Le craquement d'un transplanage retentit soudainement dans une rue abandonnée et sombre de Livingston. Tous les lampadaires moldus avaient été éteints, ou du moins clignotaient faiblement.
Une silhouette, vêtue d'une épaisse cape noire à la capuche relevée, venait d'apparaître. Une silhouette d'homme, d'après sa taille et sa posture. Aussitôt eut-il posé pied à terre, celui-ci se tint à un mur pour ne pas tomber. Il prit le temps de reprendre sa respiration, tant elle était saccadée, puis se redressa et s'avança doucement vers le fond de la rue. Il était épuisé.
Il boitait légèrement. Il n'avait pas lâché une seule fois le mur depuis qu'il était arrivé et continuait sa marche lente. Un coup de vent vint agiter sa grande capuche, sans jamais la retirer pour autant.
Arrivé au bout de la rue, l'homme tendit son bras vers le centre du mur de pierre qui lui faisait face et y passa son doigt horizontalement. Un léger frottement se fit entendre et, alors que les pierres commençaient soudainement à se déplacer, l'homme se tourna vers la rue, comme pour vérifier qu'il n'était pas suivi. Ses mains tremblaient. Il avait peur.
Le mur s'écarta légèrement, juste assez pour que l'homme puisse s'y faufiler, et se referma directement derrière lui. Comme si rien ne s'était passé.
Aussitôt entré, le sorcier –- car il en était un – retira sa capuche et la laissa retomber dans son dos, avant de se passer une main dans les cheveux. Ils étaient plein de sueur. Il transpirait d'anxiété. Ses yeux gris étaient agités, ils scannaient la pièce dans laquelle il était arrivé de bout en bout. Il avait l'air fou. Complètement fou.
Le visage ensanglanté de Regulus Black se révéla sous la douce lumière de la pièce.
Sa tête tournait et il dut s'appuyer sur un guéridon près de lui pour ne pas s'écrouler par terre. Il sentait encore le sang dégouliner dans son dos. Il se sentait faible.
- Marly, grogna-t-il aussi fort que possible. Marly !
Il trébucha et tomba à genoux.
- Marly !
Sa vision commençait à s'obscurcir. Sa tête tournait inlassablement.
Soudainement, des bruits de pas précipités se firent entendre. Il eut à peine le temps de sentir des mains se poser sur ses épaules et des cris apeurés résonner à ses oreilles, qu'il tomba évanoui sur le sol.
oOo
Lorsqu'il rouvrit les yeux, Regulus croisa immédiatement le regard gris identique de son grand frère. Il était assis contre un mur et fronça aussitôt les sourcils en le voyant s'agiter à côté de Marlène. Il n'y comprenait rien. Ses oreilles étaient encore assourdies par son inconscience passée et sa vue était floue. Il ne distinguait que quelques paroles.
- Évacuer… Arrivent… Transplaner…
- Blessé… Peux pas…
Il tenta de se redresser légèrement, mais une douleur affreuse lui prit à la tête. Il retomba aussitôt.
- Reg !
La voix de son frère résonna dans son crâne, comme s'il se trouvait à l'intérieur. Il sentit ensuite une magie douce l'entourer et comprit qu'on lui avait lancé un sort pour apaiser ses maux. Il soupira de soulagement.
Il rouvrit doucement les yeux, qu'il avait serrés avec force tant la douleur était lancinante, et capta à nouveau le regard - cette fois inquiet - de son grand frère. Celui-ci était agenouillé devant lui, baguette en main, les sourcils froncés et les lèvres remuant légèrement alors qu'il parlait.
Il ne comprit pas immédiatement ses paroles tant elles étaient étouffées par les battements de son sang dans ses oreilles.
- Reg ? Est-ce… m'entends ? Marly, il ne… pas.
À l'entente de ce prénom, Regulus tourna légèrement les yeux et vit que Marlène s'agitait dans tous les sens derrière Sirius. Elle semblait rassembler des affaires. Il fronça les sourcils.
- Que se… passe-t-il ? réussit-il à prononcer d'une voix rauque.
Il fut directement pris d'une quinte de toux après cela. Lorsqu'il retira sa main, elle était teintée de quelques traces de sang. Il déglutit.
- Marly ! s'exclama Sirius, terrifié.
On souleva soudainement son menton, alors que Marly s'agenouillait devant lui et pointait sa baguette sur son visage en lançant un sort de diagnostic. Sa main sur sa joue lui sembla si douce qu'il ferma les yeux pour se perdre dans ce toucher. C'était si agréable.
- Garde les yeux ouverts, Reggie, lui demanda-t-elle brusquement, en observant les diagnostics magiques. Il faut que je vérifie tes pupilles.
Il s'exécuta lentement et croisa le regard bleu de la jeune femme qui lui faisait face. Il était complètement ailleurs. Il sourit bêtement.
- Tu as des yeux magnifiques, chuchota-t-il en levant la main pour essayer de la poser sur sa joue.
Elle la lui retira immédiatement et le fusilla du regard.
- Concentre toi, Reg, il faut faire au plus vite.
Du coin de l'œil, il vit que Sirius s'agitait à son tour. Il avait fait apparaître un grand sac noir et y rangeait vivement leurs affaires.
Regulus se tourna vers Marly, plus inquiet et sérieux.
- Que se passe-t-il, Marly ?
- Tu-Sais-Qui a été averti de ta trahison, expliqua-t-elle d'une voix tremblante. Les Mangemorts nous recherchent. Sirius est venu nous prévenir.
Ce fut comme si tout son monde s'effondrait soudainement. Il n'arrivait pas à y croire. Il avait tout fait pour ne pas être découvert. Il avait pris ses précautions, n'en avait parlé qu'à Marlène et Kreattur, et-
Kreattur. Il avait dû parler. Ou du moins, on avait dû le faire parler.
Et visiblement, Voldemort avait placé des sorts autour de la grotte, l'avertissant de chaque entrée. Il avait risqué sa vie pour rien. Il s'était rendu dans cette grotte morbide, où il avait failli mourir, pour ne récupérer qu'un médaillon incassable et des blessures de part et d'autres de son corps.
Il commença à paniquer. Son cœur s'accéléra. Il avait demandé à Kreattur de s'enfuir avec le médaillon, mais impossible de savoir s'il avait réussi, impossible même d'être certain qu'il ne le trahirait pas. Sa respiration se fit erratique.
- Reggie, calme-toi, nous allons nous en sortir. Il faut que tu respires, tu es blessé, il faut que tu te calmes pour que-
Avant qu'elle ne puisse finir sa phrase, il hurla de douleur, son avant-bras le brûlant affreusement. Il souleva vivement sa manche sans pouvoir s'en empêcher et plaqua sa main sur sa Marque, qui était devenue rouge et boursouflée.
Son Maître l'appelait urgemment. Sa conscience le suppliait de transplaner aussitôt pour le rejoindre, mais son esprit luttait contre cela. Il ne fallait pas qu'il parte, mais la douleur était telle que se trancher le bras serait une délivrance.
- Reggie, Regulus ! paniqua Marlène en attrapant son visage entre ses paumes. Tu dois te battre, tu ne dois pas partir. Concentre-toi, continua-t-elle en commençant à pleurer.
- Reg ! s'exclama Sirius en s'approchant à son tour. Respire, tu peux le faire, nous allons bientôt partir ! Accio Dictame !
Sans qu'il n'arrête de crier de douleur, il entendit le bruit d'un flacon être débouché, avant que quelques gouttes libératrices tombent sur son avant-bras. Bien que celui-ci ne soit pas ouvert ou ensanglanté, le Dictame parvint à calmer légèrement la douleur. Des larmes s'étaient écoulées de ses yeux.
- Ils arrivent… Je le sens, Marly…
Sa voix avait été faible, cassée, tant il avait crié.
- Nous devons partir ! s'exclama Sirius en réduisant une dernière pile de livres. Les Potter vont nous accueillir, leur maison est parfaitement sécu-
Une explosion retentit à l'extérieur de l'appartement.
- Nous devons transplaner ! Vite !
- Non, répondit vivement Marlène en se tournant vers Sirius. Il ne peut pas transplaner, ses plaies au dos sont trop importantes, il risquerait d'y rester !
Une seconde explosion.
- Alors qu'allons nous faire ?!
- Je ne sais pas ! s'écria-t-elle en pleurs. Laisse-moi réfléchir !
- Nous n'avons pas le temps de réfléchir !
La tête de Regulus recommençait à tourner. Il ne voyait plus clair. Toute cette agitation, ces tremblements, cette douleur… C'était beaucoup trop. Il se sentait repartir dans l'inconscience.
- Reggie ! Reste éveillé, mon coeur !
Les mains de Marlène étaient à nouveau sur ses joues. Il voulait que cette sensation dure à jamais. Son cœur battait la chamade. Il papillionna des yeux, tentant de garder un semblant de conscience.
Les voix autour de lui étaient à nouveau indistinctes.
Une troisième explosion.
Des cris.
Il reçut un sort en plein poitrine et s'effondra.
oOo
- Endoloris !
Regulus cria, sortant brusquement de l'inconscience, son corps trembla directement sous l'assaut du maléfice et il se tordit de douleur au sol. Des rires gras et cruels résonnèrent aussitôt à ses oreilles. Des pleurs s'y mêlaient, mais cette fois-ci pas les siens. Il arrivait presque à distinguer son prénom à travers eux.
Il n'était pas seul.
Sa Marque brûlait, vibrait. Son Maître n'était pas loin. Ses partisans non plus.
Il tenta de se redresser, malgré les douleurs, afin d'observer celleux qui l'entouraient. Il échoua lamentablement mais parvint à se retenir sur ses mains.
La pièce était assez sombre. Seul le chandelier du plafond illuminait légèrement l'endroit. Le sol et les murs étaient faits de pierre froide.
Cependant, ce ne fut pas ce qui retint son attention.
Il était entouré. Très entouré. Plus d'une dizaine de silhouettes se tenaient autour de lui, comme s'il était une œuvre dans un musée horrifique. Il sentait le sang couler le long de sa joue et un goût métallique sur sa langue.
Seules trois des personnes qui l'entouraient n'étaient pas masquées.
Tout d'abord, à seulement quelques dizaines de centimètres de lui, se tenait Voldemort, baguette pointée sur son corps tremblant. Il avait un sourire des plus affreux aux lèvres et le regardait de ses yeux verts perçants en marchant lentement autour de lui. Il avait l'air complètement fou. Son regard était un mélange de colère, de sadisme… et d'une pointe de satisfaction.
Les deux autres personnes se tenaient derrière lui et Regulus dut se retenir pour ne pas crier en les découvrant. Sirius, son grand frère, était retenu par sa propre mère, baguette sous la gorge et cheveux tirés en arrière. Il semblait avoir été torturé lui aussi, puisqu'il n'avait visiblement plus la force de se débattre dans les bras de celle qui l'avait mis au monde.
Les larmes montèrent aux yeux du jeune homme, qui pourtant tentait de maîtriser ses réactions grâce à l'Occlumancie.
Derrière Sirius, une femme blonde d'une vingtaine d'années était crucifiée sur une gigantesque croix de Saint André. Ses poignets et ses chevilles étaient ensanglantés, elle était entièrement nue, pleine de terre et de poussière dans les cheveux, et sa tête pendait sur le côté, son front dégoulinant de sang lui aussi. C'était affreux. Un spectacle des plus cauchemardesques.
Marlène McKinnon avait été crucifiée et il n'avait pas besoin qu'on le lui confirme pour savoir qu'elle était morte sous la torture. Elle semblait avoir été au sol, battue et bien pire.
- Nooooooon ! cria-t-il en rampant vers elle.
- Endoloris !
Il cria de douleur et retomba sur le sol en se débattant. La douleur était insoutenable. Comme à chaque fois.
- Voilà ce que les Sang-de-Bourbe dans son genre méritent, ricana soudainement la voix criarde de sa mère.
- Vous brûlerez en enfer pour ça ! hurla Sirius en se débattant faiblement dans les bras de Walburga.
- La ferme ! répliqua son père en envoyant un Doloris en plein dans sa poitrine. Traître à ton sang !
Regulus tremblait encore sur le sol. Il n'arrivait pas à croire à ce qu'il se passait. C'était un cauchemar. Il voulait se réveiller. Se réveiller dans les bras de Marlène, en vie, saine et sauve.
- Allons, calmons-nous, intervint doucereusement Voldemort. Notre très cher ami doit avoir tout un tas de choses à nous dire, n'est-ce pas Regulus ?
Il venait de s'accroupir devant lui, baguette en main et sourire narquois aux lèvres. Il l'attrapa soudainement par les cheveux et tira sa tête en arrière pour le regarder dans les yeux. Son regard était fou et son expression terrifiante.
À son contact, la Marque de Regulus brûla soudainement, se répandant dans tout son bras gauche. Il hurla de douleur.
- Alors, dis-moi, Traître, que pensais-tu faire ? lui murmura-t-il d'une voix menaçante.
Il rapprocha sa tête de celle de Regulus, jusqu'à ce que celui-ci puisse sentir son haleine nauséabonde et son aura puant la magie noire. Il n'arrivait pas à parler, ses cordes vocales étaient en feu à force de crier de douleur.
- Eh bien, on dirait bien que nous allons devoir comprendre tout cela autrement, susurra son Maître en croisant son regard une nouvelle fois.
Aussitôt, il pénétra son esprit avec violence. Regulus sentit les murs de son Occlumancie trembler sous cet assaut si brusque. Il se concentra de toutes ses forces pour empêcher l'intrusion, mais sentit rapidement que ses blessures internes et externes l'empêcheraient de se protéger suffisamment. Il n'avait plus aucune énergie.
C'était comme si son crâne avait été plongé dans un seau de lave. Il sentait le sang battre douloureusement dans ses tympans, alors que Tom continuait d'enfoncer les portes de son esprit. Il utilisait ses toutes dernières forces pour l'en empêcher. Il s'agissait de la dernière frontière pour l'empêcher d'atteindre les plans de l'Ordre, qu'il avait intégré en tant qu'espion, mais aussi ce qu'il avait fait plus tôt dans la journée. Ce qu'il avait fait pour le combattre, pour le détruire.
Puis soudainement, un cri survint dans la pièce. Voldemort se retira brusquement de son esprit et le laissa retomber violemment au sol. Il s'éloigna et Regulus ne put qu'apercevoir difficilement qu'il se dirigeait vers son frère.
Tout était si flou. Sa tête tournait, il avait envie de vomir, il ne sentait plus ses doigts ou ses pieds. Et son crâne était affreusement douloureux. C'était comme s'il avait coupé tout contact avec la réalité.
Ainsi, il ne perçut que difficilement les paroles de Voldemort.
- Qu'as-tu dis ? Tu penses… tuer ? … à ton sang ! … mérites de… ! … Potter ? … ris !
Un grand bruit sourd se fit entendre. Il entrouvrit juste assez les yeux pour voir que Sirius était tombé au sol, sous le joug de la baguette du Seigneur des Ténèbres. Il eut envie de crier à nouveau, de détourner leur attention, de faire quelque chose, mais il n'en avait nullement la force.
Il réussit simplement à entendre la réponse de Sirius.
- Vous mourrez, tous autant que vous êtes !
- C'est ce qu'on verra. Avada Kedavra !
Cette fois-ci, Regulus parvint à hurler de douleur. Son cœur se brisait une seconde fois. Il voulait maudire le courage de Gryffondor de son frère, celui qui l'avait poussé à intervenir. Des larmes coulaient sur ses joues ensanglantées.
Il n'avait plus rien, plus personne. Il était seul. Sa famille l'entourait, mais il savait qu'il ne tarderait pas à rejoindre la femme qu'il aimait et son grand frère. Son monde, déjà bien brisé, s'écroulait définitivement.
Il le voulait. Il voulait mourir.
Il sentit alors un souffle chaud le frôler. Un rire s'éleva près de son oreille. Il le reconnut immédiatement. Cygnus. Son oncle. Celui qui l'avait éduqué, qui lui avait tout appris des forces du mal.
- Vois comme tu as tout gâché, Traître, lui murmura-t-il en plantant sa baguette dans sa gorge. Toi qui aspirais à tant de grandes choses. Quelle déception. Quelle honte.
Un autre rire s'échappa de ses lèvres. Regulus était écrasé sous le poids de son oncle, il ne pouvait plus bouger, bien qu'il n'en ait de toute manière pas la force.
- Et en plus de ça, tu nous ramènes deux de tes petits copains. Ton frère, ce traître à son sang, ce chien de la pire des espèces, se mélangeant aux sangs impurs et s'accouplant avec des hommes. Que Merlin lui fasse subir les pires souffrances, cracha-t-il en serrant soudainement son cou entre ses doigts moites, le faisant se débattre autant qu'il le put.
Il entendit des rires autour de lui. Ils étaient observés. Il était devenu le spectacle de sa famille, un spectacle des plus sanglants.
- Et ta petite pute de Sang-de-Bourbe, elle était si… savoureuse. Qui aurait cru qu'une salope de son espèce puisse être aussi bien gaulée ? ricana froidement Cygnus. Nous avons tous pu l'utiliser, tu aurais vu ça, c'était splendide. Je te remercie de nous l'avoir mise à disposition, nous avons tous été satisfaits. Je suis presque déçu que notre Maître n'aie pas participé, il aurait probablement adoré la voir pleurer ainsi.
Regulus crut défaillir d'entendre cela. Il voulait hurler, se débattre, tous les tuer, les faire souffrir pour ce qu'il osait insinuer. Mais il ne pouvait pas. Il ne pouvait plus.
Avant qu'il ne puisse faire ou dire quoi que ce soit, Cygnus fut brusquement retiré d'au-dessus de lui et Voldemort apparut dans son champ de vision. D'un coup de baguette, son corps ankylosé et torturé fut soulevé du sol et porté jusqu'au crucifix au pied duquel était désormais écrasée Marlène. Il sentit d'autres larmes couler sur ses joues en voyant cela.
Tout était sa faute. Il les avait toustes en danger.
Il fut accroché à l'aide de liens magiques à la croix. Il prenait la place de Marlène. Sa tête tomba sur le côté, il n'avait plus la force de la tenir.
Cependant, cela ne sembla pas plaire à Voldemort, qui la lui releva brusquement d'un coup de baguette. C'était comme si une force invisible l'étranglait.
Puis, avant qu'il n'ait eu le temps de s'y préparer, Tom pénétra son esprit à nouveau. Seulement cette fois-ci, Regulus ne put rien y faire. Il fouilla son esprit de fond en comble, récupérant chacune des informations qu'il contenait.
L'Ordre, les Potter, Dumbledore, Marlène, Sirius, le horcruxe… Tout y passa.
Cela sembla durer des heures. Il n'en voyait pas le bout, il souffrait simplement, en silence. Il voulait tant que cela se termine, qu'iels l'achèvent enfin. C'était intenable. Il se sentait partir dans l'inconscience.
Lorsque Voldemort se retira enfin, Regulus était complètement vide. Son âme semblait au bord du précipice. Il n'y avait plus rien. Plus de forces, plus d'espoir, plus d'amour, plus rien.
Il n'entendit pas les mots prononcés par Voldemort, frôlant les limites de l'inconscience. Ses oreilles bourdonnaient, son teint était pâle, il tremblait à cause des multiples Doloris et ses yeux étaient pratiquement fermés.
Finalement, son menton fut soudainement redressé et il put entrapercevoir les visages de ses parents. Au point où il en était, il n'arrivait plus à savoir ce qui lui arrivait. Il eut presque envie de sourire à sa mère. Il crut même qu'elle le faisait. Peut-être souriait-elle aussi.
- Traître à ton sang.
Ce furent les seules paroles qu'il entendit, avant qu'un éclair vert ne le frappe en plein cœur.
