Hello ! :-D

Me revoici avec un nouveau texte issu de la soirée à thèmes du discord "Papotage, écriture, lecture et bonne humeur". Cette fois-ci, nous devions choisir une citation du livre d'Isaac Asimov, Le Cycle de Fondation Tome 1, parmi les quatre proposées qui étaient:

Citation 1 : "Il est parfois utile de dire carrément ce qu'on pense surtout si on a la réputation d'être retors"

Citation 2 : "On gagne toujours à jouer cartes sur table, surtout lorsqu'on a la réputation de cacher son jeu"

Citation 3 : "Pour réussir, il ne suffit pas de prévoir. Il faut savoir improviser."

Citation 4 : "La violence est le dernier refuge de l'incompétence. Mais je n'ai certainement pas l'intention de déployer un tapis sous les pas des envahisseurs ni de cirer leurs bottes."

J'ai choisit la première citation car pour moi, même si Loki est l'un des personnages les plus retors que je connaisse, il ouvre parfois son cœur et c'est là qu'il est le plus touchant. :-)

Limite nombre de mots : 1000 (+10%) soit 1100 mots au total

Nombre de mots: 1100 mots (tout pile !)

Bonne lecture ! ;-)

Bien malheureusement, je ne possède pas Loki (parce-que sinon, il ne serait pas mort ! T_T) et les reviews sont mes seules rémunérations.


Les lanternes

Loki profitait de la fraîcheur du soir en se promenant sur les quais de la Seine lorsqu'il remarqua le phénomène. A intervalles réguliers, il observait des petites lumières très jolies monter doucement vers le ciel, emportées par la légère brise qui soufflait en ce joli mois de Mai. Intrigué, il poursuivit son chemin jusqu'au célèbre Pont des Arts d'où il lui semblait voir les petites lumières partir depuis le bas de la majestueuse cathédrale Notre-Dame de Paris, hélas pour le moment toujours enrubannée de bâches blanches comme un pansement trop voyant sur son cœur meurtri. Longeant le quartier Saint-Michel et ses bouquinistes qu'il délestait de temps en temps de quelques livres, Loki semblait toujours plus hypnotisé par le spectacle de ces lumières s'élevant vers le ciel. Sans vraiment qu'il sache pourquoi, il trouvait ce tableau d'une beauté douce et pure.

Arrivé au niveau du Pont au Double, Loki distingua une silhouette sur la promenade le long de la cathédrale et s'aperçut que c'était cette personne qui faisait décoller des petits carrés de lumière vers le ciel. Traversant le pont pour voir de plus près, Loki découvrit un vieil homme dont les traits du visage lui faisaient penser à Hogun, le guerrier palatin ami de son frère. Sachant qu'il était hautement improbable que le guerrier vane vienne se perdre sur Midgard, Loki se détendit et s'approcha du vieil homme qui envoyait une nouvelle lumière.

« Bonsoir vieil homme. C'est un très beau tableau que vous nous offrez-là.

-Merci jeune homme mais vous savez, je ne suis pas si vieux que cela, lui répondit l'homme, les yeux pétillants de malice. Après tout, je n'ai que 83 ans.

-Oui effectivement, ce n'est pas si vieux, s'amusa le "jeune" Loki en pensant aux milliers d'années qu'il avait lui-même au compteur. Quel est votre nom ?

-Je m'appelle Watari et je suis japonais. Et vous jeune homme ?

-Mon nom est Sebastian Othello et je suis professeur de Langue Scandinave et Mythes et Légendes Scandinaves à la Sorbonne.

-Oh, un homme du nord, commenta Watari. Mes petits-enfants vouent une grande admiration à vos ancêtres.

-Vous m'en voyez flatté, le remercia Loki avant de se tourner vers les lumières du ciel. Qu'est-ce donc toutes ces lumières que vous envoyez vers les cieux étoilés ?

-Ce sont des lanternes asiatiques, expliqua le vieux japonais. Ils servent traditionnellement à envoyer des messages pour les défunts ou les instances supérieures.

-Les instances supérieures dites-vous, murmura Loki en pensant à son ancien foyer.

-C'est cela mais vous pouvez également en envoyer pour des proches qui vivent trop loin. Je les fabrique moi-même avec mes petits-enfants, précisa-t-il. En voulez-vous ?

-J'aimerais beaucoup, avoua le Dieu de la Malice. J'ai vu que vous célébriez les mamans, l'autre jour. La mienne ne s'est pas envolée, les Nornes soient louées, mais elle vit loin…, souffla-t-il en levant des yeux tristes vers le ciel.

-Tenez monsieur Othello, prenez ça, lui proposa Watari en lui tendant un morceau de papier, une enveloppe et un stylo. Ecrivez ce que vous avez sur le cœur. Pendant ce temps, je vous prépare votre lanterne. »

Loki prit le papier et le stylo en remerciant le vieil homme d'un signe de tête, puis se détourna légèrement pour s'asseoir sur le rebord du muret longeant la cathédrale. Réfléchissant un instant à ce qu'il pourrait écrire à Frigga, il décida pour la première fois de laisser parler son cœur et après avoir fermé les yeux pour s'imprégner de l'aura tendre de sa mère, Loki se mit finalement à écrire.

Ma tendre mère,

Oui, malgré ce que j'ai pu vous laisser croire par mes actes ou mes mots, vous êtes et resterez à jamais ma mère, la seule que j'ai au monde. Je sais que je vous ai atrocement déçue, même si dans votre grande bonté vous pourriez me dire le contraire. Je sais ce que j'ai fait et je sais pourquoi je l'ai fait… Je n'ai jamais voulu tout ça, je n'ai jamais voulu vous causer toute cette peine mais je voulais juste que tout cela cesse… Oh Mère comme j'aimerais trouver le courage de vous avouer la vérité, je sais que vous seule vous me croiriez, vous qui avez toujours été là pour moi. J'aimerais revenir en arrière à ces moments où tout était plus simple…

Quoiqu'il se passe, quoique je fasse ou dise, n'oubliez jamais ma mère que je vous aime et que vous me manquez comme vous ne pourriez même pas l'imaginer.

Loki, votre (je l'espère encore) fils.

Loki glissa ensuite le carton dans l'enveloppe et y inscrivit le nom de sa mère, d'une écriture tremblante. Il essuya ses yeux verts en tenant de reprendre le contrôle de lui-même. Après un instant, il se releva et rejoignit le vieux Watari qui l'attendait sans un mot. Loki lui tendit l'enveloppe qu'il accrocha à la ficelle de la lanterne. Loki la prit du bout des doigts et la lâcha vers les étoiles accompagnée d'une dernière prière. Il regarda le petit cube de papier s'élever toujours plus haut, puis remercia de la tête son compagnon de la soirée avant de repartir en sens inverse pour rentrer chez lui, laissant s'envoler un peu de son âme avec la lanterne.

À Asgard, en fin de soirée

Comme tous les soirs depuis la disparition de Loki, la reine Frigga se tenait sur son balcon envoyant des prières à travers les mondes à l'attention de son fils cadet. Odin avait ordonné que soit tu le nom de Loki pour qu'il soit à jamais effacé des mémoires. Le peuple d'Asgard avait été trop heureux d'exhausser le souhait du Père-de-Toute-Chose et n'ayant jamais beaucoup aimé leur second Prince, avait rapidement obtempéré. Aujourd'hui, seule la Reine Frigga prenait le temps de se rappeler des jours heureux et le soir à l'abri de ses appartements, Frigga envoyait ses vœux à son fils, se questionnant sur sa position et son état général comme seule une mère pouvait le faire.

Soudain, la Reine fut tirée de ses pensées par l'éclat d'une petite lumière qui inexorablement se rapprochait d'elle, jusqu'à atteindre le balcon. C'était un petit cube de papier éclairé par une bougie. Récupérant l'ouvrage, le regard de Frigga tomba sur le petit mot à son nom et dont elle reconnaissait l'écriture entre mille. Faisant disparaitre la lanterne, elle ouvrit la lettre et versa quelques larmes à sa lecture.

« Oh Loki, murmura-t-elle d'une voix tremblante. Mon amour, mon fils, je prie les Nornes et l'Arbre-Monde pour que nos chemins se croisent à nouveau… »

Soufflant un baisé au vent, Frigga rentra se coucher, les mots de son fils tout contre son cœur.