Chapitre 9 : Elle est comme l'eau vive
Harry se sentait nerveux, tournant entre ses doigts la fiole cachée dans sa poche. Pouvait-il vraiment avoir confiance en Elda ? Avait-elle vraiment préparé une potion qui lui permettrait de respirer sous l'eau ? Son amie avait l'air sincère, il ne devrait pas douter d'elle, pourtant… Pourtant une fille appréciant de passer du temps dans un cachot lugubre avec le professeur Rogue avait de quoi susciter des doutes. D'ailleurs Rogue serait tellement heureux qu'il se noie dans ce maudit lac qu'il aurait très bien put donner de fausses indications à Elda ! Mais était-il seulement au courant de l'existence de la potion dans sa poche ?
La tête pleine de questions, le jeune homme eux à peine conscience du coup de canon annonçant le début de l'épreuve. Il vit ses trois adversaires sauter sans hésiter à l'eau et s'empressa d'avaler sa potion au gout étrangement salé avant de plonger à son tour.
En se retrouvant sous l'eau, il eut subitement l'impression d'être chez lui et lorsqu'il réalisa qu'il parvenait non seulement à respirer, mais également à sentir les courants aquatiques et les innombrables vies peuplant le lac, il cessa de s'interroger sur Elda. Il pouvait avoir confiance en son amie, et la potion parfaite qu'elle lui avait préparé en témoignait.
Sans perdre plus de temps, il s'élança sous la surface de l'eau, aussi à l'aise qu'un poisson.
La seconde épreuve venait de commencer.
_oOo_
Elda s'était éloignée du lac, refusant ne serait-ce que d'entendre l'eau clapoter. Tout ce liquide réuni en un seul endroit lui donnait la nausée.
_ Qu'y avait-il dans la potion utilisée par Potter ?
La jeune fille sursauta et cessa d'observer la Forêt Interdite pour lever les yeux et se retrouva face à un regard d'obsidienne.
_ Professeur Rogue, bonjour ! Vous ne regardez pas la deuxième tâche ?
_ Je cherche à savoir qui a volé une Branchiflore dans ma réserve personnelle. Je vous en ai refusé une et, étrangement, la voilà qui disparait. Une idée ?
Elda ne lui répondit pas, reportant son attention sur la forêt. Elle suivait des yeux un Sombral volant au ras des cimes et soupira.
_ Vous les voyez aussi, les Sombrals, professeur ?
_ Oui.
Il l'observa avec un air étrange. Elda était jeune, et rare était ceux qui pouvaient voir ces animaux sinistres à quatorze ans à peine. Ça signifiait qu'elle avait déjà vu la mort.
La jeune fille glissa une mèche de cheveux bouclés derrière son oreille lorsque Ludo Verpey annonça au loin que Fleur Delacour abandonnait la seconde tâche.
_ J'avais cinq ans... Quand mes parents sont morts, je veux dire. C'était un samedi, un peu avant quatorze heures et il faisait un temps magnifique, avec un soleil brillant dans un beau ciel bleu. J'étais si heureuse ce jour-là, j'avais été invitée à mon premier anniversaire ! C'était celui de ma meilleure amie de l'époque, et on lui avait acheté un énorme ours en peluche rose avec un nœud sur la tête ; et j'étais tellement fière, parce que j'avais mit mes propres économies pour payer son cadeau ! … Le chauffeur ivre du camion qui est arrivé en face s'en moquait bien. Il a percuté la voiture de mes parents alors que nous passions sur un pont, et nous a précipités dans le canal juste en dessous. L'eau a aussitôt envahi l'habitacle… J'avais plus peur pour l'ours en peluche que pour moi, jusqu'à ce que je remarque que l'eau devenait rouge autour de moi. J'avais un morceau de ferraille planté dans le ventre... Je m'en souviens, la ceinture de sécurité l'enfonçait un peu plus quand je bougeais, et ça me faisait mal… L'eau continuait de monter et mon père ne bougeait plus… Ma mère me disait de ne pas m'inquiéter, que quelqu'un viendrait nous sauver… et elle avait raison. Un pompier de passage à cet instant est venu et m'a ramenée sur le bord, où je me suis évanouie. Je me suis réveillée à l'hôpital et un médecin très gentil m'a expliqué avec énormément de tact que mon père était mort sur le coup, et que ma mère s'était noyée pendant que le pompier me remontait. Ce jour-là, j'ai gagné une cicatrice sur le ventre… et j'ai perdu mes parents. Et ma meilleure amie m'a reprochée de ne pas être venue à son anniversaire.
Rogue resta silencieux, observant le profil d'Elda dont les yeux clairs étaient toujours rivés au Sombral survolant la Forêt Interdite. Elle n'avait pas versé une seule larme, pourtant il pouvait voir qu'elle voulait pleurer.
_ Vous devez lui en vouloir…
_ A qui ? Au chauffeur ivre ? Au barman qui l'a laissé noyer son chagrin dans l'alcool ? Au chirurgien qui n'a pas put sauver son fils unique opéré ce jour-là ? A sa femme qui a répondu au téléphone et quitté des yeux leur enfant ? A l'ami de cet enfant qui lui a dit qu'en sautant du toit il pourrait voler ? A l'auteur de l'histoire qui leur a donné cette idée ? Ou à ma meilleure amie fêtant son anniversaire justement ce jour-là ? Je n'en veux à personne, professeur Rogue, parce qu'au fond chaque petite chose peu avoir de grandes conséquences. C'est l'effet papillon, et j'en suis la preuve. La seule chose à retenir de cette histoire, c'est que je suis devenue aquaphobe, et si la pluie et prendre une douche ne me dérangent pas, je ne supporte pas la vue d'un lac rempli d'un liquide mortel.
Rogue ne sut que répondre. Il prit brutalement conscience qu'Elda n'avait peut-être que quatorze ans, physiquement, mais sa vie l'avait forcé à mûrir beaucoup trop vite, au point qu'elle se retrouvait avec le psychisme d'une adulte bien avant l'heure. Elle n'avait pas besoin de le dire pour qu'il comprenne qu'elle avait cessé d'être une petite fille à cinq ans.
Au loin, Viktor Krum et Cédric Diggory refaisaient tour à tour surface.
_ Harry ne se noiera pas, professeur, désolée de vous décevoir. Bien que si vous aviez vraiment voulut la mort du fils de Lily, vous auriez laissé Quirell-Voldemort le tuer lors de sa première année à Poudlard. Harry aura juste un peu de retard à cause de son grand héroïsme un peu suicidaire.
Le professeur regarda la jeune fille se tourner vers lui en souriant. Il était beau, le sourire d'Elda, et il eut une certitude en le voyant éclairer son visage : il ferait tout pour qu'il ne disparaisse jamais.
_oOo_
Elda rejoignit Harry à l'infirmerie à la fin de l'épreuve. Madame Pomfresh avait ramené les quatre champions et les quatre prisonniers au château pour leur donner des vêtements secs et chauds, et soigner les écorchures reçues en affrontant les créatures aquatiques de toutes sortes peuplant le lac. Les Strangulots n'avaient pas épargnés Fleur Delacour qui ne semblait pas se soucier le moins du monde de ses blessures, bien trop soulagée que Gabrielle, sa petite sœur, soit indemne. Elle n'en finissait pas de remercier Harry d'avoir remonté la fillette en plus de Ron.
Elda écouta les quatre champions raconter ce qu'ils avaient vécus sous l'eau, frissonnante. Que les dieux soient bénis, ce n'était pas elle qui avait dû plonger là-dedans ! Nul doute qu'elle aurait fait une belle crise d'hystérie avant même de mettre un orteil dans l'eau glaciale !
_ C'est dommage que ta métamorphose n'ait pas été complète, Viktor, tu as perdu des points… Mais au moins tu ne t'es pas noyé ! Ginny, tout va bien ? Ah, attends, ne bouges surtout pas, tu as une immonde petite bestiole dans les cheveux.
Elda sorti un flacon vide de son sac et attrapa un scarabée s'ébattant jusque là joyeusement dans les cheveux roux de son amie. Elle l'enferma dans le flacon avec un sourire victorieux avant de le ranger dans son sac.
_ Où en étions-nous… Ah oui ! Ginny, comment c'était ?
_ Je ne sais pas. McGonagall a voulut me parler avec Ron, puis nous avons but une potion apportée par le professeur Rogue et nous nous sommes endormi, je crois. Quand je me suis réveillée, Viktor venait de me sortir du lac.
_ Ah ! C'est à ça qu'à servi la potion du sommeil qu'il m'a apprit à fabriquer ! Si vous voulez mon avis, il y a moyen de l'améliorer… Je suppose que Dumbledore a dû vous jeter un sort pour que vous ne vous réveilliez pas avant de sortir du lac, et aussi pour vous empêcher de vous noyer. Ça aurait fait tâche, quatre morts en une épreuve. Un mort sera déjà bien de trop…
Elle soupira avec tristesse en jetant un regard en direction de Cedric, aux petits soins avec Cho dont les longs cheveux noirs gouttaient encore de toute l'eau les ayant imbibés.
Sentant son regard sur lui, le jeune homme se tourna et lui sourit d'un air interrogateur. Elle se contenta de hausser les épaules avec indifférence.
_oOo_
Les évènements de la seconde tâche furent, pendant plusieurs jours, le sujet de conversation principal à Poudlard. Ron se retrouvait être au centre de l'attention et sa version de l'histoire passa de ''je dormais tout le long'' à ''j'ai été kidnappé en pleine nuit par une armée d'êtres de l'eau contre lesquels je me suis battu comme un lion''.
Elda lui adressa un regard moyennement appréciateur en l'écoutant fanfaronner devant Lavande Brown. Un mensonge restait un mensonge à ses yeux. Le groupe d'amis attendaient devant la salle de potions, commun à Gryffondor et Serpentard.
A la différence de l'œuvre d'origine, aucun article humiliant de Rita Skeeter n'était parut ce jour-là, mais ça n'empêcha pas Malefoy de se moquer ouvertement de Harry en lisant à voix haute un article relatant les évènements de la seconde tâche et faisant passer le jeune homme comme un héros.
Rogue arriva et, toujours aussi partial, laissa les Serpentard continuer de s'esclaffer bruyamment. Elda tapota l'épaule de Harry d'un geste compatissant avant d'aller s'installer au devant de la salle en tirant Malefoy part le bras.
_ Ça suffit Drago.
_ Pourquoi tu prends toujours sa défense ?
_ Parce que ce n'est pas lui qui se moque de toi. Si ça avait été le cas, c'est ta défense à toi que je prendrais.
_ Il faudra m'expliquer comment tu fais pour supporter les Gryffondor, Princesse.
Elda se retourna et gratifia son voisin de derrière d'un regard mauvais.
_ Boucle-la, Wintersea. Tu couches bien avec un Poufsouffle, pourquoi je ne pourrais pas être copine avec des Gryffondor ? Ils sont toujours plus sympathiques que toi.
Les deux rivaux se confrontèrent du regard jusqu'à ce que Rogue ne claque la porte d'un coup de baguette magique pour ramener l'attention sur son cours.
_oOo_
Le cours de potions touchait à son terme lorsque la porte s'ouvrit vivement, laissant Karkaroff entrer au pas de charge dans la salle envahie de vapeurs de potions pour se diriger vers Rogue. Il avait l'air nerveux et jetait de fréquents regards autour de lui en frottant son bras gauche.
_ Il faut que nous parlions, Severus.
_ Après mon cours.
_ Non, maintenant. Tu vas encore te défiler sinon, tu trouves toujours un prétexte pour m'éviter.
Rogue, jusque là penché sur le chaudron d'Elda laissa échapper un soupir alors que Karkaroff se plantait devant eux.
_ C'est votre ex ou quoi ? On dirait un amoureux éconduit qui s'accroche aux branches…
Sans prêter attention à la voix moqueuse de son élève dont la potion était une fois de plus irréprochable, le professeur se tourna vers Karkaroff, agacé.
_ Qu'est-ce qu'il y a de si urgent ?
Elda vit Karkaroff commencer à remonter sa manche gauche et leva les yeux au ciel. Elle attrapa de la bile de tatou et renversa le flacon entier dans son chaudron, obtenant la réaction escomptée : une superbe explosion qui libéra un nuage de fumée opaque et malodorante.
Elle resta assise pendant que ses camarades se ruaient en toussant vers la porte
Rogue profita de la diversion pour pousser Karkaroff sans ménagement en direction de la sortie. Il agita sa baguette pour dissiper la fumée et constata qu'il ne restait qu'Elda, tranquillement assise à sa place avec son sourire auquel il était désormais habitué, qui voulait dire qu'elle savait tout mais ne dirait rien. Ce sourire qui l'avait profondément horripilé au début lui semblait désormais bien moins agaçant.
_ C'est bien la première fois que je vous vois avoir un accident de ce genre avec une potion.
_ La bile de tatou ne doit pas être ajoutée à la fin de la potion pour éviter la fumée et l'odeur, je le sais parfaitement.
_ Donc si vous le saviez… Je suppose que je dois vous remercier.
Elle se contenta de sourire un peu plus avant de ranger ses affaires dans son sac vert avant de commencer le récurage minutieux de son chaudron, à la main.
_oOo_
Le lendemain, une nouvelle sortie à Pré-au-Lard était prévue. Elda laissa Harry, Ron et Hermione partir à trois, sachant pertinemment qu'ils avaient rendez-vous avec Sirius, le parrain de Harry dont la tête était mise à prix. Elle leur avait donné un sac rempli de victuailles et, devant leurs expressions allant de la suspicion à l'effarement, elle avait simplement déclaré qu'ils pourraient nourrir un chien errant. Sans attendre, elle était retournée dans son cachot lugubre, laissant ses trois amis plus atterrés encore.
La jeune fille sourit en entrant dans la pièce où l'attendait, en plus de son chaudron, les professeurs Rogue, McGonagall, Flitwick, Chourave et Dumbledore.
_ Bonjour ! C'est gentil d'être venu !
_ Le professeur Rogue nous a dit que vous vouliez nous voir au sujet d'une potion sur laquelle vous avez travaillé ?
Elda hocha la tête, un sourire espiègle aux lèvres, et sorti de sa poche un flacon de verre contenant un scarabée furieux dont les marques autours de ses antennes ressemblaient à des lunettes.
_ C'est exact. Entre diverses potions, je travaille en ce moment sur le Veritaserum. Et dans mon chaudron bouillonnant, se trouve une version particulièrement efficace. Une petite démonstration ?
Sous les regards intrigués des professeurs, la jeune fille ouvrit son flacon tout en empêchant le scarabée de s'enfuir et s'approcha du contenu glougloutant. Avec un sourire qui n'avait plus rien d'espiègle, la jeune fille renversa le flacon au-dessus du chaudron pour y faire tomber le scarabée… qui reprit l'apparence de Rita Skeeter. La journaliste parvint à éviter le chaudron et s'étala de tout son long sur les dalles de pierre du cachot, aux pieds de Dumbledore.
_ Vous voyez ? Du Veritaserum plus efficace que le vrai ! Même pas besoin de le boire !
Le directeur de Poudlard regarda la jeune fille et hocha la tête, amusé. Le contenu du chaudron ressemblait plus à de la boue bouillonnante qu'à du Veritaserum, une potion aussi limpide que de l'eau, mais il ne doutait pas que c'était ce qu'avait voulut Elda pour forcer Rita Skeeter à se montrer.
_ Un Animagus non déclaré, voyez-vous ça… Je suppose que c'est ainsi que vous espionniez ce qui se passait à Poudlard alors que je vous avais interdit de venir ?
_ C'est comme ça qu'elle a sut pour Hagrid et sa nature de demi-géant. Elle aurait put apprendre beaucoup d'autres choses si je ne l'avais pas attrapée dans les cheveux de Ginny. Je n'avais pas envie de la laisser continuer à humilier Harry.
Dumbledore inclina la tête, observant froidement la journaliste. Il se tourna vers McGonagall, Flitwick et Chourave.
_ Pourriez-vous emmener Rita Skeeter à mon bureau et l'y garder jusqu'à mon retour ?
Les trois professeurs obéirent et disparurent avec la journaliste, l'écho de leurs pas s'éloignant progressivement dans les couloirs de pierres. Dumbledore reporta son attention sur Elda, l'observant de son insondable regard bleu derrière ses lunettes en demi-lune.
_ Si elle n'avait pas reprit sa forme humaine et était tombée dans le chaudron…
_ Elle aurait flotté sur la boue et je l'aurais ramassée avant qu'elle ne soit carbonisée. Je suis bien des choses, mais certainement pas une meurtrière. Rita Skeeter ne vaut pas le coup que l'on se salisse les mains pour elle. Bellatrix Lestrange, ça serait une autre histoire…
Dumbledore haussa un sourcil et finit par esquisser un sourire amusé. Elda avait lâché le scarabée avec une telle froideur… Il ne doutait pas qu'elle ne reculait devant rien pour parvenir à ses fins ; sauf à mentir, ce qui la rendait plus dangereuse encore parce qu'elle s'arrangeait pour dire la vérité et dissimuler ce qu'elle ne tenait pas à dévoiler.
_ Severus, ne doutez jamais de la place de cette jeune fille à Serpentard.
Le directeur inclina la tête et quitta à son tour le cachot. Rogue regarda alors Elda d'un air approbateur. Elle lui sourit joyeusement et entreprit de vider son chaudron.
_ On reprend notre cours, professeur ? Vous en étiez à m'expliquer l'importance de la limpidité du Veritaserum.
_ De toute évidence, entre vos mains n'importe quelle mixture peut en être.
_oOo_
Elda retrouva Harry, Ron et Hermione à leur retour de Pré-au-Lard et s'assit avec eux à la bibliothèque, calant son menton dans la paume de sa main
_ Alors, le chien errant était content ?
_ Oh… Oui. Il te remercie.
_ Chouette !
Elle sourit avec amusement tout en commençant à faire ses devoirs. Sur ça non plus, les livres ne mentaient pas. Il y en avait beaucoup !
_ Euh… Elda, Sir… le chien errant, nous a dit de te dire de te méfier de Rogue.
Elle releva les yeux de son devoir de divination, son sourire totalement effacé.
_ D'après lui, Il est arrivé à Poudlard en connaissant plus de sortilèges que les élèves de dernière année, et était réputé pour son penchant pour la magie noire.
_ Je sais tout ça.
_ Il trainait toujours avec un groupe de Serpentard qui sont presque tous devenus des Mangemorts. Les Mangemorts sont…
_ Les adeptes de Voldemort, je sais. Ron, arrêtes de glapir quand tu entends ce nom, c'est ridicule. Avoir peur d'un nom ne fait que renforcer la peur de la chose elle-même. C'est comme si je craignais de prononcer les mots ''réchauffement climatique'' en espérant bêtement que ça suffira à l'empêcher.
Harry se pencha par-dessus la table pour observer son amie avec gravité.
_ Ecoutes, Dumbledore fait peut-être confiance à Rogue, mais ce n'est pas quelqu'un de bien. Avec ses airs doucereux et ses cheveux gras…
_ J'ai aussi les cheveux gras la plupart du temps. Et les vapeurs de potions n'aident pas à améliorer le problème d'excès de sébum qui fait graisser les cheveux. Je ne vois donc pas ce que son apparence vient faire là-dedans. Tom Jedusor était très séduisant et on voit ce que ça a donné.
Elda referma son livre, visiblement contrariée. Elle le fourra dans sa besace et se leva.
_ C'est très gentil de vous inquiéter pour moi, mais ne vous en déplaise, Rogue à toute ma confiance. Quant à l'avis du chien errant, étant donné qu'il n'a jamais put le supporter, il vaut ce qu'il vaut et n'est pas objectif.
Elle quitta la bibliothèque d'un pas rageur, manquant de percuter Krum et Ginny s'apprêtant à y entrer ensemble. Elda marmonna une vague excuse avant de continuer son chemin. Dans les livres, les remarques désobligeantes sur Rogue ne l'avaient jamais dérangée, elle les avait même appréciées puisqu'elle n'aimait pas le personnage.
Si on t'avait dit que tu changerais d'avis… Tu es foutue ma pauvre.
La jeune fille soupira à la remarque froidement lucide de sa conscience, cheminant dans les couloirs seulement peuplés par les fantômes de l'école.
