Bonjour,

Voilà un projet lancé il y a un paquet de temps que je reprends désormais. J'aime beaucoup le monde de la Magie tel que décrit par JKR, mais je l'ai aussi trouvé souvent limité. Il y a quoi, 8 élèves par maison par année ? Ça fait 32 élèves par année ? Vous vous imaginez la taille de la société Sorcière Britannique s'il n'y a que 32 personnes par tranche d'âge (pour une espérance de vie de 100 ans, ça fait 3200 habitants…).

J'ai donc voulu créer un monde plus grand, avec des enjeux un peu différents. On est donc sur un UA complet, avec bien sûr de très nombreuses similarités (personnages, caractères, lieux…) avec le monde originel de Harry Potter.

Vous découvrirez au fur et à mesure les différences, mais vous pouvez déjà savoir que pour un souci de cohérence, l'histoire se déroule plus tôt que dans les livres (début des années 1900). J'ai essayé de garder une chronologie cohérente à partir de là.

Pour la fréquence de postage et autre, je ne sais pas. Cependant j'ai déjà l'ensemble de l'histoire en tête (et on va aller loin…) et un peu d'avance dans l'écriture.

En tous cas, ceci est le début mais surtout un test car je suis curieux de vos retours (histoire de voir si cela vaut vraiment le coût de poursuivre).

Je vous souhaite une bonne lecture.


Les Dragons de Poudlard

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L'entrée du grand château de Poudlard était bondée. Les professeurs, comme tous les ans, avaient bien du mal à obtenir le silence sans utiliser la magie. Un défi qu'ils tentaient pour autant quand même de relever chaque année. Mais, et comme la tradition l'exigeait, les nouveaux arrivants étaient trop excités pour écouter leurs futurs professeurs et leurs conversations aiguës raisonnaient dans le grand hall où ils se trouvaient.

Mais après tout, qui resterait de marbre après un trajet sur le lac, de nuit, devant le splendide et majestueux château ?

Les élèves attendaient tous dans le grand espace situé entre la grande porte et l'escalier où se tenaient les professeurs. Finalement, et comme tous les ans, le professeur McGonagall, directrice adjointe de Poudlard, soupira avant de tirer sa baguette et de lancer un sonorus.

« SILENCE ! »

Elle était positivement certaine d'avoir entendu des rires provenant de l'autre côté de l'imposante porte double qui menait à la Grande Salle. Certains de ses collègues affichaient également, bien que discrètement, un rictus amusé.

« Bienvenue dans le château de Poudlard. Je suis le professeur McGonagall, Sous-directrice et responsable de la maison Gryffondor. Derrière moi se trouve la Grande Salle où se déroulera votre répartition. La cérémonie de la répartition est un moment extrêmement important dans votre vie ici, car elle déterminera dans quelle maison vous vous retrouverez pour le restant de votre scolarité. Il existe quatre maisons, Poufsouffle, Serpentard, Gryffondor et enfin Serdaigle. Chacune possède ses qualités et des élèves brillants. À vous d'utiliser les vôtres pour les succéder. Tout au long de l'année, vos actions auront des conséquences. Vos efforts seront récompensés par des points, tandis que vos transgressions au règlement en feront perdre à votre maison. À la fin de l'année, la maison ayant le plus de point gagnera la coupe des Quatre maisons ! »

La stricte directrice-adjointe s'arrêta là, et, comme tous les ans, soupira en voyant le regard impatient des adolescents sous ses yeux.

« Veuillez me suivre, en silence, et en file. »

Sous la supervision des autres professeurs, les élèves suivirent la sous-directrice qui monta l'escalier et traversa le reste de l'entrée pour arriver au niveau d'une double-porte qu'elle ouvrit d'un coup de baguette pour pénétrer dans la Grande Salle. Celle-ci avait des proportions démesurées. En effet, près de deux milles élèves y étaient attablés sur trois niveaux. En bas, huit grandes tables s'étalaient tout le long de la pièce tandis que quatre mezzanines, situées sur deux niveaux de part et d'autre de la salle, accueillaient chacune leur table. Chaque table et chaque mezzanine portait les couleurs d'une maison. Au fond de la Grande Salle, sur une estrade à trois niveaux, de grandes tables en bois massifs installées sur la longueur accueillaient le corps professoral composé de plus d'une centaine de professeurs. Tout en haut, au milieu, se trouvait le directeur.

Albus Dumbledore était confortablement assis dans un fauteuil imposant presque comparable à un trône. Il regardait, non sans amusement, la frustration de sa sous-directrice et ancienne élève qui menait les nouveaux élèves. Ceux-ci contenaient à grand peine leur excitation et restaient calmes uniquement parce que les regards de leurs aînés, accompagnés par la taille et la beauté de la Grande Salle, les impressionnaient.

Alors que les nouveaux élèves s'arrêtaient par un ordre de Minerva, il se leva et le silence se fut immédiatement dans la Grande Salle.

« Bienvenue à toutes et à tous pour cette nouvelle année dans notre merveilleux établissement qu'est Poudlard ! Bienvenue surtout à nos nouveaux élèves qui vont, dans un instant, être répartis ! »

Un tonnerre d'applaudissements suivit sa déclaration. Il s'arrêta quelques secondes en souriant, la tête penchée en avant pour observer ces jeunes adolescents par-dessus ses lunettes en demi-lune. Il écarta ses bras et obtint le silence et à nouveau l'attention de chacun.

« Bienvenue, en effet, et félicitation à vous tous pour être arrivé jusqu'ici. Sans plus attendre, je vous demande d'applaudir les quatre choixpeaux, reliques des quatre fondateurs eux-mêmes ! »

Les applaudissements reprirent, tandis que les élèves dans les mezzanines se mirent à taper des pieds, provocant un grand bruit sourd presque effrayant. Alors que celui-ci s'accélérait, une grande lumière jaillit et quatre tabourets apparurent devant l'estrade des professeurs sur lesquels se trouvaient quatre beaux chapeaux, cirés, presque brillants. Le professeur McGonagall s'en approcha, accompagné de trois de ses collègues qui se postèrent, parchemin à la main, à côté d'un choixpeau.

« Quand nous vous appelons, merci de vous avancer vers nous pour être reparti. »

Et là répartition commença.

"Potter Harry ! "

À l'appel de son nom, des murmures s'élevèrent dans la salle, tandis que le directeur se pencha dans son fauteuil pour observer le jeune homme.

Soulagé d'enfin passer, le jeune homme s'avança, droit, vers le professeur aux longs cheveux noirs qui le regarda, impassible. S'asseyant sur le petit tabouret, il sentit le choixpeau sur ses cheveux et il ferma les yeux, tandis qu'une voix féminine résonna dans sa tête.

Bonjour M. Potter. Comment allez-vous en cette belle journée ? puis se mis à pouffer.

Oubliez. Je sais exactement comment vous allez. Je suis plutôt là pour vous guider vers une maison. Enfin, laquelle...?

Il y eut quelques secondes de silence puis elle reprit :

Oui, je vois. Je pense que le meilleur endroit pour vous sera...

« ... SERPENTARD ! »

Le choixpeau fut enlevé de sa tête et il rouvrit les yeux pour voir qu'une grande partie de la salle le regardait et que deux tables vertes applaudissaient, surexcitées. Il se mit à rougir légèrement, tandis qu'à l'étage, une mezzanine dont les élèves en verts observaient la répartition penchées sur la rambarde en pierre, avaient recommencé à taper des pieds. Le professeur aux cheveux noirs l'envoya vers l'une des deux tables où il s'assit, accueillit par des élèves surexcités et le calme finit par revenir dans la Grande Salle où la longue répartition recommença.

Autour de lui, des élèves plus âgés le saluèrent ou tentèrent de lui serrer la main.

« Bonjour, j'm'appelle Patrice Davison!

- Salut ! Moi c'est Lisa Van Dardisten !

- Bonjour M. Potter, ou est-ce que je peux t'appeler Harry ? Moi c'est Charles Peety !

- Hey! Et moi c'est... »

Et cela se poursuivi encore longtemps alors que Harry, résigné, serra les mains de tous ses camarades en ne cherchant même plus à retenir les noms de chacun. Il se fit cependant un point d'honneur à garder en mémoire ceux des jeunes femmes qui, mignonnes, se présentaient à lui avec un sourire aguicheur. Après une dizaine de minute de ce petit jeu, une personne lui fit une grande tape dans le dos et il se retourna, tout sourire. En face de lui se tenait son meilleur ami, William Selwyn. Il était grand et costaud pour son âge. Brun, il tentait de porter une barbe de trois jours là où seuls quelques poils ne faisaient que pousser le long de sa mâchoire carrée. Il avait les cheveux mi-longs, comme la mode le demandait, et souriait ouvertement comme à son habitude. Il était de ce genre de personne à tout oser, mais dont le culot était toujours contre balancé - ou plutôt sauvé - par son sourire éclatant et son air amical et joyeux. Ses yeux bleus pétillaient alors qu'il se ménageait une place à côté de son ami, décalant par la même, et sans gêne, une dizaine de personne à la table.

« Alors, toi aussi tu es à Serpentard ? demanda-t-il avant de ricaner. Harry le regarda d'un air sceptique.

- Sérieusement, tu en doutais ? La vraie question est plutôt de savoir ce que tu as promis à ton choixpeau pour qu'il t'envoie ici et non à Gryffondor. »

William se passa les mains dans les cheveux tout en continuant à sourire. Il hocha la tête d'un air penseur.

« La maison est pas mal, les couleurs sont supers mais je préférais le vert. Et puis la rumeur dit que les dortoirs sont situés sous le lac. Je pouvais quand même pas passer à côté de ça ! »

Harry se contenta de lever les yeux au ciel, mais, satisfait de la diversion procurée par l'apparition inopinée de son ami, pu enfin avoir la paix et en profita pour se tourner vers la table des professeurs tandis qu'il entendait Will commencer une conversation avec son voisin.

Enfin, autant qu'on peut appeler une conversation un échange où une seule des deux personnes parle...

Il parcouru les différentes tables des professeurs, en reconnaissant même certains pour leurs célèbres études dans différentes branches de la magie ou tout simplement parce qu'ils apparaissaient dans les cartes de chocogrenouille.

Il se désintéressa cependant bien vite de ces tables pour parcourir le reste de la salle et, les autres maisons, joyeuses et bruyantes. Les élèves, qui attendaient avec une certaine impatience et même souvent beaucoup d'ennui, la fin imminente de la répartition regardaient avec dépit leurs assiettes vides. D'autres, irréductibles, suivaient la répartition et applaudissent à chaque fois qu'un choixpeau criait le nom de leur maison. Harry continua ses observations et parcouru du regard les murs de pierre qui étaient agrémentés de torches et de gigantesques tableaux qui racontaient, au travers de leurs personnages qui bougeaient et riaient, des scènes de banquets ou de fêtes. Il regarda enfin au-dessus de lui pour voir les mezzanines qui étaient finement décorées de bois sculptés, et enfin tout en haut le plafond de la Grande Salle, célèbre à travers le monde pour avoir été le premier, et accessoirement le seul, à supporter l'enchantement du Ciel Découvert. C'était en réalité un ensemble de runes, de sortilèges et d'enchantements extrêmement complexes qui permettait de reproduire avec exactitude le temps au-dessus du toit. Ce travail était en fait si difficile, pour un résultat certes beau mais finalement peu utile, que personne n'avait retenté de le réaliser et les connaissances de sa conception était passé avec le temps de commune à celle d'un mythe oublié. Harry regarda longuement les nuages sombres qui cachaient par intermittence le ciel étoilé, perdu dans ses pensées. Il était enfin dans sa maison, à Poudlard, comme son père, son grand-père, et tous ses aïeux avant lui.

Harry ressentait la magie tourbillonner autour de lui, beaucoup trop forte pour ne pas être emporté par ce flux. Les yeux mi-clos, il se laissait emporter par la puissance du lieu et du moment. Il fut finalement interrompu dans ses pensées par l'absence étonnante de bruit et se tourna naturellement, et comme tout le monde, vers le directeur qui s'était levé à nouveau.

Albus, debout et silencieux, parcouru la salle des yeux en souriant, les tables du niveau inférieur, celles des niveaux supérieurs puis celles, directement devant lui, de ses collègues professeurs, qui, comme d'habitude et pour son plus grand amusement, devaient se contorsionner pour le regarder.

« Bienvenue, oui, encore une fois, à Poudlard ! Je ne vais pas retenir trop longtemps vos estomacs et vais donc me contenter du strict minimum !

Argus Rusard, le responsable des surveillants et de l'équipe conciergerie me charge de vous rappeler que les duels de magie, en dehors des activités liées aux clubs, sont interdits. L'utilisation de la magie dans les couloirs est bien entendue autorisée tant qu'elle ne met personne en danger. La liste des objets interdits sont affichés dans chaque salle commune et vous êtes vivement conseillé de la consulter. Mme Pince, la bibliothécaire en chef m'a également demandé de vous rappeler que les livres empruntés doivent être rendus dans le même état sous peine de sanction. Pour les petits malins qui ont oubliés de rendre les livres empruntés l'année dernière, vous recevrez une note de rappel courant de la semaine. La forêt est toujours, comme son nom l'indique, interdite. »

Le regard du directeur sembla se poser sur plusieurs élèves qui gesticulèrent, mal à l'aise. Il reprit cependant bien vite.

« Enfin je vous demanderai de profiter de cette nouvelle année pour tester, découvrir et apprendre autant que vos esprits créateurs le peuvent. Mais tout cela sous la supervision de vos professeurs, bien entendu. Nous n'avons d'ailleurs, et pour la première fois en plus de quinze ans, pas de changement dans l'équipe professoral cette année. Pour les nouvelles années, le professeur Snape, -le directeur désigna le professeur aux cheveux noirs qui avaient appelé Harry lors de la répartition, - est directeur de la maison Serpentard, le professeur Chourave s'occupe de la Maison Poufsouffle, - celle-ci se leva et adressa un signe aux tables qui portaient ses couleurs- le professeur Flitwick est directeur de la maison Serdaigle, - il salua sa maison joyeusement- et enfin le professeur McGonagall s'occupe de la maison Gryffondor. »

Le professeur Dumbledore pris une nouvelle inspiration et repris :

« Le corps professoral sera toujours à votre écoute et je vous encourage à aller le trouver si vous rencontrez le moindre problème cette année ! Et sur ces bonnes paroles, nous allons chanter l'hymne de Poudlard ! »

Quelques élèves grognèrent mais d'autres se levèrent pour former un chœur qu'un professeur sembla diriger. Aussitôt prêts, la musique commença, et les élèves commencèrent à entonner l'hymne… dans une cacophonie de sons et de tons différents. Si le chœur avait lancé un chant, personne ne sembla le suivre et tous entonnaient des mélodies différentes. Et comme chaque année, la Grande Salle fut témoin d'une partition bizarre, originale mais curieusement harmonieuse.

Après plusieurs minutes affreusement longues, les derniers élèves finirent de chanter et le directeur se mit à applaudir chaleureusement la Salle.

« Je crois que nous ne pourrons jamais nous lasser d'un tel spectacle ! Et sur ce, bon appétit ! »

Il tapa à nouveau des mains et sous une pluie de paillettes le repas apparu le long des grandes tables.

Un brouhaha s'empara aussitôt de la Grande Salle alors que les élèves se servaient enfin dans les plats soudain débordants de leurs mets favoris. Harry, face à William, regarda avec émerveillement les plateaux et les cruches se remplir de pommes de terre, légumes, viandes et poissons, boisson de tous genres. Il se servit avec envie tout en riant avec son ami et en faisant plus amples connaissances avec ses voisins directs.

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Sans trop de surprise, beaucoup de monde connaissait le nom des Potter, mais lui-même se surprenait à retrouver un nom connu ci et là et tentait tant bien que mal à faire rentrer tout cela dans son crâne. Terry, a deux places à gauche, était un élève de troisième année et lui expliquait le fonctionnement des maisons

« Tu vois, il y a deux tables par maison au niveau inférieur de la Grande Salle - c'est le niveau où nous sommes - tandis qu'il y a une table par maison par mezzanine. Tu as remarqué qu'il y a deux niveaux de galerie au-dessus ? En fait, en fonction du classement par point des maisons, les premières maisons dans le classement chaque mois sont en haut et les troisièmes et quatrièmes sont en dessous. Vu que l'année vient de commencer, on reprend les classements de l'année dernière et nous étions deuxième derrière les Poufs. Du coup notre table est à l'étage supérieur. »

Harry hocha la tête en même temps que quelques-uns des premières années qui suivaient l'explication.

« Vous vous demandez qui a accès à l'étage ? Et bien il faut être en Maîtrise ou en Apprentissage pour cela. C'est à dire, il faut être en 6eme ou 7eme année, ou plus. Pour les Maîtrises, les élèves ont également le droit d'aller manger avec leur Maître à la table des profs. Mais ils ne le font pas trop. » Il s'arrêta de parler et se pencha en avant, comme pour délivrer un secret bien gardé. « Je suis déjà monté à l'étage. On peut y accéder nous aussi mais c'est exceptionnel... » tous les élèves de première année semblaient boire ses paroles tandis que ses camarades des années supérieures secouaient la tête d'un air amusé. « Il faut y avoir été invité par les meilleurs élèves des dernières années, ou être soit même le meilleur de son année. Alors on a le droit de monter là-haut et de profiter... » Terry se pencha encore d'avantage et murmura d'un air conspirateur : « La nourriture est d'une autre qualité là-haut. Et les gens y parlent d'autres choses... Des alliances entre famille, des recherches secrètes... Je donnerai beaucoup pour y retourner... Mais il va falloir que j'attende encore 3ans », conclut-il d'un air amer.

Le repas se poursuivi ainsi, les nouveaux élèves posant des questions tandis que les anciens y répondaient, parfois de manière évasive.

« Les maisons fonctionnent toutes de manière différente, répondit un élève de quatrième année du nom d'Arcturus Seldon, et Serpentard est de loin la plus hiérarchisée. » Quand les élèves avaient posé davantage de questions, aucun des plus âgés n'avait voulu poursuivre y répondre « Vous en saurez tous bien assez tôt... » avaient-ils finis par annoncer.

Bientôt le festin toucha à sa fin, et Dumbledore, se levant une dernière fois, le clôtura en demandant à tous de rentrer dans leurs dortoirs respectifs. Le professeur Snape avait pris les devants et avait, à l'aide des préfets de quatrième année, réunis tous les premières années.

Tout autour, les élèves quittaient la salle par des portes le long des murs tandis que les professeurs quittaient la salle en passant derrière leur estrade.

Harry suivit le mouvement et se retrouva très vite dans une foule compacte qui quittait la Grande Salle entourée par les préfets qui le guidait. Ils prirent la direction des cachots en descendant par des escaliers taillés dans la pierre. Ils n'avaient pas emprunté le même chemin que les années supérieurs et Harry se demanda vite combien de chemin et de portes menaient vers leur salle commune jusqu'à ce qu'enfin ils s'arrêtèrent devant un mur à l'apparence vierge mais entouré par deux colonnes. Le préfet qui les accompagnait à l'avant donna le mot de passe et le mur se sépara en deux.

Les nouvelles années entrèrent nerveusement dans la grande salle commune de Serpentard, sous les yeux goguenards de quelques-uns de leur camarades plus âgés déjà arrivés. Il leur avait été dit de rester là et d'attendre les instructions. Certains, les plus avertis, attendaient avec appréhension la suite, tandis que d'autres s'impatientaient. Les derniers observaient juste la salle commune avec un désintérêt pour la situation. Harry était de ceux-là. Cachés parmi la centaine de nouveaux Serpentard, il regardait avec grand intérêt la salle dans laquelle il se trouvait et s'émerveillait volontiers de son architecture. Vaste et haute de presque huit mètres, la pièce ovale restait pour autant chaleureuse -autant que peut l'être une salle de ces dimensions aux couleurs dominantes vertes. Dans le fond, sous forme de dôme, une grande baie vitrée était entièrement noire. D'un autre côté, trois larges escaliers montaient vers des pièces inconnues. Les murs étaient quant à eux ornementés de fines colonnes de pierre sculptées, entrecoupés de nombreuses cheminées toujours entourées de tables, de canapés et fauteuils confortables. Découpant la pièce aléatoirement, des aquariums et vivariums grimpants jusqu'au plafond étaient remplis de diverses espèces qu'Harry ne reconnaissait pas. Il voulut s'en approcher mais fut interrompu par l'arrivée de leur directeur de maison. Harry en profita pour le détailler un peu plus. Il était grand, mince et semblait particulièrement aimer le noir : longs cheveux noirs, yeux noirs, robes noires. Le professeur balaya rapidement son regard sur eux et Harry aurait juré qu'il s'attarda, d'avantage sur lui. Il prit alors la parole d'une voix traînante et basse que tout le monde entendit pourtant.

« Bonsoir, je suis le professeur Snape et comme le directeur vous l'aura déjà fait remarquer, je suis votre directeur de maison. Je suis également maître potioniste et professeur des sixièmes et septièmes années.

Vous avez été repartis à Serpentard et vous vous rendez compte, je l'espère, de l'honneur qui vous a été fait. Serpentard est et a toujours été la plus grande des maisons de Poudlard. Nous ne nous préoccupons pas du ciel, du beau temps, et des guéguerres comme d'autres maisons. Ici, seul le pouvoir et ce qu'il permet importe. Un vrai Serpentard ne cherche ni la gloire ni la reconnaissance. Tout cela n'est que rêve vain et puéril. Nous cherchons le contrôle, le savoir et la capacité de s'en servir. »

Il fit une pause un instant pour s'assurer que tous comprenaient avant de poursuivre.

« C'est pour cela qu'une hiérarchie stricte est à respecter ici. Vos camarades vous expliqueront comment la maison fonctionne. Ceci dit, cette maison doit aussi être unie et faire front pour montrer sa puissance. Le harcèlement est très sévèrement puni, au sein de la maison comme à l'extérieur. Ma porte reste ouverte en cas de problèmes, comme celle des préfets. En contrepartie, j'attends de vous tous que vous n'embarrassiez pas le nom de Serpentard. Si vous devez résoudre un différent, merci de le faire discrètement et ici même. »

Il fit signe à deux préfets de prendre la relève avant de s'en aller par une porte différente de celle par laquelle il était entré. Le plus grand s'avança tandis que l'autre, une jeune femme brune à l'air sévère, resta en retrait.

« Bonsoir. Je m'appelle Anthony et je suis préfet en chef de Serpentard. Ellen ici est préfète en chef. Comme l'a dit le professeur Snape, il existe des règles et une hiérarchie au sein de la maison. Toutes les maisons d'ailleurs, bien qu'ayant des organisations différentes, ont une certaine hiérarchie. La première règle est que les grandes décisions induites par la maison Serpentard comme les ennemis ou les alliés de la Maison, sont décidées par un triumvirat. Tous les élèves de Serpentard à l'exception des élèves en Maîtrise doivent s'y tenir. Selon la deuxième règle, vous devez faire front commun et toutes guerres intestines doivent rester en internes. Quant à la troisième, c'est que, quitte à transgresser le règlement, faites-le discrètement. » conclut-il avec un petit sourire.

La deuxième préfète s'avança à son tour et parla d'une voix froide :

« Vous vous trouvez actuellement dans la salle commune de Serpentard. C'est le lieu où la maison se retrouve, se repose ou étudie. Les règles ici sont simples, ne dérangez pas votre voisin. De ce côté, l'escalier de gauche mène aux dortoirs féminins, à droite masculin et au centre vers les quartiers réserves aux élèves en maîtrise et apprentissage. Jeunes femmes, je vous prie de me suivre. Messieurs, attendez que nous soyons partis pour suivre Anthony vers vos dortoirs. »

Harry laissa les élèves appelées avancer. Du coin de l'œil, il aperçut un éclat de cheveux blonds et il se tourna tout juste pour apercevoir une silhouette féminine disparaître avec ses camarades en direction des escaliers. Will, qui se tenait à côté de lui et qui avait miraculeusement gardé le silence, laissa échapper un petit sifflement discret :

« Ça en fait beaucoup, des jeunes femmes à.… rencontrer ! »

Harry leva les yeux au ciel avant de se concentrer sur Anthony qui était parti en direction des dortoirs des hommes. La troupe restante le suivie et monta lentement les marches du large escalier en colimaçon.

« Cette zone est réservée aux hommes, et il en va de même pour la zone féminine où vous n'avez pas le droit d'entrer. Ces escaliers mènent à trois étages : le premier est pour les premières années à droite et deuxièmes années à gauche. »

En effet, l'escalier s'arrêtait sur un premier palier qui donnait lui-même sur deux grandes portes en bois. Empruntant celle de droite, le préfet emmena sa troupe dans leur nouveau dortoir. Celui-ci était composé d'un espace central circulaire meuble d'une simple cheminée et de quelques canapés et d'un tableau représentant un vieil homme avec un serpent. Trois couloirs symétriques partaient de là. Anthony s'arrêta et attendit que tout le monde s'entasse dans cet espace jusqu'au palier.

« Sir Anguis ici présent, dit-il en désignant le tableau, à la liste des élèves et va vous repartir dans les dortoirs. Les chambres sont individuelles et vos affaires vous y attendent déjà. »

Le tableau leur sourit et sorti un parchemin de la poche de sa longue robe verte et jaune.

« Hum... Pour le premier couloir, nous aurons donc dans l'ordre... Ternisien Haldric, Malfoy Drago, Halmond Georges, Goyle Gregory... » les élèves appelés avançaient vers l'endroit indiqué au fur et à mesure.

Lorsqu'il entendit son nom, Harry avança à son tour vers sa chambre, jetant un coup d'œil derrière lui pour trouver son ami William qui n'avait pas encore été appelé. Celui-ci lui fit un signe de tête discret avant de se concentrer à nouveau sur le tableau.

Harry avança dans le couloir plutôt sombre et arriva enfin à sa chambre, numéro 43. Il ouvrit la porte en bois et entra dans une pièce spacieuse et dont la seule source de lumière était celle d'une petite cheminée. Les murs étaient en pierre sculptés et le parquet était en bois sombre, prolongé en un lambris qui montait le long des murs jusqu'à hauteur un mètre. Le tout donnait une impression un peu froide de l'ensemble. En face lui se tenait un grand lit aux draps verts. Sur sa droite, il vit une bibliothèque vide qui prenait le pan entier du mur tandis que sur la gauche se trouvait une cheminée entourée par un joli bureau en bois de noyer ainsi qu'une autre porte. L'ensemble de la pièce était harmonieux bien que trop sombre et vert aux goûts de Harry. Autour du lit, deux fenêtres étaient dissimulées derrières d'épais rideaux d'un vert sombre. Songeant qu'il y avait définitivement trop de vert à son goût Harry s'avança et retrouva son coffre et ses affaires déposées au coin de son lit. Il l'ouvrit pour prendre une partie de ses affaires et se dirigea vers ce qui devait logiquement être sa salle de bain. Après une douche sommaire et après avoir verrouillé sa chambre d'un verrou magique qu'il avait appris dans la bibliothèque des Blacks, il s'écroula dans son lit. La journée n'avait pas été épuisante physiquement, mais l'excitation de la découverte liée à la pression magique qu'il ressentait au sein de l'énorme établissement millénaire eurent raison de Harry qui s'endormit comme une masse.

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Harry se réveilla dans sa nouvelle chambre. Il avait rêvé de ce jour pendant longtemps. En fait, il en avait rêvé depuis aussi longtemps qu'il se souvenait avoir des rêves. La magie n'était pas un aspect de sa vie. Sa vie était la magie. Il ne faisait qu'un avec elle depuis qu'il l'avait rencontrée. Depuis ce premier jour où il avait eu conscience de lui, il avait eu conscience de la magie.

Ses parents lui avaient alors appris à s'en servir. Il n'avait que trois ans. Il n'en avait presqu'aucun souvenir. Il avait appris à se servir de la magie comme d'autre apprenait à parler. Mais à cet âge, la magie n'est pas très développée. Elle est à l'image du corps qui l'accueil, petit et si fragile. Mais son corps avait grandi, et avec lui la magie s'était renforcée.

A cinq ans, il pouvait s'en servir en toute conscience et n'avait presque plus de magie accidentelle. Son père lui apprenait, patiemment, lui faisait découvrir le monde au travers du prisme de la magie. Elle était pure, et lui aussi. Quand Harry était calme, il la sentait dormante au fond de lui. Quand il avait peur ou qu'il était triste, il la sentait tourbillonner dans tout son corps. Mais alors, il sentait la magie réconfortante de sa mère l'envelopper et toutes ses craintes étaient dissipées. Il levait ses yeux verts et voyaient ceux de sa mère, si semblable, posés sur lui. Elle lui souriait alors et le prenait dans ses bras pour chasser sa tristesse et ses craintes.

Quand il eut six ans, il alla à l'école pour la première fois. C'était l'école de la petite ville sorcière, Godric Hollow, où il vivait. Il y rencontra d'autres enfants de son âge. Il en connaissait déjà certains : des voisins ou des amis de sa famille. Il en découvrit d'autres. A l'école, il apprit à compter et à écrire. Il apprit l'histoire des sorcières et des sorciers avant lui. Il apprit la géographie, et il apprit le monde Moldue. Il découvrit avec fascination des plantes magiques et des animaux qu'il demanda à ses parents par la suite. Il rencontra des sorciers connus qui passaient à l'école. Il vit même le grand Albus Dumbledore.

Quand il eut 7 ans, il eut son premier balai magique. C'était son parrain et meilleur ami Sirius Black qui le lui offrit. Il ne pouvait pas aller aussi haut que Harry le voulait, mais il lui permit de parcourir le grand parc de sa maison dans les airs. Il en riait à gorge déployée. Un jour il failli percuter un corbeau et chuta de son balai en l'évitant. Heureusement, les elfes de la famille le surveillaient toujours et le rattrapèrent dans sa chute. Il récupéra son balai et retourna dans les airs aussitôt. Sa mère le lui confisqua pendant une semaine pour ça.

A neuf ans, alors qu'il était à l'école, Sirius, accompagné du directeur, vint le chercher. Avant qu'il ne lui dise quoi que ce soit, Harry avait compris que quelque chose de mauvais était arrivé. Il sentait la magie agitée et terrible de Sirius. Il le prit dans ses bras et s'en alla sans un regard pour le reste de la classe qui les suivait du regard silencieusement. Son parrain l'emmena dans le manoir Black. C'était un endroit où il n'était pas souvent allé car certaines grandes personnes ne semblaient pas l'apprécier. Pourtant, ce jour-là, quand il entra avec Sirius dans la demeure, tout le monde était silencieux et immobile. Le grand père de Sirus, Arcturus, les attendait C'était un homme grand et mince au visage sévère et aux cheveux noirs coupés courts. Il avait un nez fin et des pommettes hautes qui lui donnaient un air hautin et ses yeux gris fixaient chaque chose d'un regard autoritaire. Il était intimidant. Il les fit traverser le manoir pour atteindre dans son bureau au premier étage. Il apprit alors que ses parents et ses grands parents avaient été assassinés. Ces grands parents Charlus et Dorea avait été retrouvés morts dans un parc alors qu'ils se promenaient. Une partie du parc avait été détruit lors de la confrontation. James et Lily avaient quant à eux été assassiné lors d'un repas au restaurant. L'ensemble des clients avaient été tués et le bâtiment avait été entièrement brulé. Seuls les experts en incendies magiques avaient pu établir ce qui s'était passé.

Si Sirius avait été dévasté par la mort de son presque frère, Harry n'avait plus parlé à quiconque pendant plus de 2 mois. Il était resté au manoir Black où il résidait désormais pour plus de sécurité, et ses résidents s'inquiétaient profondément de l'état du dernier des Potter. Bien que cette famille ait été en disgrâce dans certains milieux suite au mariage de James avec Lily, elle n'en restait pas moins une famille liée au Black, et une famille de sang-pur très respectée et au passé glorieux. Tout reposait désormais sur le jeune Harry et son parrain qui assurait les finances et le siège de la famille suite au décès du patriarche des Potter. En effet, lors de l'ouverture du testament des Potter, Charlus et Dorea léguaient l'ensemble de leurs biens à leur fils unique, qui, avec Lily, en faisait de même. Après plusieurs discussions, il avait été décidé que Harry, par sécurité et puisque personne ne savait pourquoi la famille Potter avait été ciblée, ne retournerait pas à l'école et apprendrait au manoir à l'aide de professeurs particuliers et de membres de la famille. Bellatrix avait sauté sur l'occasion et avait passé beaucoup de temps avec Harry pour lui apprendre tout ce qu'elle savait, au grand dam de Sirius qui voyait ce rapprochement d'un mauvais œil. Mais Harry retrouvait le sourire un peu plus chaque jour et son parrain avait donc laissé faire les choses. Il surveillait cependant étroitement ce que Bellatrix enseignait à son filleul, car Bellatrix s'était vite aperçu de l'aisance avec laquelle Harry magnait la magie malgré son jeune âge, et s'était donné pour mission de lui en apprendre le plus possible avant qu'il s'en aille pour Poudlard. Tout aurait pu aller pour le mieux si Bellatrix n'était pas extrêmement attirée par des branches sombres de la magie que Sirius ne voulait pas voir Harry découvrir pur l'instant, si ce n'est découvrir tout court.

C'est ainsi que Harry grandit, entouré de sa famille et de ses précepteurs. Lors de certains bals, il avait rencontré d'autres jeunes de son âge comme Will avec qui il s'était vite lié d'amitié et avec qui il avait échangé une correspondance assidue. Ils se retrouvaient dès que possible pour jouer ou découvrir de nouvelles choses sur la magie. Enfin, alors qu'il avait 15ans, Harry reçu enfin sa lettre qui l'invitait à Poudlard. Sirius avait été triste et heureux à la fois de son départ, mais il savait à quel point cette étape était importante pour tout jeune homme dans le monde magique. Il l'avait accompagné par transplanage jusqu'au grand Hall de Pré-au-Lard où de nombreux étudiants étaient déjà arrivés soit par les cheminés alignées le long du mur soit comme Harry par transplanage avec leurs parents. Ils s'étaient quittés ici alors que le garde des clefs de Poudlard avait commencé à appeler les premières années pour les emmener à part.

Harry se leva et s'habilla rapidement avec les nouvelles robes qu'il avait acheté avec Sirius. Il sortit de sa chambre et la verrouilla à nouveau, puis parcouru le couloir vide à cette heure et descendit lentement les marches pour retourner dans la grande salle commune. Il était encore tôt mais les rayons du soleil léchaient déjà la surface du grand lac, éclairant ses profondeurs et indirectement la grande baie vitrée sous-marine de la salle. Harry s'avança vers elle alors qu'elle était parcourue de rayon lumineux dont les reflets verdâtres et diffus donnaient une ambiance surnaturelle à la salle commune. Soudain, une masse énorme s'anima et fit sursauter Harry qui s'était perdu dans la contemplation des profondeurs de l'eau. Le calmar géant passa le long de la grande vitre et cacha un instant la lumière, plongeant la salle commune dans une semi- pénombre.

« Profite du spectacle Potter, ce n'est pas tous les jours que tu en auras l'occasion. »

Harry se retourna vers la voix féminine qui l'avait interpelé. Elle provenait d'une silhouette adossée dans l'ombre contre un mur. Elle se redressa et s'avança vers Harry, découvrant son visage à la lumière du lac. Il s'agissait de la jeune femme blonde qu'il avait vu de dos la veille. Il fouilla dans sa mémoire pour retrouver son nom car il était persuadé de la connaître.

« Greengrass, bonjour à toi aussi ? »

La jeune femme eut l'ombre d'un sourire appréciateur quand il l'appela par son nom. Au plus profond de sa mémoire, il se souvenait l'avoir croisé à un bal que les Black avait organisé, certainement pour fêter le solstice d'hiver. Il n'y restait jamais trop longtemps car souvent alpagué par l'ensemble des invités trop contents de pouvoir enfin croiser le dernier des Potter. Il s'y trouvait également beaucoup trop de monde à son gout. Elle avait cependant beaucoup changé depuis la dernière fois et se trouvait devant lui une véritable jeune femme de sang pur, belle et froide.

D'autres personnes commençaient à descendre dans la salle commune qui prenait doucement vie. Cependant personne ne semblait vouloir se rapprocher d'eux. Comme le lui avait assez souvent répété sa tante Bellatrix, les Serpentards respectaient la vie privée des autres… tout du moins officiellement. S'ils pouvaient glaner des informations ci et là en écoutant des gens peu discrets, ils ne s'en empêchaient généralement pas. La jeune femme repris :

« Alors Potter, de retour dans le grand monde ? »

- Comme tu vois. Je n'allais pas indéfiniment disparaitre. J'ai plutôt hâte de voir comment va se dérouler cette année à Poudlard.

- Qui ne l'est pas Potter ? »

Harry sourit et se tourna directement vers elle. Elle maintenait une posture impeccable qui lui rappelait Walburga.

« Tu sais Greengrass, on est dans la même maison, on va probablement passer l'année ensemble. Ce serait peut-être plus pratique de s'appeler par nos prénoms, tu ne crois pas ? »

La jeune femme fit semblant de réfléchir en croisant les bras. Finalement, comme à regret, elle finit par lui concéder le point.

« Je suppose que tu as raison… Harry. »

Harry lui sourit et s'aperçu que Will l'attendait derrière, adossé contre un aquarium et l'air de s'ennuyer ferme.

« Viens Daphnée, je vais te présenter. »

Elle plissa les yeux en regardant William et tourna la tête vers Harry.

« Pas sûr de vouloir être présenté à ça… de toute façon les filles sont enfin descendues de leurs chambres. Je les rejoins. A plus tard… peut être. »

La jeune femme se retourna et laissa Harry à son triste sort – c'est-à-dire en compagnie de William qui s'était aperçu que son ami était désormais seul et s'avançait vers lui, un grand sourire plaqué sur le visage.

« Alors, tu m'abandonnes déjà au profil d'une autre compagnie ? »

Harry lui jeta un regard blasé mais ne put s'empêcher de sourire à l'enthousiasme évident de son ami.

« La compagnie s'avérait plus agréable… et bien plus jolie que la tienne. »

Will le pris par l'épaule et l'emmena avec lui en direction d'une sortie que des élèves plus âgés venaient d'emprunter.

« Que je te comprends, que je te comprends… »

.

Les deux compères entrèrent dans la grande salle et furent à nouveau éblouis par sa taille et sa beauté. Le plafond affichait le même triste temps que celui de dehors, maussade et grisâtre. Quelques gouttes de pluies commençaient à tomber même, au plus grand désarroi des élèves qui espéraient ne pas avoir à quitter le château pour leur cours.

Harry pris place sur l'une des deux tables de Serpentard et commença à servir son assiette avec envie. Le petit déjeuner semblait complet et délicieux. Will l'accompagna avec entrain, assis à côté de lui et ils commencèrent à discuter de tout et rien. D'autres élèves de leur âge s'assirent en face d'eux et engagèrent la conversation jusqu'à ce que les préfets, qui commençaient à circuler dans les rangs les interrompirent.

« On a pas mal de monde ici en première année ? Ok, alors écoutez-moi tous s'il vous plait. »

Harry arrêta de manger et se tourna vers la cinquième année qui leur faisait face. Il ne l'avait encore jamais vu, elle était brune, grande et plutôt mignonne. Will se retenait d'ailleurs difficilement de parcourir sa silhouette du regard.

« Bon, je m'appelle Helena. Vous êtes à Poudlard désormais, et si j'ose espérer que dans quelques mois vous connaitrez l'essentiel du château, pour le moment, il va vous falloir des plans pour vous en sortir. Je passe donc ici pour vous transmettre un plan personnel de Poudlard et de ses environs. Il vous permettra de trouver vos classes respectives et de vous y rendre dans les temps ! Ne le perdez pas, nous n'avons pas pour habitude d'en transmettre de nouveaux. Je vous donne également votre emploi du temps. Chaque matière revêt une importance particulière dans votre éducation magique, et certaines seront encore d'avantage importante en fonction de ce que vous voudrez faire plus tard et donc des options que vous devrez prendre en 3ème et 5ème année. »

Tout le monde semblait absorbé par ce que la jolie préfète avait dit -quelques garçons plus par ses courbes que son discours- et recevait avec enthousiasme leur plan du château que chacun s'empressait d'ouvrir et d'activer, comme le montrait Helena, d'un coup de baguette.

Will se tourna vers lui, son emploi du temps en main et sa mine réjouie se renfrogna.

« On n'est pas dans le même quart toi et moi. On n'aura pas tous nos cours ensemble… »

Harry le regarda et un petit sourire s'afficha sur son visage :

« Je vais peut-être avoir plus de paix que prévue cette année ? »

« Ingrat ! »

Harry retourna à son repas et le finit rapidement avant de regarder plus en détail le plan de Poudlard. L'école était vraiment gigantesque. Heureusement, tous les cours de premières années à quelques exceptions près étaient situées aux mêmes endroits. Afin d'éviter d'être en retard, les deux compagnons se levèrent assez vite et prirent ce qui semblait être la destination vers leur classe de cours. Ils partageaient ensemble un premier cours de défense contre les forces du mal. Harry avait déjà lu le livre de cours à ce sujet. Enfin, il l'avait plutôt rapidement parcouru et quand il s'avéra qu'il ne lui apprendrait rien de plus que ce que son parrain et se tante Bella lui avait déjà enseigné depuis longtemps, il l'avait laissé de côté et était plutôt parti à la recherche d'un livre sur la magie de sang dans la grande bibliothèque des Blacks. C'était quelque chose dont Bella lui avait parlé et qui semblait passionnant. Avec un peu de chance, Sirius ne verrait pas qu'il avait emprunté ce livre et il pourrait avoir le temps de l'étudier en détail. Arcutrus le laissait toujours prendre les livres qu'il voulait, au grand dam de son parrain.

Après avoir demandés plusieurs fois leur chemin, avoir monté puis redescendu deux fois les mêmes escaliers, ils finirent par arriver près de la salle où déjà beaucoup d'élèves attendaient. Ils furent bientôt rejoints par d'autres maisons. Finalement, alors qu'ils semblaient que le grand couloir ne pourrait plus contenir d'avantage d'élèves, des professeurs surgirent de différentes portes et appelèrent leurs différents quarts. Will fit un signe de tête à Harry et s'éloigna vers l'endroit où il était appelé tandis qu'Harry s'approchait d'un vieux professeur qui peinait à se faire entendre dans le brouhaha des élèves.

« Entrez, entrez vite… »

Harry rejoint une place vide dans un coin de la classe et leva à peine la tête quand il sentit quelqu'un s'assoir à côté de lui. Il eut malgré lui un petit sourire en reconnaissant l'éclat blond des cheveux de Daphné. Il se tourna vers elle, un petit commentaire sarcastique sur le bout des lèvres, mais fut devancé par le vieux et petit professeur qui toussotât pour attirer l'attention de tout le monde.

« Bonjour à tous, je m'appelle Edouard Tyfdom et je vais vous enseigner cette année les rudiments de la défense contre les forces du mal. » Il s'arrêta et leva les yeux par-dessus ses lunettes pour parcourir la classe du regard. Ce professeur n'était pas impressionnant, décida Harry. Il était petit, de longs cheveux blancs trônaient sur un crâne de plus en plus chauve. Il avait également une petite barbe toute aussi blanche que ses cheveux. Il semblait avoir passé trop de temps courbé sur des copies d'élèves dans sa vie et sa carrure presque frêle était toute voutée. Cependant Harry ne s'y trompait pas, il régnait dans ses yeux une sagesse que seuls ceux qui ont vu ce que personne d'autre ne connait possèdent. Après avoir inspecté la classe, il reprit « Je suis sûr que vous mourrez tous d'impatience de remuer vos baguettes pour jeter ce que vous pensez être les sorts grandioses dont vous entendez parler dans les comtes… et bien si vous êtes sages et que vous travaillez bien, nous y viendrons peut-être. En attendant, sortez vos manuels, que j'espère vous avez déjà feuilleté, au moins par curiosité. »

Tout le monde avait déjà son manuel sur le bureau, aussi il poursuivit rapidement alors que tout le monde le regardait attentivement.

« Le premier chapitre est un avertissement sur l'utilisation abusive de magie et notamment sur l'impact que cela peut avoir sur vous et votre entourage. Il y a une raison pour laquelle vous n'apprenez la magie qu'à quinze ans et pas onze. Un sort mal placé et vous pouvez tuer votre camarade. » Il y eut un silence de plomb dans la salle mais le professeur ne s'en formalisa pas, « et croyez-moi quand je vous dis que cela est déjà arrivé, et arrivera à nouveau. Il est de votre responsabilité de ne pas faire n'importe quoi avec votre baguette. Les fous qui tenteront des sorts qu'ils ne peuvent maîtriser tous seuls en subiront les conséquences. Et on ne parle là pas que de renvoi immédiat mais aussi de baguettes brisées. »

Tyfdom sortit sa baguette d'un mouvement aussi vif que rapide. Il fît un mouvement du poignet et les murs tout autour d'eux prirent feu. Les élèves qui semblaient ne pas avoir assez dormi cette nuit se redressèrent d'un coup en sentant la chaleur des flammes. D'un nouveau mouvement de baguette, les flammes s'éteignirent sans laisser de traces.

« Ne tentez pas n'importe quoi, et surtout pas en l'absence d'un professeur. Je vous demande de lire ce premier chapitre avant toute manipulation grotesque de vos baguettes… ce qui implique donc une lecture immédiate ! »

Le professeur alla s'installer dans sa chaise derrière son bureau et sorti des papiers qu'il remplissait d'un coup de plume alors que les élèves commençaient à lire le long et ennuyeux chapitre sur les dangers que représentent la mauvaise utilisation de la magie sans la présence d'un adulte responsable. Dix minutes plus tard, alors que la classe finissait de lire les avertissements, il se leva à nouveau.

« Bon, ceci étant fait, nous allons pouvoir passer aux choses sérieuses. Fermez-moi ces maudits manuels et répondez plutôt à cette question. Qu'est-ce que la défense contre les forces du mal, mmh ? Oui Mister ? »

« Smith monsieur. La défense contre les forces du mal permet de savoir se comporter face à des utilisateurs de magies noirs »

- Smith donc ? Mhh, ça peut être une approche, mais non ce n'est pas ça. Oui mademoiselle ?

- Clairwood. Savoir se protéger contre les forces du mal quelles que soit leurs apparences ? proposa une jeune femme rousse dans l'autre coin de la salle.

- Ne venez-vous pas de reprendre la désignation même de ce cours ? demanda le professeur amusé. Non, bien que tout cela soit bien sûr exact, ces cours de défense contre les forces du mal, ou Défense comme nous l'appellerons désormais par commodité, ont pour but de savoir vous défendre contre toute utilisation néfaste de la magie. J'ai moi aussi repris le titre de cours, mmh ? Je veux ici attirer votre attention sur les formes que peuvent prendre les forces du mal. Elles sont multiples. Bien entendu, nous penserons en premier à la magie noire, ou aux arts sombres. Il y a également les créatures classées comme « sombre » et « dangereuse ». Mais ce n'est pas tout. »

Tyfdom s'arrêta et fût satisfait de constater qu'il avait l'attention de tous les élèves. Il leva sa baguette à nouveau et envoya un simple reducto contre un mur. Instantanément, le mur se fissura alors que le sort creusait un trou fin mais profond. Les élèves s'aperçurent alors que le pan entier du mur était couvert de profondes entailles.

« Ce que vous voyez là n'est pas un sort de magie noir. Pour autant, si je visais la tête de n'importe quel élève ici présent, je pense que le prochain courrier que recevraient ses parents ne serait pas le journal quotidien… » Le professeur s'arrêta un instant pour laisser le temps aux élèves d'assimiler ce qu'il venait de dire, puis reprit : « Les forces du mal sont même bien plus insidieuses que cela. Une idée, placée dans un esprit et qui germe peut parfois se relever bien plus efficace que l'Imperium. Nos cours sur les années à venir permettrons d'y voir un peu plus clair et de vous laisser partir de cette école avec un bagage plus conséquent. Et pour vous défendre, mais également pour savoir faire la part des choses sur ce que vous entendez et vivez. Sur ces bonnes paroles, je vais vous demander de vous lever pour apprendre le premier sort de notre cursus : le sortilège de désarmement. Il reste à faible puissance totalement inoffensif. Un peu plus chargé, vous verrez ces effets page 14 sur le chapitre des sorts mineurs à maîtriser. »

Sous les ordres du professeur, les élèves se mirent à apprendre le mouvement de la baguette et le nom du sort. Harry étouffa un bâillement. Le professeur était intéressant, certes, mais il connaissait déjà la quasi-totalité du cursus en défense de cette année, et des trois suivantes. Bella s'en était assurée. Il était un peu déçu de ne pas étudier directement des sorts de magie noir. Cela aurait été beaucoup plus intéressant. Il sortit sa baguette après tout le monde et attendit, pour ne pas trop attirer l'attention, que quelques élèves réussissent le sort sur les mannequins alignés le long du mur avant de lancer le sien. Le mannequin vacilla et Harry rangea sa baguette sans un mot pour regarder, impassable, comment Daphnée s'en sortait.

L'observant du coin de l'œil, le professeur Tyfdom levant un sourcil mais ne fit aucune remarque.

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Lorsque la cloche sonna, les élèves se ruèrent en dehors de la classe pour retrouver leurs amis dans le grand couloir où ils s'étaient séparés. Harry sortit sa carte et s'avança seul vers son prochain cours, les potions. Un sourire étira ses lèvres. S'il avait bien su travailler sur un point chez lui, c'était les potions. Pas besoin de baguettes, juste d'ingrédient que les elfes pouvaient lui procurer en cachette. Quelques livres en main, ils allaient souvent dans le laboratoire de potion du manoir Black. Il y était souvent rejoint par Andromeda qui lui donnait quelques conseils sur la manière de brasser telle potion ou préparer tel ingrédient. Harry soupçonnait que Sirius, qui avait horreur des potions, gardait un œil au travers de sa cousine sur lui.

Il fut sorti de sa rêverie alors qu'il descendait des escaliers en suivant son plan par Will qui l'accosta avec un grand sourire.

« Alors ce premier cours ? J'ai un prof pas mal je crois. Il a un peu bégayé au début mais après il avait pas mal de choses à dire. C'était plutôt intéressant ! Enfin bref, potion maintenant pour toi aussi ? Direction les cachots ! »

Harry sorti de son cours frustré à nouveau. Le cours de Défense avait été intéressant car l'enseignant savait l'animer. Malgré cela il s'y était beaucoup ennuyé. Le cours de potion était bien pire. Le prof n'avait fait que répéter que la concentration était le point clef sur l'utilisation de toutes formes de magie et que les potions en étaient l'exemple principal. Il les avait soumis à des exercices débiles de concentration mentale pour essayer de se calmer en sentant leur magie. Pour Harry qui n'avait aucun souci à voir sa magie interne, cela avait été une perte de temps magistrale. Finalement, ils n'avaient même pas essayé de réaliser une potion, ni même un début d'explication sur des ingrédients. La cloche avait été une délivrance pour lui comme pour les autres élèves qui étaient fatigués et frustrés de ne rien sentir de plus que leur respiration.

Après un repas assez rapide et un tour à leur dortoir, ils étaient retournés en classe pour subir le même sort en métamorphose sur un cours simple. Leur professeur, une femme blonde dont il n'arrivait pas à déterminer l'âge et qui s'était présentée sous le nom du professeur, n'avait fait qu'un long cours magistral sur la magie en elle-même, les limites qu'elle avait et celles que les sorciers imposaient. Elle leur avait fait une petite démonstration de métamorphose qui n'avait impressionné que les élèves issus de familles moldues. En sortant de son cours pour se diriger vers les serres à l'extérieur de Poudlard, Harry commençait vraiment à se demander s'il avait bien fait de venir ici ou si ce n'était pas une perte de temps et qu'il ferait mieux de reprendre ses cours particuliers avec tante Bella. Elle, au moins, savait être impressionnante avec la magie. Et ils semblaient avancer beaucoup plus rapidement que le rythme du programme scolaire. Il n'osait même pas regarder plus loin dans ses livres par peur de déjà connaître tout ce qui sera enseigné durant la première année.

La suite semblait vouloir lui donner raison.

Alors certes il ne connaissait pas tout, n'avait pas vu toutes les plantes que le professeur de botanique lui énonça. Il ne connaissait pas non plus tous les ingrédients qu'il avait vu disposés le long des murs de cours de potions. Il ne connaissait certainement pas tous les squelettes de créatures qui étaient accrochés, suspendus au plafond de la classe de défense. Mais après une semaine entière passée dans le château à suivre les cours, il commençait vraiment à se demander s'il devait rester là. C'est plongé dans ces réflexions qu'il s'assit le vendredi soir après le repas dans un fauteuil de la salle commune, une plume et plusieurs parchemins à la main. Daphnée, qui avait passé pas mal de ses cours avec lui et qui était ce soir là accompagné par Tracey s'était installé en face, de l'autre côté de la table basse qui les séparait et avait sorti un livre et écoutait d'un air distrait ce que son amie semblait vouloir lui raconter. Sans s'en préoccuper, il se mit à écrire à son presque-père.

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Salut Sirius,

C'est bon ! Comme prévu, j'ai survécu à la première semaine. Enfin, si on appelle ça « survivre ». J'ai passé plus de temps à bailler qu'autre chose. Tu ne m'avais pas dit que les cours seraient aussi barbants…

Pour tout te dire, je ne sais pas si j'ai envie de rester. Tante Bella m'avait dit qu'il serait possible que je n'aille pas à Poudlard et que j'apprenne tout à la maison.

Enfin bon, pour reprendre à zéro, je suis à Serpentard. Je te vois faire la grimace et j'entends Bella crier sa joie derrière toi ! Je ne sais pas ce que vous aviez parié, mais tu peux dire à Bella que je veux 30% des gains.

Sinon je sais pas trop quoi te dire. Poudlard est bien plus magique que ce que tu m'avais dit ! Pour le moment je n'ai pas pris le temps de l'explorer mais je vais commencer ce week-end. Et qui sait, peut être que je retrouverais ta fameuse carte ! Pour le moment, j'essaie surtout de ne pas me perdre et de dompter ces foutus escaliers ! D'ailleurs, vu la taille du château, je 'n'arrive toujours pas à comprendre comment on fait pour s'y déplacer aussi rapidement. Certainement des runes qui détournent l'espace pour raccourcir les couloirs ? Bella m'a parlé de ce genre de chose pendant les vacances.

J'espère que tout le monde va bien ! Passe le bonjour à toute la famille et un grand merci à Arcturus pour ce qu'il m'a laissé en cadeau ! Je crois qu'il s'est enfin rendu compte que j'étais plus responsable que toi !

Passe le bonjour à toute la famille,

Harry

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Il se relut une fois avant d'être satisfait et d'écrire la seconde lettre, pour Bella cette fois. Il lui raconta un peu ses cours en se plaignant de ne plus l'avoir elle comme prof principal. Une fois qu'il l'eut fini, il releva la tête et vit que Daphné était toujours plongée dans sa lecture tandis que Tracey s'était endormie sur le fauteuil d'à côté. Il sourit et se leva sans faire de bruit en faisant signe à Daphnée qu'il allait envoyer son courrier. Il prit l'une des sorties de la salle commune qui menait rapidement vers le hall d'entrée. Il prit ensuite la direction de la tour où les hiboux de l'école se trouvaient. Poudlard était calme, le soleil se couchait et les torches commençaient à s'allumer toutes seules le long des murs.

Alors qu'Harry parcourait les couloirs en regardant avec curiosité les différents tableaux, il en remarqua un en particulier qui semblait briller d'une lueur étrange. La couleur n'était pas descriptible ; il la ressentait plus qu'il ne la voyait. Excité, il s'approchât de la toile en question. Elle représentait une tempête aux vagues gigantesques depuis lesquelles surgissait un grand serpent de mer. En s'approchant, Harry vit que le serpent tournoyait autour d'un pauvre navire dix fois plus petit que lui. Cependant, quand il arriva à moins d'un mètre, le serpent s'arrêta de regarder le bateau et s'intéressa plutôt à lui. La lueur s'intensifia puis… disparu d'un coup. Le serpent se désintéressa alors du jeune garçon et replongea dans la mer déchaînée à la conquête du pauvre navire. Surpris, Harry reprit lui aussi ses esprits, et reparti vers la volière où il trouva un hibou de l'école pour envoyer son courrier. Il n'avait jamais voulu d'un hibou mais commençait à se rendre compte que cela pourrait lui être pratique dans un futur plutôt proche. Satisfait, il prit le chemin du retour, toujours la carte de Poudlard en main, et rejoignit la salle commune juste avant le début du couvre-feu (il croisa dans le couloir deux préfets qui lui intimèrent de se dépêcher d'aller dans son dortoir).

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Daphnée avait disparu et le feu devant lequel ils s'étaient posés un peu plus tôt commençait à dépérir, comme ceux des cheminées voisines. Il semblait que même la salle commune invitait ses occupants à aller se coucher. Un peu effrayé par la masse sombre du lac, désormais totalement opaque et peu attrayante, le jeune Serpentard prit le chemin des escaliers et laissa la salle commune aux peu d'élèves plus âgés qui y restaient encore et qui y conversaient tranquillement.

Le lendemain, Harry se leva plus tard qu'il ne l'aurait pensé. Il se prépara rapidement pour descendre dans la salle commune où de nombreux Serpentards s'activaient déjà.

« … mon père en entendra parler ! Il m'avait prévenu que… »

Harry croisa un jeune blond qui parlait avec un groupe de Serpentard de leur année. Il le reconnu aussitôt comme étant Draco Malfoy, un parent éloigné, fils de Narcissa, la sœur de Bella. Les Malfoy n'étaient pas vraiment les bienvenus au Manoir Black malgré le mariage entre les deux familles. Harry n'avait pas insisté davantage quand il s'était aperçu que le sujet était sensible. Il avait croisé Draco à quelques reprises lors de Bals mais Narcissa venait généralement seule voir sa famille. De toute manière, dès l'instant où il avait vu le jeune blond, il s'était rendu compte que celui-ci avait un caractère particulièrement insupportable -un trait qui devait venir de la famille de son père, surement.

Il passa rapidement dans les escaliers pour ne pas avoir à lui parler et quitta la salle commune quand il vit qu'aucuns de ses amis ne s'y trouvait. Il était à peu près certain de les retrouver dans la Grande Salle à se délecter de leur petit déjeuner. Avec un sens de l'orientation assez remarquable, il trouva la grande salle immédiatement et se dirigea vers les tables réservées à Serpentard pour s'assoir à côté de Will qui le salua d'un geste.

« Désolé, je t'ai pas attendu j'avais trop faim ! » fit-il en guise de bienvenue.

Harry haussa les épaules et commença à se servir avant de continuer :

« Je visite le château aujourd'hui, tu viens avec moi ?

- Moui, pourquoi pas » répondit son ami qui ne semblait pas particulièrement enthousiaste.

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La semaine suivante fût peu animée, et les cours s'enchaînaient rapidement et avec toujours aussi peu d'intérêt. Cependant, Harry avait trouvé un nouveau passe-temps qui l'occupait énormément. Il profitait de ses cours pour y réaliser le plus discrètement possible les devoirs attendus, et ses soirées ainsi bien libérées, il les passait souvent seul à parcourir le château pour y percer ses secrets. Il n'avait pas retrouvé la lueur étrange qu'il avait aperçu devant ce tableau du serpent. Il avait en revanche trouvé de nombreux recoins, souvent abandonnés, parfois perdus, voire même secrets. Il s'était pris d'une passion à trouver les passages dissimulés derrière les toiles ou sous les escaliers, ou à chercher pendant de longues heures des mots de passe dans des langues mortes depuis des décennies et qui donnaient accès à de vieilles réserves ou des bureaux d'anciens élèves. Et plus il en découvrait, plus il voulait en connaître. Will l'accompagnait parfois, mais il s'ennuyait assez vite quand Harry et lui butaient face à un tableau récalcitrant qui refusaient de révéler ses secrets. Il ne connaissait pas non plus le même arsenal de sorts qu'Harry qui lui lançait des sortilèges de détection à la chaîne, ni avait la même capacité à comprendre et sentir la magie autour de lui.

Harry se leva un matin de sa chambre dans le dortoir des Serpentards. Il s'y était finalement habitué, à la couleur verte et à l'absence de lumière naturelle du soleil. Une rune permettait à ses fenêtres de montrer l'extérieur du château comme l'intérieur du lac d'un simple mouvement de baguette. Il avait été assez curieux de comprendre le paterne de runes qui permettait un tel enchantement, mais avait assez vite abandonné. Bella ne lui avait appris que les bases de cette matière, et il n'avait clairement pas le niveau pour comprendre ce qui était sous ses yeux – encore moins le reproduire.

Un petit tempus lui permis de voir qu'il était encore largement à l'heure pour le petit déjeuner, aussi il prit le temps de se préparer avant de descendre dans la grande salle commune qui commençait à reprendre vie. Les étudiants les plus assidus étaient déjà en bas en train de réviser leurs cours, tandis que les plus fainéants préparaient à la va-vite leur devoir du jour. Il vit du coin de l'œil que Tracey était déjà en bas, assise dans leur coin favori. Il s'approcha d'elle et elle lui fit un grand sourire quand elle s'aperçu qu'il arrivait.

« Salut Harry ! J'espérais que quelqu'un arrive vite, c'est chiant d'attendre seule. Et c'est pas Daphné qui risque de me tenir compagnie aussi tôt. Je suis sûre que si elle était animagus, elle prendrait la forme d'une marmotte… »

Harry rit franchement en imaginant son amie prendre l'apparence d'une peluche pleine de poils. Il s'assit dans son fauteuil et sorti un orbe bleu qu'il lança à Tracey. Celle-ci renifla mais l'attrape d'un geste vif d'une main avant de dégainer sa baguette d'une autre. Elle regarde Harry et sembla le défier du regard. Celui-ci ne prit même pas la peine de répondre et sortit sa baguette d'un geste lent, presque paresseux.

« Que le meilleur gagne. Et te trompe pas, je parlais de moi. »

Comme répondant à la provocation, la jeune femme qui lui faisait face fit léviter l'orbe, qui prit une teinte rose, et, à l'aide de sa baguette, l'envoya d'un geste brusque sur Harry. Celui-ci ne cilla pas et, d'un mouvement presque mou, dévia le projectile qui prit alors une teinte bleue tout en retournant à l'envoyeur, au début assez lentement, mais prenant de plus en plus de vitesse.

« Tes vieux trucs ne marcheront pas Harry ! Tu me prends pour qui ? Pour Will ? »

Et elle stoppa la boule magique juste avant que celle-ci ne la touche au niveau du torse, pour la renvoyer aussi furieusement qu'un cogneur en furie vers son adversaire. Impressionné par la pratique de Tracey, Harry laissa l'orbe s'approcher avant de réagir au dernier moment et à une vitesse folle. La balle le contourna et reparti derechef vers la jeune fille. Cette fois cependant, elle gardait la vitesse mais tournoyait dans tous les sens et toucha sa cible en pleine poitrine, éclatant en une fine poussière bleue qui arrosa la pauvre jeune femme.

« Pas mal Tracey, peut-être qu'en continuant à t'entraîner, tu auras une chance contre mois dans dix ou vingt ans… si je joue les yeux fermés… »

Indignée, la jeune femme lui lança un sortilège qui s'encastra sans effet contre le fauteuil où se trouvait Harry une seconde avant.

« Trop prévisible ! »

Et Harry s'échappa en courant vers l'escalier des dortoirs d'où descendaient Will et Daphné. Derrière lui, une Tracey dépitée et recouverte de bleu s'était rassise en boudant dans son fauteuil.

« Je vois que c'est la forme vous deux ! » s'exclama Daphné en s'approchant, alors qu'un Harry tout sourire et les mains dans les poches restait prudemment derrière elle. La jeune femme sortit sa baguette et retira d'un petit sort toutes les paillettes bleues qui recouvraient le corps de son amie. Quelques Serpentards qui passaient par là regardaient la scène avec un petit rire.

« En parlant de forme, est-ce que vous avez vu le projet commun que toutes les premières années vont avoir en Botanique ? Il parait qu'on va s'occuper de Filet du Diable. »

Harry se figea immédiatement. Il connaissait très bien cette plante que les Blacks adoraient cultiver comme des haies le long des bordures de leur terrain, bien à l'ombre ou protégés par des sorts. Harry, lui, avait appris à ses dépend que cette plante ne l'aimait pas du tout… Et c'est finalement tout bougon qu'il accompagna le groupe vers le petit déjeuner.

Heureusement, le cours se passa relativement bien puisque leur professeur, connaissant le danger inhérent à la manipulation de ce genre de plante, ne fit qu'un cours d'observation où seul lui s'approchait pour montrer les différents appendices de la plante vorace.

Dans le flux des élèves qui quittaient les serres, le groupe put se retrouver et se diriger vers le cours de Charme et Enchantement.

Harry arriva à la porte de la salle de cours, accompagné par Daphné, et arqua un sourcil quand il entendit un murmure d'excitation balayer la foule d'élèves devant lui. Il pénétra dans la grande pièce qui formait un amphithéâtre. Il s'installa machinalement à sa place habituelle et comprit enfin la raison de toute cette agitation. Tout en bas, debout sur sa table, un petit professeur les accueillait, un grand sourire plaqué sur son visage. Derrière lui se tenait un jeune homme qui devait être en dernière année. Il était plutôt de taille moyenne et avait les cheveux bruns longs. Il ressemblait assez à tous ces sorciers qui passaient tout leur temps dans la bibliothèque, penchés sur des livres incompréhensibles et écrivant des notes à la va-vite sur des parchemins volants qu'ils perdaient par la suite. Harry le reconnu assez vite, il s'agissait de Albert Berry, mais il préférait qu'on l'appelle Al'. C'était un prodige en sortilège, et il avait réussi l'exploit d'être sous le tutorat du professeur Fliwick, qui se tenait justement devant eux. Leur cours allait être très intéressant si le célèbre professeur Flitwick était leur professeur aujourd'hui…

« Bonjour à tous, chers élèves. Je suis le professeur Flitwick, et voici mon assistant M. Berry. Comme vous le voyez, M. Potibar n'est pas présent aujourd'hui. Il a malheureusement été victime d'une maladie très infectieuse et préfère ne pas prendre le risque de tous nous contaminer. C'est donc M. Berry ici présent qui prendra la relève pour ce cours. Quant à moi, je resterais en retrait pour l'assister si nécessaire. Mais je ne pense pas que cela sera utile pour aujourd'hui… » fit-il en faisant un clin d'œil à l'assemblé qui grogna en apprenant que ce ne serait finalement pas l'illustre personnage qui leur ferait le cours. Le jeune homme s'avança à son tour. Il prit la parole, et sa voix était beaucoup plus assuré qu'Harry ne l'aurait cru en le voyant.

« Merci professeur. Bonjour à tous. Je m'appelle Albert Berry et je suis en dernière année de Maîtrise à Poudlard. Aujourd'hui, je vais vous faire cours sur les sortilèges d'allègement. Ils vous seront plutôt très utile toute votre vie, bien qu'à votre âge, j'espère qu'il vous reste encore assez de vigueur pour porter votre sac sans en avoir besoin… »

Quelques rirent s'élevèrent dans la classe et Harry décida qu'il appréciait assez le jeune homme. Après tout, se présenter et donner cours à des élèves à cet âge devait nécessiter soit du masochisme, soit une bonne dose de courage. Leur professeur du jour leur présenta le sort et ses dérivés, ainsi que son origine. Il fit une petite démonstration sur une étagère qu'il allégea dans un mouvement fluide et bien décomposé de sa baguette, puis invita le professeur Flitwick à essayer de la soulever, ce qu'il réussit à faire sans le moindre effort.

« Vous pourrez arriver à des résultats similaires très rapidement Cependant, n'oubliez pas que plus l'objet est lourd, plus le sort est difficile et nécessite de la puissance. De plus, s'il est mal lancé, un sort d'allègement instable peut s'interrompre à tout moment, et il y a déjà eu quelques accidents gênants de personnes écrasés par leur propre sac à dos… »

Comme pour illustrer ses propos, l'étagère vacilla et le petit professeur qui la soulevait s'écarta brusquement alors que celle-ci retomba bruyamment au sol. Il se retourna vers son apprenti avec un petit sourire.

« J'aurais pourtant dû m'en douter !

- Pardonnez-moi, maître, mais je pense que cet exemple a parfaitement démontré la dangerosité de l'utilisation d'un tel sort non maîtrisé… »

Le professeur sortit sa baguette également, et allait répliquer, mais fût coupé par son apprenti à nouveau :

« Bien, je crois que tout le monde a compris. Vous avez tous devant vous des poids de dix kilos. Je vous demanderais donc de bien vouloir essayer le sort en vous concentrant sur ses effets et sur les mouvements de baguettes. Le professeur Flitwick et moi-même passeront dans vos rangs pour vous aider. Ah, une dernière chose, merci de ne pas lancer les poids allégés sur les autres élèves. Au cas où ma démonstration n'aurait pas été suffisante, nous avons déjà eu quelques élèves à l'infirmerie pour ce genre de petite plaisanterie… on ne sait jamais quand le sort mal lancé va cesser… »

Harry regarda Daphné sortir sa baguette et se concentrer sur le poids qui lui faisait face. Elle fît un mouvement de sa baguette et la pointa en direction du poids qui lui faisait face.

« Allevia. »

Rien ne sembla se produire. La jeune femme se tourna vers Harry avec un air interrogateur, mais celui-ci se contente de lui faire signe de soulever le poids. Elle tendit le bras et le souleva comme s'il ne pesait qu'une plume, un air de triomphe plaqué sur son visage. Harry eut un petit sourire sardonique :

« Je serais toi, je le lâcherais rapidement…

- Hein ? Pourqu… »

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que sa main se fit écraser par la masse qui avait repris son poids d'origine.

« Aïe !

- Je t'avais prévenu…

La Serpentard lui jeta un regard noir :

- Essaie donc de faire mieux ! »

Harry leva les yeux au ciel et fît un geste avec sa baguette avant de la pointer vers le bureau.

« Et voilà.

- Comment ça ? Tu sais qu'il faut prononcer le sort pour que ça marche ? »

Là encore, Harry la regarda avec un petit sourire, avant de soulever… tout le bureau… d'une seule main. La jeune blonde le regarda avec des yeux ronds, l'ait choqué. Le bureau n'avait été levé que de quelques centimètres aussi les élèves autour, concentrés sur leur tâche, n'avait rien vu de ce qui s'était passé. Harry le redéposa tranquillement et sans faire de bruit.

« Pour ta défense, ce n'est pas la première fois que je lance le sort. J'ai eu quelques entraînements il y a quelques années sur le sortilège d'allègement et toute la panoplie qui l'entoure. Plutôt pratique quand on a pas envie de dépenser une fortune dans un sac qui allège tes courses pour toi. »

Ils furent coupés par un petit cri venant de l'autre bout de l'amphithéâtre. Le professeur Flitwick applaudissait avec enthousiasme une jeune Gryffondor qui semblait avoir réussi le sort. Elle avait les cheveux ébouriffés et affichait un sourire fier, les joues un peu rouges.

« Bravo ! Bravo mademoiselle Granger ! C'est très bien pour une troisième tentative ! »

La jeune femme sembla un peu honteuse et répondit d'une petite voix :

« Je dois vous avouer que j'ai déjà tenté de faire ce sort depuis que j'ai vu sa description dans notre manuel. Il m'a semblé tellement pratique ! »

Le duo de Serpentard se désintéressa totalement de la conversation et Daphné se replongea dans ses nouvelles tentatives, boostée par ce que venait de montrer son ami.

Une dizaine de minute plus tard, elle n'arrivait toujours par à faire durer le sort plus de quelques secondes, et ce à son plus grand agacement. Le professeur apprenti Berry s'approcha d'eux.

« Alors, vous pouvez me faire une petite démonstration ? Miss Greengrass ? M. Potter ? »

Harry, ennuyé, fit un geste nonchalant de sa baguette et pris ensuite le poids pour le donner au professeur qui s'en saisit, les yeux ronds.

« Très bien, je vois que vous maîtrisé parfaitement le sort. 10 points sont de mises pour Serpentard, je crois. Et le tout sans incantation, très impressionnant !

Il se tourna, toujours le poids dans sa main, vers Daphné :

- Montrez-moi ce que vous pouvez faire Mademoiselle Greengrass. »

La Serpentard se concentra intensément et jeta le sort sous le regard attentif du jeune professeur. Elle lui tendit ensuite le poids, mais celui-ci le prit prudemment, avant de le reposer avec celui de Harry sur la table. Il acquiesça la réussite et redescendit vers son bureau en réclamant le silence.

« Bon, comme vous avez commencé à le remarquer, il n'est pas si difficile de lancer le sort. Ce que nous ne vous avons peut-être pas assez bien fait comprendre, c'est que la réelle difficulté viendra surtout de le faire durer dans le temps. A votre âge, vous pourrez espérer le faire durer une heure tout au plus, et avec de l'entrainement. Des maîtres en enchantement réussiront certainement à le faire durer 1 semaines. Maître ? »

Le professeur Flitwick se retourna vers la classe avec amusement.

« Pour ma part, mes enchantements de ce type ne tiennent rarement plus de dix jours. »

Al' hocha la tête, impressionné, avant de se retourner vers la classe.

« Comprenez bien que la durée d'application du sort n'est pas que synonyme de puissance. Bien entendu, l'efficacité d'un sort, d'un charme ou globalement de la magie, est liée à la puissance déployée pour le manipuler. Mais il faut également, et c'est même bien plus important, une grande finesse et donc une concentration à toute épreuve. Un sort jeté avec beaucoup de puissance mais peu de compréhension ne sera pas très efficace. »

Son maître acquiesça tandis que de nombreux élèves semblaient perplexes.

« Enfin, pour revenir au sujet, il existe un moyen pour faire durer l'effet de ce sort dans le temps, et il est d'ailleurs appliqué dans de nombreux objets du quotidien… quelqu'un sait comment ? Oui, Miss Granger ?

- A l'aide des runes… murmura Harry à Daphnée.

- En utilisant des runes, professeurs, s'écria la jeune Gryffondor qui avait pris la parole.

- Tout à fait, cinq points pour Gryffondor. C'est une matière passionnante mais dont les secrets vous seront dévoilés plus tard dans votre scolarité. Maintenant, j'aimerais que vous réfléchissiez à d'autres moyens d'utiliser le sort que nous avons appris aujourd'hui, et que vous fassiez chacun une liste de, disons… cinq utilisations dérivées de ce sort. Ainsi qu'au moins un autre sort issu de l'enchantement de l'allègement. »

Harry leva les yeux au ciel tandis que la majorité des élèves grognaient par avance. Cela signifiait passer un certain temps dans la bibliothèque à se battre pour obtenir les livres les plus intéressants sur le sujet… Daphnée sourit un instant avant de se pencher vers Harry en murmurant :

« Tu me laisseras copier ? »

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Septembre passa rapidement tandis qu'Harry découvrit différentes facettes inconnues de ses amis. Il apprit ainsi que Daphnée n'était pas qu'une belle jeune femme au visage de glace, car elle cachait son tempérament curieux, joueur et un point orgueilleux. Will, comme à son habitude, laissait déborder sa joie de vivre, ce qui le plaçait comme l'un des Serpentards les plus extravertis de leur année. Tracey avait tout de suite rejoint le groupe, amie d'enfance de l'héritière Greengrass, elle était d'un naturel malicieux qui la rendait très vite attachante. L'air espiègle, mince et brune, elle haussait souvent les épaules d'un air nonchalant quand quelqu'un lui faisait un reproche et suivait Will dans la folie de son imagination débordante, surtout quand il s'agissait d'en faire pâtir Daphnée. Finalement, un dernier individu s'était approché du groupe. Trevor était un jeune homme joyeux de son année avec qui il partageait ses classes. Il s'entendait à merveille avec Will qui était presque son frère jumeau quand il s'agissait de faire la fête de d'embêter les gens. Il était surtout dans les premiers de la classe et menait souvent le petit groupe d'ami au travers du château ou dans le parc à la découverte de nouvelles activités. De même taille que Will, il était cependant châtain clair et non brun. Plutôt frêle, il donnait pourtant du fil à retord à Will quand il se battait pour on-ne-sait-quoi – ce qui arrivait souvent. Il était le dernier fils d'une fratrie de trois et avait donc beaucoup plus d'expérience dans l'art subtil de la bagarre.

Alors qu'octobre allait commencer, un évènement très attendu agita le château. En effet, le 1er Octobre de l'année, quel que soit le jour de la semaine, la journée était consacrée à l'ouverture des clubs et équipes. C'était une part importante de la vie des élèves à Poudlard. Bien qu'Harry n'y prêtait pas une grande importance, il fût bien forcé de s'y intéresser quand, alors qu'il mangeait tranquillement un samedi matin dans la Grande Salle, Daphné et Trevor arrivèrent à sa table.

« Regarde ça Harry ! Voici la liste des clubs qui vont être présentés cette année ! » Trevor tenait ce qui semblait être à un journal sur lequel prônait en première page une grande photo d'Eliza McGregor, la jeune femme considérée comme la plus sexy de tout Poudlard, sur un balai. En dessous d'elle était écrit en lettres dorées et argentées « QUIDDITCH ! Qui tentera le jeu ? »

« Si c'est elle qui recrute, je vais directement m'inscrire pour faire partie de l'équipe ! » prononça une voix derrière eux alors que tous sauf Harry, qui leva les yeux au ciel, se retournèrent pour voir Will les rejoindre, un grand sourire placardé sur son visage.

Trevor éclata de rire tandis que Tracey, qui l'accompagnait, lui tapa sur l'épaule en lui faisant les gros yeux.

« Je suis assez tenté par le club des mystères pour ma part, fit elle en se retournant vers les autres, il paraît qu'ils sont installés dans une des salle les mieux cachés de tout Poudlard. »

Daphné haussa les épaules, pas convaincue tandis que Trevor et Will hochait de la tête derechef, appuyant Tracey. Alors que Daphné prenait le journal et allait commencer à énumérer les clubs, une autre voix s'invita dans le groupe.

« Et il paraît même que ce club a des tickets pour accéder aux Etages… » chuchota Terry en s'approchant. Là, l'ensemble du groupe de première année soupira. Terry, qui continuait de les voir de temps en temps, était toujours étrangement obsédé par les Etages de la Grande Salle. Faisant semblant de ne rien voir, il continua : « enfin, je donnerais surtout tout pour entrer dans le club de Duel féminin… toutes ces jeunes femmes, à se battre sous mes yeux…enfin, on peut toujours rêver. Aucun garçon n'a jamais eu le droit de pénétrer dans leur salle d'entraînement. Même Dumbledore n'y rentre pas ! Plus qu'à rejoindre le club de Duel de Poudlard.

- Il y a plusieurs clubs de duel ? demanda Harry, assez surpris.

- Clairement, tu es asocial mon p'tit Harry ! assena Terry. Tu n'a pas encore entendu parler du Club de Duel Féminin ? Tous les ans, il y a un duel entre le Club de Poudlard -le CP- et le Club de Duel Féminin, qui le remporte haut la main année après année. Elles forment le Club. C'est comme ça qu'on l'appelle, le Club. Parce que c'est LE Club de Poudlard. C'est celui dans lequel toutes les femmes veulent rentrer, et celui que tous les hommes envient. »

Alors que le groupe semblait boire ses paroles, deux troubles fêtes vinrent également s'ajouter à la fête (Harry grogna intérieurement, il n'aura donc jamais le droit de manger tranquillement à sa table ?).

« Alors Terry, on vient embêter les premières années…

- …avec des histoires à dormir debout ? »

Terry se retourna et son sourire s'élargit à la vue des deux jumeaux roux qui se tenaient devant lui.

« Ah, Fred, Georges, il faut que je vous présente ! » Terry se retourna en s'écartant un peu des jumeaux. « Tout le monde, je vous présente les jumeaux Weasley, Fred à gauche et George à droite. »

Les deux compères s'inclinèrent profondément en ôtant des chapeaux imaginaires.

« Enchantés de vous connaître…

- … petits firsties encore tout innocents ! Bien que nous soyons dans…

- … l'obligation de contredire Terry ici présent. Je suis George, et lui…

- … c'est Fred. »

Le groupe les regarda avec un air ahurit, tandis que le sourire de Terry avait atteint de tels sommets que ça devait lui faire mal. Il se reprit assez pour poursuivre les présentations.

« Ne les écoutez pas, c'est bien George à droite. S'ils m'apprécient alors que je suis Serpentard, c'est uniquement parce que je sais les différencier. Et vous pouvez toujours rêver pour que je vous dise comment ! D'ailleurs, puisqu'on y est, sachez que les deux jumeaux font parti du triumvirat des Gryffondors ! Ils ont un cas un peu particulier mais en gros ils occupent à deux une seule place. »

Le groupe s'arrêta net et regarda les deux Weasley avec un regard incrédule. Ceux-ci, un peu gêné du changement d'attention, tentèrent de les rassurer.

« Chez les Gryffondors, celui qui prépare les meilleures fêtes à une place spéciale pour lui. Comme on est deux et que nos fêtes font l'unanimité depuis notre deuxième année… »

George opina les dires de son frère, avant de se tourner et de l'entraîner vers un groupe de jeunes femmes qui venaient d'entrer dans la Grande Salle et qui arboraient les mêmes couleurs qu'eux.

« Désolé ! On doit aller voir les filles ! A la prochaines les petits serpents ! »

Ils laissèrent le groupe alors que la Grande Salle s'animait encore d'avantage tandis que de nombreux élèves lisaient avec avidité le « journal » des clubs. Alors que les Tracey et Daphné le parcourait avec avidité, Harry y jeta un coup d'œil.

« Il vient d'où ce journal en fait ? »

Le groupe entier arrêta sa lecture et le regarda avec des yeux ronds. Daphné secoua le papier devant son visage en s'écriant :

« Clairement Harry, il faudrait que tu t'intéresses un peu à tes semblables, nous autres les humains, et pas qu'aux blocs de pierre des murs de Poudlard ! »

Tracey la coupa rapidement, un air professionnel plaqué sur son visage, et Harry regretta instantanément d'avoir posé la question.

« Deux clubs font l'unanimité à Poudlard : le « Club », celui de duel féminin, et le Journal de Poudlard ! C'est sa première édition cette année, et tout le monde l'attendait depuis plusieurs semaines ! Dedans, il y a plein d'informations ! L'élève du mois par exemple, élu par ses pairs. On y lit les potins du moment, des annonces, des histoires et même des publicités ! Les clubs peuvent faire des annonces via une page dédiée ! C'est par le journal que les clubs de Quidditch communiquent avec tout le monde des dates des recrutement ou des matchs non officiels par exemple. Il y a une édition par mois normalement, mais à certaines occasions, on peut avoir des éditions spéciales. »

La Gazette de Poudlard continuait à être distribuée et Harry en reçu une copie dans les mains. La curiosité finalement piquée au vif, il l'ouvrit et commença à parcourir les lignes. Ci et là, différents clubs se présentaient, des encarts réservés aux emplacements les plus visibles pour les clubs importants comme celui d'échec, ou celui de Quipad. D'autres avaient moins d'espace. Parcourant le journal, son regard se posa sur un petit carré vers la fin du journal. Il n'y avait rien d'inscrit dessus, juste le dessin d'un dragon. Il se pencha un peu pour mieux le voir et s'aperçu qu'il était endormi. Du bout des doigts il frôla le dessin et, à son plus grand étonnement, celui-ci s'anima d'un coup. La bête ailée s'étira avant de s'envoler et de disparaître de la page.

Finalement, après avoir parcouru le journal, il le referma. Cela n'avait fait que renforcer son idée selon laquelle aucun club ne l'intéressait vraiment. Alors certes il adorait voler, mais n'aimait pas les restrictions imposées par les jeux de balais, que ce soit les courses ou le Quidditch. Il voyait également assez peu d'intérêt à s'inscrire au club de défense. Il n'était pas adepte de l'idée de dévoiler ses compétences au grand publique. En bon Serpentard, il préférait laisser les autres se mettre en avant. D'autres clubs pouvaient être intéressants, mais rien d'assez passionnant. Il se demandait dans quels clubs Bella avait été. Certainement le fameux « Club » de duel réservé aux femmes. Il se promit de lui en parler quand il la verrait.

Penser aux Blacks lui fit un petit pincement au cœur. Il n'avait pas eu l'habitude, contrairement à tous ceux qui l'entouraient, de se séparer aussi longtemps de sa famille adoptive. Son parrain, Bella, Arcturus… ils lui manquaient beaucoup. Il ne se sentait pas autant chez lui à Poudlard, entouré d'étranger, qu'au manoir Black où régnait une pénombre réconfortante. Il ne la retrouvait ici que lors de ses longues pérégrinations dans le château de nuit.

Après quelques minutes de conversations anodines, ils finirent leur repas et les filles les entraînèrent dans les couloirs en direction du troisième étage où la majorité des clubs avaient leur salle et où des portes ouvertes exceptionnelles étaient organisées. Les couloirs étaient bondés et le groupe avait bien du mal à avancer là où il le voulait. Finalement, toutes excitées, les filles arrivèrent devant la porte du Club. Deux jeunes femmes à l'air revêches, une blonde et une brune, empêchaient les hommes d'entrer. Un sort avait même été placé qui empêchait tout élève de voir ce qui se passait au-delà du seuil. Daphné se présenta et pu entrer, accompagné par une Tracey qui tenait de plus en plus mal en place. Les deux gardiennes toisèrent ensuite l'ensemble de la population qui se trouvait massée devant leur salle de club, comme pour les défier d'oser avancer. Un élève de Poufsoufle fit par ailleurs son apparition.

« Allez les filles, on va bien avoir le droit de voir ce qui se passe derrière cette porte ? »

Il avait des yeux gris et une chevelure châtaine. Il devait être à peine plus âgés qu'eux et pourtant il abordait un sourire charmeur qui semblait faire son effet sur la gente féminine. Enfin, sauf sur les gardiennes qui n'eurent pas une grande réaction. La grande blonde eut un petit sourire narquois :

« Cédric, ton petit club de duel peut rester à sa place, et ne pas essayer de nous voler nos secrets. De toute façon, on règlera ça comme d'habitude, et comme d'habitude, on sait déjà qui va gagner… »

Malgré la provocation, la jeune gomme ne se départi pas de son sourire. Finalement, il haussa les épaules et reparti dans l'autre sens.

« Les gars, c'est peine perdu, venez plutôt me suivre si vous voulez un club de duel accessible… et puis qui sait ? Peut être se cache parmi vous le futur gagnant de la Compétition de Duel de Poudlard ? Et ce jour-là, ces charmantes dames se mordront les doigts de ne pas vous avoir ouvert leur porte ! »

Cette fois, ce fût la brune qui ne put retenir un petit reniflement dédaigneux. Cependant, elle s'abstint de tous commentaires et laissa leur rival s'éloigner suivis par une bonne partie des élèves qui s'éloignaient un peu déçus de ne rien avoir appris sur le Club. Harry, quant à lui, saisi l'occasion pour s'éloigner seul de la foule. Le jeune homme n'avait pas l'habitude de parcourir ces couloirs. Le troisième étage du bâtiment principal de Poudlard semblait particulièrement inintéressant. L'activité magique y était très basse, généralement signe de l'absence de point d'intérêt pour Harry. Un couloir piqua cependant sa curiosité et il s'y avança, captant les bruits furtifs d'une conversation à voix basse. Le couloir était vide de toute porte et de tous tableaux. Seules quelques torches brisaient la monotonie des murs. Il arriva à son bout et, appréhensif, tourna vers la seuls intersection possible… et tomba sur un cul de sac. Il n'y avait personne. Un simple tableau était accroché. Un beau tableau représentant de grands nuages. Une tempête. Et au cœur de cette tempête se trouvait un grand et beau dragon. Il ne semblait pas du tout gêné par les puissants vents qui faisaient tourbillonner les nuages gris. Ce tableau rappelait quelque chose à Harry, mais il ne savait pas quoi. Il l'étudia de haut en bas, mais ne voit rien de spéciale ni rien de magique. Finalement, après dix minutes d'observation intense, il abandonna et fit demi-tour. Au détour, il se figea soudain. Tout au bout du couloir la vie de Poudlard semblait reprendre, mais entre la sortie et lui se dressait un Serpentard qui le fixait du regard. Personne ne semblait s'en apercevoir, car les élèves excités par la découverte de nouveaux clubs passaient sans se tourner vers la scène étrange qu'ils devaient former, Harry et l'inconnu qui lui faisait face. Celui-ci eut un petit sourire, puis disparu dans un nuage de fumée.

Harry resta un instant immobile, avant de finalement retourner vers la foule des élèves au bout du couloir.

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La journée se poursuivit plutôt paisiblement -enfin aussi paisible que la journée des Clubs puisse l'être – puisqu'Harry suivit encore un peu Will et Trevor (ils avaient perdu les filles de vue) avant de quitter le duo et de profiter du grand parc complètement déserté. Il vit de loin les joueurs de Quidditch faire des cabrioles dans les airs au niveau du terrain et il fut tenté d'aller chercher son balai pour les imiter. Il avait très peu volé depuis son arrivé à Poudlard et cela lui manquait beaucoup. Il résistât cependant à la tentation et se dirigea plutôt vers la forêt interdite. Pour lui, la forêt faisait autant partie de Poudlard que le château. Elle était sombre et mystérieuse, dangereuse même. Bref, elle représentait tout ce que le jeune garçon aimait. Il arriva à l'orée des bois rapidement et s'y arrêta. Les arbres étaient grands et noueux. Ils semblaient être même bien plus vieux que le château derrière lui. Il regarda au travers de cette première ligne mais ne distinguait presque rien. L'obscurité s'étendait très rapidement en dessous des arbres dont la cime formait une barrière presque imperméable à la lumière. Finalement, ne pouvant pas résister à la tentation, il jeta un coup d'œil par-dessus son épaule, et, s'assurant que personne ne l'observait, pénétra dans la forêt.

Son cœur battait rapidement. L'excitation grimpait tout le long de son corps. Il sentait des picotements naitre depuis son ventre et sa main droite qui tenait sa baguette tremblait légèrement. C'est cette sensation qu'il aimait et qu'il cherchait désespérément. Elle était semblable à ce que ressentait Harry quand il parvenait à lancer un sort particulièrement difficile dans les sous-sols du manoir Black. Et c'est seulement dans ces instants qu'il se sentait vivant. Il devait remercier sa tante Bella qui lui avait appris le grand frisson et l'intense satisfaction de la découverte. A cause de cela, il avait plongé toujours plus loin dans la pratique de la magie et dans ses explorations du château. De simples sorts compliqués à lancer ne rassasiait plus depuis longtemps cette soif intense qui bouillonnait au fond de lui. Il voulait pratiquer des magies aussi complexes qu'ésotériques. Celles où l'écrit des livres ne suffisait pas. Celles où seule l'expérience permettait la pleine compréhension. Alors il s'engouffrait dedans, la manipulait toujours plus pour arriver à une pleine maîtrise. Et alors, satisfait, il partait à la recherche d'un nouveau domaine pour assouvir sa soif de découverte et de connaissance.

Un craquement le sortit de ses pensées. Son esprit s'éclaircit immédiatement alors qu'il relevait sa baguette d'un geste vif, éclairant la partie du bois d'où provenait le bruit qu'il avait entendu. Il étendit sa perception de la magie au maximum, et la sentit couler dans tout son corps. Il était prêt à réagir au moindre mouvement. Enfin, il sentit plus que ne vit quelque chose bouger au-dessus de lui, et il bondit d'un coup en arrière, reculant de plusieurs mètres alors que sa magie corporelle s'était activée. Il ne la maîtrisait pas du tout, tout juste réussissait-il à renforcer très brièvement ses réflexes. Relevant la tête, il fût heureux de voir qu'il n'était plus à cet endroit car deux énormes araignées s'y trouvait désormais.

« Je ne savais pas que de telles bêtes se trouvaient à proximité du château…, ou alors je suis parti plus loin que je ne le pensais. Difficile à dire dans cette forêt… » marmonna-t-il alors que les deux accromentules s'avançaient vers lui lentement, faisant cliqueter leurs mandibules d'un air menaçant.

« Je suppose qu'il va falloir se battre alors ? » marmonna à nouveau Harry. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu un bon combat. Bella n'étant plus là pour lui mettre une fessée.

« Maintenant que j'y pense, j'ai beaucoup de chance d'être tombé sur vous. Je vais pouvoir me décrasser un peu. Pas que je m'ennuie à Poudlard… si en fait, je m'ennuie beaucoup trop en cours. Il ne se passe rien d'aussi passionnant qu'un bon combat où on risque de perdre un bras si on fait une erreur. Et je me mets à parler tout seul face à mes adversaires… On dirait Bella… »

Les deux araignées s'était arrêtée quand Harry avait relevé sa baguette, éblouies par la lueur qu'elle émettait. Mais bientôt leurs innombrables yeux s'habituèrent à son intensité, et elles s'avancèrent à nouveau, se séparant pour attaquer Harry de part et d'autre. Il sourit et fit un mouvement complexe de sa baguette. Aussitôt, les racines des arbres sortirent de la terre et attaquèrent les deux araignées, tandis qu'une dernière restait autour du jeune homme. Les deux bêtes réagirent avec une grande vivacité et se projetèrent en avant, esquivant les racines et sautant directement vers le jeune homme qui réagit tout aussi rapidement. Un simple mouvement de sa baguette projeta la racine qui l'entourait sur l'araignée de gauche qu'elle empala de part à part, tandis que, poursuivant son geste fluide, une gerbe de flamme s'échappa du bout de la baguette du Serpentard pour stopper net la deuxième accromentule en plein vol, la carbonisant sur place. Mais le jeune homme ne pris pas le temps de souffler puisqu'il poursuivit son mouvement en pointant sa baguette vers le haut, projetant cette fois un mur d'air comprimé à toute vitesse sur lequel s'écrase une troisième araignée qui allait tomber sur lui. Les racines surgirent à nouveau, attrapant la bête dans les airs et la déchiquetant sans pitié.

« Mouais, pas convaincu… ralla Harry, déçu par le peu de résistance dont avait fait preuve ses adversaires. Je suppose que cela sonne la fin de la balade… » dit-il alors qu'il baissait sa baguette. Juste avant de partir, il récoltât les yeux des deux monstres encore intacts. Bella allait surement adorer son petit cadeau. Il savait qu'ils rentraient dans la composition de certaines potions et qu'il était plutôt difficile de s'en procurer actuellement, le dernier élevage d'accomentula ayant plutôt mal finit quand l'une des bêtes parvint à s'échapper et à tuer deux des sorciers qui y travaillaient. Désormais il fallait les importer du continent, ce qui avait considérablement augmenté les tarifs.

Il rentra en direction du château mais ne fut pas gêné à nouveau. Le soleil commençait à décliner à l'horizon derrière les montagnes, et le jeune sorcier sortit, l'air de rien, de la forêt, pour rejoindre discrètement un groupe d'élèves qui semblait également rentrer des essais des équipes de Quidditch. La journée n'avait pas été aussi mauvaise que prévue finalement !

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La semaine passa plutôt rapidement bien que l'effervescence liée à l'apparition des clubs ne baissât pas d'un cran. En effet, les recrutements allaient bon train et les nouveaux membres passaient beaucoup de temps dans leur salle de club à découvrir tout ce qui y était lié. Comme pour les encourager, les professeurs avaient donné moins de devoirs que d'habitudes, au plus grand plaisir des élèves qui en profitaient au maximum. Il avait cependant fallu calmer rapidement les nouveaux membres des différents Club de balais volants qui, comme les nouveaux des années précédentes, semblaient penser que voler au travers des couloirs à toute vitesse était une bonne idée.

Daphnée avait quant à elle fini par rentrer dans le Club, tandis que Will avait décidé, par pur esprit de compétition de rentrer dans le Club de Duel qui étaient mené entre autres par le très apprécié Cédric Diggory, un élève très talentueux de troisième année seulement. Tracey avait fait son maximum pour rentrer dans le club des mystères, mais n'avait pour l'instant pas réussi. Il semblait qu'un test d'énigmes et de chasse aux trésors attendait tous les postulants, et ce n'était qu'en le résolvant qu'elle pourrait entrer dans le club. Harry, sans surprise, était resté en retrait, tandis que Trevor s'était inscrit dans tant de club qu'Harry en avait oublié plus de la moitié…

Le jeune Potter s'était levé tôt ce matin et il était seul avec Tracey à manger dans la grande salle en silence. Il appréciait ces moments de calme par-dessus tout. Cependant une silhouette se dirigea vers lui et l'interrompit dans ses pensées. Relevant la tête, il vit une jeune femme de sa maison aux cheveux bruns. Elle devait avoir son âge et avait un joli visage. Elle tenait dans sa main un petit livret et une plume portative.

« Bonjour, je m'appelle Emily Clairwood. Je fais partie de l'équipe de rédaction du journal de Poudlard, et j'aurais aimé savoir si je pouvais t'interviewer ? » demanda la jeune femme très calmement.

Harry jeta un coup d'œil à Tracey qui semblait avoir un sourire jusqu'aux oreilles, avant de se tourner vers la jeune brune.

« Bonjour. Je ne comprends pas, pourquoi est-ce que tu voudrais faire une interview de moi ? » demanda Harry, un peu perplexe. Il n'avait jamais trop aimé l'attention que tout le monde semblait lui porter. La jeune Serpentard en face de lui le regarda curieusement à son tour.

« Et bien, tu es Harry Potter, le dernier des Potter ! Tout le monde dans la communauté magique a entendu parler de toi et de ta famille ! Ta famille est importante pour notre Communauté et malgré cela, tu n'as fait aucune apparition publique en plusieurs années, et tout d'un coup tu apparais ! J'ai plein de questions pour toi que nos lecteurs se posent surement ! s'excita Emily, sa plume à la main.

- Non, je ne suis pas intéressé, désolé, répondit Harry, douchant les ardeurs de la jeune femme en face de lui, qui sembla soudainement abattue.

- Allez, s'il te plaiit ! Il me faut absolument un scoop pour gagner le concours du Poudlard reporter ! » le supplia-t-elle en lui faisant des yeux de chien battu. Harry la regarda un instant, interloqué par sa persévérance.

« Je suis flatté, mais non vraiment, je n'ai pas envie de divulguer ma vie privée dans un journal, répondit à nouveau Harry, raffermissant sa main sur sa cuillère.

- D'accord, désolée de t'avoir dérangé… » répondit la jeune femme en s'éloignant des deux autres Serpentard, l'air défaite. Tracey jeta un regard de reproche à son ami.

« Tu sais, Emily est très gentille ! Tu aurais pu l'aider sans trop en dire ! »

Harry haussa les épaules, pas vraiment dérangé. Il avait appris très tôt dans sa nouvelle famille à ne pas faire confiance aux journalistes et à ne jamais leur autoriser d'interview sans un cadre très strict. Un jour, un journaliste avait tenté de lui poser des questions alors qu'il était sorti en cachette avec Bella chercher de nouveaux ingrédients pour leurs potions. Bella l'avait expulsé contre un mur d'un sort et ils s'étaient enfuis rapidement. Arcturus avait été dans une colère noire quand il l'avait appris et Harry n'avait pu revoir sa tante favorite avant plusieurs jours. Le journaliste avait voulu porter plainte mais une rapide visite d'Arcturus avait convaincu celui-ci que pour sa propre santé, il valait mieux qu'il garde l'affaire pour lui.

Les autres les rejoignirent bientôt tandis que la grande salle se remplissait et que le bruit des discussions qui la parcouraient s'intensifiait. Harry soupira avant de se lever pour se diriger vers sa salle de cours. Daphnée, qui n'avait pas fini de manger, jeta un coup d'œil interrogateur à Tracey qui haussa les épaules.

« Il n'a pas l'air de bonne humeur ce matin. » fit-elle.

Et en effet, Harry s'était levé tôt ce matin et avait parcouru les longs couloirs de Poudlard à la recherche de nouvelles choses à découvrir, sans réussir à se changer les idées. C'était le 31 octobre, et c'était l'anniversaire de la mort de ses parents. Tous les ans à cette date, Harry et Sirius passaient la journée ensemble et allaient se recueillir sur la tombe de James et Lily Potter. Cette année serait la première exception de cette tradition qui s'était instaurée. Bien qu'aujourd'hui la tristesse de la disparition de ses parents et grands-parents s'était presque effacée, sa famille lui manquait. Les Blacks l'avaient accueilli et il leur en serait à jamais reconnaissant, mais ses parents, sa famille, les Potter, eux, n'étaient plus. Il était le dernier et il se sentait seul en cette journée.

Il arriva devant la porte de sa salle de classe rapidement. Ses excursions nocturnes lui permettaient de connaître le château bien mieux que n'importe quelle première année qui, même après deux mois et leur carte, continuaient à se perdre régulièrement dans les étages. Là, il déposa son sac et attendit la sonnerie annonçant le début de son cours de métamorphose. Cependant, alors qu'il était plongé dans ses esprits et que le couloir était encore bien vide, la porte s'ouvrit et son professeur, Madame Alice Salween, l'invita à rentrer. C'était une jeune et jolie professeure d'à peine quarante ans qui n'aurait pas fait plus de vingt-cinq ans pour un moldu. Elle lui sourit alors qu'il se levait, curieux, pour entrer dans la salle de classe. Il alla s'assoir alors tandis que la professeure fermait la porte derrière eux et se retourna vers lui avec un air pensif.

« Vous savez, M. Potter, cette journée devrait être aussi festive pour vous que pour les autres… malheureusement, je sais aussi bien que vous que ce n'est pas le cas. »

Harry resta silencieux, attendant de voir où elle voulait aller.

« J'étais amie avec Lily pendant ma scolarité. J'étais un peu plus âgée qu'elle, mais comme elle était née-moldue, je l'ai aidé à s'intégrer dans notre belle école qu'est Poudlard. Aujourd'hui encore, notre correspondance me manque » dit-elle, les yeux plongés vers l'horizon. Elle ne semblait pas attendre de réponse du jeune homme puisqu'elle continua la conversation seul.

« Tout le monde était surpris de la voir accoucher de vous aussi jeune. Avoir un enfant à même pas trente ans… En toute franchise, en tant que sorcière, je ne savais même pas que cela était possible…

Bien sûr c'était une née-moldue et elle m'avait posé beaucoup de questions à ce sujet, pourquoi les sorciers ont des enfants beaucoup plus tard que les moldues par exemple ? Ça a été un choc pour elle je crois quand je lui ai dit que nous vivions plus de cent cinquante ans. Et un autre quand je lui ai expliqué que les femmes ne pouvaient pas avoir d'enfant avant que leur magie ne se stabilise, et que cela n'arrivait en général pas avant leurs quarante ans. » Salween s'arrêta un instant et regarda brièvement Harry qui l'écoutait avec intérêt, heureux d'avoir pour un instant quelqu'un qui lui apprenait quelque chose qu'il ignorait sur sa mère. La professeure murmura la suite, comme si elle se parlait à elle-même.

« Elle avait été triste de savoir qu'elle survivrait autant à sa famille moldue je crois. »

D'un coup, elle se redressa et sa voix repris son teint joyeux habituel.

« Enfin, je voulais vous voir depuis un certain temps M. Potter. Il me semble évident que vous vous ennuyez profondément dans mes cours…

- Ce n'est pas que vous n'êtes pas intéressante professeure…, commença Harry, mais il fût rapidement coupé.

- J'ose l'espérer. Cependant, il semblerait que vous maîtrisiez déjà la très grande majorité de ce que je veux vous apprendre. » Elle lui jeta un regard interrogateur, attendant une confirmation.

« Seulement la pratique, madame je ne connais pas encore toute la théorie. »

Elle hocha la tête, contente de sa sincérité.

« Je voulais donc vous proposer un marché. Si vous connaissez déjà les sorts que je veux vous apprendre, et tant que votre niveau d'excellence est maintenu, je vous propose de vous donner une liste de sort nettement plus avancé sur lesquels vous pourrez travailler pendant nos séances pratique de métamorphose. Il pourra s'agir d'avoir le même résultat final que les autres élèves mais avec une matière initiale différente. Cela pourra avoir un résultat légèrement différent, plus complexe… je vous prêterait même certains livres sur des théories plus avancées qui vous permettrons de comprendre plus en profondeur ce que vous faites. »

La jeune professeure le regarda avec un sourire alors qu'une cloche sonnait le début des cours et qu'elle se dirigea donc vers la porte qui fermait la salle.

« Qu'en pensez-vous ? »

Harry la regarda, incertain de ce qu'elle venait de lui proposer. Mais une pointe d'excitation vint vite se rajouter, et il hocha la tête avec, pour la première fois de la journée, un petit sourire aux lèvres.

« Ce serait une très belle opportunité, que je serais bête de laisser filer, non ?

- En effet, M. Potter. Nous avons donc un accord. Vous viendrez me voir à la fin du cours pour obtenir vos devoirs supplémentaires ! » dit-elle alors qu'elle ouvrit la porte d'où venait le bruit des élèves qui attendaient. « Je vous en prie, entrez tous. » leur fit-elle.

La journée fut longue pour Harry, mais enfin il se présenta dans la grande salle où un banquet était prévu au l'honneur de la fête d'Halloween. La salle avait été entièrement redécorée pour l'occasion, à commencer par le ciel enchanté qui était formé de sombres nuages tournoyants d'un vent imaginaire, et qui s'illuminait aux grés de nombreux éclairs dont aucun son ne s'échappait. Une ribambelle de chandelle flottait dans les airs où volaient des citrouilles au regard menaçant et des fantômes ravis de pouvoir se donner en spectacle. De faux arbres morts voyaient leurs branches grimper le long des murs pour soutenir les mezzanines d'où pendaient de fausses araignées animées. Bien que Harry n'avait guère l'esprit tourné à la fête, il ne pouvait s'empêcher d'admirer la décoration qui avait été installée. Les autres élèves semblaient d'ailleurs du même avis puisqu'ils regardaient tous, bouche bée, la Grande Salle. Le Serpentard et son groupe allèrent s'assoir à la place qu'ils prenaient habituellement et s'aperçurent en chemin que même les tables étaient décorées. Les verres habituels étaient remplacés par de faux cranes, et leurs couverts par des fourchettes et couteaux en os. Harry se retourna vers la table des lions quand il entendit un élève de première année hurler car une énorme araignée un peu aventureuse était descendue le long de son fil pour arriver juste à côté du roux terrifié. Il sourit en secouant la tête et s'assit, imitant ses amis déjà attablés.

Alors que tout le monde semblait installé, le professeur Dumbledore se leva, attirant l'attention de tous.

« Bonsoir à tous. Je suis ravi de vous accueillir pour le banquet d'Halloween ! Un grand merci au club festif qui a permis la décoration de la salle, je crois que nous sommes tous d'accord pour dire que c'est très réussi ! »

Il applaudit gentiment le club en question, vite accompagné par le reste de la salle.

« Bien, bien. Je profite également de cet instant pour vous rappeler que la traditionnelle première sortie à Pré-au-lard aura donc lieu ce week-end. Et maintenant, régalez-vous ! »

A ces mots une montagne de plats tous à thème d'Halloween surgirent le long des tables et les élèves commencèrent aussitôt à se servir. Le bruit repris de plus belle alors que les conversations s'intensifièrent. Harry soupira en se saisissant du premier plat qu'il vit. En face de lui, Daphné et Trevor discutait avec entrain. La soirée promettait d'être longue…

Alors que le festin avait pris fin et que les élèves commençaient tous à s'orienter vers leur salle commune, Harry parvint à s'échapper de la foule pour s'éclipser discrètement dans les profondeurs du château. Il avait bien besoin de se libérer l'esprit après cette soirée, et quoi de mieux qu'une visite des passages les plus cachés de Poudlard.

Il avait décidé pour ce soir de rester dans les couloirs sombres des cachots et poursuivait d'étranges lignes presqu'invisible à l'œil nu. Seule sa capacité à ressentir la magie lui avait permis de suivre le tracé. Il continuait à poursuivre le chemin sans trop s'occuper à ce qui l'entourait. Habituellement à cette heure, il n'y avait plus personne pour le déranger. Pourtant des éclats de voix au coin d'une intersection semblait indiquer la présence de quelques élèves. Harry s'en approcha discrètement et fut soulagé de voir qu'il ne s'agissait que de Serpentards. Un groupe de septièmes années semblaient s'énerver contre un seul élève d'un an leur cadet. Harry l'avait déjà aperçu à plusieurs reprises dans la salle commune, toujours seul. Il s'appelait Scorpius, si sa mémoire ne lui jouait pas des tours. Il avait le teint pâle, les cheveux sombres mi-longs et regardait toujours le sol. Cette fois ne faisait d'ailleurs pas exception car il semblait plus intéressé par le bout de ses chaussures que le groupe d'élèves qui l'insultait autour de lui. Excédés par son manque de réaction, ils finirent par sortir leur baguette et la pointèrent en direction du jeune homme. Harry sortit sa baguette, voyant déjà le désastre arriver quand tout d'un coup Scorpius se redressa, un sourire mauvais aux lèvres. Avant que quiconque n'ait pu faire le moindre geste ni même esquisser la moindre incantation, le jeune homme avait sorti sa baguette d'une vitesse surhumaine et avait enchaîné plusieurs sorts informulés qui désarmèrent et paralysèrent les assaillants qui furent projetés contre les murs.

Harry, qui regardait la scène depuis le bout du couloir, ne bougea plus d'un pouce et regarda avec fascination Scorpius se diriger lentement et machinalement vers chacun de ses agresseurs. D'un geste tranquille, il plaçait sa baguette sur leur tempe en murmurant un sort. Les yeux des élèves immobiles s'écarquillaient alors de terreur, avant de se fermer lentement. Quand Scorpius eut fini sa besogne, il se tourna tranquillement vers Harry qui l'observait avec attention.

« Viens par ici toi » ordonna le sixième année.

Harry débâtit à toute vitesse dans sa tête. De toute manière Scorpius l'avait vu et il le retrouverait facilement. Il ne le connaissait pas assez, et n'était pas sûr de pouvoir le désarmer facilement pour pouvoir lui effacer tout souvenir de leur rencontre Il finit par avancer lentement dans le couloir, sa baguette toujours en main. Scorpius lui souriait tranquillement.

« Que fais-tu à cette heure en dehors des couloirs Harry Potter ? Penses-tu encore avoir des choses à découvrir dans cette partie du château ? »

Harry fronça des sourcils.

« Que… comment sais-tu ça ? »

Scorpius eu l'air amusé par sa réponse. Il rangea sa baguette et lui tourna le dos en regardant les autres élèves désormais affalés le long des murs, les yeux clos.

« Je t'observe depuis ton arrivée à Poudlard en septembre. Tu m'as l'air d'être un Serpentard prometteur. » Scorpius commença à s'éloigner mais s'arrêta à nouveau et sembla fixer le plafond.

« Continue à suivre les lignes, résous les énigmes, et tu trouveras un des secrets les mieux gardé du château.

Le Serpentard disparu au coin du couloir. Harry, médusé, s'aperçu que l'heure était en effet tardive, et décida à son tour de rentrer dans sa chambre. Après tout, même s'il avait besoin de peu de sommeil, il était minuit bien passé.


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Voilà pour l'intro. L'histoire devrait être assez longue et donc pour le moment les enjeux sont obscurs. Ils vont arriver tranquillement.

Mes questionnements aujourd'hui, c'est que certaines années de Poudlard sont plus importantes que d'autres, je ne sais pas si je vais juste les passer ou les effleurer rapidement.

N'hésitez pas à review l'histoire pour me remonter vos avis !