Nous voilà au chapitre trois ! Merci de lire jusqu'ici cette fiction pour laquelle je dois avouer, éprouver beaucoup d'attachement ! Je tiens à mettre un warning : il y a une scène -18 dans ce que vous vous apprêtez à lire. Je vous souhaite une bonne lecture à tous et à toutes.

Le château d'Hadès était majestueux. Il était immense et à s'y perdre, bien plus que dans les souvenirs du Scorpion. Les jours passants et plongé dans l'ennui, le jeune Gold avait fini par sortir de sa chambre, commençant à y étouffer. Il avait fait le tour, voyant des salles bien nombreuses où étaient affairées de nombreux serviteurs. A plusieurs reprises, il avait croisé le chemin de quelques spectres. Ce sentiment d'angoisse et de gêne restait identique à chaque rencontre, quand ils les voyaient le saluer ou plier le genou devant lui, clairement mal à l'aise avec le nouveau respect qu'ils lui témoignaient. Il y avait encore quelques jours, Milo aurait tout donné, une fois encore, pour leur extermination complète. Probablement eux aussi ressentaient la même chose. Pourtant, tous semblaient avoir accepté la décision de leur dieu, sans rechigner. Ce qui pouvait différer avec la réaction des chevaliers d'or face à leur déesse, il fallait l'avouer.

De nombreuses fois, Milo s'était isolé dans l'une des bien nombreuses bibliothèques du château. Il y faisait sombre, éclairé uniquement par quelques flammes allumées sur des chandelles ici et là. Au départ, il s'était demandé s'il avait le droit de traîner dans les environs. Puis à force, il avait fini par pager un livre, un second, puis un troisième… Sans plus s'inquiéter des conséquences. Il y avait de nombreuses histoires, les unes heureuses et les autres fades, la plupart étant des contes mythologiques. Etaient-elles arrivées réellement ? Il n'en avait pas la moindre idée. De toutes façons, lire était la seule activité qu'il avait enfermé entre ces murs. A l'exception d'un Minos très cordial, dont le seul souhait était de voir Milo enceinte et la Perle de Déméter enfin brisée, il n'avait strictement personne avec qui parler. Hadès se faisait rare, très rare. Milo avait compris qu'il voulait lui laisser son espace. Quand il se trouvait en face de lui, il ne parvenait pas à garder ses moyens. Car il savait très bien qu'il était celui qui tardait l'exécution de cette mission bien inhabituelle. Avoir un enfant dans son ventre ? D'accord… Il s'y était fait. Mais en ce qui concernait l'acte pour le faire, il avait beau prendre sur lui, respirer et dire que ce ne serait qu'un horrible moment à passer, rien n'y faisait. Et Hadès le sentait certainement. D'ailleurs, le jeune homme se demandait comment le maître des lieux vivait la chose. N'étais-ce pas embêtant pour lui de devoir toucher un autre homme ? Chevalier ennemi en plus ? Ou son désir d'avoir un enfant dépassait tout raisonnement possible ?

Le Gold soupira longuement. Comme à son habitude, en fin de journée, il se rendit dans le jardin face à sa chambre, observant les cascades. On pouvait y voir toutes sortes de fleurs, même quelques fruits. Bien sûr, il avait fini par prendre tous ses repas chaque jour et avait repris des forces. Qu'est-ce qu'il aurait donné pour juste entendre les rires de ses frères d'armes tout en mangeant un repas chaud dans l'un des nombreux temples du sanctuaire. Rien qu'à cette pensée, la tristesse l'effleura. Mais il secoua la tête et s'allongea sur le dos, les mains derrière la tête, dans l'herbe fraiche.

— Eh bien…, apparut un Minos les bras croisés entre les arbres. Ce n'est pas de cette façon que vous retournerez auprès de votre cher Temple, Chevalier du Scorpion.

Milo tourna la tête vers lui et roula des yeux, décidant de l'ignorer. Mais le Griffon s'avança vers le Porteur, déterminé :

— Deux semaines que vous êtes là et la Perle de Déméter est intacte. Je croyais que vous étiez pressé de quitter le château ? ajouta-t-il en s'asseyant près de lui. Ou alors, êtes-vous inquiet à l'idée d'être touché intimement ? Je croyais que les Golds savaient comment faire des enfants, taquina-t-il.

— Si tu es venu pour me provoquer… Retourne juste d'où tu viens, d'accord ?

— Je suis pourtant on ne peut plus sérieux. Si l'idée de connaître Hadès intimement vous angoisse, je peux parfaitement le comprendre et nous pouvons en parler si vous le désirez…

— Minos, réagit le Porteur en détournant la tête. Tu ne comptes vraiment pas me laisser tranquille avec ce discours ? Je ne connais pas ton dieu. Bien sûr que je suis mal à l'aise… Si on m'avait dit un jour que je devrais coucher avec Hadès et lui faire des enfants, pardon mais je n'y aurai pas cru.

— Qu'est-ce qui vous effraie exactement ? J'ai bien compris que les hommes n'étaient pas votre style, mais y a-t-il autre chose au-delà de ça ? Avez-vous déjà eu au moins des relations sexuelles ?

— Tu te fiches de moi ?! Qu'est-ce que c'est que cette question ?!

— Je suis médecin à la base alors ne pensez pas que le sujet soit tabou avec moi. De toutes façons, tôt ou tard vous devrez y passer, si vous voulez en finir rapidement il va falloir que vous vous débarrassiez de ces blocages. Je suis aussi là pour ça, je peux être une oreille pour vous tout le long.

— Me mettre la pression est votre seule occupation, à vous tous. Heureux et pressés de voir votre fameux héritier, vous avez beau être ravis, je ne le suis pas moi. Et être touché de cette façon… Rien qu'y penser me fou les nerfs. Je n'en ai vraiment pas envie. Hadès, est-il à l'aise avec tout ça ?

— Homme ou femme, ennemi ou allié, si vous êtes dans la capacité de lui donner un enfant, je crois bien qu'il se contrefiche des détails.

— … Hm. Il a l'air de vraiment vouloir ce bébé.

— C'est un combat pour lui depuis la nuit des siècles. Au départ il ne nous en parlait pas, mais nous avons fini par le savoir plus tard… Pas étonnant qu'il vous traite comme un joyau maintenant qu'il vous a trouvé. Et même malgré cette éternelle attente, il ne se jette pas sur vous. Son cœur est généreux. N'est-ce pas ?

Le scorpion ne sut pas quoi répondre à cette remarque. Il haussa les épaules, bien qu'au fond il partageait l'avis du Juge ici présent. Hadès aurait tout de suite pu le forcer et l'obliger à se donner à lui depuis deux semaines. Mais au lieu de ça, il se comportait en parfait gentleman, rempli de patience. Milo devait avouer qu'il ne l'avait jamais dépeint de la sorte. Le Juge continua :

— Quoiqu'il en soit… Tout ce que vous avez à faire est… Le laisser faire. Laissez-le juste faire, ne réfléchissez pas. Juste le temps d'une nuit, le matin tout sera terminé. La vraie épreuve commencera et on n'en parlera plus.

Milo se redressa, se mettant en tailleur, le regard perdu sur l'eau. Enfin, il demanda d'une voix hésitante :

— Mais… Qu'est-ce que je dois faire ? Je veux dire, comment devrais-je me comporter avec lui ? Déjà que j'ai du mal à le cerner… Je ne sais pas quoi faire quand il est là.

— Je viens de vous le dire, sourit Minos. Ne faites rien. Faites-lui juste confiance et ça se passera bien.

— Oui, mais voilà, ce n'est pas aussi facile pour moi de faire confiance en cet homme et de juste m'abandonner comme ça. Je n'imaginais pas les choses ainsi… Enfin, je ne les imaginais même pas du tout ! Mais… C'est… Je veux en finir vite, c'est vrai, c'est juste que… Enfin, tu comprends, je ne sais pas…

— Vous voyez ? Vous réfléchissez encore.

— … J'ai un cerveau, je l'utilise, se défendit le Gold.

— C'est simplement la meilleure façon de vous bloquer. Vous vous allongez, vous vous détendez et respirez bien profondément… Et il fera le reste. Qui sait, peut-être que vous aimerez ça, ajouta le Juge en haussant les épaules.

— Il n'y a aucun moyen que j'aime ça, s'offusqua le Gold.

— Très bien, pardon, vous n'aimerez pas, je n'ai rien dit…, souffla Minos en se relevant. Bon, le devoir m'appelle, Eaque et Rhadamanthe m'attendent. Pendant que je ferai le mien, je compte sur vous pour faire le vôtre… Sauf si vous avez prévu ce soir encore de faire votre poule mouillée. Dois-je prévenir Hadès que vous l'attendez ?

Le scorpion resta un long moment silencieux, pensif. Repousser la chose ne mènerait personne nulle part et le seul embêté serait lui-même. Il devait prendre son courage à deux mains et en finir une bonne fois pour toutes.

— Oui… Dis-lui s'il te plait.

Chapitre 3

Première Nuit

Ça y'est, il était propre. Très propre. Trop propre. Ici, les serviteurs ne faisaient rien à moitié. Milo avait horreur qu'ils le voient et le touchent de la sorte pour le laver, mais cette coutume lui était imposée depuis son arrivée. Il avait le sentiment d'être un morceau de viande travaillé par des cuisiniers pour un fin gourmet. Mais y penser ne ferait que le mettre en rogne et à force, il avait bien compris que s'énerver était et serait toujours inutile. Passant sa main dans ses cheveux encore humides, il tournait en rond, la boule au ventre. Il savait que Hadès ne tarderait plus. La voix d'un ami, c'est ce qu'il aurait voulu le plus à un tel moment. Mais il ne l'avait pas. Il était seul avec lui-même, ses angoisses et ses craintes, ses questionnements, voire ses regrets… Il devait rester concentré sur un objectif : ne rien faire. Il essayait de s'ôter de la tête qu'il avait une part de responsabilité dans cet acte, dont il se souviendrait sûrement toute sa vie et même après. Mais il avait beau chasser cette idée de la tête, il n'y parvenait pas. Il se demandait encore et encore, ce qu'il devrait faire face à lui. Rien, absolument rien… Mais rien pour lui voulait malgré tout dire « quelque chose ».

Il s'assied sur le lit, se rongeant les ongles et se demandant depuis combien de temps il n'avait pas été dans un tel état de stress. Même les guerres passées ne l'avaient pas autant torturé de l'intérieur. Juste une fois, il aurait voulu maudire Athéna à voix haute, mais cela n'y changerait rien. Quand il entendit des pas s'approcher de la porte de sa chambre, il se plaça en tailleurs dans son lit, voulant se tenir prêt. Replaçant ses cheveux, avant de les décoiffer par la suite, pourquoi s'apprêterait-il pour lui de toutes façons ?! Doucement, la porte s'ouvrit avant de se refermer aussitôt. Milo n'eut même pas la force d'affronter le regard du nouveau venu. Hadès parcourut la pièce et éteignit chaque lampe d'un souffle, plongeant un peu plus dans la pièce dans la pénombre. Le jeune chevalier leva un regard timide sur lui, l'observant à la tâche. Le seigneur du château semblait infiniment calme, paisible. Il tira les derniers rideaux et se décida enfin de tourner son regard vers celui qui attendait patiemment dans son lit. Le scorpion le soutint quelques secondes avant de baisser les yeux et de dire :

— Euh… Je préfère prévenir, je n'ai pas d'expérience avec les hommes. Je veux dire, je ne sais pas si… Enfin, je ne sais pas trop ce que je dois faire. Alors… Ne vous attendez pas à… Vous voyez.

Il se mit à se frotter doucement les genoux, anxieux. Respirer, tout ce qu'il devait faire était respirer, il le gardait en tête. Paniquer ne servirait à rien. Hadès resta taciturne et s'avança vers le lit, tandis que Milo releva enfin les yeux sur lui, se demandant à quoi s'attendre.

— Je… Qu'est-ce que je dois faire ? demanda-t-il hésitant.

Le plus troublant était le silence que gardait celui qui ne tarderait plus à devenir son amant. Pourquoi ne disait-il rien ? Il s'assied sur le lit à son tour, en tailleur face à lui, poussant le Porteur à effectuer un petit mouvement de recul.

— Il y'a quelque chose que j'aimerai te demander, dit enfin le dieu des enfers d'un air grave.

— Oui… ?

— Cette armure d'or, tu l'as bien eue à l'âge de huit ans, n'est-ce pas ?

Le scorpion plissa les yeux, confus de cette demande à un tel moment. Il hocha la tête, curieux de savoir où Hadès voulait en venir.

— Tu veux bien me parler de tout ça ?

Le chevalier détourna le regard, cherchant ses mots.

— Eh bien… Je ne sais pas trop quoi dire. J'ai vécu un entraînement assez particulier, dès ma plus tendre enfance… Quand le Grand Pope est venu me chercher sur l'île du Scorpion, il ne restait plus que moi.

— Que s'est-il passé ?

— C'est un lieu où l'amour et la compassion n'existent pas. Pour être honnête, je n'ai pas le moindre souvenir de ce que j'y ai vécu. Mais je suis certain d'y avoir énormément souffert. Les enfants y sont menés pour subir tortures sur tortures… Le venin que j'ai dans les veines ne peut être toléré par n'importe qui. Apparemment, je suis le seul à m'en être sorti.

— Alors tu n'as pas la moindre idée de ce que tu y as subis ?

— Non, je n'en sais rien. Dans le fond, c'est peut-être une bonne chose.

— Je suppose que c'est ainsi pour tous ceux qui sont voués à porter l'armure du Scorpion… Tous ceux qui ont été avant toi, et tous ceux qui viendront après toi.

— … Oui, c'est ainsi, dit Milo en baissant la tête, blessé par l'idée que d'autres enfants subiraient la même chose. Cela a toujours été ainsi.

— Sais-tu où se trouve cette île ?

— Non. J'étais bien trop petit et je n'y suis jamais retourné.

— Voudrais-tu que je la cherche pour toi ?

— La chercher ? questionna le Gold de plus en plus confus. Pourquoi ?

— Je me disais que nous pourrions peut-être nous y rendre tous les deux.

— Sur l'île du Scorpion ? lança Milo effaré. Pourquoi voulez-vous aller là-bas… ?

— Je ne veux pas spécialement y aller… Je veux que toi, tu t'y rendes. Mais je sais que tu ne serais pas capable d'y aller tout seul, alors je peux t'y accompagner.

— Pourquoi devrais-je y retourner ? interrogea Milo dubitatif. Je ne porte aucune affection à cette île.

— N'as-tu pas quelques blessures du passé à l'intérieur de toi ?

A ces mots, un grand sentiment de faiblesse envahit le Porteur. Les yeux plongés dans ceux du seigneur des enfers, il ne sut quoi répondre, prit au dépourvu. Pourquoi mettait-il ces choses sur le tapis ? Et comment avait-il put lire aussi facilement à travers lui… ? Milo baissa la tête en se tripotant les doigts, complètement perdu.

— Milo… ? appela Hadès avec douceur. Ne mens pas. Je sais que tu te souviens de tout. Pourquoi fais-tu croire à tout le monde le contraire ?

Le scorpion ressentit un énorme poids dans la poitrine, accompagné de honte et de crainte. S'il avait pu, il se cacherait, ou mieux, s'enfuirait. Le plus loin possible, là où personne ne le retrouverait. Il se ferait oublier, changerait de nom s'il le fallait, ferait comme s'il n'avait connu personne et ne savait rien de toutes ces dernières années passées auprès de ces frères d'armes. Il eut une soudaine envie de jeter sa vie entière à la poubelle et de s'enfuir, tant le dieu des spectres avait touché du doigt cette partie de lui qu'il dissimulait depuis tant d'années, depuis sa plus tendre enfance. A une grande vitesse, telle une course folle, les larmes se précipitèrent à ses yeux, mais Hadès les couvrit de ses mains immédiatement, lui fermant les paupières, comme pour les empêcher de couler.

— Milo…, murmura le chef des spectres. Ne pleure pas. Je ne veux pas te faire pleurer, je veux juste que tu guérisses de tout ça. Ne te sens coupable de rien, je ne t'accuse pas. Je veux juste que tu saches que si un jour, tu te sens prêt à affronter ton passé de face… Je serais là pour t'aider à le faire. Le traîner toute ta vie n'est pas une bonne chose.

Il essuya les larmes naissantes de son Porteur avec ses pouces, laissant ses mains sur son visage, avant de poser son front contre le sien.

— Tu sais quoi…, chuchota-t-il en passant une main sur sa nuque pour la réchauffer. Chaque spectre ici à son histoire. Chacun a son passé, ses souffrances… Et quand ils en arrivent à un point où ils ne peuvent plus le supporter, ils viennent en parler avec moi. Je veux que les personnes qui m'entourent se sentent le mieux possible. Je ne te dis pas forcément de faire comme eux, je sais que tu n'es pas vraiment des nôtres… Je ne sais pas ce qui est arrivé là-bas, mais tu ne le méritais pas. D'accord ? Ne pleure pas, ça restera entre nous.

Les mains tremblantes, le chevalier du Scorpion eut beaucoup de difficulté à retenir ses larmes. La chaleur des mains d'Hadès le rassurait. Il essayait de se montrer fort, mais il l'avait complètement percé à jour. Il se sentait de nouveau comme ce petit enfant qu'il était, il y'avait deux décennies. Effrayé et sans défenses.

— Milo…, répéta Hadès tentant de récupérer son attention.

Mais c'était trop tard. Le chevalier se vida de toutes ses larmes, sous les yeux d'Hadès qui le serra automatiquement dans ses bras, sa main autour de ses épaules et l'autre caressant son dos.

— Je suis là, dit-il à son oreille. Nous en parlerons uniquement quand tu le voudras. Je te demande pardon.

Il le laissa pleurer longuement, passant sa main dans sa chevelure et déposant un baiser sur sa tempe. Des milliers de questions fusèrent dans la tête du chevalier en peine. Comment avait-il su ? Shion lui-même avait pensé à un traumatisme si puissant qu'il était convaincu que tous les souvenirs du petit avaient été effacés, comme rejetés. Camus, son meilleur ami de toujours, pensait la même chose et ne voyait du coup pas l'intérêt de lui parler d'un passé dont il ne se souvenait de rien. Comment Hadès était-il au courant de ses mensonges ? Il n'avait même pas la force de le lui demander. Après avoir récupéré ses esprits, le jeune homme se retira doucement de ses bras et essuya ses joues encore humides. Tête basse, il n'osa plus regarder son interlocuteur dans les yeux.

— C'est pour ça que vous n'avez rien tenté depuis deux semaines, supposa-t-il.

Il laissa son regard rouge fixer les draps avant de continuer :

— Vous vous êtes dit que les douleurs de la grossesse réveilleraient en moi des mauvais souvenirs, et ça vous a fait de la peine. Vous avez hésité tout ce temps, même en ayant attendu une éternité pour enfin avoir un enfant.

Le silence du maître des lieux fut telle une confirmation pour le Porteur. Il leva son regard pour croiser le sien dans l'attente d'une réponse quelconque, mais Hadès resta silencieux. Milo secoua la tête, essuyant ses yeux une fois de plus avant d'admettre :

— Vous me rendez confus. Je ne sais plus que penser de vous.

— Alors ne pense rien. Veux-tu que nous nous revoyions un autre soir ? Ce n'est pas un problème pour moi…

Le Gold laissa échapper un petit rire cynique, la raison de la présence du dieu des enfers dans cette chambre lui revenant en mémoire. Il soupira pensif et souffla :

— Je ne pourrais pas fuir indéfiniment… Je veux en finir.

— Je préfère te laisser décider. Si l'atmosphère n'est plus à ton goût, nous pouvons le faire une autre fois. J'ai été maladroit de t'en parler maintenant.

— Non, vraiment, non. Je veux en finir. J'ai décidé que ce serait bon pour ce soir, je ne veux pas reporter. Je préfère… Qu'on le fasse et qu'on en finisse, le plus vite possible.

— Bien… Si tu le souhaites. Je me doute que tu n'es pas forcément envieux de tout ça. Que préfères-tu ? Je peux prendre le temps et te donner du plaisir ou alors en finir rapidement, mais ça risque d'être douloureux.

— Du plaisir de cette façon… ? ricana le Gold en regardant ailleurs. C'est juste pas possible.

Hadès se pencha vers le plus jeune, posant ses mains chaque côté de lui et approchant son visage du sien :

— Veux-tu me laisser essayer ?

Les joues du chevalier passèrent directement au rouge, et il aurait été bien plus embarrassé si la pièce n'était pas déjà dans la pénombre. Il ouvrit la bouche, le stress l'ayant de nouveau envahi et bégayant :

— Euh… Je, je ne sais pas… Qu'est-ce que je dois faire ?

— Détends-toi, murmura-t-il en déposant ses lèvres sur son cou pour y déposer quelques baisers.

— Oui, je suis détendu, tressaillit le Gold. Enfin, j'essaie… Je crois.

— Non, tu ne l'es pas.

— Si… Non ?

— Non.

— Qu'est-ce que je dois faire pour être détendu ? balbutia le Porteur. Je sais ce que ça veut dire, mais, c'est juste que je ne sais pas quelle attitude adopter ou, quoi faire exactement.

— Calme-toi. Allonge-toi et laisse-moi faire.

— Je… Je ne peux pas.

— Tu ne peux pas… ?

— Je ne peux pas m'allonger, paniqua Milo. Si je m'allonge, je… C'est… Vous allez être sur moi et…

— … Et ? souffla Hadès avec un sourire amusé.

— Et… Je ne sais pas si je… Enfin, oui, ça doit être ça, je devrais juste m'allonger, pardon. Qu'est-ce que je dois faire après… ?

En réponse, Milo reçu directement les lèvres du dieu des spectres, sa langue allant directement chercher la sienne tout en le poussant, l'incitant à enfin se coucher. Cela fait, il ne quitta pas la bouche du scorpion, plaçant ses mains sous ses vêtements. Il releva son haut avec douceur, et quitta enfin ses lèvres pour le lui retirer complètement. Milo, étourdi par le baiser que le dieu des enfers venait de lui donner, resta bouche bée, n'osant plus bouger d'un centimètre. Hadès retira ensuite son haut et revint passer sa langue dans son cou, ce qui créa un grand frisson chez le Porteur. Sentir sa peau contre la sienne lui donnait un sentiment étrange.

— Euh…, balbutia de nouveau le chevalier pour rompre le silence malaisant. C'est… Je dois faire quoi… ?

— Chut…

Hadès revint chercher ses lèvres, lui donnant un baiser langoureux et laissant promener ses mains sur son corps pour l'aider à l'y habituer. Mais quand il posa doucement sa main sur l'intimité recouverte par le pantalon du Porteur, Milo fit un bond.

— Non, non non non…, s'empressa-t-il en tentant de se redresser.

— Milo… Respire. Je ne fais rien, ma main est juste posée dessus.

— Je ne suis pas… ! Je crois que, tout bien réfléchit, on devrait peut-être… Le faire une autre fois ? Je ne le sens pas. Je ne vais pas y arriver, c'est sûr, désolé.

— Respire… Je veux juste te faire du bien, mais tu dois te détendre. Ne bouge pas.

Après ces mots, il posa ses mains sur le pantalon de son amant et le lui retira doucement, mais le Scorpion le saisit immédiatement en le tirant dans le sens contraire, ce qui poussa Hadès au rire immédiat.

— Bon…, souffla-t-il en lâchant le vêtement, ses mains venant se perdre dans la chevelure bleue de son amant. Rassure-moi. Tu sais comment on fait un enfant, n'est-ce pas ?

— De… Quoi ? Bien sûr que je sais, c'est juste que…

— Alors peux-tu me dire comment est-ce que je suis censé poser ma semence en toi si tu gardes ton pantalon ?

— Eum…

— Milo, dit-il en posant un baiser sur son front. Je sais que tu es stressé et c'est normal. Je ne vais pas te faire de mal, au contraire, je ferai au mieux pour que tu te sentes bien. Mais pour ça, tu dois vraiment me laisser faire.

— Je sais, c'est juste que…

— Non, chut. Je ne veux rien savoir. Tu restes calme… Et je m'occupe du reste.

— O-ok, je reste c-calme, et…

— Lâche ton pantalon.

Il saisit gentiment les mains du Gold pour les retirer, puis le débarrassa enfin du vêtement et du sous-vêtement qui lui restait. Milo rougit d'embarrassement. Le chevalier posa tout d'abord ses mains sur son intimité pour la couvrir, mais Hadès les retira tendrement, déposant un baiser sur chacune d'elles.

— Si tu te sens gêné, ferme les yeux. Laisse-moi prendre soin de toi.

Le Gold s'exécuta, se laissant aller à cette seule et unique échappatoire. Il espérait que tout se passerait rapidement, que le dieu des enfers ferait simplement ce qu'il avait à faire et s'en irait le plus vite possible. Mais contrairement à ce qu'il espérait, avoir les paupières fermées n'accélérait pas le temps. Il sentit la main du grand brun se poser sur sa virilité, avant de frémir après une sensation chaude et humide. Non. Cela ne pouvait pas être ça. Il n'était pas en train de faire ce à quoi il pensait, n'est-ce pas ? Plus qu'embarrassé, Milo posa ses mains sur ses yeux, comme si les garder fermés n'était désormais plus suffisant. Il sentait cette sensation monter en lui et il savait que dans les minutes suivantes, il ne serait plus possible de la renier. Peu importerait les efforts qu'il rassemblerait. Déjà, il reposa ses mains sur les draps, les serrant fort et se mordant les lèvres, retenant tout type de preuve de plaisir. Se laisser aller et montrer que cela lui plaisait, non, il en était hors de question, il savait que sa dignité se briserait en milles morceaux à ce moment précis. Pourtant, quand il sentit son érection grandir entre ses lèvres, il ne put retenir un gémissement, qu'il stoppa immédiatement en se mordant le poing.

Hadès retira ses lèvres avec un sourire et continua de le caresser de sa main.

— Tu vois que j'y arrive, murmura-t-il.

— Non…, râla le Porteur agacé. Ce n'était rien…

— Finalement je n'aurais pas dû m'inquiéter… Je pense que tu vas aimer ça.

Il se remit à la tâche, tandis que Milo chercha par tous les moyens de dissimuler ce qui grandissait en lui. Personne ne l'avait jamais touché de la sorte par le passé, bien qu'il ne l'eût pas avoué au Griffon. Et s'il devait être honnête avec lui-même, s'il avait su que cela ferait autant de bien, il aurait probablement passé le cap depuis longtemps avec d'autres partenaires. Malheureusement, sa première fois était en train de s'envoler avec la personne, on pouvait dire, dont il s'était attendu le moins. Plus les minutes passaient, plus le chevalier avait l'affreux sentiment de se perdre lui-même. Il aurait bien continué de faire croire qu'il se fichait de ce qui se passait et n'en ressentait rien, mais ce n'était plus possible de mentir à présent. Les gémissements qu'il poussait et les mouvements qui suivaient avec l'avaient trahi depuis un bon moment à présent.

Quand le chef des spectres se redressa, son regard croisa celui du scorpion, essoufflé. Hadès retira à son tour son pantalon devant un Milo qui détourna la tête.

— Qu'est-ce que tu préfères. Veux-tu rester sur le dos ou préfèrerais-tu te mettre sur le ventre ?

Ces mots furent largement suffisants pour ramener le scorpion sur terre, qui s'offusqua :

— Ne me parle pas comme ça, je ne suis pas un jouet.

— Je n'ai pas dit ça… Si tu veux, tu peux te retourner, au moins, tu ne seras pas obligé de me voir si tu n'en as pas envie.

— Non, répondit-il sèchement.

— Comme tu le voudras.

Hadès s'installa entre les jambes du Porteur et se pencha sur son visage.

— Maintenant tu vas respirer profondément. Si tu ne te détends pas, tu risques d'avoir mal.

L'adrénaline grimpait dans le corps du Gold, qui tentait de chasser l'angoisse qui voulait reprendre possession de son corps. Il devait le laisser faire et en finir.

— Ok… Je suis prêt.

— Ne t'en fais pas, tout ira bien.

Avec douceur, le dieu des enfers pénétra petit à petit son Porteur, qui au fur et à mesure se crispa. Hadès se pencha à nouveau à son oreille avant de murmurer :

— Détends-toi…

Une fois en lui, il caressa son visage voulant s'assurer qu'il ne souffrait pas. Il commença de doux va et viens en couvrant son cou de baiser tandis que le chevalier ouvrit instinctivement la bouche, serrant immédiatement le dieu contre lui, son corps prit entièrement par une grande chaleur. Face à cette réaction, le maître des spectres sourit et le serra à son tour, rassuré de voir son amant se laisser enfin aller. Il déposa un baiser sur son front et se centra sur sa tâche, bercé par les soupirs de son amant.

Plusieurs minutes plus tard, une fois libéré en lui, Hadès essoufflé resta sur un Milo crispé et surtout perturbé, de ressentir la semence de son amant en lui. Il en tremblait presque, ne trouvant pas un mot pour décrire ce qu'il ressentait. Un bruit de cassure se fit soudainement entendre sur le cou de Milo. Ils posèrent tout deux leur attention sur la Perle qui se fissurait avant de se briser en plusieurs morceaux sur le torse du chevalier. Hadès sourit et posa à nouveau un baiser dans le cou du plus jeune, continuant de le caresser de plus belle avec sa main. Milo troublé tenta de l'arrêter :

— Non, attendez… !

Mais c'était trop tard. Lui aussi venait de se délivrer de sa semence, honteux d'avoir été jusqu'au bout entre ses mains. Hadès se retira de lui avec douceur et se coucha tout près, gardant son bras autour du Porteur qui était plus qu'embarrassé.

— La Perle…, dit-il hésitant. Elle s'est brisée…

— Hm… Demain quand tu te réveilleras, mon enfant sera en toi. J'espère que je ne t'ai pas fait mal ?

Le Gold préféra garder le silence, sortant à peine de tout le plaisir que le dieu des enfers venait de lui donner. S'il avait eu mal ? Pas le moins du monde, mais il ne le dirait pas. Il n'avouerait jamais à quel point l'expérience avait été au final, pas aussi mauvaise que ce qu'il avait pu penser. Il lui tourna le dos pensif avant de trouver le sommeil plusieurs heures après.

Le lendemain matin, le jeune chevalier restait paisiblement endormi. Le seigneur des enfers se rhabillait sans bruits avant d'ouvrir les rideaux, laissant la lumière éclairer la chambre. Il revient vers le Porteur et passa un doigt sur son bas ventre, rêveur, un petit sourire aux lèvres. Ça y'est, il y était. Son bébé était là. Il se pencha dessus pour déposer un baiser sur sa peau, avant de chuchoter :

— Grandis bien petit ange. Soit gentil avec lui.

Milo bougea doucement avant d'ouvrir les yeux à son tour, réveillé par le baiser qu'il venait de recevoir. Se frottant quelques secondes les paupières, il se remémora immédiatement ce qui avait eu lieu hier dans la nuit. Ses joues en devinrent rapidement écarlates, et cette fois-ci, la pénombre n'était pas là pour masquer sa timidité. Tout le long, il avait nié aimer quoi que ce soit de ce qu'Hadès lui avait fait. Maintenant que le jour était levé, il réalisait à quel point il avait été ridicule et comme son corps n'en avait jamais eu assez de lui. Mais tant pis. N'étais-ce pas ce que provoquait le sexe ? C'était juste un acte, et peu importait avec qui il l'aurait fait, il supposait que les sensations seraient restées les mêmes… Il soupira discrètement, avant d'entendre la voix du futur père :

— Bien dormi ?

Il ne répondrait pas à cette question. Milo préférait encore aller dans le vif du sujet, bien qu'encore dans l'hésitation :

— Alors… Ca y'est, c'est fait… ?

— Oui, c'est fait, répondit Hadès en reposant les yeux sur le ventre du Gold. Il n'y a plus qu'à attendre maintenant. Comment te sens-tu ?

— Comment je me sens…, se demanda Milo en se mettant en position assise. Bien… Rien de particulier.

— Si tu ressens quoi que ce soit d'anormal, parles en avec Minos. Et si tu veux parler, bien sûr je serai là.

— Non, ça ira, maugréa-t-il en détournant la tête. Maintenant que c'est fini, je veux juste qu'on me laisse mon espace.

— Pourquoi fais-tu cette tête d'un coup… ?

— Quelle tête… ?

— Tu n'as pas aimé hier soir ?

Le scorpion resta silencieux, évitant à tout prix le regard de son amant de la veille.

— Tu ne veux pas en parler, c'est ça ? taquina Hadès. Tant que ton corps lui a aimé, ça me va.

— Je veux être seul et j'ai besoin de prendre une douche, coupa Milo mécontent. Et je veux retourner au sanctuaire.

— Haha… Bien, je te laisse ton espace. Tu peux retourner au sanctuaire, mais tu n'iras pas tout seul.

— Comment ça ? s'inquiéta le Gold.

— Rhadamanthe, Eaque et Minos t'accompagneront, il n'y a aucune négociation possible. C'est ma condition pour te laisser y retourner.

Milo grimaça et poussa un soupir.

— Ca marche, mais je ne pense pas qu'ils y seront les bienvenus, nous sommes ennemis à la base, il ne faudrait pas l'oublier.

— Considérons que nous sommes en trêve jusqu'à la naissance de l'enfant. Minos doit veiller sur toi et crois-moi tu seras bien content de l'avoir avec toi quand tu commenceras à vomir et à t'agacer pour rien. Eaque me donnera des nouvelles et Rhadamanthe se tiendra sûr que personne n'ose faire du mal à mon bébé. Je ne veux pas qu'il vous arrive quelque chose à tous les deux.

— C'est compris…, souffla le jeune homme en se grattant la nuque. J'accepte.

Le chevalier se demandait comment se passerait les prochains jours. Les Juges des enfers présents au sanctuaire d'Athéna, comme s'ils étaient chez eux… C'était improbable. Personne ne le vivrait aisément. Ces neufs mois seraient pour sûr compliqués, pas seulement pour lui, mais aussi pour toute la chevalerie dorée.

Deux bonnes heures plus tard, une fois le Porteur prêt à partir, le Griffon entra dans la chambre avec enthousiasme. Il s'approcha du plus jeune, voyant que la Perle n'était désormais plus à son cou avant de lancer ravi :

— Félicitations. Vous êtes enceinte.

— Non, c'est vrai ? ironisa Milo dépité.

— N'est-ce pas merveilleux ? J'ai plus que hâte de voir cet enfant naître et suis honoré de vous accompagner tout le long. Hadès nous a prévenu concernant votre retour au sanctuaire… Je suis très surpris que vous soyez parvenu à le convaincre.

— Je n'ai aucune raison de rester dans ce château. Ce n'est pas chez moi ici, j'ai un Temple et je veux y rester.

— Allez-vous parler avec Athéna ?

— En quoi est-ce que ça te regarde ?

— C'était une simple question… La discussion que vous avez eu avec Shion la dernière fois a beaucoup attisé notre curiosité. Êtes-vous si en colère contre elle au point de peut-être quitter ses rangs ?

— Plutôt que de penser à moi, je te conseille de te préparer psychologiquement car je sais que mes frères ne vous feront pas un superbe accueil… J'espère que tu ne comptes pas sur moi pour calmer leurs esprits.

— Oooh. Allez-vous me laisser à leur merci ?

— Cesse ce ton sarcastique avec moi.

— Vivre au sanctuaire au milieu des Golds et près de cette déesse est un cauchemar pour moi, idem pour mes deux compères. Mais cela n'est rien à côté de la délivrance de ce merveilleux bébé que nous attendons tous… Nous pouvons bien supporter deux ou trois Golds prétentieux pendant quelques mois. Et s'il y'en a un qui pour une raison ou une autre, nous cherche des noises, Hadès ne nous interdira pas de nous en occuper.

— Tss… Je me demande qui est le vrai prétentieux dans tout ça. Nous verrons bien quand nous y serons.

Pendant ce temps, au sanctuaire d'Athéna, Angelo et Kanon qui avaient été absents pendant près d'un mois, firent leur grand retour. Leur mission avait été longue et si on leur avait dit qu'ils auraient de telles nouvelles en rentrant, ils ne l'auraient jamais cru. Au début, ils pensaient à une blague. Une bonne mauvaise farce. Ils s'étaient dit que Mu et Aphrodite s'étaient concertés pour leur raconter de belles conneries. Mais ils restaient fermes et ne semblaient pas rigoler. Si Kanon eu la grande confirmation par son frère, le laissant aussi choqué que nauséeux, Angelo lui, à l'agacement de tous, avait craché un immense fou rire. Dans le Temple du Lion, Shaka, Aiolia et Aphrodite le fixaient tous d'un œil coléreux. Le chevalier du Poisson finit par donner un grand coup de pied sur la chaise à laquelle il était assis, le faisant tomber au passage.

— Hey, râla le Cancer. Calme-toi, je ne ris pas méchamment ! Bien sûr que c'est horrible cette histoire. Mais vous pourriez pour une fois sortir les balais que vous avez dans le derrière et avouer que c'est hilarant !

— Qu'est-ce qu'il y'a de si drôle ?! s'écria Aphrodite.

— Milo va vraiment tomber enceinte ? Genre pour de vrai ? Ecoutez, ajouta Angelo en se relevant. Je ne me rangerai pas dans l'un de ces camps ridicules du Athéna a eu raison ou Athéna a eu tort. Athéna a toujours protégé la Terre à sa manière et vous le savez très bien… Vingt milles années sans guerre, je trouve que c'est formidable personnellement. Je pense que vous devriez faire confiance en Milo et cesser de marmonner bêtement.

— Il a dit qu'il le ferait et nous a demandé de ne pas causer de problèmes, affirma Aiolia. Je sais bien que nous devrions juste accepter tout ça et le laisser faire, mais quand même, j'ai de la peine pour lui.

— Honnêtement, je préfèrerai encore voir Milo souffrir en mettant un enfant au monde plutôt que de le voir mort, reprit Angelo plus sérieusement. Vous êtes tous des gros émotionnels sentimentaux, comme vous l'avez toujours été. Arrêtez ce pauvre caprice. Ce n'est pas comme s'il devait être tué en échange de la paix, il va juste donner naissance à un enfant. Arrêtez de faire vos mijaurées... Quand nous mourrions les uns après les autres pendant la guerre il y'a un an tout allait bien, mais là Milo est utilisé comme Porteur pour neuf mois et vous en faîtes un drame ?! Pardonnez-moi mais votre réaction est totalement immature.

Aiolia et Aphrodite restèrent bouche bée face aux arguments du Cancer. Bien qu'aimant Athéna comme tous les autres, Angelo avait toujours eu un comportement rebelle, fidèle à sa propre pensée et ses propres méthodes. Beaucoup remettaient en cause ses qualités de chevaliers, disant librement qu'il avait toujours été l'intru parmi les douze. Pourtant cette fois, malgré son absence d'empathie, ils ne pouvaient pas lui enlever quelques points. Il se tourna ensuite vers Shaka et continua :

— Et toi ? Que dis-tu de tout ça ? Il parait que tu es le plus sage d'entre nous. Eclaire-nous donc de ta sainte lumière, provoqua-t-il.

— J'ai été révolté avant même que tout cela n'arrive, mais je sais qu'il n'y a rien que nous ne puissions faire, si ce n'est soutenir Milo dans cette épreuve, dit la Vierge.

— Est-ce qu'il va vraiment pouvoir le faire… ? s'inquiéta Aphrodite.

— Si Athéna et Hadès ont posé le pari sur lui, c'est qu'il le peut, renchérit Angelo. Sérieusement, débarrassez-vous de ces têtes d'enterrement et faisons lui confiance d'accord ? Et puis, laissez-moi rire. Parce que sincèrement, c'est juste le truc le plus dingue que j'ai entendu de toute ma vie, conclut-il en retombant dans l'hilarité.

Shaka fronça les sourcils, observant de nouveau le chevalier du Cancer qui plaça ses mains devant lui :

— Hey, tout doux la Vierge... Je n'ai rien fait de mal. Je rentre de mission et je suis exténué, je n'ai aucune envie de me battre.

— Je ne me bats pas contre les cafards, répondit simplement le blond.

— … Pardon ? s'offusqua le Cancer.

— Attendez, interrompit Aiolia. Vous ressentez cette énergie ?

— Oui, acquiesça Aphrodite en se précipitant vers la terrasse. On dirait les spectres, je crois qu'ils sont en bas.

— Qu'est-ce qu'ils veulent encore… ?

Face à la maison du Bélier, Rhadamanthe, Minos et Eaque se tenaient debout. Comme à leur première visite, ils n'avaient aucune armure, mais un grand sac de provisions et de vêtements chacun. Mu éberlué, se demanda à quoi s'attendre cette fois-ci. Mais quand il vit Milo avec eux, son cœur s'adoucit immédiatement.

— Milo ?!

— Désolé…, répondit le Gold. Je n'emmène pas une surprise agréable avec moi.

— Que se passe-t-il ? Est-ce que tu vas bien ?

Milo s'approcha de son ami, puis aperçut Camus et Kanon dans les escaliers. Le chevalier des glaces courut immédiatement vers eux, prenant son meilleur ami dans ses bras.

— Milo… Je suis soulagé de te revoir. Qu'est-ce que tu fais là ? Pourquoi les Juges sont ici ?

— … Je suis désolé, regretta le scorpion. Je m'en veux de vous imposer ça, mais il était hors de question pour moi de rester là-bas.

— Que s'est-il passé ? Raconte-nous tout, insista Mu. Tu as refusé d'obéir ?

Le jeune homme baissa la tête, ne sachant trop quels mots utiliser. Il ne se sentait pas la force d'en parler, de dévoiler ce qui était arrivé entre Hadès et lui. Aussi mécontent avait-il été pendant l'acte, il avait aimé ce qui était arrivé et il en avait honte. Inconsciemment, il posa une main sur son ventre et soupira. Ce fut assez pour comprendre que la tâche avait été accomplie. Minos s'avança à son tour avec son sac et dit :

— Bonjour chevaliers. Vous devriez avant tout adresser vos félicitations à votre ami et frère. Dans neuf mois, il enfantera d'un demi-dieu. N'est-ce pas merveilleux ?

Mu et Camus échangèrent un regard, avant de reposer les yeux sur le Scorpion.

— Milo…, appela Camus. Comment tu te sens ? Je suis vraiment désolé.

— De quoi êtes-vous désolé ? demanda Eaque à l'arrière. Vous voyez bien qu'il se porte bien, personne ne l'a maltraité. Avez-vous donc une aussi pittoresque image de nous ? Nous ne sommes pas en guerre.

— Cela n'explique pas votre présence ici, s'agaça Mu.

— Le Porteur a eu la permission de revenir dans son Temple pour quelques temps. Mais nous devons veiller sur lui, ce qui signifie que nous devrons tous cohabiter ensemble, comme une famille, provoqua Eaque.

— C'est une blague ?! explosa le Bélier. Je ne réponds plus de votre vie si vous osez faire un seul pas dans ma maison !

— Mu, interpella Camus en posant sa main sur l'épaule de l'élève de Shion. C'est inutile.

— Nous ne pouvons pas laisser ces spectres vivre au sanctuaire avec nous !

— Cela ne dépends plus de nous, de plus, sans cela, Milo devra rester au royaume des enfers. Est-ce ce que tu souhaites pour lui ?

Le Bélier perdit sa couardise.

— J'ai peut-être été égoïste, coupa Milo. J'aurais dû penser à vos sentiments, pardonnez-moi. Ne vous inquiétez pas, je trouverai un endroit où rester. De toutes façons, tant que je ne suis pas au royaume des enfers, tout peut me convenir.

— Non attends, se rattrapa le gardien de la première maison. Ce n'est pas ce que je voulais dire…

— Bienvenue chez toi Milo, s'invita une voix bien connue à quelques mètres.

Shion s'avança en soupirant, comme exaspéré des proportions que prenait cette situation malsaine. Il continua :

— Je vais organiser une réunion sur le champ et mettre les choses au clair avec tout le monde. De toutes façons, Athéna n'est pas ici pour un long moment alors nous n'avons rien à craindre concernant sa sécurité.

— Mais enfin… ! s'indigna le Bélier.

— Je préfère encore ça plutôt que de savoir l'un de vous dans la demeure d'Hadès. De plus, trois spectres sans armures au milieu de douze chevaliers en rogne, crois-moi qu'ils ne risquent pas de tenter grand-chose. Je sais ce que tu ressens, je le ressens aussi. Mais si cela peut nous permettre de garder Milo loin du royaume des enfers, ça me va ainsi.

Shion posa ensuite les yeux sur Rhadamanthe, qui restait taciturne, comme imperméable à ce qui était en train d'arriver. Le Juge s'avança et passa à côté des Golds sans leur porter la moindre attention, pénétrant la maison du Bélier. Aux escaliers, il s'arrêta quelques secondes sur un Kanon qui essayait de contenir sa colère.

— Si cela ne dépendait que de moi, je te tuerai sur le champ, souffla l'ancien Marina.

— Ben voyons. Ne vois-tu pas comme je tremble ? ironisa le Juge en continuant son chemin.

Kanon leva la main dans le but de retenir le bras du Juge, mais Milo intervint sans lui laisser le temps de le faire, attrapant fermement son poignet.

— Kanon, s'il te plait, dit le Scorpion. Ne cause pas de problèmes maintenant.

Les regards des deux chevaliers s'entrechoquèrent, l'un envahi par la haine, l'autre par une étrange supplication. Milo laissa une fine caresse de son pouce sur la main du dragon des mers, avant de le lâcher et de monter les marches silencieux, suivi de Minos et d'Eaque.

Au couché du soleil, sur la terrasse près de la chambre du Pope, tous les chevaliers d'or étaient réunis, privés par le Pope de revêtir leurs armures. Il savait que ce moment serait délicat et que depuis qu'Athéna avait pris sa décision, la division était présente. La présence des Juges des enfers n'arrangerait en rien la situation. Mais les dieux avaient décidé à leur place et aucun des camps n'avaient le choix. Ils devraient coopérer jusqu'à ce que le Porteur délivre enfin l'enfant du maître des enfers.

— Je sais que les prochains jours ne seront agréables pour personne, commença Shion. Ni pour nous, ni pour eux. Mais nous allons devoir faire un effort pour que tout se passe le mieux possible. Comme vous pouvez le voir, Milo est de retour et l'enfant d'Hadès est déjà en son sein.

La stupeur saisit les chevaliers qui n'avaient pas encore eu la nouvelle. Alors Milo avait été jusqu'au bout… Se gardant dans le silence, chacun garda son avis pour lui-même, cherchant tout de même le regard du Porteur qui lui, assit sur le sol et adossé aux lustres, préféra fixer le sol.

— Milo ne souhaite pas passer le temps de la gestation dans la demeure des enfers, ce qui est compréhensible. Il va donc rester parmi nous. Cependant, comme vous pouvez le voir… Je le regrette, mais nous allons devoir tolérer la présence des Juges avec lui.

— Pourquoi sont-ils là ? grinça Aiolia les poings fermés.

— Pour veiller sur le Porteur, aboya Eaque amèrement. Pour quoi d'autre ?

— Milo n'est-il pas dans la capacité de prendre soin de lui tout seul ? rétorqua Aldébaran. Aux dernières nouvelles, c'est encore un grand garçon.

— Vos remarques n'y changeront rien, arrêta Shion. Je compte sur vous pour veiller vous aussi sur votre frère d'arme, et je vous donne ma confiance. Ne causez pas de problèmes aux Juges. Je suis certain qu'ils sauront se faire discrets. N'est-ce pas ? lança-t-il en tournant un regard menaçant vers les spectres.

Minos s'avança les mains dans les poches et dit sur un ton las :

— Nous ne sommes pas venus causer d'ennui, inutile de nous regarder comme des bêtes. Nous non plus ne prenons pas de plaisir à nous installer ici, même pour un temps réduit. Tout ce que nous faisons c'est obéir à notre seigneur Hadès. Vous avez beau vous montrer hostiles face à toute cette histoire, je suis pourtant certain que quand cet enfant naîtra, vous aurez tous envie de contempler son visage ne serait-ce qu'une petite minute.

— Parce que tu penses qu'Hadès les laissera faire ? rit Eaque les mains derrière la tête.

— Quoiqu'il en soit, si vous le permettez… Je suis celui qui se chargera de la santé et du bienêtre de Milo. De ce fait, avec la permission de votre Pope, j'ai pas mal de choses à vous dire.

— … Pardon ? s'indigna Saga prêt en découdre.

— Comprenez-vous, maintenant que Milo porte un enfant, la vie ne sera plus la même pour lui pendant ces neuf mois. Il va devoir se détacher de pas mal de ses habitudes, qu'il le veuille ou non, sans compter les changements alimentaires. Si vous l'invitez à déjeuner chez vous, sachez qu'il ne peut manger rien manger de cru, ni viande, ni poisson, ni lait ou fromage y ressemblant. Je vous ferai une petite liste pour être sûr que vous ne vous trompiez pas, après tout, je doute que vous appréciez ma présence à vos diverses invitations pour veiller à ce qu'il y a dans son assiette.

Shura et Camus échangèrent un regard, cette réunion devenant bien trop personnelle à leur goût. Minos du Griffon leur donnant des informations médicales sur la grossesse de leur ami, c'était particulièrement troublant.

— Milo ne devra pas porter de choses lourdes, alors l'armure du Scorpion est clairement à oublier pendant ces neuf mois, quoiqu'il arrive. Il ne devra pas boire d'alcool ou consommer de tabac. Attention à ne pas le soumettre au stress.

— Je ne pense pas que le sanctuaire soit un sujet de stress pour lui contrairement à vous trois, lança Saga.

— Il y'a aussi une dernière chose…, ajouta Minos en posant les yeux sur le chevalier de la Vierge. Shaka, vous ne pouvez pas approcher le Porteur pendant les neufs mois suivants.

— Quoi… ? Pourquoi ça ? demanda le blond surpris.

— Hadès vous l'interdit, il n'y a pas de discussion à avoir. Enfin, je ne vais pas vous retarder davantage, j'ai dit tout ce que j'avais à dire.

— Mais…

— En ce qui me concerne, interrompit Rhadamanthe, je ne passerai pas mon temps ici, j'irai dans les montagnes. L'idée de devoir reposer dans ce sanctuaire est bien trop repoussante pour moi. Ce lieu est répugnant et bourré de traitres de toutes sortes, je ne veux pas vous fréquenter.

— Qu'est-ce que tu as dit ?! s'écria Aphrodite en serrant les poings.

— Rhadamanthe…, rit Eaque. Moi qui croyais que tu serais le plus sage d'entre nous. Ne soit pas le premier à chercher des ennuis.

— Si tu souhaites airer dans les montagnes, va donc, tu te doutes bien que personne ne te retient. Tu n'es pas notre invité Rhadamanthe, rétorqua le Pope.

— Oh oui, j'ai bien compris que je ne représentai rien pour toi depuis longtemps Shion, rappliqua Rhadamanthe. Ne t'en fais pas pour ça cher « ami ».

Le Juge se leva et plaça son sac sur son épaule, avant de se diriger vers les montagnes sans plus un mot.

— Et nous, où passerons-nous nos nuits ? questionna Eaque en s'étirant.

— Je suppose que le Temple du scorpion est assez grand pour nous accueillir, suggéra Minos. Ce qui serait le meilleur emplacement pour moi afin de prendre soin de vous, Milo.

Le scorpion soupira et souffla :

— J'ai de la place pour une personne, pas plus.

— Minos restera près de vous, décida le Garuda. De mon côté, je suis sûr que l'un de ces preux, valeureux et généreux chevalier me donnera l'hospitalité. Cela dit, je ferai plusieurs allers-retours entre le sanctuaire et le royaume d'Hadès, je pense donc qu'il serait plus judicieux que je sois le plus proche de l'entrée afin d'éviter de vous déranger avec mes passages… Je ne veux pas prendre le risque d'être découpé en rondelles toutes les deux semaines par des chevaliers pas fichus d'écouter sagement ce que décide leur déesse.

— Je le ferai, se proposa le Cancer sous l'étonnement général.

— Sans façon, refusa le Juge. Je ne veux pas être tué dans mon sommeil...

— Comme tu veux, mais si tu penses être en sécurité chez les autres, détrompe-toi. Toi et moi au moins, nous nous connaissons. J'aurai dit la même chose pour Aphrodite, mais il vit à la douzième maison.

— J'aurai été à la première, rectifia le Poisson, je n'aurai jamais voulu de lui non plus.

Eaque sonda Angelo du regard. Il n'avait pas tout à fait tort. Lors du séjour des chevaliers d'or en enfer avant la guerre, si Rhadamanthe et Shion semblaient être devenus de bons « amis », Angelo et Eaque s'étaient trouvés beaucoup de points communs. Il était même arrivé au Garuda d'inviter le Cancer à l'un de ses jugements, chose que bien sûr, il regrettait amèrement depuis, se sentant dupé et trahis.

— D'accord, je logerai dans ta maison, dit-il enfin.

A la fin de la réunion, chacun retourna chez lui avec ses pensées propres. Mais dans la maison des gémeaux, le plus jeune des frères était presque rouge de colère et de haine. Alors qu'il entra dans le salon, prêt à aller dans sa chambre, l'aîné l'interpella :

— Kanon…

Mais le dragon des mers ne s'arrêta pas pour autant. Alors qu'il posa la main sur la poignée de la porte de sa chambre, Saga le saisit par le bras, l'obligeant à se retourner.

— Kanon, je sais que c'est dur pour toi mais tu vas devoir t'y faire, comme nous tous.

— Pourquoi… ? éclata l'ancien Marina. Pourquoi est-ce qu'il a fait ça ?!

— Il n'a pas eu le choix !

— On a toujours le choix ! explosa-t-il. Toujours !

— Que voulais-tu qu'il fasse ?! Kanon, ne cause pas de problèmes, nous devons obéir à la volonté d'Athéna. Je sais ce que tu ressens pour lui, je comprends que tu sois touché, mais il n'y a pas de moyen de revenir en arrière.

— Non, dit le plus jeune en secouant la tête. Non Saga, je ne comprends pas. Cela fait un an maintenant qu'il sait à quel point il compte pour moi. J'ai attendu, j'ai été patient et voilà qu'il se retrouve jeté dans les bras de l'ennemi, et qu'il l'accepte en plus. Est-ce que tu imagines deux secondes qu'il a fait avec lui ce qu'il n'a jamais voulu avec moi ? Evidemment, ne me soutiens pas, ce serait miraculeux.

— Kanon. Jure-moi que tu ne feras rien de répréhensible. S'il se passe quoique ce soit, nous aurons trahis la confiance d'Athéna. Je suis certain que tu ne veux pas le faire une seconde fois, peu importe ce que ça pourrait te coûter.

— Alors quoi ?! Je suis censé rester là sans rien faire, pendant que l'homme que j'aime est utilisé comme une poupée par notre pire ennemi ?!

— Milo n'est pas une poupée. Tu devrais être le premier à le savoir… Il a toujours eu du caractère et je suis certain que s'il l'a fait à contre cœur c'était uniquement dans le but d'honorer le pacte d'Athéna. Ne rends pas sa tâche plus difficile en t'élevant contre lui… Il a besoin de notre soutien, plus que jamais. Je t'en prie.

Le cœur de Kanon battait à tout rompre. S'il pouvait hurler et tout renverser sur son passage, il le ferait, bien que cela n'y changerait rien. Il se sentait trahis, le cœur en peine. Il secoua doucement la tête avant de repousser son frère, puis s'enferma dans sa chambre, ne donnant plus de signe de vie pour la soirée entière.

C'est tout pour aujourd'hui ! Qu'en avez-vous pensé ? J'ai déjà plus que hâte de vous faire découvrir le chapitre 4 lundi prochain, j'espère vraiment que la tournure des choses vous plaira ! Et surtout on n'oublie pas : reviews = salaire de l'auteur ;) A très bientôt !