Je viens de prendre conscience qu'il y avait en fait 26 chapitres (et non 25 comme je le fanfaronne depuis le début)... En effet, j'ai coupé l'épilogue en deux, ce qui ajoute un vingt-sixième chapitre. Vous ne m'en voudrez pas, j'espère !
18 novembre 1981
Londres
Sirius caressait toujours les cheveux de Remus, disséminant de petits baisers dans son cou et sa tempe. Les larmes avaient tracé des sillons argentés sur ses joues, mais il ne pleurait plus.
L'aube se levait, éclairant leurs corps nus, étroitement enlacés sur le lit défait.
— Je suis désolé pour tout, Remus, dit-il doucement. Si je peux faire quoi que ce soit, n'importe quoi…
— Reste là.
La main du loup-garou se perdit dans ses longs cheveux de jais, enroulant ses doigts autour de ses boucles soyeuses avec un plaisir évident. Sirius pencha la tête vers lui pour lui faciliter la tâche, et fut surpris de sentir ses lèvres chercher les siennes. Il répondit tendrement à son baiser, le serrant prudemment contre lui.
Remus se recula légèrement et embrassa son nez.
— C'est la fin de la nuit, fit-il remarquer.
Le cœur de Sirius manqua un battement.
— Oui.
Il ne voyait pas quoi répondre d'autre. La décision ne lui appartenait pas.
Le lycanthrope se redressa en grimaçant, faisant jouer son épaule. Il soupira.
— Bon. Il va falloir guérir cette chose.
— Tu ne veux toujours pas aller à Ste Mangouste ? J'essaie juste de comprendre, ajouta Sirius devant son regard indéchiffrable.
— Tu es parfois tellement optimiste que ça fait mal, Siri, sourit-il avec tristesse. Quand tu vas faire examiner une morsure de loup-garou à l'hôpital, tu es obligé de décliner l'identité du loup qui t'a mordu et les circonstances de la morsure. Pour des raisons de traçabilité évidentes. Les attaques de loups-garous sont surveillées de près. Sans compter que Greyback court toujours, ce qui veut dire que je vais aussi me coltiner des Aurors qui voudront tout savoir. Et après, crois-moi que mon nom, suivi de « loup-garou », sera bien au chaud dans leurs dossiers. Si je n'avais pas abandonné tout espoir d'intégrer la formation d'Auror, au moins à ce stade je serai certain que je n'y mettrai pas un pied. Oh, oui, je pourrais mentir. Mais je n'en ai aucune envie. Il me faudrait élaborer un mensonge solide, crédible.
— Tu n'es pas obligé de te justifier, lui assura Sirius en embrassant sa joue. Je comprends. Tu es épuisé, triste. Ça suffit à vouloir s'épargner ce bordel. Ce qu'on peut faire, c'est aller au quartier général. Dumbledore y traîne souvent, ces derniers temps. Il aura bien une solution.
Remus hocha la tête.
— Je vais reprendre une douche, d'abord.
Sirius haussa un sourcil.
— Tu es propre, Lunard.
— On pue le sexe, Sirius.
— Oh.
Il fit mine de renifler attentivement la peau de son amant, qui rit.
— Bon, peut-être un peu. Mais est-ce vraiment nécessaire d'effacer les traces du crime, quand on sait qu'on va le commettre à nouveau à la moindre occasion ? demanda Patmol d'une voix innocente.
Remus le poussa dans un grognement et se leva pour se faufiler dans la salle de bains.
Lorsqu'il se regarda dans la glace, il ne put faire autrement que de sourire très largement à son reflet.
...
Deux douches appliquées plus tard, Sirius et Remus se rendirent au quartier général de l'Ordre du Phénix. L'Animagus dut se faire violence pour ne pas presser la main de Remus alors que celui-ci observait avec une grande attention les locaux vides, débarrassés de nombreux objets leur servant à contrer la magie noire ou à communiquer en dehors des canaux officiels.
Le quartier général paraissait désincarné, éteint. Remus l'avait connu grouillant de vie et d'agitation à toute heure du jour et de la nuit ; le choc devait être rude, et probablement encaissait-il une seconde fois les morts, les disparus et les blessés graves qui brillaient par leur absence.
Lorsqu'ils débouchèrent sur le salon du grand manoir appartenant à on ne savait trop qui, ils marquèrent un arrêt. Sirius se sentit mal un instant. Lui qui pensait trouver tout au plus Dumbledore et Fol Œil ! Autour de la grande table de chêne étaient attablés les Potter au complet (Harry tournait autour de ses parents sur son balai-jouet), Albus Dumbledore et Servilus. Patmol dut ravaler un juron. C'était trop pour Lunard, trop et trop tôt !
Mais avant que qui ce soit émette un son, Remus manqua tomber à la renverse sous l'assaut d'une tempête rousse, suivie de sanglots incontrôlables et d'un cri de joie.
— Oh là, du calme Lily, tu vas lui briser les os, la tempéra Sirius en tapotant maladroitement son dos.
— Par tous les slibards usagers de Merlin ! hurla James en bondissant à son tour vers son meilleur ami. Oh mon Dieu, Remus ! Remus !
— Oui, c'est mon nom, répliqua poliment l'interpellé avec un petit sourire timide.
— Viens là que je te brise les os à mon tour ! rugit-il en l'attirant vers lui avec beaucoup trop d'enthousiasme.
— Ce n'est pas la p… Oh.
Coincé entre Lily et James, dont l'étreinte ne manquait pas de force, Remus coula un regard embarrassé à Sirius – probablement pour éviter de regarder Dumbledore et Servilus en face. Patmol crut pendant un instant que son compagnon resterait là, les bras ballants, à attendre que leurs ardeurs se calment, mais il leur rendit leur étreinte avec la même force, les yeux brillants.
Un peu soulagé, Black se détendit. Avec sa délicatesse coutumière, il dévisagea Rogue sans gêne, dont le visage était froncé de dégoût. Voir sa Lily collée à deux Maraudeurs – dont un loup-garou – lui était probablement insupportable, ce qui réjouit Sirius et le poussa à s'exclamer :
— Ne nous arrêtons pas en si bon chemin !
Il rejoignit le câlin général en entourant ses amis de ses bras, ne manquant pas d'embrasser théâtralement chacune des trois têtes collées à la sienne. Il vit du coin de l'œil Dumbledore sourire proportionnellement à la grimace de Rogue. Hautement irrité, ce dernier toussota :
— C'est très touchant, bien sûr, mais puisque l'objet de notre rencontre vient de pénétrer dans cette pièce par le moyen de ses propres jambes en parfait état, je vais donc vous laisser.
— Une seconde, Severus, l'arrêta le directeur de Poudlard d'une main. J'aimerais que vous examiniez Remus. Je crains d'avoir aperçu une vilaine blessure sur son épaule.
Lily et James reculèrent aussitôt pour détailler leur ami, inquiets. Les joues roses, Lupin émit un petit rire gêné en couvrant la morsure de sa main :
— Ce n'est pas si terrible.
Agacée, Lily empoigna son poignet pour l'obliger à lui montrer sa blessure. Elle poussa une exclamation horrifiée, tandis que James fronçait les sourcils. Il était clair à son expression que Remus regrettait profondément d'avoir enfilé un pull au col si large.
— Qui t'a fait ça ? s'écria-t-elle.
— Où est-ce que tu étais, tout ce temps ? renchérit son mari.
— C'est une longue histoire, grimaça le lycanthrope en se frottant nerveusement la nuque.
Les époux se tournèrent d'un bloc vers Sirius, exigeant une explication.
— Euh…
Il coula un regard interrogateur à son amant, mais il fit un discret signe de dénégation.
— Je sais pas non plus, décréta-t-il en haussant les épaules.
James haussa les sourcils.
— Tu vas me dire que tu l'as ramassé comme ça on ne sait où et que tu n'as posé aucune question ?
— C'est pas très éloigné de la vérité, se justifia Sirius avec nonchalance.
Son meilleur ami parut gravement offensé.
— Et ça fait combien de temps que tu lui as mis la main dessus, exactement ? On cogite depuis hier soir, ici ! On a dû faire dormir Harry à l'étage !
— Approche, Lupin, soupira Rogue après s'être pincé l'arête du nez. Avant que ces chamailleries ne me donnent envie de me défenestrer.
— Si ça peut te tranquilliser, personne ne t'en empêcherait, assura Sirius avec le plus grand sérieux.
— Black ! siffla Lily en lui jetant un regard noir.
— Est-ce que quelqu'un surveille cet enfant ? lança Lupin en désignant Harry, debout sur une chaise.
Cela eut au moins le mérite de couper court à la dispute. Les Potter se précipitèrent sur leurs fils avec force béatitudes pour l'empêcher de se briser la nuque.
— Voilà pourquoi je ne voulais pas que Harry ait un balai-jouet ! gronda la rouquine à l'attention de Sirius, tandis que son mari prenait le petit dans ses bras.
Patmol roula des yeux en mimant grossièrement Lily qui mettait ses poings sur ses hanches pour le réprimander.
— Vous êtes fatigants, soupira Remus en se laissant tomber sur la chaise la plus proche de Rogue.
Tous les regards se tournèrent vers lui, provoquant un silence embarrassé.
— Mais vous m'avez manqué, ajouta le loup avec un petit sourire fatigué, détendant l'atmosphère.
— Déshabille-toi, Lupin, lui ordonna Rogue en retroussant ses manches comme s'il allait manipuler une créature particulièrement dangereuse.
Sirius avait tellement de blagues potaches au bord des lèvres qu'il dut se mordre la langue pour ne pas en laisser échapper une. Sa préférée étant « Il n'y a que moi qui ai le droit de lui ordonner de se déshabiller. » Mais il savait que Remus n'apprécierait pas son trait d'humour.
Après une hésitation palpable, le loup-garou retira son pull, provoquant une vague d'exclamations qui lui fit rentrer la tête dans les épaules.
— Qui t'a fait ça ? insista James, cette fois sur un ton menaçant.
Remus frotta sa jambe raidie, mal à l'aise.
— Ça quoi ? demanda-t-il d'une voix faible.
— La morsure, les griffures, les brûlures… C'était pas là, avant ! Je veux dire, se reprit James en se raclant la gorge, je te reluque pas spécialement, d'habitude, soyons clairs, mais la dernière fois que je t'ai vu à poil… En tout bien, tout honneur, monsieur, ajouta-t-il à l'adresse de Dumbledore qui ne sourcilla pas.
Rogue haussa un sourcil si aigu que Sirius crut qu'il allait profiter de l'huile de ses cheveux pour s'en faire un shampoing.
— Bref, reprit James, agacé. C'était pas là, la dernière fois.
Il se radoucit aussitôt en constatant la gêne de son meilleur ami.
— On s'est énormément inquiétés pour toi, et on est tous soulagés que tu sois vivant. Mais on a tellement de questions !
— Et on est désolés, Remus, ajouta Lily, les sourcils arqués. Désolés que tu aies eu l'impression qu'on t'accusait, toi, spécifiquement. C'était une horrible période.
— Je pense que tout le monde ici est sincèrement navré d'avoir fait de la peine à notre jeune ami, déclara paisiblement Dumbledore. Mais je préférerais que les grandes discussions aient lieu dans un contexte plus apaisé, une fois que Remus sera soigné.
— Oui, enfin, rien n'empêche de répondre à une ou deux toutes petites questions pendant que Rogue le soulage…
— James, le gronda Lily.
Malgré les craintes de Sirius, Remus ne semblait pas vouloir fuir à tout prix cette situation. Il se contenta d'un regard vers son compagnon, puis reprit en tapotant sa jambe :
— Je me suis cassé la jambe pendant une pleine lune. (Il décida d'ignorer l'expression d'horreur des Potter.) Ne maîtrisant pas aussi bien que Lily les sorts de guérison, je me retrouve avec une patte folle…
— Je vais t'arranger ça, assura aussitôt la rouquine en brandissant sa baguette d'un air décidé.
Elle s'avança vers lui et, d'un coup maîtrisé, ressouda correctement les os maladroitement guéris par le loup-garou. Il lui sembla que ses os chauffaient désagréablement, mais il constata immédiatement que la raideur avait disparu.
— Fantastique ! Merci, Lily. Et… Si ce n'est pas trop te demander…
— Non, non ! Dis-moi.
— J'ai une incisive douloureuse, expliqua-t-il en écartant sa lèvre pour lui montrer.
— Ah, oui, dit-elle en fronçant les sourcils. Tu t'es aussi cassé les dents ?
La culpabilité dans sa voix provoqua un regard fuyant de Lupin.
— Fissuré, je dirais. J'en ai réparé la plupart, mais celle-ci me fait encore mal quand je croque dans quelque chose de dur.
— Ouvre la bouche.
Il obéit, et ce fut réglé en un sort pas si désagréable.
Soulagé, Remus fit jouer sa mâchoire un moment et poursuivit son état des lieux par lui-même.
— Hormis la morsure infectée, je ne peux m'en prendre qu'à moi-même pour le reste. J'ai été naïf de penser que le soudain isolement ne serait pas si terrible. Je n'ai pas arrêté de me mordre et de me griffer – et de me jeter sur les boucliers, aussi. C'est ce qui a causé les brûlures.
— Remus, coassa James, la gorge nouée. Je suis tellement désolé.
— Ça va, le tranquillisa son ami avec un sourire maladroit. J'ai passé deux bonnes pleines lunes.
Sans un mot, Lily passa sa baguette sur les brûlures et toutes les blessures mal cicatrisées pour le soulager. Lorsqu'elle commença à tirer sur sa ceinture pour atteindre des blessures sur ses hanches, il eut un mouvement de recul.
— Ça serait plus pratique si tu retirais ton pantalon, fit-elle remarquer.
— Peut-être plus tard, grimaça-t-il, embarrassé. À partir de la taille, ça va. C'est plutôt le haut du corps qui souffre, lors de mes transformations.
— Tu t'es quand même cassé une jambe, releva-t-elle.
— Ça reste très rare, je t'assure…
— En fait, Lily, je pense qu'il préférerait que tu ne le déshabilles pas en plein milieu du salon, fit remarquer Sirius en haussant un sourcil.
— Ah. Oui, bien sûr. Désolée.
Remus jeta un regard reconnaissant à son sauveur, tandis que James se mordait les lèvres pour ravaler un rire.
— Ce n'est pas beau à voir, souligna Rogue, qui avait examiné la morsure en silence. Mais je connais une potion qui devrait régler ton problème d'infection, Lupin. J'en ai même en stock. En revanche, il faudra appliquer un onguent pour la morsure elle-même. Fort heureusement pour toi, Lily et moi avions étudié cette mixture spécifique en prévision de ces touchantes retrouvailles.
Rogue et Lily s'activèrent aussitôt, allant, venant, tournant autour de Remus comme des abeilles ouvrières pressées. Docile, le loup-garou se laissa manipuler pour leur faciliter la tâche. En vérité, il se laissa même tant manipuler qu'il finit par piquer du nez et sombrer dans un profond sommeil entre les mains douces et prévenantes de Lily. Dans un sourire attendri, elle posa délicatement sa tête sur la table, sur un coussin, exposant son dos et son épaule à la lumière.
— Depuis combien de temps il n'a pas dormi ? s'enquit James, dépité.
Sirius sentit un pincement de culpabilité l'aiguiller.
— En fait, hm, je l'ai peut-être tenu éveillé toute la nuit pour qu'il me raconte tout.
— Sirius Black, gronda Lily en faisant volte-face pour le fusiller du regard.
James poussa une exclamation dédaigneuse, levant les yeux au ciel sans cesser de jouer avec Harry.
— Oui, je sais, ce n'était pas très malin ! Mais… Vous l'auriez vu, finit-il dans un murmure, il était dans un état… J'avais mille questions, j'étais fou d'inquiétude. J'ai dû le traîner de force chez moi. On dirait qu'il n'avait pas mangé depuis des jours ! Il était… Il était couvert de saleté, sans un rond en poche, à dormir dans je ne sais quelle rue de Londres… J'ai dû batailler pour lui tirer les vers du nez. Il était tellement en colère…
Ils se turent, attentifs, dans l'espoir qu'il en dirait davantage. Même Rogue, occupé à mélanger d'obscurs ingrédients, tendait l'oreille. Patmol soupira, tenaillé entre son envie de tout leur raconter et celle de laisser ce soin à Remus. D'un autre côté, il n'était pas certain que son compagnon aurait la force de revenir sur tout ça une seconde fois.
James le fixait avec une rare intensité, sans lâcher son regard. Sirius sentit ses hautes pommettes se colorer légèrement, ramené à cette soirée atroce. Après le départ de Remus, il avait atterri chez les Potter, si bouleversé que Lily avait d'abord cru que quelqu'un était mort. Avec le plus grand sérieux, James avait étudié l'expression de son meilleur ami et secoué la tête en affirmant « C'est un chagrin d'amour. »
Patmol avait éclaté en un rire hystérique. Lorsqu'il leur avait tout expliqué, personne n'était revenu sur cette assertion, trop secoués par la nouvelle, mais Sirius était persuadé que James avait compris.
— Je ne sais pas si je suis censé vous raconter ce qu'il m'a confié, finit-il par avouer en jetant un œil à Dumbledore, dans l'espoir d'obtenir un conseil.
Le directeur lui sourit avec sa bienveillance habituelle, les mains sagement croisées sur la table. Son regard perçant se coula vers le visage paisible de Remus, à demi enfoui dans l'oreiller.
— Sans doute serait-il sage de lui demander lorsqu'il sera réveillé, suggéra-t-il. Laissons-le se reposer pour le moment. Il en a bien besoin.
Soulagé que Dumbledore ait tranché pour lui, Sirius s'approcha de son amant pour observer Rogue et Lily s'activer sur sa blessure par-dessus leurs épaules.
— Des commentaires, Black ?
Rogue lui lança un regard venimeux, les lèvres retroussées.
— Tu es pire qu'une mère, siffla Lily avec exaspération. Recule et laisse-nous travailler.
— Il ne va pas disparaître parce que tu es soudainement à plus d'un mètre de lui, fit remarquer James avec un certain amusement.
La pertinence de son analyse l'irrita. Sirius lui répondit avec mauvaise humeur :
— Oui, eh bien, quand tu apprendras tout ce qu'il a traversé, peut-être que toi aussi tu préféreras éviter qu'il se retrouve tout seul.
— Il n'est pas tout seul, souligna Lily en fronçant les sourcils.
— Patmol, l'appela James avec une gravité inhabituelle, un mot ?
Son meilleur ami désigna d'un coup de menton l'escalier menant à l'étage, et l'héritier Black se renfrogna en haussant les épaules. Il le suivit après qu'il eut déposé Harry dans un parc sécurisé sur le sol, nerveux et contrarié.
Une fois parvenu dans une pièce vide du premier étage, James referma la porte derrière eux et lança un sort d'insonorisation. Il tapotait impatiemment sa baguette du bout des doigts, cherchant visiblement ses mots.
— Je ne voulais pas t'embêter avec ça avant qu'on le retrouve, commença-t-il prudemment, cherchant le regard impénétrable de Sirius. Tu étais malheureux, on était tous préoccupés par les événements. Mais… Depuis le soir où tu as débarqué à la maison… En réalité, depuis quelque temps maintenant, je soupçonne que tu me caches quelque chose.
Ils y étaient. C'était le moment.
— Dis-le.
La voix de Patmol était basse, grave, grondante.
Cornedrue secoua imperceptiblement la tête, ses doigts pianotant de plus en plus vite sur sa baguette. Enfin, il s'immobilisa, l'air troublé.
— Est-ce que tu es amoureux de Lunard ?
Le prochain chapitre s'intitulera « Lunard, Patmol et Cornedrue ».
