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Mardi 22 novembre 2005

Miss Granger,

J'aurais tenu plus d'un mois sans écrire ces maudits billets, votre absence de la dernière fois m'y a aidé, mais aujourd'hui j'ai cédé. J'ai été faible et je me remercie moi-même de ne pas vous faire lire ces lignes, car il m'est inconcevable d'admettre une telle chose à qui que ce soit.

Seulement ce soir, j'ai mal, si terriblement que je souffre plus que si l'on m'avait jeté un Doloris.

Que m'avez vous fait Granger ?

J'ai cette douleur à l'intérieur que je n'explique pas, mais vous… Le pouvez-vous ?

Ces journées, sans écrire avaient pourtant pour but de guérir cette folie pas de l'aggraver en une torture insoutenable. Je m'étais acharné à esquiver toutes ces situations qui potentiellement m'auraient valu l'envie de noircir un parchemin pour vous, Miss…

Alors j'ai lutté contre l'envie d'enfin répondre à vos salutations que vous vous évertuiez à m'octroyer, mais qu'en vain, j'ignore encore chaque jour. Contre celle de m'attarder aux repas, ne serait-ce que pour vous écouter d'une oreille tandis que vous discutez toujours si joyeusement. Contre celle encore d'aller et venir à la bibliothèque ne serait-ce que pour vous emprunter des livres que j'aurais déjà lu.

De ce fait, je n'avais nullement besoin d'user ma plume…

Puis finalement, j'ai cédé, je n'ai pas résisté ce jour contre l'envie d'observer si vous passiez de nouveau sur ce chemin dessiné seulement parce qu'on y passe à pied.

Mon regard a dévié Granger, plus loin que la fumée de mon thé chaud. Il est allé vous chercher dans ce paysage brumeux et il vous a trouvé. Et c'est précisément là, que ce point à vif, comme une lame aiguisée dans ma poitrine est apparue.

Est-ce ma punition pour avoir cédé ce jour à vous observer depuis la fenêtre que la douleur soit si aiguë et pernicieuse qu'elle m'en vrille les entrailles, ou alors est-ce parce que vous teniez le bras de ce crétin de Londubat tout le long de votre route ?

Londubat…

Si je devais deviner ce qu'Hagrid lui sert pour lui ravir ses papilles défectueuses, je dirais un café fade et noyé dans l'eau si bien que s'il me prenait l'envie de m'en préparer un, la dosette de rehausseur qui j'y ajouterai n'y ferai rien.

Insipide et mauvais…

Comme lui ce crétin.

.SS

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