*Chapter 10*: Chapter 10

Bonjour à tous !

Nous avançons encore dans l'histoire, ça va s'accélérer maintenant, plus de blabla inutiles ! J'espère que ce chapitre vous plaira, il peu être un peu dur pour certains mais je rappelle que la fiction est classée M.

Si vous saviez comme j'ai des tonnes et des tonnes d'idées de fictions. Si ce n'était ma paresse, j'aurais déjà publié des tonnes de choses. En tout cas je vous remercie, je suis comme toujours très étonnée du succès qu'à pu rencontrer ma petite histoire. Je la vois imparfaite et bourrée de défaut mais tant qu'elle vous plait, ça me rend heureuse.

Milles mercis comme toujours pour vos messages, je vous aime 3

Chapitre 10

Dumbledore était contrarié. Non, contrarié n'était pas un mot assez fort. Il était très inquiet et à la limite de la panique. Il venait de recevoir une lettre de Gringotts l'informant que sa dernière demande de prélèvement dans les comptes de Harry venait d'être refusée au prétexte qu'il existât de fortes irrégularités dans son dossier. Très surpris de cette missive, il s'était rendu sur place, à la banque où il s'était entretenu avec Gripsec, le gobelin responsable de la gestion des comptes de la famille Potter.

Asa grande surprise, il n'avait guère mené l'entretien. Cela avait plus ressemblé à un sermon en bonne et due forme tant le gobelin était vindicatif avec lui. Il lui avait mis sous le nez les précédents documents sois disant signés de la main de Harry qui l'autorisait à se servir de ses comptes. Des experts étaient venus se pencher sur l'authenticité des dits documents et avaient bien évidemment mis en évidence le fait qu'ils soient trafiqués. Ce fait à lui seul était impardonnable aux yeux des gobelins vu que cela entachait irrémédiablement la réputation de la banque. Ils ne pardonnaient pas au vieux directeur de les avoir rendu complices de la supercherie et du vol de l'une des dernières familles de sang pur en Angleterre.

Les membres de la banque avaient sur le champ envoyé un rapport au service de protection des enfants sorciers du Ministère. Lequel n'avait pas traîné à examiner la question pour une fois vu que la victime était le très célèbre Survivant. Honteux de leur négligence envers le bien-être et la santé du Survivant, ce qui pourrait leur coûter cher si cela s'apprenait, ils avaient décidés d'être impitoyables et de traquer chaque détournement. Autant dire qu'ils étaient nombreux et commençaient avec le non respect du testament de LilyPotter qui demandait bien à ce que son fils ne soit pas confié à sa sœur en cas de décès.

Déterminés à faire de cette affaire un exemple, ils avaient fouillé loin en arrière dans la vie du plus célèbre des adolescents sorciers. Autant dire que de découvrir HarryPotter traité en elfe de maison pendant toute son enfance et affamé dans un placard avaient sérieusement échauffé les inspecteurs et assistants sorciers sociaux. Plusieurs d'entre eux étaient des sorciers n'ayant jamais eu de contacts avec des moldus auparavant. Autant dire que ce qu'ils virent ne les rendirent guère disposés à l'envie d'en savoir plus. L'un d'eux laissa même échapper :

« Et bien, on ne peut pas en vouloir à Vous-Savez-Qui s'ils sont tous comme ça. »

Dumbledore avait eu envie de rebondir sur cette affirmation histoire de ne pas laisser cette infamie impunie, mais le regard qui lui avait été lancé le dissuada de dire quoi que ce soit. Cependant ce genre de réflexion l'inquiétait. Qu'allait-il se penser si ce mode de pensée se répandait ? Voldemort allait gagner de plus en plus d'adeptes.

Malheureusement le bouche à oreille faisait son effet avec toutes les commères dont regorgeait le ministère, et bientôt, tous les sorciers furent au courant. Ceux là le répétèrent à leur famille et ainsi de suite. La Gazette fit même son enquête et sortit une Une assez assassine qui donnait le ton.

L'INCROYABLEVERITESUR L'ENFANCE D'HARRYPOTTER

Un reportage de votre dévouée Rita Skeeter.

Chers lecteurs, c'est avec une surprise et une peine énorme que nous vous rendons compte aujourd'hui du triste bilan de la vie de Harry Potter dit le Survivant, s'étant notamment illustré comme premier sorcier à survivre au sort de mort. En effet, sur alerte de la banque Gringotts, une enquête à été lancée par le Service de Protection des Enfants Sorciers sur ce qui sembleraient être les nombreux abus du directeur de Poudlard, Albus Dumbledore, à l'encontre de Potter. Les

Inspecteurs et Assistants Sorciers Sociaux ont mis en avant le non respect du testament de la défunte Lily Potter ainsi que la maltraitance auquel le héros du monde sorcier a été soumis. Sa famille moldue l'aurait en effet traité comme un elfe de maison, lui faisant faire toutes les tâches ménagères, le privant de nourriture lorsqu'ils n'étaient pas satisfaits et

l'enfermant dans un placard. Nous avons recueilli l'avis du Médicomage Ernest Von Dager, éminent membre du conseil de St Mangouste sur les séquelles dont pourraient souffrir Harry Potter :

« Une privation de nourriture de cette ampleur à un âge aussi jeune et durant toute l'enfance et l'adolescence a de lourdes conséquences sur l'organisme. Un retard de croissance et des carences en tout genre ont certainement découlées d'un tel traitement. Sans oublier que maintenir un adolescent dans un espace aussi réduit qu'un placard sans luminosité est extrêmement néfaste sur sa musculature, sa vitalité et sa santé mentale. »

Grâce à votre dévouée reporter, nous savons également que le directeur Albus Dumbledore n'aurait pas informé son pupille de nombreux prélèvements dans les comptes ancestraux de la famille Potter. Ceux ci auraient dus être scellés jusqu'à la majorité du légitime héritier de la famille. Cependant il semblerait que pour d'obscures raisons la procédure

ait été mise en suspend pendant un moment jusqu'à tomber dans l'oubli. Dumbledore aurait donc usé de documents falsifiés pour piocher allègrement dans le patrimoine des Potter. Voilà une nouvelle qui ne va pas mettre dans de bonnes dispositions les Chefs des Nobles Familles de Sang Pur qui se battent pour que leurs droits soient préservés.

Il va sans dire que le monde sorcier est choqué de ses nouvelles. Outré serait même le plus juste terme. Comment de telles choses ont-elles pu arriver au héros de notre génération sans que ni le gouvernement ni Albus Dumbledore ne réagissent ? Comment est-il possible que le jeune homme dont l'instabilité mentale s'explique à présent, ait pu endurer tout cela ?

D'autant plus qu'une nouvelle bien pire s'ajoute à ce funeste tableau : HARRY POTTER A DISPARU.

Oui chers lecteurs, le Survivant a bel et bien disparu depuis plusieurs mois. Il semblerait que Dumbledore et l'actuel ministre de la magie, Cornelius Fudge, aient préférés garder cette nouvelle secrète afin de ne pas affoler la population. Mais après tant de temps, nous sommes en droit de savoir ce qu'il se passe. Où est passé Harry Potter ? A-t-il été enlevé par le maléfique Vous-Savez-Qui ? A-t-il fugué ? Pourquoi les autorités n'ont aucunes pistes depuis des mois ? Que fait le gouvernement ?

Chers lecteurs, nous ne pouvons nous empêcher de penser à la rédaction de votre bien-aimé journal, qu'au vu des dernières nouvelles sur ce qu'a été la vie du Survivant, celui ci aurait pu choisir de disparaître. Nous nous souvenons bien entendu de son instabilité mentale, de son agressivité et de ses sautes d'humeurs. Aujourd'hui nous avons peut être trouvé d'où provenait ce désordre psychique. Albus Dumbledore a-t-il fait tellement d'erreurs que l'étoile du monde sorcier serait irrémédiablement malade et aurait choisi de fuir ? Et en ce cas, chers lecteurs, qui pourra se mettre en travers du chemin de Vous-Savez-Qui ?

Et les autres journaux s'en donnaient à cœur joie eux aussi.

LESURVIVANT DISPARU

Titrait Chaudrons et Potions

LE COMPLOT D'ALBUS DUMBLEDORE

Disait le magazine féminin Tissard et Fêtards

L'HORREUR MOLDUE: MALTRAITANCE DE HARRYPOTTER

Même cette feuille de chou de Divination et Rêves faisait sa une sur cette affaire.

Autant dire que depuis, le directeur de Poudlard recevait plus de beuglantes et de lettres d'insultes que jamais. Les gens étaient outrés et scandalisés que leur héros ait disparu et exigeaient des réponses à celui que les médias clouaient au pilori.

Albus s'était rendu au Ministère par la suite où il avait été informé que les Inspecteurs avaient suspendus sa tutelle, en attendant d'examiner tous les faits et de les présenter lors d'une audience avec le Magenmagot et décidera de la marche à suivre. Autant dire que ça se présentait mal. Il n'avait plus accès au coffre des Potter, courait à la faillite, était crucifé par la presse, et la population qui perdait confiance en lui au pire moment. Voldemort devait bien rire.

D'ailleurs Albus le soupçonnait d'être derrière toute cette histoire. Étant donné les parts de Lucius Malfoy dans la Gazette, sûrement que les articles de Rita Skeeter ne lui avait pas été soufflés au hasard. De plus les fuites au sujet de la disparition d'Harry devait venir de sympathisants du Lord, cette nouvelle étant un avantage pour lui. Si le héros

disparaissait, la foule perdrait espoir et se laisserait envahir.

Quand à l'investigation subite des gobelins sur le dossier d'Harry, l'élément déclencheur, il ne doutait pas un instant que le mage noir était derrière cela. En 15 ans, jamais les avides créatures n'avaient fais mine de s'intéresser à ce dossier et paf soudainement elles demandaient confirmation à un expert sur l'authenticité des documents ? Non, tout cela n'était qu'une grosse machination. En tout cas félicitations, elle marchait du tonnerre.

Et voilà qu'il en était réduit à cogner à la porte du manoir Londubat.

Il n'avait guère le choix, les finances des Potter étant inaccessibles, il devait de toute urgence trouver un autre soutien. Il devait convaincre la redoutable vieille Lady de lui venir en aide.

« Bienvenue au manoir Londubat Professeur, le salua une elfe d'une voix criarde, ma Maîtresse va vous recevoir. » « Merci, fit simplement le directeur en pénétrant dans la demeure. »

Il s'écoula moins de 3 minutes avant qu'Augusta Londubat ne fasse son apparition. Si son style vestimentaire prêtait à sourire -surtout après avoir vu Severus habillé de la même façon- il ne fallait guère la sous estimer. La Lady avait en son temps était la reine des soirées mondaines où elle avait fait reconnaître sa vivacité d'esprit et son mordant. Aujourd'hui elle n'avait plus l'influence d'antan, s'étant presque enfermée derrière les murs de son manoir après la mort de son fils et de sa bru. Pour autant son esprit était toujours aussi aiguisée et jusque là elle n'avait jamais pliée devant lui ni ne s'était laissée faire.

« Professeur Dumbledore, le salua-t-elle impérieusement en lui tendant sa main. »

« C'est un plaisir de vous revoir ma chère Augusta, répondit ce dernier en baisant la main gantée. » « Venez allons nous asseoir dans le salon. Toi ! Apportes nous du thé. »

« Bien maîtresse, couina l'elfe. »

Ils furent bientôt assis sur un confortable fauteuil chacun, dégustant les petits biscuits apportés par l'elfe de maison ainsi qu'une tasse de thé noir à la main.

« Bien, à quoi dois-je la surprise de votre visite à l'improviste ? Demanda-t-elle bientôt. »

« Chère amie, soyez sure que je suis navrée de vous imposer ma présence de la sorte mais les affaires qui m'amènent sont des plus graves. »

Il fit une pause mais elle ne commenta pas, se contentant de le fixer d'un regard perçant par dessus sa tasse en porcelaine.

« Les derniers événements qui se sont déroulés dans le monde magique sont terribles, je ne peux que déplorer l'habileté de Voldemort dans cette situation. Il a brillamment réussi à mon grand regret à priver l'Ordre d'une aide précieuse. Fit-il d'un ton solennel. »

« De ce que j'ai pu avoir connaissance, il n'est pas le seul qui a contribué à ce brillant résultat. Exposa tranquillement la Lady. »

Dumbledore eut une grimace intérieure mais laissa passer la pique de son interlocutrice.

« Malheureusement, nous sommes dans une situation précaire aujourd'hui et les jours prochains vont être bien sombres je le crains. Nous devons nous soutenir les uns et les autres afin que de meilleurs temps reviennent. Poursuivit-il d'un ton calme mais ferme. »

« Quel est ce nous auquel vous faites allusion Professeur ? Questionna tout aussi fermement Augusta. »

« L'Ordre ma chère. Nous sommes dans une situation critique, malheureusement la foi et le courage ne permette pas de vivre dans un monde comme le notre. »

« La perte de ce patrimoine qui ne vous revenait pas est-elle si importante ? Siffla-t-elle. Aquel point comptiez vous dessus dans cette guerre ? »

« J'ai conscience que les actes que j'ai commis peuvent sembler indignes par la morale. Se défendit le directeur. Cependant nous sommes en guerre et la guerre ne se gagne pas uniquement avec des sentiments. Pour le plus grand bien, certains sacrifices sont parfois nécessaires. »

« Quand on voit la situation qui découle de vos décisions on ne peut pas dire que tous vos choix aient été inspirés. Assena Augusta en se calant dignement dans son fauteuil. »

« Il n'est guère le lieu et le moment pour débattre de mes choix. Écarta Dumbledore en sentant l'inimité de la Lady. D'autres éléments plus graves nécessitent notre attention. »

« Oh, plus graves que de découvrir l'enfance affreuse et les tromperies dont fut victime un enfant innocent ? Persifla-t elle. »

« Ma chère Augusta... »

« Ne vous fatiguez pas plus Professeur. L'arrêta-t-elle en levant une main. Je comprends parfaitement ce que vous cherchez à faire et votre entreprise est vaine. Ma famille s'est réduite à Neville et j'entends bien le protéger autant que je le pourrai. Nous avons officiellement été déclarés neutres et il est hors de question que nous ne replongions dans cette guerre. »

« Neville et vous-mêmes devaient vouloir vous venger de ce qui est arrivé à Franck et Alice. Tenta Dumbledore qui ne voyait pas de faille dans la carapace des Londubat. »

« Quelle bassesse de votre part que d'employer le destin tragique de mon fils et de sa femme pour nous faire accéder à vos désirs. Gronda-t-elle en colère. Croyez vous que mon envie de vengeance est plus forte que mon amour pour mon petit fils ? Je le protégerai ! De cette guerre, de cette souffrance, de ces mensonges et de vous ! Quand je vois ce qu'il est advenu de ce pauvre HarryPotter, je remercie le ciel que Neville n'ait pas eut à subir tout cela. Épargnez vous la honte de me demander quoi que ce soit et partez. Vous n'êtes plus le bienvenue au Manoir Londubat. Dinky va vous raccompagner. Professeur, bonsoir. »

Et en moins de temps qu'il n'en fallut, le voilà proprement jeté du manoir des Londubat. Non seulement la vieille femme n'avait rien voulu entendre mais elle n'était pas prête à réengager sa famille. Pire encore, elle lui en voulait pour Harry. Forcément elle était au courant, comme la totalité de la population anglaise.

Décidément, l'avenir s'assombrissait et il commençait à douter de vaincre un jour Voldemort. Avec la disparition de Harry et les scandales qui s'enchaînaient...

XXX

« Harry je te vois tourner en rond dans ton coin. Alors cesse de t'agiter et dis moi ce qui te passe par la tête. »

Le gros loup gris releva le museau vers le Seigneur des Ténèbres assis à son bureau. Ce dernier considérait d'un œil circonspect et intrigué l'animal faire des cercle sur le tapis devant la cheminée. Avec une moue étrange sur la gueule d'un loup, Harry se retransforma, nu comme à l'habitude avec son collier de pierres précieuses autour du cou. Sans pudeur, il alla s'envelopper d'une robe de chambre de satin noir sentant le regard rouge sur lui.

« Alors, vas tu me dire ce qui te tracasse ? Demanda Voldemort en se calant dans son fauteuil. » « Cette mission... débuta le brun. Tu comptes vraiment envoyer Dolohov pour la diriger ? »

« Je ne vois pas en quoi ça te concerne. Siffla le mage noir. »

« C'est que, je ne suis pas sur que ce soit le bon choix. Avança prudemment le jeune homme. » Lorsqu'il vit Voldemort se redresser menaçant, Harry rentra la tête dans les épaules.

« Tu n'as pas à discuter mes stratégies, Potter. Ordonna-t-il furieux. Personne ne se permets de me parler ainsi et de se considérer comme mon égal ! »

« Je ne... »

« Alors prends garde à ta langue où je t'apprendrai à te taire. »

Le silence s'installa pendant quelques instants durant lesquels la tension dans la pièce demeura. Voldemort avait reposé son regard sur les papiers disposés dans son bureau. Harry eut un soupir, il n'était pas aisé d'évoluer avec un mage noir plutôt susceptible. Mais il commençait à voir la meilleure façon de procéder. Il réprima un sourire en coin à cette pensée.

D'un pas lent il vint s'asseoir par terre à côté du fauteuil, venant poser sa tête tout doucement contre le genou de

Voldemort. Ce dernier resta crispé un instant avant de finalement se détendre lentement et de passer une main étonnement douce dans les cheveux noirs bouclés. Harry laissa échapper un léger gémissement de bien-être quand elle vint masser délicatement sa nuque. Les gestes comme ceux-là qui ressemblaient presque à de la tendresse étaient si rares venant de son amant. Alors les très rares fois où ils apparaissaient, le jeune homme s'en abreuvait comme un assoiffé.

Conservant volontairement l'ambiance devenue calme entre eux, Harry se releva très lentement. Il glissa précautionneusement contre son amant, attendant une autorisation qui lui vit assez rapidement quand Voldemort lui ouvrit le bras sans le regarder pour le laisser se couler contre lui. Harry s'assit à califourchon sur les cuisses du mage noir, venant enterrer son visage dans le cou de ce dernier.

« Je n'avais pas l'intention de te donner des ordres. Murmura-t-il apaisant dans l'oreille de l'homme. » Ce dernier était immobile, mais assez calme, signe qu'il l'écoutait. Encouragé, Harry poursuivit toujours en chuchotant.

« J'ai simplement remarqué que Dolohov était un combattant solitaire. Il est très doué c'est vrai, mais son tempérament ne s'accorde pas au travail en équipe. Je pense qu'il n'est pas la personne idéale pour diriger la mission. »

Voldemort recula doucement contre le dossier de son fauteuil, quittant enfin les papiers des yeux. Distraitement il passa une main le long du dos de Harry alors qu'il réfléchissait à ses paroles.

« Qu'est-ce qui te fais dire cela ? Demanda-t-il neutre. »

« C'est ce que j'ai observé lors des entraînements et des leçons pour les jeunes recrues. Répondit Harry. Dolohov est toujours seul dans son coin, la compagnie des autres ne l'attire pas et enseigner l'agace. Il n'aura pas envie de monter une opération. Il est plus du genre à suivre les ordres et à faire efficacement sa mission. »

« Qui suggère tu ? »

Harry se tut un instant, le regard dans le vague.

« Je pense que Nott a les qualités nécessaires pour ça. Il est froid, professionnel et impose naturellement son autorité auprès des autres. Il n'est pas cruel inutilement de surcroît. »

Voldemort eut un sourire en coin moqueur avant de passer son bras au creux des reins de Harry pour mieux l'attirer contre lui.

« Depuis quand la cruauté est-elle un défaut pour mes hommes ? »

Harry lui lança un regard mi-agacé, mi-amusé.

« Oui je sais, pour un Mage Noir, la cruauté fait partie du travail. Ironisa-t-il tout en penchant légèrement la tête en signe de soumission. Il ne tenait pas vraiment à vexer son si susceptible amant. »

« La guerre n'est pas un jeu. Rappela Voldemort. Des atrocités sont commises des deux côtés. » « J'en ai conscience. »

« Tiens ! Moi qui croyais me souvenir d'un Gryffondor fougueux et buté comme une mule jurant que nous étions tous mauvais et que j'étais le mal incarné face à ses amis blanches comme des oies. »

« Ne te moque pas de moi ! Protesta Harry en faisant une moue boudeuse. Comment voulais-tu que je devine tout ce qui se tramait derrière mon dos ? »

« En ouvrant un peu plus les yeux, stupide Gryffon. Nargua le Mage Noir. »

« Quoi qu'il en soit, fit Harry en changeant dignement de sujet, la cruauté est peut-être bien vue près de toi mais pour diriger une équipe ça n'est pas un atout. Si pour un oui ou un non tes Mangemorts craignent pour leur vie, aucun ne sera vraiment disposés corps et âme à sa mission. Et la tentation de la fuite ou de la trahison sera plus vivace. Ils ont besoin d'un peu de sécurité. »

Voldemort resta silencieux quelques minutes. D'un geste brusque, il plaça son deuxième bras derrière le dos de Harry comme pour l'emprisonner dans son étreinte. Ce dernier laissa échapper un léger cri surpris avant de se laisser faire, collant tout son corps à celui de Mage Noir. La dureté de son torse et la puissance de ses muscles lui faisaient toujours diaboliquement envie.

« Tu as l'air bien préoccupé par le déroulé de mes missions. Murmura Voldemort tout en vrillant Harry de son regard perçant. »

Ce dernier gigota un peu, mal à l'aise et les joues rougissantes.

« Je...je veux juste que personne ne souffre d'injustice. Chuchota-t-il les yeux baissés. »

« Je sais. J'ai vu ce que tu faisais avec mes Mangemorts. Exposa calmement le Lord. Je ne suis pas en colère contre toi. »

« Vraiment ? Demanda Harry surpris. Je pensais que ça te rendrais furieux... »

« Je ne tolérerais pas que tu te mettes à mon niveau et ne commence à discuter mes stratégies et mes façons de mener cette guerre. Cependant, j'admets que l'ambiance générale a changé depuis que tu es là. Mes Mangemorts tremblent toujours autant devant moi, mais ils ont l'air plus motivés. De plus le niveau des recrues est meilleur qu'avant et augmente bien plus vite. Je ne sais pas vraiment comment tu t'y prends, mais il semblerait que ta présence apaise et motive mes troupes. »

Voldemort avait un air sérieux mais dénué de colère en disant tout cela. Harry l'écoutait attentivement.

« Les relations sociales ne sont pas mon domaine. Poursuivit Voldemort avec un regard d'avertissement sur le sourire moqueur de Harry à cette phrase. Il semblerait que tu es en train de combler un vide et que tu ais la bonne méthode pour cela. Je peux donc entendre certaines de tes suggestions sur les personnes à utiliser pour remplir mes missions. »

Harry eut un grand sourire en entendant cela. Voldemort acceptait de lui laisser un rôle dans la guerre. Il était le premier adulte à le considérer pour ce qu'il était et à bien vouloir entendre ce qu'il avait à dire. Quand Harry était avec l'Ordre du Phoenix, jamais personne n'avait agit ainsi avec lui. C'était toujours des cachotteries, des secrets, des refus sous prétexte que « Harry tu es trop jeune pour tout cela » ou « Harry laisse les grandes personnes faire ». Pour autant ça ne dérangeait pas ces mêmes personnes de compter sur lui pour commettre un meurtre malgré son jeune âge.

Acette pensée, Harry eut presque un sursaut. Oui, on attendait qu'il commette un meurtre.

On attend de moi que je tue Tom, pensa-t-il stupéfait.

Jusque là le meurtre avait été abstrait dans son esprit. Naïvement, Voldemort était représenté comme un monstre dans son esprit, comme un dragon tenant captive la princesse dans les contes de fées. Et il pouvait tuer un monstre, n'est-ce pas ? Tous les héros le font non ? Il est normal de tuer le monstre, c'est ce qui doit être fait. C'est ainsi que se passe les choses.

Mais il l'avait découvert dernièrement avec Bellatrix. Il n'avait pas de monstres en face de lui, pas de créatures mythiques et diaboliques. Il avait des êtres humains avec leurs bon et leurs mauvais côtés, avec leurs rêves et leurs ambitions. Harry avait tué déjà, une femme, une épouse, une cousine. Et il en avait été assez malade comme ça. Il faisait encore des cauchemars d'ailleurs.

Et on attendait de lui qu'il tue Tom. Tom qu'il avait appris à connaître. Qu'il avait sortit tout doucement de la catégorie « monstre » pour le placer dans celle « d'homme ». Tom avec son caractère -de cochon il fallait bien l'avouer- et ses projets. Tom et leurs discussions. Ton et ses yeux flamboyants. Tom et ses manies. Tom toujours frais et dispo au réveil. Tom et son goût pour la lecture. Tom et la confiance qu'il lui montrait. Tom et son corps puissant. Tom et sa magie. Tom et ses baisers.

Je ne pourrais jamais le tuer. Songea Harry choqué en regardant fixement le Lord.

Ce dernier l'observait en retour, circonspect. Harry semblait penser à quelque chose qui le perturbait. Cette impression fut confirmée quand le jeune homme plaça soudain ses bras autour de sa nuque et vint s'enfouir contre lui. Il y avait un tel besoin, une telle nécessité dans cette étreinte, que Voldemort ne protesta pas contre cette marque d'affection exagérée.

Le nez blotti contre la peau chaude du Mage Noir, Harry inspira son odeur étourdiment. Il sentit soudainement une magie bien connue venir s'enrouler autour de lui. Les flux d'énergie emplis de puissance eurent comme toujours le don de le faire fondre. Il entendit les murmures envoûtants de Voldemort dans ses oreilles.

« Peu importe ce à quoi tu pense, je te l'ai déjà dit Harry. Plus rien n'est important si ce n'est moi. Ne pense qu'à moi. » Et sur ces mots, il vint prendre ses lèvres dans un baiser renversant qui fit fermer les yeux de délice à Harry.

Non, je ne pourrais jamais le tuer.

XXX

Laïla Gohan était une jeune employée du Ministère de la Magie. Elle était secrétaire dans un des pavillons quelconque du bâtiment. Elle sortait du travail avec sa collègue Maureen. Bras dessus, bras dessous, les deux jeunes femmes discutaient de leur patron qui était connu pour lorgner un peu trop les dames. Elles étaient toutes deux vêtues d'une jupe, d'un chemisier échancré et de talons hauts. Elles riraient doucement en remarquant les regards désireux des hommes qu'elles croisaient.

Avec un air de défi, Maureen rejeta ses cheveux en arrière tout en accentuant son déhanché et en bombant légèrement le buste. L'homme qui passait à côté se stoppa quelques minutes le temps de plonger les yeux sur sa poitrine.

« Haha, tu es trop douée. Ria Laïla. »

« Je sais. Répondit son amie en se pavanant exagérément. »

Elles finirent par éclater de rire toutes les deux. Finalement elles reprirent leur sérieux tout en continuant de glousser un peu. Les yeux brillants de joie de vivre, la démarche pleine de vitalité alors qu'elles se penchaient l'une vers l'autre avec leurs airs conspirateurs, l'image même de la jeunesse insouciante.

« Alors le pervers t'as encore cherché aujourd'hui ? Questionna Maureen. »

« Ne m'en parle pas ! Déplora-t-elle. Il m'a demandé de lui faire un café cette après-midi -comme si j'étais sa bonne- et quand je lui ais donné, il m'a touché les fesses ! »

« Quel connard ! S'insurgea son amie. »

« Ouais, quelle femme voudrait de lui ? »

« C'est peut-être pour ça qu'il courre après toutes les jupes qui passent ! »

« Bah il va courir longtemps. »

« Il est peut-être puceau ? »

« Ça ne serait pas étonnant ! »

« T'imagines comment il doit être au lit ? »

« Oooooh vision d'horreur ! Beurk t'es dingue de penser à ça ! »

« Non mais t'imagines ? En train de suer comme un porc ? »

« Ou peut-être qu'il trouverait pas le chemin ? »

« Hahaha je le vois bien à ne pas savoir où la mettre ! »

Tout en continuant de médire sur leur directeur, les deux demoiselles empruntaient le chemin classique que prennent les employés pour sortir du Ministère. Il n'y avait pas grand monde encore, il était tôt. Un type chauve à l'air fatigué et un mec en costume bien habillé se tenaient près d'elle. Elles prirent le passage menant au Chemin de Traverse et arrivèrent par l'entrée des employée. Alors qu'elle était en train d'expliquer à son amie combien son petit-ami devenait de plus en plus agaçant, Laïla s'aperçut que celle-ci s'était brusquement arrêté.

« Maureen ? »

Un long hurlement suraigu sortit de la bouche de cette dernière qui, les yeux exorbités, fixait quelque chose au sol. Laïla sursauta avant de se retourner voir ce qui avait choqué son amie.

« OH MERLIN ! »

Laïla fit un bond en arrière, les mains sur la bouche. Ses jambes tremblèrent et elle sentit Maureen s'accrocher à elle avec force. Tout autour des gens commençaient à s'amasser, certains avec les mêmes réactions d'horreur. Certains regardaient avec cette espèce de curiosité malsaine qu'éprouve le commun des mortels devant un acte de barbarie.

Par terre, en plein milieu d'une allée très fréquentée du chemin de traverse se trouvait un corps. Un corps d'homme.

Tout nu. Il avait la peau terriblement blanche, presque bleue. Il était recroquevillé sur le sol en position fœtale, vulnérable. Des traces violettes se dessinaient sur sa peau, sans nul doute avait-il était battu. Les yeux grands ouverts paraissaient être encore en train de fixer leur meurtrier. On voyait des mèches de cheveux coupées sur le sol, le tueur avait rasé sa victime.

« Appelez les Aurors ! Lança quelqu'un. »

Sitôt, plusieurs personnes sortirent leur baguette et lancèrent des sorts d'alertes. L'avantage état que le lieu du crime se situait juste à côté du Ministère. Ainsi les Aurors et la Brigade de Police Magique arrivèrent quelques minutes plus tard. Ils délimitèrent rapidement un périmètre de sécurité.

« Qui a découvert le corps en premier ? »

Tremblotantes, Naïla et Maureen levèrent la main. L'Auror en chef leur fit signe d'approcher tandis que les autres tentaient de disperser les curieux.

« Bien mesdemoiselles, racontez moi ce qu'il s'est passé. Fit l'homme d'une quarantaine d'année de sa voix rassurante. »

« Nous...nous sortions du travail, bredouilla Maureen, les yeux encore fixés sur la dépouille. » « On discutait de notre journée, poursuivit Laïla à voix basse. On riait et... »

« J'ai crié, continua son amie. Quand on est arrivé dans la rue j'ai vu quelque chose par terre. En approchant j'ai vu qu'il s'agissait d'un corps et j'ai crié. »

« Avez vous remarqué quoi que ce soit qui puisse indiquer qui a fait ça ? »

« Non, il n'y avait personne quand nous sommes arrivées. »

L'auror parut déçu du peu d'indices que lui fournirent les deux femmes. Il les congédia gentiment, demandant à un Auror de les emmener à l'unité psychologique qui allait être mise en place pour les témoins. Frissonnant, Laïla referma ses bras autour d'elle-même. Elle jeta un regard par dessus son épaule et eut pitié du mort. C'était horrible de voir dans quelle position l'avait laissé son meurtrier : complètement indigne et humiliante.

« Laïla. Murmura Maureen à côté d'elle. »

« Quoi ? »

« J'ai déjà vu cet homme. »

« Le mort ? »

« Oui. »

Maurren eut un silence. Elle se tourna ensuite vers son amie, l'inquiétude marquée sur son visage.

« Les choses vont devenir difficiles maintenant. La guerre commence à rendre les gens fous si des événements comme ça arrivent. »

Laïla eut un moment de surprise. C'était la première fois qu'elles parlaient de la guerre entre Vous-Savez-Qui et le gouvernement. D'habitude elles ne se sentaient pas trop concernées par tout ça. La guerre était bien trop abstraite pour de jeunes femmes qui ne voulaient que s'amuser. De plus, la Gazette montrait une vision assez rassurante de la situation.

Certes, elles avaient entendus dire que HarryPotter avait disparu mais Laïla n'était pas très inquiète. Il était leur héros, il allait forcément revenir pour vaincre Vous-Savez-Qui. Il avait déjà battus une fois le Mage Noir, et même s'il n'allait pas très bien dans sa tête, il allait gagner la guerre. C'était évident, le héros gagne toujours. S'il avait disparu, sûrement qu'il devait s'entraîner quelque part pour être plus fort.

« Pourquoi dis-tu ça ? Demanda-t-elle perplexe à son amie. »

« Parce que cet homme là, c'est le chef d'une des plus riche famille de sang pur. C'est Lucius Malfoy. » XXX

Dumbledore se tenait devant la fenêtre de son bureau. Tucker venait de partir après lui avoir raconté ce qu'il avait fait à Lucius Malfoy. Bien que le directeur soit heureux de la mise hors service de cet homme plus qu'encombrant, il n'approuvait pas du tout les barbaries. Les gestes de Tucker envers Malfoy étaient intolérables. L'avoir déshabiller et rasé pour l'abandonner en pleine ruelle était cruel et inutile. Si Dumbledore avait compris que certains actes devaient être fais pour le plus grand bien, jamais il ne cautionnerait ce genre de tortures.

Il avait tenté de faire entendre raison à cet homme en lequel il voyait encore le jeune adolescent désespéré qui s'était accroché à lui avec espoir à la maladie de sa mère. Celui-ci avait totalement refusé d'écouter. Aveuglé par sa haine envers les aristocrates comme son père, il avait perdu les pédales complètement. Aujourd'hui il ne l'écoutait plus et semblait s'être lancé dans une vendetta personnelle. Dumbledore allait devoir intervenir sous peu.

To be continued.

*Chapter 11*: Chapter 11

Bonsoir à tous :)

Voici la suite tant attendue et autant vous dire que ce chapitre marque un passage décisif dans cette histoire ! Je pense qu'il s'agit d'un moment que beaucoup attendait et qui devrait vous éclairer un peu plus sur la relation entre Tom et Harry. Enfin j'ai aimé rédiger ce chapitre qui va accélérer les choses parce que je vous rappelle que cette fic comptera 15 chapitres en tout et que nous approchons doucement mais surement de la fin.

Alors je sais que j'ai des délais monstrueux, mais tenez bon, je le dis et je le redis, je n'abandonnerais pas cette histoire et je la finirais ! Comprenez bien que je ne peux pas aller plus vite que je ne le fais. Déjà parce que ma vie a énormément changée et ensuite moi également. J'ai commencé cette fiction il y a un long moment et depuis j'ai grandis et évolué, il m'est difficile de poursuivre dans le même état d'esprit qu'avant. Pour tout dire les premiers chapitres me font honte, je ne peux les relire et peut être un jour, je les réécrirais.

Petit clin d'oeil à Clash, au lendemain même de ta review me demandant la suite en déplorant mes délais, paf un chapitre. Si c'est pas chouette ça ? ;)

Bref je me tais, et je vous laisse lire et me faire part de vos avis ! Bonne lecture.

Chapitre 11

Elle se tenait très droite. La robe noir incrustée de pierres précieuses soulignait à merveille les courbes de son corps sans devenir vulgaire. Le long voile noir en soie recouvrait ses cheveux. Il trouvait son attache dans la coiffure complexe, tenu par des perles blanches nacrées. Les mains fines étaient entremêlées, immobiles. Le regard fixe, elle observait l'extérieur depuis la fenêtre du Manoir. Comme depuis quelques jours, il y avait foule de journalistes devant les grilles. Tous tenaient à voir la veuve qu'elle était devenue.

Narcissa Malfoy née Black. Veuve.

Comment était-il possible qu'en si peu de temps elle eut perdu les êtres les plus chers à son cœur ? Sa sœur Bellatrix, fière et intrépide, qui avait laissé une part d'elle-même à Azkaban, avait été sauvagement tuée. Égorgée sans aucune dignité par le loup du Maître. Narcissa avait eu le cœur déchiré quand l'annonce de sa mort lui était parvenue. Sa grande sœur n'était plus. Cette grande sœur dont elle entendait encore les remarques mi-moqueuses mi-amusées sur sa fragilité.

Cissa enfin, comment veux-tu te faire respecter en tant que femme si tu reste toute douce ? Cissa ! Ne te laisse pas faire ainsi ! Tu es une Black !

Cissa, sois fière d'être une femme et ne laisse pas les hommes te dominer !

Sa grande sœur avait été l'une des femmes les plus incroyables de sa génération. Mais elle n'était jamais vraiment revenue de ses années d'emprisonnement. Narcissa s'était déjà plus ou moins préparée à la perte de son aînée, mais le choc avait quand même été rude. Pour celui-là nulle vengeance n'était possible. Le familier de leur Maître était intouchable, tout le monde l'avait bien compris. L'époux de sa sœur lui-même ne désirait pas la vengeance. Sans doute parce que quelque part, aucune autre voie n'était possible. Sa sœur avait pris l'habitude de se défouler sur les plus faibles et de jouir de sa position supposée de Maîtresse du Lord -même si Narcissa savait qu'il n'en était rien. Le loup quand à lui, avait décidé de mettre fin à cette ère et de supprimer la maltraitance des rangs des Mangemorts.

Sa sœur n'avait pas été assez maligne pour se conformer au changement comme tout le monde, persuadée que le Lord lui donnerait raison. Hélas, il semblerait que nul ne trouve plus grâce à ses yeux que son animal. Honnêtement, Narcissa ne regrettait pas le changement. L'injustice avait grandement diminuée, et les recrues affluaient de toutes part maintenant qu'elles étaient rassurées sur le traitement reçu. Chacun se concentrait sur l'objectif final et était de plus en plus motivé à remplir leur mission. Pour autant les punitions en cas d'échec restaient sévères et la patience du Maître très limitée. Une poigne juste mais implacable. Le mélange avait l'air de fonctionner.

Mais aujourd'hui, Narcissa aurait souhaité plus que tout avoir sa sœur à ses côtés.

Lucius, oh Lucius.

Il était mort, assassiné de la plus vile des manière par l'un des chiens de Dumbledore. Cette immonde raclure l'avait humilié en le jetant tel un déchet dans la rue, nu et rasé. Jamais Narcissa n'avait été autant choquée de toute son

existence. Et depuis ces maudits vautours de journalistes campaient devant le manoir pour grappiller quelques miettes de son malheur.

Tout le monde pensait que le mariage Malfoy était affaire de famille, un mariage arrangé comme il est commun dans les familles de sang pur. Certes, sa mère ne lui avait guère laissé le choix quand à son futur époux. Ce dernier n'avait pas eu son mot à dire non plus. Il était de tradition que les parents choisissent le/la promis(e) de leurs enfants. Contrairement à ses sœurs qui s'étaient toutes les deux affirmées d'une façon particulière, Narcissa avait hoché la tête et obéit. Elle n'avait pas le tempérament de feu d'Andromeda qui renia tout pour son moldu, ou de Bellatrix qui épousa qui elle souhaitât et ne voulut pas d'enfant.

Narcissa, elle, avait toujours su quel était le rôle qu'on attendait d'elle. Sa mère avait passé de longues soirées avec elle, la préparant à son future mariage dès la fin de ses études. Elle lui avait parlé longuement de la manière de s'accommoder de ce fait, comment se soumettre à son mari en apparence tout en jouant finement pour avoir une certaine marge de manœuvre. La charge était d'autant plus lourde sur les épaules de Narcissa qu'elle s'était révélée être en partie vélane. Le gène Veela était considéré comme acceptable par les sang pur, voilà pourquoi des mariages avaient été possibles avec cette espèce à l'inverse des autres créatures magiques comme les loups-garous ou les vampires.

Narcissa était destinée à rallier une grande famille à la famille Black dès l'instant où ses cheveux blonds au milieu de tous ces bruns apparurent. Baignée dans cette optique et confortée par son caractère docile, Narcissa s'était retrouvée devant l'autel avec son futur époux. Elle ne l'avait jamais vu avant, il était d'usage que la mariée ne soit vue que devant l'autel. Lorsqu'elle l'avait vu dans sa robe de sorcier de cérémonie, les longs cheveux blonds soyeux et les yeux gris anthracite, son cœur avait battu plus fort.

Leur nuit de noce avait été un rêve. Lucius avait été très doux avec elle et elle s'était sentit très confiante et apaisée malgré l'inévitable douleur. Contrairement aux rumeurs sur les mariages tristes des sang purs, Narcissa et Lucius avaient été heureux ensemble. Tous deux étaient fidèles, et finalement de fil en aiguille ils étaient tombés amoureux. Lucius avait été très heureux quand elle était tombée enceinte. Bien entendu il attendait un garçon cela va de soi, et Narcissa ne savait pas si leur amour aurait résisté si elle n'avait pu lui donner qu'une fille. Fort heureusement ce fut Draco qui arriva et ce fut l'apogée de leur bonheur.

Jamais Narcissa n'avait regretté sa vie, elle avait aimé son époux, adoré son fils et embrassé les convictions du Seigneur des Ténèbres. Et tout s'était effondré. Sa famille avait été massacrée les uns après les autres, sa sœur s'était faite égorgée et maintenant son époux était mort. Elle n'avait plus que Draco. Mais aujourd'hui, Narcissa était aveuglée par la haine.

Toute sa vie elle avait été la petite chose docile qui fit la fierté des familles Black et Malfoy. Elle n'avait jamais contredis son mari, lui donna un fils dont elle s'occupa avec dévouement. Sa vie était censée être réussie, elle avait fait tout comme elle le devait. Et pourtant tout était mort.

Oh non, ça n'allait pas se passer ainsi. Ses mains fines, sans défaut, aux ongles parfaitement manucurés, se serrèrent. Il était temps de se rappeler de sa famille dont les femmes impétueuses et indomptables avaient fait la réputation. Se rappeler de sa mère à la poigne de fer qui tenait son mari diablement bien. Se rappeler d'Andromeda, qui avait fait des mauvais choix certes, mais qui avait cette flamme dans les yeux que rien n'avait éteint. Se rappeler de Bellatrix, si forte et puissante.

Narcissa allait enfin sortir de son rôle d'épouse parfaite et de mère modèle. Elle allait s'investir dans la dernière cause qui lui tenait à cœur : celle du Seigneur des Ténèbres. Et pour cela, elle allait se servir de la seule arme à sa disposition. Elle n'était pas puissante magiquement comme Bellatrix, elle n'avait pas plein de relations comme Lucius, mais elle était belle et elle connaissait la manipulation des hommes. Plus encore elle était une demi Vélane. Des femmes avaient renversés nombre de royaumes grâce à leur beauté et leur savoir faire.

Son Maître avait besoin d'informations, d'espions. Et tout le monde pensait qu'elle détestait son époux. Personne ne se méfierait vraiment d'elle qui avait toujours été en retrait durant la guerre et ne s'était jamais impliquée dans les affaires politiques de Lucius. Elle savait quels étaient les hommes du côté de Dumbledore dans le Ministère, Lucius avait tenu

à ce qu'elle le sache pour savoir à qui elle parlait. Ils n'étaient pas de fervents admirateurs de la Lumière, en tout cas pas en majorité. Ce n'étaient que des hommes avec leur faiblesse qui avaient choisi leur camp par un vague principe moral, par facilité, ou par cupidité.

Chacun sait que les hommes parlent lorsqu'ils sont satisfaits.

XXX

Draco était assis par terre contre le mur. Les pierres diffusaient de la fraîcheur à travers sa chemise blanche et fine. Il

avait les yeux dans le vague et la sueur perlait sur son front. Soupirant il baissa la tête vers la minuscule fiole vide qu'il avait dans la main. Il n'y avait pas à dire, ce truc était puissant.

Dire que sa vie était parfaite autrefois, l'apogée étant lorsque le Balafré avait disparu, lui laissant le champ libre pour régner sur Poudlard. Tout avait fichu le camp quand son père était mort.

Son père. Son père si fort. Son père immortel. Enfin, qui paraissait immortel. Les larmes roulèrent sur ses joues quand il songea à quel point il lui manquait. Sa famille était brisée aujourd'hui. Il n'avait plus aucun repères depuis, plus aucune certitudes. L'enterrement avait eu lieu quelques jours auparavant, mais ça lui semblait être une éternité. Tout le gratin du Ministère avait été là avec leurs mines hypocrites. Sans oublier les journalistes à profusion.

Et sa mère. Sa traînée de mère. Tout ce qu'elle avait trouvée à faire à la mort de son époux était de se rendre souvent à des dîners avec des hommes de Ministère voir et-plus-si-affinités. Acroire que les feuilles de choux locales avaient raison et qu'elle n'avait attendu que ce moment pour se libérer de l'emprise de son père.

Draco avait été horriblement choqué quand il avait compris à quoi rimaient les nombreuses absences de sa mère. Il avait été la voir, l'avait confronté mais elle n'avait guère répondu à ses accusations.

« Père aurait honte de vous ! Hurla Draco »

Narcissa le toisa avec ce même visage impassible et ce regard polaire qui avait fait d'elle sa réputation de « femme de glace ». Et du haut de sa nouvelle détermination implacable, elle lui jeta un regard de dédain qui le fit se tasser sur lui même.

« Ton père est mort. Assena-t-elle brutalement. Ce qu'il en aurait pensé ne compte plus à présent. Tout ce qui importe, c'est la cause de notre Maître et j'entends la servir au mieux avec ce qu'il me reste de possibilités. »

Alors que Draco reculait sous le choc de voir sa mère aussi impétueuse, elle qui n'avait toujours été que douce soumission face à son mari, Narcissa se contenta de le regarder froidement. Elle leva le menton fièrement.

« Grandis Draco. Fit-elle. Grandis mon fils, parce que la guerre ce n'est pas comme tu l'imagine. Ce n'est pas un beau duel de sorcier fait dans les règles. Ce n'est pas deux combattants fiers qui se toisent avant de se battre par conviction. Ce n'est pas un jeu fait de règles comme au Quidditch. Lors d'une guerre, les Serpentards seuls ne sont pas les maître de la fourberie. Lors d'une guerre tous les coups sont permis, toutes les bassesses sont possibles, toutes les atrocités peuvent arriver. Et quand on est à ce point plongé dans le cœur du conflit, le moindre renseignement peut être utile. La

moindre information peut tout changer. Et à ce stade, qu'importe le moyen utilisé. Alors, grandis mon fils, ou tu ne survivras pas. »

Assommé par ce discours que sa mère n'avait jamais tenu, elle qui le gâtait comme un prince depuis toujours, Draco était resté abasourdi. Ces derniers temps, Draco avait pu constater que oui, toutes ses représentations sur la guerre, sur son propre avenir au sein des Mangemorts et sur son Maître avait été bouleversé.

C'est vrai, il avait vu la guerre de façon enfantine quand il était à Poudlard. Il n'avait jamais douté de rejoindre les rangs du Seigneur des Ténèbres, c'était le chemin tout tracé de sa famille. Il en était fier. Mais la réalité avait un amer goût de désillusion. Déjà, il n'avait absolument pas un traitement de faveur en raison de sa parenté avec Lucius Malfoy. Il s'était attendu à être privilégié vu qu'il était le fils d'un des Mangemorts les plus hauts gradés, mais non. Il avait été considéré au même rang que tous les novices qui arrivaient, devait supporter les mêmes séances d'entraînements harassantes où les professeurs n'étaient guère tendres.

Le Maître aussi l'avait complètement déstabilisé. Il n'avait jamais pensé que son père ait pu être réellement soumis à quelqu'un. Son père était parfait pour lui ! Il était un Malfoy ! Et un Malfoy ne se laisse jamais dominer ! Et pourtant, quand il avait rencontré le Seigneur des Ténèbres, il avait soudainement réalisé que celui-ci n'admettait aucun égal. Sa puissante si écrasante l'entourait et se déversait sur eux comme une chape de plomb. Son regard rougeoyant lisait en eux sans leur laisser le moindre espoir de cacher quoi que ce soit. Jamais, il ne tolérait qu'on se tienne à sa hauteur. Eh oui, Draco ne serait qu'un serviteur de plus dans ses rangs, absolument pas un partenaire en quoi que ce soit. Tout Malfoy qu'il fut.

Et la guerre. Cette guerre aléatoire, anarchique, qui faisait ce qu'elle voulait. Qui avait pris sa tante Bellatrix sauvagement, lui avait ravit son père odieusement et transformait sa mère en putain.

« Chienne de vie. Marmonna le blond sans se rendre compte de la présence entrée dans la pièce où il était avachi. »

La présence en question se trouvait être Harry animagus. Il errait dans le château, surveillant les activités des Mangemorts lorsqu'il avait sentit l'odeur du blond à l'écart. Curieux comme toujours et désireux de voir comment il allait,