirent et il y eut un moment de silence pendant lequel Rigel se dit qu'elle engrangeait des dettes de vie un peu trop rapidement. Elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle allait faire avec elles.
« Eh bien, dit Mr. Parkinson, se déplaçant pour placer des mains réconfortantes sur les épaules de sa femme. C'était un peu plus d'excitation que ce que je comptais avoir pour l'après-midi, mais je suppose que l'on doit apprendre à s'attendre à l'inattendu à l'une de tes fêtes, Lucius. »
Mr. Malfoy fronça juste un peu les sourcils.
« On ne peut qu'être reconnaissant envers Mr. Black que l'excitation n'ait pas tourné en tragédie. Comme ma femme le dirait, une tentative de meurtre est un bon ragot ; un meurtre réussi est une mauvaise sécurité. Il semblerait que notre dette envers vous soit alourdie, Mr. Black. »
Rigel grimaça.
« S'il vous plaît, non, monsieur. J'ai agi de façon instinctive, pas pour un percevoir un quelconque gain. Est-ce que l'on peut prétendre que ça n'est pas arrivé ? »
Il y eut beaucoup de sourcils haussés dans le groupe.
« Une vie a été sauvée ici aujourd'hui, Mr. Black, dit doucement Rose Parkinson. Pourquoi voudriez-vous prétendre autrement ?
– Je veux juste dire que j'apprécierais si mon implication était gardée aussi silencieuse que possible, dit Rigel, en déglutissant difficilement avec sa bouche sèche.
– On peut dire qu'Oncle Severus a sauvé Mr. Ogden, non ? dit soudainement Draco. Après tout, Père, si le père de Rigel apprend à quel point Rigel a été proche de ce qu'il s'est passé aujourd'hui, il n'autorisera peut-être pas Rigel à revenir. »
Eh bien, pensa Rigel, ça c'était certainement vrai.
« Bien que je ne cherche pas à refuser au jeune Mr. Black le crédit, peut-être serait-il mieux si son nom était gardé hors du rapport officiel, dit Snape avec perspicacité. La personne responsable pour avoir empoisonné la boisson d'Ogden pourrait chercher à se venger pour son plan contrecarré, et en tant que cible, je suis plus approprié pour gérer n'importe quelle tentative de vengeance. »
Rigel n'aimait pas que Snape se risque lui-même pour son bien, mais elle accepta qu'il fût dans son droit de le faire.
« Merci, monsieur, dit Rigel. Par ailleurs, cela vous gênerait-il si je prenais la boisson empoisonnée avec moi quand je partirai aujourd'hui ? »
Snape leva un sourcil et Mr. Parkinson fronça ouvertement les sourcils, mais ce fut Pansy qui demanda :
« Pourquoi ?
– Je suis sûr que Professeur Snape pourrait neutraliser le poison et s'en débarrasser facilement, dit Rigel, mais j'ai répandu mon sang dans la mixtion de mon plein gré. Je n'aimerais pas qu'il tombe accidentellement dans des mains hostiles. »
Jedusor tiqua d'un sourire amusé.
« Que connaissez-vous donc sur la magie de sang, Mr. Black ?
– Juste assez pour préférer me débarrasser de la mixtion moi-même, Mr. Jedusor, si personne n'a d'objections », dit Rigel d'un ton neutre.
Snape acquiesça et sortit une fiole de l'étui qu'il portait sous ses robes extérieures. Il y fit basculer le liquide et la boucha fermement avant de la tendre à Rigel sans cérémonie. Rigel acquiesça en remerciement, cachant la fiole précautionneusement dans ses robes.
Les adultes partirent récupérer le reste des invités dans le labyrinthe végétal et Draco, Pansy et Rigel retournèrent dans le kiosque à présent vide pour dire leurs au revoir. La fête était presque finie dans tous les cas, et Rigel devait retrouver Archie au chemin de Traverse pour prendre le Polynectar une fois de plus avant de rentrer à la maison et de rechanger de place.
Pansy enlaça Rigel et dit :
« Tu as intérêt à ne pas passer le reste de l'été sans écrire. »
Rigel sourit.
« Je promets que tu auras des nouvelles de ma part avant le train au moins. Je ne sais pas si je peux vous voir en personne encore par contre, je suis très occupé cet été.
– Ne t'attirent pas trop d'ennuis avant l'automne, d'accord ? dit Draco en l'enlaçant brièvement. Tu es bien trop enclin à te retrouver au milieu de tous les problèmes qui croisent ton chemin.
– Pas de promesses là-dessus, dit Rigel. Mais ennuis ou sans ennui, je vous verrai tous les deux en septembre.
– Ouais, dit Draco. Merci pour être venu, Rigel, même si tu n'as pas répondu correctement à l'invitation.
– Merci pour être mon ami, Draco, même si je suis autant socialement incompétent », dit Rigel.
Pansy rit.
« On fera de toi un gentleman un jour, Rigel Black, bien que je doive vraiment voir avec toi comment on informe convenablement quelqu'un d'une tentative d'assassinat sur sa vie.
– J'ai dû zapper ce chapitre dans Étiquettes pour toutes les occasions, dit Rigel en roulant des yeux.
– Je t'enverrai une copie à jour pour ton anniversaire », renifla Pansy.
Ils rirent et firent leurs adieux.
Quand Rigel se repassa les événements de la journée cette nuit alors qu'elle attendait que le sommeil la réclame, elle ne put s'empêcher de secouer la tête avec perplexité. L'été n'était qu'à moitié fini et déjà elle attendait avec impatience la pause qu'elle aurait à l'automne. Comparée aux dernières semaines, une année scolaire sans histoire ferait de bonnes vacances.
Sous réserve qu'elle soit sans histoire, bien sûr.
(1) Connu sous le nom Griselda Marchebank dans la version française de Harry Potter. Le nom anglais lui a été préféré, ndt.
NDA : Concernant la devise, un gallion est censé correspondre à environ 5 livres, ou environ 7,35 dollars états-uniens. Donc si un appartement en Amérique est à peu près à 500 dollars par mois, j'ai déduit que cela rendrait un appartement pas cher dans le monde magique à environ 60 gallions, ou environ 441$, à peu près 300 livres. Ça fait sens ? Merci de votre lecture !
NDT : Premier chapitre terminé ! Il ne voulait pas finir d'être traduit, celui-là ! Et vous avez là un bel exemple de la force du worldbuilding de Violet : cette longue explication du Souffle de Nimué dans PP ? C'était pour cette scène.
J'espère que vous avez hâte de lire la suite parce que j'ai hâte de la traduire :) Il va se passer de sacrées choses dans ce tome. En tout cas, j'espère qu'en ayant sorti ce chapitre, cela poussera le destin à ce que Violet sorte un nouveau chapitre parce que je suis en manque, lol.
À la prochaine ! Chali
