Bonjour, bonsoir tout le monde ! Cette année encore, vilains et héros mènent une lutte acharné les uns contres les autres ! Au programme des défis d'écriture tout l'été et je poursuis les hostilités de mon côté en publiant mon défi numéro 2, à savoir écrire tout un texte au futur. C'était dur et c'est plus court que ce ue j'espérait mais j'espère que ca vous plaira !


Quand soupireront les ancolies succomberont les derniers fragments d'espoir, parce qu'elles ne seront alors plus rien que le triste reflet d'un avenir qui aurait pu être, à la condition que tout ait été différent.

Natsuo n'aura aucun mal à reconnaître le moment, l'instant d'un jour précis où les ancolies que Shigaraki aura donné toute une vie cesseront d'éclore. L'instant où les bourgeons céderont la place aux pétales jaunis et fripés. L'instant où l'engrais qu'est sa chair deviendra un dépôt toxique.

L'instant où les larmes ne seront plus qu'une rivière d'acide.

Car quand pleureront les ancolies mourra l'amour, fragile fragrance dissipé par le vent. Un amour malsain qui aurait mieux fait de ne jamais voir le jour et qui périra aussi pitoyablement qu'il a fleuri.

Parce que Natsuo, faible et craintif et misérable, ne pourra jamais le préserver. Pour quoi faire après tout ? Tout s'éteindra, soufflé dans le crépuscule.

Parce que Natsuo, petit médecin, n'aura jamais la compétence pour réparer ce que le temps aura d'ors et déjà brisé en plus de miettes qu'il n'y a d'étoiles dans le ciel.

Quelques fragments en relief pour apaiser les cœurs lourds ou les enfoncer plus profondément dans leur misère.

Natsuo ignorera pour toujours quel cas était le leur. Les yeux clos, il se satisfera de cette ignorance.

Il aimera à croire avoir soulagé, ne serait-ce que légèrement, le poids qui écrasait Shigaraki. Il aimera savourer les souvenirs et leurs saveurs. Il aimera ignorer le temps qui passe, dormir plus que de raison dans l'espoir d'un meilleur lendemain.

Et il soupirera, souffle lourd et abattu. Il soupirera et expirera les rémanents d'affection, dilué dans les larmes. Il rejettera les bons pour ne garder que le pire. Il reniera présent et futur au profit d'un passé fantasmé.

Parce Natsuo sera perpétuellement incapable d'allé de l'avant, pas avec l'ombre de Shigaraki planant tout juste hors de portée. Il sera retenu par les fils qui ont toujours permis à Shigaraki de le garder à ses côtés malgré toutes ses réticences. Il sera maintenu non loin de lui sans jamais quitter son champ de vision.

Et les ancolies pourriront, dépourvues de leur grâce d'antan. Elles trépasseront de la plus décadente des manières, emportées au sommet de leur gloire dans un torrent sombre qui les engloutira toutes entières.

De ce torrent naîtront remords et regrets mais surtout de la pourriture. Car même mortes, les ancolies demeureront présentes sous une forme dénaturée. Leurs restes putréfiés ne disparaîtront pas, pas plus que leurs odeurs, plus nauséabonde à chaque jour que fera le monde.

Et au milieu de ce champ où plus aucune forme de vie ne s'épanouira, Natsuo se tiendra debout, les joues trempées de sa peine.

Il serrera ses bras contre son corps et enlacera sa chair.

Il fermera les yeux et se recroquevillera, à l'exact opposé des putrides ancolies écloses.

Il serrera les dents, les mâchoires et les poings et deviendra parfaitement immobile.

Et, si la chance fait preuve de clémence, il fusionnera avec la végétation, s'effacera, devenant engrais pour les ancolies.

Et peut-être, peut-être alors, que Shigaraki et ses yeux trop rouges cesseront de hanter son esprit malade.