Attention, chapitre très important dans la bonne compréhension de la suite de l'histoire.
Enjouée de savoir qu'elle allait être formée en potion magique, c'est avec le coeur léger que la brune aux yeux gris avait rejoint son appartement pour changer sa tenue conventionnelle contre une longue robe couleur abricots. Elle avait répondu à une invitation pour une soirée spéciale Noël au Highlander Scottish, le café tenu par Dorkus, son fidèle ami qu'elle regrettait de ne pas voir plus souvent.
Malgré son humeur rêveuse, elle revint vite sur la planète terre pour réaliser que le défit était de taille, Jade allait devenir en quelques sorte l'assistante de Severus Rogue, le célèbre et mystérieux maître des potions. Dans cette branche de la magie, il avait la réputation d'être intransigeant, impartial et totalement impatient avec ses anciens élèves. La jeune femme n'était certe pas une de ses élèves, elle avait de plus été capable de réaliser une potion de niveau avancé dès le premier coup dans le laboratoire de Glover Hipworth, mais... si son succès était simplement dû au hasard, à la chance du débutant ? Peut-être même qu'elle était complètement ratée, mais que Magrib, le dragon blanc, n'en avait heureusement pas subit les conséquences. Puis, comment Rogue a-t-il su qu'elle avait réalisée une potion alors que seul elle, Thorgal et Kreattur en connaissaient l'existence ? Se demanda-t-elle. Kreattur. L'elfe avait certainement dû lui vendre la mèche... Elle ne lui en tenais pas rigueur, Jade n'avait après tout pas le droit de pénétrer dans ce laboratoire.
Peu importe ce qui l'attendait demain matin, finit-elle par se dire en soufflant sur les chandeliers de sa salle de bain, elle préférait vivre l'instant présent, mettre sa cape, prendre sa baguette et fermer la porte de son appartement. Le soir, L'orphelinat du Phénix était aussi calme que Poudlard. Il allait n'être que minuit dans moins d'une heure mais on aurait dit qu'il était déjà trois heures du matin. Telle un puissant rayon de soleil, la pleine lune éclairait le couloir du troisième étage dans lequel Jade marchait sans bruits, pieds nus avec ses chaussures à talons dans une main. Elle se demandait ce que ses collègues pouvaient bien faire de cette soirée, sans doutes étaient-ils entrain de déguster des huîtres en famille, de voir leurs cousins, neveux ou nièces... Ce jour de l'année avait cette tendance malsaine de rappeler aux gens leurs solitude. Jade se souvenu du mot que Dumbledore avait écrit à Rogue en 1982 : "... Votre mère aimerait vous voir plus souvent..."
Etait-elle toujours en vie? Il était malheureusement possible que non... Sinon pourquoi resterait-il enfermé dans son laboratoire un lieu d'aller la voir pour Noël ?
- Lumos, dit-elle le plus bas possible pour ne réveiller personne, en descendant le premier escaliers tapi dans l'ombre.
Elle passa devant les deux tableaux endormi gardant les dortoirs des filles et des garçons. Pensive, Jade observa Mazette de Beeth dans son sommeil, ronflante avec des bulles de savons s'échappant de sa fine bouche entourée d'un épais rouge à lèvres. L'histoire de cette femme avait chamboulée son esprit, malgré son tragique premier mariage, la comtesse avait trouvée en elle les ressources nécessaires pour s'ouvrir vers une nouvelle sorte d'amour...
- Je sais que Severus Rogue est votre descendent... Lui murmura-t-elle avant de continuer son chemin vers les grandes portes du manoir.
Le centre-ville de Glasgow était plein de vie. Des moldus faisaient de la patinoire, l'odeur des vins chauds et de l'air frais était présent dans chaque centimètres carrés qu'elle respirait.
Le fleuve de la Clyde était illuminé par les nombreux feux d'artifices. Jade se fraya un chemin dans la foule pour atteindre la rue Saint-Vincent et se dirigea vers un long cul-de-sac entre deux maisons. Les habitants du quartier y abandonnaient leurs détritus, personne ne venait jamais ici, sauf les sorciers. Avec sa baguette magique, elle épousa la forme d'un vieux fer à cheval rouillé accroché au mur du fond. L'objet se mit à briller avant de prendre la forme d'une poignée de porte sur laquelle était gravée la forme d'un corbeau. Jade tira sur cette poignée pour faire apparaître une porte afin de pénétrer dans la rue Ravenclaw , invisible et incessible à tous moldus. C'était la première fois qu'elle faisait ce chemin en solitaire, mais elle n'avait pas peur, la jeune femme sentait que la porte s'ouvrirait à elle.
La rue Ravenclaw était elle aussi dans une ambiance festive. Un cirque faisait apparaître des dragons de feu, des stands vendaient des bonbons aux piments, des barbes à papa de plus d'un mètre de hauteur, et des bonnets de Noël faisant pousser la barbe de son propriétaire. Les terrasses des cafés étaient pleines de sorciers et de sorcières ayant déjà un coup de l'aile, chantant des comptines de Noël qu'elle s'arrêta pour un instant.
" Mage, efle, centaure, sirène, vélane, harpie, Ange de la mer,
Jeunes, vieux, très vieux, aimable et téméraire,
Pauvres, riches ou écolières,
Profitez, allez-y, buvez, et ramenez votre tendre mère...
En espérant que jamais ne revienne la guerre... "
Assis en retrait du groupe à une des tables de la terrasse, un vieux sorcier ridé, assez mince et aux cheveux blancs comme " électrifiés "
l'observait intensément. Son costume peu entretenu des années quarante et sa dégaine alcoolisée lui donnait un air peut fréquentable.
Peut confiante, Jade détourna son regard et fit mine de partir mais il lui fit signe pour montrer qu'il avait l'intention de venir près d'elle. L'homme plaça une cigarette entre ses lèvres et essaya avec difficulté de se lever de sa chaise. De peur qu'il trébuche, Jade alla d'elle-même à sa rencontre et aida l'homme à se lever.
- Merci ma petiote, lui dit-il en reprenant son équilibre. Étrange, vraiment étrange...
- Qu'y a-t-il d'étrange, monsieur ?
- J'avais justement l'intuition que vous me viendrez en aide... Une cigarette, ça vous tente? Demanda-t-il de ses beaux yeux clairs pétillants.
- C'est... Tout naturel, même si au départ, j'étais plutôt méfiante je dois vous avouer. Vous avez lu dans mes pensées, lui sourit Jade. J'en meurs d'envie.
- Alors quittons cette foule et marchons, voulez-vous bien? Demanda-t-il en s'appuyant contre le bras que Jade lui avait tendu. Je m'appelle Garrick, et les messieurs et mesdames que vous voyez ici sont des membres de ma famille.
- Vraiment ? Mais alors... Pourquoi ne chantiez-vous pas avec eux? Les fêtes vous rendent-elles mélancolique, vous aussi? Demanda Jade après avoir inspiré une profonde bouffé de fumée.
- Dans le mille, ma famille... Plutôt ce qu'il en reste. Ceux qui vous voyez ici ont levé l'encre durant la deuxième guerre des sorciers, c'était juste à temps...Nous les Ollivanders avons beaucoup de sang moldu. Nos ancêtres étaient des pirates, ma famille à reproduit ce même mode de vie pour survivre à la traque des rafleurs, caché et protègé par les esprits des océans... Et vous alors? Dites-moi tout, suggéra-t-il, toujours en marchant à contre-courant de la foule.
- Oh moi c'est Jade, je suis née à Londres et j'ai déménagé en France pendant la première guerre des sorciers. Je croyais être cracmol jusqu'à ce que je travailles pour L'orphelinat du Phénix. Tout cela est un peu long à expliquer... J'ai 29 ans et cela va faire un mois que je pratique la sorcellerie.
- C'est fabuleux... N'ayez pas peur, tout vient à point. Quel poste occupez-vous au Phénix ? Et ça vous plaît ? Voilà une mission très gratifiante d'avoir entre vos mains l'éducation d'une future génération, cela me fait regretter d'être à la retraite...
- Ces enfants sont victime de discriminations permanentes, si vous saviez... Ils construisent leurs univers comme ils le peuvent, à titre personnel, je trouve que globalement, ils se sentent plutôt bien. Ce métier me plaît énormément oui, et puis il me permet de faire de bonnes rencontres, dit-elle en regardant l'homme. J'aime vraiment l'Écosse. Quel métier faisiez-vous, monsieur Ollivanders ?
- C'est plutôt flatteur, vous gonflez mon égo mademoiselle... Je fabriquais et vendais des baguettes magiques dans le chemin de traverse à Londres. Je me souviens de chaques baguettes que j'ai vendu et de chacun de mes clients, y compris ceux à qui je regrette d'en avoir vendu.
La compagnie de Monsieur Ollivanders était chaleureuse et sans mauvaises intentions. Jade s'en voulait de s'être méfiée de lui.
- C'est alors sûrement vous qui avez fourni les baguettes de tous les membres de ma famille, les Stis, cela vous parle? Demanda Jade, bien qu'elle connaissait déjà la réponse.
- Stis? Non, c'est un non catégorique, sinon je m'en souviendrai petiote, répondit-il. Et vous, quelle baguette possédez-vous?
- Je l'ignore monsieur, je l'ai récupérée. Peut-être qu'elle vous évoquera quelque chose.
Jade sortit sa baguette magique de sa poche et lui donna, de sa main agile, l'ancien vendeur de baguette commença à l'examiner.
- Voyons voir ça... Flexible, simple d'utilisation, bois de chêne, peinture de réglisse et... Bien ce qu'il me semblait, dit-il d'un air déçu, Crin de Kelpy. Elle n'est pas de moi, je peux vous l'assurer.
- Qu'est-ce qui vous dérange dans cette baguette? S'étonna Jade.
- Le Crin de Kelpy ne suffit pas pour faire une bonne baguette magique, c'est de la très basse qualité. C'est comme une jouet qu'on pourrait donner à un enfant pour l'aider à maîtriser ses pouvoirs, mais ça ne vous sauvera pas la vie en cas d'attaque... Dites-moi, par qui l'avez-vous obtenu ?
" Rogue à fait exprès de me choisir cette baguette. Il soupçonnait mes pouvoirs déjà à ce moment là, se dit Jade."
- Mon directeur, Severus Rogue, m'a donné cette baguette. Mais il ne pensait pas à mal, je vous l'assure. Il l'avait confisqué à un mangemort... C'est une longue histoire. C'est de toute façon justement ce qu'il me faut, j'apprends seulement à maîtriser mes pouvoirs et je n'ai de toute façon pas besoin de me défendre, dit-elle un peu plus fort pour couvrir le bruit de pétards en forme chauve-souris.
- Mister Severus... Je me souviens avoir eu beaucoup de difficultés à trouver une baguette qui lui convenait, il est le seul à posséder un coeur de poussière d'étoile... Mais revenons-en à nos moutons. Tant mieux si cela vous suffit... C'est tout de même décevant. C'est en effet le genre de baguette que la police magique à perquisitioné par centaines dans les repères des mangemorts, plus particulièrement dans le manoir des Malfoy. De vulgaires instruments de dépannages, pardonnez ma arge, je hais le travail mal fait, dit-il en lui redonnant sa baguette.
- Êtes-vous parfois de passage à Londres? Interrogea le veille homme après un court silence passé à observer un spectacle de rue.
- J'irais dès la reprise des cours des enfants, deux de mes pensionnaires seront bientôt en âge d'aller à Poudlard. Il est prévu qu'ils y aillent de temps en temps pour découvrir l'école et je viendrai avec eux, pourquoi me demandez-vous ça ?
- Mon fils à reprit l'emprise familiale, nous sommes vendeurs de baguettes de générations en générations, dit-il fièrement. Si vous voulez une baguette de grande qualité et qui vous corresponde, je vous conseille de vous fournir là-bas, c'est dans le côté Sud de la rue, vous ne pouvez pas le rater.
- Si j'en trouve le temps, je vous promets d'y aller! Je vous offre un café ? Proposa Jade qui commença à avoir un peu mal au bras.
- Je suis plutôt chocolat chaud. Dites-moi, où m'emmenez-vous?
- À Highlander Scottish, le meilleur café de Glasgow ! Se réjouissa Jade, heureuse d'apporter à cet homme un Noël plus joyeux que prévu.
Toujours accompagnée de Garrick Ollivander, le vendeur et fabriquant de baguette à la retraite qu'elle avait rencontrée sur la terrasse d'un café, Jade profita des quelques mètres qu'ils avaient encore à parcourir pour lui faire les éloges de l'Highlander, son deuxième repére après le Phénix.
Une fois rentrés dans l'habituel et modeste pub de son ami Dorkus, elle fut surprise de voir l'intérieur, qui avait changé du tout au tout. Les chaises instables et dépareillées avaient été remplacées par des banquettes et des fauteuils en cuir parfaitement ciré. Les murs défraîchis avaient été repeint en marron et en doré foncé par endroits, mettant en valeur des œuvres d'art et des lanternes murales, bien qu'elles étaient normalement faites pour éclairer les jardins extérieur des moldus...
L'ambiance était à couper le souffle, Il y avait tellement de monde que certains sorciers s'asseyaient sur les rebords des fenêtres, une bière au beurre à la main en regardant des gens danser sur le dernier album des Bizarr' Sisters.
- Par la barbe de Merlin, on dirait que la guerre n'est jamais passée par ici, dit Garrick en posant sa veste sur uns des portes manteaux, balayant du regard tous les invités.
- Et pourtant notre chère rue Ravenclaw avait subie le même triste sort que le chemin de traverse, les choses se reconstruisent lentement, répondit Jade en accrochant sa cape d'hiver au dessus de la veste du fabriquant de baguette.
Par manque de place, les deux sorciers s'assirent à la même table que plusieurs parfait inconnus, sirotant un cocktail qui changeait de goût à chaques gorgées. Dorkus était derrière son bar, bien trop occupé à envoyer ses boissons à coups de plusieurs sortilèges à la minute.
La soirée se passa merveilleusement bien, le vieille homme à l'allure si faible et déséquilibré se sentait nettement mieux. Il avait retrouvé plusieurs de ses clients qui étaient tous encore aujourd'hui très satisfait de leurs baguette magique, tandis que Jade dansait, buvait et rigolait. Cho Chang, une ancienne élève de Poudlard qui devait avoir une dizaine d'années de moins qu'elle animait l'espace d'un spectacle de feu, habillée d'une tenue traditionnelle japonaise. Plus rien n'avait d'importance, elle ne voulait même pas savoir quelle heure il était. C'etais le noël le moins conventionnelle de sa vie mais ce serait celui qu'elle allait garder en mémoire pendant longtemps.
Dans une heure sans nulle doute bien avancée de la nuit, l'établissement commença à se vider. Les couples avec des enfants partirent en premier, ce fut ensuite le tour des personnes les plus âgées. Monsieur Ollivanders enlaça tout le monde, terminant par Jade qui l'avait accompagnée à l'extérieur pour un dernier au revoir.
- C'est la plus belle soirée que j'aille passé depuis la fin de la guerre, je me suis vraiment amusé, merci pour tout et n'oubliez pas de passer chez mon fils pour prendre votre baguette, lui dit-il avant de transplaner.
Quand Jade rentra de nouveau, elle vit que Dorkus s'était installé à sa table avec une bouteille d'hydromel qui n'attendait qu'à être ouverte, posée à côté de deux cornes à boires. Elle était heureuse que la soirée touche à sa fin et qu'il ait de ce fait le temps de lui parler. C'était fou quel point il avait les cheveux aussi désordonnés et indomptable que les siens, et que dire de ses yeux gris, qui étaient presque identiquement les mêmes.
- Dodo'! S'exclama Jade en se plaçant juste en face de lui, déblayant de la table quelques cadavres de bouteilles.
Je vois que tu as pensé à moi, fit-elle en regardant la bouteille. Comment s'est passé ton service ?
- J'ai dû en jeter quelques-uns dehors, simple routine tu me diras, mais bon, faire des boissons et en même temps gérer les cons, ça demande de la concentration, plaisanta-t-il en nettoyant ses lunettes avec une serviette de table.
Dorkus était un homme qui ne voulait de mal à personne, mais il était attentif à la sécurité de ses clients qu'il considérait comme des membres de sa famille. Il tenait son établissement par la peau du cou, n'hésitant pas à mettre dehors les trafiquants de poudre de champignons ( drogue connue chez les sorciers ), ainsi que les hommes ou les femmes trop insistants.
- Ravie de savoir que je ne fais pas partie des personnes que tu as jeté dehors, monsieur le sorteur de boîte de nuit, dit Jade en pouffant de rire.
- Oh toi, j'ai grandement hésité mais comme tu as a ramené la star de la soirée...
- La star de la soirée? À ce point là ?
- Ollivenders ne se laisse pas facilement embarqué dans des fêtes pareils, dit-il pensif. Tu n'as jamais changée, juste beaucoup grandie. Tu as toujours eu un don pour aborder les sorciers les plus renfermés sur eux-mêmes...
- Toujours ? Tu me parles comme si on se connaissait depuis ma naissance des fois, répondit Jade, dénuée de filtre par l'alcool.
Elle ne comprenait pas pourquoi il disait cela, la jeune femme et lui ne se voyaient que de façon occasionnelle. Bien que leurs relations était fusionnelle, elle ne voyait pas comment il pouvait affirmer cela.
- Je me perds, oublie ça Jade... Et dis-moi plutôt ce que tu penses de ma nouvelle décoration, demanda le tenancier d'un air absent.
Jade ne voulait pas juste répondre " c'est beau" car ça, tout le monde le savais déjà, personne n'aurait dit le contraire. Elle savait que Dorkus attendait un avis plus poussé et commença à regarder plus attentivement autour d'elle.
Son regard fut naturellement dirigé vers un fresque peinte sur le mur du fond. Elle était tellement bien réalisée qu'on aurait pû croire qu'il s'agissait d'une photo. Elle crû rêvée, cette fresque représentait Dorkus embrassant un homme élégant aux cheveux noirs bouclé et à la moustache bien taillée. Sirius Black, c'était bien lui, identique aux nombreuses photos qu'elle avait déjà vue de lui dans la presse.
Elle était étonnée qu'aucun clients ne s'en soit aperçu durant la soirée, même pas elle.
- Je rend cette partie de ma vie visible qu'à partir d'une certaine heure, dit Dorkus, le regard allieurs. Le reste du temps, j'y place un sortilège de confusion...
- Je...Dorkus, je suis désolée pour Sirius, je ne savais pas pour lui et toi...commença Jade, déconcertée.
- Je suppose que j'ai pas besoin de te raconter comment il est mort...
- En effet... Dit Jade, le coeur aussi lourd qu'une brique de béton. Pourquoi n'as-tu jamais parlé de lui auparavant, je n'imagine même pas comment cela doit être dur de vivre sans sa moitié...
- Il n'est jamais facile de parler d'un amour comme celui-ci, tu t'en doutes... répondit Dorkus en avalant sa corne d'hydromel d'un seul coup, les yeux larmoyants. Sirius avait ses secrets et j'avais les miens, c'est ce qui rendait notre relation aussi riche.
Jade posa sa main sur le point fermé de son ami, ils étaient toujours assis tandis que les derniers clients partaient, trop saoul pour comprendre quoi que ce soit.
- Il détestait sa famille, et je détestait la mienne, murmura-t-il avec haine pour lui tout seul, finissant de boire l'entièreté de la bouteille déjà bien entamée par son interlocutrice.
- Quand es-tu tombé amoureux de lui? Lui demanda-t-elle, après s'être levée pour regarder la fresque de plus près.
- En troisième année à Poudlard, au cour de défense contre les forces du mal. Un adversaire redoutable...Fit-il d'une voix plus calme, debout juste à côté d'elle. Quand je l'ai retrouvé après Azk... Enfin, tu vois ce que je veux dire, il était comme devenu fou par moments. Mais qui ne le serait pas, après douze années enfermé.
La jeune femme n'était pas douée pour les consolations. Elle l'écoutait attentivement, dans un silence de recueil, détruite de s'apercevoir que cet ami d'apparence fort, qui l'avait autant aidé et écouté était lui-même en grande souffrance. Il connaissait toute sa vie, mais elle ne savait rien de lui.
- Tu as rénové cet endroit en sa mémoire... C'est... Une très belle façon de penser à lui.
- Oh tu sais, je ne t'ai pas dit ça pour que tu te sentes triste pour moi, je ne veux pas te transmettre ma douleur. Savoir qu'il souffrait autant durant sa vie m'a permis de faire mon deuil, la mort là apaisé...En réalité, je veux te faire
comprendre qu'il ne faut jamais passer à côté de l'amour, car tu ne peux jamais savoir à côté de quoi tu passes. Si ma rencontre avec Patmol était à refaire, je referais le sot et je l'aimerai...Et souffrirait encore une fois. Sans me poser la moindre question, même si ça me fait souffrir, même si les gens jugent, même si les gens profanent...
- Même si les gens l'accusent, même si les gens ne le comprennent pas... Finissa Jade, en pensant elle aussi à sorcier en particulier.
- Tu as tout compris... Dit-il, le regard perdu en laissant son dos glisser contre le mur jusqu'à s'assoir à même le sol.
-Jade, reprit-il d'un ton plus sérieux, je suis le fils d'Abraxas Malefoy.
- Heu d'accord...Que veux-tu dire, Dorkus? Murmura Jade en s'agenouillant à la hauteur de son ami.
- Que si mes cherches sont exactes, nous avons même mère. Je me souviens de tes premiers pas dans le manoir, j'ignorai que nous partagions le même sang. Je suis le lien entre la famille des Malefoy et celle des Greengrass.
Dorkus avait comme l'air... Délirant.
- Maman ne m'a jamais parlé d'un demi-frère, Dorkus... Il doit y avoir erreur, je pense que tu manques de sommeil.
- Les arbres généalogiques ne mentent jamais, ils se modifient au fil des naissances. Il est toujours là, dans le manoir abandonné de mon père, tu peux faire comme moi et aller le vérifier si tu le souhaites. Il indique bien que je suis le fils d'Abraxas Malefoy, demi-frère de Lucius Malefoy, et fils de Ritanius Greengrass.
- Ritanius... Serais-ce donc possible qu'il s'agisse... Du vrai prénom de ma mère?
Je connais la réputation de la famille Greengrass... Elle est similaire à celle des Black, c'est une famille de sang-pur affilié à Lord Voldemort.
- Changer d'identité comme ils l'ont certainement fait n'a rien d'anodin Jade, même dans le monde des sorciers. Après, ce nom de famille aurait été trop lourd à porter pour toi, surtout par les temps qui courent. Ce n'est pas une mauvaise chose, ta fausse identité.
- Est-ce que tu as vu mon nom, sur cet arbre ?
- Évidemment que oui, tu fais parti de la famille.
- Et celui de mon père?
Il ocha la tête en signe de négation.
Jade se raidit, se coucha sur le sol froid et alluma une cigarette qu'elle venait de trouver par terre. Elle avait juste envie de crier et de tout casser autour d'elle, mais à quoi bon, au point où elle en était.
- De toute façon, dès que je suis arrivée ici, j'ai su que ma vie n'était qu'un gros mensonge...
- Nous sommes une génération d'après-guerre, je pense que beaucoup de jeunes adultes comme nous sont dans la même situation.
- Mais t'imagines un peu?! Dorkus, alors nos parents étaient et sont encore certainement des criminelles de guerre recherché...
- Mon père est mort est mort d'un cas de Dragoncelle. Et dans notre monde, la liberté d'expression est poussée à son paroxysme, on ne condamne pas des sorciers pour leurs idéologiques, aussi sanglantes soient-elles. Dans le cas contraire, toute ma famille serait déjà a Azkaban, mais ils n'ont tué personne, alors ils sont intouchables.
- C'est... Juste complément fou. Mes parents tremblaient rien qu'à m'entendre oser prononcer le nom du seigneur des ténèbres, alors tout cela n'était qu'une comédie.
Dorkus se releva d'un coup, il avait une hypothèse.
- Non Jade, ça n'en était pas une! Dit-il tournant en rond. Mon demi-frère, Lucius Malefoy, et son fils craignaient par dessus tout la colère de leurs maître, et c'était aussi le cas de mon père. Et s'ils étaient partis après l'avoir déçu par peur de se faire tuer?
- Et est-ce une raison pour t'abandonner dans ce foutu manoir avec ces connards d'extrémistes ? On aurait pu vivre ensemble, Dorkus... Ils... Ils auraient dû te prendre avec eux!
- Penses-tu vraiment que ton père aurait voulu de l'enfant d'un autre? Soit raisonnable, elle m'a eu très jeune. Nous vivons en communauté dans ce manoir, une sorte de secte...
- Et est-ce une raison ? S'énerva-t-elle.
- Tu ne connais pas mon père. Il a toujours été infidèle, a l'affût de la moindre jeune sorcière. Mais mon sang lui convenait, il s'est occupé de moi à sa manière et jamais il ne m'aurait laissé partir. Il avait essayé de faire de moi le parfait petit Serpentard que je n'ai jamais été!
Après avoir calmé son demi-frère, Jade lui raconta tout ce qu'elle savait de leurs mère, y compris les bon moments, car oui, elle avait toujours été une bonne mère jusqu'à ce qu'elle parte à Glasgow.
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Hello,
Je suis désolée pour ce chapitre pas très joyeux, mais tout ne peux pas être toujours tout blanc. Parfois, quand je me sent triste, je deviens alors incapable d'écrire des choses positives. Bon au moins, maintenant, on sait que Rita, la mère de Jade, mentait sur son identité. C'est pour cela que Ni Rogue, Ni le Moine Gras ne trouvaient d'informations sur elle, ni sur son père. On sait également pourquoi Jade avait déjà cette impression de déjà vu avec Dorkus ainsi que les raisons de leurs ressemblance
