Hello !

Bienvenue dans le 6ème chapitre de ce calendrier de l'avent. On avance petit à petit dans l'histoire (c'est certes cliché, mais je ne veux pas que ça aille trop vite non plus, il faut laisser planer le mystère !) et on découvre de nouveaux personnages.

Vous allez le voir, ce chapitre est décisif pour la suite. Je n'en dis pas plus ;-)

Merci pour vos reviews, elles sont précieuses !

Bonne lecture :-)

M


Chapitre 6

13 décembre 2006

42 minutes. Ça faisait 42 longues minutes que Drago attendait qu'Hermione et la bibliothécaire cessent de bavasser sur les auteurs moldus. Et Proust par-ci, et Camus par-là… Il n'en pouvait plus. Dès qu'Hermione avait mentionné qu'elle avait un diplôme de littérature (Drago l'apprenait, mais fallait-il être surpris que la miss-je-sais-tout Granger soit diplômée aussi dans le monde moldu ?! Franchement, à ce stade, ça devenait presque cliché !), elle s'était mis la bibliothécaire dans la poche. Depuis lors, toutes deux n'avaient cessé de jacasser et Drago poireautait bêtement. Et s'il y avait bien une chose que le jeune Malefoy détestait par-dessus tout (en plus de ne pas être le centre de l'attention, s'entend)… c'était d'attendre.

Ceci étant, il savait aussi qu'il valait mieux faire profil bas. Avec tous ces étranges moldus beaucoup trop accueillants pour être honnêtes, d'une part et avec Granger, de l'autre. Il était bien conscient de l'avoir blessée la veille, en se moquant de son célibat. Alors que franchement, qui pourrait la blâmer de ne pas avoir épousé Weasley ?! Il avait été blessé, lui aussi, lorsqu'elle avait évoqué son passé de mangemort. Ça faisait des années qu'on ne lui en avait pas parlé. Après son procès, il avait fait de son mieux pour prouver sa valeur aux yeux du monde. D'abord en vendant le manoir familial pour payer les dettes de son père, puis en réussissant brillamment ses examens de conjureur de sort. Ça n'avait pas suffi. Lorsqu'il avait fallu trouver un emploi, seuls les gobelins de Gringotts lui avaient ouvert leurs portes. Les gobelins… et Bill Weasley. Granger l'ignorait sans doute, mais c'était Bill qui avait accompagné Drago lors de ses premières missions. Dire que ça avait été compliqué était un doux euphémisme ! Bill n'avait rien laissé passer, et il avait fallu à Drago bien plus que des excuses marmonnées à demi-mot pour faire ses preuves. Lorsque Bill était passé chef d'équipe, il avait attribué un nouveau binôme à Drago. James Farell débarquait tout droit d'Australie et avait à peine entendu parler de la seconde guerre. Lorsqu'il avait découvert la marque des ténèbres sur l'avant-bras de Drago, lors d'une mission périlleuse, il avait accueilli son histoire et son passé sans jugement. Depuis lors, Drago et James étaient bien plus que des collègues. Ils étaient partenaires, binômes… amis. Ils avaient l'habitude de fanfaronner, sachant qu'ils pouvaient toujours compter sur l'autre en cas de problème. A l'heure qu'il était, James était bien mal en point à Ste Mangouste… Et il devait se coltiner Granger et son clone. Et Thomas qui les avait lâchement abandonnés… Par Merlin !

- Malefoy ?! Tu es avec nous ?

La main qui s'agitait devant ses yeux sortit le jeune homme de ses rêveries.

- Mhh, tu disais Granger ?

L'intéressée s'esclaffa.

- Je demandais si tu voulais participer à l'atelier de couronnes de Noël qu'organise Amy ici, le 18 décembre. Ça pourrait être sympa, qu'en dis-tu ?

Drago regarda sa vis-à-vis comme si elle était soudainement devenue complètement folle. Enfin, encore plus folle que d'habitude, disons.

- Sympa ? Nom d'un scrout à pétard Granger, tu as perdu la -

Il s'interrompit en voyant le regard insistant qu'elle lui lançait. Visiblement, lui demander son avis n'était qu'une manière polie de l'obliger à assister à cette hérésie.

- Hum, un atelier de couronnes de Noël… Bien sûr, pourquoi pas ?

- Super ! Se réjouit Amy, dont c'était visiblement le prénom. Tout le matériel est fourni, venez les mains vides et le cœur rempli de votre esprit de Noël !

Drago dévisagea la jeune bibliothécaire et il constata, satisfait, qu'Hermione faisait de même. Elle n'était peut-être pas encore complètement timbrée, tout compte fait.

- Vous me disiez que vous étiez architectes tous les deux, c'est bien ça ? Reprit la blonde.

- Oui, absolument, acquiesça Hermione. D'ailleurs, cet endroit est tout simplement magnifique !

Drago suivit des yeux son binôme qui s'extasiait devant les innombrables rayonnages en bois noble qui abritaient les tout aussi innombrables ouvrages. S'il était complètement objectif, Drago partageait son avis. Avec ses arcades, ses balustrades et les petits coins lectures aménagés par Amy, la bibliothèque était splendide. Mais partager l'avis de Granger… C'était une chose qu'il n'admettrait jamais à voix haute, foi de Malefoy !

- Oui, je trouve aussi, répondit Amy avec un large sourire. Lorsque je suis arrivée en ville, y a 7 ans, cet endroit est très vite devenu mon refuge. L'ancien gérant a pris sa retraite i ans et j'ai immédiatement postulé pour prendre sa place. Quand je suis arrivée à la mairie pour déposer mon CV… Le Maire était en train de signer un courrier me demandant si j'acceptais de prendre le poste ! Cette bibliothèque… C'est toute ma vie.

- Mais ? Il y a un mais, je me trompe ?

La jeune femme sourit tristement.

- Mes jours en tant que bibliothécaire de Cedar Hill sont comptés, et ceux de cet endroit aussi… Des promoteurs l'ont racheté. Ils vont raser la bibliothèque et y construire un complexe hôtelier de luxe.

- Pardon ? Mais ? Mais ?! Vous ne pouvez pas détruire un endroit pareil !

Drago s'amusa de l'air scandalisé de sa collègue. Elle avait eu exactement la même tête lorsqu'elle avait été renvoyée de la bibliothèque de Poudlard après s'être mise à hurler sur Drago et Blaise qui étaient parvenus à la faire sortir de ses gonds. Ce moment avait été jouissif, se souvint-il, nostalgique.

- J'aimerais vous dire que non mais… la Mairie a argué que les lieux tombaient en ruines et ce n'est pas faux. Et puis regardez autour de vous… Vous voyez du monde autour de vous ? Aujourd'hui, les gens passent leur vie devant les écrans. Les livres, le papier… Tout ça, c'est voué à disparaître.

- Vous ne pouvez pas dire ça, il y a forcément une solution !

La brune semblait bouleversée.

- Granger, relax ! C'est la loi du business…

- La ferme Malefoy, regarde cet endroit ! On ne peut pas laisser perdre ça, il faut préserver ce patrimoine, tu es censé être architecte ! Ajouta-t-elle en appuyant ostensiblement sur le dernier mot.

Drago allait rétorquer lorsque le bruit de la lourde porte d'entrée se fit entendre derrière eux.

- Nate ! Oh, bonjour !

Drago et Hermione firent volte-face. Une jeune homme d'une trentaine d'années aux cheveux noirs de jais époussetait son manteau des derniers flocons de neige.

- Bonjour Amy ! Comment allez-vous ?

- B-bien, très bien merci, et vous ?

- C'est pas vrai, ça recommence… murmura Drago à voix basse.

Hermione lui donna un coup de coude.

- Je vais très bien, je vous remercie. J'ai eu un peu de temps et j'ai pensé que je pourrai passer vous emprunter quelques livres. Vos conseils sont toujours précieux ! Mais vous semblez occupée, ajouta-t-il, fronçant les sourcils.

- Non, non pas du tout ! Je papotais seulement avec Drago et Hermione. Ils sont architectes et souhaitaient visiter les lieux. Hermione, Drago, je vous présente Nate Anderson, qui est aussi dans le coin pour le travail.

- Enchantée ! Fit Hermione en lui tendant la main. Quel genre de travail vous amène ici Nate ?

- Oh ! Je suis… notaire. Je suis ici quelques jours pour régler une affaire de succession, répondit-il avec un sourire franc.

- Hum, Drago, Hermione, j'ai été ravie de bavarder avec vous, mais le devoir m'appelle ! Vous pouvez bien sûr prendre le temps d'explorer les lieux, faites comme chez vous !

- Puisque vous le proposez si gentiment Amy, nous aimerions trouver quelques ouvrages sur l'architecture locale, dit Hermione en tirant Drago par le bras. Ne vous embêtez pas pour nous, on se débrouillera pour trouver !

- Que – Granger, tu es sérieuse ?! Hé !

Drago protesta encore un peu pour la forme avant de suivre l'ancienne Gryffondor dans les rayonnages.

- Tais-toi Malefoy. Tant qu'on est ici, on peut peut-être en profiter pour trouver des livres qui expliquent comment on est arrivés ici, tu ne crois pas ?

Il voulut répliquer, mais fut forcé d'admettre qu'elle avait raison. Et puis, au moins ici, ils étaient au chaud…

- Très bien, finit-il par maugréer, de mauvaise grâce. Mais pas avant que tu m'expliques un truc sur les félétilms de Noël Granger.

- On dit téléfilm, Malefoy. Je t'écoute.

- Pourquoi est-ce que tout le monde a littéralement les hormones en folie ici ?

Hermione gloussa devant l'air ahuri de son vis-à-vis.

- C'est le principe même du téléfilm de Noël Malefoy ! Reprenons depuis le début. Est-ce que tu sais ce qu'est une télévision ?

- Une espèce de boîte qui met les livres en images ?

- En gros, oui. Toutes ces images racontent des histoires différentes et sont classées en catégories. Un peu comme les livres : il y a les romans, les documentaires, les recueils de poèmes…

- OK, j'ai saisi Granger. Et donc, les félétilms, tu les classes dans quelle catégorie ?

- Eh bien… Plutôt les histoires d'amour.

- C'est une blague… De tout ce qui peut exister, il fallait que tu nous téléportes dans un roman à l'eau de rose ?

- Pour ma défense, il n'y a quasiment que ça à la télévision, pendant les fêtes. Ça permet aux gens de se vider la tête après une grosse journée de travail, d'évacuer un peu la morosité ambiante et de mettre les gens dans l'esprit de Noël.

- Ce qu'on a vu jusqu'à présent ne me détend pas du tout, si tu veux mon avis…

Hermione rit à nouveau et Drago lui jeta un regard curieux. Il n'était pas certain de l'avoir déjà entendue rire. C'était un peu étrange, alors qu'il avait côtoyée la jeune femme pendant des années.

- Je te comprends, moi aussi ça m'agace, cet océan de niaiseries. Mais c'est le propre des téléfilms de Noël, passer des messages d'amour, d'amitié, porter les valeurs de la famille, du pardon…

- Et la magie de Noël dont parlait Amy tout à l'heure, c'est la même magie que nous ?

- Malheureusement non, soupira Hermione. La magie de Noël, c'est ce qu'ils mettent à toutes les sauces pour justifier les incohérences de l'histoire. Pourquoi on n'a presque jamais froid alors qu'il fait moins de zéro degré dehors, pourquoi les gens tombent amoureux en 3 jours, pourquoi les méchants deviennent des héros en un claquement de doigt… La magie de Noël, c'est le destin, si tu préfères l'appeler comme ça.

- Ridicule. Absolument, ridicule.

- Je suis d'accord avec toi. Et je n'ai aucune idée de comment nous sortir de ce pétrin…

La jeune femme inspira profondément, ayant soudain l'air d'être au bord des larmes. Craignant une nouvelle crise de nerfs, Drago réagit au quart de tour et dégaina sa meilleure arme, la moquerie.

- Et toi Granger, tu en regardes, des histoires improbables comme celles-là ? Oh allez, je suis sûre que quand tu es seule chez toi, dans un vieux pyjama troué, tu adores rêver du prince charmant en regardant ces histoires à dormir debout !

La voyant rougir furieusement, le blond éclata de rire.

- J'en étais sûr !

- Tais-toi Malefoy, je n'en ai pas regardé tant que ça, pour ta gouverne. D'abord parce que je préfère mille fois les livres -

- Sans blague !

- Cesse de m'interrompre tout le temps ! Ensuite, parce que toutes ces histoires se ressemblent. Il est toujours question de réunir deux amoureux séparés, de réconcilier les membres d'une famille qui se déchirent ou encore – une seconde… Malefoy !

- Quoi ? Granger, qu'est-ce qui se passe ?

- Je crois que je sais comment rentrer chez nous ! s'exclama-t-elle, les yeux brillants.

- Ah bon ? Et tu as trouvé ça en te plongeant dans la magie de Noël je présume ?

- Précisément, rétorqua-t-elle sans tenir compte de son air moqueur. Elle est là, la clé ! Malefoy, résumons. En moins de 24 heures, on a rencontré deux anciens amoureux qui s'aiment évidemment toujours, il suffisait de les regarder, tu me confirmes ?

- Thomas et… Gemma ? Tu parles, plus mielleux que ces deux-là, tu meurs !

- Exactement ! Et ici, Amy craque complètement pour Nate, ça ne fait aucun doute. Quand à cette bibliothèque, véritable héritage de la ville, elle est menacée de destruction par un promoteur immobilier véreux. C'est ça, la solution ! Il faut les sauver !

- Granger, tu as perdu la tête ?

- Pas du tout ! Malefoy, suis-moi ! Je lance officiellement l'opération « Sauvons Noël » !

- Granger, où tu vas ? Granger ?! Oh, par le caleçon de Salazar…