Cela faisait un certain temps qu'elle y pensait, chaque jour un petit peu plus au point ou ça en devienne une obsession. Yumi n'état pas capable de se souvenir depuis combien de temps réellement elle était tombée amoureuse de son onee-sama. Est-ce qu'elle avait eu un coup de foudre dès la première fois qu'elle l'avait vu lors de sa cérémonie d'entrée au lycée ? Ou bien est-ce que c'était plus récent et à force d'apprendre à la connaître ? Le savoir n'allait pas réellement l'aider puisqu'il était hors de question qu'elle confesse ses sentiments les plus intimes à celle qu'elle appelait onee-sama. Imaginer même lui dire ne fut ce qu'un quart de ses pensées à ce sujet lui donnait des sueurs froides, sans même penser à la réaction que l'héritière de la famille Ogasawara pourrait avoir.
La lycéenne de 16 ans était contrariée depuis le début de cette semaine, en effet Sachiko l'avait invité à passer le début de ses vacances dans son pavillon d'été en dehors de Tokyo et ce qui ravissait au plus haut point Yumi avait fini par devenir insipide. Non pas que la présence de sa précieuse grande sœur l'agace ou l'ennuie, elle était toujours heureuse de passer du temps avec elle. La cause de sa mauvaise humeur c'était toutes les demoiselles de bonne famille qui n'avaient cessé de défiler à la résidence secondaire de Sachiko depuis le début de la semaine et qui au final n'avait pas laissé un seul jour de répits à Yumi.
C'était toutes des garces sans exception pensait la jeune fille aux cheveux bruns, chacune venait et passait du temps avec Sachiko en l'accusant de l'avoir pour elle seule. Yumi était naïve, mais pas idiote pour autant et elle savait pertinemment qu'on parlait déjà derrière son dos de la richesse de sa famille et de son statut social. Ainsi, alors qu'une des « amies » de Sachiko qui était venue pour avoir l'aide de l'ainée pour faire ses devoir fondit en larmes, Yumi ne tint plus et serra les poings alors qu'elle avait été accusée d'être une égoïste et de vouloir Sachiko pour elle seule. Décidant de s'excuser d'un ton neutre, elle rejoignit sa chambre pour s'y réfugier et retrouver son calme et ne la quitta pas de la journée.
Tant et si bien que ce fut Sachiko qui fini par venir la voir en ne la voyant pas réapparaître et qui la découvrit allongée de travers dans le lit en regardant le plafond avec un air indescriptible sur le visage. En sentant son onee-sama s'asseoir sur le bord du lit, machinalement, elle tourna la tête vers elle pour la regarder.
Je suis désolée pour ce qu'il s'est passé plus tôt Yumi
Pourquoi ? Ce n'est en rien de ta faute onee-sama, j'ai bien vu que tu te sentais gênée et c'est moi qui suis désolée… A cause du rang de ma famille…
Les sourcils de Rosa-chinensis se froncèrent alors que son index venait se presser sur les lèvres de sa jeune sœur et l'empêcher de continuer sa phrase.
Ne t'avise pas de dire un mot de plus Yumi, ton rang ou ta famille ne sont pas important pour moi ! Tu es mon imouto et ce que ces filles peuvent dire ne sont que des mensonges, d'accord ?
Elle sentit à ces simples mots pleins d'amour sororale son cœur battre à un rythme effréné et acquiesça d'un signe de tête. L'héritière des Ogasawara afficha un sourire très tendre sur son visage.
Si on allait prendre le repas ?
Yumi ne pu que dire oui à nouveau et se leva en profitant que Sachiko remette en place quelques mèches de ses cheveux et le col de son t-shirt avant de descendre pour partager le repas du soir en sa compagnie. Au fond, elle se sentit presque mal à l'aise de ressentir autant de vif sentiment à l'encontre de sa grande-sœur et le pire c'était qu'elle le faisait derrière son dos et sans jamais lui avouer la vérité. Yumi se voilait la face, c'était douloureux de l'aimer dans l'ombre, mais bien moins que d'être définitivement rejetée et haïe parce qu'elle ne correspondait pas à l'image correcte de ce que doit être une jeune femme.
Elle soupira profondément en s'enfonçant un peu plus dans l'eau de son bain le faisant déborder un petit peu.
