Chapitre 11 : Pour l'honneur de la famille
L'appel d'âme devint une routine pour Tanda au fil du temps. Sa bien-aimée était de retour dans sa patrie et la curiosité débordante de l'apprenti chamane ne cessait de croître. Il visita son petit appartement à la Capitale, quand elle continuait d'étudier pour parfaire ses connaissances en médecines et vit que Luka avait été placée aux côtés de ses copines sur le dessus de sa commode. Balsa ne pouvait le voir ni le sentir, mais quand Tanda vit qu'elle s'endormait de fatigue, le nez dans ses bouquins, toujours afférée à relire plusieurs fois la même page, il tenta de connecter son fils de pensée avec les siennes.
« Tu devrais aller te reposer et dormir. Il est assez tard comme ça, proposa-t-il. »
La jeune femme s'étira soudainement sur sa chaise en bâillant. À sa plus grande surprise, Balsa lui répondit par télépathie et sa réponse l'amusa.
« Tu as raison, Maman, je devrais aller me coucher... »
Elle avait entendu ses paroles, mais les avait confondues avec celles de sa mère défunte, Laika. Tanda jeta un œil à Laika, qui était assise à la même table que sa fille et tricotait à une vitesse ahurissante, ne perdant pas le compte de chaque maille. Elle lui sourit. Elle portait un chandail blanc avec un collet entouré d'un biais rouge, ainsi qu'un hakama de même couleur. Dans ses cheveux, une fleur faisait office de barrette. Balsa avait les mêmes mèches superflus qui tombaient sur son nez en diagonale et chaque côté de sa tête. Tanda se surprit à croire qu'elles auraient pu être des jumelles.
« Puis-je revenir les autres fois ? questionna-t-il en tant que politesse spirituelle.
- Bien sûr, jeune homme. Fais comme chez toi, répondit-elle en Yogoese, ce qui eut fit de le surprendre. »
Il s'inclina. Le monde des esprits était toujours aussi étonnant et il comprit que les esprits étaient en mesure de pouvoir s'adapter et apprendre les langues étrangères des autres contrées pour pouvoir communiquer. Il observa Balsa s'endormir dans son lit peu à peu et la veilla un moment. Quand il la sentit au pays des songes, il retourna à Yogo.
Il y eut d'autres moments où Tanda assistait à ses cours de coutures et de métiers à tisser, ainsi que ceux reliés à la traduction et aux langues étrangères. Ou encore, quand il la voyait à la capitale, sortant avec des amies dans les tavernes Kanbalese. La dernière sortie n'avait pas amusé Tanda autant que les autres précédentes. Balsa était sortie avec deux bonnes amies, Asa et Isane, ainsi que leur professeur de couture appelé Maasa. Asa était petite et menue, les cheveux noirs de jais constamment attaché en deux longues nattes, ses yeux bleus comme l'océan lui offraient un regard très envié. Isane était plus grande que Balsa. Ses cheveux coupés à la garçonne argentés ondulaient légèrement et elle portait deux mèches longues sur son côté droit. Elle était de nature réservée et timide malgré sa taille imposante. Alika n'était pas de la partie cette fois-là. Asa ayant un peu poussé dans le dos de ses amies, elle avait fait boire Balsa un peu trop et cette dernière balançait entre la tristesse et la nostalgie tout en étant saoule.
« ... Maasa ! geignit Balsa en se faufilant dans les bras de la femme. Je m'ennuie de Maman... Où est Maman ?
- Voyons, Balsa, ta maman nous a quitté il y a très longtemps tu te souviens ?
- ... Ah oui... c'est vrai... Maman est une ange maintenant... »
Laika vint lui caresser les cheveux un instant. C'est alors que Balsa se mit à pleurer.
« Où est Tanda ?... Tanda me manque...
- Qui est Tanda ? questionna Asa.
- ... C'est l'homme que j'aime... je voudrais qu'il soit avec nous ! Il est si gentil... si bon... si beau... »
Asa regarda Isane. Cette dernière mit sa main sur celle d'Asa et décida de donner une petite sortie d'air frais à Balsa. Lorsque celle-ci se redressa, elle ne vit pas qu'elle avait échappé un de ses bijoux au sol. Réagissant rapidement, Tanda alla emprunter un corps masculin au hasard qui lui permettait de faire de la canalisation. Il ramassa le bijou et courut derrière les deux femmes.
« Mademoiselle, vous avez échappé ça, les interpella Tanda avec la voix de l'homme. »
Balsa se retourna, les yeux rougis et Tanda lui déposa le bijou en main propre. La chaleur de ses douces mains étaient chaudes et son énergie, tout aussi réconfortante. Ce contact ne dura qu'un millième de seconde, mais pourtant, il combla l'absence de Balsa dans son cœur.
« Merci..., renifla-t-elle. C'était la chaîne qui appartenait à Maman…
- Mettez-là en lieu sûr la prochaine fois, l'avertit-il doucement, empruntant la langue de son hôte pour s'exprimer librement.
- Nous y penserons, répondit Isane à sa place. Merci.
- Il n'y a pas de quoi. »
Tanda délaissa le corps rapidement et continua de les suivre. Il fut soulagé de voir que Balsa était entourée de bonnes amies qui prenaient soin d'elle malgré le fait qu'elle était saoule, pleurait et peinait à garder son équilibre une fois de retour à son appartement. Maasa l'avait couchée dans son lit avant de repartir.
L'apprenti chamane profita de ses appels d'âmes pour assister à des cours sur la langue Kanbalese pour apprendre son dialecte. Il se fit la promesse que quand Balsa ou lui se reverrait, il pourrait communiquer avec les gens de son pays, bien qu'il ne garantisse pas qu'il soit fluide.
Vers le derniers mois de l'automne Kanbalese – qui avait déjà reçu sa première tombée de neige – Balsa était sur le territoire Musa pour une de ses clientes. Elle se demanda comment sa cousine allait, comme elles s'étaient rarement croisées dernièrement, leur horaire ne concordant pas. Comme si la vie avait senti qu'Alika lui manquait, elle recroisa sa cousine, dans un parc. Elle semblait particulièrement agitée. Elle ne bougeait pas sur son banc et restait à sa place, immobile, perdue dans ses pensées alors qu'habituellement, elle ne pouvait tenir en place. Balsa prit place en face d'elle.
« Hey ! salua-t-elle.
- Oh, coucou Oneesama... je ne t'ai pas vu arriver, pardon.
- Est-ce que tout va bien ? Tu m'as l'air tracassée, cocotte. Amaya n'est pas avec toi ? »
Alika se redressa et s'étira.
« Amaya travaille aujourd'hui...
- Tu as l'air fatiguée, as-tu mal dormi ? »
Sa cousine aux yeux bleus de givre soupira. Elle avait toujours eu une capacité naturelle à se souvenir majoritairement de ses rêves, tout comme se réveiller sur un pied d'alerte sans passer par les phases de réveil. Ayant grandis ensembles comme deux sœurs, elle avait pris l'habitude de se confier à Balsa au petit matin comme un vrai journal intime sur patte.
« Tu as vu juste, Oneesama... je ne dors pas beaucoup, malgré les techniques de sommeil que Papa m'a enseignée.
- Tu désires m'en parler ? offrit-elle, ouverte pour être à son écoute. Est-ce à cause de tes rêves ? Nous pourrions les analyser ensembles toi et moi.
- Merci, mais ce n'est pas à propos de mes rêves. C'est une sensation qui me suit depuis quelques temps et elle provient de la montagne... »
Alika pointa le palais du roi. Ce n'était pas le bâtiment qui était l'objet de son stress, mais bien la chaîne mère des montagnes Yusa derrière, collée contre. Balsa comprit aussitôt.
« Je ne suis pas un "Oi ragi", commenta Alika.
- Un "quoi" ? demanda Balsa.
- C'est un des thèmes qu'emploient les éleveurs de chèvre, ça signifie "mondes qui se chevauchent". C'est Nono qui me l'a dit. Ça signifie que la personne peut voir le monde normal et Noyook simultanément. Mais la plupart des personnes du monde de la surface, comme nous ne sont pas nées avec cette capacité.
- Pourtant tu es médium.
- Je suis médium, mais ne vois pas Noyook. Juste les esprits qui sont décédés dans notre dimension et les gardiens. »
Balsa passa sa main sous la table et la posa sur la cuisse de sa cousine qui tremblait sans arrêt, lui intimant d'arrêter son geste inconscient.
« Pardon..., s'excusa-t-elle. Je ne contrôle pas ce tic.
- Pas de problèmes. Mais je pense comprendre pourquoi tu te sens comme ça. La Cérémonie des Remises approche à grand pas, n'est-ce pas ? »
Alika opina rapidement d'un signe de tête.
« Les envoyés du roi ne sont toujours pas passé, mais tu sembles le ressentir d'avance... Je sais que tu t'entraînes dur depuis que tu as huit ans. Tu es une des meilleures apprenties lanciers de la cour, tenta de l'égayer Balsa. Je ne suis pas du tout inquiète pour toi.
- Je tiens vraiment à être celle qui dansera la danse des lances.
- Alors qu'est-ce qui te fait peur ?
- ... Oncle Yuguro et Kahm... mais entre les deux, c'est surtout Yuguro qui me stress. Kahm et moi se sommes toujours bien entendus, mais depuis que je transporte ma propre lance, il y a constamment une tension quand mon oncle est dans les parages.
- Est-ce que ça veut dire que tu vas le recroiser bientôt ?
- ... Oui. Nous avons une réunion de clan aujourd'hui du côté de Papa... mais je voudrais vraiment que tu viennes avec moi. Je ne me sens pas à l'aise... viens juste pour la réunion. Après tu seras libre. »
Connaissant Alika comme le fond de sa poche, Balsa savait qu'elle n'était pas facilement intimidée. Elle bouillait de colère à l'intérieur d'elle et avait toujours mis son pied à terre avec conviction quand quelque chose lui tenait à cœur. Elle était compétitive, agressive et plus téméraire que les garçons de son âge. Il devait se tramer quelque chose de très sérieux du côté paternel pour que sa cousine lui demande du soutien en personne.
« Je serai avec toi... ça tombe bien. Le rendez-vous de mon prochain client ne commence qu'en début après-midi.
- Alika, te voilà ! s'écria une voix féminine.
- Maman, dit l'interpellée.
- Bonjour Tante Yuka ! l'accueillit Balsa. Comment tu vas ?
- Balsa ! Comme je suis si heureuse de te revoir ! »
Sa tante lui fit la bise.
« Depuis que tu es diplômée, nous ne nous voyons plus autant qu'avant. Tu sembles devenir aussi populaire que ton père.
- J'ai eu beaucoup à faire et je dois économiser si je veux revoir mon bien-aimé à Yogo. »
Yuka raffolait des potins que sa nièce pouvait rapporter, donc, nécessairement, Balsa n'avait eu aucun mal à dire à sa tante que Tanda avait capturé son cœur dès le retour de son voyage. Enfin, elle tourna son attention vers sa fille.
« La réunion va bientôt commencer, Alika. Nous te cherchions partout.
- Pourtant, j'étais à la même place, répliqua-t-elle. Oneesama sera avec nous. Elle est de la famille elle aussi. S'il te plait, Maman !
- Il n'y a pas de soucis. »
Elles se retrouvèrent dans l'une des salles communautaires du territoire, où les lanciers et leurs familles pouvaient discuter de politique et tout autre cas relié au statut des lanciers. Jiguro se tenait dans la pièce, en présence de ses deux frères, Kaguro et Yuguro. Bien que Kaguro fusse le père de Kahm, dont ce dernier avait le même âge que Balsa, Yuguro avait insisté pour enseigner les arts martiaux à Kahm et en faire son élève personnel. Il y avait d'autres lanciers qui faisaient parti le cercle du roi et des guerriers du clan Musa dans la salle. Alika resta avec Balsa, proche de Yuka et Jiguro. Ils étaient en train de parler à propos de la cérémonie des remises.
C'est alors que le son d'une corne fit écho très fort et dura longtemps, résonnant à travers le brouhaha des guerriers. La pièce devint alors silencieuse. Alika agrippa le bras de sa cousine alors qu'un frison lui parcourait la colonne vertébrale. Balsa pouvait sentir la chair de poule de sa cousine sous ses fines mains. Le bruit de cette corne signalait l'arrivée d'un message du roi de Kanbal. Un puissant coup de fit entendre à l'entrée et les jeunes hommes qui gardaient les portes les ouvrirent. Deux guerriers pénétrèrent la pièce, portant des capes mauve et des foulards couleur argent qui les indiquaient comme étant les envoyés du roi. La foule se tut immédiatement. Faisant face à Jiguro, un des hommes tendit bien haut un parchemin fait en peau de chèvre scellé avec un sceau de cire couleur rouge.
« Salutation à Kaguro Musa, chef du Clan Musa, et Maître Jiguro, annonça-t-il d'un ton clair et sonore. Nous apportons un message du roi pour Maître Jiguro. »
Ils marchèrent droit devant eux sous les yeux impatients des guerriers. Après avoir donné le rouleau à Jiguro, ce dernier s'inclina, brisa le sceau et l'ouvrit. Il le lit sans dire un mot, puis observa les messagers.
« Vous avez voyagé de loin et rapidement pour délivrer ceci. Je commencerai les préparatifs immédiatement. Nous allons être prêts à partir le jour après demain. Au surlendemain. S'il vous plait, reposez-vous et rafraîchissez-vous ici jusque-là, conclut-il alors qu'il faisait signe à deux membres du clan de guider les messagers. »
Il se retourna pour faire face à l'assemblée.
« Membres du clan, bonne nouvelle ! La Porte pour les Profondeurs de la Montagne s'est ouverte. Il y a énormément à faire. Répartissez le travail. Les cadeaux et offrandes pour le Roi de la Montagne doivent être prêt à temps pour le jour après demain. »
Les gens dans l'assemblée commencèrent à parler avec excitation, dans une acclamation tonitruante. Profondément à l'intérieur d'une cave derrière le château du roi reposait une porte massive de pierre naturelle qui barrait la route aux Profondeurs de la Montagne. Elle ne pouvait être ouverte que de par l'intérieur, mais une fois à toutes les générations, soit environ aux vingt ans, la Porte s'ouvrait, signalant que le Roi de la Montagne tiendrait la Cérémonie des Remises cet hiver-là, et accorderait les si indispensables luisha aux gens de Kanbal.
À chaque fois que la Cérémonie des Remises suivantes approchait, le pays s'appauvrissait d'année en année et la paranoïa de le revoir plongé dans une telle misère comme c'était survenu cinquante ans avant auparavant avec le conte d'Haruka Yonsa s'emparait des esprits du peuple.
Jiguro allait partir avec le reste de sa famille quand Yuguro s'approcha.
« Avec tout le respect que je te dois, grand frère, il y a une chose dont j'aimerai te faire part. »
Le lancier se retourna vers son petit frère, en arquant un sourcil.
« ... Tu ne vas quand même pas apporter ta fille pour participer à la Cérémonie des Remises, quand même ! s'écria Yuguro brusquement, assez fort pour que tous l'entendent. Elle n'a que treize ans, c'est bien trop jeune ! »
Balsa sentit Alika se crisper. C'était donc pour cette raison qu'elle avait voulu que Balsa soit à ses côtés : elle avait senti que son oncle tenterait de l'humilier devant le clan Musa en entier. Gardant un calme olympien, alors que Yuka et sa fille, les deux femmes de sa vie, bouillaient de colère contenue, Jiguro fit face à son plus jeune frère insolent.
« Alika est sous ma tutelle depuis plusieurs années, rétorqua-t-il fermement. J'ai assisté à la dernière Cérémonie des Remises et il revient de mon plein droit de choisir moi-même qui m'assistera.
- Enfin, Jiguro, tu n'y penses pas. Mon disciple, Kahm, a eu seize ans. Je propose qu'il t'accompagne à la place d'Alika. Il est temps pour lui de se mêler aux autres fils des chefs du clan et apprendre d'eux. Contrairement à lui, une fille ne sera jamais assez forte aux arts martiaux, même si ça doit lui prendre trente ans d'entraînement ou que son mentor est le meilleur de tous les lanciers réunit ici. »
Des rires fusèrent dans la salle. Balsa se sentit transpercée jusqu'au fond de son âme et profondément blessée. Qu'en était-il de cette légendaire femme Haruka ? N'avait-elle pas surpassé la majorité des hommes de son temps grâce à des aptitudes de combats exceptionnels ? Elle jeta un œil à sa cousine. Alika ne se sentait pas triste : elle tremblait de rage et ses yeux étaient soudainement devenus très foncés.
« Je n'ai jamais choisi de naître fille ! cria-t-elle soudainement avant que Jiguro ne puisse rétorquer à son frère.
- Alika, la rappela Yuka en l'attirant proche d'elle. Chuuuttt...
- Non Maman ! s'indigna Alika en se libérant de son emprise. Je suis prête à prouver ma valeur et c'est moi qui assisterai à la Cérémonie des Remises comme il me revient de droit ! JE représenterai le clan Musa, tout comme Lany, qui représente le clan Muto ! »
Le silence était retombé dans la pièce, mais quelques rires moqueurs s'échappèrent entre les lèvres de certains hommes. Alika regarda Kahm, triste à la fois déterminée à ne pas se laisser vaincre par la misogynie qui régnait désormais dans la salle. Kahm était son cousin et avait le même âge que Balsa. Ils avaient passé une enfance relativement heureuse et ils jouaient souvent ensembles. Était-elle prête à détruire ce lien privilégié avec son seul et unique cousin de son âge ? Yuguro venait d'avoir un fils, nommé Shisheem, qui n'avait même pas un an de vie, ce qui était bien trop jeune pour forger un lien. Sûre de son choix, Alika sortit solennellement :
« Et s'il faut que nous nous battons pour avoir la place... alors je le ferai ! »
Elle posa un regard insistant sur son père. Yuguro voulait provoquer, elle le sentait grâce à ses sens médiumniques. Il avait toujours été jaloux de Jiguro et il pouvait faire n'importe quoi pour seulement remonter son petit égo vexé.
« Jiguro, allait commencer Yuka alors que son mari lui tournait le dos, je ne veux pas qu— »
Il mit un bras devant elle comme s'il voulait l'empêcher d'avancer plus qu'il ne le fallait.
« Tu me réprimanderas plus tard... mais je sens que cette situation commence à aller trop loin.
- Je ne suis pas inquiète pour notre fille, mais je vois très bien qu'une certaine personne essaie de te faire sortir de tes gonds. Penses-y un peu Jiguro.
- Je sais, ce pourquoi j'ai peut-être une idée pour désamorcer cette situation. Fais confiance à notre fille. »
Yuka ravala sa langue dans un brusque soupir. Son souffle fit bouger sa frange sur son front et Balsa se pinça les lèvres de ses dents. Elle savait qui dormirait sur le canapé pendant les prochaines nuits et serait privé de petits plaisirs nocturnes. Jiguro posa sa large main sur l'épaule de sa fille et fixa Yuguro et Kahm.
« Je t'ai informé que ma fille, ta nièce, m'accompagnerait à la Cérémonie des Remises. Mais si tu persistes à dire que Kahm a peut-être plus d'aptitude à m'accompagner, j'aimerais bien te croire. »
Le regarda que lui jeta Alika en dit long à propos de sa colère. Elle se sentait vexée.
« Ce pourquoi ai un moyen de tester cette théorie. Je propose un concours entre ma fille Alika et mon neveu Kahm. Si ma fille gagne, tu auras ta preuve et je resterai avec mon choix premier qu'est de l'emmener. Mais si elle perd, alors je prendrai Kahm pour la Cérémonie des Remises. »
Kahm n'était pas le seul surpris par la suggestion de Jiguro. Balsa ainsi que tous les autres membres du clan de la classe guerrière regardaient les deux adolescents, faisant des comparaisons de taille du regard. Ils ne croyaient pas que Jiguro était sérieux.
« J'ai de l'expérience, déclara Jiguro. Alika aussi. Ma fille est peut-être encore une enfant, mais je peux dire que depuis qu'elle voyage avec moi, elle a gardé plus de caravanes que la majorité des adolescents plus âgés ici même. Elle est capable de très bien les garder. Je crois qu'Alika a aussi plus d'expérience au combat.
- Qu'il en soit ainsi fait, répondit simplement Yuguro. Vas-y Kahm.
- Eh... bon, d'accord. »
Jiguro regarda ensuite sa fille, dont la chaleur du corps démontrait son sens de compétition et sa détermination.
« Va, et gagne une place pour toi-même. Même s'il s'agit de ton cousin, il s'agit d'un combat pour ton honneur à toi seulement. »
