L'après

Re bonsoir, vous pensiez être débarrassés de moi ? Me revoilà aussitôt de retour pour vous offrir le plus long chapitre que j'aie jamais écris pour cette histoire jusqu'à présent. On peut dire que c'est un chapitre pour me faire pardonner de ma très longue absence, j'espère que ça marchera parce qu'il est rempli en rebondissements et émotions :) Je profite d'être motivée ce soir pour vous offrir un chapitre fraichement rédigé en 4h (c'était long), donc ne m'en voulez pas si vous y trouvez des fautes haha.

Je vous remercie encore une fois de suivre mon histoire et du soutien que vous m'apportez, ajutant en vues qu'en reviews (merci particulièrement à l'un.e d'entre vous qui m'a souhaité.e bon courage pour la suite, ça me touche beaucoup :))

Sur ce, il est temps pour moi d'aller dormir et je vous laisse apprécier ce très long chapitre. Je vous dit à très bientôt je l'espère, en espérant ne pas vous laisser sur ce cliffhanger trop longtemps !

kisses


L'atmosphère était étrangement paisible dans la salle commune des préfets-en-chef. L'attente était longue mais savoir que les choses bougeaient, que leurs amies étaient sur le point de leur être rendues, que tout reviendrait à la normale apaisait les cœurs de ce groupe d'amis. Ginny et Blaise étaient tous les deux endormis sur le canapé, la rousse ayant sa tête sur l'épaule du Serpentard, celui-ci étant lui-même appuyé sur la tête de son amie. Ils semblaient tous les deux être dans une étreinte apaisante, soupirant avec sérénité dans leur sommeil. Théodore de son côté était assis sur un fauteuil en face du duo, un livre entre les mains et les pieds posés sur la table basse, le nez retroussé et une ride plissée sur son front alors qu'il se concentrait pour lire son bouquin, les pensées négatives et questionnements inquiétants envahissant son esprit. Derrière lui se trouvait Drago, faisant les cent pas autour du cercle de canapés et de fauteuils où se trouvaient ses amis. Une main derrière le dos, l'autre jouant avec sa baguette magique qu'il faisait tourner entre ses doigts alors qu'il réfléchissait intensément, totalement obnubilé par ses pensées. Ron quant à lui préparait dans la kitchenette présente au fond de la salle commune des sandwichs pour le groupe, leur aillant répété que en temps de crise, « il est important d'avoir le ventre rempli pour pouvoir faire face à toute sorte d'épreuve ». Si Blaise avait été réveillé, il n'aurait pu qu'adhérer aux paroles du roux. Enfin, devant le feu de cheminée grondant dans la pièce, jouaient aux échecs Harry et Daphné. Leur esprit stratégique étant occupé à autre chose, cela les soulageait de pouvoir contribuer à un plan ou s'opposer à un adversaire étant donné qu'ils ne pouvaient pas le faire pour leurs amies. Leur conversation était basse et calme pour ne pas déranger les autres et c'est alors que Harry s'apprêtait à prendre possession de la reine de Daphné que la porte de la salle commune s'ouvrit avec force et qu'un tourbillon de couleurs s'approcha du groupe réuni tous ensemble. Blaise, réveillé par l'intensité du bruit que provoqua l'entrée de McGonagall, secoua Ginny encore assoupie sur son épaule.

-Eh Weaslette, réveille-toi il y a des nouvelles, lui chuchota doucement le Serpentard.

Harry et Drago se précipitèrent sur leur professeure sans dire un mot tandis que Ron ressortait de la cuisine avec un sandwich entre les mains, de la sauce dégoulinant de sa bouche. Tous avaient un regard inquiet sur le visage.

-Nous les avons récupérées, annonça-t-elle enfin sans les faire patienter plus longtemps.

Le groupe poussa un soupir de soulagement, Ginny s'écria avec joie tout en serrant Blaise dans ses bras. Drago se sentit trembler, la vision soudainement floue. Il tituba quelque peu ce qui poussa Harry à le tenir par les côtes.

-Où est-ce qu'elles sont ? demanda précipitamment Ron.

-Il faut absolument qu'on les voit, ajouta Drago dans un murmure féroce.

-Elles se trouvent actuellement à Ste-Mangouste. Il y a eu des complications lors de la mission mais rassurez-vous, elles sont entre de bonnes mains, s'empressa de répondre McGonagall alors qu'elle aperçut les visages de ses élèves pâlir à l'idée qu'il leur soit arrivé quelque chose.

-Il faut qu'on se rende là-bas, ordonna Harry. Tout de suite. Et si vous voulez nous en empêcher…

-Evidemment que vous devez vous y rendre Monsieur Potter, le coupa le professeur McGonagall. J'ai organisé votre voyage par poudre de cheminette, vous partirez de mon bureau par binôme, j'ai déjà prévenu les parents de Miss Granger. Veuillez me suivre il n'y a pas de temps à perdre jeunes gens.

A peine avait-elle fini sa réponse que la moitié du groupe d'amis était déjà rendu au pas de la porte de la salle commune.

Un crac se fit entendre dans le hall de Ste-Mangouste tandis que six aurors se précipitèrent vers l'aide la plus proche, faisant léviter devant eux le corps de deux jeunes filles en piteux états.

-On a besoin d'aide par ici ! cria l'un d'eux tandis que des infirmières se précipitèrent vers le groupe en courant.

Un second crac se fit de nouveau entendre tandis que des médicomages s'occupaient de Hermione et Pansy. Le ministre de la Magie apparût alors, accompagné de Dumbledore et de deux aurors. Ils se dirigèrent vers la scène avec précipitation.

-Cooper, dites-moi tout, s'exclama le ministre sans se préoccuper des politesses.

L'auror en chef s'approcha du ministre et de Dumbledore et leur résuma la situation. Il boitait, avait une large coupure à la jambe transperçant son pantalon et les mains ensanglantées.

-Le début de mission se passait parfaitement bien, on a réussi à localiser les deux otages sans beaucoup de difficultés grâce au plan qui nous a été donné. Malheureusement nous n'avions pas prévu que l'un des suspects, Mr Parkinson, descendrait à cet instant même, visiblement pour torturer sa fille. Ce n'était pas marqué dans le rapport, expliqua Cooper avec agacement.

-Notre espion n'était absolument pas au courant que cela semblait être une habitude pour Mr Parkinson de descendre toutes les nuits rendre visite à sa fille, le coupa aussitôt Dumbledore en prenant la défense de Rogue. Aucune information n'a été retenue contre votre gré afin de mener à bien cette mission et vous le savez, nous faisons tous comme nous le pouvons.

-Ce détail nous a valu la perte de deux de nos collègues, professeur Dumbledore, rétorqua férocement Cooper. Bowie et Adams sont morts à cause de cela.

Dumbledore posa un regard sur les mains ensanglantées et tremblantes de l'homme en face de lui.

-Nous ferons en sorte que ce genre d'incident n'arrivera plus, le rassura le ministre de la Magie. Cooper, veuillez-vous faire examiner par un médicomage je vous prie. Vous devez être bien secoué.

-Je vais bien, rétorqua faiblement Cooper sans plus de conviction.

Mais le ministre ne l'écouta pas et fit signe à une infirmière de venir s'occuper de l'auror en chef. Dumbledore s'approcha quant à lui des deux jeunes filles inanimées, toutes les deux posées sur des brancards qui lévitaient au milieu du hall de Ste-Mangouste. Les aurors présents faisaient en sorte de retenir la foule qui essayait de déterminer ce qui était en train de se passer tandis que les gens murmuraient et spéculaient alors qu'ils reconnaissaient devant eux Hermione Granger, meilleure amie de Harry Potter et Pansy Parkinson, une fille de Mangemorts.

-Comment vont-elles ? s'inquiéta Dumbledore en restant à l'écart du chemin des médicomages.

-Elles sont en très mauvais état, lui répondit un médicomage qui s'occupait de la blessure au ventre de Pansy. Elles ont besoin d'être immédiatement emmenées en soins intensifs.

Alors qu'il prononçait ces paroles, un énorme vacarme se fit entendre plus loin. Dumbledore se retourna et aperçut un groupe de sept jeunes adultes accompagnés du professeur McGonagall. Tous s'en prenaient aux aurors qui se tenaient devant eux, leur interdisant l'accès.

-Je vous le répète, personne n'est autorisé à franchir ce périmètre de sécurité, s'exclama un jeune auror à bout de souffle, essayant de toutes ses forces de retenir ces jeunes élèves qui s'obstinaient à vouloir passer.

-Je vous préviens, gronda soudainement Drago en brandissant sa baguette, si vous ne nous laissez pas passer dans les cinq secondes qui viennent, vous allez franchement le regretter.

-Monsieur Malefoy ! s'exclama le professeur McGonagall, outrée. Ce ne sont pas des manières, veuillez baisser votre baguette je vous en prie.

-Nan je suis avec Drago sur ce coup-ci, acquiesça Harry en sortant également sa baguette magique. Laissez-nous passer ou alors le nombre de patients dans cet hôpital va drastiquement augmenter, menaça Harry.

Leurs amis protestèrent de même et avec force tandis que le pauvre auror ne savait plus où se mettre face à cette situation.

-Un, commença à compter Drago, deux…

-Jeunes gens voyons ! rugit le professeur Dumbledore en s'approchant d'eux. Vous n'avez pas honte, veuillez cesser immédiatement.

-Professeur Dumbledore, dites-lui de nous laisser passer sur le champ ! intervint Ginny en voyant l'homme imposant arriver.

Le professeur Dumbledore soupira.

-Laissez-les passer, tout va bien ils sont avec moi, s'exclama-t-il à l'adresse de l'auror.

Celui-ci secoua la tête, désemparé, mais se poussa enfin de leur passage, faisant entrer le groupe dans le périmètre restreint. Ils se précipitèrent vers les corps de leurs deux amies à toute vitesse, poussant quiconque se trouvant sur leur chemin.

-Hermione ! s'exclama Ginny alors qu'elle arrivait à la hauteur de sa meilleure amie, étendue de tout son long sur un brancard.

Chemise ouverte, plaies béantes réparties sur tout le corps, cheveux sales et emmêlés, les lèvres bleues et le teint pâle, Hermione n'avait toujours pas reprit connaissance. Ginny poussa un couinement apeuré en voyant l'état de sa meilleure amie, portant une main à sa bouche et en approchant une autre tremblante vers le corps de Hermione. Harry et Ron s'approchèrent également d'elle, le visage vide et les yeux effarés. Ils n'en croyaient pas leurs yeux, voir leur meilleure amie dans cet état là les rendaient malades. La seule fois où Hermione avait finie à l'infirmerie à Poudlard c'était en deuxième année, alors qu'elle avait été figée par le regard du Basilik. Déjà à cette époque, savoir leur meilleure amie dans un état aussi déplorable les avaient rendus inconsolables. Cette fois-ci c'était pire : Hermione avait été torturée, amaigrie, questionnée, délaissée pendant des jours et des jours, sans aucun soutien moral et physique et ne pouvant compter que sur Pansy, dans un état encore pire que le sien. Et connaissant Hermione, Harry et Ron étaient persuadés qu'elle avait fait passer les besoins de Pansy avant les siens. Harry lui attrapa la main et laissa échapper un sanglot alors qu'il sentit à quel point la main de Hermione était froide et maigre, presque cadavérique. Sur l'avant-bras, les trois amis remarquèrent que le mot sang-de-bourbe y avait été incrusté, probablement avec une lame aiguisée et empoisonnée. Harry sentit la rage monter en lui. Une seule personne folle et sadique lui venait à l'esprit, capable de réaliser ce genre de châtiment, une personne qui avait autrefois tué son parrain devant ses yeux : Bellatrix. C'en était trop pour Ginny qui fondit en larmes, serrant dans ses bras le corps inanimé de Hermione.

De leur côté, les Serpentards avaient face à eux la même vision alors qu'ils entouraient le corps de Pansy. Théo n'en croyait pas ses yeux et dû détourner le regard afin de ne pas avoir l'image de sa meilleure amie à moitié morte devant ses yeux. Daphné pleurait dans les bras de Blaise, le dos tourné tandis que celui-ci laissait couler sur ses joues des larmes silencieuses, frottant avec réconfort le dos de sa petite amie. Drago fut le seul qui osa s'approcher de Pansy, à petits pas et avec prudence, comme si à tout moment sa meilleure amie allait disparaitre de son brancard s'il faisait un mouvement brusque. Tremblant, il tendit une main vers une mèche de cheveux couvrant les yeux de Pansy et la repoussa derrière son oreille. La respiration de Pansy était saccadée et difficile, son ventre était à moitié ouvert et Drago pouvait apercevoir au fond de la cavité les organes de Pansy. En cet instant, Drago prit peur. Peur qu'elle ne meure.

-Pans… murmura Drago avec horreur.

Avant qu'il n'ait eu le temps de prononcer d'autres mots ou de faire un geste de plus, un médicomage le poussa brusquement du corps de la jeune fille.

-Elles sont en difficulté respiratoire, leur température corporelle est affreusement basse. Leur corps sont en état de choc, on les emmène sur le champ, s'exclama-t-il avec précipitation.

Une équipe de médicomages commença à s'activer autour d'eux tandis que Daphné et Blaise reculaient, apeurés. Drago commença à avancer avec le groupe médical mais Théo le retint par l'épaule.

-Où est-ce que vous les emmenez ? s'écria Drago en se débattant de la poigne de Théo. Hermione !

Alors que le brancard de Hermione passait devant lui et que Harry, Ginny et Ron s'étaient rapprochés de Daphné et Blaise, Drago donna un violent revers d'épaule ce qui fit lâcher sa prise à Théo. Il accouru vers Hermione et prit sa main entre ses mains alors que l'équipe de médicomages continuait d'avancer.

-Malefoy ! cria Ron, mais le blond ne l'écoutait pas.

-Granger accroche-toi je t'en supplie, lui murmura Drago tout en lui embrassant la main. Je suis là maintenant mais je t'en prie tiens bon. Il faut que tu te battes Granger.

-Monsieur vous devez nous laisser nous occuper d'elle, s'exclama une infirmière alors que le groupe dépassait une large porte en bois. Vous devez attendre avec le reste de votre famille.

Drago embrassa une dernière fois la main de Hermione et lâcha finalement son emprise.

-Je ne peux pas les perdre encore une fois, leur sort est entre vos mains, menaça Drago à l'égard des médicomages, un sanglot coincé dans la gorge.

L'infirmière lui lança un dernier regard compatissant avant de disparaitre avec ses collègues et Hermione derrière la porte restreignant l'accès aux visiteurs. Drago porta les mains à son visage et aperçut le sang de Hermione dessus. Les larmes commencèrent à couler sur ses joues et il poussa un cri de rage, désemparé face à la situation.

Plusieurs heures s'étaient écoulées depuis l'arrivée des deux jeunes filles à Ste-Mangouste. Le groupe d'amis avait passé la nuit à attendre de leurs nouvelles, assis ou faisant les cent pas dans la salle d'attente. Entretemps, les parents de Hermione avaient fait leur apparition, accourant pour des nouvelles de leur fille, rassurés par le professeur Dumbledore. Mr et Mme Weasley étaient également apparus, prévenus par le professeure McGonagall. A leur arrivée, ils s'étaient directement approchés du groupe de jeunes amis attendant désespérément l'arrivée d'un médicomage et les avaient serrés un par un dans leurs bras. Ils s'étaient ensuite occupés de Mr et Mme Granger, totalement apeurés dans un univers qui ne leur était pas familier et totalement inquiets pour leur fille. Mme Weasley n'a pas une seule fois lâché la main de Mme Granger cette nuit-là. Enfin, deux médicomages s'étaient approchés du large groupe tandis que le soleil commençait enfin à pointer le bout de son nez après cette terrible nuit de janvier. Ils avaient expliqué avec détails l'intensité des blessures des deux jeunes filles, un air grave sur leurs visages. Leurs explications étaient accompagnées des sanglots qui émanaient de Mme Granger, réconfortée par son mari et Mme Weasley, incapable de se retenir alors qu'on lui annonçait que sa fille était en danger de mort et encore inconsciente. Les jeunes adultes, eux, étaient vides d'émotion et silencieux, redoutant le pire. On leur avait alors annoncé que Hermione et Pansy avaient toutes les deux été transportées en soins intensifs dans des chambres séparées, Pansy étant placée dans un coma magique et que à l'heure actuelle, nul ne savait quand et si jamais elles allaient se réveiller de leurs séquelles. Ils avaient alors été amenés à leur chevets, Mr et Mme Granger ne quittant pas leur fille tandis que les Serpentards restaient aux côtés de Pansy. Les professeurs Dumbledore et McGonagall étaient retournés à Poudlard après en avoir appris plus sur l'état de santé des deux jeunes filles, laissant les familles dans leur intimité.

L'attente était longue, aucun signe de la part de des jeunes filles ne se faisait sentir mais le groupe ne perdait pas espoir, et alors que midi approchait, Ginny se précipita en panique dans la chambre où se trouvaient les Serpentards, Daphné et Drago chacun d'un coté du lit et tenant la main de Pansy, Blaise face à la fenêtre et dos tourné à la porte tandis que Théo observait Pansy depuis son fauteuil, blanc comme un linge et n'ayant pas osé approcher sa meilleure amie depuis qu'ils avaient pu rentrer dans la chambre. A l'arrivée précipitée de Ginny, toutes les têtes se tournèrent brusquement vers elle, Drago se levant de son siège sans jamais lâcher la main de Pansy, Blaise s'approchant de Daphné tout en posant ses mains sur ses épaules.

-Qu'est-ce qui se passe Weasley ? s'exclama Théo en redoutant le pire.

-Elle est réveillée, souffla Ginny.

Sans une parole de plus, elle tourna aussitôt les talons et se précipita vers la chambre de Hermione, tout de suite suivie par Drago, Daphné, Théo et Blaise qui posa un baiser sur le front de Pansy tout en lui chuchotant :

-On est juste à côté Pans.

Tous les cinq pénétrèrent avec force dans la chambre d'à côté et le groupe de Serpentards fit face à Hermione, assise et éveillée dans son lit, entourée de sa mère et de son père qui l'étreignaient avec force tandis que Harry et Ron au pied de son lit n'arrêtaient pas de lui poser un millier de questions.

-Granger, s'exclamèrent les Serpentards en s'approchant d'elle.

-Que tout le monde se calme et me laisse respirer un peu s'il vous plait, s'exclama la voix faible et rauque de Hermione.

Après un dernier baiser mouillé de sa mère sur sa joue, tout le monde recula un instant du lit et observa en silence Hermione.

-Quelqu'un a prévenu les médicomages ? demanda finalement Daphné.

-Non, je suis venue vous chercher directement, lui répondit Ginny.

-Je m'en occupe, intervint Théo qui sortit aussitôt de la chambre à la recherche de personnel médical magique.

-Comment tu te sens ? chuchota Harry à l'encontre de Hermione.

-Mise à part le fait que j'ai été torturée pendant des jours et que j'ai fait la connaissance de vos parents, charmants sujets par ailleurs, plutôt bien, répondit Hermione avec nonchalance.

-Pas drôle Granger, s'exclamèrent Blaise et Drago à l'unisson.

-Hermione chérie… murmura sa mère en même temps, l'œil mouillé.

-Wow, ne casse pas l'ambiance comme ça Hermione, répondit également Ron.

Hermione laissa échapper un petit rire tout en se serrant les côtes avec douleur et essaya de se redresser sur son lit.

-Tiens, laisse-moi t'aider, proposa Ginny en la prenant par le bras et la faisant se redresser tandis que Mr Granger ajustait les coussins.

-Merci, chuchota Hermione.

-Sérieusement Granger, intervint Drago. Comment tu te sens ?

Hermione le fixa droit dans les yeux, ce qui déstabilisa Drago. Depuis qu'ils savaient qu'elles avaient été secourues, tout ce qu'il avait voulu c'était croiser de nouveau son regard noisette. Plonger dans ses yeux intenses remplis de sagesse et de malice. Tout ce qu'il avait voulu c'était de savoir qu'elle allait bien et toute cette attente l'avait tué à petit feu. Il en était malade. Malade de ne pas avoir pu faire plus pour elles, malade ne pas être intervenu. Malade de ne pas les avoir secourues lui-même tandis que le ministère attendait patiemment une opportunité. Il s'en voulait de ne pas avoir essayé plus fort. Alors il détourna le regard.

-Je ne saurais pas vous dire comment je me sens honnêtement, répondit enfin Hermione avec un soupir. Soulagée d'être encore en vie. Soulagée d'être sortie de cet enfer.

Blaise et Daphné baissèrent la tête, honteux, comme s'ils étaient responsables de son malheur.

-Eh, les interpela Hermione en remarquant leur comportement. Rien de tout ça n'est votre faute.

-Hermione ce n'est pas à toi de nous rassurer actuellement, rétorqua Daphné avec douceur. Tu es celle qui a été torturée par les Mangemorts, pas nous.

Hermione n'eut pas eu le temps de répondre que Théo fit de nouveau son apparition, accompagné d'une médicomage et d'un infirmier. La conversation fut coupée courte alors qu'ils commencèrent à s'occuper de Hermione et à lui faire faire des tests neurologiques, psychiatriques et physiques. Pendant ce temps, le reste du groupe attendit dans le couloir, seuls Mr et Mme Granger restant aux côtés de leur fille.

-Je vais rendre visite à Pansy si ça vous dérange pas en attendant, s'exclama Ron à l'intention du groupe.

Tous acquiescèrent et Ron se dirigea vers la chambre de Pansy. Il traversa le pas de la chambre et aperçut le corps inanimé de son amie, et Ron se sentit aussitôt pâlir. Il s'approcha avec douceur du lit où reposait Pansy et s'assit là où se trouvait auparavant Drago. Avec hésitation, il prit la main froide de Pansy entre les siennes, essayant de la réchauffer. Il observa longuement la jeune fille sans dire un mot. Elle était habillée d'une robe d'hôpital horriblement déprimante qu'elle aurait détesté, avait un énorme bandage qui entourait son ventre et que l'on pouvait discerner sous la robe, ses blessures les plus minimes avaient été refermées magicalement mais les plus intenses comme celles à son bras étaient entourées d'un bandage contenant une substance violette étrange. Des potions étaient disposées sur sa table de chevet et la jeune fille semblait dormir, les yeux fermés, enfin paisible. Elle avait les joues creuses et des cernes violacées sous les yeux mais ses cheveux, par un quelconque miracle, étaient d'une éclatante beauté, ce qui fit sourire Ron. Il soupira longuement et secoua la tête.

-Je m'en veux tellement si tu savais, murmura-t-il tout en serrant la main de Pansy dans les siennes. J'aurai dû être à ta place, j'aurai dû te protéger. J'espère que tu pourras me pardonner, je t'avais promis de te protéger.

Les paroles qu'il avait prononcées à Noël à l'encontre de Pansy au 12 Square Grimmauld résonnaient dans sa tête depuis qu'il avait apprit son enlèvement.

« Tu n'es pas toute seule, Pansy. Tu ne l'as jamais été et tu ne le seras jamais. Tu peux compter sur tes amis, sur mes parents et également sur moi. Je sais tout ce que tu as vécu et j'espère dans le futur faire de mon mieux pour qu'il ne t'arrive plus de pareilles choses. »

Voilà la promesse qu'il lui avait faite. Voilà les mots qui le hantaient jour et nuit depuis cette embuscade dans le train. Ron n'en dormait plus tellement il s'en voulait. Comment allait-elle pouvoir le pardonner après l'avoir laissée tomber de la sorte ? Ron lui-même était incapable de se pardonner et il était à peine possible pour lui de poser les yeux sur Pansy depuis leur sauvetage. Il s'en voulait tellement et s'il pouvait, il échangerait sa place avec la jeune fille à tout moment. Malheureusement ce n'était pas comme cela que ça marchait et Ron en payait difficilement le prix.

-Combien de jours je suis restée là-bas ? s'éleva la voix de Hermione après un long silence.

Sa chambre était enfin vide et calme, seul Drago se trouvait à ses côtés, ses parents étant allés chercher quelques affaires pour Hermione tandis que Harry et Ginny discutaient avec Mr et Mme Weasley qui avaient été prévenus du réveil de Hermione. Les médicomages avaient enfin laissé Hermione tranquille après qu'elle leur ait assuré qu'elle allait bien et Daphné, Théo et Blaise, pour leur part, étaient allés chercher un café pour se tenir éveillés, laissant Pansy avec Ron et Hermione avec Drago. Celui-ci releva la tête et chercha le regard de Hermione qui semblait être perdu devant elle.

-Pratiquement une semaine, soupira Drago.

Hermione lâcha un petit couinement et ferma les yeux un instant, la respiration saccadée. Drago lui laissa le temps de reprendre ses esprits, la regardant avec inquiétude.

-J'ai essayé de garder une notion du temps, reprit lentement Hermione après une longue pause. Grâce à l'évolution de nos premières blessures dans le train j'arrivais à peu près à déterminer quel jour on était, mais au bout d'un moment ça ne marchait même plus parce qu'ils s'en prenaient à nos blessures en nous torturant particulièrement à ces endroits. Alors au bout d'un moment quand j'ai compris que le ventre de Pansy ne se refermerait pas de sitôt, j'ai arrêté de compter.

-Granger… murmura Drago en s'approchant de la jeune fille.

-J'ai cru qu'on ne s'en sortirait jamais, s'exclama Hermione les larmes montant aux yeux. Je te jure que j'ai essayé d'y croire. Pour Pansy, pour mes parents, pour vous… Mais j'étais si fatiguée. Je suis fatiguée Malefoy…

Hermione éclata en sanglots et Drago s'assit sur son lit en la prenant dans ses bras.

-Je sais Granger, je sais. On est là maintenant, tu es en sécurité je te le promets, la réconforta Drago.

Le blond lui caressa les cheveux tout en la berçant avec son corps. Il inhala lentement l'odeur de Hermione, la culpabilité reprenant le dessus et ne réalisant toujours pas qu'elle était enfin réellement là, dans ses bras et en vie. Hermione mit un long moment à se calmer, continuant d'être bercée par Drago qui la maintenait de toutes ses forces contre lui, comme s'il craignait qu'elle ne lui échappe de nouveau. Ce ne fût qu'au bout d'un long moment qu'elle finit par s'assoupir dans ses bras, épuisée par ses blessures et les larmes. Tous deux restèrent ainsi dans cette étreinte durant plus d'une heure, allongés dans le lit, le silence et le calme planant dans la pièce, Hermione enfin sans crainte qu'un Mangemort ne vienne les réveiller pour les torturer de nouveau. Elle se sentait en sécurité. Mais cette sérénité ne dura pas assez longtemps au goût de la jeune fille qui fut réveillée brutalement par un vacarme émanant du couloir. Drago se redressa et lâcha quelque peu son étreinte, essayant de comprendre ce qu'il se passait. Alors qu'il se leva et qu'il se dirigea vers la porte de la chambre, il comprit enfin que quelque chose n'allait pas du côté de Pansy.

-Qu'est-ce qui se passe ? C'est Pansy ? demanda Hermione d'un ton inquiet en essayant de se redresser.

-Reste là Granger, je t'interdis de bouger je vais voir ce qui se passe, lui répondit Drago en sortant en furie de la chambre de Hermione, fonçant vers celle de Pansy.

Mais Hermione n'allait certainement pas l'écouter. Rassemblant le dernier semblant de force qu'elle avait en elle, elle se leva difficilement de son lit et se dirigea également vers la scène, son équipement médicologique flottant derrière elle. Essoufflée, elle marcha avec peine vers le groupe de gens se trouvant devant elle et lui tournant le dos. Alors qu'elle s'approcha un peu plus, grognant de douleur et se tenant la tête avec difficulté, comme si son cerveau allait sortir de son crâne, elle vit enfin tout ce qui causait autant de panique dans leur aile de l'hôpital. Pansy, torse nue, baignant dans son sang dans son propre lit, était entourée d'une armée d'infirmières et de médicomages hurlant des instructions de tous les côtés. Ron, en panique, se trouvait à côté du lit et tremblait de tout son corps, hurlant aux médicomages de faire quelque chose, n'importe quoi. Un sort fut prononcé, faisant apparaitre les signes vitaux au-dessus du corps de Pansy et qui semblaient chuter de plus en plus, sa pression artérielle, son rythme cardiaque, sa respiration et sa température lâchant l'un après l'autre. Un médicomage essayait de la réanimer en lui administrant potions et sortilèges tandis que d'autres autour de lui s'empressaient d'apporter l'équipement nécessaire.

-Pansy, murmura avec faiblesse Hermione face à la scène.

Le groupe d'amis se retourna brusquement vers Hermione, inquiets.

-Hermione qu'est-ce que tu fais debout, tu ne devrais pas voir ça, l'interpela Ginny, les larmes aux yeux en s'approchant avec tristesse de sa meilleure amie.

-Pans… murmura une dernière fois Hermione avant de sombrer dans les ténèbres, ses dernières forces lâchant à cause du stress, de la fatigue et de l'intensité de ses blessures.

-Hermione ! s'exclamèrent Harry et Blaise tandis que Ginny poussa un cri aigue.

-Granger ! cria Drago en se précipitant vers Hermione.

Les genoux de Hermione frappèrent le sol avec force tandis que le chaos émanait autour d'elle. Drago s'élança à toute vitesse et rattrapa de justesse sa tête avant qu'elle ne touche le sol et n'aggrave ses blessures. La panique prit le dessus, tout le monde s'agglutina autour de Hermione, inconsciente, tandis que Pansy était entre la vie et la mort devant leurs yeux horrifiés. Drago serra avec force le corps de Hermione contre lui alors que sa meilleure amie perdait petit à petit la vie à quelques mètres d'eux.