Chapitre 1. Le crash

Elirenn attendait, impatiente de monter dans le zeppelin, sa petite valise en cuir dans la main gauche, et son ticket dans sa main droite. L'IFS Zéphyr était non seulement un bijoux d'aéronautique, mais également une véritable œuvre d'art. Elle avait tant rêvé d'y voyager, et son rêve allait se réaliser ce mardi 14 avril 1885.

Le mobilier riche de la chambre dont sortit Elirenn compensait l'extravagant coût des billets pour monter à bord. Le couloir se terminait par un grand escalier rejoignant le hall principal. Les architectes du dirigeable ont également pris soin de sculpter le bois poli, orné d'un tapis rouge. Un immense lustre procurait une lumière tamisée, complétée par des petits mais nombreux hublots donnant sur les montages que les voyageurs survolaient actuellement. Des canapés et fauteuils en cuir étaient placés de manière à ce que les voyageurs puissent profiter des paysages. À droite de l'escalier, un comptoir en bois orné des plaques d'étain offrait de quoi se désaltérer et reprendre des forces lors du voyage.

Les voyageurs, venaient de chaque région d'Arcanum. Pendant que les hommes jouaient aux dès en fumant des cigares, les dames humaines, elfes et demi-elfes, échangeaient sur un créateur de mode, nouvellement installé à Tarant.

« Regardez, ces jeunes n'ont aucun respect des convenances. - s'exclama une humaine en regardant Elirenn passer près d'elle. - Une dame en pantalon, armée qui plus-est ! Nous sommes entre personnes respectables, Mademoiselle, dans un lieu respectable. Vous auriez dû laisser vos armes dans votre cabine et revêtir une tenue plus adéquate.

- Et vous, Madame, devriez vous occuper de vos affaires. »

Elirenn lui jeta un regard froid, et s'installa dans un large fauteuil en cuir, aux accoudoirs sculptés en forme de têtes de lion. Le groupe de femmes échangea des regards choqués.

« Bonjour Madame, je vous souhaite la bienvenue sur l'IFS Zéphyr. – Un jeune homme en tenue de serveur s'approcha de Elirenn. - Que souhaitez-vous déguster pour débuter cette traversée ?

- Un gin, s'il vous plaît, sec. – dit-elle en souriant.

- Voici, Madame. Dans quelques instants nous commencerons la traversée de la chaîne Stonewall, qui devrait durer trois heures, il faudra ensuite compter six heures pour arriver jusqu'à Tarant.

- Je vous remercie pour ces renseignements ».

Du haut de ses vingt-cinq ans, Elirenn avait déjà fréquenté des beaux lieux, elle avait étudié les arcanes à la faculté de Dalaran, connue pour son architecture elfique épurée, elle avait aussi fréquenté le cercle des amateurs d'art d'Auberdine, un vaste domaine aux décors riches. Toutefois, elle n'aurait pas pu imaginer intégrer ces somptueux décors dans un bâtiment volant.

Les voyageurs ne semblaient pas impressionnés par le somptueux décor du zeppelin.

Les demi-ogres, gardes du corps, restaient dans l'ombre pendant que leurs maîtres gnomes, discutaient des derniers traités commerciaux. Un autre groupe, d'hommes et de nains se passionnaient pour la nouvelle percée technologique et exposaient leurs connaissances en aéronautique, commentant les particularités de l'IFS Zéphyr. Une atmosphère enthousiaste et animée régnait.

Le dirigeable survolait les montagnes, suffisamment bas pour voir la lumière du soleil se refléter dans les nuages à leur hauteur. En sirotant le gin, la jeune femme se perdit à nouveau dans ses pensées.

Dès son jeune âge, la mère supérieure qui dirigeait le pensionnat, lui avait enseigné que c'était à Tarant que tous les hommes brillants ont réussi à faire évoluer le monde moderne, grâce à leurs inventions.
Pourtant, quand Elirenn lui annonça son projet, lui avait déconseillé de voyager vers la capitale, repère des mécréants, des voleurs, des hommes de peu de foi et des femmes de peu de vertu.
C'était sans doute par peur de la voir partir sa protégée.

Des coups de feu la sortirent de ses pensées. Les discussions se tarirent, à mesure que les coups de feu s'approchaient. Elirenn regarda par l'hublot et aperçut des engins volants, dotés de mitrailleuses. Elle s'écarta de la fenêtre, les voyageurs criaient dans une panique générale. Les tables se retournaient, les verres se brisaient, les dès roulèrent vers le nez du dirigeable.

L'IFS Zéphyr plongeait dans le vide.

S'accrochant aux décors sculptés, accroupie, Elirenn parvint à atteindre les escaliers, pour se réfugier sous la structure métallique. Il n'y avait aucune chance qu'elle s'en sorte vivante. L'une des parois se déchira avec les nouveaux impacts de balles. Le sifflement du vent l'étourdissait, elle ne pouvait plus distinguer les hurlements, le monde tournait autour d'elle, dans une spirale infernale. Avec la vitesse à laquelle ils perdaient de l'altitude, elle sentait ses entrailles s'écraser sur eux-mêmes.

Le choc était imminent, aveuglant. Un voile noir tomba sur ses yeux.

Elirenn toussa, l'odeur de carburant irritait sa gorge. Elle était en vie, endolorie, mais en vie. Tout autour d'elle était calme, sombre, mais une faible lueur rayonnait dans le noir.

Ses tentatives d'atteindre la lumière furent infructueuses, quelque chose bloquait. Elle était vivante, elle n'allait pas se laisser mourir. Elirenn rassembla toutes ses forces et donna des coups de pieds sur ce qui semblait bloquer la lumière. En tombant, la lourde planche laissa entrer la lumière et un nuage de poussière.

Ses yeux brûlaient, quelques instants s'écoulèrent avant qu'elle ne soit parvenue a les rouvrir et se relever doucement. Chaque centimètre de son corps la faisait souffrir. Mais elle était vivante. C'est tout ce qui comptait.

« À l'aide... » - Une voix étouffée, presque indistincte s'éleva dans le crépitement des flammes autour des décombres.

« Aidez-moi, s'il-vous-plaît... ».

Elle parvint à ramper jusqu'à la voix et vit un vieux gnome, gravement blessé.

« Oh... merci mon amie, je n'ai pas beaucoup de temps ».

Une partie du squelette métallique du dirigeable avait transpercé le ventre du gnome, il n'en avait plus pour longtemps.

« Tu dois trouver le garçon... - le gnome inspira. - Trouver le garçon, et lui rendre sa bague. Il saura ce qu'il faut faire. - Le gnome retira une bague de son annulaire et le tendit vers Elirenn. La jeune femme prit sa petite main froide dans la sienne.

- Je le retrouverai.

- Nous devions le faire, il nous a fait des choses innommables et nous n'avions d'autre choix que de faire ce qu'il a dit. Nous sommes si peu nombreux mais le travail est presque terminé et puis... Il va...

- Je ne comprends pas ce que vous dites.

- Écoutez-moi ! Vous ne pouvez pas imaginer ! Il revient pour tout détruire, tout et tout le monde... ».

Ce sursaut d'énergie avait encore affaiblit le gnome, qui cracha du sang.

« S'il vous plaît, trouvez le garçon ! Dites-lui que je me suis échappé et que je suis revenu pour l'avertir. Il saura quoi faire. C'est de toi mon ami. Tout. dépend. De toi. ».

Il s'éteint avec ces derniers mots, des mots dépourvus de sens. Des divagations d'un gnome mourant, intoxiqué par la fumée omniprésente.

Une puissante odeur de l'essence enveloppait Elirenn, à nouveau, la chaleur de la fumée brûlait ses yeux. Une ombre s'approchait, était-ce une hallucination liée aux vapeurs toxiques? Les pilotes des engins volants qui venaient terminer leur travail?

Une silhouette encapuchonnée l'attrapa par les bras, pour la tirer hors de la fumée, loin des vapeurs et des brasiers. Elirenn plissait les yeux en essayant de comprendre qui était cette personne. Quand la lle se releva vite et attrapa la dague accrochée à sa cuisse.

« Je n'arrive pas à y croire...! - L'homme qui se tenait face à elle retira sa capuche. - Je veux dire, toi... Et le zeppelin...! Et le feu...! Et l'autel dit ça...! As-tu une idée de ce que tout cela signifie ? »

Le flot de paroles renforça la douleur qui l'irradiait dans la nuque et à l'arrière du crane.

« Qu'est-ce que tu racontes ? - demanda Elirenn en baissant la dague, l'inconnu n'avait pas l'air dangereux à première vue.

- Mais tu parles ! Je veux dire... bien sûr que tu parles... qu'est-ce que je suis, un idiot bavard ? Attends ! Qu'as-tu dit ? Peut-être que je devrais écrire tout ça... » - le flot de paroles continuait pendant qu'il fouillait dans les poches de sa robe.

Elirenn était heureuse qu'il l'ait sauvée, mais l'inconnu ne semblait pas très équilibre et surtout, il était beaucoup trop bavard. Elirenn perdait patiente, à mesure que la douleur s'intensifiait. Son babillement était complètement incompréhensible.

« Monsieur. Ralentissez un peu et expliquez-moi ce que vous dites... »

Cette fois, il semblait avoir compris. Ses yeux bleus s'éclaircirent, et elle avait l'impression qu'il venait tout juste de comprendre, qu'elle était une véritable personne.

« Pardonnez-moi... vous êtes blessée, il faut vous soigner et moi... je suis en train de foutre le bordel avec toute cette affaire. Ce n'est pas le moment. - il prit un me profonde inspiration. - Je m'appelle Virgil, Madame. Je suis un moine Panarii, et en tant que tel... - il hésitait un instant, puis posa sa main droite sur son cœur. - J'engage ma vie au Vivant. Moi, Virgile, je suis à votre service, Madame… Comment vous vous appelez ? ».

Elirenn clignait des yeux sans comprendre, en regardant la main qu'il lui tendait. Si au départ, Virgil n'avait pas l'air dangereux, ses paroles semblaient celles d'un fanatique fou et maintenant, elle avait un doute. Une très fine frontière séparait la folie de la dangerosité. Elle ne savait pas si elle devait le suivre, ou s'en éloigner. Il venait de la sauver, mais elle n'était pas convaincue que c'était un véritable moine.

Certes, il tenait un bâton en bois à la main, mais elle apercevait sous son manteau entrouvert, une épée accrochée à gauche de sa ceinture, et une arme à feu à droite. Une longue cicatrice, assez ancienne, traversait le côté droit de son visage, de la tempe, jusqu'à la mâchoire. Sa carrure avait plus d'un combattant que d'un homme de foi… Mais pour l'instant, elle avait besoin de son aide.

« Elirenn. Elirenn Smith. – répondit-elle en attrapant sa main.

- Je vais vous soigner, Dame Elirenn, si vous me permettez. Asseyez-vous, juste là ».

Elirenn s'assit sur la pierre désignée par Virgil. Il se pencha au dessus de sa tempe, inspecta la blessure avec attention, et fouilla son sac en marmonnant, pour en sortir plusieurs fioles et pots.

« Virgil, j'ai vraiment besoin d'explications. Je ne comprends rien à ce que tu viens de me dire.

- Oui, oui, bien sûr. – dit il en appliquant une pâte verte sur la plaie, après l'avoir nettoyé au préalable. - Tu vois... tu es lui, enfin, je veux dire, la euh... réincarnation de... euh, comment s'appelle-t-il ? Je ne m'en souviens jamais... et je le mélange toujours avec l'autre type... le méchant. Toi, euh... eh bien, tu sais comment tous ces vieux noms elfiques... heh, heh euh... hmmm. ».

Il eut un rire nerveux, en regardant les oreilles pointues de Elirenn.

« Je ne pense pas avoir tout à fait saisi l'essentiel, Virgil. Et je ne suis pas du tout la personne que vous croyez.

- Oui... d'accord... euh... donnez-moi juste un moment. Vous voyez... les Panarii... c'est la religion qui s'est formée autour des choses qu'il a dites, je veux dire que vous avez dit... oh, oublie ça... commençons par le début. Ou ce début, puisqu'il y a beaucoup plus de choses qui se sont passées avant. En tout cas, je crois que tu es la réincarnation d'un elfe puissant, que les Panarii vénèrent, et dont le nom est, euh... »

Elirenn laissa échapper un soupir.

« D'accord... oui, le nom... euh attendez ! Je me souviens de quelque chose ! C'est écrit dans les écritures. "Le Vivant revivra sur des ailes de feu". Non attends, je pense qu'il dit renaître sur des ailes de feu. Oh, du sang et des cendres ! Pourquoi les elfes doivent-ils toujours être si mystérieux ? Euh...

- Est-ce que tes écritures parlent d'un gnome et d'un anneau ? »

Elirenn montra la bague à Virgil, et lui raconta ce que le gnome lui avait dit.

Il garda le silence quelques instants.

« Pour l'anneau, je ne sais pas. Mais cette histoire du retour du Mal, cela se recoupe… Comme je l'ai dit, je ne sais pas grand-chose sur les prophéties de Panarii, mais je pense tu étais censé revenir et combattre le Mal. Putain de merde ! Je suis perdu, alors que je devrais en savoir plus à ce sujet...

- Alors si vous êtes perdu, imaginez ce que je ressens.

- Vous êtes la seule survivante de cette catastrophe. Cela n'est pas un hasard. Je souhaiterais dissiper votre confusion, mais je suis nouveau dans cette religion. J'aimerais vous amener à rencontrer mon mentor, frère Joachim. Il peut répondre à vos questions. Il est à Tristes Collines, une ville au pied de ces montagnes ».

Elirenn réfléchit à sa proposition. Elle avait besoin d'aide, mais le suivre ne voulait pas nécessairement dire qu'elle lui faisait confiance.

« Allons parler à Joachim. Mais avant cela, j'aimerais inspecter le site, et éventuellement si je peux retrouver mes affaires. ».

Virgil lui tendit le bras, pour l'aider à se lever, puis, la suivit en silence.

Il surveillait les alentours, pendant qu'elle fouillait les décombres. Elle parvint à retrouver sa valise, légèrement déchirée et vidée, mais elle a pu récupérer ses documents et quelques affaires. Effectivement, il n'y avait aucun survivant du crash. Après que Elirenn ait vidé leurs poches des choses qui ne leur serviraient plus, Virgil les couvrait, avec les tissus trouvés sur les lieux, et prononçait quelques mots en leur mémoire.

« Virgil, ces débris ne sont pas ceux du dirigeable, mais de l'engin qui nous a attaqué. »

L'homme inspecta l'épave, sur laquelle un petit écriteau indiquait "Maxim Machinery, Caladon".

« Je n'ai jamais vu rien de tel. Et le pilote, on dirait un ogre… Un ogre serait incapable de piloter un appareil aussi complexe…

- Il ne l'a pas piloté, il s'est écrasé dans l'attaqué.

- Voyez-vous l'étrange amulette qu'il porte ? Et ce symbole sur son visage... Je ne le reconnais pas. Et vous ?

- Non, je n'ai jamais vu ces symboles. – dit Elirenn, en saisissant l'amulette pour la glisser dans son sac.

- Quelque chose ne va pas dans tout ça. Je ne me souviens pas des, euh... écritures parlant d'ogres volants et autres. Nous ferions mieux d'aller aux Tristes Collines et de trouver l'ancien Joachim dès que possible. »

Le jour laissait doucement place à la nuit. À cette heure-ci, l'IFS Zéphyr serait en train de s'approcher à Tarant. Si on l'avait prévenu de ce qu'elle aurait vécu en y embarquant, Elirenn n'y aurait jamais cru. La mère supérieure n'avait pas si tort, quand elle disait que les voyages étaient des sources d'évènements imprévisibles, et souvent fort désagréables.

« Regardez. – dit Virgil, en accélérant le pas et en s'approchant d'un autel en pierre.

- Son esprit renaîtra sur des ailes de feu dans des collines enveloppées de brouillard. – lit Elirenn.

- Le fait que le zeppelin se soit écrasé en ce lieu précis… Ce n'est pas un hasard. »

Elirenn observait l'autel, en essayant de mémoriser chaque mot qui y était inscrit.

« Nous ne devrions pas trop nous attarder, nous ne sommes pas seuls. » - dit Virgil en montrant les loups se faufilant derrière les arbres au loin.

Ils marchèrent en silence, d'un pas relativement rapide, la nuit allait tomber rapidement, et il était plus prudent qu'ils rejoignent la ville et Joachim au plus vite.

Soudain, un personnage vêtu d'une cape noire surgit devant eux.

« Halte ! Restez où vous êtes. – a-t-il exigé. – Que faites-vous ici ?

- Et qui est-tu pour nous le demander ? – riposta Elirenn.

- Je ne veux pas vous manquer de respect – chuchota Virgil, mais j'ai déjà eu à connaître ce type d'enfoirés, euh… individus. Me laisseriez-vous lui parler ? »

Elirenn acquiesça et Virgil s'approcha de l'inconnu.

« Non, vous, que faites-vous ici ?

- Je viens de Tristes Collines, j'ai vu l'accident, et je suis venu aussi vite que possible.

- Oh, vraiment ? – le ton de Virgil était doux, mais glaçant. – J'en viens justement. Ce n'est pas si près et il n'y a aucun moyen pour que vous ayez pu voyager si vite. – il s'arrêta un instant. – Je pense que vous mentez, Monsieur.

- Je… euh… je n'ai pas dit que j'y venais à l'instant. Je campais non loin d'ici… - bredouilla-t-il, avant de reprendre son ton autoritaire. – Mais je ne comprends pas pourquoi tu m'interroges ? Je ne t'ai rien fait de mal…

- Non, je ne pense que vous comprenez, – a déclaré Virgil, en serrant son bâton, et mettant une distance entre lui et Elirenn , comme s'il tentait de la cacher – Je n'aime pas vos réponses, et je n'y crois pas. Alors je vais reposer ma question : pourquoi es-tu ici ?

- Je vous décommande de me parler de cette façon, mon ami. J'ai posé la question en premier et j'attends une réponse. – son regard balançait de Virgil, à Elirenn. – Nous pouvons rendre cela simple, ou plus difficile, à votre guise.

- Je préfère la manière difficile. ».

Avant que l'inconnu n'ait réagi, Virgil lui flanqua un coup de bâton à l'oreille, puis dans le ventre. Elirenn dégaina son épée, voyant que l'inconnu tentait de blesser Virgil avec une dague. Elirenn planta la lame de son épée dans le dos de l'inconnu.

« Vous auriez du rester en retrait. – dit Virgil froidement. – Vous auriez pu être blessée. Encore.

- Vous également. » – répondit Elirenn en remettant son épée dans le fourreau.

Virgil leva ses sourcils, et sourit.

« La dague est empoisonnée – dit-il en la poussant avec sa botte. – Ce qui signifie que cet homme est un tueur à gages… Comme si quelqu'un souhaitait contrôler que personne ne sorte vivant de cet accident.

- Il porte la même amulette. Cela a sûrement à voir avec le gnome.

- Allons en discuter dans mon camps ».

Les bois étaient calmes, comme si la chute de l'IFS Zéphyr avait fait fuir toute la faune autour du site de l'accident. Une fois arrivés au camps, Virgil alluma le feu et partagea son repas avec Elirenn.

« Vous n'avez quand même pas l'air très bien informé sur votre religion… - dit Elirenn, en réchauffant ses mains près des flammes.

- Je… je n'ai pas souvent écouté ces cours. – avoua-t-il – Et j'ai prononcé les vœux récemment. Mais, je suis persuadé, que ce n'est pas par un heureux hasard, que vous êtes la seule survivante du crash, et que vous êtes retrouvée dans cette histoire. Merde ! Je sais que je devrais en savoir plus…

- Ce Joachim, que nous allons voir, qui est-il ?

- Frère Joachim, est un membre du conseil Panarii et il est également professeur. Il m'a donné un coup de main quand j'en avais besoin, quand j'étais au plus bas. »

Virgil fixait d'un regard perdu le feu, dont les flammes dansaient dans l'ombre.

« Reposez-vous, j'assurerai votre garde cette nuit. Il reste encore du chemin jusqu'à Tristes Collines ».