"Tu sais ce que c'est, leur pouvoir secret? Ils ne se battent que pour la dignité des faibles."

- César à Arthur dans la série française Kaamelott.

Les semaines suivant son arrivée, Jade fit la connaissance de ses collègues. Prendre ce poste en arrivant en plein millieu de l'année n'était pas chose aisée mais ses confrères étaient toujours disposés à lui donner un coup de main.

Thorgal, le professeur des soins aux créatures magiques apprenait aux enfants l'amour des grosses bêtes baveuses. C'était un jeune homme blond d'une vingtaine d'années fraîchement diplômé de Poudlard.

Grinpo, un gobelin toujours vêtu d'habits haute couture, enseignait des bases élémentaires en Arithmancie

ainsi que la gestion de l'argent magique. Pour finir, Mussie apprenait aux élèves à se servir d'une plume et d'un pinceau dans des fins artistiques, jouer avec les mots semblait être son point fort.

Du fait que Moldus, Cracmol et Sorciers recevaient le même enseignement, tous ces cours étaient prodigués sans avoir recours à la magie. On ne savait dire quels enfants étaient destinés à lancer des sortilèges, ce qui était de toute façon bien normal étant donné leurs jeunes âges. Dans les familles de sorciers traditionnelles, les jeunes doivent attendre leurs onze ans et d'intégrer une école de sorcellerie pour pouvoir se servir d'une baguette magique, et il en allait de même pour l'orphelinat du Phénix.

Il n'était pas questions de marquer une différence entre eux, ils avaient besoins de repères et pas d'un enseignement qui les divisent. D'autant plus que les moldus ne pouvaient plus revenir dans le monde non-magique : ces derniers avaient grandi tant bien que mal dans le monde magique, au service des mangemorts.

Leurs lancer un sortilège d'oubliette aurait été un manque de considération par rapport à leurs vécu, en plus de mettre leurs vies en l'air. Ils ont été témoins direct des atrocités dont étaient capables les mangemorts. Comme certains disent : " ils ont méritéd leurs place dans le monde le moins ennuyeux des deux "

Son rôle auprès des enfants absorbait toute son attention, et elle prenait déjà des initiatives au sein du phénix : dorénavant, tous les enfants devaient refaire leurs lits et débarrasser la table après le repas. Elle en avait sa claque que ce sois aux elfes de maisons de le faire à leur place.

- Vous n'avez pas de la bouse de dragon à la place du cerveau quand même? Demanda-t-elle aux garçons sur le ton de la plaisanterie, réajuster un drap et frotter ses miettes n'a rien de sorcier.

- Mais m'dame, rétorqua Thilio d'un air provocateur, on ne va quand même pas voler le travail des elfes de maisons, ça ferait baisser leurs salaires... Ah, mais attendez, ils n'en ont pas de toute manière !

En entendant sa dernière phrase, tout le dortoirs des garçons résonna de rires moqueurs. Ce gamin était le plus têtu de tous, il menait le groupe et entraînait souvent ces derniers dans des bêtises dangereuses. La semaine dernière, ils avaient risqué leurs vies à aller provoquer les hypogriphes de Thorgal. Sans l'intervention de Noma, une petite fille qui connaissait très bien ces créatures magiques, seul Merlin sait combien de doigts ou d'orteils ils auraient perdus. Ce jour là, toute la troupe était rentrée tête baissée en tremblent encore de peur, ils n'étaient pas fier de leurs méfaits. Jade avait alors pensé qu'une frousse pareil avait amplement servi de leçon et que ça calmerait leurs ardeurs, mais elle s'était visiblement trompée.

- Puisque c'est comme ça, vous allez me récurer les toilettes des filles pendant un mois chacun à votre tour, ordonna la jeune éducatrice, cette punition vous permettra d'apprendre une notion importante : se mettre à la place d'un autre. Vous allez voir ce que c'est que de travailler comme un efle.

Bien que son autorité en avait vexé certain, son sens de l'humour et ces moments passés à leurs lire des histoires au coin du feu avaient apaisé les cœurs. Chaque soir, après avoir vérifié que les dortoirs étaient propres et rangés, elle se mettait à leurs lire Les comptes de Beedle le Barde. Pour le moment, ils en étaient à la première histoire "Le sorciers et la marmite sauteuse".

Elle était si occupée que l'épisode avec le professeur Rogue lui était sortie de la tête. D'ailleurs, il quittait souvent le Phénix pendant plusieurs jours, mais personne ne savait où il allait. Et lorsqu'il était là, leurs rapports se limitaient à de simples bonjour, au revoir, ou a des échanges strictement professionnels. Il la regardait souvent de haut en bas avec un air ironique, comme si elle était habillée comme un troll.

Par le biais de ses collègues, elle s'était rendue compte qu'elle n'etait pas la seule à être détestée par le directeur: ils avaient tous le droit à leurs lots de remarques blessantes et sarcastiques sur leurs façon d'enseigner, sans compter les menaces de renvoi sous n'importe quel prétexte. Selon Thorgal, qui l'avait eu comme professeur des potions à Poudlard, il aimait par dessus tout abuser de son pouvoir durant ses cours.

Ces révélations avaient abasourdie la jeune femme, comment un homme qui déteste les jeunes a-t-il bien eût l'idée de diriger un orphelinat ? Se demandait-elle souvent. Mais au moins, maintenant, elle savait que le comportement de Rogue envers elle n'avait rien de très personnel, bien qu'il lui était encore bien difficile d'accepter cette injustice.

Un soir, Jade fit la rencontre de Nertila, une dame d'une cinquantaine d'années qu'elle n'avait jamais vue. Sa coupe en carré blanc court et ses vêtements ne laissant pas passer un seul centimètre de ses bras ou de ses jambes lui donnait un air triste et sévère à la fois mais elle se révéla finalement être une personne très souriante à l'oreille attentive. Elle était veilleuse de nuits, les deux femmes se croisaient chaques soirs pour la relève. Quand Jade allait dormir, la veilleuse de nuit commençait son service.

Tissant une nouvelle amitié avec les semaines qui passaient, Nertila lui raconta toutes ses anecdotes, certaines étaient hilarantes, d'autres touchantes.

Comme les bêtises de Firestrom, le fantômes du manoir. Ce spectre ( qu'elle n'avait encore jamais vue.) changeait les tableaux de place durant leurs sommeil, Il avait un jour placé le tableau d'un groupe de cornemuse dans la salle de repos et une duchesse très pimpante dans les toilettes des garçons. Le moins drôle restait la fois où il avait descendu aux cuisines le tableau d'une dame très méchante aux opinions conservatrices. Elle n'avait cessé de crié sur les efles " Allez! Plus vite! Mais enfin dépêchez-vous!" Durant plusieurs jours.

Lorsque Rogue s'en était aperçu, il s'était mis dans une colère tellement noire que Firestrom s'était caché dans une armoire à balais durant plusieurs jours.

Le moi de juillet fût vite arrivé, tout comme les vacances scolaires des enfants. À présent, il ne restait que

Nertila et Jade, les professeurs étaient parti, à l'exception de Thorgal qui continuait de venir une fois par jour pour prendre soin des créatures magiques. Quant à Severus Rogue, le plus redoutable des directeurs, il venait quand bon lui semblait, ne prenant même pas le temps d'accorder quelques minutes aux enfants qui commençaient à se sentir particulièrement seuls en cette période creuse et sans activées.

Pourtant, la jeune éducatrice avait fait de son mieux pour essayer de placer les concernés en famille d'accueil pour les vacances. Molly et Arthur Weasley, un charmant couple de sorcier accueillérent quatres enfants avec grand plaisir, ils avaient même chacun leurs chambres. Leur maison de campagne était comme une bouffée d'air frais. Mais hormis eux,

personne semblait vouloir devenir la deuxième maison de ces enfants. Les gens agissaient comme s'ils venaient de Neptune ou trouvaient des excuses bidons...Ils restaient donc presque tous ici, à l'orphelinat du Phénix. En l'absence de cours durant la journée, la jeune femme organisait des activées manuelles comme la poterie, le jardinage ou la peinture. Étant seule à gérer ces cinquante pensionnaires, les journées se valaient parfois très épuisantes.

Heureusement, après des jours de recherches, Nertila et elle s'étaient faites aidées par un bénévole à la retraite. Ce vieil homme au chapeau de paille avait travaillé toute sa vie au ministère de la magiedans le département des mystère. Il comptait profiter de son temps libre à des choses plus légères de la vie.

-- I O--

Durant le mois d'août, on était loin des 34 degrés de Nice, mais les nuages gris claires de Glasgow avaient toutefois quelque chose de mystique, comme si cette ville venait d'un autre monde.

Elle passait ses soirées au Highlander Scottish, un pub qui mélangeait musique de sorciers et rock moldu des années 80. L'établissement était plutôt désordonné et modeste, mais par Merlin, qu'est-ce qu'elle s'y sentait bien. N'étant pas soumis aux lois moldu, ce dernier restait parfois ouvert des semaines entières, de jour comme de nuit. Le patron, Dorkus, ne semblait pas avoir besoins de sommeil. Peut-être avait-il corsé ses whisky Pure Feu d'une potion d'anti-morphée ?

C'est sous Just Like Heaven de The Cure qu'elle apprit à apprécier sa compagnie, il avait profité de quelques heures pour calmes pour rejoindre sa bande. Le tenancier était plutôt imposant, des yeux gris comme ceux de Jade se dissimulaient derrière ses lunettes aviateurs, et en parlant de ressemblance, ses longs cheveux étaient également très désordonnés, sauf que ce dernier ne faisait absolument rien pour arranger ce désastre. Son visage et sa façon d'être lui rappelait vraiment quelque chose, elle se demandait si elle ne l'avait pas déjà croisé dans des festivals d'étés, mais elle avait un peu peur de se tromper et se tut pour ne pas avoir l'air ridicule. Ils parlèrent de tout et de rien jusqu'à en arriver sur l'éternel question, celle que personne ne pouvait s'empêcher de leur poser.

- Alors, lança t-il d'un air secret avec une bière au beurre à la main, qu'est-ce ça fait de bosser pour ces pauvres mômes ? Par Merlin, c'est d'une telle tristesse.. tellement triste oui.

Thorgal, le professeur des soins au créatures magiques de l'orphelinat réponda du tac au tac, comme à son habitude.

- Ouais on nous dis ça à chaques fois, mais n'oublions pas que le rôle de notre société est justement de faire en sorte qu'ils ne se sentent pas pris en pitié pour tous le restant de leur vie, donc arrêtons ces miséricordes et considérons ces gosses de façon normal. Pour ma part, je n'aborde jamais le sujet de leurs parents durant mes cours ! Qui aurait envie de parler de mangemorts ? Leurs en parler c'est augmenter les chances qu'ils deviennent comme leurs parents de toute façon...

- Je ne suis pas spécialement d'accord Thorgal, argumenta Jade sous le regard approbateur de Nertila, ces enfants ont besoins de faire entendre leurs paroles, il ne faut pas renier le vécu qui est le leurs. C'est justement en faisant comme si de rien était qu'ils vont se sentir aliénés. Je ne suis pas en train de dire qu'il faut prôner l'allégeance de leurs parents, mais tout ce que je sais, c'est qu'il est très important pour un enfant de connaître son identité.

Le tenancier se contenta de les écouter,

il semblait qu'une autre question le démangeai.

- Dites moi, dit-il en posant sa bière au beurre, vous travaillez pour...

- Pour Rogue, c'est bien ça, confirma Thorgal avec véhémence.

- Comment est-ce qu'on peut mettre un mangemort soit-disant repentis aux commandes d'une direction, se révolta Dorkus, c'est honteux!

Ce n'était nullement la première fois que la jeune femme aux yeux gris entendait ces rumeurs de comptoirs, et à vrai dire, le passé idéologique de son directeur ne l'intéressait nullement, ne s'en tenant qu'au présent. Après tout, Severus Rogue n'était pas un meurtrier, et dans le cas contraire, il serait depuis longtemps incarcéré à Azkaban, elle connaissait la dureté de la justice magique.

- Ça me rassure de tomber sur un sorcier qui pense comme moi, souffla Thorgal.

- Allons messieurs, il n'avait que dix-neuf ans lorsque vous-savez-qui là invité à rejoindre ses rangs... Ce n'était qu'un garçon. Dit Nertila qui parlait comme si elle le connaissait bien.

Il n'a travaillé qu'à peine trois ans en tant que mangemort, contre vingt au service de Dumbledore.

Ce débat accompagné de musique et de bières suivit son cour pendant plusieurs heures jusqu'à épuisement. Vers une heure tardive de la nuit, l'équipe quitta le pub pour aller s'écrouler de fatigue dans leurs plumards.

-- I O--

Durant la semaine qui précédait la reprise des cours, Jade s'appliqua à des tâches administratives, spécialement réclamées par le ministre de l'éducation.

Le but était plutôt simple, elle remplissait des fiches informatives sur chaques enfants résident au Phénix.

De ce fait, la jeune femme recevait ces derniers de façon individuelle dans son bureau pour un entretien d'une demie heure. Ces rédactions prenaient une éternité et les informations qu'elle devait complétées étaient pour le moins étonnantes... Certaines problématiques de leurs passé y étaient abordé, et bien qu'elle essayait de prendre des pincettes, il fallait parfois rentrer dans le vif du sujet.

La première qu'elle avait complétée concernait Noma Macnair, une fillette de neuf ans qu'elle connaissait déjà très bien :

Situation avant son entrée : Souvent seule dans la maison familiale, livrée à elle-même pour se faire à manger et nettoyer son linge.

Motif d'entrée : tuteurs légaux en prison. ( mère décédée pendant la petite enfance, père à Azkaban. )

Signes physiques : sous-poids, cernes dû à un manque de sommeil chronique.

Statut du sang : sorcière.

Un sombre détail échappait à Jade : chaques parchemins étaient pré-remplis du prénom et du nom de famille de l'enfant concerné. Jusque-là, rien d'anormal. Ce qui la faisait tiquer, c'était le fait que pour les enfants issus d'un parent mangemorts, Jade devait inscrire leurs caractéristiques physiques, et à l'inverse, pour les enfants non-mage, aucune description n'était demandée. De surcroît, le statut du sang était demandé alors que ce dernier était déjà également pré-inscrit sur le parchemin, à côté de leurs nom. Était-ce une erreur de mise en page?

Une fois passé ces minutes d'incompréhension, elle finit par conclure qu'il fallait juste noté si l'enfant était moldu ou pas et indiqué des signes physiques liés à la maltraitance, une erreur s'était sans doute glissée lors de l'impression. Jade ajouta donc l'item " description physique " à tous les enfants confondu.

Une fois tous ces entretiens terminés, le moment fût venu de les transmettre à Rogue, et autant dire qu'elle n'avait nullement envie de le voir, ni d'entendre sa voix doucereuse qui avait fâcheuse tendance à la lettre mal à l'aise.

Certe, elle aurait très bien pu lui envoyer le fruit de son travail par avion en papier volant, mais elle ne leurs faisaient pas assez confiance pour transporter des données aussi sensibles.

Vers 22h, après avoir mis au lit tous les enfants en compagnie de Grinpo, c'est avec appréhension qu'elle marcha vers le bureau du professeur Rogue. Elle avait l'impression que quelque chose allait mal se passer, mais elle ne voyait pas quoi, peut-être était-ce son imagination qui lui jouait des tours.

- Dragée suprise,dit-elle à la porte qui s'ouvrit directement.

Ayant seulement la cheminée du font pour source de lumière, le bureau du directeur était sobrement ordonné mais pas particulièrement grand par rapport à son utilité. La jeune femme n'avait jamais eu l'occasion d'y rentrer jusqu'à présent, elle avait plutôt imaginée un pièce circulaire sur plusieurs étages avec des escaliers en colimaçon comme on en voyait souvent dans le monde magique. Placé au centre, le bureau directorial était entouré de bibliothèques allant jusqu'aux plafonds, Dans un coin plus reculé se trouvait un grand mirroir à côté d'une petite table sur laquelle était disposée de curieux objets argenté ainsi qu'une pensine.

Rien ne l'intriguait particulièrement, tout lui paraissait cohérent à l'exception d'un détail : il n'y avait pas de cage à oiseau, et si la chouette noire (qui lui avait apportée sa proposition d'embauche),

n'appartenait pas à Rogue? C'etais insensé, pensa-t-elle. Elle ne voyait personne d'autre que lui capable d'adopter un oiseau aussi atypique.

Manifestement, le directeur ne s'attendait pas à recevoir de la visite. Il avait desserré le col et les manchettes de sa chemise blanche et semblait plongé dans un manuel, les jambes posées sur l'accoudoir de sa grande chaise surdimensionnée.

Sans quitter du regard son manuel " soin et enfermement de maléfices " , le directeur prît la parole d'une voix sans intérêt.

- Oui, Miss Stis?

- Bonjour monsieur le directeur, je viens vous apporter les fiches-infos des enfants, dit simplement Jade en s'approchant de son bureau.

- Ne vous avais-je pas dis, il y a quatres mois de cela, de ne pas venir dans mon bureau pour des sornettes? Si vous êtes amnésique, je connais de bons médecins à Sainte-mangouste, s'exaspèra Rogue qui leva enfin les yeux de sa lecture.

Une nouvelle fois, Jade se sentit prise au piège comme une petite sourie. Elle en avait marre qu'elle et ses collègues se sentent persécuté et ridiculisé. D'un élan de rage intense, elle tapa son poing sur le bureau et vida son sac.

- Donc vous, professeur Rogue, qualifiez de " sornettes " des informations de la plus haute importance concernant les enfants dont vous avez la charge, c'est bien ça? Interrogea Jade en le fusillant du regard. Ne trouvez-vous pas votre attitude complètement négligente? Être un héros de guerre ne fait pas de vous un bon directeur!

- Des informations...de la plus haute importance, dites-vous? Interrogea Rogue d'une voix lente, nullement impressionné par la révolte de l'éducatrice.

Sans préambule, alors qu'il paraissait calme, il se leva et retourna sa table de bureau par la même occasion. Il s'approcha d'elle, le regard jaugé d'une folie furieuse, avec ses yeux noirs encore plus sombres qu'à l'ordinaire. Jade voulu répondre, riposté, lui montrer qu'il avait tord, mais aucuns mots se sortirent de sa bouche, ce sorcier avait un aura incommensurable, voir paralysant.

- Espèce d'idiote! S'écria-t-il. Comment osez-vous parler de négligence? J'ai moi-même été chercher ces enfants un par un, je passe mes nuits à remplir des procédures pour les protéger au mieux!

- Je...suis désolée, dit-elle en baissant les yeux, à la limite de fondre en larmes. Je venais juste vous apporter des documents importants...

Jamais elle ne se serait imaginée que Rogue était si impliqué dans sa fonction, elle avait lancée une bombe impossible à désamorcer et se sentait infiniment en tord bien que la réaction de son directeur soit complètement démesurée.

- Pour votre gouverne, c'est le Ministère de la Magie qui exige que ces insignifiantes fiches-infos soient complétées, dit Rogue dans une colère qu'il ne contrôlait plus. Cela ne me concerne en rien! Avez-vous remarqué que le statut de leurs sang était demandé? Cela ne vous rappelle-t-il pas une époque qui n'est pas si lointaine?

- Je...je ne savais pas qu'il fallait préciser s'ils étaient sang-pur ou mêlé. J'ai juste noté si ils étaient sorciers ou moldus...Pour moi, ça allait de sois, leurs arbres généalogiques ne m'intéressent pas, répondit Jade qui essayait de se reprendre en main. Je ne suis pas comme le ministère de la magie...

Il se rapprocha dangereusement d'elle, ce qui fit trembler Jade qui avait peur qu'il devienne violent. Toujours dans une rage incontrôlée, Rogue poursuivit sans avoir prêté la moindre attention à sa réponse.

- Selon vous, pourquoi est-il demandé d'inscrire les particularités physique de chaque enfants issu de parents mangemorts? J'attends vos lumières,

vous qui avez l'air de connaitre mon travail mieux que moi.

La jeune éducatrice en resta stupéfaite. Elle avait la réponse au bout de ses lèvres, elle n'y avait pas pensée plus tôt.

- Ils veulent pouvoir parfaitement identifier les enfants des mangemorts car malgré leurs bas-âges, ils les suspectent déjà de vouloir suivre les convictions de leurs parents? Demanda Jade d'une voix à peine audible. Je pensais que je devais noter tous les signes physiques relatifs à de la maltraitance... Je n'avais pas vue les choses sous cet angle.

- Félicitations, répondit le directeur avec ironie,vous venez de comprendre ce que tout le monde savait déjà.

Après quelques secondes de silence, il paraissait enfin reprendre un peu son calme. Dans sa rage, il avait fait tomber plusieurs livres d'une de ses bibliothèques qui se remirent à voler pour rejoindre leurs place initiale. Quand il reprit la parole, c'était pour mettre fin à la conversation.

- Sortez.

Ce soir là, Jade ne passa pas sa soirée avec Dorkus et ses collègues. Elle fila directement dans ses cachots. Il ne pouvait pas y avoir pire comme situation, elle ne comprenait pas ce qui lui était passé par la tête de parler de cette façon à son directeur. En traversant le couloir, les tableaux rigolaient sous son passage. De plus, elle fit fait tomber de sa poche son sachet d'épice d'herbe bleue qu'elle avait emporté en quittant la France. Sa honte était telle qu'elle ne chercha même pas à le ramasser. Elle voulait juste être seule.

O I _

Un mois plus tard, c'était au tour de l'automne, qui colorait la nature telles des oeuvres d'art. La saison des tisanes d'ortie et des chocolats chauds, celle des lectures au coin du feu avec une couverture sur les épaules. Le ciel pleurait, sourirait, et puis pleurait de nouveau.

- ....depuis longtemps privé de tout contact avec des yeux, des oreilles ou des doigts, il n'avait jamais été sous le charme de la beauté, de la musique d'une voix, de la douceur d'une peau soyeuse. En le voyant, la jeune fille fut terrifiée car le cœurétait tout ratatiné et recouvert de longs poilsnoirs. C'est tout pour ce soir, annonça calmement Jade.

- Mademoiselle Stis, encore un peu...Juste quelques phrases et après on va dormir sans faire de bruits, promis! Assura Owen, un garçon encore bien éveillé.

- J'ai dit que c'était tout pour ce soir, je vous laisse rejoindre vos lits et ne faites pas de détours dans les chambres de vos voisins, je passerai pour éteindre le feu de votre cheminée, Bonne nuit. Répondit la jeune éducatrice avec une douce autorité.

Chaque chambre logeaient quatre enfants selon les âges et les affinitées. Tandis qu'elle passait dans chacune d'entre elles, Jade eu un sursaut en voyant son directeur. Elle ne s'attendait pas à le voir ici, assis sur le lit de Warene, un garçon de dix ans arrivé récemment. Elle préfèra rester devant la porte, coté extérieur. Leur mésentente du mois passé lui avait laissée un goût amer, elle s'en voulait de l'avoir jugé de la sorte, bien que cela m'excusais en rien la violence dont il avait fais preuve. Depuis lors, ils ne s'étaient plus adressés la parole. Les échanges relatifs à leur travail circulaient uniquement par écrit, ne s'en tenant qu'au strict minimum. C'était la première fois qu'elle le voyait au chevet d'un pensionnaire, écoutant avec attention le jeune garçon.

- Je vous procure cette potion contre les cauchemars, que cela ne devienne pas une habitude. Privé un esprit de la peur ne le rendra que plus vulnérable, expliqua calmement Rogue à Warene.

- Merci monsieur le directeur, bonne nuit, murmura le petit garçon.

Il ne lui repondi pas, puis se leva et quitta la chambre en balayant du regard les autres enfants déjà endormis. Rogue était vêtu d'une chaude cape noire, il venait sûrement de revenir de l'extérieur du manoir.

Il ferma la porte derrière lui et marqua une pause en voyant Jade, et la regarda de la tête aux pieds d'un air condescendant.

- Plus tôt dans la soirée, j'ai confisqué ceci à un ancien partisans du seigneur des ténèbres, dit-il d'une voix dénuée d'intérêt en lui tendant une baguette magique. Lumos! Prenez-là, elle vous éclairera.

Il avait prononcé ces mots comme si ôter la baguette magique d'un mangemort était quelque chose de banal, il aurait tout aussi bien pût parler d'une recette de sorbet au citron.

Avec hésitation, elle prit la baguette que Rogue lui avait tendu, croisant son regard noir profond. Une fois qu'elle l'eût dans sa main, Severus Rogue s'éclipsa si rapidement qu'elle n'eût le temps de lui dire répondre. Sa longue cape noire l'effeura, laissant un parfum de feuilles mortes derrière lui.

- Bonne soirée, professeur. Répondit simplement Jade en se parlant à elle seule.

Elle ignorait comment elle devait considérer le " cadeau " de Rogue. Qui aurait envie de posséder la baguette magique d'un ancien mangemorts? Était-ce pour la ridiculiser? Une forme de vengeance depuis leurs entretien du mois dernier ? Où voulait-il savoir si elle avait peur de tout ce qui était attrait à la magie noire? C'est avec l'esprit engorgé de questions qu'elle rangea l'objet de son questionnement dans la poche intérieure de sa robe et quitta les cachots des garçons, en espérant que tous les tableaux seraient déjà tous plongés dans un profond sommeil.

A l'orphelinat du phénix, il n'y avait pas que les enfants qui aimaient les histoires avant de dormir, certains tableaux aussi réclamaient des lectures. Ils étaient amateurs d'histoire de la magie et de poésies.

De manière générale, la jeune éducatrice éprouvait une grande fascination pour ces matières, mais les tableaux, eux, choisissaient des livres particulièrement barbant. Elle ne comprenait pas comment on pouvait éprouver du plaisir à écouter tous ces monologues en latin. Si elle acceptait de leurs lire, c'était uniquement par peur de les contrarier à jamais.

En traversant le couloir, ce qu'elle redoutait arriva : elle se fit de nouveau alpaguer par Mazette, ou plutôt " le tableau avec la dame qui crache des bulles de savons " comme disaient les enfants.

- Oh par Merlin te voilà!

Bien heureuse soirée, je t'attendais.

Peux-tu me lire une histoire? Ça ne sera pas long, supplia le tableau. Je m'ennuie tellement ces temps ci, personne ne vient me tenir compagnie.

Jade savait pertinemment bien que c'etais faux, pour la simple et bonne raison que Mazette avait instaurée un système de devinette pour pénétrer dans le dortoir des filles, elle avait donc des discussions très régulières.

- Je suis lasse de l'histoire du cavalier sans tête.. une autre fois, d'accord? Répondit Jade, en espérant qu'elle l'a laisserait partir.

- Cette fois, c'est ma propre histoire que j'aimerai que tu me lises, ça ne sera pas bien long je le jure sur Freya, déclara t-elle, d'une voix sérieuse. Je suis prête à savoir ce que l'histoire des sorciers a retenu de mon passage sur terre...

Sans lui demander son avis, la dame fit pivoter son tableau, laissant Jade saisir un livre caché dernière son portrait.

La plupart des pages étaient pourries, brûlées ou arrachées. Elle lui fit la lecture de la première page seulement, la seule qui restait lisible.

- La comtesse Mazette De Beeth, issue d'une noble famille anglaise, a vécu fin du neuvième siècle. Née aveugle, elle avait été en promise en mariage à son oncle, un homme repoussant à l'hygiène douteuse. Même pour tous l'or du monde, aucune ladies de l'époque ne voulait de lui. Désireux de conserver les richesses familiales et d'assurer sa descendance, il lui fallait une épouse. L'handicap de la jeune noble était comme une offrande, une aubaine! Elle ne pourrait contester son physique.

À ses 13 ans, elle rencontra son oncle le jour de leurs mariage. Bien qu'elle ne pouvait le voir, elle décrivait l'odeur de son époux comme étant " nauséabonde ". A force de dégoût, elle se mis à cracher des bulles de savons de façon incontrôlée, mais au moins, cela repoussait son oncle si dégoûtant.

Jusqu'au jour où elle fût dénoncée par sa femme de chambre et accusée de sorcellerie. Le juge la condamna à être brûlée vive le jour de ses 15 ans. Provisoirement, elle devait rester en prison, enchaînée contre un mur par le cou, les mains et les jambes.

- Mazette, par tous les saints, j'ignorais que tu étais aveugle! Ton regard me paraît pourtant tellement vivant, dit Jade en refermant le livre. Tu n'as pas été brûlée, n'est-ce pas?

- Ai-je l'air à ce point défigurée ? Évidemment que je n'ai pas été brûlée ! Ironisa le tableau. À présent, laisse-moi te raconter ce qui m'est arrivée par la suite. Peux-tu en prendre note? Je... De mon vivant, j'ai brûlée toutes preuves de mon existence et à présent je regrette...

Elle fit apparaître un long parchemin vierge ainsi qu'une plume, et laissa à Jade le temps de s'en saisir.

Mazette s'éclaircit la gorge avant de reprendre la parole.

-C'est Lord Elliot Prince, un sorcier, et son amant secret, le duc de Palatin qui m'avaient fait évader de cet enfer,jetant un sortilège d'oubliette aux personnes susceptibles de me faire du tord. Ce couple m'a apporté toute la sécurité et le confort qu'une sorcière avait besoins durant le moyen-âge, il faut dire qu'à cette période de l'histoire, la chasse à la sorcière était aussi familière qu'un match de quidditch.

En contrepartie, Lord Prince désirait que j'accomplisse ce qu'il ne pouvait réaliser avec son amant : " mon devoir de femme " comme il avait dis avec ironie, celui de la procréation.

Il aimait se moquer des mœurs de l'époque et n'accordait aucunes valeurs à ses dernières, mais le désir d'enfants n'était pas une question de codes sociaux, c'était selon sa propre envie.

- Autrement dis, tu as été contrainte d'avoir un enfant? S'interrogea Jade, prise d'une pointe d'inquiétude.

- Laisse-moi continuer petite sotte. À mes seize ans, Lord Prince et moi nous sommes mariés pour que la société nous laisse en paix, c'étais essentiel, la couverture parfaite. Trois enfants sont nés de nous : Clarck, Alya et Ewan Prince. Tous des sorciers, précisa-t-elle avec fierté.

Dès que notre fils aîné eût atteins son onzième anniversaire, nous avons déménagé en Écosse, dans ce manoir. Il appartenait au Duc de Palatin, le tendre amoureux d'Elliot Prince. Nous y avons dignement logé nos elfes de maison et suivit la scolarité de nos enfants, je me souviens encore de nous trois,entrain de faire les valises des enfants pour Poudlard.

Je voulais ces enfants et chacune de mes grossesses n'étaient que pure bonheur, et ces deux hommes étaient mes plus fidèles amis.

Il eût il silence durant lequel Jade continuait sa prise de note à toute vitesse et s'assurait de ne rien avoir oublié.

- Je ne sais que dire, murmura Jade durant sa relecture, époustouflée par ce qu'elle venait d'entendre. Merci de m'avoit confiée ton histoire, merci beaucoup pour ta confiance... Je transmettrai cela au ministère dès demain...

- Je te fais confiance les yeux fermés, sans mauvais jeux de mots... Plaisanta Mazette. Je te demande juste de ne pas me juger trop sévèrement, tu vis fin des années nonante, quant à moi, je faisait partie de la fine bourgeoisie du moyen-âge... Ma situation familiale était certes décadente, mais ce n'était pas si rare chez les nobles. Nous avions la chance de pouvoir contourner les lois sans trop attirer l'attention. Nous avions la liberté que le bas peuple ne pouvait obtenir...à mon plus grand regret.

- Je n'émet aucun jugement, certfia Jade, tous ce que je vois, c'est de l'amour.

- Et la descendance de cet amour séjourne ici même...allez, va.

Elle n'en croyait pas ses oreilles, qui parmis les enfants ou de ses collègues pouvaient être la descendance de la Comtesse Beeth ? En ces lieux, personne n'avait " Prince " ou " Beeth " comme nom de famille. Trop épuisée pour faire le tour de la question, elle laissa Nertila faire la relève et parti s'emmitoufler dans ses couvertures