*Chapter 13*: Chapter 12
Bonsoir à tous !
Et voilà la suite ! Il ne restera plus qu'un seul chapitre au final, j'ai condensé la fin pour essayer de sortir le dernier chapitre avant 2015 et démarrer ainsi cette nouvelle année sur de bonnes bases :D
Donc comme vous vous en doutez le rythme accélère et nous sommes à deux doigts de la fin. J'espère que cela vous plaira malgré tout ! Atrès vite pour le point final de Compagnon d'un Lord !
Je remercies encore chacun d'entre vous pour votre soutien et vos messages tous plus gentils les uns que les autres. Bonne lecture.
Chapitre 12
Voldemort avait retrouvé le meurtrier de Lucius. Autant dire qu'il n'avait pas perdu de temps dans sa colère. Les résidus de magie étrangère sur le corps de l'aristocrate avaient tôt fait de le conduire à leur propriétaire. Lorsqu'il s'était avéré que l'homme se trouvait dans un petit village reculé, rassemblant à peine 300 moldus, le mage noir avait ordonné la destruction immédiate du village. Tous les moldus avaient été massacrés sans pitié, l'unique sorcier débusqué avec facilité. Le Lord en personne s'était rendu sur les lieux, s'était tenu face à celui qui s'appelait Tucker et là... Il ne lui avait fait aucun mal physique, mais ne s'était pas gêné pour lui broyer l'esprit lorsqu'il avait usé de légilimencie afin de lui soutirer des informations.
Malheureusement, Tucker ne détenait aucun renseignement important. Il n'était qu'un poignard dans les mains de Dumbledore, exécutait ses ordres sans poser de questions ou connaître les détails. D'ailleurs, sa barbarie face à Lucius ne venait pas d'un ordre du vieux directeur, Voldemort avait pu assister à une conversation brève entre eux, durant laquelle Dumbledore avait fortement désapprouvé ses actes. Tucker avait renvoyé le directeur pour la première fois depuis qu'il était entré à son service, lentement submergé par sa haine des sang-purs.
Voldemort avait donc littéralement ravagé son esprit, le laissant dans un état de légume, parfois traversé de beaux accès de folie, ce qui l'avait conduit rapidement au long séjour de St Mangouste. Au début, Harry n'avait pas compris pourquoi son amant l'avait épargné, jusqu'à ce qu'il se rende compte qu'il s'agissait d'une promesse de Voldemort à son ancien directeur. La promesse de bientôt faire payer ses ennemis et d'en finir rapidement avec la guerre. Il semblerait en effet que depuis que la loyauté de Harry lui était acquise, le mage noir avait pris la décision de hâter les événements.
Harry ne pouvait qu'être heureux de cet état de fait, la guerre le mettait mal à l'aise. Même s'il avait fait définitivement son choix, même s'il avait décidé de rester avec Tom, il lui restait un poids dans le ventre en pensant à ses anciens amis qui se battaient dehors. Plus vite cette situation se terminerait, plus vite il pourrait passer à autre chose. Fort heureusement, il s'était trouvé des occupations telles qu'entraîner plus durement les mangemorts et surveiller ce qu'il se passait au
château. Ses occupations lui permettaient d'éloigner son esprit de tout ce qui ne se passait pas au moment présent.
Actuellement, il se trouvait avec Voldemort qui avait décidé de vérifier la bague des Gaunt et d'emmener Harry avec lui. Oui, il avait appris récemment cette histoire d'Horcruxes, le mage noir ayant fractionné son âme en plusieurs parties afin de se rendre immortel. Cependant, il l'avait trop poussée, perdant petit à petit sa santé mentale et physique. Voldemort avait donc du se résoudre à réabsorber une bonne majorité de ces morceaux d'âmes, n'en conservant que deux. Le médaillon de Serpentard et la bague des Gaunt. Sauf qu'il s'était avéré que Harry était lui aussi un Horcruxe, créé par accident lors de cette fameuse nuit. Harry avait été littéralement statufié d'apprendre ça. Pendant toute sa vie il avait hébergé une partie de l'âme de Tom en lui -ce qui expliquait d'où venait son don de Fourchelangue et les rêves qui les reliaient. Certes, ça semblait logique mais il n'en restait pas moins perturbant d'apprendre que l'on hébergeait un hôte indésirable.
En sachant cela, il n'avait pu que se réjouir d'avoir changé de camp. Il avait été prêt à se battre contre les Mangemorts et leur chef si puissant, mais ce n'était pas pour autant qu'il avait voulu mourir pour la cause. Non, il ne voulait pas mourir.
Savoir la vérité l'avait amené à se poser une autre question, si le journal en deuxième année était bien un Horcruxe, si ses rêves étaient bien des manifestations de leur lien, comment était-il possible que Dumbledore n'ait pas compris ce qu'il se passait ?
Tom lui avait fait part de sa propre conviction, celle que Dumbledore avait très bien compris la nature du journal et avait
sûrement déduit qu'il y en avait d'autre. D'autant qu'il connaissait bien l'enfance et l'adolescence du mage noir, ainsi qu'il possédait des contacts avec Slughorn, le professeur qui avait parlé des Horcruxes à Tom. La seule conclusion qu'on pouvait en tirer alors, était que le directeur avait choisi de garder ces informations secrètes de Harry et projetait sûrement de l'emmener dans une situation où il n'aurait d'autre choix que de mourir. Il suffisait d'un seul Horcruxe pour ramener le mage noir et impossible de savoir quelle emprise il pourrait avoir sur Harry si ce dernier se retrouvait hôte de la dernière parcelle de son âme. Trop risqué pour le laisser en vie.
Une traîtrise de plus. Peut-être la pire, apprendre que son directeur prévoyait depuis le début de le sacrifier sur l'autel du plus grand bien.
Tom avait alors craint que la bague n'ait été découverte et avait choisi d'aller vérifier. Si la bague était toujours bien à sa place, il rajouterait des protections sur elle ou l'emmènerait avec lui. Il avait revêtu une cape noir sobre qui dissimulait son identité, le gros loup gris marchant à côté de lui. Il souhaitait que Harry connaisse l'emplacement de la bague au cas où elle serait découverte et que lui-même soit dans l'impossibilité d'aller la récupérer.
Le mage noir lui tint fermement le collier tandis qu'il transplanait avec lui. Harry sentit ses boyaux se tordre méchamment dans son ventre en réponse à la sensation désagréable d'étouffement qu'il ressentait. Ils apparurent au milieu de nulle part. Un village avec quelques cheminées fumantes se distinguait au loin.
« Viens. Ordonna Voldemort en s'engageant sur un petit chemin de terre. »
Le loup le suivit, tournant curieusement la tête aux alentours. Tom ne lui avait pas dit grand chose si ce n'est que la bague avait appartenu à son oncle. Il n'avait pas précisé comment il l'avait obtenu mais Harry en avait une vague idée. En tout cas, il lui avait appris que la bague était cachée dans l'ancienne maison que son oncle avait occupé. Harry s'était imaginé un manoir riche pour les descendants de Serpentard, mais il semblerait que la réalité soit tout autre.
Cela se confirma quand ils arrivèrent à une bicoque délabrée, la porte pendant misérablement de ses gonds et les fenêtres noircies de poussières. Voldemort se stoppa brusquement.
« C'est ce que je craignais ! Siffla-t-il le visage crispé de colère. »
Brusquement, il s'avança vers la maison et y pénétra d'un pas sec. Harry le suivit sagement, jusqu'à se trouver devant une sorte de cratère dans le sol de la maison. Celui-ci était noirci et des impacts se trouvaient tout autour.
« Dumbledore a mis la main sur la bague. Cracha Voldemort. Ce vieux fou ! »
Harry vint placer son museau contre le ventre de Tom qui passa nerveusement une main dans les poils gris, s'y accrochant avec colère. Il prit une profonde inspiration, tentant de maîtriser sa colère. Il plongea ensuite son regard dans les yeux de son loup.
« Plus de doute possible maintenant, le vieux fou est bien au courant pour mes Horcruxes et sûrement pour toi aussi. » Voldemort passa sa main sur les oreilles douces pointées avec attention vers lui.
« Tu vas devoir faire attention, personne ne se doute de ton identité pour le moment mais nous ne pouvons pas courir le risque que quelqu'un le découvre. »
Harry émit un petit jappement d'approbation avant de fermer les yeux sous le plaisir de la main blanche lui délivrant de longues caresses.
« Je vais replacer les charmes de détection qui ont été désactivés. Sait-on jamais, peut-être que Dumbledore reviendra ici. »
XXX
Ron et Hermione se tenaient l'un contre l'autre, la tête de la jeune fille posée sur l'épaule de son ami. Le grand roux avait passé un bras autour d'elle et tous deux regardaient d'un air vague la lettre qu'il tenait entre ses doigts.
Ils étaient partis il y a quelques jours maintenant, décidant de retrouver Harry en commençant par mener l'enquête auprès de sa famille moldue. Ils avaient été choqués de ce qu'ils avaient découvert au sujet de la vie et de l'enfance de leur ami. Certes, le brun n'avait jamais caché que son oncle et sa tante ne l'aimaient pas mais il s'était bien gardé de donner tous les détails de sa triste vie. Et eux-mêmes n'avaient jamais poussé l'enquête trop loin malgré l'épisode des barreaux en deuxième année. Harry était tellement fier en plus, sûrement qu'il en aurait été mortifié s'il avait su que ses meilleurs amis connaissaient sa triste condition chez sa famille.
Aujourd'hui ils avaient fait une halte à Godric's Hollow, pensant que peut-être, le brun serait allé visiter la maison de ses parents. Ils y avaient découvert des murs entiers couverts d'éloges et d'encouragement à destination du survivant. Mais pas de survivant lui-même. Un peu dépités de leur infortune alors qu'ils avaient presque été surs de le trouver ici, les deux Gryffondors avaient décidé de rester quelques jours pour établir une liste des endroits possibles où leur ami pourrait être.
La veille ils avaient été au Ministère, y entrant avec une facilité risible pour consulter les archives. Hermione avait eu la brillante idée de penser à la Trace que Harry portait toujours sur lui du fait de sa minorité. Les déplacements par voie magique étaient retranscrits dans des archives machinalement et on ne leur prêtait attention que lors d'une infraction
particulière. Autrement, personne ne perdait son temps dans de lourds registres au nom de chaque sorcier mineur d'Angleterre, ce qui représentait un sacré nombre de dossiers.
Ils avaient pu consulter celui de Harry en jetant un léger sort de confusion au responsable des archives et copier le dossier en question. Ils étaient repartis ni vu ni connu, leur précieux paquet en poche. Désormais, ils pourraient suivre les déplacements de Harry et le retrouver plus facilement. Malheureusement, leur ami avait disparu de la circulation. Aucun de ses déplacements n'étaient notifiés dans le dossier depuis plusieurs mois. Soit Harry se déplaçait à la moldue, ce qui semblait assez improbable, soit Harry ne s'était rendu que dans des lieux protégés. Ron et Hermione avaient failli en pleurer de déception tant ils avaient misé d'espoir sur cette piste. Après un moment passé à se laisser aller au désespoir, Ron avait remonté leur moral en affirmant que même si Harry n'était pas noté dans le dossier dernièrement, il pouvait l'être à tout moment. En attendant, ils allaient continuer à le chercher aux endroits où il aurait pu aller.
« J'ai du mal à le croire, murmura la jeune fille. » »
Ron la serra un peu plus fort contre lui. Il était aussi atterré qu'elle. Ils venaient de recevoir une lettre de leur directeur. Ce dernier avait bien compris qu'ils étaient partis à la recherche de leur ami et Fumseck les avait vite retrouvé. Mais à leur grande surprise, il ne les avait pas ramené illico presto à Poudlard, le phénix s'était contenté de leur délivrer un rouleau de parchemin frappé du sceau de l'école. Perplexes, ils s'étaient empressés de lire la missive rédigé à leur attention. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils avaient été choqués par son contenu.
Le directeur leur faisait d'abord part de sa compréhension envers leur quête un peu insensée de recherche de leur ami. Combien il était fier d'avoir des élèves aussi loyaux et prêts à tout pour ceux qu'ils aimaient. En ce sens, il avait décidé de les laisser faire et de garder les parents du rouquin sous contrôle afin de leur permettre de continuer. Pourtant, il devait leur révéler quelque chose de très important, quelque chose de fondamental qui leur permettrait enfin de comprendre à quel point Harry était précieux pour la Lumière. Dumbledore leur avait alors parlé de ce qu'il appelait des Horcruxes, des morceaux d'âmes de Voldemort jouant le rôle de sauf-conduit en cas de décès imminent, prenant à témoin le journal en deuxième année. Il leur confirmait l'existence de sept Horcruxes au total et la nécessité absolue de tous les détruire pour venir à bout du mage noir.
Ron et Hermione avait été statufié par l'ampleur de la tâche à accomplir. Comment allaient-ils faire pour trouver tous les Horcruxes ? Voldemort avait du bien les cacher ! Dumbledore leur avait ensuite parlé de Harry, de l'importance qu'il avait dans cette partie de l'histoire, qu'il était le seul à pouvoir détruire un Horcruxe sans se faire envahir puisqu'il en était lui même un. Hermione avait fondu en larmes en lisant ça. La terre avait l'air de s'être ouverte sous leur pieds. Leur ami hébergeait en lui, un morceau de l'âme monstrueuse du mage noir. Voilà qui expliquait son don pour le fourchelangue pourtant héréditaire, ainsi que ses visions, sa perceptions des émotions de Voldemort. Il avait Voldemort à l'intérieur de son crâne, littéralement !
Ecoeurés par la situation, désespérés pour leur ami, les deux jeunes amoureux n'avaient pas fini de tomber des nues. Leur directeur, de façon voilée et sous entendue, leur exposait qu'il faudrait peut-être agir en conséquence. Comprendre qu'il faudrait peut-être tuer leur ami car Voldemort ne pourrait être éradiqué si un seul de ses Horcruxes perdurait. Et qui sait ce qui pourrait arriver si Harry devenait l'unique réceptacle de l'âme de Voldemort. Peut-être que celui-ci prendrait trop de force et annihilerait l'esprit du brun !
Acet instant ils avaient jeté la lettre au sol en s'insurgeant fortement des suggestions odieuses du vieil homme. Jamais le plus grand bien ne les pousserait à commettre ce crime ! Ils n'avaient peut-être pas toujours été de supers amis, ils avaient peut-être eu un moment de joie coupable d'être un peu libérés de l'influence de Harry, mais jamais ils ne lui feraient du mal ! Non, non, non ! Ils trouveraient quelque chose pour le sauver !
« T'en fais pas, on va y arriver, murmura Ron contre les cheveux de la jeune fille. »
« Mais Dumbledore... »
« On s'en fiche, on sauvera Harry tu vas voir ! »
Hermione leva de grands yeux humides de larmes vers lui qui n'en menait pas large non plus. Elle esquissa un timide sourire hésitant avant de hocher la tête en signe d'accord.
XXX
Harry grogna sur une des jeunes recrues, le poussant du museau à se relever malgré le fait qu'il venait d'être jeté à terre par son instructeur. Le concerné obéit précipitamment, soufflant lourdement sous l'effort qu'il demandait à son corps fatigué. Son professeur lui accorda quelques secondes de répit pour se remettre en position avant de lancer un nouveau duel sans préavis, obligeant son élève à parer le sort en catastrophe.
Harry approuva intérieurement, combattant l'envie qu'il avait de se jeter dans un duel lui aussi. Mais nul doute que si HarryPotter venait à surgir d'un coup au milieu de tous ces combattants en plein duel, il se prendrait une dizaine de sorts d'attaque en pleine figure. Harry contint donc sagement son impétuosité de Gryffondor et se contenta de s'asseoir dans un coin de la pièce en admirant les mouvements fluides des Mangemorts.
Ils étaient nombreux aujourd'hui, bien plus que d'ordinaire. La fin de la guerre se sentait dans les couloirs. Les Mangemorts s'entraînaient bien plus durement que d'ordinaire, les allées et venues se faisaient de plus en plus conséquentes, les chuchotements de couloirs allaient bon train eux aussi. La rumeur voulait que le Maître avait décidé de grandement accélérer le mouvement, les favoris ne quittaient quasiment plus le château, revenant ici dès la fin de leur mission respective.
Lui-même le voyait clairement avec Tom. Ce dernier était débordé, il n'avait presque plus de temps à lui accorder, travaillant sans relâche pour faire avancer les choses et battre une bonne fois pour toute son ennemi de toujours. Ils ne parlaient que très peu et ne s'étaient pas touché... intimement depuis plusieurs jours. Harry s'en trouvait quelque peu désœuvré. Il assistait à presque toutes les séances d'entraînement pour compenser, observant avec envie les duels. Parfois il participait en se battant contre un adversaire qui devait réussir à toucher le loup très mobile tout en évitant qu'il arrive à sa portée. Au début c'était ridiculement facile d'acculer les Mangemorts, les sorciers n'étant guère habitués à devoir être très mobile, se reposant presque exclusivement sur leur baguette. Petit à petit cependant, ils commençaient à acquérir quelques automatismes et à ne plus rester statiques.
Autrement, le jeune brun occupait ses journées en lisant les livres contenus dans la bibliothèque privée du mage noir, se retrouvant pour la plupart complètement dépassé par le niveau très élevé de ses lectures. Mais ça lui changeait les idées, remplissait ses journées solitaires avec personne à qui parler. Un Voldemort concentré à préparer sa bataille finale, était un Voldemort de mauvaise humeur qu'il ne fallait pas trop asticoter. Harry avait également pris l'habitude de se balader dans les jardins avoisinants, n'allant pas très loin mais ça lui permettait de courir un peu et de dérouiller son corps d'animal sauvage qui réclamait sa liberté.
Même s'il ne parlait que très peu avec Tom en ce moment, il avait en revanche toujours le plaisir de le sentir contre lui la nuit. Le Lord venait très souvent se coucher bien plus tard que lui, et se levait avant lui. Mais Harry émergeait toujours légèrement du sommeil lorsqu'il sentait le corps puissant de son amant venir se coller au sien. Tom l'attirait alors contre lui dans une étreinte dure et un peu inconfortable mais qui lui faisait du bien.
Sur un soupir, le loup revint à la réalité en remarquant quelque chose d'anormal. Les combattants devant lui s'agitaient soudainement, une fumée épaisse commençait à se diffuser dans la pièce. Les exclamations de surprise se perdirent bien vite dans l'épais brouillard qui les entoura. Harry lui-même n'y voyait guère quelque chose malgré sa vision de loup. Des éclairs lumineux striaient la brume, touchant aléatoirement les Mangemorts. Ceux-ci commençaient à paniquer, tournant sur eux-mêmes dans l'espoir d'y voir quelque chose.
Harry bondit sur ses pattes, se retrouvant rapidement enlisé dans le brouillard comme les autres. Inquiet du déroulé des choses et se demandant ce qu'il pouvait bien se passer, il avança prudemment en rasant le sol. Il dut agilement éviter quelques personnes maladroites qui manquaient de trébucher sur lui. Il tentait de se servir de son odorat mais cette brume avait une odeur curieuse, assez entêtante, qui embauma toute la pièce.
Il ne vit rien. Absolument rien. Même ses perceptions de loup ne lui permirent pas d'anticiper le rayon rouge qui courrait dans sa direction et le percuta au flan. Durant quelques secondes, il resta figé, choqué d'avoir été touché, quand enfin la douleur explosa dans ses côtes. Il eut un long jappement de souffrance avant de s'effondrer sur le sol. Il avait l'impression que des lames chauffées à blanc le poignardaient sans pitié. Incapable de se relever, noyé dans la douleur, il ne put qu'envoyer avec force son esprit vers celui de son amant. Il ne sut même pas si ce dernier l'avait sentit, ayant commencé à convulser sur le sol.
Voldemort eut un sursaut monstrueux quand une secousse mentale brute lui parvient de Harry sans aucun préavis. Il laissa échapper un juron en renversant son encrier. Son premier réflexe fut de maudire le jeune homme. Aquoi diable pensait-il ?! Moins d'une minute après, il se figea, fronçant les sourcils. Harry n'aurait pas réagit comme ça sans raison.
De plus, ils n'avaient jamais poussé leur lien d'âme trop loin dans ses capacités, principalement par un gros manque de temps. Il lui paraissait fort improbable que son têtu Gryffondor n'expérimente quelque chose d'aussi complexe seul, et encore plus alors que le Lord travaillait sans relâche. Ala grande surprise de ce dernier, son loup s'était montré très compréhensif du peu d'attention qu'il pouvait lui accorder et n'avait rien réclamé.
Le mage noir plongea alors dans la conscience de son amant, désireux de savoir ce qu'il se passait. Un frisson lui traversa le corps quand tout ce qu'il sentit en retour fut la douleur de Harry. Cette fois c'était sur, quelque chose avait dégénéré. Avec empressement, il lança le sort de localisation inscrit sur les rubis du collier de pierres précieuses. Harry se trouvait dans l'une des salles d'entraînement, la plus grande de toute, quatre étages plus bas.
Voldemort s'empressa de quitter ses appartements, se déplaçant rapidement dans les couloirs pour rejoindre le jeune homme dont il percevait toujours la douleur. Alors qu'il approchait de l'entrée de la salle, il constata qu'effectivement un événement imprévu venait de se produire. Certains mangemorts de haut rang agitaient leurs baguettes pour évacuer une espèce de brume opaque qui avait envahie la pièce. Les jeunes recrues sortaient de là en haletant, certains blessés, d'autres effrayés. Leurs instructeurs étaient dans le même état.
« Dolohov, rapport. Siffla Voldemort d'une voix glaciale à l'un de ses favori situé sur la droite. »
L'homme en question qui était en train de siphonner le brouillard, inclina la tête sans perdre son sang-froid, alors qu'autour d'eux les mangemorts s'agitaient en ayant reconnu leur Maître.
« Il semblerait qu'au cours de la séance d'entraînement, cette chose soit soudain apparue et se soit rapidement diffusée dans toute la salle. Elle est très dense et saturée en particules magiques. Certains ont été touchés par des sorts perdus lorsque la panique a prit de l'ampleur. »
Voldemort serra les dents. Qui que soit la personne ayant fait ça, elle allait vite le regretter. Il scruta intensément l'intérieur de la pièce encore trop floue pour y voir quoi que ce soit. Cela ressemblait à une blague de mauvais goût mais la réaction de Harry lui laissait croire le contraire, il y avait anguille sous roche. Décidant d'accélérer le mouvement, il sortir sa baguette à son tour et fit disparaître la brume dans un complexe sortilège alors que ses mangemorts reculaient pour lui laisser la place. Il en vint à bout assez facilement et s'empressa de pénétrer à l'intérieur de la pièce à présent dégagée.
Des hoquets de surprise jaillirent dans son dos tandis que ses poings se serraient de fureur. Sous ses yeux, le gros loup gris était couché sur le flanc, immobile excepté les quelques tressaillements qui parcourraient son corps. De tous petits gémissements s'échappaient de sa gueule. La rage marquée sur le visage de Voldemort fit reculer les mangemorts, même ses favoris présents le regardant d'un œil inquiet et effrayé. Tentant de se maîtriser, le Lord lança un sort de lévitation sur l'animal pour l'entraîner à sa suite et se retourna. Les yeux rouges se braquèrent sur Dolohov qui retint à grand peine un mouvement de retrait devant la colère qui s'y trouvait.
« Je veux savoir absolument tout ce qu'il s'est passé et pourquoi ça s'est passé. Ordonna-t-il d'une voix glaciale. Trouves moi le responsable, et trouves le vite. »
Dolohov eut à peine le temps de s'incliner que déjà, le mage noir avait tourné les talons, emportant avec lui son animal de compagnie en direction de ses appartements. Dans un coin reculé, un jeune homme brun souffla en relâchant la tension qui l'habitait. Plus jamais il n'exécuterait un ordre aussi dangereux de Dumbledore que celui de mettre hors d'état de nuire la bête de Voldemort.
XXX
Voldemort éprouvait une sensation qu'il n'avait pas ressentit très souvent et qu'il trouvait désagréable au possible. Il était inquiet. Inquiet pour Harry qui se trouvait allongé dans son lit. Le masque de souffrance sur son visage commençait à sérieusement déranger le mage noir. La sueur était visible sur tout le corps pâle redevenu humain, ce dernier parfois agité de tremblements. De temps à autre, il balançait sa tête de gauche à droite, comme pour chasser la douleur sans y parvenir. Les gémissements qui passaient ses lèvres n'étaient pas ceux que son amant aimait entendre.
Pinçant les lèvres, Voldemort passa une main tendre dans les mèches humides quand une nouvelle plainte de douleur s'éleva. Il avait lancé tous les sorts de diagnostic qu'il connaissait mais sa compétence en matière de guérison était loin d'être suffisante. Ce n'était pas du tout son domaine de prédilection après tout. Il avait pu déterminer qu'un sort à mi-chemin de la magie blanche et de la magie noire avait été lancé au jeune homme, et qu'il avait un effet certain qui nécessitait un peu de temps avant d'arriver à son paroxysme, mais rien de plus. Il se retrouvait démuni devant l'état du jeune Gryffondor, état qu'il détestait.
Voldemort poussa un long soupir de résignation. Il n'avait pas le choix, il avait besoin d'aide. Sans attendre plus longtemps, il agita sa baguette pour envoyer un ordre de convocation immédiat à Severus, lui indiquant de se rendre
sans perdre de temps devant les appartements de son Maître. Ceci fait, il revint à la contemplation du brun en attendant son mangemort. Lentement, il ôta le collier de pierres précieuses, ne souhaitant pas entraver les sorts de diagnostic que le maître des potions allaient lancer avec les charmes présents sur les gemmes. Il recouvrit ensuite le corps nu d'un drap léger. Hors de question que son serviteur n'en voit trop si l'on pouvait l'éviter.
Des coups secs à la porte plus loin le tirèrent de ses pensées. Le mage noir se releva et se rendit dans le salon pour ouvrir la porte à un Severus tendu.
« Maître. Le salua-t-il respectueusement. »
« Entre. Ordonna-t-il froidement. »
Snape s'exécuta et se tint droit dans les appartements de Voldemort, plutôt anxieux de se trouver là où les mangemorts n'avaient pas le droit d'aller. Le Lord s'avança vers lui et vrilla ses yeux rubis dans les siens, le clouant sur place par l'intensité de son regard.
« Ce que je vais te montrer ici ne dois jamais remonter aux oreilles de qui que ce soit. Siffla-t-il d'une voix mortelle. Si jamais le moindre soupçon, la moindre rumeur apparaît par la suite, je te tiendrais pour responsable et ferais en sorte que l'enfer te semble doux à côté de ce que tu subiras. »
Même la stoïque terreur des cachots eut un frisson de crainte sous la menace de son Maître. Jamais Voldemort n'avait été aussi sérieux, jamais il ne l'avait menacé ainsi pour garder une information confidentielle. Severus ne pensait pas pouvoir révéler quoi que ce soit à Dumbledore ce coup-ci, autrement sa tête serait la première à tomber. Qu'est-ce que gardait le Seigneur des Ténèbres si secret ?
Celui-ci le considéra un moment avant de faire volte face et de lui indiquer de le suivre dans la chambre. Prudemment, Severus le suivit, les questions tourbillonnant à toute vitesse dans son esprit. Voldemort le conduisit jusqu'à un immense lit au centre duquel se trouvait... Potter ?
Pour le coup, Snape en resta stupéfait, les yeux ronds. Il ne pouvait y croire, c'était impossible ! Le Garçon-qui-a survécu, porté disparu depuis des mois, recherché par les membres de l'Ordre du Phénix, les Aurors et les Mangemorts se trouvait là ? Acôté du Seigneur des Ténèbres ? Le monde avait-il tourné de 180° pendant qu'il clignait des yeux ? Et pourtant, il s'agissait bien de lui, étendu dans le lit de celui qui était censé être son pire ennemi. La voix froide de Voldemort le ramena en vitesse à la réalité.
« Il a été touché par un sort inconnu aujourd'hui qui semble avoir des conséquences néfastes sur lui. »
Bel euphémisme. La pâleur cadavérique du jeune homme, ses traits crispés sous la douleur et son corps agité de tremblements n'étaient pas beaux à voir. La sueur sur son corps laissait à penser qu'il était en proie à une forte fièvre. Mais Snape avait le plus grand mal à se concentrer, déstabilisé par l'apparition de son élève honni dans une position très inattendue. Pour autant qu'il puisse en juger, il était nu, dans le lit de Voldemort ! Pourquoi n'était-il pas au cachot comme tous les prisonniers, avec un mage noir jubilant lui lançant sort de torture sur sort de torture ?
« Tu es le plus grand connaisseur en potions que je possède et un expert dans les sortilèges. Tu as plutôt intérêt à le soigner Severus. »
L'ordre lui remit les deux pieds sur terre, repoussant au loin ses questions. Pour l'heure il valait mieux s'occuper du jeune homme. Snape reprit donc sa maîtrise de lui-même, s'obligeant à regarder le brun d'un œil médical et neutre. Il lança rapidement quelques sorts de diagnostic, fronçant les sourcils sous les informations qui lui parvenaient. Il examina ensuite du regard le corps du Gryffondor dissimulé sous le drap avant de s'avancer pour le soulever légèrement. Il dégagea uniquement le torse, sachant d'instinct qu'il valait mieux ne pas aller plus loin sous le regard écarlate qui venait de se durcir. Il réfléchirait aux implications que ce fait entraînait plus tard.
Sur le flanc du garçon se trouvait à présent une marque noire et peu engageante qui retraçait les veines sous la peau. Il l'effleura du bout des doigts, causant un nouveau gémissement douloureux. Cette chose s'étendait vite apparemment. Au moins, il reconnaissait le phénomène, même s'il était surpris de le voir tant ce sortilège avait été abandonné il y a longtemps. Il releva la tête vers son Maître tout en recouvrant à nouveau le Gryffondor du drap.
« Il s'agit d'un maléfice ancien qui a été créé par accident par des médicomages il y a plusieurs centaines d'années. A l'époque, il était destiné à faire des saignées au malade, lorsque l'on pensait encore que les saignées amélioraient la santé des mourants. Le sortilège a eut des effets inattendus et provoque à l'inverse un empoisonnement du sang, il a
donc été oublié et mit de côté. Fort heureusement, une brève réapparition de son utilisation il y près de deux siècles a conduit un maître des potions à lui trouver un remède. La potion est assez simple à réaliser en fait, le sort n'étant pas conçu pour être néfaste à la base, il est facile à contrer. La principale difficulté vient de la convalescence d'un mois avec
une prise de la potion matin et soir, car même si le sort est facile à repousser, ses effets sont tenaces et il faut du temps pour les faire complètement disparaître. »
« Ça ne peut donc pas être accidentel. Commenta le Lord d'une voix neutre. »
« Non, c'est un sort très peu connu aujourd'hui, il n'avait pas vraiment d'intérêt vu que le remède était facile d'accès. Je suppose que la personne l'ayant utilisé a misé sur le fait qu'il est pratiquement inconnu à présent. Sûrement espérait-il que personne ne pourrait faire l'antidote. »
Le regard que lui envoya le Lord lui glaça le sang. Aucun doute qu'il signifiait « Tu as plutôt intérêt à savoir le faire cet antidote et rapidement ». il reprit la parole d'une voix un peu étranglée qu'il s'empressa de raffermir.
« Par chance, j'ai tout ce qu'il faut pour la potion et je vais immédiatement m'atteler à sa confection. De ce que j'en vois, nous sommes dans les temps pour soigner Mr Potter. »
Il s'inclina devant le mage noir avant de tourner les talons, prêt à rejoindre en vitesse son laboratoire.
« N'oublies pas Severus, fit la voix dangereuse dans son dos, pas un seul murmure sur ce que tu as vu. Que personne n'ait vent de la présence de Harry. »
Snape hocha la tête, avant de quitter les appartements de son Maître. Pendant sa marche rapide pour rejoindre son antre des potions, les pensées qu'il avait bloqué devant le Lord revinrent rapidement hanter son esprit. Pourquoi ? Comment ? Celles-ci étaient les principales sous une marée d'autres incompréhensions. HarryPotter était le loup de Voldemort, Severus avait reconnu le collier posé sur la table de nuit et avait immédiatement additionné deux et deux. Par quelle blague du destin ces deux là s'étaient-ils retrouvés dans cette situation ?
Maintenant qu'il y songeait, effectivement le loup gris était apparu quelques temps après la disparition du Gryffondor. En revanche, il était stupéfiant de constater qu'il n'était pas en proie aux pires souffrances au fond des cachots sordides, mais dans le lit de Voldemort qui semblait s'être inquiété pour lui. Severus se figea un bref instant avant de se remettre à marcher, de plus en plus fébrile sous ses réflexions. Là était ce qui le choquait le plus ! Le mage noir avait paru préoccupé par le sort de son jeune ennemi, suffisamment pour le révéler aux yeux de Severus afin qu'il le soigne. Ce fait seul était digne de rentrer dans les anales tant il était saugrenu : le plus grand mage noir depuis longtemps, inquiet du sort du gamin qu'il n'avait eu de cesse de vouloir tuer. Il y avait là une formidable contradiction.
Et Potter dans tout ça ? Le fameux collier était-il un moyen d'entraver le garçon pour le garder sous contrôle ? Potter était-il animagus ou était-il sous potion de métamorphose, ou quelque chose dans ce goût là ? Comment s'était-il retrouvé là ?
Quelques images anodines du quotidien traversèrent les pensées du maître des potions qui venait d'entrer dans son laboratoire. Le loup gris marchant aux côtés du Lord, se pressant contre lui quand une crise de rage faisait son apparition, s'asseyant à ses côtés lors des réunions avec un air attentif. Le loup déambulant seul dans les couloirs ensuite, protégeant les plus faibles (si Gryffondor maintenant qu'il y pensait !), jouant en salle d'entraînement... Potter n'avait pas l'air prisonnier. Il avait l'air...consentant.
Potter... un traître à la lumière ?
XXX
Dumbledore poussa un soupir en terminant la lecture du petit bout de parchemin qu'il venait de recevoir. Son espion avait pu atteindre l'animal de compagnie de Voldemort et avait semble-t-il bon espoir de le voir mourir. Le vieux directeur espérait qu'il ne se trompa pas. C'était la dernière mission important qu'il avait donné, abattre le loup.
Dumbledore ne savait pas vraiment ce qu'était cette bête, mais vu l'attachement surprenant de Voldemort à celui-ci, elle avait clairement son importance. De plus, on lui avait rapporté qu'elle faisait preuve d'une intelligence presque humaine, loin de l'esprit primitif qu'on aurait pu lui accorder. Elle paraissait même plus réactive et intelligente que Nagini ne l'avait été. Personne ne savait ce qu'il était advenu du serpent. Le loup était apparu peu de temps après sa disparition.
Le vainqueur de Grindelwald avait toujours présumé que Nagini était un Horcruxe de Voldemort. L'arrivée du canidé coïncidant avec le moment où il en avait perdu toutes traces lui laissait à penser que le loup pouvait être un Horcruxe de Voldemort. Celui-ci aurait transposé le morceau d'âme contenu dans le serpent, directement dans le corps du loup. Pour quelle raison l'aurait-il fait en revanche ? En tant qu'héritier de Serpentard, Tom avait pas mal d'affinités avec ces reptiles sifflants, mais aucune avec un loup. Pourquoi aurait-il changé son familier ? Et était-il même seulement possible de changer l'hôte d'un Horcruxe ? S'il s'agissait de deux objets inanimés, pourquoi pas, mais là on parlait de deux êtres vivants. Pouvait-on vraiment leur arracher le morceau d'âme pour le mettre dans un nouveau réceptacle ?
Albus ne savait si son hypothèse était valable mais il s'agissait de la seule relativement possible qu'il ait eu. Le serpent avait du mourir dans le processus et voilà pourquoi il avait disparu. Les raisons de ce changement étaient floues en revanche. Peut-être que Nagini ne pouvait plus supporter le poids de cette âme étrangère ? Mais pourquoi un loup en ce cas et pas un nouveau serpent ?
Il n'arrivait peut-être pas à saisir toutes les implications et les raisons de ce changement de Voldemort, mais il était persuadé que c'était quelque chose de mauvais pour la lumière. Dans le doute, il valait mieux tuer cette bête.
XXX
Voldemort se permit de souffler un peu. La tension dans ses muscles se relâcha, témoignant de l'inquiétude qui l'avait habité toute la journée. Il n'était plus habitué à craindre quoi que ce soit, mais l'état de son jeune amant avait envahi ses pensées, l'empêchant de se concentrer sur autre chose. Severus venait tout juste de quitter leurs appartements après avoir passé la journée à brasser la potion pour le soigner. Cela avait eu un effet très positif sur les nerfs crispés du seigneur des ténèbres. Il avait congédié son mangemort rapidement pour pouvoir être seul avec le brun.
Il émit un soupir las, s'asseyant à côté de Harry. Celui-ci était toujours couché dans le lit, enfoui sous les couverture, dans une montagne de coussins moelleux. Son visage s'était enfin détendu grâce aux potions antidouleurs que Snape avait combiné avec l'antidote. Cela avait eu un effet bénéfique sur l'esprit du mage noir qui avait enfin réussi à ne pas être constamment sur le point de torturer quelqu'un. Lentement, Tom posa la paume de sa main sur le visage toujours très pâle de Harry. Sans pouvoir se retenir, il se pencha pour enfouir son nez dans le cou tendre, respirant l'odeur connue qui le calma.
Harry était à lui. On ne touchait pas à ses affaires. Dumbledore l'agaçait grandement, ça devenait intolérable de laisser ce vieillard en vie plus longtemps. Il n'avait aucun doute sur sa culpabilité d'ailleurs, et ce genre d'entraves qu'il plaçait sur son chemin devaient prendre fin ! D'abord Lucius, puis maintenant Harry, le piège à l'entrée d'une de leurs planques proches de Londres qui avait blessé Greyback assez sérieusement... Voldemort en avait assez. Ça faisait près de 20 ans maintenant que ce vieux directeur lui mettait des bâtons dans les roues, il en était lassé ! Il avait un pays à remettre en ordre et perdre son temps à jouer au chat et à la souris avec lui ne l'intéressait plus.
Alors qu'il embrassait doucement la peau juste derrière l'oreille du jeune homme, l'alarme du sortilège de détection posé sur les murs de la maison des Gaunt se mit à sonner dans son esprit. Un ou plusieurs sorciers venaient de se rendre sur les lieux. Voldemort se releva brusquement, il devait se rendre sur les lieux avant que les personnes en question ne partent. Il se redressa en vitesse et gagna la zone privée dans son bureau, ouverte au transplanage de l'intérieur vers l'extérieur. L'adrénaline courant dans ses veines, il se prépara à peut-être tombé nez à nez avec Dumbledore et disparut dans un craquement.
Il réapparut face à la maison et s'empressa de lever sa baguette, attentif. Pas de Dumbledore. En revanche, il entendait deux voix, qui lui disaient vaguement quelque chose, provenir de derrière la bicoque en ruine. Prudemment, il fit le tour, se camouflant dans l'ombre des murs. Se jetant un sortilège de désillusion, il s'avança en silence pour tomber avec surprise sur deux jeunes, l'un grand rouquin dégingandé, et l'autre une fille à la touffe de cheveux broussailleux.
« Il n'est pas là 'Mione on l'a raté ! S'écriait le roux d'une voix paniquée. »
« Calmes toi Ron! On a enfin une piste ! »
« Mais on l'a raté et on ne sait pas ce qu'il venait faire là ! On ne va jamais le retrouver ! »
« Ron pour l'amour de Merlin, calmes toi ! On sait au moins que Harry est passé par là, la Trace a retranscrit son passage du le parchemin. On sait qu'il n'est pas très loin et qu'il est toujours en vie c'est ça l'important ! »
Ah oui, ça lui revenait maintenant. Ronald Weasley et Hermione Granger, les deux amis de Harry. Ils avaient semble-t-il remonté jusqu'au brun grâce à la Trace posé sur toute personne mineure. Voldemort se fustigea de cet oubli ridicule. Heureusement qu'il n'avait pas fait sortir le jeune homme ailleurs que dans des lieux protégés excepté celui-ci. En tout cas, ça pourrait toujours être utile de capturer ces deux là et de voir s'ils avaient quelques informations. Le Lord leva sa baguette et lança promptement un sortilège anti-transplanage, puis il sortit de sa cachette.
D'un mouvement vif, le mage noir lança un sort d'entrave sur les deux jeunes gens. Ceux-ci eurent un cri de surprise mais parvinrent dans un miracle à se jeter au sol pour ne pas se faire toucher. Leurs yeux s'écarquillèrent de terreur en reconnaissant le regard écarlate braqué sur eux. Le rouquin tressaillit de peur, comme incapable de se relever alors que la fille lançait un faible sortilège de protection et attrapait son bras pour transplaner. Son visage se décomposa littéralement en sentant la barrière bloquante.
Un sourire méprisant trouva son chemin sur les lèvres de Voldemort qui détruisit d'un geste négligeant le charme de
protection, avant de les immobiliser. La fille eut un cri de panique et le roux tenta de se débattre avec force. Ennuyé, le mage noir leur lança également un Silencio avant de resserrer les liens magiques autour d'eux. C'était ridiculement simple, même pas de quoi vaguement l'intéresser. Sans un mot, il s'avança vers le garçon, et plongea ses yeux dans les siens.
Aussitôt il se retrouva au milieu de l'esprit paniqué de celui-ci. Un peu agacé d'être au milieu de pensées aussi agitées, il s'empressa de fouiller plus profond pour trouver quelque chose. Il assista à leur vie inintéressante à Poudlard, puis leur attachement à Harry qui les poussa à partir de l'école pour tenter de le retrouver, leur idée de profiter de la Trace, leur arrivée à Godric's Hollow, et... leur connaissance de ses Horcruxes grâce à la lettre de Dumbledore. Alors ça, c'était mauvais.
Il se retira de l'esprit du Weasley pour envahir celui de la sang-de-bourbe. Elle ne lui apprit rien de plus malheureusement. Ainsi donc, Dumbledore était bien au courant que Harry était son Horcruxe et avait prévu de le supprimer en même temps que lui. Quel vieillard hypocrite qui lui faisait toute une leçon sur le bien et le mal, alors que ses méthodes étaient plus que douteuses elles aussi ! Il était vraiment temps d'en finir avec lui.
Voldemort reporta son regard sur les deux élèves tremblants devant lui. Ces deux là connaissaient son plus grand secret, celui que seul lui-même devait connaître. Pire encore, leur attachement pour Harry était sincère, ils avaient vécu toute leur scolarité avec lui et traverser pas mal d'épreuves ensemble. Ils devaient se rapprocher des personnes que le brun aimait le plus dans le monde. Même si le Gryffondor était relié à lui par un serment inviolable, il pourrait se faire attendrir par ses anciens amis, il pourrait se mettre à douter par leur faute. Il pourrait regretter son choix.
Non. Non, ça ne devait pas arriver, il ne devait y avoir que lui dans l'esprit du jeune homme, personne d'autre que lui. Jamais, il ne laisserait qui que ce soit l'approcher, au risque de lui retourner l'esprit et de l'éloigner de lui. Harry lui appartenait corps et âme. Et pour qu'il le reste, la solution était bien simple en réalité.
« Avada Kedavra. »
« Avada Kedavra. »
Les deux sortilèges émeraudes jaillirent de la baguette de houx pour percuter les deux étudiants paniqués dans un éclair de lumière. Leurs corps s'effondrèrent à terre, libérés de toutes entraves, leurs yeux vides grand ouverts. Plus aucune vie n'habitait leur prunelles immobiles. Peu importait de toute façon, il n'avait aucune valeur pour Voldemort. Ils connaissaient son plus grand secret et avaient le pouvoir d'ébranler la loyauté de Harry envers lui, ça lui suffisait largement comme motif pour les tuer. Harry ne saurait jamais ce qu'il était advenu de ses deux anciens amis, sans doute penserait-il qu'ils avaient fuis les combats ou étaient décédés durant l'un d'eux. Dans le doute et sans preuve tangible, il éviterait la douleur de les perdre et ils s'effaceraient facilement de sa mémoire. Cela faisait plusieurs mois qu'il ne les avait pas vu après tout.
Le mage noir pointa sa baguette vers eux et brûla les deux cadavres dans un jaillissement de flammes qui eurent tôt fait de les faire disparaître. Il effaça toutes traces de leur passage, satisfait de ce qu'il venait de se passer, avant de lever la barrière anti-transplanage qu'il avait posé. Puis, Voldemort quitta les lieux, emportant avec lui la mort de Ronald Weasley et Hermione Granger.
Il réapparut dans la zone d'arrivée de transplanage du château, les quelques personnes présentes s'inclinant fébrilement devant lui. Il prit ensuite la direction de ses appartements, y arriva assez rapidement et put constater que Harry avait les yeux entrouverts. Rassuré de le voir enfin conscient, il alla s'asseoir près de lui une nouvelle fois.
« Réveillé ? Demanda-t-il assez doucement. »
« Hummmh. Marmonna le jeune homme. »
Un très léger sourire vint ourler les lèvres du mage noir qui caressa le visage fin du dos de la main. Harry poussa un soupir de contentement, enfouissant son nez dans la paume.
« Où étais-tu parti ? Murmura-t-il les yeux fermés. »
« Je réglais quelques petites affaires sans importance. Répondit négligemment Voldemort. »
C'était vrai après tout, ce qu'il venait de se passer ce soir n'avait pas la moindre importance. Avec un sourire un peu plus prononcé, Voldemort vint s'allonger contre son amant, laissant celui-ci reposer contre son torse. Harry eut un nouveau soupir de bien-être en venant caler son visage contre la clavicule du mage noir, collant tout son corps au sien et se rendormant en douceur. Quand au Lord, il lança un sort d'attraction sur les plans de la bataille finale qu'il amènerait à se dérouler dans quelques semaines. Pour le moment, il allait continuer de les étudier, son loup bien en sécurité dans
