Petit OS qui se déroule à la fin de l'épisode 14 de la saison 3. J'ai essayé d'imaginer la naissance de la relation Nancy/Mateo. J'espère que vous prendrez plaisir à le lire.
Nancy était dans sa voiture. Elle avait rentré dans son GPS les cordonnés du café que Mateo lui avait donné. Elle avait trouvé une place non loin du café en question. Avant de sortir de la voiture, elle avait abaissé le pare-soleil avec un miroir et s'était recoiffé en voyant qu'une mèche dépassait de sa queue de cheval. Prise d'une pulsion, elle chercha dans son sac à main son baume lèvre à la cerise qui était légèrement teinté rouge. Elle stoppa son geste, le stick encore contre sa lèvre en se demandant pourquoi elle faisait ça, pourquoi elle avait envie de se faire belle pour boire un café avec un collègue. Après tout, il la voyait tous les jours dans son uniforme basique et sans maquillage. Elle finit tout de même de s'appliquer une couche de baume sur les lèvres, rangea le tube dans son sac, sorti de la voiture et la verrouilla.
Elle se dirigea vers le café. C'était un endroit calme et paisible, sans trop de bruit avec une décoration sobre. Elle vit au fond de la pièce Mateo lui faire un signe de la main et elle s'avança vers lui. Elle prit place sur la chaise en face de lui et un serveur vient prendre leur commande. Aucun des deux ne savait comment commencer la conversation sans parler de la fusillade qui avait eu lieu plut tôt dans la journée.
« Je… » dirent ils tous les deux en même temps. Leurs regards se croisèrent et ils rirent tous les deux à leur synchronicité. Le serveur arriva avec leur commande et ils se calmèrent un peu pour le remercier.
« J'ai envie de parler d'autre chose que ce qu'il c'est passer aujourd'hui mais en même temps, j'ai envie d'en parler. » dit Nancy.
« Je sais. Moi aussi, je ressens la même chose. Je me sens coupable de ne pas l'avoir vu venir plus tôt ».
« Ce n'est pas ta faute, personne n'aurait pu le prévoir. Cet homme a un sérieux problème de gestion de la colère qu'il doit régler. »
« Un peu comme notre capitaine »
« Oui. J'espère juste qu'il réglera ses problèmes de gestion de la colère avant de tirer sur l'un d'entre nous quand on aura fait une erreur ». Plaisanta Nancy
Leurs regards se croisèrent et ils éclatèrent de rire en même temps, la fatigue physique et émotionnel de la garde éprouvante qu'il venait de vivre y aidant. Ils attirèrent les regards d'autres clients du café. Un couple d'octogénaire les regarda, leur expression exprimant clairement que leur rire trop fort les dérangeait dans lors de leur sortie tranquille.
« Empêche-moi de devenir comme eux quand j'aurai le même âge. » dit Nancy.
« Seulement si tu fais la même chose pour moi » répliqua Mateo.
« D'accord. On veille l'un sur l'autre. »
« Promis ? »
« Promis » lui répondit Nancy avec un grand sourire.
Ils continuèrent leur conversation paisiblement, parlant essentiellement de leur travaille et de leurs collègues. Ils se séparèrent au bout de trois heures, chacun repartant dans leur voiture respective.
oOo
« Nancy ! Attention ! ». Elle entendit la voix de Mateo, puis une détonation, puis le silence glaçant qui en suivit. Elle ne ressentait pas la douleur, mais lorsqu'elle leva les mains à son visage, elles étaient couvertes de sang. Son sang.
« Nancy. Oh mon Dieu Nancy. Capitaine, Nancy est blessée. » elle entendait Mateo, mais ne le voyait pas encore.
Ensuite, elle vit son visage « Ça va aller. Accroche-toi ». Puis le noir complet.
Elle se réveilla en sursaut et en sueur dans son lit. Elle sentait son cœur tambouriner dans sa poitrine et avait du mal à respirer. Elle essayait de reprendre ses esprits. Elle était en train de faire une crise de panique. Elle chercha frénétiquement dans le tiroir de sa table de nuit pour trouver des anxiolytiques. Après avoir trouvé du paracétamol et de l'ibuprofène, elle tomba enfin sur du prazepam. Elle laissa fondre le comprimé sous sa langue et se calma un peu. Mais le bruit d'un pot d'échappement d'une moto démarrant plein gaz au pied de son immeuble la replongea dans les souvenirs de son cauchemar et de la fusillade. Elle recommença à paniquer. Elle se saisit de son téléphone et appela Mateo. Il répondit au bout de quelques sonneries.
« Nancy ? » sortie du haut-parleur, la voix encore endormi de Mateo.
« Je… La fusillade… Cauchemar. Je crois… que je fais… une crise d'angoisse. »
« Essaie de te calmer. J'arrive ».
« D'accord ». Elle raccrocha.
J'arrive. Il faillait qu'elle trouve le courage de se lever du lit et d'aller ouvrir la porte.
Elle s'assit au bord du lit et se leva, les jambes tremblantes. Elle dut s'arrêter à certain moment et se tenir à des meubles avant d'arriver à la porte. Aussitôt qu'elle tourna la clé dans la serrure, la porte s'ouvrit sur Mateo, vêtu d'un sweatshirt et d'un jogging. Elle ne bougea pas et se mit à pleurer.
« Nancy… » dit Mateo tout en la prenant dans ses bras. Elle se laissa aller contre lui, cachant son visage dans le creux de son cou. Elle sentit ses jambes tremblées et qui ne la soutenait plus. Puis soudain, elle se sentit décoller du sol. Mateo était en train de la porter jusqu'à sa chambre et l'a fit s'asseoir sur son lit.
« Ferme les yeux et concentre-toi sur ma voix. Tu vas prendre une grande respiration » ce qu'elle fit « et tu expires. Et recommence ». Ils firent ça jusqu'à ce qu'elle soit calmée.
« Tu veux m'expliquer ce qui s'est passé ? »
« Hum hum » elle hocha positivement la tête. « J'ai fait ce cauchemar dans lequel j'étais dans l'ambulance. Et j'ai entendu ce tir. Et c'est moi que la balle a touché. Et je t'endentais crié et me dire que tout irai bien … » elle ne put aller plus loin dans son récit. Tout au long de ses explications, les larmes coulaient sur ces joues et elle éclata en sanglot à la fin de ses explications. Mateo la prit dans ses bras, essuya ses larmes et passa une main dans son dos, pour la réconforter.
« J'aurais dû l'empêcher, j'aurais dû le voir. » lui dit Mateo. « C'est ma faute si tu fais des cauchemars ».
Elle releva soudainement la tête et posa une main sur chaque joue du jeune homme assis en face d'elle.
« Ce n'est pas ta faute, d'accord » lui dit elle en le regardant droit dans les yeux. « C'est la faute de cet homme. C'est à cause de lui que je fais des cauchemars, pas de toi. C'est à cause de lui que tu es rongé par la culpabilité. On a vécu un traumatisme et on va devoir apprendre à le surmonter et à vivre avec. OK ? ».
Il hocha positivement la tête « OK. »
Ils restèrent un moment à se regarder avec pour seul bruit le silence de la chambre. Il avait toujours ses mains sur les hanches de Nancy et elle avait toujours les mains sur les joues de Mateo. Et doucement, elle commençait à pencher la tête vers lui. Il ne bougea pas et ferma les yeux, attendant que les lèvres de la femme en face de lui viennent se poser sur les siennes. Et quand ce fut le cas, il entoura la taille de Nancy de ses bras, lui intimant de se rapprocher de lui. Leur baiser était hésitant puis plus assure, la peur que l'autre ne le rejette s'estompant de chaque côté.
Lorsqu'ils se séparèrent, ils mirent quelque seconde à recouvrer leur esprit. Ce fut Mateo qui réagit en premier en se séparant de Nancy et en se levant du lit. Il fut arrêté dans son élan par la main de Nancy qui agrippa son poignet.
« Reste, s'il te plait. Je ne pense pas que j'arriverai à dormir si je suis toute seule ».
Il hocha la tête positivement pour toute réponse. Elle lui fit de la place dans le lit et il s'allongea à côté d'elle. Il fixa le plafond pendant un moment, se demandant comment il avait pu se retrouver dans la situation actuelle. Il avait embrassé une de ses collègues, au milieu de la nuit, dans le lit de cette dernière, lit dans lequelle il était allongé à présent. Il ne voyait Nancy que comme une amie avant se baiser, même si un part de lui cacher tout au fond de son être lui disait qu'il y avait peut-être plus que de l'amitié. Quand il tourna la tête vers la femme allongée à ses côtés, elle dormait déjà paisiblement. Et il ne tarda pas à la rejoindre dans les bras de Morphée.
oOo
Mateo se réveilla seul dans le lit le lendemain matin. Une odeur de café émanant de la pièce voisine le fit se lever du lit et passer dans le salon.
« J'ai fait du café, si tu en veux. » l'accueillit Nancy. Elle avait beau être en pyjama, les cheveux détachés et légèrement emmêler, Mateo ne l'avait jamais trouvée aussi belle qu'à ce moment précis.
Il se servit une tasse de café en lui répondant merci et un silence gêné s'installa entre eux. Ce fut lui qui le rompit en premier.
« Ce qui s'est passé hier soir… ».
« C'était une erreur de ma part, enfin plus un moment de faiblesse que je n'avais pas envie de surmonter seule. Je suis désolé. On peut prétendre que rien ne s'est passé si tu veux. » l'interrompit elle en baissant la tête vers son café.
« Et si ce n'est pas ce que je veux ? » répondit-il spontanément.
Elle releva la tête à ses propos, ne sachant pas quoi dire tant elle ne s'attendait pas à cette réponse de sa part. Il s'approcha d'elle, se mit sur la pointe des pieds et l'embrassa. Elle y répondit et lâcha une main de sa tasse pour la poser sur le visage de l'homme en face d'elle. Ils se séparèrent, mais leur corps était encore proche.
« Moi non plus, je n'ai pas envie d'être seul en ce moment. Et c'est avec toi que je n'ai pas envie d'être seul. Alors non, je ne veux pas prétendre que rien ne s'est passé hier soir. »
Nancy préféra les gestes à la parole pour lui répondre. Elle posa sa tasse sur le comptoir de la cuisine et embrassa Mateo. Ce baisser était plus passionné et intense que leurs deux premiers. Elle passa ses mains sous le sweatshirt de l'homme en face d'elle, lui intiment de se rapprocher d'elle. Ses pouces commençaient à caresser la peau du jeune homme. Elle lui retira enfin son haut et le laissa tomber sur le sol de la cuisine. Il la regarda, souriant, lui prit la main et la mena à la chambre où ils se découvrirent sous un jour plus intime, laissant les cafés dans leur tasse se refroidir totalement.
