Chapitre 4 – prisonnier
Warning : Torture, abus psychologique, des trucs dans le genre de 1984 de George Orwell, possible pensées suicidaires. Très sombre et triste ! La plupart des chapitres s'en tiennent à la violence canon mais celui-ci va plus loin. Enfin, peut-être. Pardonnez-moi pour cela mais j'ai toujours voulu écrire une fic avec de la torture, et nous y voilà.
Quand Anakin se réveilla, plusieurs choses lui sautèrent aux yeux. Premièrement, il avait froid. Deuxièmement, il était détenu dans un champ de confinement. Troisièmement, ses souvenirs des derniers jours étaient très flous. La quatrième chose qu'il remarqua, bien plus importe que les trois autres et qu'il réalisa seulement quelques secondes après, était qu'il ne pouvait pas sentir la Force. Il constata également plusieurs autres petites choses, comme l'humidité, l'odeur de moisi de la pièce et l'horrible faim qui lui broyait l'estomac et la douleur sourde dans son dos, mais il supposait qu'il ne devait s'occuper que d'une chose à la fois.
Anakin avait déjà été privé de la Force, avant, bien sûr qu'il avait déjà fait sans. Il avait été fait prisonnier tout un tas de fois. Une fois, il était même allé dans une planète où la Force était si faible, qu'il avait perdu la capacité de s'y connecter. Ce n'était pas différent des autres fois, et puisqu'il avait réussi à se sortir de ces situations, il était sûr qu'il pourrait aussi de sortir de celle-ci.
Ça ne voulait cependant pas dire que ce manque était le pire sentiment qu'il ne puisse jamais imaginer.
La Force était une partie de sa routine, de son style de vie. Elle était toujours avec lui. Elle était une part de lui – plutôt littéralement, d'ailleurs, parce qu'elle était son père. Enfin, sans doute. Il n'avait jamais été certain de ce point. Toujours est-il que perdre la Force était comme perdre une partie de lui. Son essence dans la Force était enfermée dans la prison qu'était son corps humain. Il était soudainement, pour un manque de meilleur terme, ordinaire. Ce qui était, il n'y avait rien de mal à être ordinaire mais… Par l'enfer, ne plus avoir la Force était douloureux. C'était comme si on l'avait privé d'une drogue, ça le laissait tremblant et en sueur et lui donnait des crampes et il y avait ce manque. Honnêtement, il n'était pas sûr de pouvoir, physiquement, supporter d'être privé de la Force pour trop longtemps.
Heureusement, il savait qu'il n'en aurait pas besoin. Obi-Wan le trouverait, ou Ahsoka. Ils le trouvaient toujours, et il le trouverait cette fois. Puis, il pourrait rentrer chez lui, avec Padmé et –
Padmé.
Elle avait laissé Dooku le kidnappé.
C'était le bon choix à faire, pensa Anakin. Padmé avait un devoir envers sa planète et envers la galaxie toute entière. En le laissant partir, elle protégeait la République. Avec Grievous capturé, ils pourraient gagner la guerre. C'était pour le mieux. Il le savait. Il était heureux qu'elle n'ait pas marchandé avec Dooku.
La voix persistante dans sa tête, celle qui le gardait éveillé la nuit, lui dit : comptes-tu si peu pour elle ?
Ça n'avait aucune importance, pensa-t-il. Parce qu'Obi-Wan allait le trouver. Tout irait bien. Tout irait bien.
Mais s'il ne le trouvait pas ? Lui demanda la voix dans sa tête avec un ricanement imaginaire.
Il le trouverait. Il le trouvait toujours.
En probablement deux jours (Dooku ne pouvait-il pas au moins lui donner une fenêtre ou quelque chose ? Il donnerait tout pour une bouchée d'air frais), la priorité de Dooku était devenue plutôt clair : torture. Selon Anakin, les Séparatistes semblaient tous avoir une chose en commun – ils voulaient voir s'il avait ce qu'il fallait pour briser un Jedi.
Le premier tortionnaire fut plutôt tranquille, un Devaronian mâle avec une signature tintée de rouge et un fouet – pas un électrofouet, pas cette fois, mais un fouet fin, qui laissait de profondes plaies, suffisamment précis pour transpercer la peau – tabards en cuir qui rencontra directement la chair de son dos. Anakin retint ses grognements à chaque fois que le fouet le touchait.
« Est-ce douloureux, petit Jedi ? » Demanda le Devaronian, mettant toute sa puissance dans ses coups de fouet. Anakin ne l'honora pas d'une réponse, et le tortionnaire continua de le battre, alors que son sang dégoulinait sur le sol.
Une fois le sleemo partit, Anakin fut expulsé de son champ de confinement, dépouillé d'une partie de sa tunique, et laissé sur le sol, saignant, jusqu'à ce qu'un droïde ne vienne désinfecter ses plaies. Au toucher, Anakin ne put empêcher un gémissement de douleur de s'échapper de sa gorge, mais il supposait que ce n'était pas grave. Un droïde ne pouvait pas ressentir de la satisfaction, donc prétendre que ce n'était pas douloureux n'avait aucun intérêt. Il prit une profonde inspiration, sentant l'odeur de son propre sang.
Il ne se briserait pas, qu'importe ce que Dooku lui ferait. C'était la seule chose qu'il pouvait se promettre.
La plupart du temps, Anakin était étendu sur le sol dur et froid et ses mains étaient attachées l'une à l'autre par des menottes en métal, elles-mêmes attachées au mur par une sorte de chaîne d'énergie. Même si elles n'étaient pas électriques, elles se frottaient toujours contre la chaire de son poignet dès qu'il bougeait (ce qui arrivait trop souvent, il ne pouvait pas s'arrêter de se tortiller) et la peau était déjà couverte de croûtes et lui causait une douleur lancinante et constante.
À l'heure actuelle, Anakin se trouvait à nouveau immobilisé dans le champ de confinement, au centre de la pièce, et laissé là, à attendre pour ce qui allait venir.
C'était Dooku, venu le visiter pour la première fois depuis – combien de temps cela faisait maintenant ? Dooku alluma les lumières de la pièce, la transformant de sombre à trop-lumineuse, et Anakin put difficilement voir alors que ses yeux s'ajustaient. « J'espère que tu es confortable avec l'arrangement que l'on a convenu, Maître Skywalker ? »
Anakin se racla la gorge et dit, « Ouais, Dooku, c'est parfait. »
« Je ne pensais pas que tu voudrais gâcher toute ton énergie en faisant des blagues à mes dépends, » dit Dooku en contemplant ses ongles.
« Je suis un peu triste que vous ne m'ayez pas visité avant, en fait, » dit Anakin, moqueur. « Voir votre horrible tête m'a manqué. »
Dooku pointa un doigt vers lui. « Allons, allons, je ne pense pas qu'il soit judicieux de me parler comme ça. J'ai, après tout, des informations qui pourraient t'intéresser, et je serais certainement prêt à les garder pour moi, si tu ne te soumettais pas. »
Anakin bailla simplement, malade et troublé par l'emprisonnement et Dooku sourit narquoisement. « Bien. Tu vois, jeune Maître Skywalker, je n'ai pas été entièrement honnête avec toi, » dit-il l'air de rien, balayant la salle de son regard avec grand intérêt. « Tu es ici depuis deux semaines et je vois que tu as déjà rencontré certains de mes amis. Je suis sûr que tu penses toujours que tes amis sont dehors, à ta recherche ? »
« Est-ce que c'est un test ? » Demanda Anakin monotonement, sans vraiment chercher une réponse.
Dooku répondit en sortant un petit holoprojecteur de sa poche avant de l'activer. Anakin regarda la diffusion et constata qu'il s'agissait d'un enregistrement de lui-même, agenouillé devant deux droïdes de combat, juste avant que l'un d'eux ne lui tire dans le dos et qu'il ne s'écroule. Il fit la grimace à Dooku pour lui dire qu'il ne tomberait pas dans le panneau. « Est-ce une feinte, un clone ? Je ne me souviens même pas de ça. »
« Je peux t'assurer que c'est bel et bien toi, » dit Dooku avec un sourire mesquin. « Cet enregistrement a été diffusé sur l'Holonet quelques minutes après l'exécution publique du Général Grievous. Ce fut plutôt simple, en fait, il n'a suffi que d'un gilet anti-blaster et d'un peu de sédatifs. Je suis navré de te le dire, mais tes amis te pensent tous mort. »
« Vous pensez vraiment qu'ils vont y croire ? » Demanda Anakin, incrédule. « Réellement ? »
« Mes sources me disent que c'est le cas. J'en suis plutôt certain… même Maître Kenobi en a été persuadé. »
« C'est n'est pas vrai et vous le savez aussi bien que moi. »
« Et pourquoi pas ? » Demanda Dooku, le confrontant. « Peut-il te sentir dans la Force ? J'en doute certainement, puisque tu en es dépourvu en ce moment. Je suis sûr que tu es familier avec les suppresseurs de Force. Ce type-là est infaillible : il agit directement sur tes midi-chlorians, pour que tu n'aies aucun accès à la Force. Et avec ton incroyable nombre de midi-chlorians, il y aura peut-être certains effets secondaires. Tu as nécessité un dosage plus élevé que pour d'autres. »
Anakin fronça les sourcils, il avait entendu parler de ce type de suppresseurs avant et, d'aussi loin qu'il le savait, aucun moyen n'existait pour contourner leurs effets. Il serait absent dans la Force tant que Dooku le voulait.
« Vous n'allez pas me briser Dooku, » gronda-t-il, tirant contre ses liens, mais Dooku haussa simplement un sourcil vers lui.
« Est-ce un défi ? »
« Essayez donc. »
Dooku lui adressa un sourire suffisant une dernière fois avant de partir. « Je m'en assurerai. »
Le Sith disparut, les lumières s'abaissèrent, et deux violentes paires de mains surgirent pour renchainer Anakin au mur. Il donna des coups de pieds à ces personnes, tentant de s'enfuir, et l'une d'elle le gifla si fort que sa tête partit en arrière et frappa le mur. Il s'affala contre lui et tenta de ne pas penser à ce que Dooku avait dit. Les Jedi ne seraient jamais dupés par une telle démonstration. Elle était trop évidente.
Pas vrai ?
Eh bien, au moins Grievous était mort.
Dooku, apparemment, avait bien l'intention d'essayer.
La sonde de torture prouva être son plus grand ennemi, et peut-être celle qui allait le défaire. Anakin avait lu énormément sur ce type de sondes, fasciné qu'il était par toute pièce de technologie, mais quelques secondes après que l'aiguille soit posée sur sa peau, il oublia instantanément tout ce qu'il avait lu à son sujet. Au lieu de ça, il ne put que constater que putain, la pièce était brillante et pourquoi soudainement il y avait une telle odeur de moisi ? C'était comme s'il avait eu toute la vie devant lui et que d'un coup il s'était mis à se consumer, et il y avait quelqu'un venant dans la pièce et il ne pouvait pas vraiment voir qui c'était parce qu'il y avait tellement de lumière, mais qu'importe qui c'était, cette personne le touchait, et rien n'aurait dû être douloureux mais ses doigts parcouraient la peau de sa poitrine et de ses bras et il n'aimait vraiment, vraiment pas être touché par des étrangers et pourquoi tout était si intense ?
Anakin se tortillait contre le mur, ou du moins, c'est ce qu'il pensait, mais il ne pouvait pas vraiment dire ce qu'il se passait parce que sa tête lui faisait mal, à cause de l'overdose de sens, et parce que la Force était partie et pourquoi pourquoi pourquoi quelqu'un était en train de le toucher, seulement ses amis pouvaient le toucher, seulement les gens en qui il avait confiance, dégage dégage dégage –
Il n'avait pas réalisé qu'il s'était évanoui, mais quand il ouvrit à nouveau les yeux, il était seul et tout était de retour à la normal mais il se sentait toujours… troublé. Violé. Seul, inquiet, triste, inutile. Lamentable.
Il s'inquiétait pour la 501. Il avait une foi aveugle en eux, il savait que sans lui, ils étaient toujours les meilleurs soldats de l'armée de la République. Mais il se demandait quel Général leur avait été assigné en son absence. La plupart de ses hommes n'étaient pas traditionnels – ils faisaient des choses contre le protocole, s'ils pensaient que la situation le demandait. C'était ce qui faisait d'eux des meilleurs soldats. Mais tous les Jedi ne laissaient pas les clones prendre leur propre initiative – ce n'était même pas le cas pour la plupart d'entre eux. Beaucoup de Jedi ne les reconnaissaient même pas comme des humains. Alors il s'inquiétait pour Rex, Fives*, Kix, Tup, Hardcase, Jesse, Dogma et tous ceux sous son commandement.
Il s'inquiétait pour Padmé, et le stress dans lequel elle vivait chaque jour, et le fait que personne ne semblait la prendre au sérieux au Sénat. Il s'inquiétait, concernant les attaques qui pourraient être menées à son encontre et qui pourraient réussir parce qu'il n'était pas là pour les arrêter. Il s'inquiétait, parce qu'elle pourrait ne jamais se pardonner pour avoir laissé Dooku s'emparer de lui, parce qu'elle pourrait se perdre dans la souffrance. Mais ensuite il se souvenait que c'était ce qui lui aurait fait et qu'elle était bien plus forte que lui. Alors il s'inquiétait du contraire : qu'elle l'oublie et trouve quelqu'un d'autre et tourne la page, le rejetant s'il revenait un jour à la maison. Il serait incapable de vivre, si c'était le cas.
Il s'inquiétait pour Ahsoka, parce qu'il savait ce que c'était d'être un Padawan et de voir son maître lui être enlevé. Il se souvenait trop bien de Jabiim, spécialement de ces jours où il n'y avait rien d'autre que la peine pour occuper ses pensées. Il savait qu'Ahsoka était emprunte à la colère, même si elle était douée pour la cacher ou la mettre de côté, contrairement à lui. Il ne voulait pas qu'elle soit comme lui. Il voulait qu'elle soit bien meilleure. Il avait peur que sans lui, personne ne puisse veiller sur elle et qu'elle soit tué et il reviendrait pour trouver un Padawan mort et la pensée de la perdre, sa petite-sœur, le tuait.
Et il s'inquiétait pour Obi-Wan. Son maître avait besoin de lui. Anakin le secourait toujours des prisons et des tirs de blasters et des gundarks affamés et des Séparatistes et s'il revenait et que quelque chose était arrivé à Obi-Wan… Il aurait perdu son maître, son meilleur ami, son frère, son père, son univers. Il ne pourrait pas fonctionner dans une galaxie sans Obi-Wan. Et il le savait, pour avoir été forcé d'essayer dans le passé, et ça n'avait jamais marché.
Pendant, il en était sûr, plusieurs semaines, Anakin avait imaginé le jour ou Obi-Wan et Ahsoka enfonceraient la porte, briseraient ses chaînes et le ramènerait à la maison. Pour la première fois, il commençait sérieusement à douter que cela arrive un jour.
Il était toujours regardé. Il n'en avait pas de preuves, mais il le savait aussi bien qu'il connaissait son nom. Quand il mangeait (s'il ne le faisait pas, ils le forceraient tout de même donc c'était, honnêtement, plus simple de s'y conformer), ils le regardaient, le fixant, s'assurant qu'il ne s'étouffait pas. Quand il était seul dans le noir, il y avait des caméras à vision nuit qui le regardait, pour être sûr qu'il ne frappait pas la tête contre le mur, ou trouvait une autre façon de mettre fin à ses souffrances. Parfois, les lumières s'allumaient et quelqu'un venait le regarder, sans jamais le quitter des yeux, toujours un droïde mais avec cette touche de sensibilité qui laissait Anakin se tordre pour couvrir ses yeux, comme si ne pas le voir le rendrait inexistant.
Plus d'une fois, il avait considéré l'idée d'utiliser son bras métallique pour tenter de trouver quelque chose d'assez tranchant, à utiliser comme une arme – peut-être sur quelqu'un d'autre, peut-être sur lui-même – mais il n'osa pas. Si c'était le cas, ils auraient su en quelques secondes ce qu'il tentait de faire, et l'auraient arraché. Être un prisonnier était déjà suffisamment difficile, il aimerait au moins avoir ses deux mains.
Parfois, des personnes vivantes venaient avec un équipement médical, pour faire un checkup, et le flanquer d'une centaine d'hypospray. Il comprenait cependant, bien qu'il souhaite que ce ne soit pas le cas. Dooku avait besoin de le garder en vie, immobile mais suffisamment en bonne santé pour vivre dans cette cellule humide. Honnêtement, ça l'effrayait jusqu'à la moelle. Il n'était pas stupide il savait que cela voulait dire quelque chose. Dooku avait des plans. Anakin souhaitait savoir de quoi il en retournait.
Vaguement, il se demandait ce qu'il se passait dans le monde extérieur. Il se demandait comment la guerre progressait, combien de Jedi étaient morts, combien de planètes avaient été perdues contre les Séparatistes. Il n'était pas sûr de pouvoir un jour le découvrir.
Dooku vint encore une fois avec un holo-enregistreur dans la main. Anakin était encore une fois dans le champ de confinement – ils le mettaient toujours dedans quand Dooku venait. Il n'en voyait pas vraiment l'intérêt, plus maintenant – Ce n'était pas comme s'il avait l'énergie de se lancer physiquement contre Dooku, qu'importe à quel point il le désirait, et il était de toutes façons, perpétuellement attaché contre le mur… Il devait supposer que le champ de confinement était encore plus humiliant, ce que Dooku semblait toujours apprécier. Ouais, c'était probablement la raison. Tellement réconfortant.
« Tu seras peut-être intéressé par ça, » dit-il quand Anakin parvint à le regarder. Sa tête était gonflée et tout lui faisait mal. L'enregistrement s'alluma et il commença à regarder ce qui s'apparentait à des funérailles Jedi. Un corps allongé sur un table, recouvert pas un drap blanc. Quand il reconnut Ahsoka et Padmé, son cœur brûla de l'envie d'être avec eux. Il ne savait combien de temps cela faisait, depuis qu'il les avait vues en personne.
« C'est un enregistrement prit par une de mes sources intérieures, présentes au moment des funérailles. Il semble que ton ami Kenobi se soit fait tuer pas un seul tir de blaster – de la même façon qu'ils le croient pour toi. »
« Je ne – vous crois pas, » Anakin s'étouffa. S'il s'autorisait à reconnaître cet enregistrement vrai, il perdrait tout ce qui lui restait.
« Eh bien, c'est ton choix, évidemment, » dit Dooku joyeusement, reposant l'enregistreur. « Et je dois admettre, que j'aurais adoré te faire croire à sa mort, mais je t'assure que tout est vrai. Kenobi est mort. Peut-être que si tu avais été là, ça n'aurait pas été le cas. »
Dooku le quitta et la torture recommença et Anakin refusait de croire que Obi-Wan était mort.
« Il est mort. Dis-le ! »
« Non ! » Gémit Anakin
« Kenobi est mort. Il est mort. »
« Je ne vous crois pas ! »
Le tortionnaire Klatooinien gifla violemment sa tête. Anakin pouvait sentir du sang dans sa bouche.
« Crois-le ! »
« Jamais…Jamais… »
Le tortionnaire prit une poignée de cheveux d'Anakin et cogna sa tête contre le mur, et encore, et encore. Il ressentit quelque chose, qui était définitivement du sang, couler le long de sa nuque. Son regard était perdu dans le vide, alors Klatooinien attrapa violemment sa tête, de sorte à ce qu'ils ne soient qu'à quelques centimètres.
« Je pourrais te retenir comme ça jusqu'à ce que tu y croies, » dit-il, son haleine fétide et dégoutante. « Kenobi est mort. Admets-le ! »
« Non, » gémit à nouveau Anakin, sa tête bousillée à cause de l'inconfort.
Le Klatooinien hurla « Tu croiras ce que je veux que tu croies ! » Il attrapa le menton d'Anakin pour le forcer à affronter ses yeux, enfonçant ses griffes dans les joues d'Anakin jusqu'à ce que la peau ne saigne. Anakin se débattit, tentant de le repousser.
Il n'y croirait pas. Il ne pouvait pas, parce que si c'était le cas, alors il se briserait vraiment, si ce n'était pas déjà le cas. Le klatooinien le laissa finalement contre le mur, après ce qui sembla durer des heures, et il ne pouvait s'enlever l'image des funérailles d'Obi-Wan de son esprit. Obi-Wan ne pouvait pas être mort, pas Obi-Wan…
Anakin commença à vraiment comprendre que personne ne le cherchait. Une part de lui voulait croire qu'Obi-Wan était toujours en vie, que lui et Ahsoka arriverait, annonçant que la guerre était terminée et que les Séparatistes avaient été capturés et les Sith détruits, qu'ils allaient le ramener à la maison, et le soigner et lui dire qu'il n'aurait plus mal. Il aimait prétendre qu'eux et Padmé resteraient à son chevet jusqu'à ce qu'il se sente mieux et qu'ils lui câlineraient les cheveux et qu'ils lui murmureraient que tout irait bien, qu'il était sauf et qu'ils ne laisseraient plus jamais rien lui arriver.
(Il se demandait si c'était comme ça que sa mère avait passé ses derniers jours, elle aussi.)
Mais c'était juste une fantaisie. Personne ne viendrait le sauver. Il était probable que personne ne s'intéresse à lui maintenant. Il était complétement seul.
Il souhaitait savoir pourquoi on ne l'avait pas simplement tué pour de vrai.
Dooku ne venait quasiment jamais le visiter, mais quand il le faisait, il amenait des surprises qu'Anakin jugeait non plaisantes. Cette fois, ce fut avec de la torture, pure et simple. Rien de physique, cependant, plus maintenant, et Anakin devait admettre qu'il aurait préféré ça, parce que s'ils le torturaient physiquement, peut-être qu'il pourrait mourir et il n'aurait plus à subir ça (ce qui était probablement la raison pour laquelle ils avaient arrêté la torture physique). Mais maintenant, Dooku favorisait une bonne torture mentale via la Force, et puisqu'Anakin n'avait pas accès à la Force, il ne pouvait rien faire pour se défendre.
« Maintenant que nous avons convenu que Kenobi était mort, » dit Dooku, mettant toute l'influence du côté obscur dans l'esprit d'Anakin, « regardons pour tes autres amis. Pourquoi ne pas commencer avec la Sénatrice Amidala ? »
Anakin lutta vainement contre ses liens. « Vous ne pouvez pas m'atteindre, » murmura-t-il aussi férocement qu'il le pouvait. « J'ai mieux à faire – que de tomber pour - »
Il ne put pas finir sa phrase. Quelque chose s'enroula autour de lui, quelque chose de froid et sombre et peu accueillant, et il savait que c'était la Force mais il ne savait pas que c'était la
Force parce qu'l ne pouvait pas sentir la Force et wow, ça lui manquait, mais ça n'avait probablement aucune importance parce que si la Force avait un tant soit peu d'affection pour lui, elle ne l'aurait pas laissé ici et elle n'aurait pas tué Obi-Wan. Et si l'univers avait de l'affection pour lui, alors il n'aurait pas laissé Padmé le quitter et si Padmé avait de l'affection pour lui, alors elle ne l'aurait pas abandonné. Toutes les douloureuses pensées qu'il n'avait jamais eues, traversèrent son esprit aussi rapidement qu'un navire dans l'hyperspace et son esprit était bousillé, combattant une bataille perdue d'avance contre tout ce que Dooku faisait à sa tête.
« Elle t'a abandonné à moi, » dit Dooku d'une voix lointaine, elle était faible mais l'impact de ses mots résonnaient clairement, comme un serpent qui s'enroulerait autour d'Anakin. « Je pense que le message est plutôt clair. Elle ne s'est jamais souciée de toi. »
« Non, » gémit Anakin. « Non, non, non » Il n'avait pas d'énergie, cependant, alors il le pensa au lieu de le dire, sachant que Dooku pourrait tout de même l'entendre. Non non non non non non vous ne pouvez pas m'atteindre.
Ça devint un mantra, et Dooku continua de maintenir le vortex tourbillonnant, invisible du côté obscur autour de lui jusqu'à ce qu'il ne s'en lasse, au bout de ce qui lui sembla une éternité. Et même si Anakin était reconnaissant de son retrait, il réalisa que c'était la première fois qu'il sentait la Force depuis quoi, des semaines ? Des mois ? Et une petite, vraiment malade et absolument répugnante part de lui voulait qu'il revienne.
« Tu es presque brisée, jeune Skywalker, qu'importe combien tu essaies de résister, » dit Dooku avant de partir. « Je reviendrai pour voir le résultat final. »
Anakin était surpris de pouvoir encore ressentir de la souffrance. Mais oh il le pouvait il le pouvait et ça faisait mal mal mal mal mal. Il n'était plus qu'une coquille brisée. Il n'était même plus un Jedi. Il avait trahi les Jedi. Un vrai Jedi ne se serait jamais brisé de la même façon que lui était brisé. Il avait trahi Obi-Wan et Ahsoka et Yoda et Windu et Qui-Gon et tout le monde. Les Jedi devaient pouvoir résister à n'importe quoi. Il les avait trahis.
Ugh, ses amis lui manquaient. La façon dont Ahsoka le poussait sur le côté lorsqu'ils partageaient une blague et la façon dont Padmé enroulait ses doigts dans ses cheveux et la façon dont Obi-Wan lui souriait, ce sourire spécial qui lui était réservé, à lui et à lui seul. Les câlins d'Ahsoka, les baisers de Padmé, les touchers rassurant d'Obi-Wan sur son épaule et sur son dos et sur son bras. Il voulait les revoir. Il voulait juste être avec eux. L'envie était tellement intense qu'elle le rendait malade, plus malade que ne le rendait la douleur constante.
Sa mère lui manquait aussi. Telle mère, tel fils – Comment s'était-elle sentie lorsqu'elle avait été dans cette situation ? Torturé par ces stupides, méprisables, horribles monstres (ceux qu'il avait massacré comme des animaux, mais il tentait vraiment de ne pas y penser), gardant l'espoir qu'il viendrait pour elle. Lui, son fils, l'enfant qu'elle avait eu sans même comprendre comment mais qu'elle avait choisi d'aimer inconditionnellement. Son corps mutilé dans ses bras, la façon dont elle s'était écroulée, comment par la Force avait-elle pu être là un moment et partie le suivant. Ce n'était pas juste. Rien de tout cela n'était juste. Il voulait qu'elle soit encore en vie, et il voulait rentrer. Il voulait que tout se termine.
Des larmes coulèrent le long de son visage. Pourquoi ça n'en finissait pas ? Pourquoi le traitaient-ils comme ça, pourquoi, pourquoipourquoipourquoi pourquoi pourquoi pourquoi, il n'était pas un objet, il n'était pas une propriété, il était une vraie personne, vivante, qui avait trois merveilleux et généreux amis et une incroyable et magnifique épouse et une belle, et courageuse, et forte mère (qui était morte, il pensait tellement à elle mais même s'il sortait d'ici vivant, il ne pourrait plus jamais la revoir, maman…). Mais il supposait que plus rien n'importait maintenant. Rien n'avait d'importance, ni ses envies, ni sa souffrance, ni rien, parce qu'il était un objet maintenant, et il était à nouveau un esclave, il ne sortirait jamais, jamais, jamais, jamais, il resterait ici jusqu'à ce qu'il ne meure parce que c'était ce que Dooku voulait et il n'avait rien qu'il pouvait faire à propos de ça.
Ses sanglots remplirent une pièce vide.
À ce stade, le bruit seul de la porte qui s'ouvrait, était trop pour lui. Anakin pouvait difficilement lever la tête mais il fermait ses yeux et se préparait pour le pire, pleurnichant et tremblant horriblement. Son corps était déjà brisé à ce stade, et il ne voyait pas comment il pourrait supporter plus.
La pièce était dans le noir absolu, et il y régnait un silence mortel en dehors de la lumière et du constant bruissement du champ de confinement qui le retenait une fois encore, mais même sans la Force, il pouvait sentir que quelqu'un d'autre était là avec lui. Il balaya la pièce du regard du mieux qu'il put, mais il pouvait difficilement tracer le contour de la personne dans la pièce avec lui.
« Pitié, pitié arrêtez, pitié, » supplia-t-il, et il se détestait parce qu'il ne suppliait jamais pour quoique ce soit, il valait toujours mieux que ça mais plus maintenant, « Pitié, faîtes que ça s'arrête ! »
Il était tendu, se tordant pour essayer d'échapper à ce qui allait arriver, quand il l'entendit – un son de son passé, un qui le hantait partout où il allait, le cri de guerre d'un Tusken Raider. Il avait l'impression que son estomac lui avait été arraché et qu'il était broyé en même temps, il pouvait à peine respirer, il était en train d'hyperventiler mais criait en même temps. Il ne savait pas comment Dooku pouvait savoir ce qu'il avait fait au peuple de sable et ce qu'eux lui avait fait, mais il s'en fichait parce qu'il y en avait un ici, avec lui, et c'était la pire qu'ils pouvaient lui faire, et il savait ça parce qu'après tout ce qu'il avait traversé, il n'avait jamais été aussi terrifié de toute sa vie.
Le Tusken ne le toucha pas, mais il n'en avait pas besoin. Il était son pire cauchemar – Il avait saccagé tout ce qu'il l'avait pu. Tremblant de la tête aux pieds, une image de lui apparut dans sa tête, alors qu'il tranchait les Tusken, pourchassant ceux qui voulaient fuir pour les tuer aussi, tuant les femmes et les enfants, les tuant tous. Il pleura des excuses, disant qu'il était tellement tellement désolé de les avoir tués, qu'il l'avait fait mais n'aurait pas dû mais pitié, laissez-le seul parce qu'il ne pouvait plus le supporter. Tout était de sa faute, il était un meurtrier, mais son coeur battait dans sa poitrine et une peur effroyable gelait toutes les cellules de son corps et il ne savait pas s'il allait mourir de froid. En fait, il le voulait désespérément.
C'était la réponse. Il ne l'avait pas réalisé jusqu'à maintenant, mais il ne voulait vraiment, vraiment plus être en vie maintenant. Obi-Wan était parti et Padmé était sans doute passée à autre chose et Ahsoka ne se souciait probablement plus de lui et sa mère était morte, alors il n'avait aucune raison d'être en vie. Il allait mourir ici, il le devait, et il espérait que ça allait arriver rapidement parce que rien d'autre que ce qui arrivait en ce moment ne pourrait le briser encore plus.
Il fallait que ce soit la fin. S'il vous plait, Force, faites que ce soit la fin.
Les lumières s'allumèrent. Il ne put rien voir pendant une minute, alors que ses yeux s'ajustaient, et puis pas beaucoup, parce que sa vision était brouillée de larmes et de sueurs mais il réussit finalement à lever son visage et vit que ce n'était pas un Tusken venu le tourmenter, c'était Dooku lui-même, tenant une caméra et se tenant en face de sa forme pathétique avec un sourire condescendant.
L'humiliation le submergea par vagues. La mission personnelle de Dooku avait fait de rendre la vie d'Anakin aussi misérable que possible, et il avait réussi. Il avait pris le bras d'Anakin, sa dignité, son accès à la Force – sa liberté – et maintenant… Dooku avait pris les seules choses qui faisaient de lui Anakin. Il n'était rien de plus qu'un humain pathétique, brisé, humilié, un corps tremblant, craintif, pleurant alors que Dooku le regardait, ses yeux brillants de joie.
Il ne se sentait plus en colère contre Dooku, réalisa-t-il. Il y avait trop de haine brute, de peur, de honte, pour être simplement en colère contre lui. Ce qu'Anakin ressentait allait tellement plus loin que la colère, qu'il ne savait même pas s'il y avait un mot pour ça.
Finalement, Dooku parla. « Maintenant que la démonstration est terminée, je pense que tu as prouvé être prêt pour l'étape suivante du traitement, » dit-il comme si Anakin était passé d'être humain à sujet scientifique. Il semblait presque déçu quand il ajouta, « J'ai bien peur que l'on ne se voie pas pendant un moment, jeune Skywalker. »
La porte s'ouvrit et deux humains, vêtus d'une longue blouse blanche, entrèrent. L'un d'eux tenait une seringue. L'énergie retenant Anakin dans le champ de confinement se relâcha et il tomba sur le sol, gémissant d'agonie, et il était très conscient de la personne enfonçant une aiguille dans sa veine avant que tout ne devienne flou. Ses yeux étaient perdus dans le vide et ses muscles n'obéissaient plus aux commandes de son cerveau, et il entendit, sans vraiment sentir, les docteurs faire un bilan et le toucher avant qu'il ne s'évanouisse.
NDA : Grand merci à tout le monde qui donne un peu d'attention à la fic ! Honnêtement, rien que partager cette histoire avec d'autres personnes, et avoir des vues, vaut toute la galaxie pour moi.
Je veux vous garder intrigué mais pas trop, alors je peux voir dire que le chapitre 5 est du PDV d'Ahsoka, chapitre 6 du PDV d'Anakin, le 7 est pour Padmé et se déroule pendant deux ou trois mois. À plus !
NDT : je m'excuse de ne pas avoir posté vendredi dernier, j'ai eu un imprévu et ai décidé de ne rien mettre samedi et d'en profiter pour prendre un peu d'avance. J'en profite pour vous prévenir que je ne posterai rien la semaine prochaine, n'étant pas chez moi. Il y a aura, par contre, deux chapitres vendredi ou un le week-end.
*je garde ici les noms anglais : n'ayant presque pas regardé TCW, je ne connais pas les noms qui ont été traduits et ceux qui ne l'ont pas été. Peut-être que je reviendrai dessus plus tard, et si jamais vous les connaissez, n'hésitez pas à me les donner )
