Hello everybody
Merci à vous gentil lecteur ayant cliqué sur cet OS, il a été écrit pour le Discord Festumsempra à l'occasion du CrackFest organisé par les merveilleuses Tiry et Carmilla, merci à vous !
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Mes prompts étaient les suivants :
- Les fondateurs de Poudlard : le brainstorming derrière le nom claqué au sol de l'école
- La bureaucratisation croissante de la société
- Et une amitié improbable entre Fumseck et le Choixpeau
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Merci Marly pour la relecture *insérer un petit coeur*
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Bonne lecture !
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Pour du lard avec toi
Je ferais n'importe quoi
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Écosse en l'an de grâce 952, à la tombée du jour :
Une brume légère née du lac couvrait progressivement le parc et dans la pâle lumière de la lune le vol d'un oiseau se découpa. L'animal se posa dans l'embrasure d'une fenêtre d'une tour du château. C'était un très jeune phénix, méritant encore le titre d'oisillon. Il venait d'éclore et donc de vivre sa première naissance, un peu perdu, il avait été attiré par la lumière de la pièce tranchant l'obscurité de la nuit.
La pièce en question était un petit bureau, richement décoré de boiseries et de tentures pourpres ornées de fils d'or. Plusieurs chandelles éclairaient une grande armure trônant dans un coin et un coffre en bois sculpté de tête de lion était placé près de la fenêtre. Un grand chapeau pointu de tissu grossier reposait dessus. L'esquisse d'un visage se devinait dans l'étoffe et s'anima en voyant le phénix se poser.
« Crévindiou ! Une visite à cette heure tardive ! Un phénix de surcroît ! Quel honneur pour l'humble chapeau que je suis ! Que me vaut cette chance Ô noble animal ? »
Rien dans le comportement de l'oiseau n'indiqua qu'il ait entendu. Il s'envola à nouveau et se posa sur l'imposante table en chêne au centre de la pièce. Au milieu des parchemins se cachait une miche de pain et une coupe encore remplie de vin et l'animal se mit à picorer, ignorant superbement le chapeau qui continuait son discours sans se vexer.
« Vous m'avez l'air d'être tout jeune. J'imagine que vous n'avez pas encore découvert le monde, vous n'êtes donc sûrement pas surpris de m'entendre palabrer. Pourtant je ne pense pas me fourvoyer en affirmant être le seul chapeau capable de réfléchir et de parler. Je suis un peu ému d'ailleurs car il s'agit aujourd'hui de mon premier jour en tant qu'être pensant. Alors bien sûr, à l'aspect déjà usé de ma toile, vous devez vous douter que je n'ai pas été créé aujourd'hui. Je suis un chapeau depuis moultes années ! Seulement voilà, aujourd'hui mon maître, le Grand Godric Gryffondor, m'a fait le plus grand des cadeaux en m'offrant une conscience. J'en suis gonflé d'orgueil ! »
Délaissant le pain, le phénix s'était maintenant tourné vers la coupe de vin qu'il lapait avant de se racler bruyamment la gorge.
« Pourquoi rendre un chapeau intelligent et Legilimens par-dessus le marché, me demandez-vous ? continua-t-il à l'intention de l'oiseau qui n'avait absolument rien demandé de tel. Voyez-vous, mon vénérable maître a eu l'idée grandiose de fonder une école de sorcellerie avec ses amis, le sieur Salazar Serpentard et les dames Rowena Serdaigle et Helga Poufsouffle.
L'oiseau était maintenant occupé à nettoyer délicatement ses plumes.
« Je vois bien que vous ne comprenez pas tout à fait le rapport entre cette école et moi. Et bien voyez-vous jeune oisillon, la raison est assez simple. Ces quatre grandioses Fondateurs ont décidé de répartir les élèves dans quatre maisons, selon leurs caractères et cette noble tâche me reviendra. Et dans des milliers d'années, quand les Fondateurs ne seront plus que poussière disséminée par le vent, je serai toujours là pour raconter la grandiose épopée de la fondation de… De cette belle école qui n'a pas encore de nom, mais nul doute qu'il sera magnifique, noble et aussi fabuleux que ce château ! »
Le jeune phénix avait délaissé ses plumes, il étira longuement le cou puis ses ailes et avec un petit cri, prit son envol et quitta la pièce.
« A la revoyure cher ami ! Ce fut un plaisir de passer cette soirée en votre compagnie, j'espère que vous reviendrez me voir. »
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Le lendemain, dans une grande salle du château :
Un homme d'âge fort respectable, de grande taille, à la longue barbe soignée et aux yeux brillants d'intelligence était installé devant une table en chêne massif finement ornementée. Une tasse d'eau encore fumante était posée devant lui et il la remuait distraitement avec sa baguette. Ses yeux légèrement cernés et son air contrarié témoignaient de la nuit trop courte qu'il avait passée. La porte de la salle s'ouvrit pour laisser entrer une femme imposante, très élégante, portant une belle robe, or et noire. Ses cheveux étaient soigneusement relevés en un chignon travaillé, maintenu par un long ruban doré. Elle avait un sourire doux sur son visage et laissait sur son sillage l'odeur des brioches chaudes qu'elle transportait dans son panier.
« Bien le bonjour Sir Salazar ! Mais quelle est cette mine chagrine que je vois sur votre visage ? Dois-je conclure que la nuit n'a pas été aussi reposante que vous l'auriez souhaité ? »
La dame eut droit à un regard noir, qu'elle choisit d'ignorer en commençant à déposer ses brioches sur la table.
« Bonjour Dame Helga. Non, en effet, ma nuit n'a pas été de tout repos. Il a plu au petit matin et l'isolation dans les cachots n'est pas encore satisfaisante, l'humidité a réussi à atteindre ma chambre, des gouttes me sont tombées sur la tête et ma literie est mouillée.
- L'isola- quoi ?
- L'isolation ! C'est une de nos inventions avec Dame Rowena qui en avait assez d'être réveillée par le froid régnant dans sa haute tour. Mais malheureusement nous ne sommes pas encore tout à fait au point. »
Comme si elle avait deviné que l'on parlait d'elle, la dame entra dans la pièce, toute de bleu vêtue, suivie du chevalier Godric Gryffondor, portant sous son bras son précieux Choixpeau qu'il posa au bout de la table.
« Oyez nobles compagnons ! lança-t-il fort jovialement, ignorant le regard fatigué de son camarade. Je suis ravi de vous retrouver, j'ai dormi comme un sabot cette nuit ! Merci Dame Helga pour ces succulentes brioches ! Notre travail avance, la construction du château est finie, nous nous sommes mis d'accord sur les maisons, les cours que nous enseignerons et grâce au Choixpeau nous avons maintenant un penseur neutre qui pourra répartir les élèves dans les maisons. Avant de répandre la nouvelle de la création de cette école à travers la Grande-Bretagne, il nous reste tout de même un point primordial à voir : comment allons-nous appeler cet établissement ? Allez-y, donnez vos idées, je vous écoute !
- J'aurais vu un nom plutôt simple, attaqua Rowenna Serdaigle. Je pensais à quelque chose comme Jeune Académie de Magie pour Britanniques Organisés et Novices, ce qui en acronyme donne JAMBON.
- Hum, répondit Helga avec précaution, ne voulant pas vexer son amie, c'est peut-être étrange d'avoir une école avec un nom de charcuterie, non ?
- Qu'est-ce qu'un acronyme ? demanda Godric Gryffondor.
- Oh, une idée que nous avons eue avec Dame Serdaigle, répondit Salazar Serpentard, mais nous vous expliquerons cela plus tard. Pour ma part, j'aurais vu quelque chose de plus poétique. Je pensais à un nom sans ambiguïté, comme Wizardcastle.
- Malheureusement, j'ai reçu un hibou d'un ami sorcier vivant en Amérique du Sud, il souhaite créer une école là-bas et va l'appeler Castelobruxo
- Et ? interrogea Godric
- Et bien Castelobruxo veut dire château de sorcière en portugais.
- Fi ! siffla dédaigneusement Salazar. Je ne sais même pas ce qu'est l'Amérique du Sud, je n'ai cure de leur école à la noix !
- Et bien disons que les gens pourraient confondre, commença à s'impatienter Rowena, et puis je crains qu'il n'ait déjà déposé le nom, on pourrait nous reprocher de lui avoir volé.
- Déposer un nom ? Mais qu'est-ce que ce charabia ? s'étonna Godric.
- C'est assez nouveau, c'est un concept que j'essaye de développer permettant de protéger la propriété intellectuelle.
- La propriété intellectuelle ?! Mais quelle est cette idée rocambolesque ?! J'ai une idée, je ne vois pas pourquoi je n'aurais pas le droit de l'utiliser sous prétexte que quelqu'un l'a eue avant moi ! Et puis quelqu'un d'un autre pays en plus ! Que je ne connais même pas ! Quelle sera l'étape suivante ? Créer la diplomatie et être aimable avec les autres pays peut-être ?
- Calmez-vous Salazar, intervint Helga en lui redonnant un peu de brioche. Votre idée était très bonne j'en conviens, mais évitons toute polémique. Pour ma part je pensais que nous pourrions trouver un nom en mélangeant nos patronymes, quelque chose comme Poudaifontard.
- Hum, j'aime bien cette idée de mélanger nos noms, enchaîna Rowena, on pourrait utiliser Grysoudaitard !
- Ou bien Serfonpentouffle !
- C'est peut-être un peu trop long Godric, fit remarquer Salazar. Mais on pourrait raccourcir en Serpentouffle.
- Vous venez de me supprimer ! s'indigna le chevalier.
- Oh… dommage, mais bon vous avez déjà donné votre Choixpeau, ce n'est pas très grave non ? répliqua le mage d'un ton mielleux.
- Calmez-vous, intervint Helga avant que l'échange ne dégénère. Reprenez un peu de brioche !
- Mais j'y pense, les noms de Sir Salazar et de moi-même commencent par la même syllabe. Nous n'avons qu'à utiliser cela pour avoir un nom plus court. Par exemple Serfonffle.
- Cherphonphle ?
- Godric, voyons, ne parlez pas la bouche pleine, s'indigna Rowena, finissez d'abord votre brioche !
- Ceci dit son intervention, quoique malpolie, concéda Helga, nous montre le défaut de ce nom. C' est un peu trop compliqué à prononcer.
- Pourquoi pas Sersoudor alors ?
- Je ne sais pas… Cela ne sonne pas très bien.
- Oui c'est un peu étrange, j'aimerais qu'on considère à nouveau ma suggestion de Wizardcastle.
- Salazar ! s'énerva Rowena en tapant du poing, manquant de renverser la tasse de son collègue. Arrêtez avec ce nom, je vous dis que vous n'avez pas le droit !
- Je voudrais bien savoir qui viendra m'en empêcher ?! Un Roi d'une confédération magique internationale peut-être ?
- La politesse avant tout ! L'honnêteté ensuite ! Et non, aucun chef d'une confédération internationale ne viendra vous punir, mais une telle organisation existera peut-être un jour et vous jugera si vous vous obstinez à vouloir voler le nom de Castelobruxo. »
Le vieil homme éclata de rire.
« Une communauté magique internationale, elle est bien bonne ! Et pourquoi pas un Ministère de la Magie tant que nous y sommes ! Rowena, parfois vous êtes vraiment drôle ! »
Godric se leva voyant que son amie commençait réellement à s'énerver face à la rudesse de leur collègue. Il pressentait que cette fois-ci même les brioches de Dame Poufsouffle ne seraient pas suffisantes à calmer les protagonistes.
« Mes amis, je pense que j'ai eu tort de lancer cette discussion sur le nom de l'école. De toute évidence, c'est un sujet sur lequel nous avons tous besoin de réfléchir posément de notre côté avant de mettre nos idées en commun.
- Oui Godric vous avez tout à fait raison, le soutint Helga. Nous avons tous mérité un jour de repos je pense. Nous pourrions nous retrouver demain à Sixte pour continuer cette discussion.
- Oui excellente idée ! Cela me laisse la journée pour faire sécher mes draps et régler ce problème d'infiltration d'eau dans ma chambre.
- Et moi je pourrais mettre ma correspondance à jour. Ma fille me parlait d'un futur baron dans sa dernière lettre, j'ai hâte de tout savoir. »
La dame se leva la première pour quitter la salle, saluant ses camarades uniquement du bout des lèvres, toujours vexée de son altercation avec Salazar Serpentard. Le chevalier la suivit, son Choixpeau sur la tête, tandis que Salazar et Helga rangeaient les restes de la collation qu'ils ramenèrent jusqu'aux cuisines, avant de partir chacun de leurs côtés.
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À la nuit tombée, dans une pièce du château :
Toujours seul dans le bureau, le Choixpeau fredonnait depuis son coffre où il reposait. Comme la veille, le phénix entra dans la pièce dans un grand bruissement d'ailes. Sans faire preuve d'hésitation cette fois-ci, il alla directement se poser sur la table où le même bout de pain continuait de rassir. Sans attendre, il attaqua son repas.
« Ô mais quel bonheur ! Très cher ami, je suis heureux de pouvoir vous raconter ma journée ! Les Fondateurs ont essayé de trouver un nom pour cette école. Ils n'ont pas réussi, mais c'était passionnant d'observer leurs esprits brillants interagir. Imaginez-vous Fumseck… cela vous dérange si je vous appelle Fumseck ? »
L'oiseau se promenait sur le bureau, claquant du bec à la recherche d'autre chose à manger. Rien n'indiquait qu'il avait écouté ce que racontait le chapeau ensorcelé.
« C'est que, voyez-vous, je me sentais mal de vous appeler uniquement mon ami, ou oisillon… cela ne me paraissait guère respectueux pour une créature aussi noble qu'un phénix, j'ai donc eu l'audace de vous attribuer un prénom. Pendant que les Fondateurs cherchaient un nom pour l'école, j'ai pensé à ce mot Fumseck, je l'ai trouvé beau et noble et je me suis dit qu'il vous irait bien. Vous aimez ? »
Fumseck, puisqu'il s'appelait ainsi désormais, avait ostensiblement tourné le dos au chapeau et fouillait frénétiquement dans les parchemins. Imperturbable, le chapeau continua sur sa lancée.
« Je disais donc, imaginez-vous Fumseck les quatre plus grands esprits de notre époque en train de discuter pour trouver le nom transmettant le mieux la noblesse de leur projet. Ils n'ont pas réussi à se mettre d'accord pour l'instant et ils ont préféré arrêter leur discussion. Sieur Salazar s'est emporté et le ton a failli monter entre lui et Dame Rowena. Sieur Salazar est un homme intelligent, mais il est assez orgueilleux et supporte mal qu'on lui dise non. Il était vexé comme un poul que quelqu'un d'un autre pays ait eu la même idée que lui. C'est dommage car sa proposition était la meilleure de toutes. »
Le phénix s'était envolé pour se poser en haut d'une grande armoire, roulé en boule, il ferma les yeux se préparant à dormir.
« J'espère que cette journée de repos les aura inspirés et que la discussion de demain sera plus fructueuse. Mon maître Sieur Godric Gryffondor m'a dit qu'il allait explorer les environs à la recherche d'idées. Dame Helga l'a accompagné, elle se promène souvent dans les alentours pour aider des miséreux. Peut-être auront-ils trouvé l'inspiration lors de cette promenade. Je suis vraiment impatient. Voyez-vous Fumseck, j'aimerais écrire une chanson sur cette école, mais sans nom c'est bien plus compliqué. Vous voulez que je vous chante ce que j'imagine pour l'instant ? »
Le phénix plongé dans un profond sommeil se réveilla en sursaut quand le Choixpeau se mit à chanter.
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« Qui a eu l'idée bizarre
Un jour d'inventer c' bazar,
Qui a eu l'idée bizarre,
Un jour d'inventer c'bazar
C'est Gryffondor, Poufsouffle, Serdaigle, Serpentard
Gryffondor, Poufsouffle, Serdaigle, Serpentard
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Ils ont fait des maisons
Les serpents et les lions
Ils ont fait des maisons
Les blaireaux et les aiglons
Gryffondor, Poufsouffle, Serdaigle, Serpentard
Gryffondor, Poufsouffle, Serdaigle, Serpentard
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Ces quatre grands Fondateurs
Sont vraiment des génies
Ils transmettent leurs valeurs
Et nous apprennent la magie
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Qui a eu l'idée bizarre
Un jour d'inventer c' bazar,
Qui a eu l'idée bizarre,
Un jour d'inventer c'bazar
C'est Gryffondor, Poufsouffle, Serdaigle, Serpentard
Gryffondor, Poufsouffle, Serdaigle, Serpentard
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Cours de sortilège, matière très ludique
Leçon de potion et d'arithmétique
Que de, que de travail, travail
Gryffondor, Poufsouffle, Serdaigle, Serpentard
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Je ne sais pas ce que vous pensez cher ami. J'en suis assez satisfait pour l'instant, mais je n'aime pas trop dire « ce bazar » en parlant de l'école. J'ai vraiment hâte qu'ils choisissent un nom. Et si possible qui finisse en « -ar » que je n'ai pas à changer ma chanson. »
L'oiseau, contrarié d'avoir été réveillé prématurément par la voix criarde du chapeau, s'envola hors de la pièce avec un cri de mécontentement.
« Adieu Fumseck ! Je suis sûr que nos chemins se croiseront à nouveau, je vous écrirais une chanson ! »
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Le lendemain, dans la Grande Salle :
Un soleil radieux brillait, il avait pris la place du brouillard et des pluies fines des jours précédents et en profitait pour parer d'or les feuilles rougies par l'automne de l'immense parc. Les deux dames étaient déjà attablées et discutaient avec animation de leurs activités de la veille, Helga Poufsouffle expliquant qu'elle avait croisé un pauvre elfe miséreux et qu'elle avait décidé de l'embaucher dans les cuisines pour l'aider.
Bien plus guilleret que la veille, suite au beau temps et à l'absence d'inondation dans sa chambre, l'élégant Salazar Serpentard entra à son tour dans la salle et salua aimablement ses camarades. En retard, comme d'habitude, Godric Gryffondor finit enfin par arriver une dizaine de minutes plus tard. Il entra un immense sourire aux lèvres, son précieux Choixpeau sur la tête et un grand sac sur le dos.
« Bien le bonjour gentes dames et Sieur Salazar ! J'espère que la journée d'hier a été reposante et fructueuse pour vous.
- Bonjour à vous Godric, commença Rowena. Reposante, oui. Fructueuse, tristeusement de mon côté pas réellement. J'ai réfléchi toute la nuit mais je n'ai aucune nouvelle proposition.
- Moi non plus. Même si je suis de meilleure humeur qu'hier, je n'arrive pas à oublier mon idée de Wizardcastle.
- Et moi j'ai l'esprit bien trop focalisé sur ce pauvre elfe que j'ai rencontré hier.
- Hum… nous voilà mal partis alors, car je misais beaucoup sur vos suggestions. Cependant j'ai une bonne nouvelle pour nous remonter le moral ! En me promenant hier j'ai fait la connaissance d'un charmant paysan qui élève des cochons dans les prés entourant le château. Il m'a invité chez lui et figurez-vous qu'il produit lui-même son propre lard ! Il m'en a offert une grande quantité pour que je puisse partager avec vous ! Admirez ! »
Sous le regard de ses camarades, alléchés, le chevalier sortit de son sac une montagne de tranches de lard tout juste grillées et l'envoûtant fumet de la viande se répandit immédiatement dans la pièce. Il fit également apparaître des assiettes et un grand plat de pommes de terre sautées. Ses collègues se répandirent immédiatement en exclamation enthousiastes et en remerciements abondants.
« Ne me remerciez pas mes amis, remerciez cet aimable fermier qui nous aura si généreusement offert une partie du fruit de son dur labeur. N'hésitons plus, mangeaillons à nous en faire péter la sous-ventrière !
- Ôtez-moi d'un doute, s'inquiéta soudainement Salazar la fourchette suspendue à quelques millimètres de sa bouche. Ce manant dont vous parlez… c'était un sorcier n'est-ce pas ?
- Hum… pas tout à fait…
- Pas tout à fait, comment cela pas tout à fait ?! Comment peut-on ne pas être tout à fait sorcier ?! Il me semble que la définition est assez simple ! Cet homme, faisait-il de la magie, oui ou non ?
- Disons qu'il ne fait pas de magie comme vous et moi mais la manière dont il arrive à transformer un petit cochon grassouillet en une tranche de lard aussi succulente est de la magie pour moi !
- Très bien donc c'est un vulgaire Moldu, trancha Salazar en repoussant avec dégoût son assiette.
- Salazar, ne montez pas sur vos grands chevaux, vous allez passer à côté d'un plat réellement exquis, protesta Helga en se servant copieusement.
- Et puis quelle chance que ce monsieur habite si près de chez nous, s'enthousiasma Rowena. Nous allons pouvoir nous fournir régulièrement chez lui désormais.
- Qu'ouïs-je ?! Acheter plusieurs fois de la nourriture à un Moldu ! Je m'y oppose fermement !
- Salazar, cessez de râler ainsi. Je suis aux anges depuis que j'ai fait cette découverte ! répliqua Godric avec passion, des étoiles dans les yeux. Depuis les fenêtres de ma tour, je devine au loin les prés où ces succulents cochons s'ébattent gaiement et dans mon esprit ces terres deviennent des prés de lard !
- Pré de lard… quel incroyable ramassis de balivernes!
- Goûtez et vous comprendrez notre enthousiasme ! Pour soulager votre conscience vous n'avez qu'à vous dire que nous asservissons ce Moldu ! »
Ne lui laissant plus le choix, Rowena Serdaigle lui plaça une fourchette dans les mains qu'elle guida jusqu'à sa bouche et le mage consentit à contre cœur à goûter le fameux plat. Quelques minutes plus tard, même le têtu Salazar était convaincu que cette viande était la meilleure qu'il ait jamais mangée et qu'elle devrait être au menu tous les jours.
« Tout cela est délicieux mais ne règle pas notre problème, intervint Rowena. Nous cherchons toujours un nom qui nous correspond.
- Che ne chais pas mais che pherais n'impo't quoi pou du lard !
- Poudlard ? Godric enfin, nous vous l'avons déjà dit, ne parlez pas la bouche pleine, protesta Helga. On ne comprend pas un traître mot de ce que vous dites ! Qu'est-ce que vous feriez à Poudlard ?
- Et surtout quel est cet endroit ?
- Non pas Poudlard ! J'ai dit que je ferais n'importe quoi pour du lard !
- Je ne sais pas si Poudlard existe, mais moi en tout cas pour ce lard, je suis effectivement prêt à tout, même laisser tomber mes principes, louez soit ce paysan et qu'importe s'il est Moldu !
- Je sais ! s'exclama Helga. Puisqu'il nous met tous d'accord, pourquoi ne pas choisir Poudlard comme nom ? »
Salazar se retint de faire remarquer qu'ils avaient rejeté le jambon la veille, pour finalement choisir le lard. Les quatre camarades se mirent donc d'accord sous le regard dubitatif du Choixpeau.
« Parfait, c'est décidé cette école s'appellera Poudlard ! s'écria Godric. Je commence déjà à envoyer des lettres pour trouver des élèves.
- Et moi je vais prévenir mes amis à l'international, pour déposer le nom. »
Salazar Serpentard leva les yeux au ciel, ne souhaitant relancer le débat sur le ridicule concept de propriété intellectuelle. Il se contenta de se réjouir avec ses amis et de se servir une nouvelle assiette bien remplie de pommes de terre et de lard.
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J'espère que ça a plu, n'hésitez pas à me donner votre avis ou votre nom préféré (Serpentouffle for the win)
Et ne soyez pas comme le Choixpeau, ne parlez pas tout seul.
Ni comme Godric Gryffondor, ne parlez pas la bouche pleine !
