Harry avait suivit la trace de l'odeur jusque dans cette salle vide où un spectacle des plus pitoyable l'attendait.
Il était au courant bien entendu de ce qui était arrivé à Malfoy père, tout le monde le savait. Il avait été extrêmement choqué de le savoir mort. Il n'y a pas si longtemps il voyait encore le blond dans les couloirs. Plus encore, c'était les modalités du meurtre qui l'avaient bouleversé. Apprendre l'humiliation infligée à Lucius par ceux qu'il pensait être le « bon côté » l'avait tétanisé. Comment Dumbledore avait pu commanditer une telle abomination ?
Et il ne parlait même pas de la fureur de Voldemort. Il avait du déployer des trésors de caresses apaisantes de sa magie et laisser nombre de fois le Lord déverser sa rage en lui plutôt que sur ses Mangemorts. Autant la mort de Bellatrix avait été pardonnée, autant celle de Lucius allait être vengée. Le Lord, une fois un peu calmé, avait fait mettre plusieurs hommes sur l'enquête pour retrouver le meurtrier et lui faire payer. Quand à Dumbledore, ça ne faisait qu'une ligne de plus sur la longue liste des raisons qu'il avait de le tuer. Heureusement, le coup était un peu atténué par la nouvelle résolution de sa veuve qui semblait déterminée à faire gagner la guerre. Grâce à elle, Voldemort recevait pas mal d'informations du Ministère, des informations que Lucius n'aurait jamais pu obtenir. Elle ne disait jamais comment elle s'y prenait, mais Harry avait bien une idée sur la question.
En tout cas, Draco avait l'air de le vivre très mal. Le blond avait le teint affreusement pâle, les cheveux ternes et défaits, les vêtements débraillés. Il était assis par terre, le dos appuyé au mur. Harry le considéra un moment avant de s'avancer vers lui. Il s'arrêta à quelques centimètres du blond qui leva finalement les yeux vers lui. Acôté de la forme fine de ce dernier, le loup gris paraissait encore plus impressionnant. Sa fourrure grise épaisse augmentait son volume, le collier de pierres précieuses étincelant de beauté à sa nuque. Ses yeux verts émeraudes détaillaient le jeune homme. Celui-ci regardait le museau fin de la bête. Derrière ces babines se trouvaient les crocs qui avaient tué sa tante.
« Tiens, voilà notre nouveau Seigneur, lança le blond d'un air faussement enjoué. »
Harry aurait froncé les sourcils s'il avait été humain. En loup, il se contenta de fixer le blond. « T'as l'intention de me tuer après avoir tué ma tante ? Bredouilla, moqueur, celui-ci. »
Il fit un vague mouvement du bras vers le loup et rejeta la tête en arrière.
« Remarque ce serait pas une perte pour ma mère... »
Il attrapa d'une main les poils gris au niveau du poitrail et se pencha vers le loup.
« Tu sais ce qu'elle fait maintenant ? Elle se prostitue ! Rit-il. »
Harry était perplexe. Il n'avait jamais vu Malfoy agir ainsi. Qu'est-ce qu'il arrivait au blond ? Et de quelle façon parlait-il de sa mère ! Elle qui supportait tout cela pour aider sa cause. Harry la trouvait au contraire très courageuse d'endurer l'étreinte d'hommes avides pour des informations alors que Voldemort ne lui en avait pas donné l'ordre. Pourtant le blond ne sentait pas l'alcool, mais il vitupérait à présent sur ses parents comme s'il ne se maîtrisait plus.
Harry remarqua soudainement la fiole entre les doigts du blond. Avec un mauvais pressentiment, il plaqua soudain le bras de Draco au sol avec ses pattes. Sous le choc, celui-ci laissa échapper le minuscule récipient avec un cri de surprise. Aussitôt Harry le lâcha et alla sentir la fiole. Il ne savait pas ce qu'il y avait eu dedans mais l'odeur était diablement forte et lui tournait un peu la tête quand il la respirait trop longtemps.
« Qu'est-ce que tu fous toi connard ?! Beugla Draco en se relevant tant bien que mal. »
Le loup le regarda d'un air méprisant. Cet imbécile avait pris de la drogue. Au lieu de soutenir sa famille dans son malheur et de faire de son mieux pour se relever, il prenait des trucs pour planer. Malfoy avait toujours était un sale petit lâche mais jamais Harry n'aurait cru qu'il serait tombé aussi bas. Sa mère qui faisait ce qu'elle pouvait pour rebondir et se jetait corps et âme dans sa cause n'était même pas soutenu par son propre fils qui la traitait de prostituée et se vautrait dans la déchéance. Harry ne l'avait jamais autant méprisé qu'aujourd'hui.
« Rends moi ça ! Cria Malfoy. Tu crois que t'as le droit de faire ça ! T'as débarqué et tout à foutu le camp ! T'as tué ma tante et mon père est mort ! T'as ruiné ma famille ! T'es qu'un sale putain d'animal dont je vais me débarrasser ! »
Le blond tira sa baguette de sa poche et la pointa sur le loup, les yeux un peu fous et le visage tordu dans une grimace haineuse. Sous la menace, le loup gronda sourdement en retroussant les babines.
« Tu vas mourir sale bête ! Cria Draco en avançant vers lui, la baguette pointée sur sa tête. »
Harry se ramassa sur ses pattes, les yeux braqués sur son adversaire. Le blond fit un mouvement hasardeux de sa baguette, les sens brouillés par la drogue et trébucha légèrement. Aussitôt Harry s'élança en avant et vint le percuter au
flanc. Dans un cri, Draco s'effondra au sol. Harry lui mordit la main qui tenait la baguette, le forçant à la lâcher. Il tenta de faire abstraction de la sensation de sa proie apeurée et du sang qui coulait. Ce n'était pas le moment de perdre l'esprit.
Rapidement, il attrapa la baguette tombée à terre et le col du pull du blond vociférant et le traîna derrière lui. « Lâches moi bordel ! Lâches moi ! »
Les cris ameutèrent bien vite du monde, les Mangemorts restant choqués par la scène. Harry mena le blond jusqu'à la salle d'entraînement où se trouvait une partie des recrues et de leurs entraîneurs. Tous se retournèrent avec stupéfaction en voyant Draco Malfoy, le visage rouge de fureur, d'apparence négligée se faire traîner par le col jusqu'au centre de la pièce par le gros loup.
Harry lâcha son fardeau tandis que les Mangemorts se rapprochaient autour d'eux. Plusieurs s'étaient mis à murmurer entre eux tout en jetant des coups d'œil surpris à l'héritier des Malfoy. Harry donna un coup de patte dans le ventre du jeune homme, lui coupant le souffle efficacement sans pour autant lui faire de mal. Il s'approcha des autres Mangemorts, passant son museau près d'eux et renifla ensuite profondément, ouvrant légèrement la gueule.
Il sentit sur trois autres jeunes l'odeur qu'il avait perçu dans la fiole du blond et s'empressa de déchirer d'un coup de griffes précis les robes de sorciers des concernés. Ces derniers crièrent de peur sous la menace avant de se rassurer en voyant que le loup ne s'en prenait qu'à leur vêtement. Des fioles similaires à celles que Malfoy avait tombèrent de leur poches. Fort heureusement, le verre était renforcé pour ne pas qu'elles éclatent en touchant le sol.
Harry les rassembla de la patte et fixa l'un des instructeur de son regard perçant. Ce dernier eut une expression perplexe avant de s'avancer vers lui. Il tendit une main prudente vers les fioles tout en guettant l'approbation du familier de son Maître. Ce dernier ne broncha pas, laissant Crabbe père examiner la mixture. Avec stupéfaction, il avait appris il n'y a pas si longtemps que le père d'un des étudiants les plus bêtes qu'il ait pu rencontrer, s'avérait être un professeur doué et assez qualifié dans le domaine des potions.
Ce dernier inspecta quelques minutes le breuvage transparent traversé de reflets cyans avant de renifler un peu l'odeur qui s'en échappait. Il posa alors un regard sérieux sur le loup gris qui semblait l'interroger du regard.
« Je n'en suis pas absolument certain, débuta-t-il, mais il me semble que cette potion est de l'Anaphem. Un psycho stimulant très en vogue qui a été détourné de son usage pour devenir une des drogues les plus courantes chez les étudiants. »
Plusieurs personnes dans le cercle eurent des mouvements surpris, d'autres regardèrent avec insistance l'héritier Malfoy qui venait de se relever maladroitement et défiait du regard tout le monde. Quelques uns baissèrent la tête avec un air coupable. Crabbe père jeta un regard au blond, notant sa démarche et ses mouvements hasardeux, son regard fixe et ses sueurs. Il soupira.
« Il semblerait qu'il y ait un certain trafic de cette potion, même si je ne m'attendais pas à ce que vous, Monsieur Malfoy, vous en soyez victime. Votre père n'aurait certainement pas apprécié cette voie que vous avez prise. »
Le visage du concerné devint rouge de honte ou de rage, il était difficile de le dire, mais il s'abstint de répliquer quoi que ce soit.
« Toutes les recrues seront soumises à un test de dépistage et les responsables ainsi que les consommateurs seront punis, annonça Crabbe tout en guettant l'approbation de Harry. »
Ce dernier hocha la tête et quitta la pièce sans prêter plus d'attention que ça aux Mangemorts, ces derniers s'écartant sur son passage en s'inclinant. Vraiment, il ne s'attendait pas à ce qu'il y ait des problème de drogue chez les sorciers.
Il secoua la tête avec dépit et se dirigea vers d'un pas vif vers les appartements de Voldemort. La porte s'ouvrit automatiquement devant lui, telle que Voldemort l'avait enchanté pour qu'elle le fasse toute seule à son approche. Il pénétra dans le domaine avec le sentiment de satisfaction qu'on a en rentrant chez soi. Il entendit du bruit dans le bureau, le Lord devait être en train de travailler.
Il se retransforma rapidement, attrapa la robe de chambre noire qu'il avait revendiqué comme la sienne et la passa sur son corps nu. Il rejoignit ensuite Voldemort qui leva à peine les yeux à son entrée. Harry alla s'asseoir sur le canapé posé contre le mur dans un coin de la pièce, ramenant ses jambes sous lui.
Ils restèrent silencieux un moment, le Lord toujours concentré sur son travail, quand le jeune homme décida de briser le silence de la pièce.
« J'ai trouvé de la drogue sur Malfoy et plusieurs autres. »
L'information eut le mérite de tirer Voldemort de ses pensées et lui faire lever la tête vers le brun. « De la drogue ? »
« Oui, de l'Anaphem d'après Crabbe. Il vont faire passer des tests à tout le monde et punir les consommateurs et les revendeurs. »
« Pitoyable, fit le Lord avec dédain avant de lancer avec un sourire en coin, mais je n'ai pas à m'en occuper apparemment, tu as la situation en main. »
Harry rougit un peu avant de détourner la conversation. Ce genre d'initiatives qu'il prenait pour réglementer et gérer la vie au sein des Mangemorts semblaient amuser et plaire au Lord qui ne manquait jamais de souligner l'implication grandissante de Harry dans le camp supposé « mauvais ».
« Je n'aurais jamais cru que Malfoy tomberait aussi bas, fit-il avec une moue méprisante. »
« Le jeune Draco n'a jamais eu le quart de l'envergure de son père, il ne fera qu'un piètre Mangemort et je dois dire que je ne suis pas vraiment surpris, fit Voldemort avec indifférence. »
« Il ne te sera vraiment utile en rien ? Questionna Harry curieux. »
« Narcissa a l'air déterminée à faire de son mieux et je dois reconnaître qu'elle a su se montrer plutôt utile malgré la mort de son époux. Néanmoins à part pour leur fortune, les Malfoy n'ont plus grand chose qui m'intéresse. Et encore même là, ce n'est pas idéal. »
« Comment ça ? »
Voldemort le considéra un instant du regard, impassible, avant de reprendre la parole.
« Et bien, les Malfoy faisaient fructifier leur fortune par divers placements et actions. C'était Lucius qui gérait cela. Malheureusement il semble que sa veuve et son fils ne soient guère doués pour cela et ils commencent à perdre beaucoup d'argent. Sans compter les promesses de dons qu'avaient fait Lucius pour faire bien voir leur famille et qu'ils devront honorer sous peine d'amendes. »
« C'est injuste, c'est Lucius qui a fait ses promesses. »
« Une promesse sorcière perdure après la mort. De la même manière que l'on hérite du patrimoine de sa famille, on hérite également de ses dettes. »
Il y eut un nouveau silence dans le bureau tandis que Voldemort retournait à ses préoccupations précédentes sans plus faire cas de Harry qui avait remonté ses jambes contre lui pour les entourer de ses bras. Il posa le menton sur ses genoux, les yeux perdus dans le vague.
Tom lui avait déjà évoqué l'une des raisons stratégiques qui lui avait fait privilégier les Sang Pur : leur fortune. La guerre nécessitait de l'argent et celui-ci se trouvait surtout dans les vieilles familles. D'après ce qu'il avait pu voir, l'atout principal des Malfoy avait été Lucius. Lucius et sa capacité exceptionnelle à comprendre et maîtriser les flux d'argent officiels et officieux qui régissaient le monde. Il avait su gérer la fortune des Malfoy avec brio pour la faire fructifier, en offrant une bonne part à son Maître pour la guerre. Maintenant qu'il était mort, la famille déclinait, sa femme n'ayant aucune notion de finances et d'investissements -ce n'était pas le rôle d'une dame- et son incapable de fils se noyant dans la drogue. Une grosse partie des finances de Voldemort se trouvait alors mise à mal suite au vide laissé par la contribution Malfoy.
Harry ferma les yeux un instant. Il n'aurait jamais songé à participer de cette manière à la guerre s'il n'y avait pas eu les récents événements avec Gringotts. Mais c'était un fait : il était immensément riche et disposait de nombreuses parts dans diverses entreprises importantes. Il ne s'était jamais vraiment considéré comme une des plus grosses fortunes d'Angleterre avant, principalement parce qu'au contact des Weasley il ne voulait pas faire étalage de son argent devant ses amis si pauvres. Et peu à peu, à force de ne jamais s'en servir et ayant assimilé cette idée stupide que « riche = Serpentard sans scrupule », il avait oublié ce coffre regorgeant d'or. Il n'avait même pas cherché à s'intéresser à son héritage.
Pourtant il était bien là, et d'autres ne l'avaient pas oublié comme il en avait fait l'amère découverte. Toutes les transactions avaient été stoppées, Dumbledore ne pouvait plus toucher à son coffre et plus personne ne le volerait maintenant que les Gobelins étaient avertis.
Mais... Mais tout cet argent... Que pouvait-il en faire ?
Il n'en avait pas besoin. Il ne savait toujours pas quoi en faire. Mais il savait que son argent pouvait changer beaucoup de choses dans la guerre, en témoignent les nombreux retraits de Dumbledore. Il ne voulait pas aider Dumbledore, pas après qu'il l'ait volé impunément toutes ces années.
Tom avait besoin d'argent.
...Offrir sa fortune à Tom ?
Les yeux émeraudes se fixèrent sur le Lord. Ils redessinèrent son profil, caressèrent son visage si parfait, glissèrent sur son corps magnifique. Harry se remémorait tout ce qui lui était arrivé dans les murs de ce château. D'abord les coups, les blessures, la cruauté de Voldemort. Puis l'humiliation d'être un chien de compagnie. L'apaisement vint ensuite, porté par le désir de neutralité et de compréhension. La curiosité devant ce camp pas si différent de celui de la lumière. La jalousie devant les avances des Mangemorts. Le plaisir, ivre et intense entre ses bras puissants et sa magie envoûtante. Les prises d'initiatives pour améliorer la vie des Mangemorts. La découverte de la trahison de son directeur. Les libertés et la confiance accordées par son amant. Et toujours et encore, le plaisir d'être avec lui, contre lui, de sentir ses yeux sur lui et d'être le seul qu'il regarde ainsi.
Harry sentit une vague de chaleur l'envahir à ses pensées. Pas sexuelle mais plus intense. Une chaleur qui partait de son ventre pour remonter dans tout son être et se concentrer dans son cœur, faisant rougir ses joues et lui tournant la tête. Il avait envie de rester là. Il avait envie de rester dans ce château, de continuer à accompagner Tom là où il le voudrait, d'avoir encore son corps contre le sien. Il n'avait pas envie de repartir de battre, pas envie de redevenir une icône et un héros, pas envie de mourir.
Le cœur battant la chamade, il braqua son regard sur le Lord et sa voix s'éleva, impassible et ne trahissant rien de la chaleur en lui.
« Je te donne ma fortune si tu en as besoin. »
Les yeux rubis se relevèrent vers lui, fouillant son regard. Voldemort délaissa son travail pour se caler contre son fauteuil tout en observant le jeune homme sur le canapé en face de lui.
« Vraiment ? Fit-il après un temps »
« Oui, répondit Harry toujours calme malgré sa fébrilité intérieure. Je ne veux pas qu'elle serve à Dumbledore, il en a déjà largement profité malgré moi. »
« Alors tu me l'offres ? Amoi, le plus grand mage noir ? Celui que tu es censé combattre en tant que HarryPotter ? Continua la voix suave mais tranquille. »
« Je n'en ai pas besoin, et toi si. »
Voldemort eut un sourire.
« Es-tu sur de ta décision ? »
« ...Oui. »
« Dans ce cas, j'accepte ton offre si généreuse avec grand plaisir. »
XXX
Voldemort était satisfait. Il avait laissé subtilement la conversation dériver sur les difficultés financières que la chute des Malfoy amenait pour lui. Le tout avec un mélange savamment dosé d'indifférence dénuée d'intérêts qui avait formidablement bien marché sur le jeune homme, le conduisant à s'inquiéter et à lui proposer de lui-même la fortune des Potter. Ce qui était le but de Voldemort depuis un moment. Qu'il était bon de voir qu'il n'avait pas perdu la main en manipulation de Gryffondor.
Cependant il y avait quelque chose de plus. Quelque chose qui le poussa à ne pas détourner les yeux du jeune brun qui venait de déplier les jambes pour poser ses pieds sur le sol. Quelque chose dans le regard émeraude l'avait accroché. Ne comprenant pas ce qu'il se passait mais restant impassible, Voldemort regarda Harry se lever et s'approcher de lui. Sans un mot, le Gryffondor se plaça entre lui et le bureau, dérangeant un peu les papiers sur celui-ci. En temps normal,
Voldemort se serait agacé de cela mais aujourd'hui, quelque chose d'important se passait. Il le sentait. Il ne savait pas encore quoi mais il le sentait.
Ce fut confirmé, lorsque le brun se laissa tomber à genoux et posa sa tête sur les genoux du mage noir. Dérouté, Voldemort l'entendit prendre une grande inspiration tremblante avant qu'il ne relève les yeux vers lui. Des yeux verts, humides et perdus qui firent se tordre quelque chose dans son ventre.
« Si je te donne toute ma fortune, c'est parce que je veux rester avec toi. »
Ce murmure dit d'une voix fragile qui n'avait plus rien d'impassible se répercuta avec force dans l'esprit du mage noir. Stupéfait, il fixa le garçon qui le regardait de cet air mi-avide mi-désespéré. Devant l'air clairement surpris de Voldemort, Harry continua, tremblant de tous ses membres face à l'intensité de l'aveu qu'il lui faisait.
« Je veux rester ici, avec toi. Je ne veux pas redevenir HarryPotter, l'Élu. Je veux rester ton loup, je veux rester dans cette vie avec toi. »
Silencieux, Voldemort continua de le fixer, lui intimant de continuer par son regard. Ce que Harry fit avec toujours plus d'émotions débordant de sa voix, les mains crispées sur les genoux de son vis à vis.
« J'ai vraiment essayé de rester fidèle à mon camp, j'ai pas voulu te laisser m'approcher comme ça mais je n'arrivais pas à te repousser. Et, poursuivit-il avec quelques larmes au bord des yeux, je n'arrive plus à lutter. Je suis fatigué de culpabiliser et de m'en vouloir pour ce que je fais ici, avec tes Mangemorts ou avec toi. J'ai été tellement déçu, je me suis sentit tellement trahi ensuite par tout ces mensonges, je suis fatigué de vouloir rester conforme à la 'morale' et de ne pas me laisser aller. J'ai envie de me laisser aller. »
Cette dernière phrase avait une connotation tellement implorante. Voldemort, envahi par un flot de sensations qu'il n'arrivait pas à distinguer, posa une main sur la joue du brun. Ce dernier tourna la tête pour l'enfouir dans la paume chaude, respirant l'odeur de son amant. Et toujours sa voix qui s'élevait, faible mais tenant bon.
« J'aime le temps qu'on passe ensemble. J'aime quand tu me parles et que tu m'écoutes. J'aime que tu me laisses agir et me fasses confiance. J'aime que tu me regardes de cette façon et que je sois le seul à y avoir droit. J'aime être ton loup qui t'accompagne partout. J'aime quand ta magie m'enveloppe, ça me fait me sentir tellement vivant, et je ressens tellement, tellement de plaisir. J'aime quand tu me caresses, j'aime quand tu me fais l'amour et je ne veux pas que tu touches quelqu'un d'autre que moi. J'aime quand tu me dis qu'il n'y a que toi qui compte et que je ne dois pas m'occuper des autres. J'aime quand tu as l'air si possessif avec moi. J'aime quand tu m'embrasses et que j'ai l'air d'être important pour toi. Je ne sais pas si tu es sincère ou si tout ça n'a été qu'un plan de ta part et qu'en réalité tu ne ressens rien pour moi. Je ne peux pas le savoir parce que tu es si rarement doux et tendre avec moi et bien souvent tu me fais du mal. Je ne sais pas ce qui va arriver si je reste avec toi mais j'en ai envie. J'en ai tellement envie. J'aime ta magie. J'aime ta démarche. J'aime que tu sois réveillé tôt le matin. J'aime ta concentration quand tu travaille. J'aime ta passion pour ce que tu fais. J'aime ton caractère et tes manies. J'aime tout ça chez toi et je t'aime toi. »
Épuisé nerveusement, Harry posa à nouveau son front sur les genoux de son amant, fermant les yeux. Celui-ci était statufié. Il était littéralement soufflé par la déclaration d'amour la plus intense qu'il eut jamais entendu. Il avait bien sur manipulé le jeune homme pour obtenir un certain nombre de choses dont son changement de camp... mais jamais il n'avait soupçonné que ce dernier lui retournerait des sentiments aussi forts, qu'il se mettrait à genoux devant lui et que son corps tremblant pouvait contenir autant de chose. Ses mots, les plus honnêtes et les plus fous qu'on ait jamais tenu à son égard... ses mots lui retournaient un cœur qu'il n'avait pas conscience d'avoir jusque là.
Tom sentait pour la première fois qu'il était envahi de tout ces sentiments qu'il avait dénigré jusque là. Il n'arrivait même plus à lutter contre leur force. L'émotion hésitante et la stupéfaction qu'on puisse l'aimer autant. La possessivité brutale pour le corps à ses pieds. L'envie de le garder pour lui à jamais. La domination enivrante qu'il avait sur lui. Le désir plus grand que jamais. Et quelque chose d'encore plus fort.
Il baissa les yeux vers son jeune amant qui venait avec sa déclaration de le heurter plus fortement qu'une gifle. Le front et les mains pressés contre ses genoux, ce dernier ne le regardait pas, se contentant de rester immobile. Un peu noyé dans cette masse de sentiments inhabituels pour lui, Tom laissa ses mains prendre en coupe le visage de Harry. Il lui redressa la tête, l'amenant à sa hauteur avec douceur sous les yeux verts embués qui le regardaient avec espoir. Tom le fit se pencher jusqu'à frôler ses lèvres des siennes, son regard braqué dans le sien.
« Tu serais prêt à me jurer ta fidélité Harry ? Chuchota-t-il. »
Le frôlement de leurs lèvres lorsqu'il parla envoya un frisson tout le long de la colonne vertébrale du Gryffondor. La gorge nouée, il hocha doucement la tête, incapable de parler.
« Es-tu vraiment prêt à tout laisser derrière toi ? Ajurer de ne jamais me trahir ? Je ne fais pas dans la demi-mesure Harry, il n'y aura pas de retour en arrière possible. Je ne t'en laisserais pas la moindre possibilité. Insista le Lord toujours en murmurant. »
Anouveau, Harry hocha la tête, complètement perdu dans les yeux rouges.
« Alors fais le, souffla Voldemort. »
Gardant son front contre celui du jeune homme, il vint prendre sa main dans la sienne tandis que de l'autre il sortait sa baguette et la pointait sur leurs mains nouées.
« Fais en le Serment Inviolable. »
Toujours cette voix murmurée, presque douce, presque tendre, plus vénéneuse que le poison d'un serpent et qui s'enroule autour de son esprit pour l'enchaîner en douceur. Toujours cette magie noire si attirante qui l'étreint et caresse son corps pour l'apaiser, le rassurer, afin de mieux le piéger, afin de mieux le faire s'enfermer lui-même au travers de ce Serment. Toujours cette main couverte du sang de ses ennemis qui lui caresse gentiment le poignet pour le pousser à prononcer les mots qui attacheront définitivement sa vie à sa Némésis. Toujours ses yeux rouges d'une cruauté sans pareille qui le trompent dans un miroir de gentillesse traître. Alors conscient de se laisser prendre au piège, Harry hocha une troisième fois la tête.
« Promets-tu que tu ne me trahiras jamais au profit de qui que ce soit ? »
« Oui »
Première langue de feu qui s'enroula autour de leurs mains jointes.
« Promets-tu que tu ne me quitteras jamais de ton propre gré ? »
« Oui. »
Deuxième langue de feu.
« Promets-tu que tu ne laisseras jamais que moi te toucher intimement et n'appartiendras à jamais qu'à moi ? » « Oui. »
Troisième langue de feu.
Qui scella son destin et son appartenance au mage noir. Sans pouvoir s'en empêcher, Harry laissa les larmes rouler sur ses joues alors qu'il sentait la chaleur des liens s'enfoncer dans leur chair, terminant le Serment. Aprésent sa vie dépendait de Tom, de son bon vouloir. Et même s'il s'était fait à cette idée, il avait terriblement peur.
Comme pour effacer sa terreur, les mains de Voldemort qui avait reposé immédiatement sa baguette, revinrent entourer son visage.
« C'est bien Harry, murmura la voix séduisante, pleine d'approbation. Ne t'en fais pas, je prendrais soin de toi. Je prendrais soin de toi mon petit Horcruxe. »
Inquisiteur, Harry l'interrogea du regard malgré ses joues mouillées de larmes. Le sourire de Voldemort lui rappela celui d'un prédateur devant sa proie.
« Je sais ce qu'est ce lien entre nous, lui apprit-il doucement. Pourquoi ta magie est aussi sensible à la mienne. Pourquoi peux-tu m'apaiser lors de mes crises de rages. »
Voldemort avait le cœur qui battait fort, l'adrénaline et l'excitation se déversant à flot dans ses veines après l'amour et le Serment de Harry. Il caressa le visage pâle et les cheveux noirs en bataille, parcourant avidement son être du regard.
« Tu es un de mes Horcruxes, une partie de mon âme s'est rattachée à toi ce soir là, il y a 15 ans. C'est ce qui t'a donné le Fourchelangue, ce qui fait que tu me vois dans tes rêves, c'est ce qui fait que je ne suis pas mort quand l'Avada m'a touché. Tant que mes Horcruxes existeront je ne mourrai pas. »
Stupéfait, Harry cherchait à saisir toutes les implications de cette nouvelle, alors que Voldemort venait toucher ses lèvres du pouce.
« Tant que tu vivras je ne mourrai pas. Et tu es à moi, entièrement à moi. Je ne te laisserais jamais à qui que ce soit. Tu ne partiras jamais Harry, jamais. »
Son cœur chavira devant les mots du mage noir qui étaient tout ce qu'il avait jamais voulu entendre. Peu importait s'ils étaient dis pour les mauvaises raisons ou si Tom l'aimait vraiment. Harry ne le savait pas et sans doute ne le saurait-il
jamais avec certitude. Tout ce qui comptait à présent c'est que Tom avait posé ses lèvres sur les siennes dans un baiser qui le fit tomber encore plus amoureux.
Ce n'était pas un baiser fougueux et langoureux. C'était la simple pression de leur bouche l'une contre l'autre. Les yeux fermés pour mieux ressentir, ils s'embrassaient avec une espèce de révérence timide. Les lèvres de Tom attrapaient gentiment les siennes, lentement, déposant de petits baisers dessus. Harry leva les mains pour les accrocher avec force à la chemise du Lord. Il répondait avec la même réserve au baiser, son cœur complètement emballé.
Aujourd'hui, Tom n'avait pas envie de prendre son jeune amant comme il l'avait toujours fait, avec cette espèce de passion un peu brutale et éprouvante. Pour la première fois, il avait envie que Harry ne ressente que du plaisir, qu'il se torde d'envie entre ses bras, qu'il en devienne fou tellement ce serait bon. Son sexe déjà complètement dur appuyait désagréablement contre son pantalon mais Tom n'en tint pas compte. Il avait juste envie pour la première fois, de plaire à son amant et de se concentrer sur son plaisir.
Leur baiser se fit moins chaste, la langue de Tom venant caresser les lèvres d'Harry qui s'ouvrirent sous la demande. Il sentit sa langue envahir sa bouche, venir caresser son palais, ses joues, avant de s'enrouler autour de la sienne. Harry avait la tête qui tournait sous la langueur de cette langue. Il sentit Tom qui se levait l'entraînant à sa suite, sans briser leur baiser. Une fois tous les deux debout, ils se collèrent l'un à l'autre, les deux mains de Harry enfouis dans les cheveux de son amant. La main droite de Tom se plaça à l'arrière de sa tête pour l'empêcher de se dérober à leur baiser tandis que la gauche vint s'enrouler possessivement autour de sa taille, le plaquant contre lui.
Harry crispa ses mains sur les mèches sombres de son amant tandis que celui-ci lui ravageait la bouche. Il avait un tel besoin de lui, un tel besoin de le sentir contre lui qu'il en tremblait violemment. Sans pouvoir s'en empêcher, il tira sur les vêtements du mage noir, cherchant à s'en débarasser. Il s'attira un léger rire, la bouche diabolique allant s'enfouir dans son cou juste en dessous de son collier, tandis que les mains de son amant emprisonnaient les siennes dans son dos.
« Tom... gémit-il outrageusement. »
« Shhhh...J'ai envie de toi... »
La bouche qui embrassait et suçait son cou le rendait à moitié fou. Il sentit la langue humide tracer son chemin du creux de son épaule et glisser sur les pierres précieuses du collier jusqu'à son lobe d'oreille qu'elle caressa. Harry gémit une nouvelle fois, s'affolant sous le contact avec l'un de ses points les plus érogènes, cambrant son corps contre celui de Tom. Celui-ci décida de changer de lieu et les guida jusqu'à la chambre. Fermant les fenêtres d'un sort informulé, il laissa l'obscurité s'abattre dans la pièce avant de faire naître une douce lueur tamisée de la lampe de chevet.
Harry se laissa asseoir sur le lit alors que Tom reprenait une nouvelle fois sa bouche mais cette fois en laissant courir ses mains sur le jeune homme. Rapidement, elles commencèrent à le dévêtir, avides d'accéder à la peau nue. Elles se mirent à voyager sur le corps découvert quand celles de Harry les attrapèrent. Brisant le baiser, Tom le regarda d'un air curieux.
« S'il te plaît, je veux te sentir entièrement contre moi. Sentir ta peau sans aucun vêtement. »
Le chuchotement fiévreux eut le don d'allumer le Lord qui accéda à la requête du Gryffondor. Il se remit debout devant le lit et ôta ses vêtements. Une fois nu, il resta immobile un instant, laissant le jeune homme le détailler. Soufflé comme toujours par la beauté du mage noir, Harry se glissa en arrière sur le lit, remontant pour aller poser sa tête sur l'oreiller et s'offrir à celui à qui il venait de donner sa vie.
Tom sentit un violent sentiment de désir, de possession, de domination et de quelque chose qu'il ne pouvait nommer s'emparer de lui devant la vision que lui offrait le brun. Le corps pâle, légèrement musclé, allongé lascivement dans les draps qui avaient déjà accueillis leurs ébats. Complètement nu à l'exception de son collier, marque de son appartenance, les jambes pliées, entrouvertes comme pour dévoiler pudiquement son intimité et son sexe dressé. Les bras perdus au dessus de lui et surtout cet air d'abandon et de luxure sur son visage aux joues rougies, aux lèvres humides et aux yeux émeraudes amoureux.
Sentant un feu d'envie naître au creux de ses reins, Tom le rejoignit, se calant entre les jambes qui s'ouvrirent pour lui et se refermèrent ensuite autour de ses hanches, l'enveloppant dans un cocon de chaleur intense. Il vint presser tout son corps contre le sien, un même gémissement de bien-être leur échappant. Il sentait son torse se soulever contre le sien, ses mains qui se mêlèrent aux siennes, ses cuisses contre ses hanches. Avec lenteur, il fit un mouvement de hanches qui fit se caresser intimement leurs sexes. Les yeux mi-clos, Tom vit Harry se cambrer sous la sensation, bougeant ses hanches en réponse pour d'avantage de friction.
Accédant à sa demande, Tom entreprit un mouvement de vas et viens très doux et peu ample, juste pour presser et
frotter leurs verges ensemble, reprenant les lèvres d'Harry. Les mains de ce dernier se cramponnèrent aux siennes, ses ongles s'enfonçant dans la peau à chaque fois qu'un mouvement plus appuyé que les autres envoyait un éclair de plaisir dans ses reins. Leurs souffles saccadés se répondaient alors que Tom lâchait une de ses mains pour glisser sur son torse. Il caressa un téton érigé, avant de descendre sur les flancs pour finalement remonter sur une cuisse chaude. Tom lâcha les lèvres rougies pour aller sucer le cou de son amant tandis qu'il relevait la cuisse pour ouvrir un peu plus ses jambes.
Sous les gémissements d'Harry qui se frottait à lui de plus en plus durement, Tom aspira un morceau de peau entre ses lèvres. Il suça fortement, sentant la main libre d'Harry venir appuyer sur sa tête pour l'empêcher de se déloger et entendait sa respiration folle à son oreille.
« Oui, Tom... encore... »
Excité par les encouragements qui résonnaient diablement bien à ses oreilles, Tom suça et mordilla la peau du cou de son amant, laissant plusieurs suçons, tirant un peu sur le collier pour accéder à plus de peau. Quand il fut satisfait de voir ses marques orner la peau pâle, il laissa glisser ses lèvres sur la clavicule du jeune homme. Faisant errer ses lèvres au gré de ses envies sur le haut du torse, Tom jeta un regard vers Harry. Celui-ci, les joues très rouges se mordillait la lèvre en le dévorant des yeux. Ce regard donna un coup de chaud au Lord qui suça sans prévenir un téton érigé tout en donnant un grand coup de rein entre les jambes de son amant.
Harry écarquilla les yeux et se cambra dans un cri sous le plaisir qui s'abattit sur lui. Profitant que Tom ait lâché ses mains pour poser les siennes de chaque côté de son corps, Harry agrippa les fesses de son amant et lui imprima un rude mouvement. Une autre vague de plaisir le fit gémir. Perdant la tête sous les sensations, il enroula fermement ses jambes autour des hanches qui les ouvraient. Ses mains imprimèrent un va et viens plus dur sur les fesses fermes du mage noir qui se laissa manipuler par le jeune homme avec complaisance. Il le laissa user de son corps pour s'apporter lui-même du plaisir, frottant leurs verges ensemble. Tom glissa ses mains dans les cheveux de son amant, regardant avidement son visage perdu dans le plaisir, des gémissements s'envolant de ses lèvres et ses yeux clos pour se concentrer sur les sensations.
Puis il ralentit l'allure, résistant à la pression des mains de Harry. Il finit par s'immobiliser sur lui et sourit sous le geignement de protestation qui suivit. L'air déboussolé, Harry arqua ses hanches pour se frotter à nouveau à lui avant d'être plaqué sur le lit.
« Chut, calme toi Harry, murmura Tom à son oreille. »
Les mains du mage noir passèrent doucement sur son corps pour l'apaiser, caressant la joue du jeune homme. Tom sortit son visage du cou chaud pour plonger son regard dans celui embué du Gryffondor.
« Doucement, nous avons tout le temps, reprit-il en chuchotant. Calme toi, je ne vais nulle part. »
Lâchant un soupir tremblant, Harry entoura la nuque de son amant de ses bras pour se serrer fort contre lui. Petit à petit, il s'apaisa sous les murmures et les caresses calmes de Tom et réussit à repousser la vague de plaisir qui lui avait fait perdre la tête. Inspirant profondément l'odeur de Tom, il déposa ses lèvres dans son cou, gagnant à son tour un frisson
qui parcourut la peau du Lord. Ce dernier tourna la tête pour venir trouver sa bouche, les engageant dans un nouveau baiser passionné.
Le baiser dura plusieurs minutes avant que le Lord ne se décide à ranimer le plaisir chez son amant. Il se laissa aller le long de son corps, déposant ses lèvres ça et là sous les frissons et soupirs qui le récompensaient. Il atteignit les cuisses fermes dont il embrassa l'intérieur. Harry réagit alors vivement contre lui, à moitié gémissant, à moitié riant.
« Humm, un peu chatouilleux par ici ? »
Les lèvres humides et diaboliques ne laissèrent que peu de répit au jeune homme, parcourant sa peau avec légèreté. Elles remontèrent finalement à son sexe et Harry tressaillit violemment en sentant une langue parcourir tout doucement son gland. Il avait toujours cru que cette pratique ne se faisait que dans un sens, Voldemort aimant particulièrement le voir la lui prodiguer à genoux devant lui, mais n'ayant jamais retourné le geste. Cependant, il semblerait que cette nuit fut particulière car Harry ne put que se cambrer en criant sous le plaisir quand la bouche chaude engouffra sa verge.
C'était divin, il sentait la chaleur autour de son sexe, la langue le cajoler et les lèvres le serrer. Le mouvement de haut en bas était délicieusement langoureux et sensuel. Incapable de se retenir, Harry agrippa férocement les draps d'une main tout en plongeant l'autre dans les cheveux de son amant. La moiteur qui l'entourait avait le don de lui faire perdre pieds, ne laissant de lui qu'une masse gémissante, les cuisses largement ouvertes pour laisser la place nécessaire à son amant.
Tom n'avait jamais offert cette caresse à l'un des hommes ayant partagé son lit mais il le fit pour Harry, refusant de se poser trop de questions sur l'importance du Gryffondor pour lui. Il avait seulement envie de lui faire ressentir un plaisir comme il n'en avait jamais eu. Et la vision qu'il avait, le désir qui fouettait son sang violemment, tout cela lui interdisaient de se pencher sur la question maintenant.
Un coup d'œil vers le visage de Harry le convainquit de ne pas trop attendre s'il voulait s'enfouir au creux de son corps. Formulant un sort dans son esprit, il lubrifia abondamment ses doigts et tout en tenant la cuisse de son amant, il approcha ses doigts humides de son intimité. Sentant le lourd frisson qui parcourut Harry à la sensation, il ne tarda pas et le pénétra d'un doigt.
« Oui, Tom... continue... »
Harry posa une main sur son front dans l'espoir vain de calmer son cœur endiablé par la chaleur étouffante de ses reins. La bouche du Lord continuait de se promener sur son sexe, sa langue retraçant les veines sensibles, alors que sa main était occupée à le préparer lentement. Atrocement lentement, il n'allait jamais survivre à ce plaisir constant qui le submergeait. La sueur trempait son corps dont le torse s'agitait fébrilement sous le poids d'une respiration haletante et anarchique. Lorsqu'un deuxième doigt rejoignit le premier, toujours dans cette douceur diabolique et que la bouche chaude suçait son gland, Harry se mordit fort la lèvre pour s'empêcher de jouir.
Sentant la contraction de son amant, Tom relâcha son sexe pour ne pas le mener à la jouissance trop tôt. Il remonta le long de son corps pour venir reprendre ses lèvres dans un baiser intense qui fit couler un peu de salive sur leur menton. Tom attrapa une poignet de cheveux noirs dans sa main, tirant la tête du jeune homme en arrière pour admirer son visage alors que ses doigts allaient et venaient en lui. Il les courba légèrement et frôla un point qui fit pousser un cri de plaisir à Harry. Ce dernier s'arqua désespérément sur le lit et s'accrocha de toutes ses forces au Lord.
« S'il te plaît, viens, viens, j'en peux plus... »
Obéissant à la demande, Tom ressortit ses doigts et se positionna devant l'entrée préparée. Il plaça ses bras de chaque côté de la tête de son amant, couché de tout son long sur lui, front contre front, les yeux rouges noyés dans les yeux verts, et le pénétra tout en douceur. Il prit très lentement possession de lui en une longue et unique poussée qui fit ouvrir la bouche à Harry sous la déferlante d'émotion qu'il ressentit. Retenant son souffle, il enfoui son visage dans le cou de Tom, le serrant fort contre lui alors que ce dernier s'immobilisait au fond de lui.
Quelques larmes débordèrent de ses yeux sous la pression qu'il ressentait. Jamais il n'y aurait de sensation plus forte que celle de Tom entrant en lui pour lui faire l'amour. Jamais rien ne serait comparable à ce qu'il vivait à ce moment là. Jamais il ne regretterait d'avoir tout abandonné derrière lui pour se sentir aussi spécial entre ses bras forts. Il recommencerait si c'était à refaire, il referait à nouveau ce Serment pour lui prouver sa bonne foi, il s'enchaînerait à nouveau à lui.
Essoufflé, le Lord sentit la sueur couler sur son front tandis qu'il plaçait un baiser léger à la naissance des cheveux ébouriffés. Puis, il débuta un mouvement lascif de ses hanches, se retirant et revenant dans des vas et viens profonds. Les gémissements du Gryffondor résonnaient contre son oreille alors que les jambes fines s'étaient à nouveau enroulées autour de ses hanches. Elles pressaient sur son bassin pour le faire revenir plus vite et plus fort alors qu'il maintenait volontairement un rythme intense mais frustrant.
Progressivement, il laissa son esprit s'enfuir sous la vague de désir qui l'envahissait et cessa de se retenir. Leur corps humides trouvèrent leur rythme, bougeant l'un contre l'autre pour s'offrir mutuellement du plaisir. Les yeux assombris et le visage en sueur, Harry parcourrait son dos de ses mains, le caressant, le griffant un peu quand c'était trop bon. Fiévreusement, il accompagnait ses mouvements à la perfection, majorant l'excitation du mage noir qui ne pouvait s'empêcher d'aller et venir frénétiquement en lui.
Harry avait l'impression qu'ils ondulaient ainsi depuis des heures. Il était tellement beau cet homme au dessus de lui qui se mouvait passionnément entre ses jambes. Ses yeux avaient pris une teinte rouge foncée qui l'écrasait sous la force du désir qu'il y voyait. Les mèches brunes trempées de sueur collaient à son front tout comme son corps qui brillait à la lueur de la lampe de chevet. Harry sentait les muscles qui roulaient contre lui, percutant son corps de leur force et lui envoyant tellement de sensation qu'il avait l'impression de s'envoler à chaque fois.
Tom n'avait jamais connu une osmose aussi parfaite durant un rapport avec une autre personne. Jamais un corps n'avait paru se fondre aussi parfaitement au sien, bouger dans une telle perfection avec lui. Harry portait sur son visage cet air extatique, bouleversé, éperdu, amoureux, désireux, qui avait le don de lui faire perdre la raison. Il ne pouvait s'empêcher de le contempler et de graver dans sa mémoire ce moment si intense.
Il allait mourir. C'était sur il allait mourir, ça n'était pas possible de ressentir autant de plaisir et d'y survivre. Harry serra plus fort Tom dans ses bras tout en laissant échapper un sanglot, impuissant face à la chaleur qui grondait et
grossissait dans son ventre. Il la sentait monter encore et encore, atteignant un niveau qu'il n'avait jamais connu. Il appuya soudainement sur la tête de Tom pour prendre sa bouche avec passion et se laisser aller à l'orgasme dévastateur ravageant son corps dans un ultime gémissement qui mourut entre les lèvres de son amant.
Tom retourna le baiser avec autant de force, s'enfonçant une dernière fois le plus qu'il put dans le corps offert avant de jouir en lui. Il poussa un long râle rauque, fermant fort les yeux sous les étoiles qui apparurent. Il restèrent immobiles pendant plusieurs secondes, savourant les derniers éclair de plaisir qui leur traversaient les reins, leur cœur battant frénétiquement dans leur poitrine.
Puis, le Lord se retira et s'allongea sur le Gryffondor, leurs corps humides se collant intimement. Tom sentait qu'ils tremblaient légèrement tous les deux, leurs souffles encore erratiques. Il sentait les mains de Harry qui dessinaient paresseusement des arabesques sur son dos et son nez qui venait s'enfouir derrière son oreille pour respirer son odeur. Toute une valse de petits gestes tendres qui le remplirent d'un sentiment de plénitude comme il n'en avait jamais ressenti. Doucement, il se décala, s'étendant sur le côté tout en attirant contre lui son jeune amant dans la manœuvre.
Harry se laissa faire avec bonheur, posant le front contre l'épaule de l'homme qu'il aimait. Il embrassa furtivement le haut de son torse, sentant les bras se resserrer autour de lui dans une étreinte forte. Il ouvrit brièvement les yeux pour les refermer lorsque les mots suivants furent murmurés à son oreille.
« Tu es à moi. »
To Be Continued.
