— Pete, Pete, réveille-toi ! Maman a fait des pancakes, mais elle dit qu'il faut que je t'attende avant d'en manger !
Peter sourit et, les paupières encore engluées par le sommeil, se décala légèrement pour permettre à Morgan de grimper sur son lit. Elle se faufila à côté de lui et se mit aussitôt à tirer sur son t-shirt de pyjama pour le forcer à se lever.
Un glapissement scandalisé échappa à la petite fille lorsqu'il répliqua par des chatouilles stratégiquement ciblées sur son ventre.
— Hi hi hi, noooon, tu triches ! Maman, au secours ! Mamaaaan !
— Qu'est-ce qu'il se passe, ici ? Est-ce qu'on aurait remplacé mes enfants par des babouins pendant la nuit ? s'enquit une voix grave sur le pas de la porte.
Peter et Morgan redressèrent la tête dans un même mouvement. Une tasse de café dans une main et son Starkphone dans l'autre, Tony les fixait d'un air dubitatif, le sourcil gauche soigneusement haussé.
— Papa ! gazouilla Morgan, des fossettes creusant ses joues alors qu'elle lui adressait un sourire radieux. Dis à Pete de se lever, Maman a fait des pancakes !
— C'est donc ça, cette délicieuse odeur ? fit mine de s'étonner Tony, son visage s'adoucissant face à celui de sa fille. Mhmm, ma petite crevette, pourquoi n'irais-tu pas aider Maman à mettre la table pendant que Papa se charge de faire sortir notre adolescent préféré de son lit ?
Elle hocha immédiatement la tête.
— D'acco-dac ! Tu te dépêches, hein Spidey ?
— Promis, crevette, sourit Peter.
Morgan lui jeta un regard sévère — très semblable à celui que Pepper utilisait contre Tony lorsqu'il se cachait dans les toilettes pour éviter de devoir répondre à un journaliste campé sur la pas de la porte — et se précipita hors de la pièce, ses chaussons rouges et dorés émettant des froufrous soyeux sur le parquet.
Dès qu'elle fut hors de vue, Peter laissa échapper un bâillement et se frotta les paupières.
— Je sais que tu es en vacances, que tu as seize ans, que tu es presque un adulte, etc etc, mais tu devrais dormir un peu, fit observer Tony en s'approchant de lui et en s'asseyant sur son lit, prenant la place laissée vacante par Morgan. Même les super-mutants ont besoin de sommeil, j'ai vu ça aux infos hier.
— Mais je me suis couché tôt, protesta Peter. Ce n'est pas de ma faute si Ned et MJ m'ont envoyé des messages toute la nuit. Ça aurait été impoli de ne pas leur répondre.
— MJ, hein… répéta Tony en esquissant un rictus.
— Et Ned. Tu as oublié la moitié de ma phrase.
— Mais Ted et toi, ce n'est pas nouveau. Alors que cette MJ…
Peter leva les yeux au ciel. Depuis que Tony avait découvert l'existence de son amie, il prenait un malin plaisir à l'asticoter sur leur relation totalement — absolument — inexistante.
— Est-ce que tu comptes nous la présenter, un jour ? Pep' aurait très envie de rencontrer cette jeune personne qui t'empêche de fermer l'oeil la nuit.
— Et me faire cuisiner par Pepper et toi devant elle ? Jamais de la vie, répondit Peter en grimaçant.
Tony se mit à rire et ne s'interrompit que pour avaler une gorgée de sa tasse de café, ornée d'un discret « MEILLEUR PAPA DE L'UNIVERS » couronné de coeurs.
Peter ressentit une étrange sensation au creux du ventre en observant le profil familier de son tuteur. Parfois, il avait la sensation qu'il était l'aîné de la famille Stark. Le grand frère de Morgan et, d'une façon ou d'une autre, le deuxième enfant de Tony et Pepper. C'était stupide, bien sûr — mais c'était une pensée réconfortante, qui emplissait son coeur d'une chaleur bienvenue après la mort de May et les cinq années qu'il avait passées sous la forme d'un tourbillon de poussière.
Comme s'il lisait dans ses pensées, Tony lui pressa l'épaule et lui adressa un sourire.
— Allez, Pete, ne faisons pas attendre Morgan plus longtemps. Si on la nourrit après une certaine heure, elle se transforme en Gremlin et crois-moi, ce n'est pas quelque chose que tu as envie de voir.
— Oh, je te crois sur parole, rit Peter en repoussant sa couette, cherchant du regard ses chaussettes.
OOO
La journée se déroula presque comme dans un rêve.
Après avoir dévoré quatre pancakes ensevelis sous une montagne de chocolat fondu — Morgan et Pepper insistèrent pour qu'il y ajoute des guimauves à la fraise — Peter et Morgan allèrent pêcher des têtards dans le lac, armés d'éprouvettes aussi larges que la tête de la petite fille. Tony les surveilla très distraitement, absorbé par son Starkpad, répondant sans lever les yeux « C'est très bien, ma chérie, continue comme ça » lorsque Morgan insistait pour qu'il la regarde manier son éprouvette. Ils pique-niquèrent ensuite près du rivage, dévorant des sandwiches sur une nappe à carreaux que Pepper avait déniché dans le grenier. De la confiture de myrtilles jusqu'aux sourcils, Morgan s'endormit sur les genoux de sa mère qui rit tendrement et la ramena dans sa chambre, laissant Tony et Peter affalés dans l'herbe, très occupés à offrir leurs visages à la chaleur dorée du mois de juillet.
— Merci, Tony, ne put s'empêcher de murmurer Peter en observant les nuages qui se déployaient au-dessus d'eux, adoptant des formes fantaisistes qui lui rappelaient les animaux d'un zoo dans lequel May l'avait emmené, des années auparavant.
Son tuteur redressa le visage, la perplexité creusant un sillon sur son front.
— De quoi me remercies-tu, petit ?
— D'être là, répondit Peter, et il ne put s'empêcher de poser les yeux sur le bras de Tony creusé de cicatrices profondes, qui dessinaient un canevas rose foncé sur sa peau.
Peter savait que sans la technologie avancée du Wakanda, il n'aurait pas survécu au Gant de l'Infini et serait mort lors de la bataille contre Thanos. Il n'aurait pas non plus conservé son bras, grâce auquel il pouvait serrer sa fille contre lui et la soulever dans les airs comme si elle ne pesait pas plus lourd qu'une pastèque.
Cette pensée lui serra le coeur.
Tony eut l'air brièvement surpris, mais il se reprit vite et lui ébouriffa les cheveux, exactement comme il le faisait avec Morgan lorsqu'elle se blottissait contre lui en quête de tendresse, le pouce enfoncé dans sa bouche.
— Bien sûr que je suis là. Je ne pouvais pas laisser Pepper toute seule avec mes deux petits monstres, répondit-il doucement, ses doigts folâtrant agréablement contre son cuir chevelu. Deux paires d'yeux ne sont pas de trop pour vous surveiller.
Peter ne put réprimer un sourire.
— J'aurais été sage. Et j'aurais aidée Pepper à s'occuper de Morgan. Je ne les aurais pas laissées tomber, dit-il en contemplant à nouveau les nuages qui jouaient à saute-mouton dans le ciel éclatant.
— Je sais, Pete. Mais qui aurait veillé sur toi ?
— Je me débrouille très bien tout seul, riposta l'adolescent. J'ai bientôt dix-sept ans.
— Ce qui est encore loin de la majorité. Et Spider-Man ? Qui aurait veillé sur lui ? J'ai entendu dire que c'était un super-héros beaucoup trop imprudent pour être lâché dans la nature sans surveillance.
Peter esquissa un nouveau sourire mais demeura silencieux.
Penser à son alter-ego héroïque lui procurait des sentiments contradictoires. Depuis qu'il avait rejoint Tony et Pepper dans leur chalet au bord du lac, il n'avait pas remis son costume de super-héros — hormis pour sauver Morgan lorsque cet homme malveillant l'avait attaquée. New-York avait bien changé durant son absence, et il se sentait presque comme un étranger entre ses artères menaçantes. Comment aurait-il pu être l'araignée sympa du quartier, lorsqu'il n'avait même plus de quartier ?
La maison au bord du lac lui offrait une excuse parfaite pour ne pas avoir à enfiler de sitôt son costume.
— A quoi penses-tu, petit ? s'enquit Tony, l'arrachant à ses pensées.
Peter leva les yeux et se força à sourire à son tuteur.
— Je pensais apprendre à Morgan à nager, un de ces quatre. Qu'est-ce que tu en penses ?
— Apprendre à ma fille à coloniser les surfaces aqueuses, après qu'elle ait pris possession de toutes les surfaces solides du coin ?
Un large sourire se déploya sur le visage de son tuteur.
— Ce serait à tes risques et périls, mais qui suis-je pour t'en empêcher ?
OOO
Emmitouflé dans sa couverture, Peter s'efforçait de garder les yeux ouverts, le nez collé à son téléphone portable. Il était bientôt une heure du matin, mais il n'avait aucune envie de dormir : cela faisait plusieurs heures que MJ et lui s'attelaient à s'échanger les gifs les plus hideux que WhatsApp avait en réserve, et il comptait bien avoir le dernier mot — ou, à défaut, être certain que son amie ait étouffé plusieurs éclats de rire dans son oreiller et admette qu'il pouvait être drôle lorsqu'il le voulait, malgré son statut de nerd (et de loser).
Il était plutôt fier du nounours pailleté et clignotant qu'il venait de lui envoyer et attendait patiemment sa réponse, lorsque soudainement…
Quelque chose remua à la périphérie de son champ de vision.
Il en oublia aussitôt son téléphone et se redressa d'un bond, l'adrénaline explosant dans son coeur. Par réflexe, il tendit le poignet ; il lui fallut plusieurs secondes pour réaliser que son geste était relativement inutile, dans la mesure où son lance-toile reposait paisiblement dans un tiroir de son placard.
Ses pupilles s'étrécirent, cherchant à percer l'obscurité qui engloutissait les recoins de sa chambre — mais il ne voyait rien ni personne.
— Il… il y a quelqu'un ? finit-il par chuchoter. M-Morgan, tu es là ?
— Peter, c'est moi… lui répondit une voix douce dans l'ombre, et il sentit son coeur remonter jusqu'à sa gorge.
Non. Non. Non !
Ce n'était pas possible.
Il reconnaissait parfaitement cette voix. Il ne l'avait pas entendue depuis des mois — depuis des années, si on comptait l'Eclipse — et il croyait l'avait oubliée. Il croyait qu'il ne l'entendrait plus jamais, ou seulement altérée par les hauts-parleurs de son téléphone portable, dans des vidéos qu'il n'avait pas encore trouvé le courage de regarder — mais voilà qu'il l'entendait à nouveau, et c'était la chose la plus merveilleuse et la plus effrayante qu'il n'ait jamais vécue.
Il avait cessé de respirer sans même s'en apercevoir.
— Peter…
Une figure se matérialisa dans l'ombre et lui sourit.
Ses genoux cédèrent sous son poids — l'instant d'après, il était par terre, le coeur battant à toute vitesse et tremblant de tous ses membres ; l'air peinait à se frayer un chemin jusqu'à ses poumons.
Car devant lui, d'une beauté stupéfiante, un sourire tendre s'épanouissant sur son visage envoûtant, May l'observait de cet air bienveillant qui l'avait accompagné jusqu'à ses quinze ans.
Mais non. Non. Non !
May était morte. C'était impossible.
Peter n'avait plus conscience ni de son corps, ni des larmes qui baignaient ses joues. Tout son être était obnubilé par cette vision, cette apparition échappée d'un rêve — ou d'un cauchemar, il n'aurait su le dire. La terreur et l'espoir faisaient tanguer son coeur, ça ne pouvait être vrai, l'air se raréfiait, des étoiles virevoltaient dans son champ de vision…
— Peter !
La porte de sa chambre s'ouvrit à la volée, la lumière se répandit autour de lui et la vision de May s'évanouit.
— Peter, est-ce que tu vas bien ?
Il cligna des yeux, hébété. Face à lui se dessina le visage inquiet — et creusé de cernes — d'un Tony visiblement tiré du lit, ses cheveux noirs et gris ébouriffés d'une façon qui rappelait curieusement la trace d'un oreiller.
— Peter. Pete. Est-ce que tu m'entends ?
Tony prit délicatement son visage entre ses mains en coupe et passa délicatement le pouce sur sa joue humide. Ce contact fit sursauter Peter.
— Shh, c'est moi, murmura son tuteur. Qu'est-ce qu'il se passe, Spidey ? Tu as mal quelque part ?
Peter secoua la tête. Tony ne sembla pas convaincu et baissa les yeux, inspectant son corps, ses bras, ses jambes, comme s'il cherchait une blessure. L'adolescent se força à desserrer les dents pour expliquer la situation à Tony, mais les mots se précipitèrent malgré lui sur sa langue et il ne parvint qu'à balbutier, le corps battant toujours trop fort :
— T-T-Tony, c'était elle. E-elle était là. Elle était l-l-là ! Je l'ai vue, je l'ai e-entendue… elle était là, j-j-juste là…
— Hey, hey, calme-toi, Spider-Baby, murmura Tony. Il n'y a personne ici. Juste toi et moi.
— M-m-mais…
Les mots s'emmêlèrent de plus belle, menaçant de l'étouffer. Tony lui jeta un regard préoccupé :
— Ne restons pas par terre, mes genoux sont trop vieux pour ce plancher. Est-ce que tu peux te lever ?
Peter hésita, mais hocha la tête. Il se redressa difficilement, prenant appui sur l'épaule de Tony qui le soutenait fermement. Il avait commencé à haleter, comme si des liens invisibles entravaient sa poitrine.
— Il faut que tu respires, ordonna Tony en l'aidant à se rasseoir sur son lit. Tu es en train de faire une crise de panique.
Peter n'avait pas l'impression de faire quoi que ce soit. Il avait juste du mal à respirer, ce n'était pas grand-chose, ça allait vite s'arran…
Des points noirs commencèrent à former un essaim devant ses prunelles écarquillées et il se sentit glisser en avant. Tony le retint aussitôt.
— Peter, respire, ordonna-t-il d'un ton plus frénétique qu'auparavant. Imite-moi, okay ? On inspire… on expire… on inspire… on expire…
Il s'efforça de suivre les instructions de son tuteur. Peu à peu, l'étau qui entravait ses poumons se desserra et il put redresser le buste, sa chambre se dessinant plus nettement autour de lui. Tony était toujours assis à côté de lui, les doigts noués autour de son bras, l'air anxieux.
— C'est bon, tu es avec moi ? demanda-t-il doucement.
Peter acquiesça. Dans le silence qui s'était installé entre les murs du chalet, il entendait distinctement les battements tumultueux du coeur de Tony, ainsi que les petits ronflements insouciants de Morgan et la respiration calme de Pepper de l'autre côté du mur.
La voix de May s'était évaporée.
Et déjà, il l'avait oubliée.
— Est-ce que tu veux bien me dire ce qu'il s'est passé ? Je t'ai entendu tomber, j'ai cru que cet homme dont tu m'as parlé l'autre jour et qui s'en était pris à Morgan était revenu…
— N-non, parvint à murmurer Peter. Ce n-n'était pas lui.
— Qu'est-ce que c'était, alors ? Tu es devenu somnambule ? s'enquit Tony avec une pointe d'humour, mais Peter ne trouva pas la force de sourire.
— May, dit-il — et aussitôt ses paupières le brûlèrent.
Tony fronça les sourcils, son pouce revenant se loger sous son oeil droit, cueillant une larme échouée sur sa joue.
— May, répéta faiblement Peter. Elle était là. J-je l'ai vue, je l'ai entendue, Tony.
— Tu veux dire que tu as rêvé de May ? hasarda prudemment son tuteur.
— Non ! Ce n'était pas un rêve. Elle était là, juste là…
Il désigna l'endroit où elle s'était tenue, où ses prunelles chaleureuses l'avaient enveloppé avec tendresse, où elle l'avait appelé par son prénom…
— Peter… commença Tony, mais Peter l'interrompit :
— Elle était là, je te le jure ! Je n'ai pas rêvé. J'étais parfaitement réveillé.
— D'accord, répondit simplement son tuteur en pressant son bras.
Peter en fut si surpris qu'il manqua de s'étrangler avec sa propre salive.
— T-tu me crois ?
— Je n'ai pas de raison de ne pas te croire, répondit son tuteur en lui adressant un sourire qui lui sembla toutefois crispé — et Peter comprit qu'il pensait toujours qu'il avait rêvé, mais qu'il cherchait à l'apaiser.
— Je n'ai pas rêvé, insista-t-il, sa voix commençant à vaciller dangereusement. Demande à Friday. May était là.
— Très bien, petit, répondit Tony en lui caressant la joue. Mais quoi que tu aies vu, il n'y a plus personne, d'accord ?
— Elle était là, répéta faiblement Peter, et à sa grande horreur un sanglot s'échappa de sa gorge. E-elle était l-l-là… c-c'était sa voix…
— Shhh, tout va bien, Spider-Baby. Je suis là, murmura Tony en se penchant vers lui et en l'enlaçant, avec cette simplicité désarmante qui était devenue la sienne depuis qu'il était père.
— P-pourquoi est-ce qu'elle e-e-est partie ? P-pourquoi, Tony ?
— Je sais, petit. Ce n'est pas juste. Mais je suis là, okay ? Je suis là, répéta gentiment Tony en le berçant doucement, et Peter eut l'impression d'être un enfant — comme Morgan, lorsqu'elle avait eu la varicelle et que Tony s'était campé à son chevet, refusant obstinément de remuer le moindre orteil tant que sa fille était malade.
Cette pensée fit redoubler ses sanglots.
— Shhh, tout va bien, petit. Tout va bien…
Peter pleura un long moment, le visage niché entre les bras de Tony. Il pleura jusqu'à en avoir mal aux yeux, au nez et au coeur ; mais plus le temps s'égrenait, et plus la vision de May lui semblait lointaine, presque irréelle.
Peut-être que malgré ses protestations, elle n'avait effectivement été qu'un rêve.
Après tout, elle avait disparu. Elle s'était volatilisée en un battement de cils, le laissant tout seul… Alors que Tony était là, lui, bel et bien réel — il ressentait sa chaleur, l'écho confus de son coeur, son parfum de café. Tony était là et le serrait dans ses bras, l'aidait à se recoucher, lissait ses couvertures, lui demandait s'il était sûr qu'il pourrait se rendormir, lui proposait de rester avec lui…
Peter refusa. Déjà, ses paupières se fermaient, la fatigue se déversant dans ses veines et déposant un agréable voile de coton sur ses sentiments.
— Si tu as le moindre problème, appelle-moi. Je serai là, lui assura Tony à voix basse.
— Plus rapide que Buzz l'Eclair, murmura Peter, à moitié endormi.
— Mhm. Je n'ai aucune idée de qui est ce Nuzz, mais je vais faire comme si j'étais d'accord avec toi.
Il ébouriffa une dernière fois ses cheveux et disparut, prenant soin de laisser la lumière du couloir allumée.
Peter était sur le point de s'endormir lorsqu'il sentit une caresse légère sur sa joue, et cette voix échappée d'un fantôme :
— Bonne nuit, mon chéri.
Il rouvrit brusquement les yeux.
Il n'y avait personne dans sa chambre.
