La même étincelle qu'il y avait eu devant le lycée se reproduisit et les embrasa. A nouveau, Regina se sentit perdre pied en un instant. Emma lui envahit tous les sens. Elle eut l'impression que ses mains étaient partout et que sa bouche lui faisait littéralement l'amour. Emma, quant à elle, était incapable de se souvenir avoir jamais autant désiré qui que ce soit. Elle avait envie de l'embrasser, de la caresser, de la lécher, de la mordre, de prendre possession de tout son corps. Elle avait quasiment envie de la dévorer. Les sensations étaient si puissantes, qu'elle s'arrêta brusquement.

- Putain, Regina, c'est pas possible, Gold s'est planté, le sort est encore-là.

- Non, tu as bien vu, la ville est retournée à la normale. C'est nous, juste nous.

- Oh, bordel ! Si j'avais su…

- Tu sais maintenant. Alors tu vas être un amour, tu vas te taire et tu vas retourner à ce que tu faisais si bien avant de t'interrompre, menaça presque Regina.

- A vos ordres, ma reine, rit Emma avant de replonger avec plaisir vers la douceur soyeuse de lèvres qu'étirait un sourire amusé détrompant la dureté des paroles qui s'en étaient échappées.

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Rapidement, ses mains s'égarèrent sur le corps délicieux de la brune. Depuis quelques semaines maintenant, elle avait terriblement envie de le découvrir dans toute sa splendeur, devinant qu'au vu de l'effet qu'il lui faisait habillé, il serait sans doute aucun dévastateur dévêtu. Elle commença par les boutons de la chemise, embrassant la peau qui se dévoilait au fur et à mesure. Quand un délicat soutien-gorge de dentelle noire se révéla à ses yeux, elle retint son souffle. Oui, définitivement, elle était une idiote. Comment avait-elle pu passer à côté d'une telle beauté durant toutes ses années ? Elle continua en faisant glisser la jupe-cigarette avec toute la patience dont elle parvenait de plus en plus difficilement à faire preuve. Elle voulait prendre le temps d'admirer les longues jambes fines que la jupe courte mettait plus en valeur qu'elle ne les dissimulait. Elle remonta en embrassant les fines chevilles, les mollets galbés, la peau tendre sous le genou et s'attarda longuement sur le velours des cuisses. Elle prit un temps infini à en découvrir le moindre centimètre avec ses lèvres d'abord, puis sa langue et enfin ses dents par à-coups de légères morsures, gémissant à la douceur et au goût suave qui inondaient sa bouche.

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Regina avait de plus en plus de mal à trouver sa respiration. Les baisers de la Sauveuse laissaient sur sa peau un trace brûlante dont les ramifications venaient enflammer ses entrailles. Ses hanches entamèrent un ballet totalement incontrôlé, telle une danse hypnotique pour attirer son amante où elle se languissait d'elle. Des flashs d'un blanc éclatant passaient devant ses yeux, grands ouverts par la force étonnante d'un désir dont elle ignorait totalement qu'il puisse atteindre une telle puissance. Elle sentit son corps pris de tremblements indicibles tant elle voulait Emma en elle. Ses gémissements s'étaient transformés en râles qui menaçaient de devenir rapidement des cris de frustration. C'en devenait littéralement de la torture tant son plaisir la consumait.

- Emma, Emma, je t'en prie, je t'en prie… balbutiait-elle en litanie irrépressible alors que des larmes s'échappaient de ses paupières désormais closes.

L'urgence dans sa voix n'échappa pas à sa tourmenteuse qui s'empressa de lui accorder ce qu'elle appelait de tout son être. Elle ne perdit pas de temps à lui ôter ses derniers remparts de tissu, se contentant d'écarter la fine barrière de dentelle pour s'enfouir dans son intimité avide et palpitante. Son sexe avait le même goût puissant et mystérieux que sa magie. Emma s'y abreuva comme si elle venait de passer des années dans le désert et découvrait tout à coup une source unique et merveilleuse. Les mouvements du bassin de Regina devinrent si incontrôlables qu'elle la maintint de sa main gauche pendant que sa bouche s'appliquait à la mener aux sommets. Elle lui arrachait désormais des cris si bruyants qu'elle en bénit l'isolement de la cabane, tant ceux-ci lui plaisaient. Voir ainsi la femme qu'elle aimait s'abandonner si totalement à elle l'excitait terriblement.

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Regina savait qu'elle n'allait plus tenir bien longtemps. Chaque coup de langue de son amante, chaque succion déclenchait un brasier qui lui donnait l'impression qu'elle allait jouir à l'instant. Elle ne parvenait pas à appréhender comment son corps arrivait à supporter de rester aussi longtemps suspendu à la frontière, cela ne lui était jamais arrivé ainsi. Toute pensée cohérente s'était effacée, elle n'était plus que tremblement, gémissement, halètement, spasme, contraction. Et brusquement, un feu glacé se répandit comme un tsunami de là ou œuvrait Emma jusqu'au bout de ses orteils. Son corps se tendit en un ultime cri silencieux tandis que les vagues de l'extase se succédaient sans fin, la balayant toute entière. Elle retomba lourdement, tous ses membres engourdis, incapable de retrouver son souffle, encore moins de parler.

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- Oh, putain, je t'aime, souffla Emma, plus bouleversée encore par la jouissance de la brune que si ça avait été la sienne.

Elle n'imaginait pas que celle-ci puisse être encore plus belle et pourtant, bouleversée par la jouissance, elle l'avait éblouie comme jamais.

- Heureusement que ce n'est pas la poésie que tu mets en toute chose qui m'a fait tomber amoureuse de toi, rit Regina, baignée de bonheur post-extatique.

- Oh, ça va, hein, je n'ai pas eu l'heur de grandir comme une princesse, moi, bougonna la blonde.

- Et tant mieux, tu ne m'aurais jamais attirée si ça avait été le cas. Surtout élevée par ta mère.

- Ah bon, je croyais que tu avais un faible pour les princesses blondes ?

- Pour une seule en fait, murmura Regina d'une voix rauque avant de la renverser brutalement pour s'atteler à le lui prouver.

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Elle lui arracha presque ses vêtements tant elle avait hâte de sentir sa peau contre la sienne. Elle se mourrait de les sentir se fondre l'une dans l'autre, au point de ne plus percevoir ce qui était elle et ce qui était Emma. Quand elle fut enfin nue contre elle, Regina gémit longuement à son contact. Un bien-être absolu se faufila jusque dans la plus petite cellule de son corps, une chaleur qui lui fit prendre conscience que plus jamais elle n'aurait totalement froid tant l'organe qui battait dans sa poitrine le faisait désormais avec une force à nulle autre pareille. Elle réalisa que peu importait ce que la vie mettrait en travers de son chemin à l'avenir, elle n'aurait qu'à conjurer les sensations que provoquait le corps d'Emma contre le sien pour que tout devienne insignifiant en comparaison.

- Je t'aime, balbutia-t-elle le nez enfoui dans la soie parfumée de ses cheveux. Je t'aime, murmura-t-elle dans son cou où elle sentit son pouls battre la chamade. Je t'aime, souffla-t-elle sur le velours de ses seins. Je t'aime, répéta-t-elle en expirant sur son ventre si doux. Je t'aime, acheva-t-elle entre ses jambes qui s'ouvrirent pour l'accueillir.

Elle s'enivra de sentir les cuisses d'Emma trembler contre son visage. Savoir que c'était elle qui la mettait dans cet état-là, voir une preuve concrète qu'elle lui faisait autant d'effet que celle-ci lui en faisait, rassurait la partie incertaine d'elle-même qu'elle cachait à tous. Regina avait beau n'avoir aucun doute sur sa beauté et son pouvoir de séduction, elle ne parvenait pas à croire qu'on puisse l'aimer tout en la connaissant vraiment. Hors, nulle autre qu'Emma ne la connaissait mieux dans ce monde ni dans aucun autre d'ailleurs. Et pourtant, elle était là, à sa merci, lui abandonnant son corps après lui avoir offert son cœur.

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Regina goûta son essence tout en délicatesse. Elle lui ressemblait, légère, presque sucrée malgré une pointe d'amertume. Très vite, elle comprit qu'elle ne pourrait plus s'en passer et se retrouva à la déguster presque sauvagement. Elle s'en délectait, la caressait dans toute la longueur, jouait de sa petite boule de nerfs, entrait en elle pour se rapprocher de sa source et recommençait son exploration encore et encore, s'émerveillant des réponses de son corps à chacune de ses attentions. La délicate finesse de son cou qui se tendit quand sa tête bascula en arrière. Sa gorge laissant échapper un chapelet continu de plaintes et de gémissements, tel une prière vénérant son nom et l'amour qu'elle lui portait. Ses doigts aux jointures blanchies tandis qu'elle tentait de s'ancrer dans les draps pour ne pas perdre totalement pied. Son bassin se soulevant du matelas, secoué par une houle incontrôlable. Son ventre pris de tressaillements violents qui en nouaient les muscles comme de l'acier trempé. Plus que tout, ses parois intimes qui se resserraient autour de sa langue, un peu plus à chaque passage jusqu'à l'explosion finale à laquelle elle s'abreuva avec passion jusqu'à ce qu'Emma ne l'attire plus haut pour l'embrasser avec fougue avant de se nicher contre elle, leurs deux cœurs battant violemment l'un contre l'autre.

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-Whaou… ne put qu'articuler Regina, à son tour renversée par le plaisir de son amante

- Devant un discours si élaboré, gloussa la blonde, après avoir repris son souffle, je dirais bien : « Emma Swan, sors de ce corps ! » mais la vérité, c'est que je n'ai qu'une envie, y retourner.

- Et j'ai la même alors si tu joignais le geste à la parole ? Ou, plutôt, si tu oubliais le parole au profit du geste ?

- Tu es insupportable ! Et insatiable ! rit aux éclats Emma.

- De toi ? Totalement, absolument, irrémédiablement, déclara Regina, les lèvres étirées en un sourire éclatant.

- Je croyais que nous devions nous taire pour faire meilleur usage de nos bouches ?

- Qu'il en soit fait selon les volontés de ma princesse, murmura la brune avant de l'embrasser avec une tendresse qui eut vite fait de dériver vers une passion enflammée.

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Cette fois-là, elles franchirent le seuil à l'unisson, leur amour sur les lèvres, abandonnant les dernières parcelles de leur âme, de leur cœur et de leur corps à l'autre. Au même moment une onde d'une force exceptionnelle explosa. S'échappant de leurs deux corps enlacés, elle traversa la forêt et la ville, ne s'arrêtant qu'aux frontières de Storybrooke. Elle laissa derrière elle un monde transformé. Les arbres étaient devenus multiséculaires et des tapis de mousse épais et verdoyants couvraient le sol. Partout des fleurs et des papillons coloraient les bois que des êtres merveilleux, jamais vus en cet univers, peuplèrent tout à coup. Les habitations de la ville prirent des teintes lumineuses et s'ornèrent de volutes et de dentelles de bois et de stuc. Les rues se pavèrent de mosaïques de pierres de toutes sortes selon des motifs complexes et élaborés. Des plates-bandes apparurent dans toutes les rues, garnies d'une multitude de plantes exubérantes et colorées. Des fontaines sophistiquées créant de véritables ballets aquatiques se nichèrent au centre de chaque place et carrefour. Des lampadaires ouvragés sortirent de terre à tous les coins de rue. Les cœurs des habitants se sentirent tout à coup plus légers, plus joyeux. Leurs pas se firent plus dansants, leurs échanges plus chantants. Partout, ce ne fut plus que sourires, rires et chants d'oiseaux. Totalement ignorantes de cette transformation, les deux amantes s'endormirent pleinement satisfaites dans les bras l'une de l'autre, emplies d'un amour jamais ressenti auparavant.