Texte écrit dans le cadre d'un atelier d'écriture sur le Discord "Papote, écriture, etc..."
Stockholm 2 : Dépression Hivernale.
Une pluie fine tombait sur la ville. La grisaille avait saisit Stockholm en ce début d'automne. Jaime se tenait à la fenêtre, une tasse de thé à la main. Il déprimait depuis plusieurs jours. Lui qui était habitué au soleil de la Saintonge et à ses chais gorgés de grappes de raisins qui mûrissaient encore en cette saison… Jon avait bien essayé de lui remonter le moral. Lui ne comprenait pas trop : il avait grandi dans le Nord, et malgré un froid plus intense, le climat de la Suède ne différait pas trop de ce qu'il connaissait. Il l'avait trainé dehors, parka et parapluie à l'appui pour lui faire prendre l'air, mais son petit ami n'en avait retiré qu'un rhume. Il l'avait poussé à aller chercher de la chaleur au sauna commun de leur résidence étudiante. Jaime en était ressorti rouge comme une écrevisse mais toujours d'aussi sombre humeur. Il avait essayé de lui changer les idées en l'emmenant au cinéma, et en désespoir de cause, boire des verres en soirée Erasmus. Ce qui avait rendu Jaime bourré en plus d'être déprimé, et plus jamais Jon ne voulait voir un tel mélange. Le Lannister avait l'alcool mauvais et triste. Il avait passé la fin de la soirée à pleurer dans ses bras quand il ne lui faisait pas de reproches...
Ils avaient fini serrés l'un contre l'autre, les couvertures en boules, dans le petit lit une place de Jon, et s'étaient réveillés avec une gueule de bois sonnante et vrillante pour Jaime, et de mauvais souvenirs pour Jon. Le nordien hésitait un peu : cela faisait peu de temps qu'ils étaient ensemble, depuis un peu après la rentrée… Jaime lui avait plus ou moins sauté dessus et il n'avait pas dit non, pour être tout à fait exact. Mais il réfléchissait à son implication dans cette relation. Si l'autre étudiant se sentait mal à cause du climat, qui pouvait-il ? Il n'était pas obligé de subir son abattement, de même qu'il n'était pas obligé de rester avec lui… Il chassa cependant bien vite ces idées de sa tête en voyant la mine déconfite de Jaime qui restait prostré tel un zombie, enroulé dans une couverture, incapable de s'habiller pour la journée ou de tenter de prendre un semblant de petit déjeuner : il lui faisait trop peine à voir et son coeur trop tendre se serrait à cette vue. Il choisit de prendre le risque de perdre son temps à essayer de lui remonter le moral. Jon était combatif et ne se laissait pas abattre par les obstacles aussi facilement. En ce dimanche matin, il poussa encore une fois Jaime, et le traina à un atelier de sculpture de citrouille organisé par une association étudiante. Étonnamment, faire quelque chose de ses deux mains occupa son petit ami avec un entrain relatif, et il vit fleurir sur son visage un sourire au fur et à mesure qu'ils taillaient les citrouilles qui leur étaient attribuées et se les montraient les uns aux autres entre élèves. Ils avaient passé une bonne matinée, étaient fiers de leur œuvre, et les participants qui le souhaitaient déjeunèrent ensemble. Jon fut ravi de voir Jaime s'impliquer, et un sourire victorieux flotta sur ses lèvres durant toute la journée.
