Hello !

Cet OS a été écrit pendant un concours d'écriture sur le site Harry Potter fanfictions (HPf). Le principe est simple : il faut publier 200 mots par jours tous les jours sous peine d'être éliminé. Ce qui a fini par arriver RIP Destrange.

Le texte devait répondre à la contrainte d'écrire un plaidoyer, j'ai donc pensé au procès le plus improbable avec l'accusé le plus indéfendable, mais je me suis courageusement attelé à la tâche.

L'une de mes sources d'inspiration a été la fiction absurde et hilarante "Procès sorciers" (s/12932788/1) écrite par nesache. Sa fic met en scène un avocat dégoulinant de mauvaise foi tente de défendre Dolorès Ombrage et Rita Skeeter

Voilà vous savez tout.

Bonne lecture !


Défendre l'indéfendable :

Kingsley Shacklebolt vint vers moi et me lança un inhabituellement sombre.

« Vous comptez vraiment le défendre ?

— Je crains que oui » confirmais-je avec autant d'assurance que possible.

Le regard du nouveau ministre me prouva que j'avais bien fait de ne pas envisager une carrière d'acteur.

« Dois-je vous rappeler que vous êtes un Moldu ?

— Je vous pensais légèrement plus progressiste monsieur le ministre.

— Je n'aime pas votre humour.

— Heureusement que je l'apprécie pour deux alors.

— Tenez-vous loin de votre client. Il a horreur des Moldus. Il n'a plus sa baguette, mais il pourrait bien tenter de vous tuer quand même. Par strangulation par exemple.

— Vous pensez qu'il oserait s'en prendre au seul avocat qui a accepté de le représenter ?

— Les mages noirs ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît. » [1]

Sur ces paroles pleines de sagesse, je prie congé et fendit la foule de journalistes qui me barrait le passage.

La salle d'audience se remplit bruyamment et le président du Magenmagot obtint le silence avec difficulté.

« Avant de débuter la séance, j'ai une question à poser à l'avocat de la défense » indiqua le président.

Tous les journalistes de la salle retinrent leur souffle. Le spectacle commençait.

« Maitre Destrange ? J'ai cru à une plaisanterie quand on m'a indiqué qu'un Moldu voulait représenter Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom.

— Et vous avez ri ? demandais-je avec un grand sourire.

— Vous êtes conscient que c'est un meurtrier de masse et qu'il visait en particulier les Moldus ? Est-ce que vous pensez réellement pouvoir défendre objectivement vous-savez-qui ?

— Mon client n'est pas parfait, je le reconnais volontiers, mais il a le droit d'être défendu comme tout le monde.

— Mais pourquoi avoir été volontaire ? interrogea le président en essayant d'ignorer le crissement des plumes des journalistes.

— Eh bien figurez-vous que la contrainte du combat à mort consiste à écrire un plaidoyer alors…

— Misérable Moldu, intervint Voldemort. Tu veux me défendre pour gagner un défi d'écriture ?

— Par amour de la justice également, rectifiais-je en souriant. L'idée est pas mal, non ? Bref si nous commencions tout de suite, nous pourrions finir d'ici 23 heures. » [2]

Le président du Magenmagot réussi suffisamment à se maitriser pour ne pas m'insulter et entreprit de lire les nombreux chefs d'accusation.

Alors que je commençais à piquer du nez, je reçus un violent coup de coude.

« Réveille-toi Moldu ! Tu ne vas pas dormir pendant mon procès où je torturai avec une cruauté et une créativité digne d'un écrivain.

— Réveille-moi quand il faudra plaider. Le texte sera déjà assez long comme ça. »

Le regard menaçant du mage noir finit quand même par me réveiller. Après tout j'étais bien placé pour savoir à quel point les auteurs sont cruels… Ce qui me permit de détecter une erreur dans les faits reprocher à Jedusor.

« Le prévenu sera jugé pour usage de la magie mortuaire en vue d'acquérir l'immortalité.

— Objection votre honneur !

— Nous ne sommes pas dans une de vos insupportables séries américaines.

— Les preuves concernant la magie mortuaire ont été détruites par Harry Potter et le Département des Mystères a lancé une injonction au sujet du moyen employé pour acquérir ladite immortalité ; Par conséquent, le sujet ne peut être ni consigné, ni débattu, ni jugé. Il restera juste cent deux chefs d'accusation.

— Votre remarque est valable, reconnut-il à contrecœur mais je vous interdis de m'interrompre à l'avenir.

— Tu as vu comment je gère » ais-je chuchoté à l'oreille de Voldemort.

Une ellipse plus tard, le président du Magemagot me donna la parole pour enfin présenter mon client. J'avais une chance unique de le présenter sous un meilleur jour. Quoique en jetant un coup d'œil au monstrueux bonhomme, je me fis la réflexion que c'était peut-être ambitieux.

« Mesdames, messieurs les membres du Magenmagot, Ladys and gentlemen. Nous sommes rassemblés ici pour évaluer la gravité des infractions mineures commises par mon client.

— Mineures, mineures… est-ce que vous avez dormi pendant que énumérerais les crimes de votre client ?

— Je n'oserais jamais monsieur le Président, affirmais-je avec conviction.

— La gravité des infractions, enfin des crimes si vous y tenez viendra par la suite. Je voudrais d'abord vous présenter le parcours tragique de mon client : Tom le mal-aimé.

— Pardon ?! aboya Voldemort.

— Fais-moi confiance, répliquais-je aussitôt à voix basse. Crois en moi. [3] À la fin de mon discours tu te croiras innocent. Où en étais-je ? Repris-je voix haute. Ah oui Tom le mal-aimé… Comme vous le savez peut-être Tom Jedusor a été abandonné par ses parents et a grandi dans un orphelinat moldu. Déjà ça commence bien avec le manque d'affection qui explique pas mal de choses. Ensuite, le petit Tom a découvert très tôt ses pouvoirs ce qui a poussé les autres orphelins à le mettre à l'écart. Le pauvre ! Pourtant il a essayé de s'intégrer en leur présentant de gentils animaux et les emmenant en excursion dans les grottes, mais rien à faire, d'où un certain ressentiment très compréhensible pour les Moldus. Ensuite, un soi-disant Né-Moldu qui atterrit à Serpentard. Il a dû faire face à de nouvelles brimades et à se faire un nom par lui-même, par la force et regardez comme il regrette, m'exclamais-je en désignant le monstre albinos qui m'assassinait du regard.

— Oui mon enfance n'a pas été très facile, lança t-il d'un ton qui ne convainquit personne.

— Exactement ! Malgré tout Poudlard a été une vraie maison pur notre émouvant petit Tom. »

Je me permis de caresser le crane chauve de Voldemort pour ajouter du pathétique à mon discours.

« Sauf que les sorciers ignorent généralement que la guerre de Gellert Grindelwald s'est étendue aux Moldus. Ses intrigues ont pousser les Moldus allemands de l'époque à bombarder les Modus angalis de l'époque et notamment Londres. Imaginez le déluge de feu et de mort s'abattant sur Londres ! Et nous avons renvoyé un adolescent terrifié et sans défense, sans possibilité de pratiquer la magie. Imaginez un déluge de feudeymon imprévisible, dévastant tout sur son passage pendant chaque vacances. »

Voldemort tenta un regard douloureux pour attendrir les jurés en omettant qu'il s'était fait très inviter par les Malefoy, les Rosier et le Nott justement pour échapper aux bombardements.

« Imaginez-vous comment le brave Tom abandonné, mal-aimé , terrorisé et désemparé a perdu ses dernières illusions sur mes compatriotes moldus ? Même moi, fièrement Moldu, je n'arrive pas à l'en blâmer. Il a dû se dire que les Moldus était des sauvages, des imbéciles.

— Et en plus ça fait du bien de massacrer des imbéciles, lança Voldemort agacé.

— Heu… eh bien, repris-je. Tom ? En y réfléchissant ? Est-ce que ça fait vraiment du bien de tuer des imbéciles ?

— En fait, à la réflexion, pas tellement, mentit Voldemort. Et c'est regrettable parce que je ne pourrai jamais réparer ces erreurs.

— Tu sais Tom, si tu as des remords, tu peux pleurer, personne ne te jugera – à part le Magenmagot évidemment – est-ce que tu regrettes Tom ?

— Oui, gémit Voldemort.

— Vous voyez ? lançais-je au Magenmagot. Un mage noir est né ! De la faute des Moldus. Est-ce que les actes de mon client étaient répréhensibles ? Oui. Graves ? Oui.

Et pourtant, je voudrais que vous vous rappeliez de ce petit Tom qui a grandi dans des conditions inimaginables et que vous ayez un peu d'indulgence pour ce qu'il est devenu bien malgré lui. Pour ce qu'il a fait par la suite. Surtout quand vous pensez aux massacres et à la torture et à toutes autres joyeusetés dont nous allons parler au cours de ce procès. »


[1] Rendons à Audiard ce qui lui appartient : « Les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnait » réplique du film les Tontons Flingueurs que j'ai légèrement adapté

[2] Nous devions poster nos textes du jour tous les jours avant 23 heures

[3] sur le même ton que Kaa dans Le Livre de la Jungle


Objectivement je me trouve assez bon pour défendre Voldemort. Est-ce que vous avez eu une petite larme à l'œil en découvrant mon plaidoyer pour ce pauvre mage noir innocent ?

À bientôt pour de nouveaux textes ! :)