Chapitre 281 : Love damages
"Il est vraiment dans un sale état." confie Jade au boss.
"Je le vois." triant quelques contrats.
"Ne pourrions-nous point utiliser la magie afin d'alléger sa peine ?"
"Jade... l'utilisation de la magie exige toujours une contrepartie. Et je ne souhaite pas infliger cela à Floyd."
"C'est vrai." trouvant sa suggestion ridicule.
"Je vous offre la journée. Retrouvez l'océan. Lui saura vous conseiller mieux que moi."
Floyd s'immerge dans cette petite crique privée, corps reprenant les lois aquatiques.
Il nage à pleine vitesse, si bien que Jade peine à le suivre.
Au détour d'un rocher surgit soudain Allurin, tombant en plein dans les bras de Flotsam. Elle est affolée, poursuivie par une bande d'hommes-requins !...
Remonté comme il l'est, Flotsam a tôt fait d'en plier trois d'un coup !
Jetsam s'occupe des deux restants.
Allurin sourit, retrouvant celui pour qui a toujours battu son cœur.
Elle enroule sa caudale autour de celle de Flotsam pour le remercier, renouant avec celui qu'elle pensait à tout jamais perdu.
Jetsam pose la main sur l'épaule de Flotsam, lui rappelant que leur vie est hors de l'océan à présent mais ce dernier se dégage, déterminé à suivre Allurin.
Jade soupire, posant son chapeau sur le comptoir en cuivre, hissé sur un tabouret de bar.
"Floyd n'est pas avec toi ?..." questionne le boss.
Jade secoue la tête, terriblement triste, se frottant la nuque.
La main immense de Malleus se pose sur mon épaule, percevant mon trouble.
"Regrettes-tu ton choix ?..." bouche proche de mon oreille.
"Du mal qu'il a causé autour de nous, oui." sur un soupir.
"Floyd va revenir, Jade." assure le boss.
"Je n'en suis pas certain, boss." soupire Jade.
"Il avait besoin de se changer les idées... votre lien demeure indestructible."
"Sa bonne humeur me manque..."
Jade se rend chaque jour au bord de l'océan, fiole en poche, espérant le retour de Floyd.
Même séparés par l'océan, les jumeaux conservent une parfaite conscience l'un de l'autre.
Jade sait que Floyd n'est qu'à moitié heureux ainsi séparé de ceux qui lui sont chers.
Il sait qu'un jour l'océan rejettera sans doute, dans l'une de ses déferlantes, un homme-murène à bout de tout... Et Jade veut être là pour Floyd.
Et Jade ne s'y est pas trompé ; l'océan, dans une colère, finit par rejeter Floyd, malmené et torturé.
Jade lui fait boire le contenu de la fiole et le charge sur son épaule pour le ramener à Octavinelle.
C'est la magie du boss qui rend la santé à Floyd.
"Bien. Tu nous expliques ?"
Le cadet baisse la tête. "Poséidon m'est tombé dessus. J'ai été enfermé et torturé. Il m'a interdit de revoir sa fille. J'crois qu'il l'a envoyée dans un autre océan..." terriblement triste. "J'ai vraiment dû ruser pour m'échapper..."
Jade s'assombrit à mesure. "Tout cela... à cause des incartades de..." serrant le poing.
"Elle... est revenue ?..." questionne innocemment Floyd.
"Non." réplique Jade. "Quand comprendras-tu qu'elle n'a rien à faire des hommes avec lesquels elle fraye. Seul lui importe le moment de plaisir."
Floyd baisse la tête. "Elle disait m'aimer pourtant..."
Jade renifle. "Elle n'aime qu'elle. En aucun cas ses partenaires."
"Jade... c'est dur, ça." troublé.
"Préfèrerais-tu que je mente, Floyd ?"
"Jade, j'aimerai la voir..."
"Pour qu'elle t'abîme davantage ? Hors de question."
"J'ai... besoin de la voir, de lui parler."
Jade croise le regard du boss.
"N'en as-tu point eu assez ?"
"Ben... c'est moi qui ai choisi de filer dans l'océan... au lieu d'affronter les choses."
"Et personne ici ne t'en blâme, Floyd. Mais par pitié, évite cette créature."
"Floyd a raison, Jade. Octavinelle doit faire face à ses problèmes, qu'ils soient générés de son fait ou non."
"Boss !..." outré.
"Laisser cette situation ouverte constitue une brèche. Nous allons la convoquer. Qu'elle s'explique."
Le message apparaît sur l'écran de mon smartphone ; je suis officiellement convoquée devant le conseil d'Octavinelle.
"Je t'y accompagne ?..." propose Malleus, concerné.
"Non. C'est une affaire qui doit se régler entre nous." caressant son bras.
J'entre dans le Lounge.
La mise en scène est impressionnante.
Ashengrotto se tient dans un fauteuil, canne devant lui, me fixant de l'index.
Devant lui, à gauche et à droite, se tiennent les hautes silhouettes de Jade et Floyd, de part et d'autre de la table basse.
Jade réajuste ses gants tandis que Floyd a les mains dans les poches de son pantalon, dans une attitude toujours aussi décontractée.
"Approche." m'invite le boss avec autorité.
Je m'avance, n'osant guère aviser les visages des murènes.
Malgré ma capacité à lire les gens, j'ignore totalement quelles pensées animent Floyd en ce moment.
"J'espère que tes explications sauront nous convaincre." m'annonce d'emblée le boss.
Les opposants d'Octavinelle - dont je fais à l'évidence partie aujourd'hui - doivent être impressionnés par une telle mise en scène !...
Du fait de la seule source de lumière qui jaillit dans le dos du boss, je ne distingue rien des expressions du visage de Jade et Floyd.
"Tu as très gravement criblé l'un de nos membres."
J'entends le souffle de Floyd vaciller un moment avant de se reprendre.
"Nous pensions pourtant te faire confiance."
Le poing de Jade contracte et se détend, en rythme. L'envie de m'asséner un coup le dévore.
"Octavinelle ne peut laisser impunie une telle attitude. Tu as la parole, à présent."
"Je..." avisant le visage en contrejour de Floyd. "... te demande pardon, Floyd. Une nouvelle fois, j'ai agi sans mesurer les conséquences..."
"Cette fois a été celle de trop, Sugar Cake." grogne Jade.
"Jade." le reprend le boss. "Tu parleras plus tard."
"Je m'en suis rapidement voulu de t'infliger cela, Floyd. Vraiment, je te demande pardon..."
"Se moquer d'Octavinelle a déjà coûté très cher à ceux et celles qui s'y sont aventurés."
"Surtout lorsque le fait est récurrent." arme Jade. "Dire que j'avais prévenu Floyd dès le départ !... Tu ne dégages que l'odeur fétide des ennuis à plein nez, Sugar Cake !" en rage.
"Jade."
"Floyd..."
Son cœur est en pleine tourmente.
"Je suggère que les portes d'Octavinelle te soient fermées un moment pour que tu puisses méditer sur tes actes." tranche le boss.
Floyd bascule sur le dos, pianotant sur son smartphone après le service.
"On a passé de bons moments quand même... j'espère qu'ils ont comptés pour toi." libérant l'appareil après l'envoi, plaçant son avant-bras sur le front, sur le point de sombrer.
"Tu me manques..."
Son doigt tremble au moment de taper la réponse. "Toi aussi. Terriblement."
"Alors ne parle pas de nous au passé, stp."
"Qu'est-ce que tu proposes ?"
"Voyons-nous autour d'un verre, loin des yeux et des oreilles témoins..."
Il s'installe en face de moi, genou remonté contre le pied de la table, avachi comme à son ordinaire, mains profondément enfoncées dans ses poches.
"Merci d'être venu."
"Ouais. Même si j'pense que c'est une connerie, par moment." frottant son genou contre le métal, en bermuda.
J'attrape la carte. "Tu prends quelque chose ?"
"Ouais. Cola."
"OK." levant la main pour commander.
"Tu regrettes d'avoir répondu à mon invitation ?"
"J'ai pas dit ça. Juste que... Jade me tuerait s'il venait à l'apprendre." tendu.
Son regard fixe partout ailleurs que sur moi.
"Tu crains Jade, à présent ?" sur un petit sourire, d'une voix blanche.
"J'ai failli crever, tu le sais ça ?"
Je cligne.
"Après que tu sois partie, j'suis retourné dans l'océan et j'y ai retrouvé Allurin. Mais son père m'a mis la main dessus. J'ai vraiment eu du bol de m'en sortir."
"Je... je suis désolée, Floyd, je l'ignorai." cherchant sa main pour y apposer la mienne ; geste avorté puisqu'il écarte la sienne.
"Parfois j'me dis que j'suis véritablement con." lâché.
"Arrête. Tu es extrêmement intelligent. Et sensible."
"Est-ce que tu m'as aimé, Shachi-chan ?"
"Je... t'aime encore, Floyd. Que je sois allée voir ailleurs n'y change rien."
"Bon. Alors j'suis un peu rassuré." m'offrant un très joli sourire qui me remue des pieds à la tête. "Juste... pourquoi je te suffis pas ?... Pourtant, j'fais tout ce qu'il faut... Pas un instant, je t'ai négligée..."
"Ça n'a rien à voir, Floyd."
"Qu'est-ce qui m'échappe, bordel ? Qu'est-ce qui manque ?... Est-ce que j'dois aussi te considérer comme un plan cul ? Moi, j'rêve de mieux, Shachi-chan."
"Combien êtes-vous à Wonderland, dis-moi ?"
"Hein ?"
"Combien êtes-vous, en gros ?..."
"Une petite trentaine, j'pense." sirotant son soda. "Où veux-tu en venir ?"
"Avec combien d'entre vous ai-je frayé ?..."
"Quatre. Enfin... de ce que je sais."
"C'est exact. Quatre pour lesquels j'ai eu un véritable coup de cœur. Et parmi eux, c'est avec toi que j'ai passé le plus de temps et avec lequel j'ai eu le plus de plaisir."
"C'est censé me consoler ?"
"J'essaye de t'expliquer concrètement les choses. Cela représente à peine 13%."
Il fait des bulles au moyen de sa paille, ennuyant un peu les voisins de table, s'en fichant éperdument au passage. Puis il mâchouille la paille - autant dire qu'il n'en reste pas grand-chose une fois que l'opération est terminée.
"Tu t'es mis Octavinelle à dos. Ça rigole pas chez nous avec ça."
"Je t'aime toujours, Floyd Leech. De cela, tu ne dois pas douter."
"T'as vraiment de curieuses façons, tu sais, Shachi-chan ? Bon, OK, j'ai aussi déconné en rejoignant Allurin il y a peu."
"Je te demande de nous laisser une chance, Floyd."
"J'sais pô." posant le verre vide sur la table, haut de la paille décapité. "J'ai vraiment peur d'en crever tellement c'est fort."
"Tu le sens, n'est-ce pas ?..."
"Quoi, Shachi ?"
"A quel point j'ai envie de toi."
"Bah, moi aussi j'ai envie, hein. Mais bon..." haussant les épaules. "Si c'est pour crever l'instant d'après, non merci." s'étirant les bras. "J'pense qu'on va en rester là pour cette fois. J'vais réfléchir et j'te dirai." se levant pour quitter la terrasse.
Jade avise son frère qui semble être en pleine réflexion.
"Laisse-moi deviner..."
"Hein ? Nan." sur la défensive.
"C'est bien ce qui me semblait ; mon adorable petit frère a poussé trop vite ces derniers temps." glissant quelques doigts dans la nuque dégagée de Floyd pour le réconforter.
"J'l'aime encore, je crois."
"Bien sûr que tu l'aimes. Et moi aussi, figure-toi." sur un sourire doux. "Notre boss ne sera pas suffisamment cruel pour ne pas en tenir compte."
"Peut-être que si on la voit en dehors d'Octavinelle, ça se passera mieux ?... Enfin, j'sais pas."
"Je te laisse ouvrir la voie, Floyd."
Floyd se gratte la tête. "C'est con mais... j'sais pas du tout comment on fait."
"Oh, tu peux lui proposer des sorties, une bonne table, une virée shopping et si vous êtes chauds tous les deux, une nuit à l'hôtel." se penchant pour embrasser la joue jumelle. "Une chose est sûre : je ne supporte pas de voir mon petit frère triste."
"Waaaaah !" battant ses bras pour retrouver l'équilibre entre deux rochers.
"Floyd !"
Il se rattrape in extremis, finissant par en rire. "C'était chaud !... J'ai vraiment pas envie d'y retremper ma caudale après ce qui est arrivé."
"Je trouve Poséidon injuste."
Il fouille, à la recherche de crabes, y dégotant une belle pièce. "Ah !" mordant dans la carapace, le dépeçant en quelques coups de mâchoire, s'en régalant. "T'en veux ?" m'en proposant.
"Non merci." sur un petit rire. "Moi c'est plutôt cuit, accompagné de mayonnaise !..."
"Bah, c'est hyper bon cru. T'as tort."
"Et Hunt ?"
"Quoi, Hunt ?"
"Ben... tu l'as revu depuis ?"
"Non. J'ai suffisamment d'ennuis comme ça."
Petit rire. "C'est vrai que lui aussi il a son boss sur le dos. J'veux pas dire mais t'es une belle fouteuse de merde !..." m'attrapant par la nuque pour m'embrasser, vif.
J'en demeure pantelante. Il m'avise de yeux troubles.
La flamme est bien loin d'être éteinte entre nous !...
Son regard me déshabille littéralement et le mouvement de sa langue sur ses lèvres témoigne d'un désir sévère.
"Bon, OK. J'ai très envie, là."
"Cela se voit. On peut aller chez moi, si tu veux..."
"J'refuserai pas."
Le trajet en ascenseur n'a jamais été aussi chaud, à nous embrasser, à me hisser sur ses hanches, érection ne faisant aucun doute. C'est une véritable fournaise !...
A l'arrivée, je l'éloigne de moi. Il proteste, replaçant son chapeau sur la tête, s'en couvrant littéralement les yeux tant son corps cogne fort !...
Il inonde ma nuque de baisers pleins tandis que je tente d'ouvrir la porte palière, clé glissant à côté de la serrure tant il nous électrise.
Il mordille, me marquant légèrement. "Bon... tu l'ouvres cette porte ?... Ou les voisins vont en profiter." cherchant la clé pour l'insérer, main directrice grimpant sous ma jupette.
Enfin !...
Nous nous engouffrons à l'intérieur et il m'accule contre la porte close, déposant son couvre-chef sur la commode, me hissant à nouveau sur ses hanches, haletant lourdement, bouche dévorant la mienne.
Je noue mes bras autour de sa nuque tandis qu'il abaisse mon tanga des deux mains, manquant de le déchirer, se défaisant pour s'inviter dans une belle moiteur.
"Shachiiiiiii ! Vache !..." régalé, sexe vibrant sur toute sa longueur.
Il pose les mains à plat de chaque côté de ma tête, poussant fort, menton levé, bouche ouverte sur un râle délicieux.
Ses hanches font le job, me soutenant et nous livrant au plaisir à la fois.
Nous ne sommes plus qu'appels lascifs, visages imprégnés de plaisir intense et montant.
C'est bon comme ça l'a toujours été entre nous !...
Je joue avec son chapeau, le plaçant sur son visage souriant tandis qu'il baigne en pleines endorphines, heureux comme un roi.
"Tu regrettes ?"
"J'ai l'air ?"
"Pas vraiment."
"Bah !..." souriant. "On a toujours matché." caressant mon dos nu. "Peut-être que t'intégrer à Octavinelle a été une connerie, j'sais pas." haussant les épaules.
"J'y ai passé d'exceptionnels moments."
"On peut continuer comme ça, à nous voir chez toi, si ça te botte ?"
"Ma foi..." souriante.
"Poh poh ! Où tu vas, mon gars ?" soulevant l'avant-bras de l'homme mal-intentionné, faisant déjà craquer l'os du poignet, libérant le cutter. "Bon, maintenant que t'as plus ton petit joujou, on va pouvoir s'amuser un peu..." faisant craquer tous ses doigts en les brisant au passage, les tirant sur l'arrière.
Premier hurlement.
Je demeure statique.
"Mec, j'aime pas qu'on touche à ma copine, pigé ?" à son oreille, ouvrant la gueule pour lui emporter l'oreille entière.
Il hurle mais Floyd le maintient toujours.
"Raaaaah !... Ça hurle fort dis donc !..." agacé, secouant sa main libre, finissant de lui broyer le poignet.
Coup de pied dans les règles une fois l'homme à terre. "Allez, dégage, connard."
Il détale sans demander son reste.
Floyd se glisse à mes côtés. "Alors ? On récompense son sauveur ?..."
Je pouffe. "J'aurai pu m'en occuper, tu sais."
"Geeeeeh ? Je me serai donné tout ce mal pour rien ?!" croisant les bras.
Je ris. "Arrête de bouder et entre." l'invitant à l'intérieur.
Je relève la tête, avisant ce torse à la peau laiteuse, embrassant amoureusement chaque mamelon clair. Il me sourit, glissant les doigts dans mes cheveux, les laissant filer.
"Tes attentions m'ont manqué, Princesse."
"Tu sais..." parcourant le torse agréable de baisers. "... je pense que nous sommes passés à côté de quelque chose à Roquevaire." levant les yeux sur lui. "Si c'était à rejouer ?" curieuse.
"Est-ce que je te préfèrerai à ta tante, c'est bien là ta question ?"
"Entre autres." avisant la marque sévère qu'il arbore du côté droit, partant du haut de la hanche et courant jusqu'en haut du nombril, y passant un revers doux. Il crispe.
"L'endroit est extrêmement sensible, Princesse."
"Tu n'as pas répondu... Par ailleurs, tu vas aussi me raconter comment cela s'est fait avec ma tante."
Il siffle, bref. "Un véritable interrogatoire !..."
Je me hisse sur lui, prenant sa jolie bouche dans un baiser fort.
"Et d'où te vient cette marque."
"Commençons par la marque, veux-tu ?... Le seul, foutu cerf qui m'a embroché à Roquevaire, peu après ton départ."
"C'était profond." observant attentivement la marque.
"Un tel coup ne pardonne généralement pas."
"Et... tu l'as retrouvé ?"
"Nous ne nous sommes véritablement jamais oubliés. Effectivement, nos routes se sont à nouveau croisés quelques années après la première confrontation."
"L'as-tu eu en plein ?"
"Pas vraiment. La flèche s'est planté dans son cuissot... il m'a opposé une farouche résistance jusqu'à ce que ses forces l'abandonnent et que je l'achève d'un coup de dague." s'en souvenant comme si c'était hier. "Je me rappellerai toujours son regard au moment de sa mise à mort..." yeux émeraudes dardant le plafond.
Je mordille sa mâchoire fine.
"Hmm mmm. Ma tante, à présent."
Petit rire. "Elle ne cessait de me solliciter, m'invitant à prendre place dans le salon pour des... entretiens qui n'avaient guère plus de sens qu'un essaim bourdonnant. J'ai évidemment fini par saisir ses... intentions."
"Et moi ?... As-tu éprouvé du désir pour moi, Rook, à l'époque ?..."
"Tu détonnais, Princesse !..." riant. "J'ai eu immédiatement beaucoup d'intérêt à ton égard, à défaut de désir."
"Pas même... un peu ?..."
"Un homme en possèdera toujours pour la gente féminine... mais tu m'inspirais clairement autre chose que d'aller nous rouler sur le plancher de ma cabane de chasse." amusé. "A croire que... je souhaitais reculer pour mieux sauter. Sans mauvais jeu de mots, cela va de soi !..." sur de grands yeux outrés.
"Et maintenant ?..." allant cueillir ses clavicules.
"Maintenant... je... demeure à ta merci, tu le sais pertinemment, Princesse."
"Dès que tu m'as vue chez Octavinelle ?"
"Dès que je t'ai vue, oui."
"Pourtant... nous nous sommes longtemps donnés la chasse..."
"Il m'était agréable de te charger, Princesse." se saisissant de mon menton, avisant ma bouche.
"Puis j'ai croqué dans la jolie pomme..."
"Oh, belle image !..." souriant.
