"Il avait une idée.

C'etais une idée était fixe.

Et il était surpris de ne pas avancer. "

- Jacques Prévert.

Le soir où elle eût reçu cette lettre, ses parents avaient lâché leurs sacs de courses en voyant cette dernière grande ouverte sur la table de la cuisine. Un curieux mélange de peur et de retissance se lisait sur leur visage.

Jade supposa que le professeur Rogue devait sans doute être bilingue : sa demande était formulée d'un français parfait.

- C'est gentil de lui attribuer du mérite , mais à mon avis il a juste jeté un sortilège d'auto-traduction. Ça permet au lecteur de savoir lire un contenu, peu importe la langue parlée, lui lança son père. Il avait dit cela sur le ton d'une gentille moquerie, mais qu'est-ce qu'elle en savait, Jade ne connaissait pas tous les sortilèges possibles et imaginables !

Elle le regarda d'un air sombre, elle aimait son père mais ce dernier avait tendance à oublier qu'elle n'avait pas eu la chance d'étudier dans une école de sorcellerie.

- Et que comptes-tu faire ? Le seigneur des ténèbres est mort mais tu sais bien que nombreux de ses partisans sont encore en cavale, s'inquiéta sa mère. Tu imagines le danger auquel tu t'exposerais ?

- Maman arrêtes de l'appeler comme ça et oses enfin prononcer son nom. Il s'appelait Voldemort, dit-elle calmement en relisant la lettre de Severus Rogue pour le dixième fois. Et de toute façon, beaucoup d'entre eux sont venus se cacher en France et en Allemagne. Que je sois là-bas ou ici, le danger sera le même. Mais la question n'est pas là, j'aime le soleil de Nice.

- NE PRONONCE PAS LE NOM DU SEIGNEUR DES TÉNÈBRES, paniqua sa mère. Que les choses soient claires, dans cet orphelinat, tu ne sais pas vraiment ce qui s'y passe... Ni par qui il est fréquenté. Comment feras-tu pour te défendre en cas d'agression ?

- Serais-tu en train de faire sous entendre que ma situation de cracmol ne rend vulnérable? Répondit Jade en fronçant les sourcils.

Les deux femmes continuèrent à débattre sur le sujet jusqu'à l'heure du repas.

Pendant ce temps-là, son père qui se sentait nullement concerné par la discussion se contentait de faire tourner le barbecue en ajoutant de l'épice d'herbe bleue sur quelques cuisses de poulets.

Conçue il y a un siècles par Glover Hipworth, un maître des potions, cette épice était adorée par Jade, et ce depuis son enfance. C'était comme du poivre blanc avec un je-ne-sais-quoi tellement exquis. Elle se sentait heureuse lorsqu'elle en consommait. La magie opérait.

La recette était secrète, ses parents en avaient acheté 20 kilos avant de partir en France, et ils l'avaient payé une petite fortune.

- Ta grand-mère en mettait partout ! Dans tous ses plats ! Et même dans la limonade. C'étais le récit auquel Jade avait toujours le droit au moment du repas, ses parents avaient horreur de cette épice.

Après le diner, elle quitta ses parents pour rejoindre des amis en ville, en plein cœur de Nice et c'est seulement vers 3 heures du matin qu'elle rentra dans son petit appartement. Cette nuit-là, après un bain dans lequel elle avait bien failli s'endormir jusqu'au lendemain, elle se releva difficilement et se regarda dans le miroir, avec ses cheveux encore trempé qui mouillaient ses fines épaules, comme si elle voulait l'avis de son reflet par rapport à sa situation, comme s'il pouvait l'aider à prendre la bonne décision.

Jade avait les yeux gris et des cheveux bruns bouclés, elle tenait ça de sa mère.

À présent, elle commença avec peine à démaquiller son mascara qui avait coulé à cause de l'humidité du bain. Encore saoul de sa soirée, tous devenait flou dans cette petite pièce aux carrelages blancs, l'espace pile suffisant pour se laver, aller aux toilettes et se brosser les dents. En se baissant pour attraper une lingette dans un tiroir sous l'évier, elle perdit le contrôle et trébucha. Jade essaya avec désespoir de retenir sa chute en s'accrochant au miroir, mais ce dernier se décrocha du mur et tomba avec la jeune femme qui se coupa la main avec. Pourtant, elle n'avait que très peu bu, c'est ce qu'elle se disait à chaques fois.

Après avoir repris le contrôle, elle s'assit sur le bord de la baignoire et commença à pleurer de douleur. À travers ses sanglots, elle entendit les morceaux de verres cassés du miroir trembler, mais n'y prêta pas plus attention. Quand elle releva la tête pour aller se chercher un mouchoir, c'est avec stupeur qu'elle constata que le miroir s'était réparé tout seul, il était de nouveau placé sur le mur comme un sage écolier.

- Maman , tu es un génie..

Rita avait ensorcelé son miroir avant qu'elle emménage seule pour ses 23 ans.

- Un " reparo-permanent.." dis Jade en parlant toute seule.

La nouvelle fut très vite rependue au sein de la petite famille : Jade avait une offre d'emploi venant du monde magique. Ceci était devenu le sujet numéro un des discussions. Après sa journée de travail, sa grand-mère lui avait demandé de venir la voir, conviant également ses cousines de BeauxBâtons et leurs mère Muguette. Elle aurait tellement voulue raconter la nouvelle à tous ses amis, mais conformément aux lois des sorciers, il était interdit de dévoiler le moindre détail sur l'existence du monde magique. "- Pourtant, je suis cracmol, c'est la même chose que moldu, de toute façon personne ne me croirait !" Répondait-elle souvent lorsqu'on la confrontait à cette règle.

Toutes installées dans le sofa et servie d'une tasse de thé à l'anglaise, elles se passèrent de mains en mains l'offre d'embauche de Jade. Selon Exo, sa cousine la plus proche, l'envoyeur avait dû faire des recherches approfondies pour la trouver : une cracmol ayant un pied dans le monde magique et l'autre chez les moldus et diplômée dans l'éducation, cela ne devait pas se trouver facilement. Elle se demandait combien d'autres personnes avaient reçues cette demande.

Muguette, de son côté, n'était pas non plus favorable à ce que Jade parte. Exo et Cée étaient nées en France et elle voyait ça comme une bénédiction. Elles n'ont pas souffert de la première et de la deuxième guerre des sorciers. Cée, la petit sœur d'Exo, qui était plutôt accumulatrice compulsive, se mit à lire à haute voix un ancien numéro de la gazette concernant le professeur Rogue qu'elle avait retrouvée en fouillant son bureau. Le concerné avait fait la première de couverture.

Daily Prophet

Severus Tobias Rogue écarté de tous soupçons par le Ministre de la magie britannique.

Kingsley Shacklebolt est formelle : " Cet homme est innocent "

Arrêté après son séjour à Sainte Mangouste le 3 juin 1998, Severus Rogue a été détenu à Azkaban durant 4 mois en attendant son procès.

Les charges d'accusations étaient les suivants :

En toute connaissance du mal commis , et sans avoir été sous l'effet d'une influence magique tel que Imperium, Severus Rogue est accusé d'avoir assassiné de sang-froidAlbus Perceval Wulfric Brian Dumbledore le 30 juin 1997. Il aurait travaillé en tant que bras droit du seigneur des ténèbres, se servant de sa place d'enseignant pour rallier des jeunes à sa cause.

Mais c'était sans compter sur Harry Potter et d'autres témoins oculaires venu appuyer et défendre une toute autre version des faits. Par des preuves matérielles, ils ont prouvé son innocence de façon indiscutable. En effet, un extrait des souvenirs de Severus Rogue a été confié aux enquêteurs et ils sont formels : Ces souvenirs sont authentiques et non trafiqués.

Après une analyse complète de tous ses souvenirs, le verdict est celui-ci : Iltravaillait en réalité pour Dumbledore lui-même en tant qu'agent double, et se sachant mourrant et frappé d'une malédiction, ce dernier lui aurait attribué la lourde tâche de le tuer. Son meurtre déguisé lui aura permis de gagner l'entière confiance du seigneur des ténèbres, car était de soutirer des informations importantes et d'aider le célèbre Harry Potter dans sa quête. Lorsqu'il occupait la fonction de directeur dans l'école de sorcellerie Poudlard, le concerné maintenait la sécurité des élèves face à la menace de deux mangemorts chargé de la discipline. Durant cette même année, il aurait donné à Harry Potter la légendaire épée de Godric Gryffondor, c'est grâce à cela que l'élu à détruit certains horcrux. Contre toute attente, il à joué un rôle clé dans la chute de Tom Elvis Jedusor, et nous devons oser le dire, il s'appelait VOLDEMORT.

Toute l'équipe de journalistes de la gazette souhaite à Severus Rogue un bon rétablissement.

Cet article laissa tous le monde sans voix, à l'exception de d'Exo et Cée qui avaient suivies les actualités britannique de très près depuis la bataille de Poudlard. Quant à Jade, elle savait qu'Albus Dumbledore était passé de l'autre côté, mais elle n'avait pas connaissance de ces circonstances si particulière. Severus Rogue n'a pas un passé facile, se dit-elle.

- Et toi mamie, qu'est-ce que tu sais du professeur Rogue? Demanda Jade de façon songeuse, sachant que sa grand-mère avait déjà donné des cours de transplanage à Poudlard.

- Tu penses que je connais tous les sorciers d'écosse? Je suis une femme londonienne ma puce, pas une bouseuse en kilt...Et puis si je l'ai connu à l'époque de Poudlard, il devait encore être gamin, il à quoi? La quarantaine? Je sais que j'ai l'air jeune mais j'approche les nonante-cinq ans, ma mémoire n'est plus infaillible, ronchonna-t-elle.

La vérité, c'était que sa grand-mère ne s'informait plus du monde magique. La vieille femme n'aimait vraiment pas en parler, jusqu'à parfois faire preuve de mauvaise foi, tout comme ses parents et sa tante. Depuis une vingtaine d'années, ils se contentaient seulement des informations moldues, bercées par la météo, la politique, et les scandales en tout genres.

Ils avaient de ce fait très tard pris connaissance du fait que Lord Voldemort était de retour. De plus, la gazette du sorcier mentait beaucoup, aucune information fuyaient jusqu'à la France. Aucun article ne parlait d'une seconde guerre des sorciers et tous semblait aller dans le meilleur des mondes. Mais le 30 juin 1995, Fleur Delacour, une étudiante de l'école de BeauxBâton qui rentrait d'un voyage avait été la première à en parler, mais personne ne croyait son récit. Elle avait pourtant été à Poudlard pour participer au tournoi trois sorciers, dans quel intérêt aurait-elle menti? Elle avait beau jurer que Vous-savez-qui était de retour et qu'il avait tué un des participants, ses collègues de classe n'en croyaient pas un mots, ils l'avaient traitée de folle à lier.

Un an plus tard, une fois la nouvelle du retour du mage noir officiellement confirmée, toute la famille n'avait cessée de repenser à la première fois qu'ils avaient été confrontés - de façon indirecte- à lui : la première guerre des sorciers. À cette terrible époque, Jade qui venait d'arriver en France entendait régulièrement ses parents lire tous ces meurtres à haute voix dans la gazette apportée par hiboux depuis Londres. C'etais écrit de façon très crue, sans filtres. Ces détails l'avaient traumatisée. La fillette savait des choses que personne ne devrait s'imaginer à cet âge, une sensation brûlante de danger vivait en elle à chaque instant.

Les mangemorts s'en prenaient aux moldus, aux traîtres à leurs sangs, aux sorciers nés-moldu et aux cracmols, comme Jade. Mais heureusement, quand elle n'avait que 4 ans, personne ne le savait, même pas elle.

Ses parents avaient cependant, et ce par précaution, investi dans une armoire à disparaître, au cas où les mangemorts envahiraient l'Europe toute entière.

C'est le 31 octobre 1981, alors que plus personne n'avait le moindre espoir, que la chouette voyageuse leurs apporta une numéro spécial intitulé :

Lord Voldemort vaincu par un enfant de 1 ans

Jade sortit de ses pensées quand Exo lui tenda d'une main le journal qu'elle venait de lire.

Elle le garda longuement sur ses genoux et observa la photo vivante du professeur Rogue liée à l'article. Elle devait sûrement avoir été prise à la sortie de son procès. L'homme avait l'air assez grand, ses cheveux noirs lui arrivaient devant les yeux, ses vêtements de la même couleur que ses cheveux contrastaient avec son teint pâle.

Il était accompagné d'un homme et d'une femme, Harry Potter et Hermione Granger. Le trio n'accordait aucune intention aux journalistes. Ils marchaient droit d'une façon assurée et traversèrent la foule avant de transplaner aussi vite qu'un éclair.

Pour un homme ayant passé quatre mois à Azkaban en compagnie des détraqueurs, il avait l'air vaillant, à moins que ce ne sois que d'apparence.

Contrairement à sa grand-mère, elle n'arriva pas à donner un âge au professeur. Entre 30 et 45 ans se disait-elle. Il avait l'air d'être tout sauf quelqu'un de simple, bien qu'il n'avait non plus pas l'air méchant... Qu'il était étrange d'en savoir autant sur son futur employeur. Car oui, sa décision était prise : elle allait travailler pour lui, pour ces orphelins, pour l'orphelinat du Phénix.

OI_

Le surlendemain, l'organisation de l'entretien avec le professeur Rogue ne se passait pas comme prévu. Jade pensait réellement qu'elle n'y arriverai jamais, comme si tout s'était dressé contre ses désirs les plus chères. Elle n'avait depuis longtemps plus vécu une période aussi stressante et confuse que celle-ci.

D'abord, après la rédaction de sa réponse pour l'orphelinat de Glasgow, la niçoise s'était sentie comme une endouille : elle ne savait même pas comment l'envoyer. L'institut s'adresse à des cracmols et personne ne pense à mettre des moyens à leurs disposition, se disait-elle avec amertume.

Forte heureusement, une nuit où le ciel était couvert d'étoiles, la chouette noire fut de retour, comme si elle avait entendu ses plaintes à plusieurs milliers de kilomètres d'ici. Cette dernière s'était posée sur le rebord de sa fenêtre,le regard suppliant. Un air moins sévère se dessinait à travers ses plumes, elle n'était plus comme lors de leurs dernière rencontre. Jade lui avait ouvert le plus rapidement possible tout en constatant la raison pour laquelle elle était différente : son aile était fracturée, elle traînait au sol tandis que celle de droite était placée correctement tout le long de son corps. La jeune femme avait toujours eu beaucoup d'amour pour les animaux, son état lui brisait le cœur. Voulant vite trouver une solution, la jeune femme aux yeux gris consultait ses livres sur les animaux magiques, mais les seuls remèdes indiqués consistaient à effectuer des formules magiques, chose dont elle était bien évidemment incapable.

Les heures s'écoulaient, nous étions à présent tard dans la nuit. Severus Rogue, le maître de cette chouette si extraordinaire devait être mort d'inquiétude. Ses hululements de douleurs étaient effroyablement sonores. Alors, d'un geste de désespoir, elle se mis à caresser son aile meurtrie avec compassion. " comme si cela allait changer quoi que ce soit " se dit-elle sans espoirs.

La sensation de ses mains contre les plumes de l'oiseau était très agréable, cette dernière levait même son cou comme pour demander des caresses.

Elle détourna son regard quelques secondes pour se perdre dans ses pensées, et lorsqu'elle fixa à nouveau la bête, son aile était guérie, traitée, d'une synchronisation parfaite avec son aile droite. Comme par magie.

La brune aux yeux gris était restée figée, sans savoir quoi penser. Aucune explications rationnelle ne lui venait à l'esprit, elle ne comprenait guère ce qu'il venait de se passer.

Soudainement, la chouette prit la lettre et s'envola. Son départ avait été très rapide et comme il se faisait déjà tard, elle ne chercha pas à en comprendre d'avantage, tout ce qu'elle voulait, c'était se démaquiller et dormir.

Son far à paupières rose pâle associé à son mascara noir charbon lui allait à ravit, parfois, elle aimerait que cet élégant camouflage reste sur sa peau pour toujours. Malgré tous ses complexes, nombreuses étaient les personnes à la trouver très jolie. Elle s'installa confortablement dans son lit, prête pour ses habituelles quatre heures de sommeil.

-- I O --

Après cette péripétie vint la question du rendez-vous. Son appartement ne possédait évidement pas de cheminée reliée au réseau des sorciers, et ses parents non plus. Son dernier espoir s'était porté sur sa grand-mère, elle avait tout naturellement transmis son numéro de cheminée au professeur Rogue. Mais contre toute attente, celle-ci avait condamner son foyer de flammes et l'avait remplacé par des radiateurs.

- Des radiateurs ! Ce sont des génies ces moldus, je me suis grandement trompée sur eux. Pourquoi se salir les mains avec une cheminée alors qu'il suffit de tourner sur une poignée magique pour avoir bien chaud chez sois ?

Malgré la canicule extérieure, sa grand-mère avait tous le temps froid.

- Alors comment est-ce que je vais faire mamie ? s'exclama Jade avec profont désespoir. J'ai rendez-vous ce soir , j'ai déjà envoyé ton numéro de cheminée! Pourquoi est-ce-que tu ne m'as pas dit que tu passais aux radiateurs ? Je savais que tu ne te servait plus de ta cheminée, mais au point de la remplir de ciment.. Est ce que tu peux jeter un sortilèges pour la débouchée ?

- Tu me prends pour une ouvrière du ministère? Interrogea la vieille dame avec ironie. Je n'ai même plus de baguette magique. C'etais à toi de me consulter avant de transmettre mon numéro de cheminette.

Sa grand-mère n'avait évidemment pas tord, donner un tel numéro sans en prévenir le propriétaire était très impolis dans le monde des sorciers. Même si la vieille dame avait un mode de vie moldu, certaines règles resteraient gravées. Jade avait agis de la sorte sous la panique et l'excitation, elle n'avait pas réfléchis. Elle voulait être au moins une des premières à répondre à la demande du professeur, comme pour se prouver à elle-même qu'elle était encore dans le coup niveau connaissances magiques.

À présent, Il ne restait que 4 heures avant l'entretien. " Ancun retards ne sera toléré " les mots tracés à l'encre noir du professeur tournaient dans sa tête. Et pour couronner le tout, elle ne pouvait pas compter sur ses parents. Ils leurs avait passé un coup de téléphone au matin, lui disant qu'il était hors de question qu'elle parte en Ecosse. Elle avait fait semblant d'être d'accord avec eux, disant qu'elle ne partirait pas et patati et patata. Si seulement ils savaient ce qu'elle était en train de comploter, ils s'en mordraient les doigts.

Elle tournait en rond en maudissant sa grand-mère, même si elle savait bien que ce n'étais pas de sa faute. Étant atteinte d'une légère démence liée à l'âge, elle ne se sentait sûrement plus capable de gérer un feu de bois. Se déplacer et se faire à manger était déjà assez compliqué comme ça.

Mais la jeune femme devait se trouver un coupable, une personne sur qui remettre la faute.

Nous étions à présent 20 minutes avant l'heure prévu de l'entretien, Jade était encore ici, dans l'attente d'un miracle. Ce miracle en question portait un nom " la chouette noire " , elle s'attendait à la voir perchée devant une des fenêtres de la maison. Son départ précipité du soir dernier lui donnait encore plus envie de la revoir.Elle fixait le jardin par la fenêtre, tournant le dos aux longs couloirs de papiers peints fleuris et à cette maudite cheminée. Elle avait le regard et la posture aussi mélancolique que la dame grise. Sa peau avait pris une teinte encore plus pâle qu'à l'habituelle.

Soudain , un bang sonore se fit entendre, comme si une bombe avait exposée dans la maison. Jade courra alors vers sa grand-mère en la pensant en danger.

La veille dame se tenait fièrement dans le salon. Son dos habituellement bossu s'était redressé et elle avait revêtu des vêtements de sorcière : une longue robe couleur lila brodée et pailleté la couvrait. Par Merlin, n'en croyais pas ses yeux.

Quelque chose avait changé dans son regard : elle avait remplacé son air niais et ronchonne par aura puissant. Elle tenait une baguette magique et sa cheminée chauffait la pièce de ses grandes flammes vertes.

- Quelle sorte de personne serai-je donc si j'empêchait mon propre sang , ma propre descendance magique, de ne pas accéder au monde qui lui revient ? Habille-toi, coiffe-toi , tu as rendez-vous dans 10 minutes avec ton destin.

Elle poursuit sa parole en s'agitant :

-Vite ! Bouge-toi les fesses mon d'une grosse gargouille ! Sa grand-mère ouvrait tous les tiroirs , toutes les boites , tous les meubles. Elle finit par en sortir une robe émeraude et invita sa petite-fille à l'enfiler le plus rapidement possible.

Le vêtement fait de velours était sans prétentions : le décolleté était très léger et ample. Au niveau du bas, la robe s'arrêtait aux genoux. En se regardant dans une glasse, elle réalisa que cette tenue lui donnait l'air d'une sorcière.

- Hum bon cette tenue est quelques peu osée, à mon époque, porter une robe découvrant les genoux était fort inconvenu. Elle appartenait à ta mère, c'etais très à la mode dans les années 50 ,je n'avais pas l'intention de lui acheter quelque chose d'aussi sulfureux mais quand j'ai su que toutes ses copines avaient le même modèle, je savais que Rita m'en voudrait toute sa vie si elle se pointait devant Bertrand avec une robe démodée. Ce n'est jamais facile de vivre avec son temps.

- Alors tu as cassée ta chambre forte pour aller lui acheter cette robe émeraude ? Demanda sa petite-fille en pouffant de rire.

- Oui et depuis que tu la portes, je ne regrette plus cet investissement. Elle m'aura servi deux fois au moins. Ronchona-t-elle.

Ce style de commentaires était typique d'elle, signe de bonne santé.

- Il est déjà 19 heures ! Il ne reste que 3 minutes ! Que dois-je faire ? Comment est-ce que je dois me comporter face à un sorcier tel que le professeur Rogue ? Est-ce qu'il y a des règles de politesses différentes des nôtres dans son monde ?

S'inquiéta Jade.

- Sois toi-même, ne joue pas les faux-semblants. Si tu donnes à une personne une impression de toi qui est fausse, c'est lorsqu'elle découvrira ta vraie personnalité qu'elle sera déçue.

Sa grand-mère avait crié ces derniers mots, voyant sa montre tournée, elle avait couru pour s'éclipser de la pièce et laisser sa petite-fille prendre en main son entretien.

Elle était assise sur une chaise, seule, devant la cheminée aux flammes vertes, en espérant que son interlocuteur aurait dû retard pour qu'elle puisse se remettre de ses émotions. Au bout de 5 minutes d'attente, le retard espéré était là. Jade respirait plus tranquillement. Alors comme ça, elle n'avait pas le droit d'être en retard , mais lui, oui? Cette injustice ne la fâchait pas car cela lui laissa le temps d'arranger son chignon.

Quelques instants plus tard , les flammes commencèrent à changer de danse : Quelqu'un était en route. En même temps qu'elle se fit cette réflexion, un visage féminin était apparu dans les flammes. Jade se redressa, elle pensait que ce serait le professeur Rogue qui s'occuperait de venir lui donner les informations .

- Bonjour. Suis-je bien chez Mademoiselle Jade Stis, cheminée numéro 130820 ? Demanda la dame avec un air essoufflé qu'elle tentait de dissimuler.

- Vous y êtes bien Madame, je suis ravie de faire votre connaissance!

Malgré le stresse, elle se donna un air chaleureux et assuré.

- Veuillez me pardonner ce retard, croyez-moi que cela n'est pas dans mes coutumes. Je me présente, je suis le professeur Mcgonagall, directrice de l'école de sorcellerie Poudlard. L'orphelinat de Glasgow, aussi appelé " Le phénix" et moi travaillions en étroite collaboration. Je sais qu'il était convenu d'un entretien avec le professeur Rogue mais il est indisponible pour le moment, il reviendra après-demain pour accueillir les nouveaux membres et j'espère de tout coeur que vous en ferez partie. Avez-vous des questions avant que je commence mes explications ?

- Juste... Comment m'avez-vous trouvée? Si ce n'est pas indiscret. Je veux dire par là que je ne suis aucunement mêlée au monde magique.

-Votre statut est répertorié au ministère de la magie Française. Bien entendu, Vous devez savoir que... Aux royaumes-unis, les cracmols sont devenu d'une rareté extrême pour des raisons que vous connaissez. Le professeur Rogue à de ce fait étendu ses recherches. Autant vous dire que votre profil est plutôt intéressant car comme vous le savez, il nous faut une personne comprenant le monde non-magique pour savoir s'occuper d'enfants moldus. Peu de personnes ont répondu à la demande... Sur 74 offres d'emplois , vous avez été 8 à apporter une réponse favorable. 3 d'entres eux ont abandonné par peur des représailles suite à la guerre, et les 5 autres ont fini par se rétracter pour des raisons que je ne souhaite même pas mentionnées, dit-elle avec un air agacé.

Jade approuva ses explications et laissa alors le professeur lui parler de ce poste.

- Vous travaillerez du lundi au samedi, de 7 heures du matin jusqu'au repas de midi. Vous avez ensuite pause jusqu'à 14 heures pour reprendre jusqu'à 22 heures. Cet horaire peu changer selon la disponibilité de vos collègues. Cela peut paraître beaucoup, mais vous pouvez avancer dans vos tâches calmement, sans se presser, avec une tasse de thé à la main. Dit-elle en faisant un clin d'oeil. La sorcière lui avait parue très sévère au premier abord, mais cette drôle de mimique la metta en confiance. Après une pause dans ses explications, elle reprit :

- Vos tâches seront celles-ci : S'assurer du respect du règlement et sanctionner au besoin , veiller à leurs sécurité mentale et physique, créé des projets de vie et des activités pédagogiques. Vos collègues déjà sur place seront mieux placé pour vous fournir tous les détails, mais vous avez là les informations les plus importantes. Le professeur Rogue vous montrera vos appartements , les pièces de vies et tous ce qui va en ce sens. Si bien-sur, vous acceptez l'offre.

- Je comprends, je n'ai pas peur du travail. Néanmoins je pense avoir mal compris quelque chose : avez-vous bien dit " après-demain "? Même si je le voulais, ça se serait pas possible pour moi. Je dois d'abord faire un préavis dans emploi actuel et cela peut prendre plusieurs semaines. Ensuite, me rendre à Glasgow me prendrait une semaine de plus le temps de réserver le train puis le bateau.

-Ne vous fatiguez pas avec toutes ces modalités, un passeur vous assistera pour prendre un Portoloin. Et en se qui concerne votre... pré-à-vie , une équipe spécialisée dans l'oubliette pourra venir sur place.

Elle repris :

- Cela peut paraître un peu précipité mais sachez que le Phénix a ouvert ses portes il n'y a que 5 mois, et Severus ne s'attendait pas à accueillir autant d'enfants... Il manque de personnel.

Elle avait prononcer la fin de sa phrase comme pour se parler à elle-même, cela faisait étrange de voir une personne prononcer son prénom, les deux directeurs étaient sûrement proche supposa-t-elle.

- La situation est compréhensible et j'accepte l'offre avec grand plaisir, tenez moi au courant de l'organisation s'il vous plait. Car pour les gens comme moi c'est un vraie source de stresse...

- Pour les gens comme vous ? Ne dites pas de sottises. Vous êtes juste mal informée. Je ne suis moi-même pas une sotte, et pourtant je ne sais pas comment fonctionne une ampoule. Il ne me reste plus beaucoup de temps , mes devoirs de directrice m'appellent. Je vous souhaite d'ores et déjà bonne chance, ayez confiance.

Juste avant de disparaître dans les flammes, la directrice se retourna.

- Une dernière chose mademoiselle, si des journalistes vous contactent ces prochaines semaines, ignorez-les.

Ces pies essayent par tous les moyens de soutirer des informations sur le professeur Rogue, ce qui a le don de le mettre dans tous ses états...Surtout lorsque ces informations se retrouvent publiées dans les journaux. Il souhaite conserver ce qui lui reste de sa vie privée et je vous demande de respecter cela