Une semaine s'était écoulée depuis que Tag avait pris sa décision de partir étudier à 300 kilomètres de la demeure familiale. Les recherches pour un logement étudiant, les formulaires de demandes de bourses et d'aides, avançaient petit à petit. C'était samedi, et le premier match de pré-qualification pour les championnats du monde aurait lieu. Si la Team allait être amenée à voyager un peu pour certains matchs, ils avaient la chance que celui-ci se tienne à domicile. Ils allaient rencontrer une nouvelle équipe de Foot de Rue Extrême ; the vipers. Ils venaient d'Angleterre et semblaient être des adversaires redoutables. On les avait nommés "The vipers" parce qu'ils se faufilaient partout sur le terrain et étaient aussi agressifs que ce serpent. Mais la Team s'était entraînée dur pendant ces deux mois de vacances et ils avaient plus d'un tour dans leur sac. Tag ne voulait rater ce match pour rien au monde, et se faisait une joie d'y assister en tant que coach pour la dernière fois.

Quand il arriva aux abords du terrain, il fut surpris du nombre de spectateurs, au moins trois fois supérieur à celui qu'on trouvait habituellement autour du terrain. D'ailleurs, Samy et ses coéquipiers semblaient quelque peu intimidés par tous ces yeux braqués sur eux ; sans compter que certains parlaient anglais et que leur niveau dans cette langue était encore très basique. Mais Tag les rassura rapidement, leur rappelant que sur le terrain, c'est le langage du foot qui se parle, et que celui-ci est universel ! Après quelques mises au point tactiques et un check d'équipe, Paul siffla le début du match. La règle "extrême" du jour était assez classique ; les joueurs n'avaient pas le droit de passer le ballon au joueur qui leur avait envoyé, sous peine d'élimination. Le match fut intense et le score final très serré ; 4 - 3 pour la Team. Alors que les joueurs des deux équipes se félicitaient les uns les autres, utilisant plus de gestes que de mots pour se faire comprendre, Paul s'approcha de Tag.

– Hey mon grand ! Ça fait un moment que je ne t'ai pas vu dans le quartier ! Ça fait plaisir de te voir !

– Bonjour Paul. Ouais, j'ai été pas mal occupé ces derniers temps... Je suis parti 3 semaines au Brésil, fin Août et ensuite, entre mon job étudiant et la recherche de logement... Bref j'ai pas eu beaucoup de temps pour le foot !

Tag était détendu, un sourire sincère sur le visage, alors qu'il discutait avec l'arbitre de son frère, un homme qu'il avait côtoyé pendant près d'une année alors qu'il entraînait la Team.

– Ah oui ! Samy m'en a parlé ! Ca lui fait quelque chose au p'tit, que tu partes étudier à plusieurs centaines de kilomètres, tu sais ! Mais bon, c'est la vie, faut parfois partir loin de chez soi pour trouver sa place ! En tout cas, faudra passer me voir quand tu reviendras dans le quartier !

Ils rigolèrent de bon cœur et Tag lui répondit qu'il y penserait. Le terrain se vidait petit à petit, et il partit récupérer son frère et féliciter les autres membres de l'équipe.

– Superbe match ! Vous n'avez plus besoin de moi à ce que je vois ! S'exclama le jeune homme.

– T'as vu ça ! On assure, hein ?! Joey, le gardien, prit une allure triomphale en bombant le torse.

– Bien Sûr que j'ai vu ça ! Vous avez toutes vos chances pour les prochains matchs, mais ne vous reposez pas sur vos acquis. Les autres équipes, elles aussi, ont fait leurs preuves dans leur pays. Donc elles sont possiblement aussi redoutables que vous ! Ajouta leur entraîneur.

– Ouais, mais on va assurer ! Et en plus, y'aura plein de filles qui vont nous tomber dans les bras parce qu'on est des joueurs de la coupe du monde de f2rx ! Joey semblait persuadé de ce qu'il affirmait, alors qu'Ines et Louna lui râlaient dessus. Elles trouvaient ça ridicule de penser que les filles ne s'intéressaient qu'à ça.

– Ah bon ?! Bah demande à Tag... Combien de copines t'as eu grâce à ta réputation de "meilleur joueur de foot de rue" et de "capitaine de l'équipe championne du monde", hein ? Joey le prit à partie et il ne savait pas quoi répondre. Sans aucun doute beaucoup, ou en tout cas autant qu'il en avait voulu jusque-là. Car si certains de ses amis avaient bien profité de la situation, lui s'était contenté d'une dizaine de filles en 3 années de lycée, enfin sans compter les trois dernières. Mais, d'une certaine façon, Samy lui sauva la mise, car il dit, d'une voix moqueuse :

– Tag ? Laisse tomber, il est rouillé. Il s'est fait plaquer par la fille de Paul ! Enfin, même pas plaqué car elle est partie avant même qu'ils sortent ensemble ! Trop nul le mec !

Les jeunes adolescents, mis à part Samy qui ricanait, regardèrent le jeune homme d'un œil à la fois perplexe et compatissant, ce qui n'arrangeait en rien la gêne qu'il ressentait à cet instant. C'est alors que Greg, le plus discret de la bande, prit la parole :

– Enfin, elle est revenue, finalement...

– Quoi ? Les mots quittèrent la bouche de Tag avant que son cerveau n'ait eu le temps de les retenir.

– Bah, ouais... Euh... C'est Cécile, ma tante, qui me l'a dit. Parait que ça s'est mal passé avec sa mère et son beau-père... une histoire de lycée ou je sais pas quoi ! Alors, finalement, elle est revenue vivre avec Paul pour l'année à venir.

Un long silence s'en suivit. Puis Tag lâcha :

– Samy, on rentre ! Et il quitta le terrain, comme un automate rappelé à sa base.

La soirée fut très silencieuse. Tout le monde voyait que Tag était perdu dans ses pensées, mais personne n'osait le questionner là-dessus. Samy savait que c'était à cause de la révélation de Greg, mais par solidarité, il ne dit rien aux adultes. Finalement, avant qu'il monte se coucher, son père l'interpella.

– Seb ! Euh... tiens, le dossier pour le logement étudiant est rempli, signé avec tous les justificatifs. Tu n'as plus qu'à le poster... Ca va ? Tu.. as l'air éteint ce soir ?

Tag prit quelques secondes avant de répondre qu'il était simplement fatigué. La liasse de documents dans la main, il monta d'un pas lourd dans sa chambre. Assis au bord de son matelas, il tenait son téléphone dans une main et le dossier dans l'autre. A cet instant, il était partagé entre l'excitation de poster ce dossier et d'être officiellement logé sur un campus, et l'envie d'envoyer un message à Kay Leen, après plus d'un mois de silence. Mais il ne parvint pas à se décider. Il se contenta de mettre le dossier dans une enveloppe et de mettre son téléphone en charge. Afin de mettre un maximum d'argent de côté avant de partir, il avait augmenté ses heures au restaurant. Il travaillait maintenant 3 journées pleines au lieu de 3 demi-journées, et le dimanche était souvent très chargé. Il prit sa douche et se coucha, en essayant d'occulter ses questionnements intérieurs. Et la tâche fut plutôt facile, car il avait appris ces derniers temps à ne plus regarder en arrière et à avancer. Il s'endormit rapidement.

Quand son réveil sonna, il était 7h du matin. Un peu groggy, il entama son rituel matinal : footing, douche, vêtements, petit déjeuner et départ pour le restaurant. Même s'ils n'ouvraient qu'à 11h, son collègue et lui devaient réceptionner les marchandises, faire l'inventaire des denrées rentrantes et remplir les postes de travail, avant l'arrivée des cuisiniers, vers 10h30. Comme il l'avait anticipé, la journée fut intense, et il trouva le temps de manger un tacos froid aux alentours de 15h30, après le départ des derniers clients du midi et le nettoyage des lieux. Il reprenait vers 17h, donc sa pause fut de courte durée. Il discuta avec ses collègues, assis sur les sièges de bar au comptoir. La soirée fut encore plus fatigante. Un gros rush, comme ils avaient pour habitude de dire, les avait occupés sans arrêt ; près de 100 tacos servis ! Alors quand il rentra chez lui, il n'eut pas le temps de repenser à son dossier et à l'annonce de Greg, il se contenta de s'affaler sur son lit, encore habillé, et de dormir.

Le lundi, il ne travaillait pas, et en profita pour dormir jusqu'à 10h. A son réveil, le silence. Samy était au collège et les adultes étaient au travail ; il était seul. Ce n'était pas la première fois, et en principe, il savait quoi faire pour s'occuper. Mais voilà, ce jour-là n'était pas comme tous les autres. Ce dossier de logement se rappela à sa mémoire. Il devait absolument l'envoyer aujourd'hui s'il voulait pouvoir être logé la semaine suivante. Il chercha des timbres dans toute la maison pendant une bonne heure, et une fois le paquet affranchi, il se décida à partir. Il profitait des derniers jours de soleil, en cette mi-septembre, savourant la chaleur des rayons du soleil sur son visage alors qu'il se dirigeait vers la poste. A l'arrêt de bus, il constata que le prochain était annulé ; le suivant était programmé une demi-heure plus tard. Fichu pour fichu, il se rendit chez Abdel Karim, qui lui n'avait pas obtenu de propositions de poursuite d'étude, et retentera sa chance en Juin prochain. Les deux jeunes gens discutèrent et jouèrent à la console pendant 2 heures, avant que Tag ne reprenne le chemin de l'arrêt de bus. Il était déjà près de 14h15 lorsqu'il monta dans le véhicule communal. Il se dirigea vers le fond et s'arrêta en plein milieu pour vérifier à quel arrêt il devait descendre.

Les cours au lycée avaient repris depuis 3 semaines et Kay Leen avait retrouvé ses marques. Elle était en terminale générale, option LLCE Anglais, option musique et mention complémentaire bijouterie-orfèvrerie. Même si son père habitait plus loin de l'établissement que sa mère avant, ce qui lui ajoutait une quinzaine de minutes de trajet, elle avait rapidement pris le pli. Ses deux amis, Anita et Alexander, étaient plus qu'heureux qu'elle ait décidé de revenir vivre dans le quartier. Elle étudiait les sciences économiques et sociales, la LLCE anglais et le modélisme 3D. Pour le jeune homme maniéré, il rentrait dans le cliché mais il s'en portait très bien, étudiant la LLCE anglais, HLP (Humanité, littérature et philosophie) et le stylisme. Ils n'avaient que peu de cours en commun, mais se retrouvaient sur toutes les pauses que leurs emplois du temps chargés leur accordaient ; sans parler des week-end de folies.

Mais tout n'était pas si rose pour autant. Dans ce genre d'établissement, il y avait peu d'arrivées en cours de cursus, la plupart des élèves étaient là de la seconde à la terminale. Donc quand une réputation vous était faite, elle vous collait à la peau. Et malheureusement pour Kay Leen, aussi jolie et rayonnante qu'elle fut, son année de seconde lui avait causé du tort. Ou plutôt son année de première, à cause des conséquences de l'année précédente. Si elle restait appréciée de la plupart des étudiants, Lukas, son ex-petit ami, et sa suite, lui faisaient la vie dure. C'est lui qui avait rompu après 4 mois ensemble. En soi, rien d'extraordinaire pour un couple d'adolescents, mais cette rupture avait été douloureuse pour la jeune femme, car elle était survenue à une période où elle avait cruellement besoin de soutien. Et le surnom qu'il lui avait donné suite à cela n'avait rien arrangé. La sonnerie de 16h30 avait retenti et Kay avait retrouvé ses deux acolytes, se dirigeant vers la sortie. C'est alors qu'elle l'entendit, une fois encore :

– Hey, Frankenkay ! Quoi de neuf ?

C'était un étudiant lambda, qu'elle avait croisé une ou deux fois. Il ne pensait certainement pas à mal dans le fond, mais ce surnom était comme un coup de poignard à chaque fois qu'elle l'entendait. Après lui avoir répondu d'un sourire, elle continua sa route et croisa le groupe des bimbos du lycée. Parmi elles, la nouvelle copine du fameux Lukas. Elles ne prêtèrent aucune attention à Kay Leen et son groupe, trop occupées à bavasser sur les garçons qu'elles avaient repérés cette année.

– T'as trop de la chance, Lukas, c'est genre, le beau-gosse du lycée ! En plus, il a trop la classe avec sa guitare et son petit bouc ! Dit l'une d'elle.

– Moi, j'aime bien Augustin et Maxime, en TG5. Tu sais, les deux redoublants. Ils font plus matures tu vois. Genre, un paquet de capotes semaine mini ! S'exclama une autre en rigolant niaisement.

– Perso, je préfère éviter les mecs du lycée, trop galère. Mais les anciens... Tu sais ceux qui ont quitté le lycée y'a un ou deux ans, et qui viennent parfois dire bonjour à leurs anciens profs. Ou bien qui viennent attendre des potes ou des frères et sœurs à la sortie. Y'en a 3 aujourd'hui, dont 2... Et elle se lécha le doigt d'un geste équivoque qui fit fantasmer Anita en une fraction de seconde.

– Kay, Alex, faut qu'on sorte avant ces vautours. Moi aussi je veux un mec sexy et baraqué à mettre dans mon lit ! Je veux tenter ma chance avant ces bimbos aux décolletés plongeants. Dépêchez-vous! Et elle prit les devants, les tirant par le bras en direction de la sortie. Ils doublèrent les filles, encore en plein ragot et arrivèrent au niveau du portail. C'est alors qu'Anita se stoppa d'un coup, lâchant les bras de ses deux amis pour poser une main sur son cœur.

– N'avancez-pas, il est pour moi ! Je crois que j'ai mouillé mon shorty ! Elle se mordait la lèvre inférieure, barrant le passage aux deux autres. Mais Alexander qui faisait près d'1m80 n'eut pas de mal à voir lequel des anciens élèves avait mis son amie dans cet état. Il se hissa sur la pointe des pieds et s'empressa d'ajouter :

– Oh...My...God ! Dites-moi qu'il est gay ! Si c'est le cas, tu me le dis ma bichette ! Moi, je veux bien goûter à son esquimau ! Et il ricana comme un enfant devant un énorme cadeau de Noël. Kay Leen, toujours en retrait, car pas plus intéressée que ça par les anciens à la sortie du lycée, haussa un sourcil :

- Vous êtes sérieux là ? Vous êtes en chien à ce point-là ? Mais offrez-vous des sextoys, ou passez une annonce sur Tinder ! Même moi qui suis au régime sec depuis plus d'un an, je me tiens mieux que ça !

– Ca, princesse, c'est parce que tu as choisi d'être au régime, enfin, tu t'y es contrainte... Euh.. Je veux dire...

Alexander savait qu'il avait possiblement mis les pieds dans le plat, appuyé là où cela faisait mal. Kay Leen resta interdite pendant un instant, perdue dans ses pensées, dans ses souvenirs ; ceux de sa vie d'avant. Elle fut rappelée à elle par la voix nasillarde d'une des bimbos, Tiphany :

– Laissez tomber les foireux, Selma prend celui de gauche et moi, je vais m'occuper de l'étalon de droite, donc, rentrez chez vous ! Ou alors, regardez faire une bombe ! Elle abaissa son t-shirt pour mettre en avant son opulente poitrine avant de sortir d'un pas décidé et de se diriger hors de l'établissement.

L'enthousiasme d'Anita s'était éteint. Petite brune un peu dodue, elle savait qu'elle ne faisait pas le poids face à Tiphany, blonde platine aux yeux bleus, qui avait passé l'été au soleil et avait la peau dorée comme mannequin de magazine. Sensible à la peine de son amie, qui rêvait du grand amour, mais n'avait pas trouvé de garçon suffisamment intelligent pour se rendre compte à quel point elle était exceptionnelle, Kay la serra dans ses bras avant de l'inviter à sortir du lycée. Elle entendait les gloussements niais de la bimbo, qui semblait donner tout ce qu'elle avait pour s'assurer un rendez-vous avec sa proie. "Tu t'appelles comment ?", "Tu attends quelqu'un ?", "Oh ! Alors on pourrait l'attendre ensemble, et faire la route tous les trois après ?!", "Ne sois pas mal à l'aise, je suis plus mûre que j'en ai l'air..." Comment un mec pouvait-il se laisser avoir par ce genre de plan totalement grotesque et douteux ? Mais elle n'était pas au bout de ses surprises. Quand elle passa le portail et pu enfin assister à la scène, elle resta sans voix.

Tiphany écrasait sa poitrine contre son abdomen, sur la pointe des pieds, ses bras autour de son cou et sa bouche bien trop près de la sienne pour une simple discussion amicale. Mais ce qui la dérangeait le plus c'est que le garçon en question n'était autre que Tag ! Certes, ils ne s'étaient pas parlés depuis longtemps, et ils n'étaient rien l'un pour l'autre ; mais cela lui mit un goût amer dans la bouche. Ses deux amis la regardaient sans vraiment comprendre, alors que Tag, qui n'avait pas encore remarqué Kay Leen, tentait tant bien que mal de se défaire de cette sangsue, sans être violent ou agressif. Tiphany toujours contre lui, palpant ses pectoraux comme un chat sur un coussin de canapé, il aperçut l'objet de sa visite. Dans le bus, alors qu'il voulait se rendre au centre-ville pour poster son dossier, il avait vu que le lycée de Kay Leen était plus loin sur la ligne. Sans vraiment savoir pourquoi, il avait décidé de changer de destination, voir ce qui se passerait. Coup de chance, elle finissait à la même heure que cette bimbo, et il allait être sauvé, enfin c'était ce qu'il espérait. Il leva sa main tant bien que mal.

– Hey ! Kay ! Euh... surprise ?!

Tout à coup, il se sentait bête. Que ferait-il si elle le laissait là, en plan, avec cette fille pendue à son cou ? Mais heureusement pour lui, elle lui adressa un sourire avant de lui faire un timide signe de la main. Alexander et Anita échangèrent un regard stupéfait, puis le jeune homme demanda, d'un ton ferme :

– C'est lui Tag ?

– Euh... ouais... Kay Leen ne savait pas trop quoi répondre. Elle n'avait aucune idée de ce qu'il faisait là.

– Bah qu'est ce que t'attends ? Fonce et sauve-le des griffes de cette harpie ! Anita avait repris du poil de la bête et lui lança son regard de guerrière. Après un instant d'hésitation, et encouragée par des mouvements de tête de ses deux amis, elle fit quelques pas vers lui. Mais très vite Alexander attrapa son sac à dos.

– Attends bichette, on n'est jamais trop prudent, tiens ! J'ai mis un normal et un king size, car vu le mec, on peut s'attendre à tout ! Et il glissa deux préservatifs dans la pochette avant du sac à dos, alors que Kay rougissait sous les sous-entendus du jeune homme.

– Qu'est-ce que tu fais là ? Demanda-t-elle, sous le regard mauvais de Tiphany, toujours accrochée à une épaule de Tag.

– Euh.. Je passais dans le coin et je me suis dit que j'allais passer te voir. On rentre ensemble ?

Il se détacha de Tiphany pour attendre la réponse de Kay. En temps normal, elle aurait refusé, car elle était encore censée lui en vouloir. Mais le visage stupéfait et outré de la bimbo, en cet instant, valait bien une entorse à son code moral. Elle accepta, et ils s'éloignèrent sous le regard médusé d'une fille à qui on n'avait jamais dit "non" jusque-là.

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Yélie