*Chapter 9*: Chapter 9

Chapitre 9

Harry se sentait flotter dans une sorte de mélancolie brumeuse. Il se rappelait avoir vomi ses tripes dans cette salle du château puis le trou noir. Il s'était évanoui sur le sol dur et glacé, des mouches volant devant ses yeux. L'épuisement physique et nerveux combiné au froid qui enrobait sa peau nue l'avait fait trembler de façon incontrôlable. Il se rappelait la sensation d'engourdissement, la difficulté à respirer, à soulever son thorax qui semblait soudainement l'écraser. Les cheveux trempés de sueur lui gouttaient dans la nuque, causant un frisson désagréable qui lui donnait envie de se lever pour l'essuyer sans en trouver la force.

Il avait du s'endormir car il avait rouvert les yeux quelques heures plus tard après ce qui lui semblait seulement quelques minutes. Nous étions le lendemain de son meurtre et il se sentait extérieur à son corps. Il s'était levé, se retransformant en loup machinalement, quittant la pièce où il s'était réfugié sans un regard en arrière. Heureusement personne n'avait eu l'idée malchanceuse de venir jeter un œil ici pendant sa perte de connaissance. Il traversa les couloirs dans le brouillard et parvint plus vite qu'il ne le pensait devant les appartements de Voldemort qui s'ouvrirent devant lui. Il y pénétra sans s'attarder.

Lorsqu'il entra, il croisa le regard de Voldemort assis confortablement dans un richissime fauteuil, feuilletant un quelconque pavé. Ce dernier le fixait impassible. Le loup baissa la tête et se traîna dans un coin de la pièce où il avait l'habitude de se coucher sur le tapis, non loin de la cheminée. Il se roula en boule, enfouissant son museau dans ses pattes avant et referma les yeux dans un soupir. Quelques secondes plus tard il s'était rendormi. Voldemort lui lança un dernier regard avant de reporter les yeux sur son livre, un léger sourire au coin des lèvres.

XXX

Quand Harry émergea de nouveau il tomba sur Voldemort qui s'était penché vers lui. Le mage noir le regardait fixement et visiblement l'avait appelé ce qui l'avait sortit du sommeil.

« Il est l'heure d'aller à Gringotts Harry, lui dit-il d'un air neutre et impassible. »

Pâteux, le Gryffondor se redressa sur ses pattes de façon peu assurée. Voldemort lui posa devant le nez un petit tas de vêtement.

« Habille toi, tu vas devoir être transformé en humain si tu veux pouvoir parler aux gobelins. »

Harry obéit sans contester, se retransformant nu sur le tapis et se releva en grimaçant. Il enfila sans un mot les habits tendus. Ils étaient neutres, de bonne qualité sans être richissime et noir. Cela lui fit bizarre de sentir la chemise et le pantalon sur lui. Quand au boxer il lui paraissait gênant entre ses cuisses. Il y avait un moment qu'il n'avait plus mis de vêtements...

Voldemort laissa son regard errer sur la peau douce et pâle pendant que le garçon s'habillait. Il n'y avait pas à dire mais Potter était à son goût. Il se détourna pourtant, il n'était pas temps de songer à cela, les heures qui allaient suivre seraient déterminantes pour renverser l'influence de Dumbledore sur son protégé et attirer le garçon à lui.

« Viens nous allons prendre la poudre de cheminette, lui désigna le mage noir en rabattant sur leur visage respectif la lourde capuche de leur cape noire. »

« Mais on va me reconnaître à la banque, objecta Harry. »

« Les gobelins disposent d'un accès par cheminette privé pour les clients qui désirent conserver l'anonymat et la discrétion. Ce service n'est réservé qu'à leurs meilleurs clients. »

Sans plus objecter, Harry suivit Voldemort et entra dans la cheminée avec lui. Il fut obligé de se serrer contre lui vu l'étroitesse des lieux. Ace moment la chaleur et l'aura du seigneur noir l'envahirent, tournant sa tête plus sûrement que de l'opium. Il était si simple de céder à cela, de cesser de combattre et de juste se laisser envahir par le doux arôme intoxiquant Voldemort. Avec un soupir, le jeune brun s'avachit un peu contre son ennemi, posant sa tête contre l'épaule du mage noir et ferma les yeux.

Il sentit la main de Voldemort venir se placer sur sa nuque et serrer légèrement dans un geste dénué d'ambiguïté, il était clairement possessif et dominateur. La deuxième main de celui-ci lui attrapa le menton et le força à rouvrir les yeux pour les plonger dans les rubis flamboyants.

« Ne pense à rien, chuchota la voix délicieusement rauque de Voldemort, les lèvres frôlant les siennes. Ce que tu as fais n'est que naturel, le fort élimine le faible. Tu voulais tuer Bellatrix, tu l'as fais parce que tu étais plus fort qu'elle et que tu as décidé qu'elle ne méritait pas que tu fasse des efforts. Ne pense plus à cela, ne pense qu'à moi et ne voit que moi, parce que tu es à moi. Tu es à moi et si je dis que tu n'es pas coupable alors tu ne l'es pas. Seule ma volonté compte, seul mon avis doit t'importer. N'agit pour personne d'autre que moi. Tu es fort et quelqu'un de fort n'a pas de compromis à faire pour quelqu'un de plus faible. Ne pense qu'à ce plaisir que tu as eu et à celui que j'ai eu de voir ce que tu as fais. »

Les mains de Voldemort glissèrent dans ses cheveux, empoignant la tête de Harry hypnotisé par ses paroles qui se laissa manipuler sans résistance. Lorsque leurs lèvres se touchèrent, Harry se fondit entièrement dans le baiser, laissant le mage noir le dominer sans partage. La langue du mage noir contre la sienne lui tordit le ventre d'envie. Le baiser dura longtemps, ils ne se détachèrent pas, les lèvres collées.

Finalement ils se séparèrent sur un signe de Voldemort. Harry garda les yeux fermés, le souffle tremblant et laissa son amant jeter la poudre dans l'antre et lancer leur destination d'une voix forte.

« Gringotts ! »

Harry se sentit tournoyer, le monde tournant autour de lui. Lorsque tout se stabilisa et qu'il ouvrit les yeux il se trouvait dans une pièce assez petite mais dont il reconnaissait l'architecture typique de Gringotts. La capuche sur ses yeux dissimulait son visage aux gobelins. L'un d'eux les attendaient devant eux et Harry reconnu le gobelin qu'il avait rencontré durant sa première année.

« Bonjour Monseigneur, Monsieur Potter, les salua Gripsec. Par ici s'il vous plait. »

Il les conduisit dans un petit bureau par un couloir qui devait être réservé car ils ne croisèrent que quelques gobelins qui jetèrent un regard méfiant et circonspect sur ces deux silhouettes encapuchonnées. Ils arrivèrent dans un petit bureau assez richement décoré. Gripsec s'installa derrière le bureau, invitant ses interlocuteurs à s'asseoir sur les fauteuils en face de lui. Harry s'assit dans le fauteuil avec inquiétude. Il était partagé entre l'impatience et la crainte d'en apprendre trop.

« Bien Monsieur Potter je pense que vous pouvez retirer cette capuche que nous passions au sujet qui nous intéresse, commença Gripsec. »

Harry s'éxécuta, Voldemort l'imita et darda son regard rouge sur le gobelin qui fit preuve de calme malgré le poids de ces yeux sur lui.

« Bien. Le Seigneur des Ténèbres m'a fait part de votre curiosité concernant l'état de vos finances. Quelles sont vos questions Monsieur Potter ? »

« Oui je... euh... hésita le jeune homme surpris de la non réaction de Voldemort. »

« Pose tes questions, ordonna Voldemort en réponse d'un ton calme. »

« Oui. Donc euh... j'ai entendu dire que Dumbledore était mon tuteur magique... »

« C'est en effet le cas, répondit le gobelin. Il est votre responsable légal magique depuis la mort de vos parents. Dois-je déduire de votre phrase que vous n'étiez pas au courant de ce fait ?

« Non, il ne m'a rien dit, murmura le jeune homme. »

« Voilà qui est étrange, normalement plusieurs courriers auraient du vous être adressés sur les formalités et le certificat de tutelle de Dumbledore. Lui-même aurait du vous en parler. »

« Je n'en savais rien avant quelques jours, répondit Harry les sourcils froncés. Il paraîtrait que Dumbledore a eut accès à mes comptes. »

« Oui en effet, telle que l'accordait votre lettre de consentement, affirma Gripsec. »

« Je n'ai jamais donné d'autorisation à Dumbledore pour quoi que ce soit, siffla le brun. »

« En êtes vous sur ? Questionna Gripsec en fronçant les sourcils. »

« Vous croyez que je peux me tromper sur ça ? S'agaça Harry en serrant les poings. »

La main de Voldemort sur sa nuque le força à desserrer les mains et à baisser d'un ton même si la colère se voyait encore sur son visage.

« Veuillez me pardonner, je n'insinuais rien sur vous Monsieur Potter, fit marche arrière Gripsec. Il se pourrait juste que vous ayez oublié un élément qui vous paraît sans importance mais qui aurez eu valeur d'autorisation sans que vous ne vous en rendiez compte. »

« Et bien je n'ai absolument rien fais qui puisse accorder ce droit à Dumbledore. »

Gripsec se trouvait assez contrarié à présent. Si le jeune Potter disait vrai alors il y avait de fortes irrégularités dans les prélèvements de Dumbledore et Gringotts avait gravement failli à son devoir. Monsieur Potter était en droit d'attaquer la banque et de leur extorquer des millions de gallions de dommages et intérêts. Quand à la réputation de Gringotts, elle serait entachée pour un long moment.

« Je veux savoir ce qui s'est passé avec mon argent et je ne veux plus que l'on me cache quoi que ce soit, grinça Harry. »

« Bien entendu Monsieur Potter, accorda Gripsec d'un ton conciliant sous le regard moqueur de Voldemort qui devinait parfaitement ce qui passait par la tête du gobelin. »

La suite fut une torture pour Harry et une source continuelle d'embarras pour Gripsec au fur et à mesure que se dévoilait les preuves des nombreux retraits de Dumbledore. Les plus dérangeants fur ceux qui touchèrent les coffres ancestraux des Potter et la découverte des deux manoirs réquisitionnés. Le premier se trouvait dans le nord de l'Angleterre et le second en Écosse. Dumbledore avait fait valoir une attestation soi disant de Harry qui lui donnait le droit de récupérer ses deux demeures pour son propre usage. Il était évident qu'ils avaient été transformés en planque pour l'Ordre du Phoenix.

Dumbledore lui avait dérobé plusieurs milliers de gallions de façon illégale, certains étaient partis dans le coffre des Dursley en tant que pension mensuelle depuis sa troisième année. Il fallait croire qu'après l'épisode Marge-en-ballon, l'altruisme des Dursley n'avait pas suffit à les convaincre de garder Harry sous leur garde. Dumbledore avait donc du leur verser une généreuse compensation en piochant directement dans l'argent de leur neveu.

Il trouvèrent la trace de plusieurs paiements suspects auprès de comptes provisoires au nom de clients qui sonnaient faux. Harry ignorait totalement ce que cet argent avait permis de faire et dans un sens il ne voulait pas vraiment le savoir. Tout ce qu'il savait c'est que Dumbledore l'avait volé honteusement depuis des années, qu'il ne l'avait jamais tenu au courant de quoi que ce soit et l'avait laissé avec ces monstres de moldus qui le traitaient comme un esclave. Pire encore il les avait payé pour cela !

Il se sentait en colère, très en colère. Blessé et trahi. Son directeur à l'aspect de grand père si gentil l'avait trahi et pillé.

Sa magie bourdonnait furieusement, ondulant par vague autour de son corps. Harry sentait qu'elle lui échappait mais n'arrivait pas à en reprendre le contrôle. Cela faisait un long moment maintenant qu'il ne l'avait pas utilisée autrement

que pour sa forme animagus et elle bouillonnait de l'envie de sortir. De plus sa colère l'empêchait de retrouver le calme intérieur nécessaire à la calmer. Gripsec fit un pas en arrière, inquiet quand à l'aura menaçante qui croissait autour du jeune homme.

« Suffit ! »

L 'ordre claqua sèchement dans l'esprit d'Harry et il sentit tout à coup comme une force puissante qui écrasait sa magie. Comme un couvercle qui venait l'assourdir et la ramener à un état normal. La pression était autoritaire et exigeante et ne laissait pas de place à la négociation. Il relâcha un souffle tremblant sous la force qui le comprimait, sentant sa magie cesser de gronder et retrouver un état plus tranquille sous l'influence qu'elle subissait.

Un coup d'œil à côté de lui confirma qu'il s'agissait bien de Voldemort qui en était à l'origine. Ce dernier avait usé de son influence sur Harry du fait qu'il soit son horcruxe pour museler le jeune homme. Il ne manquerait plus qu'il ne fasse un esclandre en plein milieu de la banque ! Ce n'était pas le moment pour une explosion de magie qui les ferait repérer à coup sur. Il apposa donc une poigne ferme sur la magie galopante du jeune homme et se tourna vers Gripsec.

«Lancez les procédures pour annuler l'autorité de Dumbledore, faites venir des inspecteurs du ministère pour attester de la falsification des documents de consentement et récupérez ce qui a été volé. Ordonna-t-il d'un ton glacial qui coupa toute envie de répondre au gobelin, ceux-ci étant pourtant connus comme des créatures impétueuses. »

« Cela va de soi Monseigneur, acquiesça-t-il en s'inclinant respectueusement. »

« Et assurez vous que toutes ces découvertes ne soient pas bloquées en chemin et qu'elles aboutissent à l'annulation de la tutelle de Dumbledore sur HarryPotter. »

« Bien Monseigneur. »

Le Lord le considéra d'un œil intense avant de se tourner vers le jeune homme.

« Mets ta capuche, siffla-t-il d'une voix basse. »

Harry lui jeta un regard un peu perplexe et curieux mais obéit sans discuter, rabattant le tissu sur son visage, se dissimulant à nouveau au regard des autres. Voldemort darda sur lui son regard pendant une longue minute sans bouger, faisant monter la tension chez Gripsec qui sentait confusément que quelque chose n'allait pas. Mais bien que l'instinct du gobelin ne se fusse pas trompé, il fut trop lent à réagir lorsque Voldemort se tourna brusquement vers lui et le fit tomber dans l'abîme de ses yeux rouges.

Il effaça tout souvenir de leur présence à tous les deux, en particulier celle d'Harry, de l'esprit de Gripsec. Personne ne devait savoir pour Harry. Il implanta l'idée au gobelin de contrôler le compte du jeune Potter, ayant reçu l'indication de le faire par quelqu'un à qui il devait obéissance mais incapable de s'en rappeler l'identité. Il accentua son besoin de poursuivre l'investigation tout en plaçant des charmes de protection qui l'empêcheraient de faire le lien avec Voldemort et Harry.

Il faudrait deux minutes aux sortilèges pour se mettre en place, ils avaient juste le temps de partir avant. « Allons y, ordonna-t-il à Harry. »

Ce fut dans le silence qu'il reprirent la cheminée par laquelle ils étaient arrivés, Harry se serrant contre le Lord pour qu'il les ramène au château. Lorsqu'ils arrivèrent dans le salon des appartements de Voldemort, Harry s'éloigna sans un mot pour s'installer sur le canapé et prendre sa tête dans ses mains où il fut rejoint par l'autre.

Voldemort sentait bien qu'il venait de marquer de précieux points, Harry était chaque jour plus déboussolé, plus offert à lui et le récent meurtre de Bellatrix associé à la trahison de son mentor avaient sérieusement ébranlé ses certitudes. Il ne fallait pas lâcher maintenant, il devait continuer à le noyer sous son emprise et à l'attirer de son côté. Certes le jeune homme ne repartirait jamais du château vu sa condition d'Horcruxe mais ça, il ne le savait pas. Voldemort voulait toutefois qu'il choisisse de lui-même de le rejoindre. Il fallait montrer un peu patte blanche à présent... même si elle se révélait en vérité fausse.

« Je t'accorde le droit d'aller à ta guise dans le château, tu n'es plus obligé de ne demeurer qu'ici ou de me suivre exclusivement, dit-il d'un ton savamment dosé pour paraître apaisant. »

Harry leva brusquement la tête vers lui.

« T-Tu me fais confiance ? Bredouilla-t-il. »

Le hochement de tête calme du Lord bouleversa le brun. Il se sentait si furieux et désemparé après sa découverte de la trahison de l'homme qu'il avait considéré comme un grand-père. Ses émotions bouillonnaient en lui et il avait l'impression humiliante de n'avoir été qu'un pion. Et là, juste à ce moment précis où il était chamboulé par ce cataclysme émotionnel, Voldemort lui offrait sa confiance, laissant celui qui était au début son prisonnier se promener à sa guise dans son repère. Cette offre lui fit l'effet d'un coup au cœur et la gratitude déborda de lui.

Harry lâcha un souffle tremblant, les yeux humides et plongea son regard dans celui rouge flamboyant. Il déversa toute sa reconnaissance et le bien que lui faisait cette autorisation dans leur échange silencieux. Les paroles de Voldemort avaient passé un baume apaisant sur les fraîches blessures de sa jeune âme. Il se sentit libre, plus libre qu'il ne l'avait jamais été depuis qu'il avait compris ce que le monde attendait de lui en tant que Garçon-Qui-A-Survécu.

Le Lord conserva un visage impassible mais intérieurement il eut un léger sourire en coin. Harry ignorait que grâce au collier de pierres précieuses qu'il portait autour du cou, lequel bien sur ne pouvait être ôté que par Voldemort seulement, ce dernier saurait instantanément où il était à n'importe quel moment grâce au puissant charme de localisation posé dessus. Si jamais le Gryffondor s'avisait à tenter de s'échapper, Voldemort n'hésiterait pas à user des sortilèges posés sur les six rubis disséminés à distance égale sur le collier pour torturer le jeune homme et lui faire payer sa tentative d'évasion.

Harry ne s'en rendait pas compte, mais il portait toujours des chaînes. Elles étaient juste déguisées. XXX

Ron suait à grosse goutte. Face à lui, Hermione n'était pas dans un meilleur état et s'épongea le front avec la manche de son pull. Ils avaient tous les deux étaient appelés par l'Ordre du Phoenix qui avait besoin de nouvelles recrues jeunes et dynamiques. Ils se trouvaient présentement au quartier général de l'Ordre qui se trouvait être l'ancienne maison de Sirius. Lorsque celui ci était encore vivant, il en avait fait don à Dumbledore qui y avait installé le QG notamment grâce aux anciennes et redoutables protection des Black.

Lorsqu'ils avaient appris que l'Ordre recrutait, ils avaient sauté sur l'occasion. Certes Ron et Hermione s'étaient beaucoup rapprochés depuis l'absence d'Harry, profitant de façon coupable de cette opportunité, mais à présent c'était fini. Ils étaient morts d'inquiétude pour leur ami disparut depuis si longtemps dont personne n'avait la moindre trace. Ils devaient faire quelque chose.

« Expelliarmus ! »

Le sortilège de Ron fusa à quelques centimètre de la tête de sa petite-amie qui se baissa promptement et répliqua sans perdre de temps.

« Impedimenta ! »

Ron vit le sort arriver droit vers lui et calcula qu'il avait le temps de se laisser tomber au sol et de renvoyer un Reducto vers la jeune fille. Mais il fut surpris lorsqu'il constata que son corps lourd et fatigué du duel, refusa de lui obéir comme prévu et se fit bien plus lent. Trop lent. Il se fit heurter de plein fouet par le sort qui l'assomma quelques secondes. Il resta allongé, reprenant son souffle, sentant Hermione s'étendre à côté de lui.

« On a bien progressé, lui dit-elle essoufflée. »

« Ouais. »

Un léger silence s'installa. Soudain ils attendirent des échos de voix provenant de la pièce de la réunion. Il semblait que le ton montait. Après un bref échange de regard, ils se mirent d'accord et sortirent les oreilles à rallonge de leur poche et les glissèrent sous la porte silencieusement.

« C'est de la folie Dumbledore ! Clama une voix qu'ils ne connaissaient pas. Où est Potter ? Comment se peut-il que vous l'ignoriez complètement ?! »

« Potter a disparu depuis un long moment maintenant, comment se fait-il que personne n'ait la moindre informations ? S'exclama un autre. »

« Je vous assure que tous les moyens ont été mis en œuvre pour retrouver Harry, répondit le vieux directeur. »

« Ça n'est pas suffisant ! Qu'allons nous faire sans lui ? Comment pouvez vous être sur que ce n'est pas Vous-Savez Qui l'auteur de sa disparition ? Reprit la première voix. »

« Voldemort n'aurait pas hésité à exposer sa victoire. Cependant, il n'a absolument pas réagi et Severus nous a assuré

que Potter n'était pas dans les cachots. Voldemort n'est donc pas responsable de la disparition de Harry, explique Dumbledore d'une voix patiente. »

« Ouais, Severus nous a assuré, hein. Siffla une troisième voix. »

« Et si ce n'est pas Lui qui a Potter, alors où est-il passé ? »

« Malheureusement je n'ai pas la réponse à cette question et je crois mes amis, qu'il faut nous préparer à la guerre sans lui, assura doucement Dumbledore. »

Acette réponse, un concert de clameurs éclata, toutes plus virulentes les unes que les autres. « C'est du délire ! Cria quelqu'un. »

« Potter est l'Élu ! Il doit nous délivrer ! Hurla un autre. »

« SILENCE ! Rugit une voix qu'ils reconnurent comme étant celle de Maugrey. Taisez vous bandes de véracrasses et laissez le Professeur Dumbledore parler. »

« Merci Alastor, fit celui-ci. Mes amis, Harry est certes un symbole et un espoir pour nous tous mais nous ne devons pas abandonner malgré tout. Que se passera-t-il si Voldemort prend le pouvoir ? Que se passera-t-il si jamais il gagne la guerre ? Il tuera les nés moldus, torturera les sorciers de la lumière, violera les femmes et brisera nos institutions les plus précieuses. Nous ne devons pas abandonner. C'est notre devoir, pour le plus grand bien. »

Le silence se fit suite à ce petit discours du chef de la lumière. Chacun y alla de son murmure d'approbation, même si la tension due à l'absence d'HarryPotter se faisait encore nettement sentir. Lorsque Ron et Hermione entendirent les chaises racler sur le sol, signe de la fin de la réunion, ils se glissèrent précipitamment dans un coin sombre, regardant les sorciers quitter la pièce avec un air sombre. Quelques minutes après que tous se furent éloignés, ils entendirent une nouvelle voix s'élever.

« Tout va bien Albus ? Demanda une voix attentive qu'ils identifièrent comme celle de McGonagall. » « Oui Minerva, tout va bien. »

« Je vous sens tracassé par quelque chose, puis-je vous être utile ? Questionna l'attentionnée sorcière. »

« C'est très aimable à vous, fit le vieux sorcier avec un sourire dans la voix avant de reprendre gravement. J'ai des craintes au sujet de Harry et plus le temps passe, plus je les pense fondées. »

« Au sujet de la disparition de Monsieur Potter ? »

« Je crains ma chère Minerva, qu'il ne s'agisse d'une fugue plutôt que d'un enlèvement. »

Hermione émit un souffle choqué et Ron à côté d'elle se statufia. Même McGonagall reprit la parole d'une voix ébranlée.

« Une fugue, Albus ? C'est impensable. Bredouilla-t-elle. Monsieur Potter est le plus courageux des Gryffondors et il est très en colère contre Vous-Savez-Qui. Il n'aurait pas pu fuir, ça n'est pas dans sa nature. »

« Certes, mais combien d'épreuves a-t-il enduré depuis le début de sa scolarité ? Combien de souffrances a-t-il encaissé ? Combien de tourments a-t-il traversé à Poudlard qui aurait du être un refuge et un havre d'insouciance pour chaque étudiant ? Je crains que la mort de Sirius l'année dernière n'ait été l'épreuve de trop. »

Le silence accueillit cette déclaration, la sous directrice ne sachant quoi répondre à cela. Certes, les années de Harry Potter n'avaient pas été de tout repos au château mais était-ce suffisant pour le faire abandonner le monde qu'il avait découvert à 11 ans ? Celui dans lequel il se sentait enfin à sa place ?

Ron et Hermione se jetèrent un bref regard avant de s'élancer silencieusement dans les étages, trouvant refuge dans la chambre du roux. Apeine la porte refermée, que Hermione s'attrapait les cheveux d'un air hystérique.

« C'est pas possible, non ce n'est pas possible, marmonna-t-elle. »

« Tu crois que c'est vrai ? Demanda Ron les yeux plein d'incompréhension. »

« Ce n'est pas possible Ron ! Fit-elle plus fort en le regardant. Harry n'aurait pas fuit, non pas lui ! Il ne nous aurait jamais laissé tomber ! »

« Mais l'année dernière... ça a été vraiment dur pour lui ! Tout le monde le prenait pour un fou et un menteur, il a enduré ça toute l'année avec Tu-Sais-Qui qui tentait de rentrer dans sa tête ! Et à la fin de l'année Sirius est mort à cause de lui ! »

« Sirius n'est pas mort à cause de Harry ! Répliqua Hermione le regard flamboyant. »

« Tu sais bien que je n'y crois pas non plus ! Reprit Ron. Mais pour Harry c'est comme si non ? »

« Je ne sais pas, murmura la jeune fille. Il était vraiment secret cette année, c'est dur de savoir ce qu'il ressentait. Je n'ai jamais eu de mal à déchiffrer ses émotions et à savoir ce qu'il pensait mais, cette année... il s'est refermé comme une huître. »

« Il avait l'air de plutôt bien le surmonter... Et même s'il était partit, il nous aurait prévenu non ? » « Je ne sais plus... »

Un léger silence s'installa, chacun perdu dans ses pensées. Tout à coup, Ron se redressa et carra les épaules.

« On ne peut plus rester ici ! Lança-t-il avec force. Ça suffit, on va aller le chercher, qu'il soit partit de lui-même ou qu'il ait été enlevé, je vais retrouver mon meilleur ami ! »

« On va cher... quoi ? S'exclama Hermione en le regardant avec de grands yeux. »

« On va le chercher ! J'en peux plus de tourner en rond ! »

« Tu es fou, qu'est ce que tu veux qu'on y fasse ? S'affola-t-elle. »

« Harry n'a jamais hésité pour nous, lui ! »

Cette dernière exclamation eut raison de la réticence de sa petite amie. Celle ci le regarda d'abord avec hébétude avant qu'une lueur de détermination ne s'allume dans ses yeux. Elle releva la tête et tout sur son visage montrait sa volonté.

« Oui, murmura-t-elle. On va aller le chercher. »

XXX

Harry marchait dans le château d'un pas lent. Il se sentait fébrile. Cela faisait une semaine que Voldemort avait pris la sale manie de faire ce truc qui lui retournait la tête. Il sentait la magie lourde et chaude de ce dernier l'entourer, s'insinuer en lui et le faire trembler des pieds à la tête. Certes il pouvait à présent se déplacer seul dans le château ce qui lui avait beaucoup plus, il avait fait le tour entier du domaine. Mais il se découvrait de plus en plus dépendant de la présence du Lord et de son aura intoxicante.

Il lui arrivait souvent de se retrouver pantelant, devant Voldemort qui semblait grandement apprécier le spectacle. Parfois ce dernier poussait son pouvoir sur lui jusqu'à le faire jouir sans aucune simulation autre que celle de sa magie. Dans ces moments là, Harry était partagé entre le formidable orgasme qu'il recevait et la honte de finir à quatre pattes devant le Lord, se frottant malgré lui contre le tapis au sol. Cet homme faisait décidément ce qu'il voulait de lui et Harry avait l'impression de ne plus avoir ni dignité ni honneur.

Le gros loup gris secoua la tête, reprenant sa route d'un pas plus rapide, chassant ses pensées. Sur son passage, les Mangemorts s'inclinèrent. Ça aussi c'était nouveau. Depuis le meurtre de Bellatrix il y a plus d'une semaine maintenant et l'autorisation à déambuler là où bon lui semblait, il avait très vite imposé sa loi. Puisque personne ici ne s'occupait de gérer les relations entre les différents cercles, il avait décidé de s'en occuper. Première chose, la maltraitance purement gratuite était proscrite. Aforce de mordre et griffer chacun s'y adonnant, au bout de quatre jours plus personne n'osait le défier.

Harry avait pourtant réussi à nettement apaiser l'ambiance dans le repaire de Voldemort. Les Mangemorts étaient plus détendus, moins sur le qui vive et agressifs. Le gros loup gris paraissait s'être octroyé tant le rôle d'ange gardien que de surveillant. Lors des séances d'entraînements des plus jeunes recrues, il était fréquent de le voir assis au fond de la salle, ses yeux verts scrutant le moindre détail, vérifiant que les instructeurs n'abusaient pas de leur pouvoir. Grâce à cette pression douce mais ferme, les entraînements étaient devenus à la fois bien moins redoutés par les recrues et bien plus productifs à présent que les plus âgés gardaient leurs pulsions dominantes sous contrôle et se concentraient maintenant vraiment sur l'enseignement magique.

L'un de ces instructeurs était Rodolphus, le mari de Bellatrix. Harry l'avait surveillé attentivement au début, craignant une réaction de vengeance après le meurtre de sa femme. Mais à sa grande surprise, ce dernier n'avait guère réagi. Il s'était

contenté de le regarder avant de s'incliner respectueusement devant lui comme tous les autres Mangemorts et même si Harry avait un doute, il n'avait pas ressenti de ressentiment ou d'hypocrisie émaner de lui.

Harry avait également participé à plusieurs séances, utilisant ses instincts de prédateurs et sa vélocité pour mettre à l'épreuve jeunes et Mangemorts aguerris. Ces séances étaient destinées à apprendre aux autres à ne pas rester statiques durant un duel, à ne pas strictement se conformer aux règles de bienséance d'un duel sorcier. Il était temps de prendre conscience qu'une guerre n'était pas faite de deux rangées proprettes l'une en face de l'autre, se lançant des sorts inscrits noir sur blanc dans les livres et attendant sagement la réplique de l'autre. Une guerre c'était l'anarchie, chacun chercherait à sauver sa peau peu importe le moyen employé pour cela.

De plus, cela permettait à Harry d'enfin se défouler un peu et d'évacuer toute la tension nerveuse et sexuelle qu'il accumulait depuis quelques temps. Il avait bien besoin de ces moments où tout ce à quoi il pensait était chasser sa proie. Et il fallait l'avouer, il prenait goût à ces moments aussi parce qu'il voyait du monde, d'autres personnes que Voldemort même s'il ne pouvait leur parler. Il y avait plusieurs personnes qu'il estimait plus que les autres, notamment il aimait bien les élèves de Poudlard qui venaient juste de rejoindre le camp du Lord car ils étaient plein d'enthousiasme et de volonté. Souvent ils étaient les plus dynamiques et il s'amusait beaucoup à les faire cavaler dans toute la pièce. D'ailleurs ils avaient fait un peu plus voler ses convictions lorsque Harry s'était rendu compte qu'il y avait autant d'élèves provenant de Gryffondor, Poufsouffle et Serdaigle que de Serpentard.

Ses pattes ne faisaient aucun bruits sur le sol froid du château. Il se retrouva devant la lourde porte de la réunion et les deux gardes qui s'y trouvaient s'inclinèrent devant lui avant de tirer sur les battants. La pièce se dévoila, il n'y avait que Voldemort d'installé sur sa chaise qui ressemblait à un trône. Les yeux rouges se tournèrent vers lui et immédiatement Harry sentit une bouffée de chaleur bien connue envahir son corps.

Ce n'est pas le moment, ça suffit avec ça ! Pensa-t-il.

Il s'avança vers Voldemort, les portes se refermant derrière lui. Le Gryffondor vint s'asseoir, collé aux jambes du Lord, la tête posée sur ses genoux. Il ne réagissait même plus au fait de ses manifestations d'affection, noyé qu'il était dans cette intimité qui s'instaurait entre Voldemort et lui. Ce dernier posa une main sur sa tête.

« Je viens d'apprendre une intéressante nouvelle. Lui dit-il à voix basse. »

Le loup gris leva les oreilles vers lui, attentif.

« Les Londubat se sont retirés de la guerre. Ils souhaitent rester neutre et ont retiré tout leur soutien à Dumbledore. » Harry eut un jappement choqué qui attira un sourire narquois sur les lèvres de Voldemort.

« Il va s'en dire que cette nouvelle a choqué tout le monde. Continua-t-il suavement. Après tout les Londubat sont une très vieille famille de la lumière. Mais il semblerait que la grand-mère de ton ami Neville ait jugé que la guerre avait trop coûté à sa famille et qu'elle tient à protéger son petit-fils. »

Harry était vraiment surpris de ce qu'il entendait. Neville ? Le gentil Neville qui s'affirmait de plus en plus comme un bon Gryffondor courageux, ce Neville, allait laisser tomber la guerre ? Il allait vraiment se tenir en retrait, regarder les événements de loin ? C'était une décision vraiment surprenante.

« Tu vois Harry, repris Voldemort avec une voix veloutée. Même tes amis quittent Dumbledore, même eux savent qu'il ne faut pas rester avec lui. »

Harry le regarda fixement, cherchant à savoir le but des ces phrases. Voldemort lui fit un autre sourire, d'une douceur empoisonnée.

« Imagine ta vie si tu retournait auprès d'eux. Imagine comme ta vie serait dure et instable, pris entre les feux des combats qui ne te concernent pas, craignant le coup de poignard de la trahison, guettant les signes de mensonge chez tes amis Ronald Weasley et Hermione Granger. Tu sais à quoi passent-ils leur temps ces deux là depuis que tu es partit ? Ils sortent ensemble et roucoulent joyeusement. »

Harry eut un grondement, claquant les mâchoires.

Menteur ! Menteur !

« C'est la vérité, poursuivit le mage noir toujours de cette douceur venimeuse. Ils t'ont totalement oublié, c'est ce que tous mes petits espions à Poudlard m'ont rapporté, que ce soit des Gryffondor ou d'autres maisons. Tout le monde se rend compte que Ronald Weasley est particulièrement heureux de ne plus se retrouver dans l'ombre du grand Harry Potter, d'enfin régner sur sa maison. Quand à la sang de bourbe, elle s'est paraît-il bien accommodée elle aussi à sortir

de ton entourage. »

Ses mots lui faisaient mal, ils le heurtaient dans son cœur, lui donnaient envie de pleurer. C'était faux... C'était forcément faux...

« Tu n'es pas obligé d'endurer tout ça Harry, lui dit Voldemort sur un ton encore plus bas. Tu peux laisser tout ça derrière toi, oublier toutes les responsabilités qu'ils t'ont forcé à endurer, te libérer l'esprit de tout ces tracas. »

Il prit la tête du loup entre ces deux mains, plongeant son regard dans le sien.

« J'ai bien vu que tu te plaisais ici, tu passe du temps avec mes Mangemorts, tu les protège, tu t'amuse même. » Il supprima encore un plus la distance entre eux, Harry le regardait d'un air éperdu.

« Plus que tout cela, tu es bien avec moi, tu aime être avec moi et tu aime lorsque je m'intéresse à toi. Lorsque je t'entoure de ma magie, lorsque tu sens mon odeur, lorsque je te caresse. Tu aime ça, tu aime être là, contre moi. »

Harry ferma les yeux, se sentant au bord des larmes. Il était si fatigué, si épuisé de lutter. Ses nerfs étaient surmenés et il était prêt à devenir hystérique à chaque instant. Il avait tellement envie de céder, d'arrêter de se battre contre cet homme qui ne l'attaquait plus de front, mais le faisait sournoisement, doucement, abattant ses défenses les unes après les autres.

Heureusement pour lui, des coups résonnèrent à la porte et Voldemort le lâcha, reportant son regard sur les quelques Mangemorts qui entraient pour lui faire leur compte rendu de mission, lui offrant le loisir d'échapper à la pression du Lord. Épuisé, il posa sa tête à nouveau sur les genoux de ce dernier et ferma les yeux, perdant lentement conscience sous les caresses de ce dernier. Il n'avait guère l'envie d'écouter aujourd'hui.

XXX

Harry émergea brusquement du demi-sommeil dans lequel il était. Bondissant sur ses pattes, il mit quelques secondes avant de comprendre ce qu'il se passait. Levant les yeux, il vit les Mangemorts recroquevillés au fond de la pièce, les yeux agrandis de terreur fixés sur un point derrière lui.

Voldemort était debout, éructant de rage, sa magie tournoyant autour de lui menaçante et avide de tuer. « Bande d'incapables ! Rugit-il. »

Il s'avança vers eux d'un pas lourd et dangereux, tandis qu'il les foudroyait de ces yeux rouges. « Je vrais vous tuer ! Vous qui êtes inutiles ! Vous qui encombrez mes rangs et ne servez strictement à rien ! »

Un des plus jeunes Mangemorts eut un cri de terreur et enfouit son visage dans ses mains, pleurant hystériquement. Un autre était tétanisé, collé au mur derrière lui. Un autre encore émettait de faibles sons plaintifs.

« Maître... Maître... pitié, pitié ! »

« Maître... s'il vous plaît... »

Voldemort leva sa baguette vers le groupe tremblant dont les cris s'accentuèrent. Mais avant qu'il n'ait pu lancer le moindre sortilège, plongé jusqu'aux yeux dans sa crise meurtrière, le gros loup gris s'interposa entre lui et ses cibles.

Aussitôt Voldemort s'arrêta net, contemplant dans les brumes de sa folie, son horcruxe qui osait se dresser face à lui. Il sentit une magie étrangère à la sienne, et pourtant si semblable, tenter de se connecter à la sienne mais fou de rage, la repoussa avec violence.

« Écartes toi ! Ordonna-t-il furieux. »

Les Mangemorts s'étaient regroupés en un petit tas, bien placés derrière Harry qui faisait barrière entre eux et le mage noir. Chacun avait les yeux grands ouverts, stupéfaits. Le compagnon canidé du Maître s'interposait, tentait de convaincre le Maître de ne pas les tuer. C'était la première fois que qui que ce soit cherchait à protéger les Mangemorts de ce qu'ils redoutaient le plus, une crise de folie meurtrière.

Voldemort sentit une seconde fois la magie étrangère s'approcher de lui. Elle se faisait douce et apaisante, soumise, mais il n'en voulait pas, il voulait tuer ces ersatz de sorciers inutiles et incompétents. Il la rejeta rageusement.

« Écartes toi, c'est la dernière fois que je te préviens ! »

Ça ne marchait pas. Harry secoua la tête. Ça ne marchait pas.

Il ne parvenait pas à se connecter à Voldemort, la puissante vague de magie noire venant le balayer lui indiquant plus sûrement que des mots que ce dernier ne souhaitait pas s'arrêter là. Cette crise s'était déjà produite deux fois depuis le meurtre de Bellatrix, heureusement sans témoins jusque là, et chaque fois Harry avait relié sa magie à la sienne et avait réussi à le calmer. Mais là Voldemort avait une cible visuelle et très précise et il semblerait que ça ne suffise plus.

Harry savait quoi faire. Il l'avait su à l'instant même où Voldemort s'était mis en colère mais il n'avait jamais eu à aller jusque là. Il semblerait qu'aujourd'hui, il allait devoir le faire.

Il tourna la tête vers les Mangemorts et d'un signe du museau associé à un regard impérieux, il leur ordonna de quitter la pièce. Ceux-ci n'hésitèrent pas et dans un froissement de tissus piétinés ils fuirent la salle en tremblant de terreur. Harry se concentra sur elle et la verrouilla magiquement, visualisant les verrous se fermer sous l'action de sa magie.

Sans perdre de temps, il se retransforma maintenant qu'ils étaient seul et sentit aussitôt le regard fou du mage noir sur son corps nu. Il frissonna légèrement sous la morsure fraîche de l'air.

Il se reconcentra bien vite sur l'homme en face de lui qui trépignait de colère. Sans plus attendre, Harry se rapprocha vivement de lui et vint se coller au corps frémissant d'où transpirait toute cette puissance ténébreuse qui lui tournait la tête. Il secoua la tête pour garder l'esprit clair, ça n'était pas le moment de se faire envoûter. Il tira sur les boutons du pantalon de Voldemort et se mit à genoux.

Il n'avait jamais fait ça, il en avait peur. Mais il n'avait pas le choix. Il devait détourner Voldemort de ses envies meurtrières et pour cela il n'avait que son corps qui soit assez attirant. Sa magie ne fonctionnait même pas.

Ce fut avec les mains qui tremblaient légèrement qu'il baissa un peu le pantalon noir et glissa la main dans le sous vêtement pour en sortir le sexe lourd. Il sentit son cœur battre plus vite en voyant le membre encore au repos dans ses doigts. Avec un soupir haché, il commença doucement à le masturber, voyant le sexe dans sa main prendre rapidement des proportions différentes, devenant à moitié dur. Levant les yeux au dessus, il s'aperçut du regard rouge qui le scrutait, toujours embrumé et pas vraiment conscient mais à présent dépourvu d'envie meurtrière. Au contraire les yeux grenats paraissaient concentrés sur lui, intenses et pesants.

Détournant le regard, Harry lâcha le membre dans ses mains et le cœur tambourinant dans sa poitrine, il approcha ses lèvres. Il manqua de défaillir quand il glissa le gland dans sa bouche, le sang battant à ses tempes. Un goût puissant envahit son palais, l'odeur musquée lui faisant fermer les yeux. Il sentait le sang pulsé dans les veines du sexe dans sa bouche ainsi que sa chaleur. Il fit quelques mouvements de vas et viens très lents et peu profonds, testant cette nouvelle sensation, essayant de respirer calmement par le nez.

Intimidé par la puissance du membre entre ses lèvres mais déterminé à continuer ce qu'il avait commencé, Harry accentua peu à peu ses mouvements, tentant d'en prendre le plus possible mais s'arrêtant à la moitié. Il dut maîtriser un réflexe de haut le cœur mais finalement il parvint à se contrôler et se mit à sucer plus vigoureusement.

Même s'il se sentait vaciller et mal de faire ça « sous la contrainte » afin de sauver un groupe de Mangemorts, il ne put s'empêcher de s'exciter doucement. La magie noire qui l'avait chassé il y a quelques minutes revenait vers lui, l'entourait comme une cape chaude. S'ajoutait à cela les sensations de sa fellation. Il avait toujours pensé que la fellation était un plaisir égoïste, que seul celui la recevant éprouvait du plaisir et que celui la donnant, faisait toujours une faveur. Mais en fait il était loin du compte.

Il aimait la puissance du membre dans sa bouche, il aimait sa présence, il aimait sa chaleur et sentir sa langue glisser contre lui. Inconsciemment, Harry se rapprocha de Voldemort, les yeux toujours étroitement fermés et levant les mains pour les poser sur les hanches de son amant. Sa tête allait et venait, allant plus loin, creusant les joues pour resserrer la pression. La salive coulait sur son menton et ses oreilles étaient emplies des sons de plaisir qu'émettait le mage noir au dessus de lui.

Ce dernier ne resta pas immobile plus longtemps et enfouit ses mains dans les cheveux noirs. Une brusque montée de rage lui fit faire une poussée violente dans la bouche qui lui offrait du plaisir. Sous la surprise Harry ouvrit les yeux et émit un geignement, à moitié étranglé par le membre qui s'insinuait de force en lui. Ses mains eurent le réflexe de tenter de repousser Voldemort mais celui-ci en attrapa une tandis qu'il tenait l'arrière de sa tête de l'autre et donna un nouveau coup de rein rageur.

Le Lord émit un lourd gémissement et recommença, forçant le visage d'Harry à se tenir près de lui et son bassin donnant de brusques coups, ouvrant la bouche du jeune homme comme jamais. Celui-ci avait les larmes aux yeux, laissant ses lèvres être abusées sans douceur. Et pourtant, malgré l'inconfort évident qu'il ressentait, son érection était dure et gonflée, suintante. Il y avait une part de lui qui était heureuse de cette perte de contrôle, qui était heureuse de

sentir le plaisir évident de Voldemort et de savoir qu'il en était la cause. Orgueilleusement, il se sentait fier d'être celui qui lui faisait perdre la tête.

Soudain, la poigne dans ses cheveux se renforça durement et il se fit plaquer contre le bassin de son amant. Il sentit le sexe chaud dans sa bouche se raidir d'avantage et les longs jets de sperme se répandre dans sa gorge. Après quelques vas et viens plus lents et calmes, une fois qu'il eut fini d'éjaculer, Voldemort retira son sexe de la bouche du jeune homme qui eut un violent réflexe de rejet mais se retint de toutes ses forces. Il leva un visage larmoyant et excité vers son ennemi.

« Avale. Ordonna ce dernier de sa voix froide et calme, son contrôle repris. »

Harry obéit, retenant une grimace d'écœurement et une nouvelle envie de vomir tant le goût lui déplaisait. « C'est bien, murmura Voldemort. »

Le mage noir regardait son jeune amant, agenouillé à ses pieds qui avait encore le menton luisant de salive et de sperme, les yeux plein de larmes. Il adorait l'avoir ainsi, soumis devant lui, à genoux pour le satisfaire, nu alors que lui même était habillé. Il avisa rapidement la virilité tendue du brun.

Sans un mot il retourna s'asseoir sur son trône, le pantalon encore largement ouvert qui dévoilait son intimité. Harry resta à terre, le regardant avec incompréhension. Lorsque Voldemort se fut installé confortablement, il posa à nouveau son regard sur lui et lui tendit une main.

« Approche. »

Les jambes endolories, Harry se releva avec difficulté et s'avança vers lui. Lorsqu'il fut assez près pour le toucher, Voldemort posa sa main sur une de ses hanches et l'autre autour de son bras.

« Viens. »

Il le tira à califourchon sur une de ses jambes. Immédiatement, Harry laissa échapper un gémissement plein de désir quand son entrejambe douloureuse frotta sur la cuisse du mage noir. Ce dernier le manœuvra en douceur pour qu'il soit avachi contre son torse, la tête dans son cou.

« Allez prends, susurra-t-il à son oreille. Prends ce qui te fais envie. Vas y. »

Un halètement résonna dans son oreille en réponse à ses mots tandis que Harry commençait à frotter son sexe contre la cuisse de son amant. D'abord timidement puis, enivré par le plaisir, avec de plus en plus de force et de passion. Ses soupirs et faibles plaintes étaient directement envoyés dans les oreilles de Voldemort, son souffle chaud buttant contre son cou. Le mage noir avait les mains sur les hanches de Harry et accompagnait ses mouvements de bassin,

murmurant des paroles salaces dans sa nuque qui faisaient rougir le jeune homme et l'excitaient furieusement en même temps.

Il ne fallut que quelques minutes à Harry pour jouir. Il s'effondra un peu plus contre le torse du Lord qui le serra dans ses bras, le laissant récupérer un peu. Dans un lourd soupir, Harry ferma les yeux et tomba inconscient, éreinté par toutes les émotions contradictoires qu'il avait ressenti en si peu de temps.

To be continued.