Chapitre 30 : un nouveau souffle
Attention, chapitre rating M.
Regina et Emma avaient progressivement organisé leur séjour au ranch, en faisant abstraction de tout le reste. Elles s'étaient enfermées dans une bulle, afin de faire face, à leur manière, aux tracas qui abîmaient sans cesse leur relation. Henri devenait une pile électrique, au fur et à mesure que se profilait leur week-end au ranch. Il ne tenait plus en place, avide de rencontres et de jeux avec Aladin. Il en parlait presque en boucle, épuisant le couple, qui souriait bien souvent aux facéties de l'enfant, malgré tout. Regina avait pris les choses en main, pour leur moment de repos bien mérité au ranch. Elle avait planifié des activités, et fixait parfois sa compagne, n'osant lui avouer le trouble qui l'habitait. Elle voulait offrir un beau séjour à la femme d'affaires, afin d'oublier leurs problèmes et de repartir sur des bases saines. Mais tout cela coûtait une petite fortune, pour elle, et son salaire de vendeuse. Elle ne voyait pas comment elles pourraient tout faire, sans demander une participation à la blonde, et cela la gênait terriblement. Fût une époque, où cela aurait été réglé d'un tour de main, sans aucune discussion possible, ni requête honteuse. Mais elle se fit violence, et se décida enfin à s'ouvrir à la femme qui partageait sa vie.
- Emma, je ne sais pas trop comment te dire ça, mais pour notre week-end…
- Tu ne veux plus y aller ?
- Si ! Bien sûr que si ! Mais, certaines activités sont chères, et je pense que je ne pourrais pas tout payer. Je souhaitais nous créer un cocon durant ces quelques jours, mais je ne crois pas y parvenir seule…
- Pas de souci, il n'y a aucune raison pour que ce soit toi qui paies tout ! Alors, dis-moi, que nous prévois-tu ?
- Je veux garder la surprise pour certaines choses, mais une balade à cheval, avec un guide à travers une réserve, un atelier culinaire, et… Tu n'en sauras pas davantage !
- Très bien. Alors, je prends en charge ces deux activités, qui ont l'air fort sympathiques. Et je te laisse faire pour cette activité mystère.
- D'accord. Nous irons en voiture, il faut en louer une.
- Je m'en charge également.
- Merci. Je prends la note pour le séjour. C'est bien le moins que je puisse faire, alors que tu nous héberges, Henri et moi.
- C'est avec plaisir, Regina. C'est normal, nous sommes un couple.
Elles se sourirent et chacune replongea dans les méandres de son esprit. Elles devaient souffler, sous peine de s'épuiser mentalement, et de risquer de se détruire, ainsi que leur relation, parfois encore fort fragile.
Les Charming étaient passés au loft le vendredi soir suivant, après que le bambin soit rentré des cours, afin de le garder avec eux durant l'excursion des deux femmes. Henri ne tenait plus en place, son sac était prêt depuis la veille, afin de ne pas perdre une seconde le jour J. Aladin était du voyage, et le gamin lui bondit dans les bras, faisant rire tout le monde. Même Regina sembla se détendre au contact du couple, et elle donna le sac et le cartable de son fils à David.
- Merci beaucoup de bien vouloir le garder ce long week-end.
- Avec plaisir, ça va nous rajeunir. Et puis, nous abritons déjà ce grand dadais, alors un de plus ou un de moins…
- Hey, c'est pas très gentil, je suis présent dans la pièce !
Aladin prit un air boudeur, les rires fusant à nouveau, suite à cette boutade. Le quatuor partit rapidement, ayant un peu de route pour rejoindre la demeure sécurisée des Charming. Lorsqu'elles se retrouvèrent seules, Emma se tourna vers sa moitié et lui prit la main.
- Pas trop triste de voir ton fiston loin de toi durant ces trois jours ?
- Non. Étrangement, le voir aussi à l'aise avec ta famille me fait du bien. J'avais tellement peur à une époque, pas si lointaine, qu'il se renferme sur lui-même et que tout cela se termine mal. Je suis rassurée.
- Alors, c'est à notre tour de prendre la route ! Si madame veut bien se donner la peine de descendre.
- Je vais chercher mon sac dans la chambre, et nous partons.
Emma ferma la porte, tenant son propre sac, et elles démarrèrent le trajet jusqu'au ranch, situé à un peu plus de deux heures de route de la grande ville.
Le dépaysement serait probablement complet, et la brune avait hâte de pouvoir enfin passer du temps avec Emma, comme un couple normal, sans tous les tracas et les mésaventures qui leur tombaient sans cesse dessus. Elle souffla, et se permit de contempler la blonde, qui conduisait prudemment vers leur petit coin de paradis. Le voyage fut silencieux, et Regina agrippa la main de sa compagne, lorsqu'elle conduisit sur la route express, afin de ne pas risquer un accident. Elles n'avaient définitivement pas besoin d'une telle chose. Un fond sonore émailla ces heures passées ensemble, sereinement. Elles pouvaient enfin commencer à se projeter réellement ensemble, même si le chemin semblait encore long à parcourir.
Un grand poteau indiqua leur destination sur une petite route perdue au milieu des champs et d'une forêt, un peu plus loin. Le tableau était idyllique et le cœur de la blonde bondit, tant elle se serait cru revenue en Écosse. Sa première impression laissa vite la place à un nouvel émerveillement, lorsqu'elles dépassèrent le portail en bois de l'immense propriété.
- Ce ranch a l'air cossu, il n'a pas l'air sorti tout droit d'un western.
- Un peu de modernité ne peut pas faire de mal. Sinon, les clients seraient bien moins enclins à passer le seuil de leur demeure. Et puis, ce n'est pas désertique dans lé région.
Emma opina du chef, et se gara devant le bâtiment principal, où un écriteau indiquait la réception. Elles marchèrent côte à côte et la mère de famille entra dans une pièce claire, où un bureau en bois finement travaillé attendait les clients.
- Je croyais que ce serait plus poussiéreux et que ça sentirait le crottin. Mais je crois que je me suis faite des idées…
- C'est étonnamment moderne et raffiné, je te l'accorde. Tu sais, je ne connais pas très bien le monde équestre, mais je suis très agréablement surprise.
- Mais tu n'as encore rien vu, Emma !
Regina rit et patienta que l'on vienne leur indiquer leur chambre. Une femme d'une quarantaine d'année vint à leur rencontre.
- Bonjour mesdames, je suis la propriétaire de ce ranch, bienvenue ! Je me nomme Victoria Belfrey, et je suis à votre disposition, durant votre séjour.
- Bonjour, merci. Nous avons une réservation au nom de Mills.
- Votre chalet est prêt, j'espère qu'il vous comblera durant ces quelques jours ici. Suivez-moi, je vous montre le chemin.
Le couple suivit la femme, qui leur décrivait les différents bâtiments que le trio découvrait au détour du chemin.
Elles pénétrèrent dans le chalet en bois, typique de la région. Il était coquet et bien agencé, parfait pour leur court séjour. La propriétaire les laissa tranquilles, afin qu'elles puissent s'installer à leur aise. Avant de tourner les talons, elle les informa brièvement des quelques règles régissant la vie du domaine.
- Le petit-déjeuner est servi jusqu'à neuf heures. Il est possible de vous apporter un plateau repas, si vous le désirez. Des paniers repas sont disponibles pour le midi, et le dîner est servi à partir de dix-neuf heures. Bonne soirée, mesdames.
- Merci, à vous aussi.
Emma se retourna vers Regina et l'enlaça.
- On va être bien ici. Mais je suis claquée. Que dirais-tu de tester le moelleux de ce lit gigantesque ?
- Tu es une telle enfant, encore, parfois. Mais avec plaisir. J'ai amené un petit en-cas léger pour ce soir. Je me doutais que tu te passerais de dîner, sinon.
- Tu es une perle. Alors, voyons voir…
Emma se précipita sur le matelas, et atterrit dans un froufrou soyeux.
- Trop bien ! C'est si confortable ! Je sens que je vais dormir comme un bébé !
Regina s'assit plus posément sur le lit, et tâta la literie, opinant du chef.
- En effet, il est de qualité. Je suis certaine qu'il existe bien d'autres moyens d'en tester le confort.
La blonde sourit. Regina retrouvait un peu de sa légèreté, ici, loin de tout. Elle redevenait une femme charmeuse, et aimante.
- Tiens donc. Il faudra que tu me montres ces autres moyens.
- Promis !
Elles se couchèrent en se tenant la main, profitant de l'instant présent.
- Regina ?
- Hum ?
- Je t'aime.
- Moi aussi. Ce week-end, je l'espère, va nous permettre de se reconnecter et de se retrouver.
- Un peu comme une Lune de miel ?
- C'est ça. Juste nous deux.
- J'en avais rêvé, de ce genre de choses. Mais je ne savais pas comment tu réagirais. Un moment en amoureuses, sans Henri, qui a très bien su trouver chaussure à son pied, en nous délaissant comme une vieille chaussette pour ce week-end ! J'avais peur que tu me trouves égoïste, de te demander une telle chose.
- Je n'aurais peut-être pas été subjuguée par l'idée, au début, je l'admets. Mais mon fils semble apprécier la compagnie de ton frère. Je n'ai donc rien à y redire. Il passera toujours avant tout. Il est mon univers.
- Et moi, que suis-je à tes yeux ?
Regina observa sa compagne, intensément. Emma ne cilla pas, et cessa presque de respirer. Elle avait osé prononcer ces mots, qui la faisaient tant douter. Elle voulait une réponse, franche et directe. Elle en avait désespérément besoin.
- Tu es celle que j'ai choisi pour partager ma vie. Et parfois, tu me donnes du fil à retordre. Mais tu es aussi celle qui m'a probablement sauvée.
- Je suis beaucoup de choses pour toi. Mais… Te suis-je nécessaire ? Ou au moins utile ?
La mère de famille tiqua. Un léger pli barra son front, qui disparut immédiatement.
- Tu n'es pas une employée, pour m'être utile ou nécessaire. J'ai envie d'être avec toi. J'ai marché longtemps avec des œillères, ne comprenant pas la raison de ton engouement pour ta femme de ménage. J'ai même cru que tu jouais à un jeu cruel, et qu'une fois que tu m'aurais eu dans ton lit, tu m'aurais jeté, tel un trophée usager. J'ai été aveugle, face à ton amour. Mais je ne veux plus jamais recommencer une telle bêtise. Tu as été présente lorsque j'en avais le plus besoin, tu as su trouver les mots pour me réconforter. Et je suis tombée amoureuse de toi, progressivement. Je me suis éloignée, en voyant tes erreurs, tes doutes, et mon passé revenir toujours plus en force. j'ai été un peu bête aussi, je crois. Mais malgré tout ça, tu es restée à mes côtés. Tu m'as pardonnée mes fautes. Je ne pourrais jamais te remercier suffisamment pour cela. Et ce séjour nous permet de reconquérir cette part de notre amour qui s'est fourvoyé, face aux vicissitudes de la vie. Nous en sommes fautives toutes les deux. Mais je pense que nous pouvons faire mieux. Et qu'ensemble, nous sommes beaucoup plus fortes.
- Je reste muette, devant tant d'éloquence. Merci. J'avais besoin de l'entendre. Et toi, tu n'as jamais été juste une femme de ménage, mais une femme brillante, qui a toujours su me faire vibrer. Tu sais également me faire peur, parfois. J'en avais peut-être besoin. Mais grâce à toi, j'ai une famille, aimante et douce. Et je ferai tout pour vous protéger. Je crois pouvoir dire que je suis heureuse. Même si ces derniers temps, tout n'a pas été rose…
- Je te propose d'oublier notre vie le temps de ce séjour au cœur de la nature. Nous aurons tout le temps d'y repenser une fois revenues au loft. Pour l'instant, que dirais-tu de goûter à un mini sandwich aux crudités ?
- Tu es un cordon-bleu ! Merci !
- En dessert, du melon coupé.
- Mon estomac te remercie. En échange, je te propose un massage, avant de plonger avec Morphée dans un abîme sans fond.
- Ta proposition me semble tout à fait acceptable.
- Bon appétit, alors !
Elles s'assirent à la table prévue à cet effet, et mangèrent rapidement leur collation.
Emma, une fois repue, fit le tour du chalet. Une petite cuisine, sommaire mais fonctionnelle, s'étalait le long d'un mur, avec une table et deux chaises. Le lit prenait une grande partie de la pièce principale, avec un petit coin salon, où une bibliothèque trônait contre un mur. Une porte adjacente ouvrait sur la salle de bain. Elle poussa la porte et vit une baignoire à pattes de lion, finement décorée.
- La salle de bain mériterait de figurer dans un magazine de décoration !
- Oui, j'ai choisi exprès ce chalet.
- Laisse-moi deviner : la baignoire ?
- On ne peut rien te cacher.
Elles sourirent de connivence.
- Demain matin, je pense qu'il sera nécessaire de l'étrenner.
- Voyez-vous cela, miss Swan.
- J'aime quand tu m'appelles ainsi.
- Je peux te le répéter autant de fois que tu le désires.
- Je suis trop fatiguée pour te faire l'amour, tu as de la chance.
- Moi de même, miss Swan. Moi de même.
- Allons nous coucher. Je sais que tu nous as concocté un programme époustouflant.
- Oui, un peu de repos ne va pas nous faire de mal.
Elles se glissèrent sous la couette moelleuse, et Regina caressa le visage d'Emma, la fixant droit dans les yeux.
- Douce nuit, que ces prochains jours nous donnent la force de faire face à l'avenir.
- Je ne doute plus de nous. Fais de beaux rêves, Regina.
Un léger baiser plus tard, et elles s'enlacèrent, trouvant rapidement le sommeil. Emma n'avait pas eu soif, et la brune n'avait plus de doutes. La nuit fut paisible.
Le lendemain matin, la femme d'affaires fut réveillée par un rayon de soleil, qui lui barrait le visage. Elle grogna légèrement, avant de s'apercevoir que sa compagne dormait toujours à poings fermés. Elle eut alors une idée, et sortit du lit sans faire de bruit. Elle mit son plan à exécution, et téléphona à l'accueil, afin d'obtenir deux plateaux de petit-déjeuner. Lorsqu'elle entendit tapoter à la porte du chalet, elle se pressa d'ouvrir et silencieusement, elle prit la nourriture, avec un clin d'œil à Victoria, qui lui sourit, avant de repartir. Elle posa le tout sur la table, et s'approcha de sa belle à pas de loup. Elle lui souffla délicatement sur le cou, faisant remuer la brune, qui tenta maladroitement d'éloigner cet importun. Emma rit de sa réaction, ce qui lui fit ouvrir les yeux.
- Bonjour, madame la marmotte.
- Bonjour… Pourquoi me réveilles-tu ?
- Parce que tout est prêt pour ma reine.
- Hein ?
- Ah oui, là, tu n'es pas du tout réveillée pour me sortir un truc pareil !
Regina se redressa et vit la table dressée, l'attendant pour se sustenter. Ses yeux pétillèrent et son ventre démontra qu'elle avait de l'appétit, de bon matin.
- Tout doux, Baloo, ça ne va pas s'envoler ! Allez, lève-toi, je suis sûre que tu vas adorer la suite.
Elle leva un sourcil interrogateur, mais préféra profiter de la surprise ultérieurement. Pour l'instant, l'arôme du café l'attira religieusement vers la table. Elle se mit debout, embrassa la blonde et s'assit, se frottant presque les mains devant tant de douceurs.
Emma l'avait rarement vu aussi joyeuse. Elle en profita, et s'installa à ses côtés. Le repas fut relativement silencieux, mais baignant dans une complicité qui faisait plaisir aux deux femmes. Une petite mélodie en bruit de fond parachevait ce tableau idyllique.
Lorsque la blonde se leva pour tout mettre dans l'évier, Regina voulut l'aider, mais elle fut priée de se rasseoir. Un sourire taquin aux lèvres, Emma la conduisit dans la salle de bain, où la baignoire était remplie, un effluve de jasmin s'échappant de l'eau chaude.
- Qu'en dis-tu ? Envie d'un massage en prenant ton bain ?
- Emma, c'est magique ! Je ne pourrais jamais refuser une telle proposition.
La femme d'affaires sourit et commença à la déshabiller langoureusement. Le pyjama de satin tomba à terre, laissant la brune en culotte.
- Je ne crois pas que tu puisses en avoir besoin.
Elle glissa ses pouces sous l'élastique, et la fit descendre lentement, laissant une trace de chair de poule à la brune, qui était déjà émoustillée. La blonde ponctua le chemin de ses doigts par de légers baisers, et remonta ses mains sur le corps sculptural, prenant ses seins en coupe. Elle les massa doucement, voulant graver ce moment dans une douce volupté.
- Rentre dans l'eau, tu vas attraper froid.
- Je doute d'avoir froid… J'ai même étonnamment chaud.
Devant le regard émeraude espiègle, Regina gloussa et pénétra dans ce cocon de bien-être. Emma se hâta de se dévêtir, et plongea presque dans le bain. La brune fut surprise, mais la blonde la guida pour qu'elle se repose sur son corps.
- Viens, je vais te dorloter.
Regina lui offrit un regard lubrique, admirant la femme durant de longues secondes, sans gêne. Puis elle se cala contre son corps, se détendant en sentant l'eau dénouer ses muscles.
- Emma, c'est divin. Je crois que j'en rêvais.
- Profites-en, c'est pour toi. Je sais que tu as tout organisé, alors c'est le moins que je puisse faire.
- Merci.
- De rien.
La blonde caressa ses épaules, ses bras, puis descendit sur son ventre. La brune entrouvrit les jambes, demandant plus d'attentions, passablement excitée par sa compagne. Emma comprit le message, et vint passer un doigt sur son intimité. Le gémissement qui s'ensuivit la fit frémir à son tour.
- Je ne vais jamais te résister, si tu produis de telles vocalises.
- Emma, s'il te plaît…
- Je ne vais pas te faire languir. J'en ai envie tout autant que toi.
La femme d'affaires pressa ses doigts dans l'antre chaud, et ses hanches bougèrent en cadence avec celles de la mère de famille. Regina se laissa complètement aller dans les bras de sa compagne, sentant les doigts habiles jouer avec son clitoris, la pénétrant juste après, afin de lui décupler le désir. Elle sentit l'orgasme arriver brutalement, et bloqua sa respiration sans même s'en rendre compte. Elle se cambra violemment, lorsque le toucher de la blonde devint presque douloureux, et cette dernière comprit qu'elle devait arrêter ses bienfaits. Elle embrassa doucement le cuir chevelu ébène, et posa sa main sur le ventre offert. La brune murmura.
- Dans un bain, c'est exquis. On devrait recommencer.
- Déjà ?
- Je veux dire demain matin, par exemple.
- Oh. Oui, bien sûr.
- Tu es déçue ?
- Non, absolument pas. Tu m'as offert un spectacle grandiose.
- Je sens ton corps remuer… Attends, ne bouge pas.
Regina se retourna, faisant face à Emma, qui arqua un sourcil interrogateur. Elle dirigea sa bouche sur un téton érigé, et le lécha consciencieusement, avant de le gober et de jouer avec sa langue. La blonde faillit glisser dans la baignoire, tant le plaisir la surprit d'un coup. Regina s'éloigna, témoignant de la même ferveur envers le second sein. Puis elle appuya un doigt sur l'entrejambe quémandeur, et inséra un doigt, puis un autre dans le sexe d'Emma. Elles se fixèrent droit dans les yeux, incapable de faire autrement. La blonde imprimait elle-même le mouvement de va-et-vient, laissant Regina bouger librement ses doigts en elle. De son pouce, cette dernière stimula la boule de nerfs électrisée, et n'attendit pas longtemps, avant de voir Emma bander ses muscles, pour jouir silencieusement. Elles s'embrassèrent passionnément, laissant le désir retomber. Elles restèrent un moment dans l'eau bienfaisante, avant de sortir pour s'emmitoufler dans des peignoirs épais.
De retour dans la chambre, elles s'habillèrent enfin, se dévorant toujours du regard. Regina consulta sa montre, et sourit.
- Parfait. Nous sommes piles à l'heure pour la balade.
- La balade ?
- Une randonnée à cheval. J'ai réservé une balade, avec pique-nique, pour profiter du calme.
- Sois miséricordieuse, lorsque tu te moqueras de ma façon de monter à cheval.
- Je vais essayer, mais je ne te promets rien.
- Pense au bain de demain.
- Je serai magnanime.
- Merci.
Elles sortirent du chalet et se dirigèrent vers les écuries, où Victoria les attendaient, leurs montures déjà scellées.
- Mesdames, prêtes pour la balade ?
- Oui, enfin je crois.
- Emma n'est guère à l'aise avec les chevaux. Mais un peu de pratique devrait changer cet état de fait.
- Fort bien. Alors, voici caramel, Emma. Son caractère est résumé dans son nom.
- J'adore le caramel.
- Il ne se mange pas… Regina, voici Diesel. Il est lent à l'allumage, mais par la suite, rien ne l'arrête.
Le couple rit des noms originaux des animaux, qui semblaient tranquilles.
La balade fut reposante, calme et un brin pédagogique. Victoria était amoureuse de sa région, de la nature, et expliquait aux deux femmes certaines spécificités géologiques et naturelles, qui se trouvaient sur leur chemin. Elles s'arrêtèrent à l'ombre des arbres, afin de laisser les montures se reposer, avant de reprendre leur trajet.
- Vous effectuez ces randonnées équestres depuis longtemps, Victoria ?
- Oui, je suis installée au domaine depuis une quinzaine d'années. Avec mon époux, nous avons tout reconstruit, c'était une ruine à notre arrivée. Deux ans plus tard, nous avons terminé les travaux, et tout s'est mis en place rapidement. Les randonnées ont toujours eu beaucoup de succès, alors je continue à les faire, de temps en temps.
- Nous n'avons pas encore eu l'occasion de le rencontrer. Votre mari travaille aussi sur le domaine, j'imagine ?
- Vous ne le croiserez pas. Il est décédé il y a trois ans.
- Pardon, je suis la reine des gaffeuses…
- Ce n'est pas grave. Vous ne pouviez pas savoir. Bref, continuons la balade, voulez-vous ? Emma, je vois que Caramel forme un beau duo avec vous. Avez-vous encore des réticences ou des peurs par rapport à lui ?
- Non, il est parfait pour moi.
Elle sourit, et observa Regina, qui semblait ailleurs.
- Et vous, Regina, Diesel ne vous cause pas trop de souci ?
- Hum ? Non, il est très bien dressé, et sait parfaitement obéir.
- Seulement avec les cavaliers confirmés.
- Tout s'explique alors. Nous repartons ?
- Oui, bien sûr.
La balade reprit dans la bonne humeur, Victoria continuant ses explications, puis laissa le couple à la contemplation de ces contrées sauvages.
Elles longèrent la forêt un bon moment, avant de s'y engouffrer. Sous le couvert des arbres, tout semblait plus feutré. La frondaison dense obturait une grande partie de la lumière, et l'obscurité prit davantage de place, l'air se rafraîchissant par la même occasion.
- C'est un endroit idéal pour faire une sieste.
- Oui, mais nous nous arrêterons un peu plus loin, afin de pique-niquer. Je pense que vous ne serez pas déçues d'avoir attendues.
- Nous vous faisons confiance.
Elles mirent fin à leur balade environ quarante minutes plus tard, et attachèrent les chevaux à un arbre, les laissant brouter à leur guise. Devant elles s'ouvrait une clairière, et elles s'extasièrent devant ce petit coin de paradis.
- Ravie de reposer mes fesses ! Cet endroit fait rêver.
- Emma… Mais il est vrai que c'est tout à fait charmant.
- Profitons de ce moment pour dresser la couverture. Au menu : salade de melon et pastèque, puis risotto au chorizo, et enfin, de la tarte aux poires.
- Aux poires ? Ça va changer des pommes que tu affectionnes tant, Regina.
La blonde lui fit un clin d'œil, faisant glousser sa compagne. Cette dernière fixa le risotto d'un œil torve.
- Un risotto froid, ce n'est pas ce que je préfère…
- Les gamelles sont toujours chaudes, rassurez-vous.
- Oh. Parfait, dans ce cas.
Le repas fut convivial, Victoria discutant de tout et de rien avec le couple, qui posa de nombreuses questions sur le site. Elles repartirent et ne rentrèrent qu'à l'heure du thé.
- Je vous laisse vous détendre un peu, et je vous attends dans la véranda, afin de profiter d'une boisson chaude et de scones.
- Oh, j'ai hâte d'y être ! À tout de suite.
Les deux femmes firent un rapide brin de toilettes, et se rendirent à l'endroit indiqué, afin de prendre leur collation. La tranquillité des lieux leur fit un bien fou, et elles restèrent là un bon moment, avant de repartir vers leur chalet.
Le dîner aux chandelles, puis la nuit furent romantiques, et elles se retrouvèrent enfin, comme deux amantes au premier jour. La liberté dont elles jouissaient ici les poussaient à être plus légères et en phase avec elles-mêmes. Elles retrouvèrent enfin leur complicité, qui leur avait été arrachée. Le lendemain, Regina avait prévu un atelier culinaire, afin qu'elles puissent déguster le fruit de leurs efforts au déjeuner. Le programme était relativement simple : une tourte à la volaille et aux champignons, agrémentée de brocoli. D'autres clients étaient présents, le groupe était finalement constitué d'une bonne demi-douzaine de personnes. Regina sourit en découvrant le plat quelque peu rustique qui était au menu. Emma ne s'en formalisa pas, et patienta avant de comprendre qu'elle devrait créer la pâte entièrement.
- Il n'y a pas de supermarché ici ? c'est tout de même beaucoup plus simple de l'acheter déjà prête.
- Mais c'est beaucoup moins drôle.
- Mesdames et messieurs, lancez-vous ! Le brocoli doit être précuit, avant d'être disposé dans le fond de la tourte.
Emma se débattit avec sa pâte, mettant le groupe de bonne humeur, par ses râleries. Regina prit rapidement le tour de main, et son plat fut prêt avec une célérité qui enchanta Victoria. Elle aida sa compagne, ainsi que d'autres membres de leur petit cercle, et elles firent ainsi connaissance avec les autres clients. Les tourtes enfin enfournées, tout le monde se rendit dans la salle de restauration, où un apéritif était dressé à leur intention. Emma vit les verres de vin, et observa Regina, qui se servit, et se tourna vers elle, incertaine. La blonde haussa les épaules et prit un des rares verres de jus d'orange disposés sur la table. Elle vit sa compagne souffler légèrement, et se retint de se pincer les lèvres. Tout n'était pas encore guéri entre elles, loin de là. Le déjeuner fut un peu bruyant, les convives du cours de cuisine ayant décidé de rassembler plusieurs tables, afin de manger tous ensemble.
Durant l'après-midi, après avoir débarrassé les tables, afin de ne pas laisser tout le travail à Victoria et aux serveurs, le couple se promena dans le domaine, main dans la main. Cette fin d'après-midi était particulièrement douce, et elle s'assirent dans l'herbe, en discutant du programme de la soirée et du lendemain. Elles repartaient le lendemain en fin de journée.
- Regina, je sais que tu as prévu une activité demain. Allez, dis-moi ce que c'est !
- Non, et c'est inutile de quémander, je serai aussi muette qu'une tombe.
- T'es pas drôle.
La brune lui répondit simplement par un sourire en coin.
- Ne fais pas ta mauvaise tête, tu pourrais passer à côté d'une activité sympathique.
Emma s'approcha d'elle, et l'embrassa doucement, une main sur sa cuisse.
- J'ai autre chose en tête, et ça implique un lit.
Regina la fit basculer dans l'herbe, et s'employa à marquer un suçon dans son cou. Lorsqu'elle fut satisfaite du résultat, elle laissa son regard divaguer sur le corps offert, avant de sursauter brutalement, en entendant du bruit.
- Il y a des gens ici, qui se promènent…
Elles se remirent prestement debout, les joues rougies, telles des lycéennes prises en flagrant délit.
- Pardon, nous pensions être seules.
- Nous sommes arrivés juste à temps, alors !
Le couple voulut partir, afin de retourner dans leur chalet, mais l'homme avait visiblement décidé d'entamer la conversation, au grand dam de sa femme.
- Chéri, laisse-les tranquille, enfin.
- On peut discuter. C'est pas tous les jours que l'on croise un couple de femmes.
- Emma, on rentre ? Sinon, nous serons en retard ce soir.
- Oui, bien sûr.
Regina avait tenté de jouer le tout pour le tout, afin de se débarrasser de l'importun, mais il comprit la manœuvre.
- Oh, vous n'êtes pas si pressées, mesdames.
Il leur fit un clin d'œil appuyé, mettant les trois femmes très mal à l'aise. La blonde soupira lourdement, et ne prit pas de gants pour répondre.
- Excusez-nous, mais j'ai envie de faire l'amour à ma compagne, et ensuite, de manger comme un ogre ! Programme chargé, donc. Bonne soirée.
Elle prit la main de la brune, qui essaya de ne pas rire, et elles s'en allèrent presque en courant.
- Tu es impossible, Emma…
- Mais tu as envie de moi !
- Est-ce si évident ?
Elles déboulèrent dans leur chalet, en claquant la porte du pied, et passèrent un tendre moment ensemble, avant de rejoindre leur table pour leur dernier dîner au ranch.
Le lendemain matin, Regina se réveilla tôt, et mit en place la dernière phase de la surprise pour Emma. Elle prit un bocal qu'elle avait soigneusement dissimulé dans son sac, puis en répandit le contenu au sol. Elle alluma les bougies disposées çà et là, et lança une musique douce. Elle patienta, et Victoria vint toquer à la porte, avec leurs petit-déjeuners. Elle revint alors près du lit, parsemant le cou et les épaules de sa compagne de baisers. Cette dernière grogna, et papillonna des yeux, avant de sourire, devant tant de douceur.
- Tu sais, tu peux faire ça tous les matins.
- Tu n'y prendras plus aucun plaisir, si tel est le cas. Lève-toi, je pense que ce qui se trouve derrière devrait te plaire.
Emma bondit du lit, s'empêtrant dans le drap, et parvint enfin à se lever, s'exclamant de joie, devant le spectacle. Regina avait parsemé de pétales de roses rouges le sol du chalet, et la table était dressée, au milieu des bougies, qui créaient une ambiance féerique.
- C'est magnifique ! Merci beaucoup ! Ta surprise me va droit au cœur.
- Ce n'est pas ma surprise.
La blonde lui fit face, interloquée.
- Ah bon ? Mais alors…
- Ceci n'est qu'un préambule, afin de te mettre dans l'ambiance.
- Alors là, tu titilles ma curiosité.
- Mangeons, et ensuite, nous irons dans une partie du ranch que tu ne connais pas. J'ai demandé à Victoria de passer au large durant notre séjour, afin de préserver le suspense.
Elles se restaurèrent, savourant leurs viennoiseries et leurs boissons chaudes.
Regina sortit peu après du chalet, Emma sur les talons, et elles se dirigèrent vers un bâtiment un peu à l'écart. Il s'avéra que c'était un spa.
- J'ai réservé un massage en couple, puis nous pourrons profiter des installations, avec un hammam et un jacuzzi.
- Wouah, génial, ça fait tellement longtemps que je n'ai pas été bichonnée de la sorte !
- Mesdames, le salon est prêt pour votre massage, je vous en prie, entrez.
Elles pénétrèrent dans une pièce aux lumières tamisées et à la douce odeur de jasmin. Elles se dévêtirent, et s'allongèrent sur les tables prévues pour leur activité. Deux femmes ouvrirent la porte et durant quarante minutes, elles furent transportées dans un monde de volupté et de bien-être parfait. Emma en soupira et Regina fut heureuse de constater que son cadeau était autant apprécié. Elles se rendirent ensuite au hammam, en maillots de bain, que la brune avait glissé dans son sac, sans rien dire. Elles y étaient depuis moins de cinq minutes que l'homme de la veille passa la porte, sans sa moitié.
- Oh, mesdames, quel plaisir de vous revoir !
Regina leva les yeux au ciel, tandis qu'Emma grommelait une salutation entre ses dents. L'homme s'installa près d'elles, et les reluqua sans gêne. Il souriait, imperturbable. Le couple se rapprocha, formant une protection contre lui. La blonde fixa sa compagne, lui faisant comprendre que le jacuzzi serait finalement une bonne idée, et ce, dès maintenant. Elles se levèrent, et partirent sans un mot, afin de se réfugier dans l'autre pièce.
- Quel mufle, celui-là.
- Son regard est digne d'un porc.
- Prends-moi dans tes bras, Emma.
Cette dernière ne se fit pas prier, et l'enlaça, mettant sa tête dans son cou, et profitant pleinement de la femme magnifique entre ses mains. Elle lui laissa une traînée de petits baisers dans le cou, tout en caressant ses jambes, puis son ventre.
- Emma, stop.
- Mes massages te donneraient-ils envie de plus encore ?
- Pour ne rien te cacher, c'est déjà trop tard, j'ai envie de toi.
- Il n'y a que nous ici.
- C'est un espace public… On peut nous voir…
- Et nous entendre… Alors, peut-être devrais-tu baisser la voix.
Emma passa sa main dans le bas du maillot de sa compagne, provoquant un remous dans le bassin, tant cette dernière ne s'y attendait pas. Un gémissement un peu trop sonore s'échappa de sa bouche, alors que la blonde caressa son sexe, tout en mordillant son oreille.
- Si tu savais combien j'adore entendre ce son.
Elle la pénétra, son autre main jouant avec un téton. La délivrance ne fut pas longue à venir, tant la situation excita la brune. Emma déposa un baiser sur son épaule, la main toujours dans sa culotte. L'homme réapparut et cligna d'un œil.
- Alors, on s'amuse ?
Regina fut pétrifiée, et Emma espéra sincèrement qu'il ne voyait pas où était sa main. Il se faufila dans le jacuzzi avec elles, les laissant légèrement gênées. Ce fut à ce moment précis que le jacuzzi s'arrêta, attendant d'être réenclenché pour un nouveau cycle. L'homme suivit le corps de Regina des yeux, l'eau étant redevenue translucide et calme. Il vit le couple enlacé et la main de la blonde disparaître dans le bas de maillot. Il prit un air goguenard.
- Oh. J'espère ne rien avoir écourté.
C'en fut de trop pour Regina, qui se leva d'un coup sec, suivit de près par la femme d'affaires.
- Mais vous êtes un gougnafier ! Laissez-nous tranquille, et occupez-vous de votre femme ! Elle semble en avoir bien besoin !
Elle tourna les talons, et Emma la suivit, riant sous cape. Regina était de retour, avec son caractère parfois volcanique. Elles ne s'arrêtèrent pas, avant d'être bien au chaud dans leur chalet.
- Tu lui as bien cloué le bec, à ce crétin !
Pour toute réponse, la brune se retourna et l'embrassa passionnément. Puis elle la bascula sur le lit.
- Il m'a empêché de continuer, surtout. Mais je vais remédier à cela immédiatement.
Elle lui arracha presque son maillot, et laissa une traînée humide sur son torse, avant de descendre plus bas, et de lui faire tourner la tête, à coups de langue et de pénétrations, ses doigts ne s'arrêtant pas. Le cri de bonheur d'Emma se répercuta contre les murs, et même au-delà, parachevant ce week-end haut en couleurs.
