Bonjour à toutes, bonjour à tous !

J'espère que tout roule pour vous en cette période de rentrée ! J'ai commencé à publier Frères de cœurs le 8 juillet, il y a déjà 10 semaines, et nous voici déjà à la fin de l'été ! Mais rassurez-vous, on est à peine au tiers de l'histoire, il nous reste plus de vingt semaines à passer ensemble !

Un grand et chaleureux merci à toutes celles et ceux qui m'ont laissé une review pour me dire dans quel état le précédent chapitre vous avez mis. Vous avez été touchés par le sort de Scorpius et j'avoue, c'est un plaisir coupable de savoir que je vous ai fait lâcher une petite larme, héhé ! Vous avez été nombreuses à me demander si l'on croiserait les grands-parents Malefoy dans ces chapitres au manoir : réponse ici ! Scorpius va essayer de faire son deuil avec l'aide d'Albus, et surtout une scène que j'attends de vous servir depuis un moment : Albus accepte enfin d'ouvrir la boîte de Pandore !

Vos reviews font de cette histoire l'un des Scorbus les plus suivis du fandom francophone, et je voulais vous dire un grand grand merci, c'est un honneur d'arriver à intéresser autant de monde sur un couple moins connu que le classique Drarry que j'écris habituellement. Ils sont si choux ces deux garçons, ils méritent de belles histoires !

Je ne vous retiens pas plus longtemps ! Leeloo, merci pour ta review à laquelle je ne peux répondre en détail, mais trop heureux de savoir que tu es encore parmi nous et que tu attends les chapitres avec autant d'impatience ! Shoutout à Pouik et Shik-Aya-chan, mes deux fantastiques bêtas qui ont fait et font encore un travail de dingue pour que tout soit parfait !

Bonne lecture !


Chapitre 10

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Vacances au manoir


Tempus, murmura Al.

L'horloge de la table de nuit de son ami l'informa poliment qu'il était six heures dix.

— Bordel de merde… grogna-t-il.

Il n'arrivait pas à dormir. C'était souvent le cas quand il dormait dans un endroit qu'il ne connaissait pas, cependant le manoir des Malefoy représentait une épreuve d'un tout autre niveau. Le vent faisait siffler les plantes dans le jardin tout proche, tandis que le bois alentour bruissait de mille petites vies qui le peuplaient. La maison craquait, vibrait, ronflait, à chaque instant on découvrait un nouveau bruit inquiétant qu'on avait manqué l'instant d'avant.

En plus de cela, il avait trop chaud. D'habitude, lorsqu'il était hors de Poudlard, il dormait en boxer par flemme de trouver autre chose. Les pyjamas, c'était un peu vieux jeu, surtout quand on avait seize ans. À Poudlard, c'était différent, ils faisaient partie du paysage, de la tradition. Ils permettaient de descendre dans la salle commune les dimanches matin, pour se réveiller avec paresse en lisant un bouquin au coin du feu.

Or là, Albus dormait en pyjama. Il y avait eu entorse à la règle. Et pour cause ! À un mètre de lui à peine, Scorpius était étalé de tout son long, et dormait comme un loir. Les deux garçons, sans même se consulter alors qu'ils montraient des habitudes identiques en termes de pyjamas, s'étaient naturellement habillés pour la nuit. D'un autre côté, ils partageaient un lit pour la première fois, et vu leur proximité parfois ambigüe, ils avaient trouvé là un moyen tacite de ne pas rendre la chose plus bizarre qu'elle ne l'était.

Ils avaient parlé longtemps, après s'être glissés dans le lit et avoir éteint la lumière. De plein de choses. De leurs cours particuliers, de leurs pères, de la mère de Scorpius, de sa maladie, des autres… Ils avaient tellement parlé qu'ils avaient manqué minuit et le passage à la nouvelle année !

Albus avait appris, notamment, que l'enterrement d'Astoria aurait lieu deux jours plus tard au cimetière d'Elston. Ils parlèrent même un peu de filles : Al lui mentionna la serveuse du restaurant, tandis que Scorpius avoua avoir reçu une lettre d'Oriana à laquelle il n'avait pas eu le courage de répondre. Il expliqua qu'il attendait de la revoir pour lui expliquer la situation.

Cette information laissa Albus partagé. Le fait qu'Oriana avait écrit lui donnait envie de casser quelque chose, mais le fait que Scorpius ne lui avait pas répondu le réjouissait.

Après cela, leur conversation avait commencé à perdre son rythme, puis Scorpius s'était endormi. Albus était heureux de le voir sombrer si vite, son ami en avait besoin. Sans compter que sa présence ne semblait pas le déranger non plus, ce qui aurait pu être le cas. Lui, en revanche, ne dormit qu'en petits pointillés. Il en était quitte pour une journée avec de larges cernes sous les yeux.

Scorpius ne faisait pas de bruit, à l'exception du fin rythme de sa respiration. En revanche, qu'est-ce qu'il tenait chaud ! Il devait faire deux cents degrés sous cette couette ! C'était tout de même un comble : lorsqu'il laissait un bras ou une jambe hors de la couette, il avait froid, mais s'il les rentrait, il avait chaud ! De plus il avait beau se tourner, se retourner dans tous les sens, il ne trouvait aucune position convenable pour se rendormir.

Le ciel commençait à s'éclaircir dehors. Du noir de la nuit, il devenait un peu plus bleu à chaque instant tandis que le soleil approchait. La faible lumière qui transparaissait à travers les fenêtres de la chambre lui permettait de distinguer les traits de son ami.

Albus se tourna pour lui faire face. Scorpius dormait sur le dos, la couette légèrement rabaissée en travers de son ventre. Sa chemise de pyjama, ouverte au dernier bouton, laissait voir le haut de son torse, et son visage était plus apaisé qu'il ne l'avait vu depuis longtemps. Il avait l'air si bien, là, à l'abri dans son petit monde, loin des malheurs qui l'accablaient sur Terre. Il avait les cheveux sales et en désordre, mais à part cela, Albus le trouvait mignon.

Woah, attendez. Quoi ?

Mignon ?

Non, pas mignon, évidemment pas mignon. Calme, apaisé à la rigueur. Mais pas mignon, enfin. Qu'est-ce qui pouvait bien lui prendre ? Certes ils étaient dans un état émotionnel un peu étrange, Scorpius et lui, et la soirée avait été assez intense, mais cela avait-il réellement suffi à lui dévaster le cerveau ? Mignon, n'importe quoi…

Mignon…

Bon sang ! Maintenant qu'il avait pensé cela, il ne pouvait plus se défaire de l'idée. Son ami n'était pas mignon ! Alors d'accord, il lui arrivait de le trouver beau gosse, bien fringué, mais ce n'étaient que des constatations objectives ! D'autant que, Scorpius avait beau être un garçon, cela ne voulait pas dire qu'il ne pouvait pas le trouver parfois bien foutu. Non, le problème c'est qu'il était venu pour soutenir son ami, pas l'accabler ! Ce n'était vraiment pas le moment de se mettre des idées pareilles en tête, vu l'épreuve qu'il traversait ces jours…

Pourtant…

— Ah ! Fait chier ! grogna-t-il à voix basse, incapable désormais de penser à autre chose.

La discussion de la veille avec son frère et sa sœur ne cessait de lui revenir en tête. Et avec cela, un bon millier de questions qu'il n'avait pas envie de se poser ! Mais à la fin, merde, existait-il seulement une manière de savoir si oui ou non il voyait Scorpius comme un ami, ou comme… comme… autre chose ?

Albus essaya de répondre à cette question de manière rationnelle. Il ne craignait pas d'aimer un jour un garçon, toutefois il dut mettre de côté, pour commencer, toutes les angoisses que lui inspirait l'idée d'être attiré par ce garçon en particulier. Qu'est-ce qui faisait qu'on était amoureux de quelqu'un ? Ou même simplement attiré ?

Tous les contes pour enfant qu'il connaissait lui disaient qu'on le savait, et c'était marre. Quelle connerie ! Bordel, si c'était aussi évident, il ne serait pas là, allongé à côté de son meilleur ami à six heures du matin à se demander si oui ou non il en était amoureux !

Albus frissonna. Ces pensées qui tourbillonnaient dans sa tête lui paraissaient si terribles, elles allaient et venaient et laissaient parfois tomber des bombes sur leur passage… Des mots du style « mignon », ou « amoureux ».

Alors comment savait-on ? Bon, déjà, on trouvait l'autre beau, c'était ce qui lui paraissait le plus évident. Mais pas objectivement beau, non ! Quand on était amoureux, on trouvait beau même le plus laid des êtres humains… Et on ne le trouvait pas simplement beau quand il se faisait beau ! On le trouvait aussi beau quand il était avachi sur un canapé en pyjama à manger une part de quiche, ou quand il était endormi, ronflant, la bouche grande ouverte avec de la bave, ou encore dans des moments sans intérêt : quand il se trouvait en jean et t-shirt en train d'acheter du pain, par exemple…

Scorpius, lui, il était… Il était beau gosse, ouais. Bon, Albus n'était pas non plus complètement obsédé par lui, à le trouver beau à chaque instant du jour comme une midinette… Genre quand il faisait sa stupide tête niaise en dégustant un brownie à la crème anglaise, Al en profitait toujours pour se moquer de son air débile. Mais régulièrement, Scorp faisait des trucs banals à souhait, et il ne pouvait pas décrocher son regard de lui. Quand il rentrait encore un peu transpirant de son entraînement de vol par exemple, avec ses fringues de sport moulantes, ou encore quand il lisait un livre qui le passionnait, le visage candide et l'air absorbé… Là, Albus le trouvait beau. Et puis, il y avait les moments où il était même plus que beau. Quand il sortait de la salle de bains, vêtu seulement de sa serviette, par exemple, ou ce jour où il s'était endormi devant la cheminée de leur dortoir, ou pas plus tard que hier soir, quand il n'avait plus porté que son boxer tandis qu'il se changeait pour mettre son pyjama…

Dans ces moments-là, il était plus que beau. À ces instants, quand les yeux d'Albus accrochaient son ami, c'était comme si une bête dans son estomac s'éveillait, grattait et hurlait pour qu'il aille voir de plus près. Il s'imaginait parfois faire des trucs cons, genre sauter sur son ami et le chatouiller, ou quoi... Il imaginait n'importe quoi, tant que ça l'autorisait à poser ses mains contre lui. Dans la fantaisie que créait alors son esprit, l'image était intense, forte, bandante !

Attendez, quoi encore ?

Oh, non !

Oh, non, non, non, non, non, non !

Bordel, de tous les mots que pouvaient laisser tomber ses pensées, pourquoi fallait-il que ce soit « bandante » ? Pourquoi ça ? Pourquoi lui ? Pourquoi voulait-on à ce point ce qu'il rejetait de tout son être ? Et évidemment, son corps joignait les actes à la parole !

Le pire, c'est qu'Albus se connaissait. Il savait que là, ce qu'il ressentait, ce n'était pas qu'une facétie de son corps d'ado. Là, il était excité. Là, il venait de passer dix minutes à repenser à des images bandantes de Scorpius, et…

— Ah, mais merde à la fin ! s'écria Albus.

— Zguizbasse ? grogna Scorpius en se redressant brusquement.

— Euh, rien, rien, vieux. Dors !

— Grmbl…

Il se retourna de l'autre côté du lit, et se rendormit en quelques secondes, au grand soulagement d'Albus. Il aurait été horrifié que son ami se réveille pour de bon et remarque son… état !

Bon. Albus avait un sérieux problème devant lui. Les coïncidences s'accumulaient, et tôt ou tard, il allait devoir régler l'épineuse question des réactions bizarres de son corps et de son esprit au sujet de Scorpius Malefoy. Une chose était sûre : lui, Albus Potter, ne voulait pas de ça ! Pas le moins du monde !

Pourtant… Albus avait un esprit logique et cartésien. Les preuves étaient là, il lui était impossible de les ignorer.

Il soupira. Longuement. Tout ce qu'il y avait de rationnel en lui se révoltait à l'idée qu'il puisse être amoureux de Scorpius. Cependant voilà, cette petite séance d'introspection lui avait fait comprendre un truc : il était bel et bien attiré par Scorpius. Mais entre être attiré et être amoureux, il y avait tout de même un monde !

L'attraction, cela pouvait être le fruit de mille choses, de la simple curiosité de son jeune âge au chaos chimique qu'était son corps en ce moment et qui lui faisait ressentir tout et n'importe quoi. Après tout, n'avait-il pas été attiré aussi par cette serveuse au restaurant ? Il était un mec de seize ans, certains de ses camarades les plus en chien étaient attirés par des mannequins dans des vitrines de vêtement, pour peu qu'elles aient assez de poitrine ! Donc il avait déjà de la chance d'être attiré par un être humain…

Au moins, il pouvait vivre avec l'idée d'être attiré par un garçon. Ce n'était qu'une curiosité, et il devait bien avouer que, lorsqu'il ressentait l'envie d'aller tripoter son ami torse-nu, c'était qu'il avait envie de savoir ce qu'il pouvait ressentir en le faisant, et aller, pourquoi pas, au-delà de ce simple contact.

Mais cette même curiosité, il l'avait pour les filles. Il n'avait jamais touché un peu intimement le corps d'une femme avant, et cela lui donnait presque autant envie que le corps d'un homme. Ainsi, son attirance envers Scorpius ne voulait pas dire grand-chose sur sa relation avec lui, qui était un problème bien plus profond.

En se retournant, Scorpius s'était un peu plus débarrassé de la couette, qui laissait voir à présent jusqu'à ses hanches. Son haut de pyjama était un peu remonté sur son torse, laissant apparaître son flanc et sa chute de reins.

Albus contempla l'idée qui lui vint en tête pendant de longues minutes, avant de finalement y céder. Il étendit la main gauche, et du bout des doigts, il caressa le peu de peau mise à nu auquel il avait accès.

Le contact l'électrisa. Scorpius ne sembla pas du tout réagir, si bien qu'Albus s'aventura plus loin et posa toute sa main sur le flanc de son ami, juste au niveau de sa hanche. Il ferma les yeux, essayant de graver dans son esprit ce qu'il ressentait, la chaleur, les creux, les reliefs… Bon sang il aurait tant aimé, en cet instant, pouvoir y aller franchement et glisser sa main sous la chemise de Scorpius qui dormait toujours, paisible.

Au bout d'un moment, n'y tenant plus et se sentant un peu honteux, Albus se leva, sortit du lit, et alla s'enfermer dans les toilettes de l'autre côté du couloir. C'était pitoyable, mais il se connaissait et c'était là l'unique moyen de retrouver un flot de pensées normal, et pas pollué par toute son excitation d'adolescent. Là, il n'eut besoin que de quelques secondes à peine. Le seul souvenir de ce qu'il avait ressenti sous ses doigts lui suffisait, c'était si… si…

Il ne sut jamais quoi. Son esprit s'emmêla dans ce tourbillon de souvenirs réels et d'images fabriquées par son imagination, et au sein duquel ne demeurait plus que Scorpius et tout ce qu'il aimerait lui faire. Il ne parvint même pas à retenir son gémissement tandis qu'il atteignait le sommet de son plaisir.

« Putain, quelle merde… » pensa-t-il en tirant la chasse, une fois le calme revenu.

Il jurait beaucoup, ce matin.

Il retourna se glisser dans le lit aux côtés de Scorpius, qui s'était retourné pour de nouveau faire face au plafond. Le ciel était assez clair pour qu'on y voit parfaitement bien dans la chambre à présent, et, bien qu'Albus se détestait pour ne pas avoir su résister à ses pitoyables pulsions, il se sentait un peu soulagé tout de même.

L'introspection de ce matin lui avait permis d'avancer, mine de rien. Il savait à présent qu'il était attiré par Scorpius, mais pas forcément amoureux, et ça, il pouvait s'en contenter. C'était la première fois qu'il se branlait sur lui, certes, mais cela, pour le coup, ne le regardait pas. Ses pensées n'appartenaient qu'à lui !

Lorsque huit heures furent venues, Albus se décida à aller prendre une douche. Inutile de faire semblant de dormir, il n'arriverait de toute façon pas à s'assoupir à nouveau. Il se leva, et, en se dirigeant vers la douche, il passa devant le bureau de Scorpius sur lequel quelque chose attira son œil.

Là, sur le bureau, était un petit cadre en bois sombre nervuré qu'il n'avait pas vu la veille. Une photo de deux jeunes garçons de douze ans, qui se tenaient par l'épaule et riaient sur le quai d'une gare bondée. L'un était lui, l'autre était Scorpius. Albus la prit dans ses mains, le cœur battant. Il se souvenait de cette photo ! Elle avait été prise juste à la fin de leur première année, par Scorpius sur le quai de la voie neuf trois quarts. « Pour avoir un souvenir de toi pendant l'été », avait-il dit. Albus la voyait développée pour la première fois, quatre ans plus tard, et il fut pris d'une bouffée d'affection pour Scorpius.

Bon sang, quelle chance il avait d'avoir un ami pareil ! Quelle trahison se serait d'en tomber amoureux… Avec des papillons dans l'estomac et une boule d'anxiété au ventre, Albus alla se doucher, la tête pleine, en espérant sans doute que l'eau chaude pourrait emporter ses angoisses.

Quand il eut fini il ne se sentait pas moins accablé, néanmoins il fut heureux de voir que Scorpius l'attendait, assis dans son lit et bien éveillé. Il lui adressa un petit salut de la main.

— Hey, bien dormi, Scorp ?

— Oh oui, commenta celui-ci en bâillant. Cela faisait longtemps. Je ne regrette pas que tu aies dormi ici, ajouta-t-il.

— Moi non plus, répondit Albus, candide, alors que le souvenir de ce qu'il avait fait était encore brûlant dans son esprit.

La journée alla avec lenteur, pour le plus grand bonheur des deux garçons. Ce genre de vacances, juste tous les deux à faire ce qu'ils voulaient, ils en avaient longtemps rêvé. Les circonstances étaient un peu particulières, et Albus se forçait à rester joyeux et énergique pour ne pas laisser son ami plonger dans des idées qui l'attristaient… L'instabilité émotionnelle de Scorpius était difficile à gérer. Parfois, celui-ci affichait un grand sourire et participait vivement à la conversation, et d'autres fois, il se taisait et prenait un air mélancolique et perdu. Ses yeux se faisaient alors humides, et c'était dans ces moments-là qu'Albus devait se montrer fort pour son ami. Heureusement pour lui et sa propre santé mentale, sa proximité avec Scorpius le ravissait et lui donnait la force de rester joyeux pour deux.

En général, dans les moments les plus difficiles, il essayait d'abord de relancer la conversation. Si cela ne marchait pas, il venait alors simplement s'asseoir auprès de son ami sans rien dire, juste pour être là. À un moment, tandis qu'il s'assit près de lui en laissant leurs épaules se toucher, il remarqua que Scorpius retrouva bien plus vite le sourire que les autres fois. Par conséquent, il appliqua cette technique chaque fois que nécessaire, en faisant toujours semblant que le contact était involontaire. Un pied, leurs genoux, leurs épaules… Tout fonctionnait, pourvu qu'il y ait du contact !

L'épisode le plus intéressant de la journée se déroula tandis que l'après-midi était déjà bien entamé, lorsque Scorpius lui proposa d'aller se baigner. Curieusement, cela l'angoissait un peu. Ils ne s'étaient jamais baignés ensemble, depuis tout le temps où il se connaissait, pour la simple raison qu'ils n'étaient encore jamais partis ensemble en vacances. Or, à présent qu'il avait pris conscience des manières dont pouvait réagir son corps en voyant celui, même juste torse nu, de son ami, il avait très peur que Scorpius ne le remarque. Bon sang, il serait incapable de regarder son ami dans les yeux si un truc aussi gênant se produisait !

Scorpius ne lui laissa pas trop le choix, cependant, quand il lui jeta un de ses shorts de bains, puis alla s'enfermer pour enfiler le sien. Foutu pour foutu, Albus s'exécuta, et attendit son ami dans le couloir. Celui-ci finit par ressortir de leur chambre, déjà torse nu, pour son plus grand désespoir. Il le suivit à l'étage, dans l'aile gauche, en détaillant mentalement tout ce qu'il voyait de son dos, des légers roulements de ses muscles fins sous sa peau, de son torse, de ses abdos qui, il fallait l'avouer, se dessinaient bien mieux après trois mois de travail physique intense.

Une fois arrivés dans la vaste salle de la piscine intérieure, à l'étage, Albus retira son propre t-shirt et plongea dans l'eau sans se faire prier. Ils y passèrent un long moment, alternant entre des longueurs et des jeux un peu stupides dans la piscine, mais aussi des petits passages dans le sauna, ou le jacuzzi. C'était tout de même une sacrée vie ! Et, pour son plus grand bonheur, son corps ne lui tendit aucun piège tordu et malaisant. Pourtant, les yeux d'Albus ne se détachèrent pas à un seul instant de Scorpius, dont il avait envie de tout voir, tout savoir, tout explorer.

Ce qui était amusant, c'était qu'il était tellement absorbé par tout cela qu'il ne remarqua même pas que Scorpius, de son côté, s'en donnait lui-aussi à cœur-joie, tout autant inconscient du petit jeu d'Albus. Leurs regards croisés si maladroitement dissimulés auraient été d'un comique rare pour un observateur extérieur. Heureusement pour eux, personne ne les surprit.

Après quelque temps à batifoler dans l'eau, Scorpius eut une idée. Il appela Foxy, l'elfe du manoir, qui transplana aussitôt dans la pièce. Albus était trop loin pour entendre ce que son ami lui demanda, mais Foxy disparut quelques secondes avant de réapparaître avec un appareil photo dans les mains.

— Viens, Al ! l'appela Scorpius.

— Tu veux prendre une photo ? Mais j'ai une tête dégueulasse ! Je suis pas coiffé à cause de la piscine !

— Si tu ne viens pas je te noie.

En grommelant, Albus rejoignit l'autre garçon, qui lui entoura les épaules de ses deux bras et fixa l'objectif. Avant même qu'il eût le temps de s'étonner de la curieuse position, ou même du contact soudain avec le torse nu de Scorpius contre lui, le flash crépita et la photo était prise. Scorpius promit de lui envoyer le résultat développé à Godric's Hollow.

Mais le moment le plus étrange de la journée vint un peu plus tard. Ils attendaient alors qu'arrive l'heure du dîner en jouant au magnifique jeu d'échec du hall. Les pièces étaient en bois de rose sanguine pour les noirs, ce qui leur donnait une belle couleur rouge sombre, et en olivier pour les blancs. Le plateau était directement incrusté dans une petite table ronde en marbre rose, tandis que du marbre blanc et de l'obsidienne dessinaient les carrés noirs et blancs.

Les pièces étaient assez dociles, ce qui était curieux pour un jeu sorcier à l'allure millénaire. Scorpius expliqua qu'on jouait peu avec cet échiquier, par conséquent les pièces ne s'étaient pas encore habituées à un style en particulier et elles ne se rebellaient pas contre leur joueur. Ils firent plusieurs parties, mais Scorpius était incontestablement meilleur que lui. Il le battit à plate couture à trois reprises, tout en lui expliquant ses stratégies. Il avait l'air si passionné, si heureux de pouvoir montrer ce qu'il savait qu'Albus l'écouta pendant de longues minutes parler de la défense sicilienne malgré son intérêt limité pour les ouvertures aux échecs.

Après leur troisième partie, Scorpius annonça :

— Tu sais quoi ? J'ai envie de m'habiller pour ce soir. Ça fait longtemps. Attends-moi ici, je reviens dans vingt minutes, le temps de prendre une douche !

Et il fila en trottinant vers sa chambre. Albus le suivit du regard, fier de ce qu'il avait réussi à faire. Scorpius n'avait pas ressenti le besoin de s'habiller convenablement ni même de prendre une douche depuis bientôt deux jours, et le voir retrouver son envie d'apparaître sous son meilleur jour était bon signe.

D'un coup de baguette, Albus remit le plateau dans sa disposition originale et essaya de simuler une défense sicilienne, juste pour voir s'il était capable de retenir les leçons de son ami. Il déplaçait les pièces à la main, d'un côté comme de l'autre du plateau, en essayant de trouver une version qui lui plairait de cette classique stratégie.

Il fut interrompu lorsque, du coin de l'œil, il vit deux personnes arriver par l'une des portes du hall. Ce n'étaient pas là deux de ces messieurs pressés en costume noir qui trainaient dans la maison depuis quelques jours, non. Il s'agissait d'une vieille femme et d'un vieil homme aux cheveux blancs et à l'allure altière qu'Albus reconnut bien qu'il ne les eût jamais vu.

Tous les deux portaient de somptueux vêtements. L'homme était habillé d'un costume trois-pièces noir et gris, il avait de longs cheveux blancs, était impeccablement rasé, et se déplaçait avec une canne d'ébène au pommeau en métal. La femme portait de belles chaussures à talons rouges, une longue robe noire ainsi que de nombreux bijoux qui paraissaient hors de prix.

Albus avait le cœur qui battait dans sa poitrine. Lucius et Narcissa Malefoy. Ils avaient le visage fermé, mais pas dédaigneux ou méprisant comme il s'y était attendu. En fait, ils semblaient surtout préoccupés par leurs propres affaires. Albus baissa les yeux sur l'échiquier, il n'avait pas du tout envie qu'ils s'intéressent à lui pendant que Scorpius n'était pas là !

Raté. Si Narcissa Malefoy traversa simplement la pièce et entra dans celle où était enfermé Monsieur Malefoy, Lucius la quitta au milieu du hall, bifurquant afin de se diriger vers lui, de sa démarche chaloupée à cause de la canne. Lorsqu'il fut assez proche pour qu'Albus ne puisse plus l'ignorer, son ombre recouvrait tout le jeu d'échecs.

— Bonjour, Monsieur, glissa Albus d'une voix faible, les yeux résolument fixés sur le jeu.

Le vieil homme ne répondit pas. Il tira sur le pommeau de sa canne, qui révéla sa baguette, et, d'un coup sec sur l'échiquier, renvoya toutes les pièces à leur emplacement original. Il se déplaça ensuite du côté des noirs, laissé libre par Scorpius, mais resta debout et silencieux à côté du fauteuil.

Après quelques secondes durant lesquelles Albus n'osa pas hausser le regard, le vieil homme lança d'une voix traînante d'où éclatait une noblesse altière assumée :

— De là d'où je viens, Monsieur Potter, on salue son adversaire debout, d'une poignée de main, et en le regardant dans les yeux.

Albus se releva précipitamment, et tendit la main. Le vieil homme retira son gant de cuir et la lui serra avec vigueur. Puis il s'assit. Le garçon l'imita, intimidé.

— Euh, je… Monsieur ? dit-il piteusement.

— Eh bien, les blancs commencent, n'est-ce pas ? Jouez.

— Oh, euh, d'accord. Pion en E4.

Albus n'avait aucune idée de ce qu'il se passait. Il priait pour que Scorpius revienne le plus rapidement possible, mais il le connaissait. Une douche, puis s'habiller, il avait eu beau annoncer revenir en vingt minutes, il en avait au moins pour trente. Quarante même.

— Pion en E6.

— Attendez, quoi ?

Albus observa, surpris, le pion du roi noir s'avancer d'une seule petite case. S'il avait joué son propre pion de deux cases c'était justement pour pratiquer un peu la défense sicilienne côté blanc, mais pour cela son adversaire devait répondre par le coup très commun qui consistait à avancer le pion du fou de deux cases !

— Je vous ai vu vous entraîner, Monsieur Potter. Vous ne croyiez tout de même pas que j'allais jouer comme vous vous y attendiez, n'est-ce pas ?

— Mais je…

— La défense française, interrompit le vieil homme, que vous voyez là, échange de l'espace contre une structure de pion bien plus solide que la défense sicilienne. C'est ennuyeux, comme jeu, mais diablement efficace.

Albus se gratta la tête un moment. Il ne savait pas ce qu'il faisait là, ce que lui voulait cet homme ni s'il comptait vraiment s'improviser comme son professeur d'échecs. Bordel, il ne s'était écoulé que cinq minutes ? Bon, il allait devoir se débrouiller sans l'aide providentielle de Scorpius. Il décida de jouer la partie, quitte à devoir écouter quelques horribles phrases sur la supériorité du sang pur.

Ils avancèrent dans le jeu sans un mot, lorsque le vieux Malefoy interrogea :

— À propos, Monsieur Potter, qu'avez-vous fait de mon petit-fils ?

— Oh, mais, euh… Il est juste allé se changer pour le dîner, s'empressa Albus, toujours intimidé.

— Oh, fort bien. Ce petit a toujours eu de très bons goûts en matière d'habits. Il a d'excellentes manières. J'aime croire qu'il tient ça de moi. Les manières font l'homme, ne croyez-vous pas, Monsieur Potter ?

— Ah, ça c'est vrai ! lança-t-il hâtivement.

Albus sentit le regard du vieil homme le dévisager avec insistance. C'était assez difficile à supporter.

— Hum… Fou en C7.

— Dame en C7. Garçon, vous êtes maladroit. Mais je suis content que vous ayez réussi à faire retrouver à Scorpius le plaisir d'une douche. Son hygiène devenait catastrophique.

Albus se sentit rougir. Il ne savait vraiment pas où se mettre, il était affreusement mal à l'aise. Faute de mieux, il préféra maintenir son regard fixé sur l'échiquier.

— Excusez-moi, Monsieur Malefoy, risqua-t-il après un moment, mais je n'ai pas quitté Scorpius depuis que je suis arrivé et c'est la première fois que nous nous croisons, je crois. Comment savez-vous qu'il ne s'est pas douché depuis longtemps ?

— Ceci est mon manoir, jeune homme. Je sais tout ce qu'il s'y passe.

— Oh, euh… D'accord…

Il espérait bien que le vieil homme ne savait pas vraiment tout, du genre la manière insistante dont il avait dévoré Scorpius des yeux dans la piscine, ou encore ce qu'il s'était produit ce matin…

— Je suis surpris que vous soyez là, Monsieur Potter.

— Pardon ?

— Je m'étonne que votre père vous laissât venir.

— Oh… Oui, ça m'étonne aussi, mentit Albus.

Il n'allait tout de même pas commencer à lui raconter ses affaires personnelles. Il y eut un nouveau silence. Au bout d'un moment, Albus, n'y tenant plus, risqua :

— Vous savez, mon père m'a parlé de vous…

— Mon fils doit sa vie à votre père, Monsieur Potter.

Albus trouva enfin le courage de fixer le vieil homme dans les yeux.

— Vraiment ? s'étonna-t-il.

— Absolument. Nous avons survécu à la bataille de Poudlard grâce à lui, et à lui uniquement.

— Il ne m'a jamais raconté ça, murmura Albus. Moi, quand il me parle de vous, il… Enfin, vous voyez…

Albus reporta son regard sur le plateau et joua son coup. Il ne suivait plus trop la partie.

— Je vois parfaitement. Et rien de ce que votre père a pu vous dire à mon sujet n'est faux. D'ailleurs je hais votre père. Je déteste ce qu'il représente, ce qui veut dire que je vous déteste très probablement vous aussi.

— Pardon ? sursauta Albus.

Il fixait l'homme en face de lui, les sourcils froncés. Il avait dit cela avec un ton si neutre, comme s'il n'y avait rien de choquant à mépriser ainsi son vis-à-vis au milieu de la conversation…

— Je déteste ce que vous représentez. Le monde que votre père a créé.

— Oh, vous ne manquez pas de culot, s'agaça Albus.

Sa voix était calme, toujours empreinte de la crainte que lui inspirait le vieil homme, mais il y transpirait à présent une sorte de défi qui l'étonna presque. Lucius Malefoy plongea ses yeux dans les siens, l'air interdit. Un peu galvanisé, Albus continua :

— Si vous vivez tranquillement, sans risquer la mort au moindre coin de rue comme il y a vingt ans, c'est grâce à mon père ! s'emballa-t-il. Et puis, Scorpius est heureux dans ce monde. Sans doute bien plus que ne l'a jamais été son père avec l'éducation qu'il a dû recevoir à l'époque !

Les yeux du vieil homme se plissèrent. Il soutint le regard du garçon révolté qui venait de l'insulter.

— Les manières font l'homme, répéta Lucius Malefoy d'une voix traînante et autoritaire. Si vous vous énervez et parlez ainsi, Monsieur Potter, vous avez déjà perdu.

Albus resta bouche bée, abasourdi. Il allait de surprise en surprise avec cet homme, c'était comme marcher sur un fil tendu entre deux immeubles. Le moindre faux pas, et on chutait ! Il inspira profondément afin de retrouver sa contenance.

— Je veux dire, reprit Albus avec plus de calme, que les idées que vous lui enseigniez avaient sans doute sur votre fils un effet bien plus négatif que les idées avec lesquelles a grandi Scorpius.

— Et vous avez tout à fait raison, répondit Lucius Malefoy d'une voix très calme, toujours traînante, toujours mesurée.

Albus était abasourdi, cloué sur place, sidéré par les réponses du patriarche. Comment ce vieil homme pouvait-il l'insulter puis lui donner raison juste après ? Il ne comprenait pas du tout où il voulait aller…

— Laissez-moi vous expliquer, jeune homme. Une fois que je vous aurai dit toute ma pensée, vous pourrez décider de me haïr ou pas. Je dois avouer que je me moque un peu de ce que vous pensez de moi, voilà pourquoi je vous parle avec une telle franchise. Et puisque je dois être franc, voici de quoi vous garder éveillé cette nuit : je vous déteste, Monsieur Potter, asséna-t-il avec un mépris audible dans la voix. Je déteste ce que vous représentez, je déteste ce que vos parents ont fait du monde et des sorciers… Cependant…

Lucius s'attendrit soudain.

— Je suis un père, voyez-vous, et même un grand-père. Les Malefoy ont pour plus grande valeur la famille. J'admirais les idées du Seigneur des Ténèbres, j'admirais sa puissance, et je les admire toujours. Cependant, il s'est anéanti le droit à ma loyauté le jour où il s'en est pris à ma famille. Je hais votre père, mais j'admire l'homme qu'il est et je lui suis dévoué depuis qu'il a sauvé ma famille, mon nom, mon avenir... J'exècre cette dualité, j'exècre lui être redevable, mais c'est ainsi… Pour finir, et c'est là le but de mon petit monologue : je ne vous aime pas non plus, jeune homme, mais je vous suis dévoué, car, d'une certaine manière vous avez sauvé et sauvez encore mon petit-fils.

Albus avait les sourcils froncés. Il avait été insulté, flatté, insulté de nouveau… Et voilà qu'il avait sauvé Scorpius sans le savoir ?

— Je… je ne comprends pas, Monsieur. Qu'est-ce que j'ai fait de si fou pour Scorpius ?

— C'est pourtant simple. Vous voyez le bon là où il est, Monsieur Potter. Y compris chez des gens qui ne le voient pas en eux-mêmes. Vous ne le savez peut-être pas, mais avant de vous connaître, Scorpius était un garçon solitaire, fermé et terne. Les sourires étaient rares de sa part, malgré tous les efforts de son père, de sa grand-mère et de moi.

— Oh, je peux imaginer le papy-gâteau que vous faites, se moqua Albus.

Le vieil homme ne cilla pas et continua :

— Lorsque Scorpius nous est revenu de son premier trimestre à Poudlard, il n'avait que vous à la bouche. Vous, votre joie de vivre, votre énergie, votre manière de parler, votre force de caractère… J'ignore encore ce qu'il n'a pas loué de vous. Cela a continué. Depuis ce jour, quand il est à la maison, il ne parle que de vous. Je vous épargne les détails, mais Poudlard n'est pas facile pour lui. Son père est un fardeau, feue sa mère était un fardeau, et que dire de ses grands-parents… Il y a ces rumeurs, comme quoi il serait né du Seigneur des Ténèbres, et non de mon fils…

— Vous y croyez, Monsieur ?

— Avez-vous le cerveau ramolli, Monsieur Potter ? Me demander cela, à moi ?

Albus rougit. En effet, sa question avait été idiote. Il avait dit cela pour mener la conversation, sans réfléchir à la personne à qui il l'adressait, or le vieil homme ne lui laissait aucun droit à l'erreur. Il devait être plus prudent s'il voulait éviter de passer pour un imbécile. Lucius Malefoy continua :

— Il y avait aussi la santé vacillante de sa mère… Scorpius a traversé ces épreuves grâce à vous. Ici, quand je le vois avec vous, je sais qu'il va bien. Le voir vous parler si souvent, eh bien… Disons que vous avez été et êtes encore un genre de pilier, pour lui.

— Oh…

Albus était persuadé avoir entendu un minuscule tremblement dans la voix assurée et monocorde du vieil homme. Un tout petit vacillement qui aurait pu indiquer qu'il était ému. C'était très étrange.

— Je crois que je comprends, Monsieur, admit Albus après un petit moment.

— Je vois.

Le vieil homme se leva et reprit sa canne. Il conclut :

— Souvenez-vous que je ne vous apprécie guère, Monsieur Potter. Toutefois, tant qu'à vos côtés, mon petit-fils est ce garçon fier, humain et confiant, qu'il me ravi de voir devenir un homme, alors vous aurez à jamais mon respect, et ma porte vous sera ouverte.

— Je… Merci, Monsieur, répondit Albus, qui avait décidé de se sentir plus flatté qu'insulté. Il était même un peu touché par les mots du vieil homme.

— Dame en B2. Échec et mat, Monsieur Potter.

Albus regarda, médusé et impuissant, son propre roi se trancher la tête de son épée. Lucius Malefoy s'en alla, la tête haute, fier de son petit effet.

Cet homme était décidément particulier… Et sombre, surtout. Il se dégageait de lui une aura de négativité impressionnante. Lui parler revenait à devoir éviter des couteaux qu'on lui lancerait dessus, c'était une expérience qui l'avait mis très mal à l'aise et qu'il préférait ne jamais reproduire.

Albus décida, bien que ses mots lui eussent réchauffé le cœur, qu'il ne l'aimait pas. Il avait été très touché d'apprendre ce que Scorpius disait de lui lorsqu'il n'était pas là, et comment il avait été salvateur pour l'enfant qu'il avait été, mais Lucius Malefoy était un personnage trop incisif pour lui.

Scorpius reparut en lui faisant de grands signes tandis que Lucius Malefoy rejoignait Drago et sa femme hors du hall. La transformation de son ami était radicale : il était impeccablement mis. Il s'était coiffé et avait enfilé un t-shirt noir tout simple avec une chemise rouge vif ouverte par-dessus. Il complétait par un pantalon noir qui lui était parfaitement ajusté, et des baskets blanches.

— Tu fais quoi ? demanda-t-il à Albus qui le fixait d'un air ahuri.

— Euh… Rien, j'ai juste eu la conversation la plus étrange du monde. Peu importe, on va manger ?

— Clairement.


Merci de m'avoir lu ! J'espère que ça vous a plu !

Il était impensable de ne pas écrire une rencontre avec au moins l'un des grands-parents Malefoy en cette période post-guerre. J'ai adoré écrire ce dialogue autour de l'échiquier (je me souviens écrire cette scène au moment où le Jeu de la Dame était la série Netflix du moment). Scorpius va un peu mieux, la présence d'Albus lui fait un bien fou, mais il reste vulnérable. Et Albus accepte enfin d'être attiré par Scorpius ! Jusqu'où cela les mènera-t-il ? Comment vont se finir les vacances ? Réponse au chapitre 11, encore un de mes préférés : Nuit de janvier !

Vous allez dire que tous les chapitres sont mes préférés, mais même pas ! Après le 11, le prochain que j'aime beaucoup est le 19, donc je mens pas en disant qu'on est dans une période intense du récit. Le prochain chapitre va être une montagne russe à nouveau, j'espère qu'il vous plaira autant qu'à moi !

Merci de m'avoir lu, n'hésitez pas à laisser une review, mettez en alert, en fav, bookmarquez si on est sur AO3, et dites moi tout ce que vous pensez de cette histoire ! C'est hyper important pour moi ! C'est le bouche à oreille qui attire les lecteurs, alors si vous en parlez à vos amis qui aiment la fanfiction et que vous laissez un bel avis en commentaire, toujours plus de monde viendra lire ce gigantesque chantier ! Et ça, c'est pas pour me déplaire...

On se voit la semaine prochaine ! Bisous !