La vengeance d'une femme bafouée
Si on prenait une photo de Pétunia Dursley un an auparavant et qu'on la comparait avec la vision de Pétunia Evans future ex Dursley, on ne pourrait croire qu'il s'agissait de la même personne. Mariée à Vernon Dursley, elle semblait aigrie, accusait facilement dix ans de plus et flirtait allègrement avec l'anorexie, un comble alors qu'elle vivait avec deux obèses.
Mais ce jour-là …
La quadragénaire semblait revivre. Là où sa coiffure et sa tenue étaient avant d'un strict et d'une tristesse, elle avait désormais opté pour une coupe bien plus libre et une tenue en adéquation avec son âge, bien aidé par le fait qu'elle n'avait plus la peau sur les os. Mais sa plus grande victoire était qu'elle n'était plus forcée d'adopter une attitude soumise pour éviter les coups qui pleuvraient sûrement si elle déviait des ordres de son mari.
Mari dont elle allait se séparer aujourd'hui.
Pétunia n'avait finalement pas attendu la fin de ses soins pour demander le divorce. Elle avait accepté de se rendre à l'hôpital, confiant sans crainte Harry aux elfes de maison du manoir, pour que les médecins puissent l'examiner et témoigner de l'horreur qu'elle avait subi. Elle avait ensuite déposé plainte pour coups et blessures volontaires ainsi que pour violences conjugales pour obtenir une mesure d'éloignement judiciaire et justifier qu'elle ne vive plus à son domicile. Profitant du fait qu'Harry soit encore mineur, elle avait également déposé plainte en son nom et avait fourni des photographies du corps d'Harry avant qu'il ne découvre sa dynamique, conforté par la visite d'un médecin au courant de la spécificité de la famille Evans.
Avec tous ces éléments, il était donc difficile de croire que Vernon Dursley était un citoyen honnête et respectueux de la loi et des hommes …
Grâce à son avocat, Pétunia savait que puisque la plainte avait été enregistrée dans un autre comté que celui de Little Whinging, il n'avait pas été possible d'étouffer l'affaire localement et les langues s'étaient rapidement déliées, à un tel point que la police avait préféré placer Vernon Dursley en détention provisoire. Dudley ne fut pas inquiété, en pensionnat près de Londres, jusqu'à ce que l'administration scolaire fasse une nouvelle fois part du comportement déplorable de l'adolescent qui avait une nouvelle fois violenté ses camarades. Un entretien avec un pédopsychiatre plus tard, il fut retiré de son école d'élite, plus pour la sécurité des autres élèves que pour la sienne, et placé dans un foyer pour mineurs en difficultés.
Quand Pétunia entra dans la salle d'audience dans le cadre de son divorce, elle n'était déjà plus madame Dursley dans sa tête mais mademoiselle Evans. Elle voulait tirer un trait définitif sur les dix-sept dernières années de sa vie qu'elle avait subi et tenait à se libérer de toute attache, y compris son « fils ». Son avocat avait d'ailleurs été particulièrement choqué d'apprendre que Vernon lui avait imposé Dudley comme le sien et que son certificat de naissance officiel ne mentionnait aucune mère. Pire, l'homme avait falsifié ce document pour que sa chère épouse apparaisse comme mère officiellement quand il était demandé, ce qui rajoutait deux charges contre lui, faux et usage de faux.
Non, Pétunia ne sera plus une Dursley contre son gré.
-Mesdames, messieurs, veuillez vous lever.
Le juge entra dans la salle, s'installa et pria l'assemblée d'en faire de même. Il darda un regard perçant sur toutes les personnes présentes avant de prendre la parole.
-Bonjour à toutes et à tous, fit le juge. Nous sommes réunis ici pour officialiser le divorce entre monsieur Vernon Dursley et sa femme Pétunia née Evans. Nous sommes à la conclusion d'une affaire qui a été à la fois extrêmement simple à cause des demandes des différentes parties et complexes à cause des rapports entretenus entre les deux intéressés. Commençons !
