6.

Deux mains venaient d'attraper Milo pour le remonter à la surface. Aiolia avait plongé pour l'arracher de l'océan. Encore confus, le scorpion sortait sa tête de l'eau. Il réalisa qu'il était dans les bras d'Aiolia, et que celui-ci cherchait à le ramener sur la terre ferme. Le lion avait l'air soulagé, avec une pointe de bienveillance dans le regard. Tout son côté protecteur était ressorti.

— Tout va bien ? tenta Aiolia en le soutenant et en nageant.

— Mes membres sont un peu engourdis, admit Milo. Mais ça va. Je vais bien...

— Tu as réussi à briser les chaines d'Andromède. Je ne sais pas comment tu as fait, mais tu as réussi l'épreuve. Il est hors de question de laisser le supplice se poursuivre. Ils devront d'abord me passer sur le corps s'ils veulent t'exécuter.

Milo se sentait bien contre Aiolia. Le lion n'était d'ailleurs pas gêné de le tenir à pleins bras, alors que le scorpion était pratiquement nu. Une curieuse chaleur emplissait la poitrine de Milo. C'était un sentiment difficile à expliquer, même pour lui-même. Voir Aiolia s'inquiéter autant pour lui était agréable. Le côté protecteur du lion avait quelque chose de réconfortant, même plaisant. Milo appréciait cette facette de lui, bien plus belle que son côté provocateur. En même temps, les événements vécus juste avant le hantaient. Comment expliquer ce qu'il avait vu ? Si Milo annonçait avoir vu Saga, et que le Gémeaux l'avait aidé à se libérer de ses chaines, Aiolia ne le croirait jamais. Le scorpion restait silencieux. Un brin de honte l'envahissait, car il savait que Saga était devenue un sujet tabou au sanctuaire.

...

June attendait Milo devant les escaliers qui permettaient de regagner le terrain, ainsi que les petites habitations de l'île. Ses élèves restaient près d'elle. La plupart semblaient mécontents, mais tous acceptèrent le choix de leur nouvelle professeure. Elle voulait épargner la vie de Milo ; jugeant qu'il avait réussi l'épreuve. Shun l'avait aidé à parler à ses élèves pour qu'ils acceptent ce jugement. Milo, Aiolia, ainsi que les bronzes proposèrent leur aide pour réparer les maisons endommagées, histoire de racheter les fautes du sanctuaire. Ils y passèrent la journée suivante. Ils repartirent ensuite tous ensemble durant la soirée, après des heures de travail sur l'île. L'avion les mena en Grèce au petit matin, dans l'aéroport d'Athènes. Puis, ils marchèrent jusqu'au sanctuaire où Mû les attendait encore. Il ne semblait pas très heureux, et grimaçait tout en saluant les bronzes et Athéna qui approchaient.

— Nous avons pu sauver Milo, déclara Aiolia en approchant le Bélier. Vous n'avez pas eu de soucis durant notre absence ?

— C'est une bonne nouvelle, répondit Mû. Tout est calme ici. Enfin, mis à part le vieux maitre qui m'a contacté.

Mû accueillit Athéna en mettant un genou à terre. Le Bélier semblait soulagé de la voir ici. Seiya et ses amis restèrent silencieux et un peu en arrière. Ils comprenaient que les chevaliers d'or avaient besoin de s'entretenir avec la déesse.

— Princesse Saori, poursuivit Mû. Merci d'être venue. Votre chambre est déjà prête dans le temple culminant.

— Merci, dit la déesse. Mais je passais seulement pour prendre de vos nouvelles, et pour vous proposer de prendre quelques vacances. Vous en avez tous grand besoin. Je souhaite retourner au Japon juste après.

— Des vacances ? désapprouva Mû. Il est hors de question de prendre des vacances. Aucun d'entre nous ne peut se le permettre, alors que le réveil d'Hadès pourrait se produire à tout moment. Le vieux maître Dohko a été très clair ; aucun chevalier d'or ne doit quitter son post aux maisons du zodiaque.

Tout en répondant, Mû gardait son habituel air doux et calme, une expression que son visage androgyne amplifiait. Mais, l'homme aux cheveux lavande avait tout de même du mal à dissimuler son agacement. D'autant plus qu'il allait devoir jouer le mauvais rôle, puisque Dohko souhaitait rester en Chine.

— Si vous partez vous reposer par petits groupes de deux, cela ne posera pas de soucis, insista Saori. Je suis votre déesse, et je vous autorise à prendre quelques vacances. Nous sommes en temps de paix, tout ira bien.

— Vous êtes notre déesse, oui, répondit Mû d'une voix sèche. Mais non ; nous ne sommes pas en temps de paix. Tant qu'Hadès n'est pas vaincu, nous ne serons jamais en temps de paix. Votre place est au temple culminant. Nous sommes censés vous protéger jour et nuit. Et votre absence nous empêche de faire notre travail. Il est temps pour vous de prendre votre place avant le réveil d'Hadès. Et en ce qui nous concerne, nous avons fait vœu de ne jamais quitter nos maisons, pour aucun motif. La victoire contre Hadès dépend de notre présence ici et à notre réactivité face à l'arrivée des spectres. Aucun de nous ne peut sortir, avoir de femme ni fonder une famille pour cette raison. Ou en tout cas, pas tant que la menace est présente.

Aiolia fronça les sourcils devant le ton qui montait, tout comme Seiya. Les deux hommes n'appréciaient pas la façon dont Mû se permettait de parler à la princesse Saori.

— Fais preuve d'un peu de respect envers notre déesse, tonna Aiolia.

— Je la respecte, dit Mû. Seulement, il faut bien que quelqu'un lui dise les choses. Athéna est sur Terre pour une raison, et elle doit s'y tenir. Tout comme nous ; qui sacrifions nos vies pour la survie de l'humanité.

— Comment peux-tu reprocher à Athéna son absence au sanctuaire, alors que tu es toi-même resté des années au Tibet ? déclara Aiolia.

— Je n'ai pas à me justifier. Et je ne reviendrais pas sur mes mots. Milo et toi ne quitterez pas vos temples. Milo n'aurait déjà pas dû se rendre sur l'île d'Andromède.

— Milo a pourtant besoin de repos, s'agaça Aiolia. Tes herbes ne feront jamais plus de biens à Milo qu'une sortie pour lui changer les idées. Tu n'imagines même pas ce qu'il ressent lorsqu'il doit traverser la maison du Verseau chaque jour.

— Je te défends d'emmener Milo hors du sanctuaire, dit Mû. Cela ne me fait pas plaisir. Mais si tu ne respectes pas les règles, tu seras considéré comme un traitre.

— Un traitre ? grogna Aiolia. Pourtant, ça ne te dérange pas qu'Aldébaran voit une femme et dort avec elle au lieu de rester au dernier temple. Pourquoi Milo n'aurait pas le droit à quelques faveurs aussi ?

— Si l'absence d'Aldébaran au temple culminant te dérange, nous pouvons le faire revenir pour qu'il s'ajoute à ton binôme.

— Ho non, gémit Milo. Cessez de vous disputer pour des raisons aussi futiles. Je resterais à mon temple. Je n'ai pas besoin de vacances.

— C'est ridicule, s'emporta Aiolia. Avant, on avait la possibilité de sortir faire des missions pour le sanctuaire. Certains d'entre nous pouvaient même partir enseigner à des élèves. Nous n'étions pas forcés de rester enfermés ici jour et nuit.

— Oui, admit Mû. Sauf que ce n'est plus Saga qui fait les règles ici, mais le vieux maitre. Nous devons nous plier à ses demandes, puisqu'il n'y a plus de grand Pope.

— Et en quel honneur ? grinça Aiolia. Lui, il a le droit de se la couler douce en Chine, pendant que nous, on doit rester enfermer dans nos temples jusqu'à en devenir fou ?

— Aiolia, ça suffit, grinça Mû. Si tu veux que je te tue pour non-respect des règles, je le ferais.

Il était rare de voir Mû s'emporter. Si bien que la princesse Saori avait presque envie de se cacher derrière Shaka. Le blond décida d'intervenir en voyant l'expression désolée que prenait la jeune déesse. De plus, elle n'avait pas tort. Milo n'était plus en capacité de défendre son temple. Il avait besoin de se reposer.

— Si je laissais Milo se détendre dans le temple de la vierge, est-ce que cela conviendrait à tout le monde ? proposa Shaka de sa voix la plus douce. Ainsi, Milo pourrait profiter d'un lieu paisible pour guérir ses chakras, et resterait avec nous.

— Je suppose que c'est une solution acceptable, admit Mû. Mais, il ne doit pas quitter le sanctuaire. Le vieux maitre m'a rappelé à l'ordre suite à votre départ pour l'île d'Andromède. Il ne veut plus que vous vous éloigniez de vos maisons à cause de la guerre qui se prépare.

...

Athéna resta un moment à discuter avec Mû et les bronzes. Elle espérait l'adoucir un peu. Alors que de son côté, Aiolia semblait contrarié. Il croisait les bras sans dire un mot de plus. Il avait envie de retourner dans ses appartements avec Milo. Le Scorpion le remercia discrètement pour avoir tenté de l'aider. Mais, Aiolia continuait de ronchonner dans un coin. Il aurait préféré voir son compagnon se détendre à la plage plutôt que dans le temple de Shaka. Comme le Bélier ne voulait pas laisser la déesse repartir, les Bronzes décidèrent de rester aussi. Mû eut l'air hésitant, car il ne devait accepter personne dans le temple culminant à part les chevaliers d'or et Athéna. Mais, il accepta finalement en pensant que leur aide ne serait pas de trop pour la guerre contre Hadès. Car après tout, l'armure du Sagittaire avait choisi Seiya, et chacun d'eux pouvait prétendre à devenir chevalier d'or. Fou de joie, Seiya s'empressa de suivre Aiolia pour lui demander de l'accompagner au temple du Sagittaire. Il souhaitait s'entrainer avec lui et discuter des armures d'or.

Milo soupira, avant de suivre Shaka qui s'était tourné vers lui ;

— Je vais t'emmener dans mon temple, sourit Shaka.

— Tu crois qu'on va finir comme dans Shining ? questionna Milo. On a vu ce film avec Camus. Ils n'avaient pas le droit de sortir, eux non plus.

— Je n'ai pas eu le plaisir de voir ce film, admit Shaka de sa voix douce. Je n'ai pas l'habitude d'aller au cinéma.

Milo eut l'air triste en se remémorant quelques souvenirs de Camus. Il suivit Shaka vers son temple, accompagné de près par Shun et Ikki qui voulaient discuter avec la Vierge. Mais aussi Hyoga, qui cherchait l'attention de Milo, puisque Camus n'était plus là. Shaka n'était pas très bavard. Il n'aimait pas les longues discussions, mais accepta leurs présences pour leur enseigner quelques techniques de combat, ainsi que l'art de la méditation. Milo prit place avec Shun, Ikki et Hyoga dans le temple de la Vierge. Tous s'installèrent sur un coussin, et écoutaient les instructions de Shaka pour méditer. Le temple était calme, ce qui était appréciable pour les jeunes qui revenaient dans des conditions plus paisibles. Ils devaient visualiser un champ de fleurs, et en deviner ses parfums. Shaka leur décrivait un paysage somptueux composé de cerisiers en fleurs, de lys blancs, et de paons qui s'envolaient. Milo était si détendu qu'il avait envie de s'endormir.

— Je n'y arrive pas, chuchota Hyoga à Milo. Quand je ferme les yeux, je vois la glace, les fonds marins, et ma mère.

— Essaye peut-être d'incorporer petit à petit les éléments du paysage autour de ta mère, proposa Milo. Jusqu'à ce qu'elle soit dans un champ de fleurs, et non sous l'eau.

— C'est un peu triste, non ?

— Imagine-la en vie, avec les paons. La méditation doit te plonger dans un lieu agréable, et non dans la tristesse. Si penser à ta mère t'apporte de la joie, joue avec ce sentiment-là.

— Tu accepterais de m'entrainer, après ? Je n'ai plus de maitre, et je pense que Camus aurait voulu te voir prendre le relais. Tu étais son plus proche ami.

Milo accepta, bien que Shaka les réprimandait aussitôt pour parler pendant la méditation. La Vierge ne supportait pas les bavardages. Au final, Milo et Hyoga ne restèrent pas longtemps, et laissèrent les deux frères pour partir de leur côté. Désirant discuter et parler de Camus.

— J'ai une faim de loup, dit Milo. Tu veux manger un bout ?

— Pourquoi pas, répondit Hyoga.

— Je vais nous préparer un truc... tu aimes les pâtes ?

...

Pendant ce temps, Seiya accompagnait Aiolia jusqu'au temple du Sagittaire. Le lieu rendait le lion un peu triste, mais il appréciait la présence du Pégase qui était à ses yeux comme un petit frère. Il voulait transmettre au jeune garçon tout son savoir, comme Aiolos avait pu le faire avec lui.

— J'ai longtemps souhaité m'entrainer avec toi, avoua Seiya d'un air impatient. Marine m'a dit que tu étais le meilleur, en plus que ton frère était le chevalier du Sagittaire. J'imagine qu'il a dû aussi t'apprendre à te battre.

— Oui effectivement, répondit Aiolia dans un sourire. Aiolos aurait adoré t'entrainer, ou devenir ton professeur. Il était vraiment doué pour ça. Il y a des techniques en particulier que tu voudrais apprendre ?

— Je... j'avais quelques questions. Je ne savais pas trop à qui les poser, car mes amis n'ont jamais vécu au sanctuaire. Tu connais un peu les femmes chevalier, non ?

— J'ai vécu quelques années avec elles, approuva Aiolia. Enfin, une partie de mon enfance, après la mort d'Aiolos. Je n'avais plus personne, et elles ont été là pour moi. Elles m'ont appris à améliorer mes techniques de combat, mais aussi à me débrouiller seul.

— Tu pourras peut-être m'aider, alors, dit Seiya. J'avais brisé le masque de Shaina il y a quelque temps. Et elle attend quelque chose de ma part. Mais, je ne sais pas trop ce que je suis censé faire. Tu t'y connais en femme, toi, non ? Tu n'as pas déjà soulevé le masque de Marine ?

— Je n'ai jamais vu le visage d'une femme chevalier, avoua Aiolia d'un air embarrassé. Je n'ai jamais eu... ce type de relation avec Marine. Quant à ce qu'attend Shaina... elle espère probablement une demande en mariage de ta part. Tu es encore trop jeune pour te marier. J'imagine que si ses sentiments ne changent pas d'ici ta majorité, tu pourras lui faire ta demande. Enfin, si c'est aussi ce que tu veux.

— Pourtant, j'ai l'impression qu'elle attend déjà quelque chose de ma part. Quand je suis de passage au sanctuaire, elle me rappelle tout le temps le fait que j'ai vu son visage, et que je lui dois une faveur.

— C'est une jeune femme en âge d'aimer, j'imagine qu'elle souhaite ton attention. Elle aimerait peut-être te fréquenter avant que tu ne la demandes en mariage. Comme deux adolescents de votre âge.

Seiya semblait trouver son raisonnement logique. Et opina silencieusement de la tête, l'air pensif. Tous les deux bavardaient devant l'entrée du temple d'Aiolos, et appréciaient le beau temps de Grèce.

— Dis-moi, Aiolia, fit Seiya en le dévisageant. Tu sais ce que je dois faire, pour faire plaisir à Shaina ? Qu'est-ce que je suis censé dire à une femme ?

Aiolia se sentait déstabilisé par la question. Il n'y connaissait rien en femmes. Il n'en avait jamais fréquenté, sauf amicalement. Jamais il ne s'était posé de telles questions à propos de la gent féminine. Il réalisait qu'elles ne l'intéressaient pas vraiment, il avait toujours concentré son attention sur son rôle de chevalier d'or. Il ignorait ce qu'il fallait dire. Seiya l'admirait tellement qu'Aiolia avait peur de le décevoir. Maladroitement, il répondit la première chose qui lui venait en tête :

— Si je voulais qu'un homme me fasse plaisir... et bien, je suppose que j'apprécierais que celui-ci vienne m'en parler, avant d'envisager un baiser. Tu devrais peut-être commencer par proposer à Shaina une sortie dans un lieu agréable. Comme un café en bord de mer. Tu pourras lui donner un baiser et voir sa réaction. Ainsi, tu seras fixé.

— C'est... une bonne idée, opina Seiya. Mais, elle ne va pas mal le prendre si je l'embrasse aussi vite ? Je devrais peut-être la prévenir avant, non ?

— L'amour, c'est comme un combat, supposa Aiolia en levant le poing. Il faut surprendre ton adversaire. Demande-toi comment tu l'aurais combattu, et remplace tes météores de Pégase par de la séduction... ou de la nourriture.

— J'imagine que tu dois savoir de quoi tu parles. Un homme comme toi ne doit pas avoir de mal à trouver des copines !

Aiolia ne savait pas quoi répondre à ça. Il n'avait aucune expérience et avait maintenant peur de donner de mauvais conseils au jeune Pégase. Seiya buvait toutes ses paroles, exactement comme lui à l'époque où il écoutait Aiolos.

Alors qu'ils parlaient de Shaina, la concernée se montra devant le temple du Bélier. Elle avait senti la présence de Seiya au sanctuaire, et souhaitait le voir. Mais, elle n'était pas seule. Marine l'accompagnait, et semblait soucieuse malgré son masque sur le visage. Aiolia et Seiya s'empressèrent d'aller voir, alertés par Mû. Il refusait de laisser les deux femmes entrer et voulait qu'elles retournent au village des chevaliers.

— Nous ne pouvons vraiment pas entrer ? insista Marine. Tu sais qu'on est de confiance, depuis le temps qu'on travaille pour le sanctuaire.

— Les règles sont les règles, dit Mû. Personne n'a le droit de traverser les maisons du zodiaque, c'est comme ça.

— Je n'ai pas du tout revu Aiolia depuis qu'il a pris ses fonctions dans la maison du lion, répondit Marine. J'aurais aimé savoir s'il va bien et lui parler. Et Shaina voulait voir Seiya.

Aiolia et Seiya arrivèrent au même moment. Ce qui semblait soulager les deux femmes. Seulement, Mû était à présent énervé, ce qui était exceptionnel venant de lui.

— C'est bon, Mû, fit Aiolia. Elles ne représentent aucun danger.

— Non, ce n'est pas bon, lâcha Mû. Tu sais que tu ne peux pas emmener de femmes pour te distraire ici. Elles n'ont rien à faire dans nos maisons.

— T'as dit quoi, là ? s'offusqua Marine. Serais-tu en train de me manquer de respect ?

— On ne peut pas entrer et sortir des maisons du zodiaque comme dans un moulin, expliqua Mû. Le temple du Bélier n'est pas un salon de thé. Vous ne pouvez pas rester ici pour discuter.

— Donc, j'ai pas le droit de sortir pour voir mes amies, fit Aiolia. Et elles n'ont pas le droit d'entrer non plus pour prendre de mes nouvelles ? C'est pire que le cap Sounion ici.

— J'en suis navré, dit Mû. Moi aussi, je ne peux plus voir mes proches à Jamir, cela m'attriste. Mais nous devons écouter le vieux maitre.

— Le vieux n'a qu'à venir me dire ça lui-même, râla Aiolia. Viens Seiya, allons au village des chevaliers pour discuter avec nos amies.

Aiolia en avait assez de ces règles. Il décida de partir, peu importe ce que dirait Mû. Alors que Seiya commençait à suivre le lion vers la sortie du temple du Bélier, Mû fit apparaître un grand mur de cristal devant le visage d'Aiolia. Celui-ci se cogna brutalement dessus et se cassa le nez. Il poussa un cri de douleur en se reculant, et passa ses mains devant sa bouche et sous ses narines : il saignait beaucoup. Mû resta impassible, mais pas moins fier de son geste. Shaina ne put s'empêcher de ricaner, alors que Seiya et Marine prenaient un air abasourdit devant la scène. La seconde qui suivit, Aiolia était déjà sur Mû, le poing levé pour lui asséner un coup.

Marine resta figée en voyant les deux hommes rouler au sol, et s'échanger des coups. Shaina en profita pour tirer Seiya par la main et l'inviter à s'enfuir. Celui-ci accepta de l'accompagner le plus discrètement possible.

— Shaina, ça te dit d'aller se poser dans un café ? proposa le Pégase.

[Note de l'auteur] Je voulais faire plaisir à Shasei dans ce chapitre, comme un petit présent d'anniversaire en retard... désolé. Pour le rendez-vous... affaires à suivre au prochain chapitre. J'ai voulu tenter une version amusante d'Aiolia qui donne des conseils à Seiya en amour... alors qu'il n'y connait absolument rien ! Et comme l'animé avait totalement mis de côté la suite de la relation de Shaina et Seiya, alors qu'il avait promis de faire un geste pour elle après avoir vu son visage, j'ai voulu tenter d'ajouter ce petit oubli dans cette fic. En espérant que tu apprécieras ce petit clin d'oeil à tes ''premières fois...''